Sur son blog « Chiesa », Sandro Magister retrace l’histoire des grandes manœuvres pour un changement de paradigme : son metteur en scène, ses exécutants, ses assistants. Extrait.
« Aussi bien lors du concile Vatican II qu’au cours du présent synode, les changements de paradigme sont les fruits d’une mise en scène très soignée. Un protagoniste de Vatican II tel que le père Giuseppe Dossetti – très habile stratège des quatre cardinaux modérateurs qui étaient aux commandes de la machine conciliaire – revendiquait ce fait avec fierté. Il disait qu’il "avait bouleversé le destin du concile" grâce à son aptitude à piloter l'assemblée, aptitude qu’il avait acquise antérieurement grâce à son expérience politique de leader du plus grand parti d’Italie.
Les choses se sont également passées ainsi au cours du présent synode. Ni les ouvertures en direction d’une autorisation de communier qui serait accordée aux divorcés remariés civilement – et donc l'acceptation de ces remariages par l’Église – ni l'impressionnant changement de paradigme en ce qui concerne l’homosexualité qui a été introduit dans la "Relatio post disceptationem" n’auraient été possibles sans une série de démarches habilement calculées par ceux qui avaient et qui ont le contrôle des procédures.
Pour le comprendre, il suffit de parcourir de nouveau les étapes qui ont abouti à ce résultat, même si la conclusion provisoire du synode – comme on le verra – n’a pas été conforme aux attentes de ses metteurs en scène.