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Actualité - Page 871

  • Les attaques hindoues contre les chrétiens sur le continent indien ont doublé en 2017

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    De Saji Thomas, Bhopal, sur le site Eglises d'Asie des Missions Etrangères de Paris

    Inde : en un an, les attaques contre les chrétiens ont doublé

    Selon un nouveau rapport, les victimes de persécution sont souvent accusées de crimes graves comme le blasphème. Avec la montée du nationalisme hindou, les chrétiens se sentent de moins en moins en sécurité.

    En 2017, selon un nouveau rapport, les attaques hindoues contre les chrétiens sur le continent indien ont doublé. Cette montée du nationalisme tend à représenter les chrétiens comme agissant contre l’état, contre sa tolérance religieuse et ses valeurs, selon ce rapport. Selon Persecution Relief (Secours contre la persécution), un forum œcuménique enregistrant les persécutions et soulageant les victimes, le pays a connu, en 2017, 736 attaques contre des chrétiens, contre 348 attaques en 2016.

    Selon ce rapport, la police reçoit également des dépôts de plaintes contre les chrétiens, les accusant d’esprit de révolte, de discrimination, de travailler contre la tolérance religieuse et contre l’unité nationale, de dégrader des lieux de prière ou encore d’insulte contre les religions… « C’est une nouvelle vague d’accusations contre les chrétiens », rapporte Shibu Thomas, fondateur de Persecution Relief. « Si les accusations sont prouvées, l’accusé peut parfois être condamné à perpétuité. »

    Le fait que certains déposent de telles plaintes « montre bien que ceux qui s’opposent aux chrétiens veulent les représenter comme une menace sérieuse contre la sécurité de l’état », analyse Thomas. Les responsables chrétiens affirment que depuis que le parti pro-hindou Bharatiya Janata Party (BJP) a pris le pouvoir en 2014, des groupes hindous multiplient les violences contre les chrétiens. Ces groupes tentent de représenter les minorités religieuses, comme le christianisme ou l’islam, comme antipatriotiques. 

    Cette année, les chrétiens ont subi des violences dans tout le pays, des incidents ayant été rapportés dans 24 des 29 états indiens. La plupart de ces actes de violence sont des « attaques physiques » contre des représentants de l’Église ou contre des fidèles, selon le rapport. Près de 57% des incidents ont eu lieu dans les quatre états de l’Uttar Pradesh, de Madhya Pradesh, de Tamil Nadu et de Chhattisgarh.

    Accusés à tort

    L’Uttar Pradesh, dans le nord du pays, où le BJP a pris le pouvoir en 2017, a enregistré 96 attaques (contrairement à 39 incidents en 2016, quand le parti socialiste Samajwadi était au pouvoir). L’état de Madhya Pradesh, que le BJP dirige depuis quinze ans, a enregistré 52 incidents, une augmentation de 54% par rapport à 2016, tandis que l’état du Tamil Nadu a rapporté 48 incidents (pour une augmentation de 60%).

    Le pasteur Anil Andrias, qui vit dans l’Uttar pradesh, confie que depuis que le très charismatique Yogi Adityanath est Chief Minister (ministre en chef) de l’état, il est devenu risqué pour les chrétiens d’y vivre, à cause de groupes hindous croyant bénéficier du soutien du gouvernement. « Dans ces conditions, les chrétiens ne sont plus en sécurité en Inde », regrette Anil Andrias, ajoutant que le BJP est au pouvoir à New Delhi ainsi que dans 19 des 29 états indiens. « Les difficultés que les chrétiens vont devoir surmonter risquent de se multiplier si le parti au pouvoir remporte également les élections nationales de 2019. » 

    Anil Andrias ajoute que des hindous se sont attaqués à des assemblées en prière, s’attaquant physiquement aux responsables et aux congrégations ayant défié les interdictions de rassemblement. Andrias confie que les attaquants ont ensuite déposé des plaintes auprès de la police, accusant les victimes d’avoir provoqué eux-mêmes les attaques en offensant les gens et leurs sentiments religieux. «Ils menacent les croyants de mesures restrictives comme le boycott social », ajoute le pasteur. Parmi les tentatives de harcèlement, explique-t-il, les chrétiens sont par exemple exclus des plans sociaux, interdits de collecte d’eau auprès des puits publics, ou encore d’embrunter les routes publiques… 

    Shibu Thomas, de Persecution Relief, confie que certaines affaires sont montées de toutes pièces : «Dans 99% des cas, ils font appel à des faux témoins et les victimes chrétiennes sont parfois condamnées à des peines sévères. Si les victimes font appel à l’aide de la police, elles se retrouvent accusées. ‘C’est vous les coupables’ se voient-ils répondre. C’est un signe inquiétant. Malheureusement, la police est de mèche avec les fanatiques et choisit des membres qui soutiennent leur action. »

    Pourtant, Sheela Santiago, une catholique et membre dirigeante du BJP dans l’état de Madhya Pradesh, assure que son parti et ses membres n’ont été impliqués dans aucun incident contre des chrétiens : « Le BJP est un parti national qui travaille au service de tous, sans aucune discrimination. » Sheela admet que« certains groupes hindous extrémistes » ont été impliqués dans des incidents parce qu’ils pensent que les chrétiens tentent de convertir les hindous par la force. Les chrétiens représentent 2,3% (29,9 millions) de la population indienne (1,3 milliards d’habitants), 80% des indiens étant hindous.

    Lire également : http://www.fides.org/fr/news/63785-ASIE_INDE_Appel_des_responsables_religieux_contre_la_violence_ciblee_a_l_egard_des_minorites

  • Quand le pape François retrace sa propre vie

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    De Sandro Magister, traduit sur le site Diakonos.be :

    Comment le Pape Bergoglio réécrit sa propre vie. Les années de la « grande désolation »

    Au cours de la rencontre à huis clos qu’il a organisée au début du Carême, le 15 février, en compagnie des prêtres du diocèse de Rome dont il est l’évêque, François a décrit de façon inattendue le parcours de sa propre vie, en la décrivant comme une série de « passages », certains lumineux, d’autres obscurs.

    Relisons mot à mot cette autobiographie très instructive de la personnalité de Jorge Mario Bergoglio, dans la transcription officielle qui en a été publiée et qui respecte cette façon désordonnées qu’il a de s’exprimer en langue italienne.

    La première phase consiste en une ascension rapide et fulgurante vers ce qu’il décrira plus loin comme la « toute-puissance » :« A peine ordonné, j’ai été nommé supérieur l’année suivante, maître des novices, puis provincial, recteur de la faculté… Une étape de responsabilité qui a commencé dans une certaine humilité parce que le Seigneur a été bon mais après, avec le temps, tu te sens plus sûr de toi : ‘Je peux le faire, je peux le faire…’, c’est le mot qui revient le plus souvent. On sait comment aller de l’avant, comment faire les choses, comment gérer… ».

    En effet, le jeune jésuite Bergoglio a célébré sa première messe en 1969, en 1970 il devient maître des novices et en 1973, à seulement 37 ans, il est nommé supérieur de la province argentine de la Compagnie de Jésus. Il assume cette charge jusqu’en 1979, avant de laisser la place à un jésuite proche de lui, Andrés Swinnen, et de devenir recteur du Colegio Máximo de San Miguel jusqu’en 1985.

    Il faut cependant remarquer que déjà dans cette phase de succès émergeait en lui une inquiétude intérieure qu’il cherche à résoudre en 1978 en se rendant « pendant six mois, une fois par semaine » chez un psychanalyste juif, « qui m’a beaucoup aidé, quand j’avais 42 ans » comme il l’a lui-même révélé l’été dernier dans au sociologue français Dominique Wolton dans un livre-entretien.

    Mais voici à le second « passage » de son autobiographie, non plus ascendante mais de dégringolade brutale, que le Pape François a racontée aux prêtres de Rome :« C’était fini tout cela, toutes ces années de gouvernement… Et c’est là qu’a commencé un processus de ‘mais maintenant je ne sais pas quoi faire’. Oui, confesser, finir ma thèse de doctorat – qui était là mais que je n’ai jamais soutenue -. Et après recommencer à repenser les choses. Une période de grande désolation, pour moi. J’ai vécu cette période avec une grande désolation, une période sombre. Je croyais que c’était déjà la fin de la vie, oui, j’étais confesseur, mais avec un esprit de défaite. Pourquoi ? Parce que je croyais que la plénitude de ma vocation – mais sans le dire, maintenant je m’en rends compte – c’était de faire les choses, celles-là. Eh non, il y a autre chose ! Je n’ai pas abandonné la prière, ça m’a beaucoup aidé. J’ai beaucoup prié, au cours de cette période, mais j’étais ‘sec comme un bout de bois’. Ca m’a beaucoup aidé, la prière là, devant le tabernacle… Mais à la fin de cette période – les années, je ne me souviens pas si c’était en 1980… de 1983 à 1992, presque dix ans, neufs années complètes -, à la fin, ma prière était très apaisée, il y avait beaucoup de paix, et je me disais : ‘Qu’est-ce qui va se passer, maintenant ?’, parce que je me sentais différent, très en paix. J’étais confesseur et directeur spirituel, à cette époque : c’était mon travail. Mais je l’ai vécu d’une façon très sombre, très sombre et dans la souffrance, et même avec l’infidélité de ne pas trouver la route, et la compensation, compenser [la perte] de ce monde fait de ‘toute-puissance’, chercher des compensations mondaines ».

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  • La conférence de Fabrice Hadjadj à Notre-Dame de Paris pour le 1er dimanche de carême

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    Pourquoi des conférences de Carême à l’ère de l’intelligence artificielle ? – ou la Bonne Nouvelle du temps - Fabrice Hadjadj

    Texte de la conférence accessible ICI

  • Les réflexions de "Paix liturgique" sur le livre de Guillaume Cuchet "Comment notre monde a cessé d'être chrétien"

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    Du site "Paix liturgique" :

    « On nous a changé la religion ! » : le grand effondrement de 1965

    Réflexions à propos de la parution du livre Comment notre monde a cessé d'être chrétien, Anatomie d'un grand effondrement (Seuil, février 2018), un livre de Guillaume Cuchet. 

    Ce livre-diagnostic, qui vient à peine de sortir, fera date. L'auteur, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-Est Créteil, entend préciser à quel moment et pour quelles raisons a commencé, en France, le recul spectaculaire du catholicisme. 

    Pour lui – et c'est sous cet aspect qu'il intéresse particulièrement Paix Liturgique – le catholicisme d'une population se mesure extérieurement, qu'on le veuille ou non, par sa pratique dominicale régulière, qui manifeste et entretient, avec bien entendu des variantes et des nuances, un attachement à l'Église et à son corpus doctrinal. À défaut de cette pratique, une culture chrétienne peut persister un certain temps (ainsi Emmanuel Todd, dans Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse, Seuil, 2015, a montré que les anciennes provinces françaises catholiques avaient plus fortement manifesté contre l'Islam radical), mais par la force des choses cette culture catholique elle-même va disparaissant. 

    C'est entre 1965 et 1966, que la pratique dominicale a décroché, c'est-à-dire à la fin du concile Vatican II, alors que la réforme liturgique avait commencé. Guillaume Cuchet combat l'idée reçue qui veut que Mai 68 et l'encyclique Humanæ Vitæ de Paul VI condamnant la contraception, publiée en juillet 68, aient été les déclencheurs de ce décrochement. Ils l'ont accentué, mais il a eu lieu avant, en 1965.


    > Ouverture du concile Vatican II par saint Jean XXIII.

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  • La persécution des chrétiens dans le monde : commander le DVD

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    Commander le DVD "La persécution des Chrétiens dans le monde"

    Commander le DVD "La persécution des Chrétiens dans le monde"

     

    • Auteur : Raphaël Delpard
    • Editeur :
    • Année : 2018
    • Nombre de pages :
    • Prix : 10,00 €

    215 millions de femmes, d'hommes et d'enfants, dans 50 pays, sont persécutés en raison de leur foi.

    Imaginez si, sur les 508 millions d'habitants d'Europe, les Français, les Italiens, les Allemands et les Belges étaient chaque jour en bute aux pires maltraitances : bastonnade, lapidation, torture en tous genres, viols, emprisonnement, discrimination, assassinat. Sur simple dénonciation, pouvant à tout moment être accusés de blasphème. Et cela, dans le silence assourdissant des Etats, des Commissions des droits de l'homme de l'ONU, et de l'Union européenne.

    Prenez 90 minutes de votre temps, et venez découvrir l'ethnocide qui se déroule à un jet de pierre de notre conscience. Car, si rien n'est fait pour arrêter le flot destructeur, plus tard, que restera-t-il des chrétiens en dehors des lieux sanctuarisés ? Si un tel malheur arrivait, vous ne pourrez pas dire que vous en saviez pas.

    Raphaël Delpard

    1h30 - Couleurs

    Produit par : Tapis Franc productions - Portes ouvertes - Sas T&l et Metaction

    Le prix s'entend frais de port inclus

  • L'Apparition ou le grand retour d’un cinéma en quête de sens

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    D'Arthur de Watrigant sur le site "L'Incorrect" :

    L’APPARITION : UN CINÉMA EN QUÊTE DE SENS

    @ Shanna Besson

    L’Apparition sonne le grand retour d’un cinéma en quête de sens, non pas comme un film catéchétique mais comme le cinéma révélateur de mystères. A découvrir.

    Jacques, grand reporter pour un quotidien français, reçoit un jour un mystérieux coup de téléphone du Vatican. Dans une petite ville du sud-est de la France, une jeune fille de 18 ans a affirmé avoir eu une apparition de la Vierge Marie. La rumeur s’est vite répandue et le phénomène a pris une telle ampleur que des milliers de pèlerins viennent désormais se recueillir sur le lieu des apparitions présumées. Jacques qui n’a rien à voir avec ce monde-là, accepte de faire partie d’une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur ces événements.


    La recherche de la vérité et a toujours jalonné la filmographie de Xavier Giannoli. On pense bien-sûr à A l’origine et son escroc qui construit une autoroute mais aussi àMarguerite fausse diva persuadée par ses amis d’être une grande cantatrice. AvecL’Apparition, Giannoli s’attaque frontalement à l’existence de Dieu et au mystère de la foi. Construit comme un polar et chapitré comme une grande enquête journalistique, on suit Jacques, reporter de guerre, terrassé par la perte d’un ami lors d’un reportage, embarqué dans un monde qu’il ne connaît guère. En épousant le regard de cet homme sans cynisme ni croyance, libre d’a priori et mandaté par l’Autorité pour démêler le vrai du faux, Giannoli s’ampute intelligemment de tout procès d’intention, des sceptiques comme des convaincus, pour mieux dérouler son intrigue. Visite des archives du Vatican, enquête de terrain, interrogatoires… Très documenté et bien construit, le récit sonne juste et permet ainsi au spectateur d’entrer pleinement dans l’histoire. 

    Le réalisateur s’amuse, et le spectateur aussi, des débats de cette improbable commission canonique, routinière des chasses aux impostures dans cette enquête extraordinaire. C’est justement en ancrant son histoire dans une réalité terre à terre et un genre familier, l’enquête policière, que Giannoli apprivoise le spectateur pour l’emmener ailleurs. Alors que la fameuse « apparition », exploitée par les marchands du temple et gouroutisée malgré lui par le curé local, apparaît de plus en plus comme une grande escroquerie, la rencontre d’Anna, la jeune fille qui affirme avoir vu la Vierge Marie, bouleverse toutes certitudes. Magnifiquement incarnée par Galatea Bellugi, la quête de vérité n’est plus alors de savoir s’il y a eu apparition ou non, mais pourquoi cette jeune fille touche autant par sa foi, son comportement et sa fragilité. Cette fille silencieuse qui s’abstient de répondre aux doutes de Jacques (incroyable Vincent Lindon ) qui est le seul à qui elle accepte de dévoiler un peu de son mystère.

    Par le cinéma, Xavier Giannoli réussit à nous faire voir quelque chose d’imperceptible. Quelque chose de beau et saisissant, qui touche l’âme et le cœur, aussi simple qu’un homme, un genou à terre , déposant une icone de la Vierge-Marie aux porte d’un monastère Syrien en reconstruction.

    L'Apparition est sur les écrans belges

  • L’avenir de l’Eglise: une apostasie sans fard ?

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    Une opinion de Jacques Meurice, prêtre ouvrier en retraite, publiée par « La Libre Belgique ». Selon lui, le pape François veut ouvrir l’Eglise mais, pour en faire une démocratie, cela ne suffit pas. Il faudrait inventer des syndicats, y créer des partis, y favoriser une liberté d’options et de parole. Peu de chances :

    « Eh oui ! les religions sont comme les êtres humains, elles naissent un jour, elles vivent, grandissent, prospèrent, puis elles sont malades et un jour aussi elles meurent et disparaissent. Leur vie est seulement habituellement plus longue que celle des hommes, elle se compte en siècles plutôt qu’en années, à tel point que beaucoup d’adeptes et de fervents adhérents ont souvent été persuadés de leur immortalité. Au cours de son histoire, l’humanité a cependant connu bien des exemples de mort de religions. A Babylone on en a déjà fait l’expérience, puis les religions des Hittites, des Egyptiens, des Grecs, des Celtes, des Etrusques, des Romains, toutes y ont passé. Certaines ont vécu plus de trois mille ans, mais la moyenne se situe plutôt vers les deux millénaires. Il y a quelques exceptions comme pour confirmer la règle : le judaïsme en est une, le bouddhisme aussi, mais le bouddhisme est-il vraiment une religion ?

    Trois siècles de retard

    Pourquoi la religion catholique échapperait-elle à ce qui paraît être une loi universelle ? Le cardinal Martini, jadis archevêque de Milan et père du Concile Vatican II, a parfois dit que l’Eglise catholique avait dans la société un retard de deux siècles au moins. Maintenant il faudrait bien lui en reconnaître trois. Quand les peuples ou les nations ont à surmonter des obstacles importants comme des guerres, des invasions, des migrations obligées, il n’y a qu’une seule règle et chance de survie, c’est l’adaptation. S’adapter aux changements c’est sauver sa vie. C’est, semble-t-il, ce que l’Eglise catholique n’a pas su ou pu ou voulu faire, depuis quelques siècles.

    Elle n’a pas accepté les grandes révolutions, ni en France, ni en Italie, ni en Russie, ni en Espagne, et les petites seulement où et quand cela l’arrangeait. Elle n’a jamais été pour le progrès par les lumières ou par la science. Prisonnière de ses dogmes et d’une morale dite naturelle, elle n’a pu accepter spontanément Darwin et l’évolution, Voltaire et le goût des libertés, Marx et le socialisme, Einstein et la relativité, Gandhi et l’autonomie des peuples dans la paix, pour n’en citer que quelques-uns.

    Elle a toujours refusé d’envisager le droit au divorce, à l’avortement, à l’homosexualité, à la pilule contraceptive, à la procréation médicalement assistée, au mariage pour tous, au suicide, à l’euthanasie. Elle s’oppose avec obstination à l’ordination des femmes, au mariage des prêtres, à la franc-maçonnerie et à la liberté de pensée. Bref, elle a multiplié à l’infini les blocages et les refus.

    Tant de questions sans réponses

    Pourquoi la fréquentation des églises a-t-elle baissé de façon aussi catastrophique depuis la dernière guerre mondiale ? Pourquoi les sacrements ne font-ils plus partie des signes sensibles de la vie pour beaucoup ? Pourquoi les vocations sacerdotales et religieuses sont-elles devenues si rares, alors que les ONG continuent à recruter parmi les jeunes ? Tant de questions qui sont restées sans réponse, qui bien souvent n’ont même pas été posées, car il y a une sorte de silence orgueilleux de sa hiérarchie qui s’est appesanti sur les difficultés de l’Eglise.

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  • Un christianisme sans dogmes n’a pas d’intérêt

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    De Gérard Leclerc sur le site de « France Catholique » :

    « Comment annoncer l’Évangile aujourd’hui ? La question n’est pas nouvelle, mais elle acquiert une importance singulière dans une société qui a perdu toute culture chrétienne, celle qui baignait hier les générations précédentes. Au tournant des années soixante, lorsque, comme l’explique si bien Guillaume Cuchet, « notre monde a cessé d’être chrétien » (1), toute la pastorale avait été modifiée, afin de gommer l’aspect rébarbatif que pouvait revêtir une catéchèse perçue comme « rigide ». Mais ainsi, il y avait un risque d’abandonner des aspects essentiels de la foi, concernant par exemple les fins dernières, au profit d’un style qui se voulait plus en phase avec la mentalité contemporaine. L’adaptation ne fut pas toujours des plus heureuses, comme le montre Jean-Pierre Le Goff dans le magnifique essai d’ethnographie contemporaine qu’il vient de publier (2). Du rébarbatif d’hier qu’il avait mal supporté, on passait à un style jeuniste un peu démagogique, qui faisait bon marché de l’accès au cœur du mystère chrétien. Il pouvait y avoir un moment où la sensibilité adolescente était touchée par une proximité qui privilégiait l’affectif et les modes du moment. Mais au terme, on n’avait pas appris grand-chose et le manque de consistance doctrinale laissait la plupart insatisfaits.

    Depuis lors, il y a eu de sérieuses mises au point, notamment à propos de la catéchèse. Mais il subsiste souvent un certain flottement, qui apparaît encore lorsqu’on fait compliment à tel prédicateur de ne pas être « un dogmatique ». Sans doute, le mot peut prêter à confusion avec un usage qui a peu à voir avec ce que la théologie entend par là. Il ne faut pas avoir peur de l’affirmer : un christianisme sans dogmes n’a pas d’intérêt, il a tout risque de s’effondrer dans une sentimentalité sans consistance. C’est pour le coup que l’on « vide les églises ». Guillaume Cuchet n’a pas tort d’établir une relation étroite entre le décrochage des années soixante et l’abandon de la prédication des fins dernières.

    C’est pourquoi il importe de revenir à l’essentiel. Ainsi que l’écrivait le cardinal de Lubac : « Le chrétien qui ne fait pas confiance à la fécondité de la vérité révélée, qui ne consent à s’y intéresser que dans la mesure où il en reçoit d’avance le bienfait, qui n’accepte pas de se laisser saisir et modeler par elle, celui-là ne sait pas de quelle lumière et de quelle force il se prive. » Et d’ajouter : « Si, au lieu de s’engluer dans le misérable masochisme où tant de prophètes à rebours s’acharnent à les plonger, les chrétiens se décidaient à croire – je veux dire, à faire confiance à leur foi – cette foi ferait d’eux aujourd’hui même, en vérité, l’âme du monde. (3) » Et les églises loin de se vider, deviendraient trop petites, car on y apprendrait l’extraordinaire nouvelle d’un Amour qui sauve.

    (1) Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d’être chrétien, Seuil.

    (2) Jean-Pierre Le Goff, La France d’hier, Stock.

    (3) Henri de Lubac, La foi chrétienne, Aubier.

    Ref. Un christianisme sans dogmes n’a pas d’intérêt

    Comme disait Benoît XVI : « le danger le plus menaçant, ce sont ces christianismes adaptés, dont la société s’empare avec joie comme d’autant de variantes philanthropiques de l’engagement chrétien, et que l’on oppose au prétendu fondamentalisme de ceux qui n’aiment pas avoir le profil aérodynamique » (Le Sel de la Terre, p.149)

    JPSC

     

  • La mise en œuvre du Concile a été l’élément déclencheur du décrochage du catholicisme

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    005323031.jpgD'Isabelle de Gaulmyn sur le site du journal La Croix :

    Catholicisme français, la rupture de Vatican II

    Guillaume Cuchet montre que la mise en œuvre du Concile a été l’élément déclencheur du décrochage du catholicisme en France (et tout autant chez nous ndB), une évolution qui aurait de toute façon eu lieu.

    Comment notre monde a cessé d’être chrétien 

    de Guillaume Cuchet

    Seuil, 288 p., 21 €

    Comment le catholicisme français est-il devenu si rapidement une religion minoritaire, avec une chute de la pratique dominicale de près d’un tiers entre 1955 et 1975 ? La question n’est pas nouvelle. Depuis plus de trente ans, deux types de réponses sont avancés : pour les uns, plutôt à droite de l’Église, c’est la faute à Mai 68 ; pour d’autres, c’est à cause de l’encyclique Humanae vitae, qui, en interdisant la contraception, aurait découragé une génération de croyants.

    C’est en historien que Guillaume Cuchet cherche à répondre à cette même question, en exploitant les fameuses enquêtes du chanoine Boulard. Grâce à l’appui de l’épiscopat de l’époque, ce prêtre audacieux, féru de sociologie, a réalisé une photographie de la pratique du catholicisme dans tous les diocèses de la France des années 1955-1965. Et s’il a lui-même perçu le décrochage du catholicisme en France, il n’en a pas mesuré l’ampleur, notamment en ce qui concerne la chute massive de la pratique des plus jeunes, entre 12 et 24 ans. En exploitant ces données, et en les confrontant à d’autres enquêtes faites dans les années 1970, Guillaume Cuchet peut affirmer que cette rupture a eu lieu exactement juste après Vatican II en 1965. Donc avant 1968.

    La question est de savoir ce qui, dans le Concile, a pu provoquer la rupture. « A priori, le Concile lui-même n’y est pas pour beaucoup, quoi qu’en ait dit la polémique intégriste ou traditionaliste », écrit Guillaume Cuchet. En revanche, l’historien met en cause une pastorale post-conciliaire, en France, souvent « élitiste », peu adaptée à une pratique plus culturelle. Les prêtres de l’époque ont sans doute un peu vite considéré que le cadre qui permettait de tenir cette pratique (obligation dominicale, piété populaire, communion solennelle…) n’était que sociologique, et n’avait, au fond, pas de valeur.

    Tout un discours pastoral, qui n’est en rien écrit dans les documents conciliaires, va mettre en place une nouvelle hiérarchie des obligations du fidèle, où l’assiduité à la messe n’a plus la même importance que l’engagement dans la vie sociale ou associative, le respect aussi de la liberté de conscience. Cette « sortie collective de la pratique obligatoire sous peine de péché mortel », ainsi que la désigne Guillaume Cuchet, eut un effet désastreux sur la fréquentation des églises, effet d’autant plus important que ce mouvement s’inscrit dans une mutation plus générale des formes de l’autorité, que ce soit dans le domaine familial ou scolaire. Pour appuyer son propos, Guillaume Cuchet analyse le sacrement de la confession, qui baisse de manière spectaculaire autour de 1965, et l’évolution de la prédication autour des fins dernières et du Salut.

    Pour autant, ce livre n’est pas un réquisitoire contre Vatican II. Au contraire, refusant d’en faire un tabou, il permet de replacer cet événement dans un contexte plus général d’une histoire longue, commencée avec la Révolution française, et que toute l’évolution de notre société, à partir de 1968, a amplifié et démultiplié. Comme le remarque l’historien, la crise était inévitable. Le Concile n’a pas provoqué la rupture, qui aurait de toute façon eu lieu, mais il l’a déclenchée, en lui donnant une intensité particulière. Ce n’est pas tant l’évolution que la manière dont elle a été accompagnée pastoralement qui est ici en cause. Et sans doute la quasi-disparition du catholicisme populaire dans notre pays peut-elle aujourd’hui en partie s’expliquer par cette mise en œuvre d’une pastorale réservée à une élite ultra-formée, ultra-consciente, laissant sur le côté des pratiquants moins investis, qui tenaient à la religion à travers un cadre dressé par des sacrements plus accessibles. Des pratiquants dont on n’aurait pas suffisamment pris en compte les besoins.

    Voilà un travail qu’il aurait été difficile de mener plus tôt en raison de « la sanctuarisation du concile Vatican II », par crainte de donner des arguments aux intégristes. Il marquera sans aucun doute l’historiographie du catholicisme dans notre pays et devrait susciter des discussions passionnées.

  • "J’accompagne des vivants qui n’ont que faire d’un médecin qui serait mort à l’intérieur"

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    Lu sur le site du journal La Croix

    Euthanasie, une piqûre, deux morts…

    Claire Fourcade, médecin au pôle de soins palliatifs à la polyclinique Le Languedoc, à Narbonne , le 19/02/2018 à 6h00

    Comme une vague qui inlassablement revient sur le rivage, trois nouveaux projets de loi sur l’euthanasie viennent de s’échouer sur les bureaux de l’Assemblée nationale. L’encre des précédentes discussions sur ce sujet n’est pas sèche. Elles ont duré quatre longues années pour aboutir à une loi dont les recommandations d’application n’ont même pas encore été publiées et déjà l’on nous convoque pour réfléchir à la suivante.

    Vendredi matin, un interviewer pugnace, d’aucuns diraient agressif, relançait le sujet : « Vous accompagnez les patients et, s’ils vous demandent d’aller jusqu’au bout, vous n’allez pas les laisser tomber. C’est votre travail de médecin, je ne vois pas où est le problème ! » Il l’a répété plusieurs fois, il ne voyait vraiment pas.

    Ce monsieur a-t-il déjà essayé de chloroformer ses chatons ?

    Car moi, je vois bien déjà une partie du problème. Pour chacun de mes patients, parler de sa souffrance, de son angoisse, de sa mort, c’est difficile. Très difficile. La parole vient lentement, durement. Elle se noie de larmes et s’étouffe de sanglots.

    Alors j’écoute. Avec les oreilles bien sûr, mais aussi avec les yeux pour mieux entendre ce qui ne peut pas se dire, avec les mains pour toucher du doigt la douleur et le mal, avec ma voix pour relancer d’une question les mots qui s’étranglent, avec mon corps tendu qui jamais ne se relâche pour ne pas renvoyer à la solitude de ma lassitude celui qui me fait face et qui, au prix d’efforts que je ne peux qu’imaginer, exprime ses peurs les plus profondes.

    Je dois à celui qui souffre et qui me fait confiance cette attention, cette tension.

    De ces consultations je sors toujours épuisée.

    Alors, si je devais ensuite en point final de ces conversations, même si on me le demandait, tuer celui qui m’a parlé : préparer la seringue, entrer dans la chambre, dire un mot (lequel d’ailleurs ?), injecter les produits, recueillir le dernier soupir, consoler la famille et signer le certificat ; alors je crois que, moi aussi, je mourrais.

    Le médecin en moi mourrait.

    Car comment ensuite prendre à nouveau le risque d’écouter vraiment ?

    Comment ne pas devenir alors un gigantesque cimetière, une nécropole de champs de bataille ? Je ne veux pas devenir un monument aux morts.

    J’accompagne des vivants qui n’ont que faire d’un médecin qui serait mort à l’intérieur.

    Claire Fourcade Médecin au pôle de soins palliatifs à la polyclinique Le Languedoc, à Narbonne

  • Pédophilie cléricale : attention aux « scènes de chasse en Bavière » …

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    Un commentaire d'Arnaud Dumouch:

    JPSC

  • RDC : un pays où les ordinations sacerdotales ne manquent pas

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    Pour un peu changer de la morosité des statistiques  belges, quelques images d’une chrétienté vivante : ici à Muanda (au diocèse de Boma) dans le Bas-Congo, on fête les ordinations (avec la présence du gouverneur en prime).



    L’Afrique est certainement loin d’être parfaite et on a même dit qu’elle était « mal partie ». Mais il y a une chose que l’Europe peut à coup sûr lui envier : pour les fils de ce continent aujourd’hui « il fait Dieu » de la même façon que l’on constate qu’ « il fait soleil » un beau jour sans pluie: c’est une évidence qui rayonne sur leur foi et l’éloge qu’en fit Benoît XVI lors de sa visite au Bénin en 2011 n'est pas surfait :  « L’Afrique représente un immense 'poumon' spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance.  Cette fraîcheur du oui à la vie qu’il y a en Afrique, cette jeunesse qui existe, qui est pleine d’enthousiasme et d’espérance, et aussi d’humour et de joie, nous montre qu’ici il y a une réserve humaine, il y a encore une fraîcheur du sens religieux et de l’espérance. Je dirais donc qu’un humanisme frais qui se trouve dans l’âme jeune de l’Afrique, malgré tous les problèmes qui existent et qui existeront, montre qu’ici il y a encore une réserve de vie et de vitalité pour l’avenir, sur laquelle nous pouvons compter ».

    D’une certaine façon, cette joie spontanée pourrait s'apparenter à celle des premiers chrétiens lorsque le message évangélique les libéra du destin aveugle que les croyances antiques ont fait peser sur les hommes et les dieux. C’est une chose que les vieilles chrétientés bimillénaires ne mesurent pas à sa juste valeur. JPSC