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Au rythme de l'année liturgique - Page 34

  • 27 novembre : le signe de la Vierge enceinte

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    Du site "Nominis" :

    Icône de la Vierge du Signe - Le Monde Orthodoxe

    Miracle commémoré chaque année

    Novgorod en Russie possédait une icône de la Mère de Dieu sur le modèle byzantin de la Vierge du Signe*. Ce modèle représente Marie portant en médaillon, sur le devant, le Christ enfant et bénissant. Son nom évoque le 'signe de la Vierge enceinte' annoncé par le prophète Isaïe. Le 27 novembre 1150, la ville est assiégée. Son archevêque place l'icône au-dessus des remparts ; la Vierge est frappée d'une flèche, les ténèbres couvrent la ville et les ennemis doivent lever le siège. Ce miracle est commémoré chaque année. Six cent quatre vingt ans plus tard, la Mère de Dieu apparaît à une humble religieuse, sœur Catherine Labouré que nous fêterons demain, 28 novembre et lui fait réaliser une médaille, la Médaille Miraculeuse, en raison des innombrables miracles qui lui sont attribués.

    * Illustration: icône de Marie enceinte, appelée Vierge du Signe, car elle illustre la prophétie d'Isaïe: Ecoutez donc, Maison de David!... Le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Voici que la Vierge est enceinte et va enfanter un fils, et elle l'appellera Emmanuel (Dieu avec nous). (Isaïe 7, 13-14) source: Mission d'Orient des Augustins et des Oblates de l'Assomption.

    Voir aussi:
    Le site officiel de la chapelle Notre Dame de la Médaille Miraculeuse - Les apparitions un 27 novembre...
    Pourquoi y a-t-il des apparitions? question de la place des apparitions dans notre foi...
    - Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse... (diocèse de Paris).

    Réjouis-toi, Mère de Dieu, joie des anges et des hommes ; réjouis-toi, ferme espoir et protection de la ville ; réjouis-toi, car par ta puissance, nous terrassons nos ennemis ; réjouis-toi, Mère du soleil spirituel qui éclaire les fidèles et plonge les infidèles dans l'obscurité ; réjouis-toi, ô Vierge, louange des chrétiens.

  • Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse (27 novembre)

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    Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse (27 novembre)

    source : evangileauquotidien

    Entrée au noviciat depuis quelques jours seulement,  Ste Catherine Labouré  fut gratifiée de plusieurs faveurs célestes. La Très Sainte Vierge Marie daigna lui apparaître à six reprises. La seconde apparition eut pour objet la manifestation de la Médaille Miraculeuse. Voici en substance le rapport que la voyante en a fait à son confesseur, le Père Jean-Marie Aladel :

    « Le 27 novembre 1830, un samedi avant le Premier Dimanche de l'Avent, à cinq heures et demie du soir, j'étais à la chapelle quand il m'a semblé entendre du bruit du côté de l'épître, comme le froufrou d'une robe de soie.

    Ayant regardé de ce côté-là, j'aperçus la Sainte Vierge. Elle était debout, habillée de blanc, une robe en soie blanche aurore à manches plates, un voile blanc qui descendait jusqu'en bas. En-dessous du voile, j'ai aperçu Ses cheveux en bandeaux ; la figure était assez découverte et Ses pieds appuyés reposaient sur une boule.

    Elle tenait aussi une boule dans Ses mains représentant le globe terrestre. Ses mains étaient élevées à la hauteur de l'estomac, d'une manière très aisée et les yeux élevés vers le ciel. Sa figure était de toute beauté ; je ne pourrais la dépeindre. Et puis, tout à coup, j'ai aperçu des anneaux à Ses doigts revêtus de pierreries plus belles les unes que les autres ; leur éclat couvrait tout le bas et je ne voyais plus Ses pieds.

    A ce moment, il s'est formé un tableau un peu ovale autour de la Vierge Sainte, avec au haut, ces mots écrits en lettres d'or : "O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous".

    Une voix se fit alors entendre qui me dit : Faite frapper une médaille sur ce modèle ; toutes les personnes qui la porteront au cou recevront de grandes grâces. Les grâces seront abondantes pour tous ceux qui la porteront avec confiance.

    Le tableau se retourna soudain et je pus contempler le revers de la Médaille sur lequel était gravé le monogramme de la Sainte Vierge, composé de la lettre M, surmonté d'une croix, avec une barre à la base. Au-dessous de cette lettre M, côte à côte, les deux Saints Cœurs de Jésus et de Marie.

    L'approbation officielle de l'Église, les merveilles opérées en si grand nombre, et enfin la prodigieuse humilité de la voyante garantissent l'authenticité de l'origine céleste de la Médaille Miraculeuse.

    Dans le courant de décembre, Ste Catherine Labouré a une nouvelle apparition très semblable à celle du 27 novembre, et au même moment, pendant l’oraison du soir : la messagère choisie par l’Immaculée reçoit de nouveau l’ordre de faire frapper la Médaille par l’entremise de son confesseur, le prudent Père Aladel. Ce sera quand même fait en 1832 avec la permission de l’archevêque de Paris, Monseigneur de Quélen.

    Symbole suffisamment clair, cette Médaille nous rappelle que nous sommes des chrétiens rachetés par un Dieu crucifié en face de sa mère douloureuse ; que nous sommes les enfants d’un Dieu qui nous aime, qui nous donne son cœur et qui demande en retour le nôtre pour étendre son royaume d’amour et de paix parmi les hommes, et en priorité parmi les plus souffrants, comme va le faire Sœur Catherine. Méditons ce langage convaincant de la Médaille ! Elle est un saisissant raccourci de notre foi chrétienne.

    Pour un approfondissement voir et lire : Chapelle rue du Bac - Paris

  • "Tournons notre regard vers la destination finale de l’histoire qui sera le règne définitif et éternel du Christ" (Benoît XVI)

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    Homélie du pape Benoît XVI en la fête du Christ Roi le 24 novembre 2012 :

    (...)

    En ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église nous invite à célébrer le Seigneur Jésus, Roi de l’univers. Elle nous appelle à tourner notre regard vers l’avenir, ou mieux plus profondément, vers la destination finale de l’histoire qui sera le règne définitif et éternel du Christ. Il était au commencement avec le Père, quand le monde a été créé, et il manifestera pleinement sa seigneurie à la fin des temps, quand il jugera tous les hommes. Les trois lectures d’aujourd’hui nous parlent de ce règne. Dans le passage de l’Évangile, tiré de l’Évangile de saint Jean, que nous avons écouté, Jésus se trouve dans une situation humiliante – celle d’accusé – devant le pouvoir romain. Il a été arrêté, insulté, raillé, et ses ennemis espèrent obtenir maintenant sa condamnation au supplice de la croix. Ils l’ont présenté à Pilate comme quelqu’un qui aspire au pouvoir politique, comme le prétendu roi des juifs. Le procureur romain mène son enquête et interroge Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? » (Jn 18, 33). Répondant à cette demande, Jésus précise la nature de son règne et de sa messianité-même, qui n’est pas un pouvoir mondain, mais un amour qui sert ; il affirme que son règne ne doit pas être absolument confondu avec un règne politique quelconque : « Ma royauté ne vient pas de ce monde … Non, ma royauté ne vient pas d’ici » (v. 36).

    Il est évident que Jésus n’a aucune ambition politique. Après la multiplication des pains, les gens, enthousiasmés par le miracle, voulaient s’emparer de lui pour le faire roi, afin de renverser le pouvoir romain et établir ainsi un nouveau règne politique, qui aurait été considéré comme le royaume de Dieu tant attendu. Mais Jésus sait que le royaume de Dieu est d’un genre tout autre, il ne se fonde pas sur les armes et sur la violence. C’est la multiplication des pains qui devient alors, d’une part, le signe de sa messianité, mais, d’autre part, un tournant dans son activité : à partir de ce moment, la marche vers la croix se fait plus évidente ; là, par un acte suprême d’amour, resplendira le règne promis, le règne de Dieu. Mais la foule ne comprend pas, elle est déçue et Jésus se retire, tout seul, dans la montagne pour prier, pour parler à son Père (cf. Jn 6, 1-15). Dans le récit de la passion, nous voyons comment les disciples aussi, tout en ayant partagé la vie avec Jésus et écouté ses paroles, pensaient à un royaume politique, instauré même avec l’aide de la force. À Gethsémani, Pierre avait tiré du fourreau son épée et avait commencé à combattre, mais Jésus l’avait empêché (cf. Jn 18, 10-11). Il ne veut pas être défendu par les armes, mais il veut accomplir jusqu’au bout la volonté de son Père et établir son royaume non pas par les armes et la violence, mais par la faiblesse apparente de l’amour qui donne la vie. Le royaume de Dieu est un royaume totalement différent des royaumes terrestres.

    Et c’est pour cela que, face à un homme sans défense, fragile, humilié, comme l’est Jésus, un homme de pouvoir comme Pilate reste surpris ; surpris parce qu’il entend parler d’un royaume, de serviteurs. Et il pose une question qui lui semblera paradoxale : « Alors, tu es roi ? ». Quel genre de roi peut être un homme dans ces conditions-là ? Mais Jésus répond par l’affirmative : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité, écoute ma voix » (18, 37). Jésus parle de roi, de royaume, cependant, il ne se réfère pas à la domination, mais à la vérité. Pilate ne comprend pas : peut-il exister un pouvoir qui ne s’obtient pas par des moyens humains ? Un pouvoir qui ne réponde pas à la logique de la domination et de la force ? Jésus est venu révéler et apporter une nouvelle royauté, celle de Dieu ; il est venu rendre témoignage à la vérité d’un Dieu qui est amour (cf. 1 Jn 4, 8.16) et qui veut établir un royaume de justice, d’amour et de paix (cf. Préface). Celui qui est ouvert à l’amour, écoute ce témoignage et l’accueille avec foi, pour entrer dans le royaume de Dieu.

    Nous retrouvons cette perspective dans la première lecture que nous venons d’écouter. Le prophète Daniel prédit le pouvoir d’un personnage mystérieux placé entre ciel et terre : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » (7, 13-14). Ces paroles annoncent un roi qui domine de la mer à la mer jusqu’aux bouts de la terre, grâce à un pouvoir absolu qui ne sera jamais détruit. Cette vision du prophète – une vision messianique – est éclairée et trouve sa réalisation dans le Christ : le pouvoir du vrai Messie – pouvoir qui ne décline jamais et qui ne sera jamais détruit – n’est pas celui des royaumes de la terre qui s’élèvent et s’écroulent, mais celui de la vérité et de l’amour. Cela nous fait comprendre comment la royauté annoncée par Jésus dans les paraboles et révélée ouvertement et explicitement devant le Procureur romain, est la royauté de la vérité, l’unique qui donne à toute chose sa lumière et sa grandeur.

    Dans la deuxième lecture, l’auteur de l’Apocalypse affirme que nous aussi nous participons à la royauté du Christ. Dans l’acclamation adressée à « celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang », il déclare que celui-ci « a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père » (1, 5-6). Il est clair ici aussi qu’il s’agit d’un royaume fondé sur la relation avec Dieu, avec la vérité, et non pas un royaume politique. Par son sacrifice, Jésus nous a ouvert le chemin pour une relation profonde avec Dieu : en lui, nous sommes devenus de véritables fils adoptifs, nous sommes rendus ainsi participants de sa royauté sur le monde. Être disciples de Jésus signifie donc ne pas se laisser séduire par la logique mondaine du pouvoir, mais apporter au monde la lumière de la vérité et de l’amour de Dieu. L’auteur de l’Apocalypse étend ensuite son regard à la deuxième venue de Jésus pour juger les hommes et établir pour toujours le règne divin, et il nous rappelle que la conversion, comme réponse à la grâce divine, est la condition pour l’instauration de ce royaume (cf. 1, 7). C’est là une invitation pressante adressée à tous et à chacun : nous convertir toujours au règne de Dieu, à la seigneurie de Dieu et de la Vérité, dans notre vie. Chaque jour, nous l’invoquons dans la prière du ‘Notre Père’ avec les paroles : « Que ton règne vienne » ; cela revient à dire à Jésus : Seigneur fais-nous devenir tiens, vis en nous, rassemble l’humanité dispersée et souffrante, pour qu’en toi, tout soit soumis au Père de miséricorde et d’amour.

    (...)

  • Les saints martyrs du Viêt-Nam (24 novembre)

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    D'Evangile au Quotidien :

    Saints Martyrs du Viêt-Nam

    André Dung Lac, prêtre et ses compagnons martyrs entre 1745 et 1862

    Martyrologe Romain : Mémoire des saints André Dung Lac, prêtre, et ses compagnons, martyrs. Une célébration commune honore cent-dix-sept martyrs mis à mort entre 1745 et 1862 dans diverses régions du Viêt-Nam : le Tonkin, l’Annam et la Cochinchine. Parmi eux, huit évêques, un grand nombre de prêtres et une foule considérable de laïcs chrétiens des deux sexes, de toute condition, de tout âge, qui ont tous préféré souffrir l’exil, la prison, les tortures et enfin les derniers supplices plutôt que de fouler aux pieds la croix et faillir à la foi chrétienne.

    L'église au Vietnam fécondée par le sang des Martyrs

    L'œuvre de l'évangélisation, entreprise dès le début, du XVIème siècle, puis établie dans les deux premiers Vicariats Apostoliques du Nord (Dâng-Ngoâi) et du Sud (Dâng-Trong) en 1659, a connu au cours des siècles un admirable développement. À l'heure actuelle, les Diocèses sont au nombre de vingt-cinq (dix au Nord, six au Centre et neuf au Sud). Les catholiques sont environ six millions (presque 10% de la population).

    Ce résultat est dû aussi au fait que, dès les premières années de l'évangélisation, la semence de la Foi a été mêlée sur la terre vietnamienne au sang abondamment versé des martyrs, tant du clergé missionnaire que du clergé local et du peuple chrétien du Viêt-Nam. Tous ont supporté ensemble les fatigues de l'œuvre apostolique et ont d'un même cœur affronté aussi la mort pour rendre témoignage à la vérité évangélique. L'histoire religieuse de l'Église du Viêt-Nam enregistre qu'il y a eu en tout cinquante-trois décrets, signés par les Seigneurs Trinh et Nguyen et par les Empereurs qui, du XVIIème au XIXème siècles, ont promulgué contre les chrétiens des persécutions plus violentes les unes que les autres. On compte environ 130.000 victimes tombées un peu partout sur le territoire du Viêt-Nam.

    Au cours des siècles, ces martyrs de la Foi ont été ensevelis d'une manière anonyme, mais leur mémoire est restée vivante dans l'esprit de la communauté catholique. Dès le début du XX siècle, dans cette foule de héros, 117 personnes - dont les épreuves sont apparues les plus cruelles - ont été choisies et élevées aux honneurs des autels.

    Ils furent tous canonisés en même temps par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005)le 19 juin 1988, lors d'un de ses voyages en Asie, et déclarés Patrons du Viêt-Nam le 14 décembre 1990.

    Ces Saints peuvent être classés comme suit :

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  • La fête du Christ-Roi, un changement de perspective et de signification ?

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    Le déplacement de la fête du Christ Roi de l'univers du dernier dimanche d'octobre (avant la réforme liturgique) au dernier dimanche de l'année liturgique suscite de légitimes questions. Le blog du Mesnil-Marie critique sévèrement ce changement de perspective et de signification.

    2007-24. De la Royauté du Christ à la gloire de ses élus.

    Le dernier dimanche du mois d'octobre, la liturgie - dans son calendrier traditionnel auquel nous tenons d'une manière très spéciale - nous donne de fêter le Christ, Roi de l'univers.

    Il y avait une volonté explicite du Pape Pie XI dans le choix spécial de ce dimanche, lorsqu'il institua cette fête, puisqu'il écrivait dans l'encyclique “Quas primas” du 11 décembre 1925 : “… Plus que tout autre, le dernier dimanche d'octobre Nous a paru désigné pour cette solennité : il clôt à peu près le cycle de l'année liturgique ; de la sorte, les mystères de la vie de Jésus-Christ commémorés au cours de l'année trouveront dans la solennité du Christ-Roi comme leur achèvement et leur couronnement et, avant de célébrer la gloire de tous les Saints, la liturgie proclamera et exaltera la gloire de Celui qui triomphe en tous les Saints et tous les élus.”

    La réforme liturgique issue du second concile du Vatican a opéré un double déplacement de cette fête :

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  • Christ Roi; introit : "Dignus est Agnus..."

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    Introitus

    Dignus est Agnus qui occisus est,
    accipere virtutem, et divinitatem,
    et sapientiam, et fortitudinem, et honorem.
    Ipsi gloria et imperium in saecula saeculorum.
     
    Il est digne, l'Agneau qui a été immolé,
    de recevoir la puissance, et la divinité,
    et la sagesse, et la force, et l'honneur.
    A lui, gloire et souveraineté pour les siècles des siècles.
    Ps.  1

    Deus, iudicium tuum regi da:
    et iustitiam tuam filio regis.

    Dieu, donnez votre jugement au Roi:
    et votre justice au Fils du Roi.

  • La Royauté du Christ : un antidote à l'absolutisme

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    Du site de France Catholique :

    «  La royauté du Christ, antidote à l’absolutisme  »

    propos recueillis par Constantin de Vergennes

    17 novembre 2021

    L’année liturgique se clôture le 24 novembre avec la solennité du Christ-Roi de l’univers. Que reste-t-il de l’appel lancé par Pie XI en 1925 à reconnaître la royauté du Christ sur les sociétés ? Entretien avec le chanoine Benoît Merly, prêtre et professeur de théologie dogmatique et morale au séminaire de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre.

    Dans l’encyclique Quas primas (1925), Pie XI exhorte à reconnaître la «  royauté  » du Christ ? Sur qui s’exerce-t-elle : l’individu, les gouvernants, la société ?

    Chanoine Benoît Merly : Sur tous, mais sur chacun à la mesure de ce qu’il est. Pour les individus, reconnaître la royauté du Christ consiste à vivre de la grâce à titre individuel : être fidèle, loyal à cette grâce, la demander quand on en manque et demander pardon quand on y est infidèle.

    Pour l’État, il est clair qu’il a le devoir de se soumettre au Christ. Il y est d’ailleurs soumis, qu’il le veuille ou non, car la société a Dieu pour auteur. C’est lui qui donne ses lois, ce qui suppose que l’État les respecte.

    Dans cette perspective, l’État et ses lois ne peuvent considérer les citoyens comme des moyens de production, ou de simples éléments accidentels, comme si l’État existait sans les individus et les familles qui le composent. Dans l’ordre naturel, l’État a pour vocation première de rechercher le bonheur temporel de ses citoyens. Il ne doit donc pas faire abstraction de la nécessité de lois destinées, d’une manière ou d’une autre, à faciliter l’accès des citoyens au bonheur surnaturel.

    Pour que la royauté du Christ puisse s’exercer sur les individus et les sociétés, il faut que ces lois répondent à la finalité surnaturelle poursuivie. Car Jésus-Christ vient pour une personne, pas pour tel État ou telle société, qui varient selon les époques. Ce qui importe, c’est que les hommes soient sauvés, individuellement. Mais l’État, la société des hommes, par ses lois, peut et doit aider chacun de ses membres à connaître et atteindre la perfection de sa vocation surnaturelle.

    La reconnaissance de la royauté du Christ peut-elle favoriser l’avènement dès ici-bas d’une société parfaite ?

    Une société parfaite ici-bas est impossible depuis le péché originel ! Il est certain que reconnaître la royauté du Christ, c’est assurer à la société et aux citoyens qui la composent un vrai bonheur temporel, et donner aux États eux-mêmes et à leur rôle une vraie perspective surnaturelle. Mais nous restons sous le joug du péché originel. Il est certes meilleur de vivre sous le joug du Christ et de ses lois, que sous le joug et les lois du péché, mais notre fin se trouve au Ciel. La grâce dont nous vivons ici-bas n’est qu’une partie du Ciel, sur la terre.

    Les désordres civils actuels ont-ils été amplifiés par la relégation du Christ en dehors de la sphère publique ?

    Sans le moindre doute. Pie XI n’est pas le seul à le dire, en particulier au XXe siècle. Saint Pie X, par exemple, avait pour devise : Instaurare omnia in Christo, «  renouveler toutes choses dans le Christ  ». À la veille de la Première Guerre mondiale, il avait exprimé ses craintes pour l’avenir et avait expliqué que tout cela n’allait arriver précisément que par mépris des lois divines, de l’Église et de ses enseignements. Il ne revendiquait pas, pour lui-même ou pour l’Église, une suzeraineté temporelle. Mais il regrettait que les royaumes chrétiens disparaissent les uns après les autres et que les lois qui gouvernent les États et les sociétés soient de plus en plus étrangères à la recherche de la charité et de la conformité des lois à la loi divine ; en un mot, au règne social, et pas seulement individuel, du Christ.

    Après la Première Guerre, Pie XI fait face à l’avènement d’États de plus en plus forts – l’Union soviétique et l’Italie fasciste en 1925 –, dont la dureté et l’omnipotence sont totalement étrangères à la perspective chrétienne. Le délaissement de la royauté du Christ exacerbe les passions humaines, qui ne sont plus mesurées, équilibrées, ne se considèrent plus vis-à-vis de ce à quoi elles ont été ordonnées, à savoir le Ciel, la vie de la grâce.

    Ce que dit Pie XI, c’est que si les sociétés ne poursuivent pas toutes un même but qui les dépasse et qui est Jésus-Christ lui-même, et que les citoyens ne recherchent pas la grâce, donnée d’autant plus facilement que les lois de l’État la facilitent, alors ils seront livrés à leurs passions et à leurs conceptions du monde et, inévitablement, ils finiront par se jeter à la gorge les uns des autres. De fait, c’est ce qui s’est produit.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien et de notre Grand Angle dans le magazine.

  • Saint Colomban (23 novembre) et la fin de vie

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    De sur le CWR :

    Saint Colomban et la fin de vie

    « Notre premier devoir, dit le missionnaire irlandais, est de ne rien aimer ici, mais d’aimer les choses d’en haut, de désirer les choses d’en haut, de savourer les choses d’en haut et de chercher notre patrie là-bas, car la patrie est là où se trouve notre Père. »

    La fenêtre de Saint Colomban dans la crypte de l'abbaye de Bobbio. (Image : Trebbia / Wikipédia) ; à droite : les restes de saint Colomban dans la crypte de l'abbaye de Bobbio. (Image : Davide Papalini / Wikipédia)
    Pour les catholiques, novembre est en réalité la fin de l’année et un rappel de notre propre fin. L’année liturgique est celle au cours de laquelle nous célébrons les mystères de l’Incarnation du Christ. C’est pourquoi, pendant de nombreux siècles, les pays catholiques ont célébré leur nouvel an civil le jour de l’Annonciation, en mars. C’est pourquoi nous commençons l’année liturgique par la période d’attente de la naissance du Christ, le Fils du Dieu vivant, à Noël. En 2024, novembre est précisément la fin de l’année. Le 1er décembre est le premier jour de l’Avent.

    Novembre est donc le moment idéal pour faire ce que les anciens appelaient  le memento mori : se souvenir de notre mort. C'est ainsi que nous commençons le mois. Le 1er novembre est la Toussaint, jour où nous nous rappelons que, si nous avons suivi le Christ de près, nous pouvons nous aussi être « chez nous avec le Seigneur » lorsque nous sommes « loin de notre corps » (2 Corinthiens 5:8). Nous pouvons aussi être des saints. Nous y prêtons une attention particulière le jour suivant, lorsque nous célébrons la Toussaint et nous nous souvenons de tous les fidèles défunts, en priant pour que si le péché a courbé ou blessé leur âme de telle manière qu'elle les a empêchés de jouir pleinement de la présence du Christ, Dieu les rende pleinement droits, pleinement guéris des séquelles du péché et capables d'entrer pleinement dans le cœur du ciel pour le voir face à face.

    En pensant aux fidèles défunts, nous pensons à nous-mêmes et au fait que nous partirons un jour nous aussi. Arriverons-nous à rejoindre la patrie céleste ? Pour y parvenir, nous devons adopter une attitude appropriée à notre vie ici-bas.

    Notre vie ici sur terre est précieuse et précieuse, mais pas parce qu’elle est une fin en soi. Les gens aiment excuser les décisions folles, voire mauvaises, en invoquant le principe YOLO : You Only Live Once (On ne vit qu’une fois). Bien que cela puisse être vrai de notre vie terrestre (nous ne croyons pas à la réincarnation), ce n’est pas vrai de la vie humaine dans son ensemble. Cette vie, comme le grand apologiste Frank Sheed aimait à le dire, est à la fois un test et une préparation à la continuation de la vie au-delà de la tombe. Peut-être que la meilleure réponse à quelqu’un qui justifie l’injustifiable est YOLF : You Only Live Forever (On ne vit qu’éternellement). Avec un rappel que ce à quoi ressemblera l’éternité dépend de la façon dont nous répondons dans cette vie au Seigneur de la vie, Jésus-Christ.

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  • Saint Clément, troisième successeur de Pierre (23 novembre)

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    414.jpgLors de l'audience générale du mercredi 7 mars 2007, le pape Benoît XVI consacrait son enseignement à la belle figure du troisième successeur de saint Pierre, saint Clément, évêque de Rome à la fin du premier siècle :

    Chers frères et soeurs,

    Nous avons médité au cours des derniers mois sur les figures de chaque Apôtre et sur les premiers témoins de la foi chrétienne, que les écrits du Nouveau Testament mentionnent. A présent, nous consacrons notre attention aux Pères apostoliques, c'est-à-dire à la première et à la deuxième génération dans l'Eglise après les Apôtres. Et nous pouvons ainsi voir comment débute le chemin de l'Eglise dans l'histoire.

    Saint Clément, Evêque de Rome au cours des dernières années du premier siècle, est le troisième Successeur de Pierre, après Lin et Anaclet. Sur sa vie, le témoignage le plus important est celui de saint Irénée, Evêque de Lyon jusqu'en 202. Il atteste que Clément "avait vu les Apôtres", "les avait rencontrés", et avait "encore dans les oreilles leur prédication, et devant les yeux leur tradition" (Adv. haer. 3, 3, 3). Des témoignages tardifs, entre le quatrième et le sixième siècle, attribuent à Clément le titre de martyr.

    L'autorité et le prestige de cet Evêque de Rome étaient tels que divers écrits lui furent attribués, mais son unique œuvre certaine est la Lettre aux Corinthiens. Eusèbe de Césarée, le grand "archiviste" des origines chrétiennes, la présente en ces termes:  "Une lettre de Clément reconnue comme authentique, grande et admirable nous a été transmise. Elle fut écrite par lui, de la part de l'Eglise de Rome, à l'Eglise de Corinthe... Nous savons que depuis longtemps, et encore de nos jours, celle-ci est lue publiquement au cours de la réunion des fidèles" (Hist. Eccl. 3, 16). On attribuait à cette lettre un caractère presque canonique. Au début de ce texte - écrit en grec - Clément regrette que "les adversités imprévues, qui ont eu lieu l'une après l'autre" (1, 1), ne lui aient pas permis une intervention plus prompte. Ces "adversités" doivent être comprises comme la persécution de Domitien:  c'est pourquoi la date de la rédaction de la lettre doit remonter à l'époque qui suivit immédiatement la mort de l'empereur et la fin de la persécution, c'est-à-dire tout de suite après 96. 
    L'intervention de Clément - nous sommes encore au I siècle - était rendue nécessaire par les graves problèmes que traversait l'Eglise de Corinthe:  en effet, les prêtres des communautés avaient été déposés par plusieurs jeunes contestataires. Cet événement douloureux est rappelé, encore une fois, par saint Irénée, qui écrit:  "Sous Clément, un conflit important étant apparu parmi les frères de Corinthe, l'Eglise de Rome envoya aux Corinthiens une lettre très importante pour qu'ils se réconcilient dans la paix, qu'ils renouvellent leur foi et annoncent la tradition, qu'ils avaient reçue des Apôtres depuis peu de temps" (Adv. haer. 3, 3, 3). Nous pourrions donc dire que cette lettre constitue un premier exercice du Primat romain après la mort de saint Pierre. La lettre de Clément reprend des thèmes chers à saint Paul, qui avait écrit deux longues lettres aux Corinthiens, en particulier la dialectique théologique, éternellement actuelle, entre l'indicatif du salut et l'impératif de l'engagement moral. Il y a avant tout l'heureuse annonce de la grâce qui sauve. Le Seigneur nous prévient et nous donne le pardon, il nous donne son amour, la grâce d'être chrétiens, ses frères et soeurs. C'est une annonce qui remplit notre vie de joie et qui donne de l'assurance à notre action:  le Seigneur nous prévient toujours avec sa bonté et la bonté du Seigneur est toujours plus grande que tous nos péchés. Il faut cependant que nous nous engagions de manière cohérente avec le don reçu et que nous répondions à l'annonce de salut par un chemin généreux et courageux de conversion. Par rapport au modèle paulinien, la nouveauté est que Clément fait suivre la partie doctrinale et la partie  pratique, qui étaient constitutives de toutes les lettres pauliniennes, par une "grande prière" qui conclut pratiquement la lettre.

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  • Sainte Cécile, patronne des musiciens (22 novembre)

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    Du site des Servants d'autel de Cotonou :

    Sainte Cécile, Patronne des musiciens

    Jeune sainte qui souffrit le martyre sous l'empereur Alexandre Sévère, Cécile est l'une des fleurs les plus suaves de la virginité chrétienne. Elle voua sa vie très jeune à Dieu; mariée de force vers l'âge de quinze ou seize ans, elle continua à respecter son vœu de virginité.

    L'histoire de Sainte Cécile, qui n'est pas dénuée de beauté et de mérite, est construite en partie de légendes. La romance de Cécile et Valérien est connue depuis la légendaire passion de Cécile écrite en 535. Toutefois, son nom, le fait qu'elle fonda une église et qu'elle fut enterrée dans une crypte des catacombes de saint Callixte, le contexte tout comme l'existence d'un Valérien et d'un Tubercius, tous faits historiquement vérifiables à son sujet, il est certain que cette vie de saint est basée sur quelques faits réels. C'est l'un des martyrs des débuts de l'Église les plus vénérés, mentionné dans le canon de la messe depuis 496.

    Fille d'un illustre patricien de la famille des Caecilii, dont sont issus beaucoup de sénateurs, seule chrétienne de sa famille, alors qu'elle eût consacré sa virginité à Jésus-Christ, elle dut se résigner à sortir de la maison paternelle, où elle vivait dans la prière, lecture des livres saints et le chant des cantiques, pour épouser le jeune Valérien, homme que ses parents lui choisirent, noble et bon, connu pour être de grande compréhension, mais païen.

    Le soir des noces, quand les époux se trouvèrent seuls, Cécile s'adressa doucement à Valérien : « Ami très cher, lui dit-elle, j'ai un secret à te confier : mais peux-tu me promettre de le garder ? » Ayant reçu le serment du jeune homme, elle reprit : « Écoute. Un ange de Dieu veille sur moi, car j'appartiens à Dieu. S'il voit que tu m'aimes d'un mauvais amour, il me défendra, et tu mourras ; mais si tu respectes ma virginité, alors il t'aimera comme il m'aime, et sa grâce s'étendra aussi sur toi. » Troublé, Valérien répondit : « Cécile, pour que je puisse croire à ta parole, fais-moi voir cet ange.

    - Si tu crois au vrai Dieu et si tu reçois le baptême des chrétiens, tu pourras voir l'ange qui veille sur moi. »

    Valérien accepta la condition, se rendit près de l'évêque Urbain (Urbanus), à trois milles de Rome (non le pape homonyme) lut l'évangile selon Luc, fut instruit, reçut le baptême et revint près de Cécile. Près d'elle, il aperçut un ange au visage lumineux, aux ailes éclatantes, qui tenait dans ses mains deux couronnes de roses et de lis, et qui posa l'une de ces couronnes sur la tête de Cécile, l'autre sur la tête de Valérien, et leur dit : « Je vous apporte ces fleurs des jardins du Ciel. » Les deux jeunes époux vécurent dans la chasteté et se dévouèrent aux bonnes oeuvres.

    Valérien avait un frère nommé Tiburce ; au récit de ces merveilles, il abjura les idoles et se fit chrétien. Valérien et Tiburce s'employèrent à donner des sépultures aux corps des martyrs que le préfet Amalchius faisait tuer comme criminels. Les deux frères furent bientôt dénoncés, demeurèrent invincibles dans la confession de leur foi et eurent la tête tranchée. Maximus, l'officier chargé de rendre la sentence, après avoir vu une apparition de martyrs, se convertit soudainement à la religion chrétienne et subit le même sort. Les trois hommes furent exécutés aux alentours de Rome. Cécile parvint à racheter les corps et les ensevelit au cimetière Praetextatus, sur la Via Appia.

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  • Si l’Église commémore la présentation de Marie, quelles leçons cette fête nous enseigne-t-elle ?

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    De sur The Catholic Thing :

    La très illustre enfant d'Hannah

    Jeudi 21 novembre 2024

    Pour Catherine Ruth

    La mère de la Vierge Marie s'appelait en hébreu « Anne », mais nous la connaissons par le latin via le grec sous le nom d'« Anne ». Cette Anne et son époux Joachim, selon une ancienne tradition confirmée depuis par les papes, auraient amené leur fille Marie au temple alors qu'elle était encore une jeune fille, pour la consacrer à Dieu. La commémoration de cette « Présentation de Notre-Dame » est la fête que l'Église célèbre aujourd'hui.

    Vous n’avez probablement pas prêté la moindre attention à cette fête. Peut-être avez-vous pensé au fond de votre esprit : « Oh, Marie a été présentée au temple comme Jésus », et vous en êtes resté là. Mais bien sûr, il n’y a pas eu de présentation rituelle des premières filles. Si Marie a été « présentée » et que ce fait était si important que l’Église le commémore encore, quelle en était la raison ?

    Je ne dirai pas que le plus ancien document écrit de cette tradition, le Proto-Evangile de Jacques , soit fiable, mais il est certainement très intéressant et digne de votre attention. Selon cet « évangile apocryphe » et d’autres semblables, Anne était stérile et pendant plus de vingt ans, elle a supplié Dieu de lui donner un enfant.

    Un jour, elle se rendit au jardin pour se promener, s'assit sous un laurier et, voyant précisément un nid de moineau dans l'arbre (voir Psaume 84:3), elle pria cette lamentation poignante :

    Hélas ! Qui m'a engendré ? Et quel sein m'a produit ? . . .

    Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme les oiseaux du ciel ; car les oiseaux du ciel aussi produisent des fruits devant toi, ô Éternel !

    Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme les bêtes de la terre ; car les bêtes de la terre elles-mêmes produisent des fruits devant toi, ô Éternel !

    Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme ces eaux, car ces eaux-là sont productives devant toi, ô Éternel !

    Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme cette terre, car la terre elle-même donne ses fruits en leur saison, et elle te bénit, ô Seigneur.

    C'est un Laudato si' de la fertilité. Elle regarde chaque partie de la nature et y voit la fécondité. Pourtant, elle-même, par sa stérilité, est devenue une étrangère, une paria de cette « maison commune ». (Observez combien tout cela est différent de notre « écologisme » ! )

    Un ange lui apparaît alors et lui annonce qu’elle concevra – ce qu’Anne croit et accepte immédiatement – ​​et en réponse, elle fait écho aux paroles de son homonyme : « L’Éternel, mon Dieu, est vivant ! Si j’engendre un homme ou une femme, je l’offrirai en offrande à l’Éternel, mon Dieu ; il le servira dans les choses saintes tous les jours de sa vie. » (Voir 1 Samuel 1:11. Notez qu’en grec, les nourrissons et les jeunes enfants sont désignés par le neutre, « il ».)

    Le Proto-Evangile est typiquement assez terre à terre, mais il commente avec une belle simplicité la conception de Marie, à propos du père après son retour de la garde de ses troupeaux : « Et Joachim se reposa le premier jour dans sa maison. » Le mari se reposa dans sa maison et devint père.

    Détail de La Présentation de la Vierge Marie de Titien, 1534–1538 [Gallerie dell'Accademia, Venise]

    Après avoir accouché, Anne demande à la sage-femme : « Qu'ai-je enfanté ? » La sage-femme lui répond : « Une fille ». Sans aucun signe de déception, Anne prend l'enfant dans ses bras, la regarde et s'exclame : « Mon âme a été magnifiée aujourd'hui ! » Et, quelle que soit la valeur de ce récit, il est tout à fait plausible qu'Anne ait connu et répété plus tard le chant de son homonyme (1 Samuel 2:1-10), et que le Magnificat de Marie soit sa propre appropriation du chant de sa mère.

    La tradition raconte que Joachim et Anne ont attendu que Marie ait trois ans pour l’amener au Temple. Ils l’ont placée au bas d’un escalier de pierre abrupt qui menait au Temple ; des vierges tenant des lanternes se tenaient au sommet. L’enfant allait-elle ramper jusqu’à eux ? Bien plus, Marie a monté l’escalier rapidement et avec assurance. Elle est allée directement à « la maison de son père » (cf. Lc 2, 49).

    Au Temple, elle apprendrait à lire, à écrire, à connaître la Loi et les prophètes, et ne vivrait plus avec ses parents, qui moururent quand elle avait sept ou huit ans.

    Son fils, s’identifiant comme le Seigneur Dieu du temple, enseignera plus tard : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. » (Mt 10, 37)

    À l'âge de 12 ans (avant les règles), selon cette tradition, les prêtres exigeaient qu'elle se fiance à un homme plus âgé, veuf, choisissant parmi les candidats Joseph, réticent au début, à cause du signe d'une colombe, qui se posait sur sa verge ou peut-être même jaillissait de celle-ci.

    Ainsi en est-il de la tradition. On peut se demander : si l’Église commémore la présentation de Marie, quelles leçons cette fête nous enseigne-t-elle ?

    Il ne faut pas beaucoup d'inventivité allégorique pour comprendre que cela nous enseigne à désirer une éducation religieuse pour nos enfants. La Présentation de Marie a parfois été appelée une Illatio , une introduction, un engagement, une étape concluante. Pourquoi un père et une mère chrétiens, s'ils n'y étaient pas contraints, confieraient-ils définitivement leur enfant à des non-croyants ? Imaginez Joachim et Anne laissant Marie à la cour d'Hérode pour qu'elle l'instruise.

    De toute évidence, Anne nous enseigne aussi combien nous devons désirer ardemment avoir une descendance et donc vénérer notre pouvoir de procréation. Nous voyons chez Anne l’étrangeté de l’économie divine. Elle donne sa fille à Dieu, et pourtant, précisément par le vœu de Marie de rester vierge à jamais, Anne devient la grand-mère de toute l’humanité. Sa fille, par les mots « Voici ta mère », devient encore plus qu’Ève la « mère de tous les vivants » (Gn 3, 20).

    Et puis nous voyons la priorité de l'amour chrétien sur l'affection familiale naturelle, et de la virginité sur l'état matrimonial. Nous voyons même l'amour du mari sous un jour clair, puisque Joseph reçoit Marie du temple comme une fille à protéger et à chérir.

    Pour nous tous, c'est une célébration de Marie, la Mère du Très Bel Amour. (Sirach 24, 24)

    Présentation in situ du Titien .
  • Présentation de la Vierge Marie au Temple (21 novembre)

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    UCCELLO_Paolo_Marys_Presentation_In_The_Temple.jpg

    Paolo Uccello (XVe s.)

    Nous empruntons à Evangelizo.org l'explication de cette fête dont le fondement n'est pas dans les Ecritures mais attesté par la Tradition :

    Les parents qui aiment Dieu lui ont, de tout temps, consacré leurs enfants, avant et après leur naissance. Parmi les Juifs, existait de plus l'usage de consacrer quelques fois à Dieu les enfants en bas âge ; on les amenait au Temple, où avait lieu la cérémonie de la consécration, puis ils habitaient dans les dépendances du Temple et servaient les prêtres et les lévites dans leurs fonctions. Nous avons des exemples de cette consécration spéciale dans la personne de Samuel et de quelques autres saints personnages. Il y avait aussi des appartements pour les femmes dévouées au service divin.

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