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  • Ces mères qui "louent un tueur à gages"; une lettre du pape François contre l'avortement

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) :

    Ces mères qui "louent un tueur à gages". Une lettre du pape François contre l'avortement
    Lettera

    Il n'y a pas que la lettre que Francesco a écrite à la famille de Diego Armando Maradona. Quelques jours auparavant, le pape avait écrit une autre lettre à destination de l'Argentine, mais les grands médias ont pris soin de ne pas la mettre en avant.

    Il s'agit de la lettre manuscrite reproduite ci-dessus et traduite ci-dessous mot pour mot :

    *

    22.11.20

    Mme Victoria Morales Gorleri

    Chère Vicky,

    Merci beaucoup pour votre message et la lettre des dames. Ce sont vraiment des femmes qui savent ce qu'est la vie. Veuillez leur dire pour ma part que j'admire leur travail et leur témoignage, que je les remercie du fond du cœur pour ce qu'ils font et qu'ils continuent à aller de l'avant. La patrie est fière d'avoir des femmes comme ça.

    Quant au problème de l'avortement, nous devons garder à l'esprit qu'il ne s'agit pas d'une question essentiellement religieuse mais d'une éthique humaine, préalable à toute confession religieuse. Et il est juste de se poser les deux questions suivantes : est-il juste d'éliminer une vie humaine pour résoudre un problème ? Est-il juste d'engager un tueur à gages pour résoudre un problème ?

    Merci pour tout ce que vous faites. N'oubliez pas de prier pour moi, je le fais pour vous.

    Salutations à votre mari et à vos enfants.

    Que Jésus vous bénisse et que la Sainte Vierge vous protège. Fraternellement,

    Francisco

    Morales

    Le destinataire de la lettre est une parlementaire catholique argentine (sur la photo) qui avait transmis au pape François l'appel d'un groupe de "mujeres de las villas", un réseau de femmes des quartiers populaires de Buenos Aires qui luttent depuis 2018 pour la protection des enfants à naître et qui sont aujourd'hui plus engagées que jamais contre la loi de légalisation totale de l'avortement, soutenue au parlement par l'actuel gouvernement péroniste.

    La lettre de ces mères au pape est reproduite intégralement dans un article du journal argentin "La Nación" qui donne d'autres informations sur la bataille en cours, notamment une marche pour la vie prévue pour le samedi 28 novembre, qui aura lieu à Buenos Aires devant le Palais des Congrès.

    En Italie, les marches de la vie jouissent d'une mauvaise réputation et ne semblent pas être appréciées même à l'intérieur des murs du Vatican. Et des mots comme ceux de Francis dans sa lettre aux femmes argentines seraient sûrement vitupérés et moqués s'ils se retrouvaient devant un tribunal de la télévision.

    Mais comme pour Maradona, des miracles se produisent pour l'image publique de François. Lorsque ce pape dit quelque chose qui sort de l'ordinaire, la surdité survient comme par enchantement.

    Sur Vatican News : Argentine: le Pape salue l'engagement d'un collectif de femmes contre l'avortement

  • Belgique : enquête sur des euthanasies illégales

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    De L. Vanbellingen sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Enquête pour euthanasies illégales en Belgique

    24/11/2020

    Le parquet de Louvain mène actuellement une information judiciaire au sujet d'une dizaine d'euthanasies suspectées d'avoir été réalisées de manière illégale.

    Bien que l'enquête soit ouverte depuis maintenant plus d'un an, une lettre anonyme récemment transmise au quotidien flamand De Standaard vient seulement de dévoiler l'existence de celle-ci. Ce courrier est rédigé par les membres de la famille d'une personne dont l'euthanasie, réalisée il y a deux ans, est considérée comme suspecte aux yeux de la justice. La famille n'était pas au courant de tels soupçons jusqu'à ce qu'elle soit interrogée dans le cadre de l'enquête. Les personnes visées sont deux médecins généralistes ayant effectué ces euthanasies dans le cadre de leur pratique en cabinet privé.

    Le parquet de Louvain préfère ne pas communiquer à ce stade, et réserve ses déclarations pour l'issue de l'enquête. Selon la famille, le dossier concerne plus d'une dizaine d'euthanasies, considérées comme de possibles infractions criminelles par la justice.

    La loi belge prévoit en effet un régime de dépénalisation de l'euthanasie : dans l'hypothèse où le médecin qui met fin à la vie de son patient ne respecte pas les conditions légales, celui-ci peut être poursuivi pour meurtre par empoisonnement (art. 397 du Code pénal).

    Rappelons que l'empoisonnement était précisément la qualification pénale retenue par le juge d'instruction au sujet des trois médecins ayant participé à l'euthanasie de Tine Nys, et jugés aux assises de Gand en janvier dernier. La Cour avait finalement acquitté les trois accusés (voy. bulletin IEB). Le médecin ayant effectué l'euthanasie, acquitté au bénéfice du doute, est maintenant poursuivi devant le tribunal civil.

    Eu égard à l'enquête en cours, Wim Distelmans, président de la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie, précise au Standaard ne pas être en mesure de commenter les cas suspects. Celui-ci insiste sur le fait que certains médecins pratiquent – parfois ouvertement – des euthanasies sans les déclarer à la commission de contrôle, ce qui constitue pourtant une obligation légale. Par ailleurs, même à supposer que les euthanasies en question aient été déclarées à la commission, W. Distelmans rappelle que les formulaires restent a priori anonymes, et que les informations fournies par les médecins sont toujours réputées exactes par la commission.

    Cette affaire soulève une nouvelle fois l'enjeu de l'effectivité du contrôle opéré par la Commission quant à la légalité des euthanasies déclarées. Ici comme dans le cas de Tine Nys, la justice se saisit d'euthanasies suspectes au sujet desquelles la Commission n'a pas émis le moindre questionnement – dans l'hypothèse où les euthanasies en question lui ont été soumises.

  • Avortement : le Parlement européen condamne la Pologne

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    Une condamnation qui en dit long sur ce qu'est devenue l'Europe, presque toute entière acquise à la culture de mort...

    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Avortement : le Parlement européen blâme la Pologne

    27 novembre 2020

    Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution (455 voix pour, 145 contre et 71 abstentions) pour « condamner » l’arrêt du Tribunal constitutionnel polonais stoppant les avortements pour cause de malformation (cf. Pologne : l’avortement eugénique n’est pas conforme à la constitution). Selon les eurodéputés, cette décision « met en péril la santé et la vie des femmes et viole les droits humains fondamentaux ». Ils estiment également que « les réformes judiciaires menées en Pologne depuis 2015 ont ‘gravement porté atteinte à l’indépendance et à la légitimité du Tribunal constitutionnel’ et [que] ‘le caractère constitutionnel des lois polonaises ne peut plus être efficacement garanti’ ». Enfin ils désapprouvent le fait que le Tribunal constitutionnel ait rendu sa décision au cœur de la crise sanitaire. Ils soutiennent toutefois les rassemblements de protestation qui se sont tenus « malgré les risques pour la santé publique » (cf. Avortement en Pologne : des réactions outrancières).

    Lire également : Avortement : le chantage monétaire du Parlement européen contre la Pologne

  • Les églises sont "des lieux de contamination"… vraiment ?

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    "Les lieux de culte ont été, en France comme ailleurs, des lieux de contamination", a assuré le Premier ministre français Jean Castex, ce jeudi 26 novembre, lors de la présentation des modalités de levée du confinement. Un article d’Agnès Pinard Legry, sur le site web « aleteia » :

    « Outre l’annonce du maintien de la jauge de 30 personnes pour les messes, c’est la phrase qui a fait bondir les catholiques. Lors de sa conférence de presse détaillant les modalités de levée du confinement ce jeudi 26 novembre Jean Castex, le Premier ministre, a déclaré : « Les lieux de culte ont été, en France comme ailleurs, des lieux de contamination et la circulation virale demeure encore forte dans notre pays ». Présentée comme une affirmation, cette phrase nécessite que l’on s’y arrête vu qu’elle est sensée justifier la limite des 30 personnes pour les messes publiques.

    Entreprises et Ehpad en tête des clusters

    Sur quelle(s) étude(s) se fonde donc le Premier ministre ? Quels chiffres lui permettent-ils d’avancer une telle chose ?  Depuis le 9 mai 2020, 6.250 clusters (nom utilisé dès le début de l’épidémie pour qualifier un foyer de contamination, ndlr) ont été rapportés, indique une étude de Santé publique France publiée le 26 octobre 2020. Dans le détail, les principaux clusters ont été détectés dans les entreprises privées ou publiques (1.352), les Ehpad (1.122), en milieu scolaire et universitaire (1.065) et dans les établissements de santé (686). Une autre manière de préciser les choses : les six collectivités pour lesquelles la proportion de clusters à criticité élevée est la plus importante sont : les Ehpad (79%), les communautés vulnérables — (gens du voyage, migrants en situation précaire, etc. — (56%), les établissements médicaux sociaux (EMS) de personnes handicapées (52%), les établissements de santé (45%), les établissements pénitentiaires (42%) et les établissements sociaux d’hébergement et d’insertion (38%).

    Les lieux de culte n’apparaissent pas dans ces données. Alors bien sûr, le rassemblement de quelque 7.000 évangéliques à Mulhouse (Haut-Rhin), en février dernier, a marqué les esprits. Mais c’était il y a neuf mois, avant le premier confinement. Plus récemment, certains médias ont évoqué un cluster lors d’une retraite au sanctuaire de Montligeon (Orne) en octobre, avant de se rétracter. À noter également, toujours d’après Santé publique France, que les cas rattachés à des clusters ne représentent que 10% des contaminations.

    Lire aussi :
    Vent debout contre la jauge de 30 personnes, les catholiques mettent la pression

    Sur quoi s’est donc fondé Jean Castex pour parler des lieux de culte comme de « lieux de contamination » ? La question n’a pour l’instant pas de réponse. Mais elle a provoqué une réaction assez unanime : la colère des catholiques et le sentiment d’être méprisés du gouvernement, surtout au regard des efforts faits pour respecter, depuis le déconfinement de mai 2020, un protocole sanitaire strict afin de limiter les risques de contamination. « Qu’est-ce qui permet au Premier ministre de dire cela ? », a réagi auprès d’Aleteia à ce sujet l’évêque de Nanterre, Mgr Matthieu Rougé. « La CEF a proposé un protocole sanitaire strict au gouvernement. Les interlocuteurs techniques n’ont même pas répondu à ce protocole. C’est à se demander s’ils l’ont travaillé. Ils n’ont fait aucune remarque. »

    Ref. Les églises sont "des lieux de contamination"… vraiment ?

    JPSC

  • Noël en Belgique sous la menace de la Covid19 : pas d’exception sur l’interdit sanitaire des messes publiques

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    Réuni ce 27 novembre, le Comité de concertation interfédéral belge consacré à la lutte contre la pandémie de Coronavirus a bien prévu, dans la perspective de noël, quelques exceptions commerciales, sociales, culturelles et même sportives aux dispositions rigoureuses du confinement en vigueur mais, du sens religieux de la fête, la société laïque n’a évidemment que faire.  Dans l’Europe postmoderne la naissance du Christ n’a plus aucune signification, et, moins encore, cette foi étrange qui professe sa présence incarnée dans le sacrement de l’Eucharistie. Mais le porte-parole de l’épiscopat explique pourquoi il n’y a pas lieu de s’en offusquer: dialoguons, contextualisons, relativisons, soyons simples et solidaires avec ce monde nouveau :

    JPSC

  • Le 27 novembre 1095 : l'appel lancé par le pape pour porter secours aux chrétiens d'Orient et aux pèlerins

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    27 novembre 1095 — Appel lancé pour porter secours aux chrétiens d'Orient et aux pèlerins

    26 Nov 2020

    C’était il y a près de mille ans. À la fin du XIe siècle, le royaume de France était en petite forme. Il ne représentait pas plus de deux ou trois fois l’actuelle région d’Île-de-France ; le domaine royal était bordé par Compiègne au nord, Orléans au sud, Dreux à l’ouest. Les Capétiens régnaient, mais, dit Jacques Bainville qui est indulgent, ce sont des « règnes sans éclat ». Qui se souvient de ces rois-là, les premiers héritiers du fondateur de la dynastie, Robert le Pieux, Henri Ier, Philippe Ier ? C’est à l’extérieur du royaume que les choses se passent. Chez les Normands en particulier : le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, a mis la main sur l’Angleterre (victoire de Hastings, en 1066, illustrée par la tapisserie de Bayeux), et ce sont aussi des Normands qui sont allés délivrer, à leur demande, les populations catholiques de l’Italie méridionale des expéditions sarrasines.


    « Les malheurs des pèlerins »

    Car c’est un temps de pèlerinages. Des foules de pèlerins chrétiens se déplacent en longues colonnes vers Rome ou Saint-Jacques-de-Compostelle, au nord de l’Espagne, venant manifester leur soutien aux dernières victoires de la Reconquista sur l’islam, après des siècles de conquêtes et de conversions musulmanes induites par des vexations et une forte taxation. Mais c’est le pèlerinage de Jérusalem, par terre et par mer, qui attire les fidèles les plus nombreux et les plus ardents, à partir des sols européens, notamment français. « Il crée une vie neuve, il marque la crise décisive où le vieil homme se dépouille », notent les chroniqueurs de l’époque.

    Ces mouvements de population de l’Occident vers les Lieux saints d’Orient créent des routes, des escales, des dispensaires ; ils développent des échanges de toute nature. Arrivés sur place, les pèlerins rencontrent d’autres chrétiens, d’ancienne tradition qui constitue encore une grande partie de la Syrie et de la Palestine, peut-être encore la majorité des habitants, mais aussi des musulmans. Les communautés prospèrent dans des quartiers séparés. Jusqu’à l’arrivée des Turcs seldjoukides. Les anciens « maîtres tolérants et policés venus d’Égypte font place à des fanatiques durs et tracassiers ». La conquête de Jérusalem par ces Turcs s’accompagne de la persécution et du massacre des chrétiens. Les pèlerins rentrent chez eux effrayés. La nouvelle enflamme la fin de ce XIe siècle. Les Seldjoukides se sont emparés de l’Arménie si lointainement chrétienne, de Smyrne, de Nicée, près de Constantinople.

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  • Le point sur les vaccins contre la covid-19 et l'utilisation de cellules provenant de foetus avortés

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    De Constance du Bus sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Vaccins contre le Coronavirus et utilisation de cellules de fœtus avortés : état des lieux

    24/11/2020

    A l'heure du développement accéléré de vaccins contre la Covid-19, il est important d'être bien informé sur la façon dont ces vaccins sont conçus puis produits et testés. Le discernement éthique s'impose en particulier quant à l'utilisation potentielle, à l'une ou l'autre étape du processus, de lignées cellulaires issues de foetus avortés. L'Institut Charlotte Lozier aux Etats-Unis propose, sur base d'une analyse rigoureuse de la littérature scientifique et de résultats d'essais cliniques, un relevé précis des sociétés pharmaceutiques qui utilisent ou n'utilisent pas de telles lignées éthiquement controversées. Son but est d'ainsi permettre au lecteur de poser des choix éclairés concernant les vaccins contre le Coronavirus.

    Rappelons d'abord en quoi consiste une lignée de cellules foetales. Celle-ci s'obtient en prélevant une cellule sur un foetus (en l'occurrence, avorté) et en multipliant cette cellule en plusieurs cellules identiques. Ces cellules peuvent être cultivées et multipliées pendant plusieurs décennies, créant ainsi des "lignées cellulaires", souvent utilisées dans le cadre d'expériences scientifiques. Certaines lignées de cellules foetales remontent à plusieurs dizaines d'années et sont utilisées dans l'élaboration de nouveaux vaccins. Il s'agit en particulier des lignées HEK293 et PER.C6. L'utilisation de ces cellules ne requiert donc pas de nouveaux avortements. Elle tire son origine de d'avortements qui ont eu lieu dans les années '60, '70 et '80, indépendamment d'un objectif pharmaceutique.

    La question se pose de savoir si ces lignées de cellules foetales sont absolument nécessaires à l'élaboration de vaccins, et plus particulièrement du vaccin contre la Covid-19. La réponse est non ; il est possible de développer des vaccins de façon éthique sans cellules ou sur base de cellules d'animaux, d'oeufs de poules ou de levure. C'est d'ailleurs ce que font plusieurs sociétés pharmaceutiques.

    Il faut ensuite comprendre les différentes étapes de l'élaboration d'un vaccin dans lesquelles peut intervenir l'utilisation de lignées cellulaires issues de foetus avortés.

    1. Phase de conception : il s'agit de la conceptualisation, des expériences préparatoires, des spécifications quant à la façon dont le vaccin va être produit.

    Sociétés pharmaceutiques et instituts de recherche ayant utilisé dans cette phase des lignées de cellules issues de foetus avortés :

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  • La santé érigée en valeur suprême : du nihilisme sanitaire ?

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « Faire de la santé la valeur suprême, c’est du nihilisme sanitaire »

    26 novembre 2020

    « La santé est-elle devenue une valeur suprême à la faveur de la pandémie, et faut-il s’en alarmer ? » Cela ne fait aucun doute pour le philosophe André Comte-Sponville qui dénonce dans une tribune pour le journal Le Point ce qu’il appelle le « panmédicalisme », c’est-à-dire « l’idéologie qui fait de la santé la valeur suprême, et qui tend dès lors à tout soumettre à la médecine ». Pour le philosophe, il s’agit là d’une double erreur. La santé « est un bien plutôt qu’une valeur », estime-t-il. « Un bien, c’est quelque chose qui est désirable ou enviable. Une valeur, quelque chose qui est estimable ou admirable. Richesse et santé sont des biens. La générosité, le courage ou l’amour sont des valeurs. » « Quand on sacrifie les valeurs aux biens, on est déjà dans le nihilisme, dénonce André Comte-Sponville. Faire de la richesse la valeur suprême, c’est du nihilisme financier. Faire de la santé la valeur suprême, c’est du nihilisme sanitaire. »

    La santé, le plus grand bien ?

    Pour le philosophe, la deuxième erreur consiste à considérer la santé comme le plus grand bien à l’échelle de la société. « Le pays le plus enviable, ce n’est pas forcément celui qui a le meilleur système de santé ! s’exclame-t-il Ce peut-être aussi bien le plus démocratique, ou le plus prospère, ou le plus écologique, ou le plus juste, ou le plus indépendant, ou le plus cultivé, ou le plus fraternel… ». Faut-il sacrifier tout cela à l’ordre sanitaire ? Non, répond André Comte-Sponville. « J’aime mieux attraper le Covid-19 dans une démocratie que ne pas l’attraper dans une dictature ! » Ainsi, « quand tous nos politiques répètent qu' »il n’y a rien au-dessus de la santé » », le philosophe considère qu’il s’agit d’« une rupture à la fois philosophique et politique », qu’il juge « inquiétante ». André Comte-Sponville appelle à relire Montaigne qui « nous apprend à ne pas sacrifier l’amour de la vie à la peur de la mort ». « La mort fait partie de la vie. Comment aimer celle-ci, si on n’accepte pas celle-là ? »

    Remettre la science à sa place

    « Nous ne sommes pas un peuple de patients ; nous sommes un peuple de citoyens libres ! » affirme le penseur. « Ce ne sont pas les médecins qui gouvernent ; ce sont nos élus ! À eux de prendre leurs responsabilités, au lieu de se cacher perpétuellement derrière le « comité scientifique » ! ».

    Yves Bréchet, membre de l’Académie des sciences et ancien Haut-Commissaire à l’énergie atomique, ne lui donnerait pas tort. « Quand le gouvernement, pendant la crise du Covid, utilise la science comme un parapluie pour justifier l’organisation d’élections ou l’ouverture des écoles, il y a fondamentalement quelque chose qui ne va pas », estime le scientifique. « La science donne des éléments de compréhension d’une situation afin d’aider les politiques à prendre une décision rationnelle », mais « elle ne décide pas, elle n’a pas de légitimité politique pour décider ». Alors, « laisser croire l’inverse est pervers, car toute mauvaise décision discréditera la science », craint Yves Bréchet.

    L’ancien Haut-Commissaire déplore que les scientifiques ne sachent « parfois pas résister à la tentation de survendre leurs résultats pour décrocher des financements ». Il constate que « d’une certaine manière, on vit un retour de balancierPendant très longtemps, on a porté une image de la science infiniment bonne, dont toutes les applications ne faisaient qu’améliorer notre existence, toute aussi absurde que l’idéologie qui postule aujourd’hui que toute science est mauvaise dès lors qu’elle a des applications » (cf. Le progrès technique «libère autant qu’il aliène»). Yves Bréchet insiste : « La science n’est qu’une manière de comprendre le monde et de le maîtriser. Il ne faut pas lui demander de servir une morale ! »

    Sources : Le Point, Propos recueillis par Marion Cocquet (25/11/2020) – Propos recueillis Géraldine Woessner (25/11/2020)

  • Prévention de la Covid19 en France : l’Etat maintien la jauge de 30 fidèles par messe

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    « C'est un peu l'incendie dans l'Église de France. Conseil de crise dans la soirée de l'épiscopat, jeudi, pour voir comment répondre sur le terrain et juridiquement au refus du premier ministre de ne pas revoir dans l'immédiat, la limite de 30 personnes pour les messes malgré ce qu'avait promis le président de la République, mais également communiqués de toute part de nombreux évêques pour dire leur colère.

    À LIRE AUSSI :Maintenir la jauge de 30 personnes pour les messes est «une grave erreur», dénonce l'épiscopat 

    Parmi la centaine d'évêques de France, la réaction de Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, mérite l'attention car cet ancien élève de Polytechnique raille particulièrement la sourde oreille gouvernementale : « Bien que n'ayant fait que l'École Polytechnique (X77), écrit-il dans un communiqué publié jeudi après-midi, je pensais savoir faire une règle de trois et appliquer une présence proportionnelle à nos immenses églises. J'apprends qu'il n'en est rien. »

    Et avant d'annoncer un recours au Conseil d'État, il confie sa profonde déception : « Les annonces du président et celles du premier ministre concernant la reprise des cultes me laissent pantois, déconcerté et profondément déçu. La jauge de 30 personnes n'est pas une mesure sensée mais une précaution vexatoire. »

    L'archevêque de Strasbourg attaque ensuite les consultations sans suite du gouvernement : « L'habitude gouvernementale semble désormais bien prise de ne jamais tenir compte des propositions émanant de l'épiscopat français, propositions pourtant prudentes, intégrant l'extrême gravité de la crise dans laquelle nous sommes et en phase avec la détresse des personnes et des entreprises. »

    Ce qui ne doit pas rompre pour autant le dialogue : « La tradition de l'Église catholique reste de poursuivre inlassablement le dialogue avec le gouvernement tout en manifestant son profond désaccord par tous les moyens légaux et politiques. J'attends personnellement une rencontre entre nos représentants et le Premier ministre pour le faire le point sur une liberté de culte au bord de la rupture. »

    Le tout dans un esprit « non de mauvaise humeur » mais de « réponse par le bien aux inconsistances administratives. » Cela dit il prévient : « Je ferai moi-même recours auprès du Conseil d'État contre des mesures que j'estime disproportionnées. »

     Ref. L'archevêque de Strasbourg, ancien polytechnicien, dénonce «l'inconsistance administrative» de l'État face à l'Église

    Histoire d'un chat qui joue avec une souris ?

    JPSC

  • L’archevêque de Paris attaque férocement les autorités après l’annonce d’une jauge maximale de 30 participants aux messes

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    Du site de Famille Chrétienne :

    Le coup de colère de Mgr Aupetit après l’annonce d’Emmanuel Macron sur les messes

    « C’est une mesure totalement stupide, qui contredit simplement le bon sens », s’est exclamé l’archevêque de Paris sur Radio Notre-Dame, jeudi 25 novembre au matin. Il rappelle que l’annonce faite la veille par Emmanuel Macron de fixer une limite maximale de 30 personnes pour les messes n’est absolument pas conforme à l’échange entre l’exécutif et les responsables des cultes lundi dernier. « Comme d’habitude on a été écoutés mais pas du tout entendus, comme pour les lois de bioéthique », déplore Mgr Michel Aupetit.

    La confiance dans les autorités, « c’est fini ! »

    « Encore une fois, on se moque de nous », insiste l’archevêque de Paris, qui souligne l’incohérence de la règle fixée : « 30 personnes dans une petite église de village, on comprend, mais à Saint-Sulpice c’est ridicule ! On a des paroissiens qui viennent à 2000 dans certaines paroisses de Paris. On va s’arrêter à 31 ? C’est ridicule ! » Il condamne au passage l’injustice de traitement entre les commerçants et les lieux de culte, et rappelle que la Conférence des évêques de France avait proposé un protocole sanitaire tout à fait strict prévoyant le remplissage des églises au tiers de leur capacité et une distance de 4m2 entre les fidèles.

    « C’est trop, ça suffit », martèle l’archevêque de Paris. S'il n'était pas encore au courant qu'Emmanuel Macron revenait sur sa décision au moment où il s'exprimait sur les ondes de Radio Notre Dame, il considère que cet épisode remet durablement en cause la confiance des catholiques dans les autorités : « Là, c’est fini. On nous infantilise, on ne nous prend pas au sérieux », lâche Mgr Aupetit, sans appel. « Jusqu’à présent nous avons été extrêmement loyaux envers les autorités légitimes comme saint Pierre et saint Paul nous le demandent, mais quand on va trop loin, et qu’on touche à notre conscience et à notre bon sens, cela ne va pas passer du tout ».

    Des policiers avec des matraques dans les églises ?

    Et l’archevêque d’ajouter : « peut-être que M. Darmanin enverra des policiers avec des matraques pendant la messe, on va bien voir. Ce serait quand même un spectacle assez étonnant ». Mardi soir, évêques, prêtres et fidèles ont massivement condamné l’annonce d’Emmanuel Macron, faisant pleuvoir des messages de colère et de déception sur les réseaux sociaux. Le président de la conférence des évêques de France, Mgr de Moulins-Beaufort, s’est entretenu au téléphone avec le président de la République. Celui-ci doit proposer une nouvelle jauge avant jeudi matin.

     
  • Le vieillissement de la population mondiale

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Démographie : la population mondiale vieillit

    Publié le : 25 novembre 2020

    En 2018, les personnes âgées sont plus nombreuses « que les enfants de moins de 5 ans ». Une première dans l’histoire de l’humanité. Aujourd’hui, « une personne sur onze a plus de 65 ans ». Les projections des Nations Unies estiment que le ratio sera d’ « une sur six » en 2050 où on pourra compter 426 millions de personnes âgées de 80 ans, contre 143 millions en 2019.  Tous les pays sont concernés. L’Afrique aussi où « l’âge moyen a commencé à augmenter ».

    « En trois siècles, l’espérance de vie à la naissance a plus que doublé ». En France, l’espérance de vie se situe à « environ 86 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes », explique Jacques Vallin, démographe émérite à l’Ined[1]. L’espérance de vie en bonne santé se situerait quant à elle à 65 ans.

    Les raisons de cet allongement sont à trouver à la fois dans les progrès techniques médicaux, mais surtout dans l’évolution des conditions de vie. Un « modèle fragile » : aux Etats-Unis par exemple, l’explosion des overdoses a mis un « coup d’arrêt à la progression de la longévité ».

    L’augmentation de l’espérance de vie est-elle sans fin ? Pour Jacques Vallin, « parler d’immortalité de l’homme n’a aucun sens. Comment croire qu’un être aussi fragile pourrait ne pas mourir quand même le soleil doit disparaître un jour ? Le but de la science est d’améliorer la qualité de vie et la santé, pas d’éliminer la mort ».

    [1] Institut national d’études démographiques.

    Sources : La croix, Emmanuelle Lucas (24 et 25 novembre 2020)