Ils ont dans un premier temps été admis avec tous les honneurs, avant d’être rejetés au dehors. C’est l’impression qu’a donnée le déroulement de la discussion. Mais voici ce qui s’est passé en réalité. Martin Rhonheimer prêtre de l'Opus Dei, professeur d’éthique et de philosophie politique à l’Université Pontificale de la Sainte-Croix, à Rome. fait le point sur la question. A lire sur le site « Chiesa » :
À PROPOS DU CARACTÈRE NON LÉGITIME DES ACTES HOMOSEXUELS
par Martin Rhonheimer
Je voudrais approfondir ici l’idée centrale de la “vérité de la sexualité”, autrement dit l’idée que la sexualité humaine possède une vérité propre qui, sans en sous-estimer la qualité intrinsèque en tant que vécu affectif et sensuel, la transcende et l’intègre dans l’ensemble de la dimension spirituelle de l’être humain. […]
La vérité de la sexualité est le mariage. C’est l’union entre deux personnes en qui l’inclination est vécue comme un choix préférentiel – "dilectio" – et en qui elle devient amour, don mutuel, communion indissoluble, ouverte à la transmission de la vie, et amitié en vue d’une communauté de vie qui perdure jusqu’à la mort. C’est ainsi, dans ce contexte précis – celui de la chasteté matrimoniale qui inclut le bien de la personne de l’autre et qui se transcende vers le bien commun de l’espèce humaine – que le vécu sexuel, y compris dans ses dimensions affectives, impulsives, sensuelles, se présente aussi comme un authentique "bonum rationis", quelque chose d’intrinsèquement légitime et bon pour la raison. […]
Les actes sexuels – c’est-à-dire l’union charnelle – et le vécu sexuel, en tant qu’actes légitimes, sont donc, nécessairement et de par leur nature propre, l’expression d’un amour dans le contexte de la transmission de la vie.
Au contraire une activité sexuelle qui exclut par principe ce contexte - que ce soit de manière intentionnelle (comme avec la contraception dans le cas d’actes hétérosexuels) ou bien “structurellement” (comme dans le cas d’actes homosexuels) - n’est pas, précisément comme sexualité et comme vécu sexuel, un bien pour la raison. Elle se place au niveau d’un simple bien des sens, d’une affectivité tronquée, structurellement réduite à un niveau sensuel, instinctif et impulsif.
Logiquement, une telle réduction de l’amour et de l’affectivité au niveau sensuel est également possible dans le cas d’actes hétérosexuels, y compris en dehors du cas de la contraception, et dans le mariage. Mais, dans le cas de l’homosexualité, une telle réduction est non seulement intentionnelle et recherchée volontairement, mais “structurelle”, c’est-à-dire qu’elle est due au fait même qu’il s’agit de personnes du même sexe qui, pour des raisons biologiques et à cause de leur nature même, ne peuvent pas faire œuvre de procréation.
La cause ultime d’une telle réduction est le fait qu’il s’agit – en raison de choix conscients et libres – d’une sexualité sans objectif ou sans “mission”, d’une inclination sensuelle qui ne se transcende pas vers un bien humain intelligible au-delà du seul vécu sensuel. L’expérience – y compris celle des homosexuels pratiquants, bien souvent si douloureuse – le confirme. […]