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Au rythme de l'année liturgique - Page 30

  • O come Emmanuel !

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    O Come, O Come, Emmanuel

    O come, O come, Emmanuel,
    to free your captive Israel
    that mourns in lonely exile here
    until the son of god appear.
     
    Rejoice! Rejoice! O Israel
    to you shall come Emmanuel.
     

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  • Le Père Delp, résistant face au nazisme, a vécu l'un des Avents les plus profonds de tous les temps

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    De Jonah McKeown sur le CWR :

    Le résistant au nazisme qui a vécu l'un des avents les plus profonds de tous les temps

    Une photo non datée du père Alfred Delp, exécuté par les nazis alors qu'il se trouvait dans un camp de prisonniers le 2 février 1945. (photo : domaine public)
    Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, au cœur de l'Allemagne nazie, un prêtre catholique priait dans une cellule de prison, en attendant son procès et probablement sa condamnation à mort. Les accusations portées contre lui étaient fausses et son procès, qui commença peu après Noël, se révéla être une mascarade.

    Comme on pouvait s’y attendre, tout cela a contribué à un Avent plutôt calme pour le père Alfred Delp, un jésuite allemand dont les méditations sur l’Avent, écrites en prison et publiées après sa mort, continuent d’inspirer les lecteurs. (« Méditations en prison du père Delp » a été publiée après sa mort).

    Le jeune prêtre fut exécuté en février suivant, en 1945.

    Avant même son calvaire en prison, Delp avait prêché et écrit abondamment sur l’Avent, exhortant même ses ouailles à dire que « toute la vie est l’Avent » – un état constant d’attente, de voyage et de désir de quelque chose de plus grand. Les chrétiens, a déclaré Delp, devraient se préparer activement aux réalités célestes à venir.

    « Attendre avec foi la fécondité de la terre silencieuse et l’abondance de la moisson à venir, c’est comprendre le monde – et même ce monde – pendant l’Avent », écrira-t-il plus tard depuis sa cellule de prison.

    Delp est né à Mannheim, en Allemagne, le 15 septembre 1907. Il a été baptisé catholique mais a été élevé dans une famille luthérienne. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914 a vu son père être mobilisé, ce qui a façonné la vision du jeune Delp sur la violence et la fragilité de la vie humaine.

    À l'âge de 14 ans, Delp décide de quitter l'Église luthérienne et de recevoir les sacrements catholiques. L'Allemagne d'après-guerre est en pleine tourmente, ce qui crée un terrain fertile pour l'émergence d'idéologies extrémistes comme le nazisme.

    Adolf Hitler fut nommé chancelier d'Allemagne au début de l'année 1933 et, à l'été 1934, le parti nazi était le seul parti politique officiellement reconnu du pays. À mesure que le nazisme prenait de l'ampleur, la liberté de religion fut mise à mal, la liberté d'expression fut réprimée et de nombreux groupes, notamment les Juifs, furent persécutés.

    Delp entra dans la Compagnie de Jésus en 1926 et fut ordonné prêtre en 1937, deux ans seulement avant l'invasion nazie de la Pologne, qui déclencha la Seconde Guerre mondiale en Europe. En tant que prêtre, Delp se trouva de plus en plus en danger, mais il utilisa ses sermons et ses écrits pour continuer à résister à l'idéologie et au régime nazis, déformant même habilement les mots de la propagande nazie contre eux en subvertissant le langage de l'oppression.

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  • Que devons-nous faire ? (3e dimanche de l'Avent)

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    L'homélie (archive 2009) du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ (homelies.fr) :

    Les foules se pressent autour de Jean en réponse à son appel à la conversion. Ils l’assaillent de questions, lui demandant « ce qu’il leur faut faire ». On ne demande pas à Jean ce qu’il faut croire ou penser, mais ce qu’il faut faire. Or le Précurseur n’exige rien de ce que nous nous attendions à entendre : pénitence, ascèse, exercices de piété. A tous il demande seulement de partager nourriture et vêtement avec celui qui en a besoin. Autrement dit, il demande à chacun de nous de reconnaître que nous ne sommes pas seuls, et que cet autre à côté de moi, m’oblige par sa seule présence à m’intéresser à lui, et à pourvoir - dans la mesure de mes possibilités - à ses besoins élémentaires.

    Dans la foule, des personnages particuliers se détachent : collecteurs d’impôts et soldats. Jean leur impose à nouveau le même comportement en signe de conversion : ne pas faire de l’égoïsme le critère de leur action ; ne pas profiter de leur profession ou de leur pouvoir pour s’enrichir injustement. On est encore loin du sermon sur la Montagne, mais n’est ce pas déjà un signe de conversion au Royaume, que de ne plus faire de son « moi » sa seule raison de vivre ? Par ces règles qu’il donne à ceux qui veulent se préparer à la venue de Celui dont il a proclamé l’avènement imminent, Jean veut creuser le désir de cet Autre qui vient, en nous ouvrant à l’autre qui est déjà là.

    L’Evangile souligne l’efficacité de la méthode du Baptiste : « le peuple était en attente » ; sortir de nous-mêmes en prêtant attention à nos proches, est le meilleur moyen, hier comme aujourd’hui, pour nous préparer à la venue du Seigneur ; c’est même déjà l’accueillir dans ce frère qui m’est confié.

    Jean-Baptiste se défend d’être le Messie, mais ne décline pas son identité ; il s’efface derrière sa mission : il est envoyé uniquement pour donner forme à l’attente, en suscitant un « bain de conversion ». La parole « conversion » signifie en hébreu « retournement » : il s’agit de changer d’angle de vue, d’échelle de valeurs, de critères d’évaluation, en nous tournant vers quelqu’un de radicalement différent, porteur d’une nouveauté inouïe - c'est-à-dire : qui n’a jamais encore été entendue. C’est pourquoi Jean lui-même ne peut rien faire de plus qu’aiguiser son désir, creuser son attente de Celui qui est « plus puissant » que lui, et dont il ne se juge « pas digne de défaire la courroie de ses sandales ». Ce geste d’humilité du serviteur dénouant la chaussure de son maître à son retour de voyage, exprime la distance qui sépare le Précurseur de Jésus, et situe à leur juste place son message et son rite d’immersion.

    Celui qu’annonce le Précurseur va baptiser lui-aussi, mais ce sera « dans l’Esprit Saint et dans le feu ». Le mot que l’on traduit par « esprit » signifie d’abord « vent, souffle » en grec. Probablement le Baptiste présente-t-il le Juge qui vient comme un vanneur qui bat son blé en plein vent pour séparer le grain de la balle, cette dernière étant vouée au feu. Ce faisant, il agit en tant que propriétaire : l’aire qu’il nettoie est sienne ; il se prépare à engranger le fruit de sa moisson. Celui-qui-vient vient donc en réalité chez lui. Nous qui pensions être chez nous ici bas, nous découvrons que nous sommes en réalité chez lui, mais nous n’en savions rien ; un peu comme Jacob qui découvre à sa plus grande stupéfaction, que la terre qu’il foule est sainte, puisqu’il s’agit de « la maison de Dieu et de la porte du ciel » (Gn 28, 17-19).

    Dieu est mystérieusement présent à notre monde sans que nous le sachions. Aussi le véritable travail de conversion auquel nous sommes invités en ce temps de l’Avent, consiste-t-il à découvrir - dévoiler - la présence cachée de l’Emmanuel, à l’accueillir, et par le fait même à le faire advenir (adventus : avent) en nos vies.

    Il reste cependant encore à clarifier l’action de Celui-qui-vient, car la description qu’en donne le Précurseur est pour le moins inquiétante. Il nous faut donc trouver les clés de lecture appropriées.
    Les gestes qu’il va accomplir sont tous des actes de séparation : de même qu’au commencement, Dieu crée en séparant, cette nouvelle intervention divine s’annonce comme une action re-créatrice. Dieu tire un monde nouveau de l’ancien monde retourné au chaos, en séparant les éléments qui étaient conjoints durant le processus de croissance – la paille et le grain – mais qu’il est temps de séparer et de consigner à leur place respective.

    La paille qui ne s’est pas envolée avec le vent, est destinée au feu : dans les deux cas, il n’en restera rien ; son rôle n’était que passager : elle n’a pas de consistance, pas de poids, pas de valeur durable. Par contre le blé ainsi purifié de la balle, sera amassé – on peut traduire « rassemblé » – dans le grenier du propriétaire.

    Telle est la Bonne Nouvelle : tout ce qui dans nos vies a été préparation, apprentissage, avec tout ce que cela comporte d’essais infructueux, d’erreurs, d’échecs, mais aussi de péchés, tout cela disparaîtra. Seul le bon grain caché au cœur de nos existences souvent enlisées dans bien des préoccupations nécessaires mais éphémères, seul le fruit de nos efforts désintéressés accomplis pour les autres - seuls nos partages fraternels du vêtement et de la nourriture avec ceux qui en ont besoin - seront engrangés dans les demeures éternelles, où nous partagerons avec tous nos frères, l’unique pain qui résultera de cette moisson universelle.

    De même qu’au matin de Pâque, le Seigneur Ressuscité demande à ses disciples redevenus pécheurs, de tirer à terre le fruit de leur pêche pour la partager avec eux (Jn 21), ainsi fera-t-il au terme de notre vie, rompant pour nous et avec nous le pain des bonnes œuvres qu’il aura lui-même accomplies en nous par son Esprit, dans une commensalité qui sera notre joie éternelle.

    Dans chaque Eucharistie nous anticipons ce repas eschatologique. Nous offrons à Dieu le pain, « fruit de la terre et du travail des hommes » (Prière d’offrande), et il nous le rend en Pain de la vie éternelle (cf. Jn 6, 51) ; pain qui nous sanctifie et qui fait notre unité en nous unissant en un seul Corps : le Corps du Christ ressuscité, présent et agissant au milieu de nous, source de notre paix et de notre joie (2nd lect.), comme nous le rappelle ce dimanche du « gaudete ».

    C’est à nous qui avons le bonheur de participer à cette Eucharistie, que s’adresse l’exhortation du prophète Sophonie entendue en première lecture :

    « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël !
    Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille de Jérusalem !
    Le roi d'Israël, le Seigneur ton Dieu est en toi, c'est lui, le héros qui apporte le salut.
    Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ;
    il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête » (1ère lect.).

    Père Joseph-Marie

  • Gaudete : réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur (3e dimanche de l'Avent)

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    Rédigé par un moine de Triors le sur le site de l'Homme Nouveau dans Culture

    Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le dis encore, réjouissez-vous. Que votre modération soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. N'entretenez aucun souci ; mais en tout besoin recourez à l'oraison et à la prière, pour présenter vos requêtes à Dieu.
    Ta complaisance, Yahvé, est pour ta terre, tu as fait revenir les captifs de Jacob
    (Philippiens 4, 4 ; Psaume 84, 2)

    Thême spirituel : la joie

    Ce texte bien connu de saint Paul est tiré de l'épître aux Philippiens (4,4). Les Philippiens étaient un peu les préférés de l'Apôtre. La lettre qu'il leur envoie est toute pleine de tendresse, de sérénité, de joie. « Oui, Dieu m'est témoin que je vous aime tous tendrement dans le cœur du Christ Jésus ! » Ce n'est ni un écrit polémique, ni même un document doctrinal, encore que, en plein cœur de cette lettre, saint Paul évoque, dans ce qu'on appelle justement l'hymne aux Philippiens, le grand mouvement de descente du Christ jusqu'à l'humiliation de la croix, puis de remontée jusqu'à la gloire du Père. Un passage magnifique mais qui commence par une invitation gracieuse à imiter Jésus : 

    « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus : Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix ! Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s'agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu'il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (2, 5-11)

    Lire la suite sur le site de l'Homme Nouveau

  • Les pièces grégoriennes du troisième dimanche de l'Avent ("Gaudete")

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    Du site d'Una Voce :

    Troisième dimanche de l’Avent dit “Gaudete”

    « Intr. Gaudéte »Troisième dimanche de l'Avent dit "Gaudete"
     

    Si vous n’avez pas reconnu qui chantaient en 1956 les cinq pièces de cette messe, isolées pour les choristes, découvrez-les en cliquant ICI pour accéder au site d'Una Voce.

  • Le dimanche de "Gaudete", avec ornements roses

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    Pourquoi du rose pour le 3ème dimanche de l'Avent ? - Jeunes Cathos Blog  Jeunes Cathos Blog

    Missel.free approfondit la signification du dimanche de "Gaudete"

    "Au VIII° siècle, et encore au XII° siècle, lorsque les quatre dimanches de l’Avent étaient considérés comme les étapes d’un temps d’allégresse, tout à la joie de la venue prochaine du Rédempteur, le troisième dimanche était le point culminant de cette montée joyeuse vers Bethléem. Il porte le nom de « Gaudete » (ce qui signifie : « soyez joyeux ») en raison du premier mot de l’Introït. Certes, parce qu’il est par excellence l’hymne de Noël, le « Gloria in excelsis Deo » ne réapparaît pas encore ; la liturgie romaine qui suspend les exercices pénitentiels le dimanche mais y célèbre cependant, depuis le début de l’Avent, en ornements violets et sans fleurs, tempère aujourd’hui ses rappels pénitentiels en prenant les ornements roses. « Par sa couleur, le symbole de la joie de l'Eglise, dont l'odeur figure les bonnes œuvres de la personne à honorer, alors que la rose elle-même, produite de la racine de Jessé, est mystiquement la fleur des champs et le lys de vallées dont parle l'Ecriture, c'est-à-dire Jésus né de Marie. »

    lire la suite ici : http://missel.free.fr/Annee_B/avent/gaudete.html

  • Tu posséderas tout ce que ton coeur demande

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    De saint Jean de la Croix (fêté ce 14 décembre)

    Vous ne m'enlèverez pas, ô mon Dieu, ce que vous m'avez déjà donné en votre Fils Unique, Jésus-Christ. J'ai reçu en lui tout ce que je désire, et c'est pourquoi si j'espère, je pourrai me réjouir de votre prochaine venue. Et puis, pourquoi, mon âme, recourir à ces espérances ? Dès ce moment ne peux-tu pleinement aimer Dieu dans ton cœur ?

    Les cieux sont à moi, la terre est à moi ; à moi les nations, à moi les justes, à moi les pécheurs. Les anges sont à moi, la Mère de Dieu et toutes les choses créées sont miennes ; Dieu lui-même est à moi et pour moi, puisque Jésus-Christ est à moi et tout entier pour moi ! Qu'as-tu donc à demander et à chercher, ô mon âme ? Tout cela n'est-il pas à toi et pour toi ?

    Ne te rapetisse pas, ne t'attarde pas aux miettes qui tombent de la table de ton Père ; sors de ta bassesse et glorifie-toi en ta gloire ; cache-toi en elle pour y trouver tes délices et tu posséderas tout ce que ton cœur demande.

    source

  • Jean de la Croix, docteur mystique (14 décembre)

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    san_juan_de_la_cruz_3631_jpg_1306973099.jpgLe mercredi 16 février 2011, lors de l'audience générale, Benoît XVI consacrait sa catéchèse à saint Jean de la Croix :

    Chers frères et sœurs,

    Il y a deux semaines, j'ai présenté la figure de la grande mystique espagnole Thérèse de Jésus. Je voudrais aujourd'hui parler d'un autre saint important de ces territoires, ami spirituel de sainte Thérèse, réformateur, avec elle, de la famille religieuse carmélitaine: saint Jean de la Croix, proclamé Docteur de l'Eglise par le Pape Pie XI, en 1926, et surnommé dans la tradition Doctor mysticus, «Docteur mystique».

    Jean de la Croix naquit en 1542 dans le petit village de Fontiveros, proche d'Avila, en Vieille Castille, de Gonzalo de Yepes et Catalina Alvarez. Sa famille était très pauvre, car son père, issu d’une famille noble de Tolède, avait été chassé de chez lui et déshérité pour avoir épousé Catalina, une humble tisseuse de soie. Orphelin de père dans son jeune âge, Jean, à neuf ans, partit avec sa mère et son frère Francisco pour Medina del Campo, non loin de Valladolid, un pôle commercial et culturel. Il y fréquenta le Colegio de los Doctrinos, en assurant également d'humbles travaux pour les sœurs de l'église-couvent de la Madeleine. Par la suite, vues ses qualités humaines et ses résultats dans les études, il fut admis d'abord comme infirmier dans l'Hôpital de la Conception, puis au Collège des jésuites, qui venait d'être fondé à Medina del Campo: Jean y entra à dix-huit ans et étudia pendant trois ans les sciences humaines, la rhétorique et les langues classiques. A la fin de sa formation, sa vocation lui était très claire: la vie religieuse et, parmi tous les ordres présents à Medina, il se sentit appelé au carmel.

    Au cours de l'été 1563, il débuta le noviciat chez les carmes de la ville, en prenant le nom religieux de Mattia. L'année suivante, il fut destiné à la prestigieuse université de Salamanque, où il étudia pendant un triennat les arts et la philosophie. En 1567, il fut ordonné prêtre et retourna à Medina del Campo pour célébrer sa première Messe entouré de l'affection de sa famille. C'est là qu'eut lieu la première rencontre entre Jean et Thérèse de Jésus. La rencontre fut décisive pour tous les deux: Thérèse lui exposa son programme de réforme du carmel, l’appliquant également à la branche masculine de l'ordre et proposa à Jean d'y adhérer «pour la plus grande gloire de Dieu»; le jeune prêtre fut fasciné par les idées de Thérèse, au point de devenir un grand défenseur du projet. Ils travaillèrent ensemble quelques mois, partageant les idéaux et les propositions pour inaugurer le plus rapidement possible la première maison des carmes déchaux: l'ouverture eut lieu le 28 décembre 1568 à Duruelo, un lieu isolé de la province d'Avila. Avec Jean, trois autres compagnons formaient cette première communauté masculine réformée. En renouvelant leur profession de foi selon la Règle primitive, tous les quatre adoptèrent un nouveau nom: Jean s'appela dès lors «de la Croix», nom sous lequel il sera universellement connu. A la fin de 1572, à la demande de sainte Thérèse, il devint confesseur et vicaire du monastère de l’Incarnation d'Avila, où la sainte était prieure. Ce furent des années d'étroite collaboration et d'amitié spirituelle, qui les enrichit tous deux. C'est à cette période que remontent aussi les plus importantes œuvres de Thérèse et les premiers écrits de Jean.

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  • Comment Noël met le monde à l’endroit

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    Du

    Où serions-nous aujourd’hui sans le premier Noël ?

    Il y a 2025 ans, Dieu s’est fait homme et tout a changé. Nous tenons pour acquis la crèche, mais que se passerait-il s’il n’y avait pas eu de crèche avec ses bergers et ses rois mages ? Nous survivrions peut-être à l’absence de lait de poule et de gui, mais qu’en est-il d’Emmanuel, celui qui fait que Dieu soit « avec nous » ?

    Saint Paul nous donne un avant-goût de la dure réalité de la vie sans le Sauveur en rappelant aux Éphésiens leur état avant le baptême :

    Et vous, vous étiez des morts, par suite des fautes et des péchés  qui marquaient autrefois votre conduite, soumise aux forces mauvaises de ce monde, au prince du mal qui s’interpose entre le ciel et nous, et dont le souffle est maintenant à l’œuvre en ceux qui désobéissent à Dieu.

    Et nous aussi, nous étions tous de ceux-là, quand nous vivions suivant les convoitises de notre chair, cédant aux caprices de la chair et des pensées, nous qui étions, de par nous-mêmes, voués à la colère comme tous les autres. Mais Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés.

    ... en ce temps-là vous n’aviez pas le Christ, vous n’aviez pas droit de cité avec Israël, vous étiez étrangers aux alliances et à la promesse, vous n’aviez pas d’espérance et, dans le monde, vous étiez sans Dieu.

     (Éphésiens 2:1-5, 12)

    Nous serions tout simplement perdus dans un monde sombre, abandonnés à nos maigres ressources.

    Le péché d’Adam et Ève a bouleversé le monde. Ils étaient installés dans un lieu protégé où tous leurs besoins étaient comblés, en particulier leur désir le plus profond de communion avec Dieu. Mais ils voulaient plus, s’accrochant à des connaissances interdites, voulant devenir comme Dieu selon leurs propres conditions. Ainsi, les choses inférieures de la vie, censées être subordonnées aux choses supérieures, se sont rebellées, attirant notre attention vers le bas, dans les ténèbres. L’humanité déchue se tourne désormais principalement vers le « moi », vers la satisfaction de ses propres désirs plus que toute autre chose, faisant essentiellement d’elle-même une idole.

    Noël remet les choses dans l’ordre en nous enseignant la logique inverse du don sacrificiel. Jésus, le Fils de Dieu qui est la plénitude de la vie, s’est dépouillé lui-même, devenant le serviteur de ses créatures rebelles. Saint Paul nous donne aussi la bonne nouvelle, nous enseignant comment Noël, la naissance du Fils de Dieu dans ce monde de ténèbres, nous sort de cet esclavage de nous-mêmes : « Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. » (Ph 2, 3-7). Sans Noël, nous serions prisonniers d’une vaine volonté de puissance, cherchant aveuglément à nous créer une identité et un sens.

    « Qui suis-je ? » et « Pourquoi existe-je ? » Telles sont les questions essentielles que se posent les êtres humains. Les animaux ne se posent pas ces questions, mais ils sont les seuls à penser et à façonner leur destinée par leur libre choix. Ces questions sont intemporelles, mais elles ont pris une urgence bien plus grande dans le monde moderne où les repères identitaires du passé, empruntés à l'Église, à la famille et à la culture, se sont estompés. C'est pourquoi nous devons vivre à nouveau la révélation de l'entrée du Fils de Dieu dans le monde.

    Lorsque nous cherchons à répondre aux questions les plus fondamentales de la vie, nous nous sentons agités et pouvons même désespérer face à l’apparente insignifiance de ces questions. Ce n’est qu’en regardant dans la crèche que nous pouvons y répondre. Nous avons peut-être abandonné Dieu, mais l’enfant Jésus prouve qu’il ne nous a pas abandonnés. Nous pouvons trouver des définitions rationnelles de ce que signifie être un être humain, comme « un animal rationnel », mais les mots ne suffisent pas à exprimer l’événement bouleversant de Noël. Être un être humain, c’est être aimé de Dieu à tel point que l’infini s’abaisserait à nous ramener en communion avec lui. C’est seulement à genoux, en regardant le Verbe fait chair, que nous pouvons découvrir combien Dieu nous chérit et nous invite à entrer dans sa vie éternelle.

    La crèche offre au monde entier un signe de ce que signifie la vie humaine : l’amour radical et dénué de tout sens, pierre d’achoppement pour beaucoup, comme la Croix. Hérode représente les puissants de ce monde qui vivent encore dans la violence et qui s’efforcent en vain de construire un royaume durable pour eux-mêmes. Noël nous enseigne que les petits triomphent à la fin. Les victimes innocentes d’Hérode, assassinées dans sa recherche du Messie, règnent désormais dans la gloire. Les pauvres bergers ignorants ont reçu la première proclamation de la Bonne Nouvelle du tournant de l’histoire. À leur tour, ils ont été les premiers à l’annoncer aux autres : « Les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, conformément à ce qui leur avait été annoncé » (Lc 2, 20).

    Nous appelons Jésus le Prince de la paix. Il a peut-être changé l’histoire et notre compréhension de ce que signifie être humain, mais nous devons, nous aussi, en faire l’expérience par nous-mêmes. Pouvons-nous trouver satisfaction dans nos cœurs agités à Noël ? C’est une chose de profiter de la célébration, en revenant à la période plus innocente de notre enfance, et c’en est une autre de mettre de côté notre quête incessante de forger une identité et un héritage pour nous-mêmes. La crèche ne suffit-elle pas avec son échange divin ? « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu », explique saint Athanase.

    Mais pour accepter cet échange, il nous faut devenir comme des petits enfants, recevant du Père son don essentiel : s’incorporer à son divin Fils comme membres de son Corps. C’est ce que nous sommes destinés à devenir au cœur de notre identité. C’est la plus grande vérité imaginable et la seule qui puisse remettre ce monde à l’endroit.


    À propos du Dr R. Jared Staudt  91 articles 
    R. Jared Staudt, PhD, est directeur du contenu d'Exodus 90 et instructeur pour la division laïque du séminaire Saint-Jean-Vianney. Il est l'auteur de Words Made Flesh: The Sacramental Mission of Catholic Education (CUA Press, 2024), How the Eucharist Can Save Civilization (TAN), Restoring Humanity: Essays on the Evangelization of Culture (Divine Providence Press) et The Beer Option (Angelico Press), ainsi que rédacteur en chef de Renewing Catholic Schools: How to Regain a Catholic Vision in a Secular Age (Catholic Education Press). Lui et sa femme Anne ont six enfants et il est oblat bénédictin.
  • Neuvaine à l'Enfant Jésus de Prague au Sanctuaire de Horion-Hozémont (Liège)

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    Comme chaque année, nous vous invitons à participer à la Neuvaine en l’honneur de l’Enfant Jésus de Prague, en préparation à la fête de Noël. Chaque jour, du 16 au 24 décembre, récitez les prières de la Neuvaine en union avec tous les pèlerins du Sanctuaire de Horion-Hozémont. Avant le début de la Neuvaine, n’oubliez pas d’envoyer vos intentions de prières au Sanctuaire. Celles-ci seront déposées devant la statue de l’Enfant Jésus. Rendez-vous ce dimanche 15 décembre à 15h pour le pèlerinage de Noël et le 24 décembre pour la Messe de Minuit !

    Sanctuaire de l'Enfant Jésus de Prague / Place du Doyenné / 4460 Horion-Hozémont

    jesusdeprague.be / contact@jesusdeprague.be / 04/250.10.64

  • Sainte Lucie ou sainte Odile ?

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    Sur missel.free :

    Du "choix" entre Sainte Lucie et Sainte Odile

    Chaque année, le curé qui accorde de l’importance au sanctoral est mis en demeure de choisir entre sainte Lucie et sainte Odile et, quelle que soit celle qu’il choisit de présenter, il s’attire la déception d’une partie de ses paroissiens qui ont de bonnes raisons, familiales ou régionales, de célébrer l’autre.

    Il ne manquerait plus que les bretons veuillent fêter leur saint roi Josse qui se fit ermite, ou que les artésiens entendent célébrer leur saint évêque Aubert qui sauva leurs pères de la famine, que les nivernais veuillent rappeler la dédicace de leur cathédrale, que les auvergnats veuillent honorer la sainte recluse Vitalène dont saint Grégoire de Tours raconta la vie, ou que les cadurciens veuillent entendre la messe de leur saint évêque Ursize, voire que les gens d’Ile-de-France se souviennent la sainte moniale de Chelles, Elisabeth-Rose, qui fonda l’abbaye de Rozoy ; heureusement que la fête de sainte Jeanne-Françoise  Frémyot de Chantal a été avancée d’un jour et que sont encore bienheureux les autres français montés sur les autels comme Ponce de Balmey, évêque de Belley, et le dominicain Jean Chauveneau que les protestants martyrisèrent.

    Pourquoi ne pas célébrer ensemble sainte Lucie et sainte Odile ? En effet, pendant que l’Eglise chemine à travers l’Avent vers le fulgurent avènement du Soleil de Justice, toutes les deux sont, de singulière façon, les témoins de la lumière du Christ qui éclaire les nations, auquel elles ont parfaitement offert leur vie, l’une dans l’éclatant martyre sanglant et l’autre par l’obscure observance monastique. La brune vierge de Syracuse, Lucie, dont le nom est dérivé du latin lux (la lumière), qui préféra s’arracher les yeux pour goûter la lumière céleste plutôt que de jouir de la lumière terrestre annonce la blonde jeune fille d’Alsace, Odile, qui recouvra la vue lorsque, rejetée par ses parents des honneurs du monde, elle reçut, dans le baptême, la lumière de la foi. Si, pour la fête de la sicilienne, on allume des cierges qui annoncent l’approche du solstice et de la naissance du Christ, dans les attributs de l’alsacienne, on place un coq qui annonce le lever du jour et le triomphe de la lumière du Christ sur les ténèbres de la mort. Quand le propre de Syracuse, par l’intercession de sainte Lucie, nous fait demander à Dieu, d’être délivrés de tout aveuglement de l’esprit et du corps pour mériter plus facilement de contempler les biens célestes, le missel de Frissingue, par l’intercession de sainte Odile, supplie la clémence divine, de nous accorder la grâce de la lumière terrestre et la gloire de l’éternelle clarté. Jadis, au temps ténébreux de l’occupation allemande, l’Alsace espérait la lumière libératrice de la prière de sainte Odile qu’elle priait sur sur sa montagne, tandis que la Lorraine se confiait à sainte Lucie dont elle gardait les reliques à Ottange.

    Prions donc  ensemble sainte Lucie et saint Odile qui ne seront pas trop de deux, pour nous aider à bien recevoir le Divin Enfant de Noël. Puisse leur commune intercession nous obtenir davantage de grâces pour les pieux exercices de l’Avent : que leurs prières nous aident mieux voir les vérités que le Seigneur nous a révélées, à mieux observer les commandements qu’il nous a donnés et à mieux goûter les secours qu’il nous a préparés.

  • Guadalupe : comment Marie bouleversa la vie de Juan Diego

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    Juan Diego_Joao Diego24433_14362.jpgLe chant du paradis, les roses et la Vierge métisse

    Comment Marie bouleversa la vie de Juan Diego (Zenit.org) Anita Bourdin

    Le saint Mexicain Juan Diego Cuauhtlatoatzin, veuf (1474-1548), de la tribu des Chichimeca a été béatifié en 1990 et canonisé en 2002. Il est rare qu'une cause soit relancée si longtemps après les événements. Mais le caractère exceptionnel du rôle de Juan Diego dans le développement du sanctuaire de Guadalupe justifiait la reprise de l'enquête.

    On sait qu'il a embrassé le christianisme et qu'il a été baptisé alors qu'il avait 50 ans, comme le rapporte l'un des premiers franciscains arrivés au Mexique. Un document écrit en langue nahuatl mais en caractères latins, et datant de 1556, rapporte les apparitions et raconte la vie de Juan Diego: El Nican Mopohua, d'Antonio Valeriano (1520-1605).

    Le chant de l'Immaculée

    En 1531, cela fait dix ans que Cortès a pris la ville de Mexico. Les Franciscains, arrivés en Nouvelle Espagne en 1524, ont commencé à annoncer l'Évangile. Au lendemain de la fête de l'Immaculée, le 9 décembre 1531, avant l'aube, vers quatre heures, un paysan Indien, pauvre, surnommé Diego, ayant reçu le nom de Juan à son baptême, se rend à Mexico. Depuis peu, il a perdu sa femme, Maria Lucia. Il marche seul, sur la route de 16 kilomètres qui mène de son village, Tolpetlac, à l'Église Saint-Jacques, tenue par les Franciscains. Au pied de la colline de Tepeyac, qui domine la plaine, non loin du lac de Texcoco, il entend soudain un chant très doux et mélodieux, comme le chant harmonieux d'une multitudes d'oiseaux. Il lève les yeux vers l'endroit d'où le chant semble venir et il aperçoit comme une nuée blanche et lumineuse entourée d'un arc-en-ciel. Une lumière émane du cœur de la nuée. Dans sa joie, Juan Diego en fait que répéter: "Qu'est-ce que je vois et qu'est-ce que j'entends? Où suis-je entraîné? Peut-être m'a-t-on conduit au paradis terrestre?"

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