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Au rythme de l'année liturgique - Page 34

  • Mais qui est vraiment saint Joseph ?

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    De "Marie de Nazareth" (Question du mardi) :

    Qui est vraiment saint Joseph ?

    Père Joseph-Marie Verlinde
    Docteur en science et chercheur au CNRS en chimie nucléaire

    Joseph, « Fils de David », choisi par le Père éternel pour veiller sur ses plus grands trésors, est un modèle admirable et nous sommes appelés à « aller vers lui » pour découvrir le secret de la disponibilité qui fait sa force et sa grandeur.1. Selon les promesses de Dieu, le Messie devait naître de l’arbre de Jessé (Isaïe 11,1), dans la lignée de David (2 Samuel 7,5-16). C’est par Joseph, lui-même « de la maison et de la descendance de David » (Luc 2,4), que s’accomplissent toutes ces promesses. L’Ange l’appelle « Fils de David » (Matthieu 1,20) et Joseph le sera jusqu’à sa mort, après laquelle c’est à Jésus lui-même que sera donné ce titre (Luc 18,38-39). En savoir +

    2. Les Écritures constituent notre seule source d’information directe concernant saint Joseph et elles nous invitent à l’écoute de son silence. Joseph peut être regardé comme le Chérubin qui veille sur l’Arche de la Nouvelle Alliance et sa contemplation du mystère de Dieu le conduit naturellement au silence de l’émerveillement. En savoir +

    3. C’est saint Matthieu qui donne à saint Joseph la plus grande place dans son récit. Contrairement à une iconographie symbolique répandue Joseph n’était sans doute pas vieux quand il épousa Marie. C’était probablement un jeune homme dans la force de l’âge, qui formait avec Marie un couple d’apparence normale, pour cacher, garder et protéger le secret de Dieu de tout mal et de toute curiosité. En savoir +

    4. Jésus, connu comme « fils de Joseph » (Luc 4,22) est « le plus beau des enfants des hommes » (Psaume 44,3) et la Tradition nomme Marie « la plus belle des femmes » (Cantique 1,8) : on peut imaginer aussi que quelque chose la beauté de David (1 Samuel 16,12) a pu passer à ses descendants. C’est ainsi que des saints ont médité sur la beauté de Joseph, sa pureté, son amour, sa sagesse et sa prudence, sa miséricorde et sa compassion, l’imaginant comme un homme au regard clair, et comme une figure évidemment pleine de noblesse, comblée par une vie simple, pauvre et cachée avec Jésus et Marie. En savoir +

    5. Jésus vrai Dieu et vrai homme, devait avoir une vraie famille, car l’Incarnation respecte pleinement les lois de la croissance humaine. Joseph, choisi par le Père éternel pour être le fidèle nourricier et le gardien de ses plus grands trésors, a naturellement été comblé par Dieu de toutes les grâces nécessaires à sa mission unique. En savoir +

    6. Les épreuves n’ont pas été épargnées à Joseph : celle de la « nuit spirituelle » qu’il vécut lors des événements de l’Incarnation bien sûr, mais aussi l’épreuve de la pauvreté à Noël, du danger devant Hérode, de l’émigration en Égypte, et tous les soucis d’une vie simple et pauvre ensuite à Nazareth. Face à tout cela, l’Écriture témoigne qu’il était « un homme juste » (Matthieu 1,19), rempli de foi, qui répondit sans délai aux appels de Dieu (Matthieu 1,24 ; 2,14 ; 2,21). En savoir +

    7. Selon la Tradition, Jésus est le « Nouvel Adam », et Marie « la Nouvelle Ève », mais la sainteté du couple formé par Joseph et Marie répare aussi d’une certaine manière le mal qui est né du couple d’Adam et Ève. La Sainte Famille a été proclamée comme « le prototype et l’exemple de toutes les familles chrétiennes » (Jean-Paul II) et en elle, Jésus a « grandi en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et les hommes » (Luc 2, 52). En savoir +

    8. Comme Jean-Baptiste, Joseph s’efface finalement pour que Jésus soit pleinement révélé. Après Marie, il est incontestablement le plus grand saint de la chrétienté et c’est très justement qu’il a été proclamé Patron de l’Église universelle. En savoir +

    9. La dévotion à saint Joseph a été tardive, mais elle a un bel avenir devant elle. Il nous faut tous avec lui « revenir à Nazareth » (Luc 2,39). Intentionnellement ou non, Marie à Cana a repris les mots de la Genèse adressés au Patriarche Joseph : « Faites tout ce qu'il vous dira » (Genèse 41,55) En savoir +

  • Saint Joseph était un homme juste : une homélie de Benoît XVI qui vaut bien une encyclique

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    Saint Joseph était un homme juste : une homélie de Benoît XVI qui vaut bien une encyclique

    Angela Ambrogetti sur acistampa :

    27 décembre 2023

    "Saint Joseph est un juste représentatif de l'Ancien Testament. Il y a ici un danger et en même temps une promesse, une porte ouverte". Il s'agit d'un passage de l'homélie que Benoît XVI a prononcée dans la chapelle du monastère Mater Ecclesiae le 22 décembre 2013. Il s'agissait de son premier Avent en tant qu'émérite. Le premier Avent en tant qu'émérite. C'était l'une de ces homélies qu'il préparait chaque dimanche avec des notes dans un carnet. Une de ces homélies que les Memores Domini, dans les années qui ont suivi, ont enregistrées et transcrites. Une homélie qu'un journal allemand a publiée avec l'approbation de la Fondation Ratzinger pour le Vatican. Une de ces homélies dont nous avons profondément besoin dans une période d'incertitude comme celle que nous vivons. Une de ces homélies que certains chanceux, comme moi, ont entendue en assistant à la messe de fête à Redemptoris Mater. C'était le 8 décembre de cette année-là et j'ai encore dans le cœur les mots de l'homélie de Benoît XVI sur l'Immaculée Conception. Elle voyait les choses différemment parce qu'elle n'était pas habituée au péché, parce que plus nous péchons, moins nous sommes lucides, même si la miséricorde de Dieu est infinie. Le péché nous change.

    Voici une de ces homélies qui servent de phare dans la nuit.

    Voici donc Joseph, le juste selon l'Ancien Testament. Le danger ? Benoît XVI raconte : "Le danger apparaît dans les discussions de Jésus avec les pharisiens et surtout dans les lettres de saint Paul. Le danger est que si la parole de Dieu est fondamentalement une loi, elle doit être considérée comme une somme de prescriptions et d'interdictions, un ensemble de règles, et l'attitude doit donc être d'observer les règles et d'être ainsi juste. Mais si la religion est ainsi, c'est tout ce qu'elle est, une relation personnelle avec Dieu ne naît pas, et l'homme reste en lui-même, cherche à se perfectionner, à être parfait. Mais cela donne lieu à l'amertume, comme nous le voyons chez le deuxième fils de la parabole du fils prodigue, qui, après avoir tout observé, finit par être amer et même un peu envieux de son frère qui, comme il le pense, a eu la vie en abondance. Tel est le danger : la simple observation de la loi devient impersonnelle, un simple acte, l'homme devient dur et même amer. À la fin, il ne peut plus aimer ce Dieu qui se présente seulement avec des règles et parfois même avec des menaces. C'est là le danger.

    Mais il y a aussi la porte ouverte, la promesse : "La promesse, c'est que nous pouvons aussi voir ces prescriptions non pas comme un code, un ensemble de règles, mais comme l'expression de la volonté de Dieu, dans laquelle Dieu me parle, je lui parle. En entrant dans cette loi, j'entre en dialogue avec Dieu, j'apprends le visage de Dieu, je commence à voir Dieu, et ainsi je suis sur le chemin de la parole de Dieu en personne, du Christ. Et un vrai juste comme saint Joseph est ainsi : pour lui, la loi n'est pas simplement l'observation de règles, mais elle se présente comme une parole d'amour, une invitation au dialogue, et la vie selon la parole consiste à entrer dans ce dialogue et à trouver derrière les règles et dans les règles l'amour de Dieu, à comprendre que toutes ces règles ne sont pas pour elles-mêmes, mais qu'elles sont des règles d'amour, qu'elles servent à ce que l'amour puisse grandir en moi. C'est ainsi que l'on comprend qu'en fin de compte, toute loi n'est que l'amour de Dieu et du prochain. Ayant trouvé cela, on a observé toute la loi. Si quelqu'un vit dans ce dialogue avec Dieu, un dialogue d'amour dans lequel il cherche le visage de Dieu, dans lequel il cherche l'amour et fait comprendre que tout est dicté par l'amour, il est en route vers le Christ, il est un vrai juste. Saint Joseph est un vrai juste, donc en lui l'Ancien Testament devient Nouveau, parce que dans les paroles il cherche Dieu, la personne, il cherche son amour, et toute observance est une vie dans l'amour".

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  • Prière à saint Joseph (saint François de Sales)

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    SAINT JOSEPH

    Glorieux Saint Joseph - Saint François de Sales

    Glorieux saint Joseph,
    époux de Marie,
    accordez-nous votre protection paternelle,
    nous vous en supplions par le Cœur de Jésus-Christ.
    O vous dont la puissance infinie
    s'étend à toutes nos nécessités
    et sait nous rendre possibles
    les choses les plus impossibles,
    ouvrez vos yeux de père
    sur les intérêts de vos enfants.
    Dans l'embarras et la peine
    qui nous pressent,
    nous recourons à vous avec confiance ;
    daignez nous prendre sous votre charitable conduite
    et réglez pour nous
    cette affaire si importante et si difficile, (l'exprimer)
    cause de toutes nos inquiétudes.
    Faites que son heureuse issue
    tourne à la gloire de Dieu
    et au bien de ses dévoués serviteurs

    Ainsi soit-il.

    "Saint Joseph donc est au Ciel en corps et en âme, c’est sans doute. Ah! combien serions-nous heureux si nous pouvions mériter d’avoir part en ses saintes intercessions! Car rien ne lui sera refusé, ni de Notre-Dame, ni de son Fils glorieux. Il nous obtiendra, si nous avons confiance en lui, un grand accroissement en toutes sortes de vertus, mais spécialement en celles que nous avons trouvé qu’il avait en plus haut degré que toutes autres, qui sont: la grande pureté de corps et d’esprit, la très aimable vertu d’humilité et la constance, vaillance et persévérance qui nous rendront victorieux en cette vie de nos ennemis, et nous feront mériter la grâce d’aller jouir en la vie éternelle des récompenses qui sont préparées à ceux qui imiteront l’exemple que saint Joseph leur a donné étant en cette vie; récompense qui ne sera rien moins que la félicité éternelle, en laquelle nous jouirons de la claire vision du Père, du Fils et du Saint-Esprit."

    SAINT FRANÇOIS DE SALES, VINGTIÈME ENTRETIEN, PRÉDICATION DE NOTRE BIENHEUREUX PÈRE, POUR LE JOUR DE SAINT JOSEPH

  • Saint Joseph, le plus grand saint après Marie

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    Le Père Joseph-Marie Verlinde nous confie :

    "Je vais vous faire une confidence : j’aime Saint Joseph !

    J’en vois quelques-uns qui sourient malicieusement ! Mais savez-vous que l’opinion commune des théologiens, des saints et des papes est que Saint Joseph est le plus grand saint après Marie ?

    Dès le IVe siècle, saint Grégoire de Nazianze écrivait :

    « Le Seigneur a réuni en Joseph, comme dans un soleil, tout ce que les saints ont ensemble de lumière et de splendeur ».

    Si telle est la dignité et la grandeur de Joseph, on reste perplexe devant la discrétion de la dévotion à ce saint patriarche ! Le plus glorieux semble le plus caché ; le pape Pie XI écrivait le 19 mars 1928 :

    « Là où est plus profond le mystère, plus épaisse la nuit qui le recouvre et plus grand le silence, c’est justement là qu’est plus haute la mission et plus brillant le cortège des vertus requises ainsi que des mérites qui en découlent. Mission unique, très haute, celle de garder la virginité et la sainteté de Marie, celle d’entrer en participation du grand mystère caché aux yeux des siècles et de coopérer ainsi à l’incarnation et à la rédemption. »

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  • Saint Cyrille de Jérusalem (18 mars)

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    Saint Cyrille de JérusalemLors de l'audience générale du mercredi 27 juin 2007, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Cyrille de Jérusalem :

    Chers frères et sœurs!

    Notre attention se concentre aujourd'hui sur saint Cyrille de Jérusalem. Sa vie représente le mélange de deux dimensions:  d'une part, le soin pastoral et, de l'autre, la participation - malgré lui - aux controverses enflammées qui troublaient alors l'Eglise d'Orient. Né autour de 315 à Jérusalem, ou dans ses environs, Cyrille reçut une excellente formation littéraire; ce fut la base de sa culture ecclésiastique, centrée sur l'étude de la Bible. Ordonné prêtre par l'Evêque Maxime, lorsque celui-ci mourut ou fut déposé, en 348, il fut ordonné Evêque par Acacius, Archevêque métropolitain influent de Césarée de Palestine, philo-arien, qui était convaincu d'avoir trouvé en lui un allié. Il fut donc soupçonné d'avoir obtenu la nomination épiscopale grâce à des concessions à l'arianisme.

    En réalité, Cyrille se heurta très vite à Acacius non seulement sur le terrain doctrinal, mais également sur le terrain juridictionnel, car Cyrille revendiquait l'autonomie de son siège par rapport à l'Eglise métropolitaine de Césarée. En vingt ans, Cyrille connut trois exils:  le premier en 357, à la suite d'une déposition de la part d'un Synode de Jérusalem, suivi en 360 par un deuxième exil voulu par Acacius et, enfin, par un troisième, le plus long - il dura onze ans - en 367, à l'initiative de l'empereur philo-arien Valente. Ce n'est qu'en 378, après la mort de l'empereur, que Cyrille put reprendre définitivement possession de son siège, en rétablissant l'unité et la paix entre les fidèles.

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  • L'"Option Patrick" : la renaissance vient de l'annonce du Christ

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    De Paolo Gulisano sur la NBQ :

    Option Patrick, la renaissance vient de l'annonce du Christ

    Dans un Occident qui sombre dans de nouvelles formes de paganisme, il ne suffit pas de se protéger de la culture dominante. Nous devons imiter saint Patrick, qui a transformé l’Irlande païenne en une île de saints dotée d’une civilisation florissante.

    17_03_2025

    Le 17 mars, toute l’Église catholique célèbre saint Patrick, l’évangélisateur de l’Irlande. Cette fête est célébrée dans de nombreuses régions du monde, car la diaspora irlandaise des deux derniers siècles, due notamment au XIXe siècle à la terrible pauvreté causée par l'exploitation coloniale britannique, a fait que les migrants irlandais ont apporté avec eux leur solide foi catholique. Une foi transmise au fil des siècles, même à travers de terribles persécutions. A son origine se trouve l'annonce du Christ faite par saint Patrick au Ve siècle, qui convertit cette île de fiers guerriers et en fit une île de saints.

    Aujourd’hui, Patrizio, son histoire, son témoignage , sont plus que jamais d’actualité. On pourrait même parler d’une « option patricienne » pour le monde occidental sécularisé d’aujourd’hui. Les idéologies dominantes, en particulier celles de la culture woke et de la cancel culture orientent la société vers des formes de néopaganisme . Après avoir abandonné les théories de l’athéisme et de l’agnosticisme classiques, les suggestions d’un paganisme ancien, pré-chrétien, réapparaissent dans la pratique, avec tout son bagage d’idolâtrie, de superstitions et même de rites sombres et dérangeants.

    Le néopaganisme cherche à éradiquer le christianisme en restaurant les horreurs païennes, à savoir les idoles et la superstition. La technologie moderne ne fait qu’accroître la propagation du néopaganisme, augmentant ainsi sa portée. Une forme de paganisme high-tech entre également en jeu, notamment avec l’introduction de l’intelligence artificielle et son utilisation abusive.

    Une crise à laquelle il faut faire face , en cherchant une nouvelle perspective de présence chrétienne dans le monde. Ces dernières années, on a beaucoup parlé de l’« option bénédictine », lancée par l’intellectuel américain Rod Dreher, qui a suscité un certain intérêt dans le monde catholique. Une option qui, en somme, propose une sorte de « retrait du monde » à l’instar des communautés monastiques fondées par saint Benoît de Nursie ; une sorte de société parallèle. Mais se protéger de la culture dominante, comme le propose l’Option bénédictine, n’est pas en soi suffisant. Les chrétiens ont le devoir de faire beaucoup plus.

    Nous souhaitons donc lancer notre modeste proposition , celle d'une Option Patrick. Au Ve siècle, ce missionnaire, né en Bretagne, se rendit en Irlande, une île où même les légions romaines n'avaient jamais débarqué, une île de fiers guerriers qui étaient aussi, évidemment, aussi païens que les Germains. Patrick a réussi à évangéliser l’Irlande et à donner naissance à une civilisation extraordinaire. Les deux premiers siècles de l’Irlande chrétienne peuvent être définis comme l’âge des saints : un véritable âge d’or du christianisme irlandais. En peu de temps, l’Irlande a vu naître et se développer une civilisation chrétienne tout à fait originale.

    Patrick avait parlé et prêché dans l'ancienne langue celtique , avait étudié les coutumes et les habitudes irlandaises, avait su exploiter les croyances existantes pour les transfigurer. L’activité de l’Église en Irlande n’a pas abouti à une simple destruction des rites païens et des coutumes ancestrales, mais à leur assimilation, purification et transformation. Patrick abolit chez les Irlandais, lorsqu'ils devinrent chrétiens, ces rites profanes qui étaient un hommage au diable, tandis qu'il valorisait l'art et la culture celtique préchrétienne.

    L'une des grandes innovations introduites par l'évangélisation en Irlande fut l'adoption de l'alphabet latin, qui permit aux Irlandais d'intensifier l'usage littéraire de leur langue, en composant des poèmes, en commentant des textes religieux, en développant les anciens cycles épiques, longtemps transmis uniquement oralement.

    La littérature gaélique devint ainsi, après la littérature grecque et latine, la plus ancienne d'Europe, l'expression de cette société d'hommes cultivés dans laquelle l'Église s'était insérée : des hommes éduqués dans la récitation exacte des enseignements oraux. Le clergé irlandais continua à bénéficier de cette culture traditionnelle, dérivée sans contamination de celle des anciens Celtes, en la combinant avec une étude précise et passionnée des Saintes Écritures, comme en témoignent certains manuscrits du VIIIe siècle, dans lesquels les moines glosaient et commentaient les textes ecclésiastiques latins dans la langue du peuple et mettaient leur érudition au service du peuple.

    Cet aspect de la créativité du christianisme irlandais a également frappé les plus prestigieux érudits du Moyen Âge, comme l'historien Jacques Le Goff, qui écrivait : « Sans donner vie à des églises nationales, le christianisme celtique, et particulièrement le christianisme irlandais, se distinguait par une originalité marquée. Les aspects les plus marquants de cette originalité furent sans aucun doute la richesse des initiatives missionnaires et l'exceptionnelle production artistique."

    L' Église irlandaise fondée par Patrick a traversé les siècles et a résisté aux invasions vikings, ainsi qu'aux terribles persécutions menées par les Anglais après le schisme d'Henri VIII. Patrick a fondé l’Église irlandaise alors que l’Empire romain s’effondrait. Il ne s’est pas préoccupé de soutenir des institutions décadentes, mais a travaillé à construire une nouvelle civilisation fondée sur le christianisme et a transformé des barbares païens en moines, érudits et chevaliers. Pour tout cela, cela vaudrait vraiment la peine de tenter courageusement une option Patrick.

    Parler de l’ Option Patrick , c’est donc souligner le rôle missionnaire, de témoignage, que doit avoir l’Église. Un témoignage à mettre en œuvre certainement dans un contexte différent de celui dans lequel évoluait l’apôtre d’Irlande : il allait à la rencontre des païens en quête de vérité, qui accueillirent avec enthousiasme l’annonce du Christ, alors qu’aujourd’hui nous vivons dans une société qui a connu le Christ, mais l’a rejeté. Mais comme Patrick, nous devons repartir de l'Annonce, de la proposition de la vérité chrétienne sans si ni mais, et de la même manière essayer de saisir le bien qui existe, selon la méthode de saint Paul, « examiner tout et retenir ce qui est bon », en cherchant à être dans le monde sans être du monde. Une méthode exigeante, mais qui peut donner des résultats extraordinaires.

  • Le grand héritage de saint Patrick (17 mars)

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    SAINT PATRICK ET L'IRLANDE (source)

    Saint Patrick pourrait être considéré comme le Père de la grande Évangélisation de l’Occident. Le roi Baudouin de Belgique y a fait allusion alors qu’il s’adressait aux Irlandais. On cite ses paroles dans ce beau livre que le cardinal Suenens a consacré à ce roi mort comme un saint en 1993. « Aux Irlandais, je leur ai dit combien nous aimions l’Irlande. Vous savez, leur dis-je, que l’Irlande est connue pour sa foi, et que ce sont des Irlandais qui ont converti l’Europe au Christianisme. Ne perdez pas votre Foi. Gardez-la précieusement. »

    Le roi Baudouin faisait allusion à ces moines irlandais qui avant l’an mille ont parcouru, comme saint Paul, des régions éloignées qu’ils ont transformées par leur prédication enthousiaste et la fondation de nombreux monastères.

    Saint Patrick (ou Patrice) serait né en Angleterre vers 385. À 16 ans, capturé par des pirates, il est vendu comme esclave en Irlande. On raconte qu’il était chrétien, mais pas très fervent. Or son exil en Irlande où il est tenu captif lui aurait permis justement de réfléchir au point que ces années « ont été les plus importantes de ma vie ». Patrick devient fervent et se décide d’apprendre la langue gaélique pour pouvoir convertir les Irlandais. Son malheur devient son bonheur. Mais il croit bon d’approfondir sa foi catholique. Il réussit donc à s’évader et à se rendre en Gaule (en France) où il reçoit une bonne formation auprès de saint Germain d’Auxerre, puis dans le célèbre monastère de l’île de Lérins qui existe toujours sur la Côte d’Azur.

    En 432, l’ancien esclave revient donc en Irlande en libérateur des âmes. Évêque d’Armagh, il sort les Irlandais de l’obscurantisme. Ce n’est pas très facile pour lui et ses compagnons de lutter contre l’influence des druides. Il a heureusement la bonne idée de commencer par amener au Christ les personnages importants, ce qui lui facilite rapidement les choses pour ouvrir le cœur des Irlandais en général et leur permettre de saisir le sens profond de la vie et de la mort et de comprendre que l’on ne peut être vraiment humain que si l’on est charitable et généreux en adhérant à l’Évangile et en vivant de la vie même du Christ. Les Irlandais se montrent en effet généreux et lui offrent des terres pour construire des églises et des monastères. Comme Patrick est un évêque convaincu et exemplaire, un grand priant et un homme plutôt ascétique, il réussit à bien évangéliser et à entraîner déjà à sa suite des foules de jeunes. Saint Patrick meurt finalement le 17 mars 461. Cette vie de saint Patrick, même si elle tient de la légende, demeure fort inspirante et même très belle.

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  • Sainte Gertrude de Nivelles (17 mars)

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    Gertrud_von_Nivelles.jpgLA VIE DE SAINTE GERTRUDE DE NIVELLES - fête au 17 mars (source)

    Sainte Gertrude était donc fille de Pépin de Landen et de Sainte Itte, et parente de Saint Bavon. Elle naquit à Landen en 626. Dès sa jeunesse, elle est considérée comme un modèle de vertu: dédaignant les vanités de ce monde, elle consacra, sur le conseil de Saint Amand, sa virginité à Dieu.

    Un jour, le fils d'un grand seigneur d'Austrasie l'aperçut à la cour du roi, et s'éprit d'elle. Il en parla au roi, qui fit mander Pépin et sa fille pour leur proposer ce qui devait être un excellent parti. Mais Gertrude refusa catégoriquement, faisant remarquer au roi qu'elle avait depuis son enfance voué sa virginité au Christ. Le roi, bien qu'étonné, approuva cette attitude. Le jeune seigneur, lui, en conçut, comme il fallait s'y attendre, un vif dépît. Quant à Pépin, il désapprouvait totalement le refus de sa fille et il était décidé à employer toutes les ressources de l'autorité paternelle pour modifier les intentions de Gertrude. Pour la jeune fille, il n'y avait plus qu'une solution: la fugue. Avec le consentement de sa mère, Gertrude s'enfuit de la maison paternelle et se retira en un lieu solitaire où elle passa quelque temps dans la prière, la retraite et la pratique de la vertu. Pépin fut obligé de comprendre et rappela sa fille, enfin décidé à respecter son engagement.

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  • Dieu d’Israël, délivrez-nous de toutes nos tribulations (Introit du 2e dimanche du Carême)

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    Ant. ad Introitum. Ps. 24, 6, 3 et 22. Introït
    Reminíscere miseratiónum tuarum, Dómine, et misericórdiæ tuæ, quæ a sǽculo sunt : ne umquam dominéntur nobis inimíci nostri : líbera nos, Deus Israël, ex ómnibus angústiis nostris. Souvenez-vous de vos bontés, Seigneur, et de votre miséricorde qui datent des siècles passés. Que nos ennemis ne triomphent jamais de nous. Dieu d’Israël, délivrez-nous de toutes nos tribulations.
    Ps. ibid., 1-2.  
    Ad te, Dómine, levávi ánimam meam : Deus meus, in te confído, non erubéscam. Vers vous, Seigneur, j’ai élevé mon âme ; mon Dieu, je mets ma confiance en vous, que je n’aie pas à rougir.
    V/.Glória Patri.
  • Lection divina pour le 2e dimanche du Carême

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    LECTIO DIVINA (source) (archive 2016) proposée par 

    Mgr Jean-Marie Le Gall 

    Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposées par l’Église pour la Messe du jour.

    Lectio divina pour le deuxième dimanche de carême

    LE CARÊME? UN TEMPS POUR DEVENIR PAROLE DE DIEU!

    Le dimanche de la Transfiguration est la preuve que notre Carême n’est pas seulement et avant tout un temps de pénitence. C’est aussi et surtout un temps de proximité à Dieu, un partage dans le « secret » avec le Père qui m’enseigne que la relation qu’Il veut avoir avec moi est une relation d’amour et de vie ! Nous sommes habitués, avec nos relents de jansénisme gallican, à considérer le Carême dans son aspect purgatif sans comprendre que cet ascétisme est orienté vers la vie, et qu’à chaque fois que l’Eglise nous montre la Croix – comme ce fut le cas dimanche dernier – c’est pour nous montrer aussi le partage de Vie auquel nous sommes appelés à la suite du Fils – comme avec ce deuxième dimanche, dit de la Transfiguration.

    La Transfiguration, un appel à nous laisser remplir de la Lumière divine

    Quelle révélation nous donne le mystère de la Transfiguration ? Il nous révèle que Jésus, l’Homme nouveau, l’homme parfait et parfaitement homme est investi d’une telle plénitude de la Vie de Son Père que Son âme, que Son corps – ce corps de chair qui fut le nôtre -, resplendit, se transfigure au sommet de la montagne. Et c’est donc pour nous un appel, un appel violent, un appel fougueux que Dieu nous fait en disant : – Puisque mon Fils, homme, est effectivement glorifié, en anticipation de Sa résurrection, c’est que tout homme qui participe de la même chair est appelé à la même gloire ! Il est appelé au même titre que mon Fils, au même partage plénier et sans mesure de la Vie qui est ma vie de Père.

    Nous ne pouvons pas contempler cette Transfiguration de l’Homme nouveau sans, en même temps, ressentir cet appel que Dieu nous lance à la transfiguration de notre âme, de notre corps, par l’investissement total de ce corps, de cette âme par la vie du Père que nous partageons avec Lui. Quelle révélation en plein Carême, en plein temps de pénitence !

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  • 2e dimanche du carême : citoyens des cieux

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    dimanche 24 février 2013 2e dimanche de Carême

    Première lecture : du Livre de la Genèse, chapitre  15, versets 5-12.17-18a

    Le Seigneur parlait à Abraham dans une vision. Puis il le fit sortir et lui dit : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux... » Et il déclara : « Vois quelle descendance tu auras ! » Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu'il était juste. Puis il dit : « Je suis le Seigneur, qui t'ai fait sortir d'Our en Chaldée pour te mettre en possession de ce pays. »Abram répondit : « Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir que j'en ai la possession ? » Le Seigneur lui dit : « Prends-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. »

    Abram prit tous ces animaux, les partagea en deux, et plaça chaque moitié en face de l'autre ; mais il ne partagea pas les oiseaux. Comme les rapaces descendaient sur les morceaux, Abram les écarta.

    Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux s'empara d'Abram, une sombre et profonde frayeur le saisit. Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les quartiers d'animaux.

    Ce jour-là, le Seigneur conclut une Alliance avec Abram en ces termes : « A ta descendance je donne le pays que voici. »

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  • Sainte Louise de Marillac (15 mars)

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    Sainte Louise de Marillac (1591-1660) (source)

    Sainte Louise de Marillac,

     

    A travers ombres et lumières

    Durant de longues années, Louise de Marillac est une femme habitée par l'anxiété, la culpabilité. Du fait de sa naissance illégitime, hors mariage, elle est rejetée par sa famille, placée dans des institutions : chez les religieuses Dominicaines de Poissy, puis dans un foyer pour jeunes filles à Paris. Louise n'a qu'un désir, s'enfermer dans un cloître, loin du monde et par la prière et les mortifications. « vaincre la justice de Dieu ». Mais son tuteur lui refuse l'entrée au monastère des religieuses Capucines, à cause de sa faible santé. Le mariage lui est imposé. Il est célébré le 5 février 1613. Elle devient Mademoiselle Le Gras. La découverte de l'amour humain et de la maternité l'apaise et lui procure un début de bien-être. La maladie de son mari vers 1622 ravive ses angoisses. Elle s'imagine que Dieu la punit pour n'avoir pas répondu à son appel d'être religieuse. De nouveau, longues prières, jeûnes, mortifications corporelles se multiplient en vain. Nuit de l'âme et état dépressif la plongent dans le noir. Une lumière le jour de la Pentecôte 1623 vient éclairer ses ténèbres. Elle perçoit un avenir dans une communauté où elle pourra se consacrer à Dieu, elle entrevoit son nouveau directeur spirituel et elle comprend surtout qu'elle doit rester près de son mari et son fils qu'elle voulait quitter pour retrouver la paix. Le 21 décembre 1625, elle devient veuve avec la charge d'un enfant de 12 ans. Assez désemparée, elle accepte la direction de Vincent de Paul malgré sa « répugnance » (terme employé par elle dans le récit de sa lumière de Pentecôte)

    Au-delà de l'aspect maladif et tourmenté de cette femme, Vincent découvre peu à peu la richesse enfouie de cette personnalité. Il la conduit vers une relation à Dieu plus sereine, et surtout il l'oriente vers la rencontre du pauvre à travers l'œuvre des Confréries de la Charité.
    Une profonde évolution s'amorce. Louise se décentre d'elle-même, son regard découvre plus pauvre qu'elle. Sa prière ne s'arrête plus sur un Dieu austère, lointain, mais découvre la personne de Jésus-Christ. Dieu a voulu faire connaître son amour de l'homme en envoyant son Fils sur terre. Elle admire la totale disponibilité et l'humilité de la Vierge Marie qui donne au Fils de Dieu son humanité. Elle réalise que Dieu a besoin des hommes et des femmes pour perpétuer son œuvre. Avec Vincent de Paul, elle ose proposer aux paysannes, femmes peu reconnues par la société dirigeante de l'époque, de vivre une vie religieuse, sans cloître, sans voile, vie consacrée au service des rejetés de la société. 
    La méditation de la vie de Jésus est soutien et orientation de ce service. Seul un « amour fort » de Dieu permet d'avoir un « amour suave », compatissant et doux, envers les pauvres. Toute relation aux pauvres que Jésus reconnait comme ses frères a besoin d'être empreinte d'un amour plein de tendresse et d'un vrai respect. L'un ne peut aller sans l'autre. 
    Louise n'hésite pas à regarder ce service comme une suite de l'œuvre rédemptrice du Christ. C'est une joie et une lourde responsabilité de « coopérer avec Dieu au salut du monde ». L'Eucharistie devient pour toutes les servantes des pauvres, source de vie. « Cette admirable invention incompréhensible aux sens humains » manifeste le fort désir de Jésus non seulement de demeurer présent, mais de partager son amour par une forte union. La communion est un moment inoubliable pour Louise.

    Cependant Louise de Marillac reste une femme fragile. Elle connaît des périodes difficiles, notamment lorsque des Sœurs quittent la Compagnie. Elle s'avoue responsable de leur abandon. Il lui faudra du temps pour découvrir la miséricorde de Dieu envers elle, cette miséricorde qui pardonne au-delà de ce que l'homme peut espérer. 

    Après des années obscures, Louise a compris que seul l'amour de Dieu et du prochain pouvait guider sa vie. Elle peut maintenant aller sereinement à la rencontre de son Seigneur. De sa chambre de malade, Vincent de Paul lui envoie ce message. « Vous partez la première, j'espère, si Dieu m'en fait la grâce, vous rejoindre bientôt. » Louise meurt le 15 mars 1660, entourée de son fils avec sa femme et sa petite fille et de nombreuses Filles de la Charité.

    Elisabeth Charpy, fille de la charité
    Auteur du livre Prier quinze jours avec Louise de Marillac, Nouvelle Cité n° 105