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Au rythme de l'année liturgique - Page 77

  • La fidélité à l’Évangile implique d’aller à contre-courant de la société (pape François)

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    PAPE FRANCOIS - ANGELUS (Place Saint-Pierre - Dimanche 25 juin 2023)

    Chers frères et sœurs, bonjour, joyeux dimanche !

    Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus répète trois fois à ses disciples : "N'ayez pas peur" (Mt 10,26.28.31). Peu avant, il leur a parlé des persécutions qu'ils devront endurer à cause de l'Évangile, une réalité encore actuelle : l'Église, en effet, depuis le début, a connu, en même temps que des joies - et elle en a eu beaucoup ! -de nombreuses persécutions. Cela semble paradoxal : l'annonce du Royaume de Dieu est un message de paix et de justice, fondé sur la charité fraternelle et le pardon, et pourtant elle se heurte à l'opposition, à la violence, à la persécution. Jésus, cependant, nous dit de ne pas avoir peur : non pas parce que tout ira bien dans le monde, non, mais parce que pour le Père nous sommes précieux et que rien de ce qui est bon ne sera perdu. Il nous dit donc de ne pas nous laisser arrêter par la peur, mais de craindre autre chose, une seule chose. Quelle est la chose que Jésus nous dit de craindre ?

    Nous le découvrons à travers une image que Jésus utilise aujourd'hui : celle de la "Géhenne" (cf. v. 28). La vallée de "Geenna" était un lieu que les habitants de Jérusalem connaissaient bien : c'était la grande décharge de la ville. Jésus en parle pour dire que la vraie peur à avoir est celle de jeter sa vie. Jésus dit : "Oui, ayez peur de cela". Comme pour dire : ce n'est pas tant d'avoir peur de subir l'incompréhension et la critique, de perdre le prestige et les avantages économiques pour rester fidèle à l'Évangile, mais de gâcher son existence à courir après des choses insignifiantes, qui ne donnent pas de sens à la vie.

    Et ceci est important pour nous. Aujourd'hui encore, en effet, on peut être moqué ou discriminé si l'on ne suit pas certains modèles à la mode qui, pourtant, mettent souvent au centre des réalités de second ordre : par exemple, suivre les choses au lieu des personnes, les performances au lieu des relations. Prenons quelques exemples. Je pense aux parents, qui doivent travailler pour subvenir aux besoins de la famille, mais qui ne peuvent pas vivre uniquement de leur travail : ils ont besoin de temps pour être avec leurs enfants. Je pense aussi à un prêtre ou à une religieuse : ils doivent s'engager dans leur service, mais sans oublier de consacrer du temps à être avec Jésus, sinon ils tombent dans la mondanité spirituelle et perdent le sens de ce qu'ils sont. Et encore, je pense à un jeune, homme ou femme, qui a mille engagements et passions : école, sport, intérêts divers, téléphones portables et réseaux sociaux, mais qui a besoin de rencontrer des gens et de réaliser de grands rêves, sans perdre de temps avec des choses qui passent et ne laissent pas de traces.

    Tout cela, frères et sœurs, implique un certain renoncement face aux idoles de l'efficacité et du consumérisme, mais c'est nécessaire pour ne pas se perdre dans les choses, qui sont ensuite jetées, comme cela se faisait dans les Geennas d'autrefois. Et dans la Gehenne d'aujourd'hui, on finit souvent par : penser aux derniers, souvent traités comme des déchets et des objets indésirables. Rester fidèle à ce qui compte, cela coûte de l'argent, cela coûte d'aller à contre-courant, cela coûte de se libérer des conditionnements de la pensée commune, cela coûte d'être mis à l'écart par ceux qui "suivent la vague". Mais cela n'a pas d'importance, dit Jésus : ce qui compte, c'est de ne pas gaspiller le bien le plus précieux, la vie. Cela seul devrait nous effrayer.

    Demandons-nous alors : moi, de quoi ai-je peur ? De ne pas avoir ce que j'aime ? De ne pas atteindre les objectifs que la société impose ? Du jugement des autres ? Ou de ne pas plaire au Seigneur et de ne pas faire passer son Évangile en premier ? Marie, toujours Vierge, Mère toujours sage, aide-nous à être sages et courageux dans les choix que nous faisons.

  • Le risque du martyre

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    Du site "retraite dans la ville" (Frère Cyrille-Marie Richard) :

    Évangile selon saint Matthieu chapitre 10, versets 26-39

    Le beau témoignage

    À la fin de l’exhortation de Jésus sur la mission ; ce n’est plus d’échec ou de rejet qu’il s’agit, mais du risque du martyre. Il y a des gens qui ont le pouvoir de tuer. Il ne faut pas les craindre, dit Jésus. Comment comprendre une telle injonction ? Cela n’est acceptable que parce que Jésus l’a lui-même vécu. Parler du martyre est risqué : qui sait comment celui qui en parle réagirait s’il était confronté à cette situation extrême ? Jésus, lui qui sait déjà par quelle mort il va passer, est le seul qui ait, à ce sujet, une parole autorisée.

    Jésus ne relativise pas les difficultés. Quand il dit de ne pas craindre ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme, il ne dévalorise pas du tout le corps, comme si tout ce qui est corporel – y compris la souffrance infligée aux martyrs – n’était rien du tout ; seule l’âme serait digne de considération.

    Au contraire, s’il faut ne pas craindre cette mort du corps, c’est parce qu’elle est un élément fondamental du témoignage des chrétiens. « Nous proclamons un Messie crucifié »(1), dira saint Paul. Plus généralement, c’est toute notre personne, pas seulement l’âme, mais aussi le corps, qui a de la valeur aux yeux de Dieu. L’annonce de la Parole de Dieu se fait aussi en considération du corps humain. Si les martyrs vont jusqu’à donner leur corps, cela signifie que, pour chacun d’entre nous, la place accordée au corps dans notre discours est capitale. Ce qui blesse le corps – maladie, misère, violence… – ne peut pas être négligé et doit même être combattu pour une authentique annonce de l’Évangile.


    (1) Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens ch 1, v 23
  • La peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne (12ème dimanche du T.O.)

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    D'Anne Kurian sur zenit.org (archive juin 2020) :

    Angélus : « la peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne »

    Le sentiment que Dieu nous abandonne (Traduction intégrale)

    La peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne », a affirmé le pape François lors de l’angélus qu’il célébrait ce 21 juin 2020, place Saint-Pierre.

    Introduisant la prière mariale depuis une fenêtre du palais apostolique donnant sur la place Saint-Pierre, le pape a médité sur trois situations d’épreuve du chrétien : la tentation d’édulcorer le message de l’Évangile ; la persécution ; le sentiment que Dieu l’a abandonné.

    « Parfois, a-t-il souligné, l’on sent cette aridité spirituelle ; nous ne devons pas avoir peur. Le Père prend soin de nous, parce que notre valeur est grande à ses yeux. Ce qui importe est la franchise, c’est le courage du témoignage de foi : “reconnaître Jésus devant les hommes” et avancer en faisant du bien. »

    Voici notre traduction de sa méditation.

    Paroles du pape François

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Dans l’Évangile de ce dimanche (cf. Mt 10,26-33) résonne l’invitation que Jésus adresse à ses disciples à ne pas avoir peur, à être forts et confiants face aux défis de la vie, en les prévenant des adversités qui les attendent. Le passage d’aujourd’hui fait partie du discours missionnaire, par lequel le Maître prépare les Apôtres à leur première expérience d’annonce du Royaume de Dieu. Jésus les exhorte avec insistance à “ne pas avoir peur”. La peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne. Jésus exhorte : “N’ayez pas peur”, “n’ayez pas peur”. Et Jésus décrit trois situations concrètes qu’ils auront à affronter.

    D’abord l’hostilité de tous ceux qui voudraient réduire au silence la Parole de Dieu, en l’édulcorant ou en faisant taire ceux qui l’annoncent. Dans ce cas, Jésus encourage les Apôtres à diffuser le message de salut qu’Il leur a confié. Pour le moment, Il l’a transmis avec soin, presque en secret, dans le petit groupe des disciples. Mais ils devront le dire “dans la lumière”, c’est-à-dire ouvertement, et annoncer “sur les places” – comme le dit Jésus – c’est-à-dire publiquement, son Évangile.

    La deuxième difficulté que les missionnaires du Christ rencontreront est la menace physique contre eux, c’est-à-dire la persécution directe contre leurs personnes, jusqu’à la mort. Cette prophétie de Jésus s’est réalisée en tous temps : c’est une réalité douloureuse, mais elle atteste de la fidélité des témoins. Combien de chrétiens sont persécutés aujourd’hui encore dans le monde entier ! Ils souffrent pour l’Évangile avec amour, ce sont les martyrs de nos jours. Et nous pouvons dire avec certitude qu’ils sont plus nombreux que les martyrs des premiers temps : tant de martyrs, simplement pour le fait d’être chrétiens. A ces disciples d’hier et d’aujourd’hui qui souffrent la persécution, Jésus recommande : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme » (v. 28). Il ne faut pas se laisser inquiéter par ceux qui cherchent à éteindre la force évangélisatrice par l’arrogance et la violence. En effet, ils ne peuvent rien contre l’âme, c’est-à-dire contre la communion avec Dieu : cela, personne ne peut l’enlever aux disciples, car c’est un don de Dieu. La seule peur que le disciple doit avoir est celle de perdre ce don divin, la proximité, l’amitié avec Dieu, en renonçant à vivre selon l’Évangile et en se donnant ainsi la mort morale, qui est l’effet du péché.

    Le troisième type d’épreuve que les Apôtres auront à affronter, Jésus l’indique dans le sentiment que certains pourront expérimenter, que Dieu lui-même les a abandonnés, en restant distant et silencieux. Ici aussi il exhorte à ne pas avoir peur, car, même en traversant ces autres embûches, la vie des disciples est solidement dans les mains de Dieu, qui nous aime et qui nous protège. Ce sont comme les trois tentations : édulcorer l’Évangile, le diluer ; deuxièmement, la persécution ; et troisièmement, le sentiment que Dieu nous a laissés seuls. Jésus aussi a souffert cette épreuve au Jardin des oliviers et sur la croix : “Père, pourquoi m’as-tu abandonné ?”, dit Jésus. Parfois l’on sent cette aridité spirituelle ; nous ne devons pas avoir peur. Le Père prend soin de nous, parce que notre valeur est grande à ses yeux. Ce qui importe est la franchise, c’est le courage du témoignage de foi : “reconnaître Jésus devant les hommes” et avancer en faisant du bien.

    Que la Très Sainte Vierge Marie, modèle de confiance et d’abandon à Dieu à l’heure de l’adversité et du danger, nous aide à ne jamais céder au découragement, mais à toujours nous confier à Lui et à sa grâce, plus puissante que le mal.

  • L'hymne célèbre « Ut queant laxis » pour la fête de saint Jean Baptiste (24 juin)

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    Cette hymne célèbre a été composée par Guido d’Arezzo (entre Sienne et Florence) au XIe siècle. Remarquable pédagogue, ce moine musicien est à l'origine du système de notation musicale encore en vigueur. Ce système a révolutionné l'apprentissage de la musique car il a dispensé les artistes d'apprendre par coeur, à l'oreille, les morceaux de musique et de chant. Il a facilité la transcription des notes et leur lecture.

    Les premières notations musicales à base de portées et de notes sont apparues au VIIIe siècle à Metz et à Saint-Gall (aujourd'hui en Suisse) à l'initiative des chanoines en charge du chant liturgique (ainsi appelle-t-on le chant qui accompagne les cérémonies religieuses).

    Les musiciens ont d'abord utilisé des signes musicaux ou neumes en « campo aperto »sans ligne. Ensuite, pour aider les copistes à conserver les proportions verticales, on a introduit une, puis deux puis trois lignes.

    Une main musicale

    téléchargement (15).jpgGuido d'Arezzo a ajouté une quatrième ligne à la portée et, ce faisant, il a introduit un moyen mnémotechnique, la « main guidonienne », pour représenter les notes : dans ce système d'écriture, en effet, tous les degrés de l'échelle musicale peuvent être assimilables aux jointures et aux phalanges des cinq doigts de la main gauche ouverte.

    Guido d'Arezzo a aussi ajouté au début de chaque ligne une lettre clef qui indique la valeur d'intonation de la série considérée et qu'il a appelé gamma, d'où le nom de« gamme » aujourd'hui donné à son système de notation musicale.

    Les notes étaient auparavant désignées par les premières lettres de l'alphabet. Pour désigner les notes qui prennent place sur les quatre lignes de sa portée, Guido d'Arezzo s'est servi des premières syllabes d'une hymne à Saint-Jean-Baptiste (la dernière note, SI, est une contraction des deux initiales de Sancte Johannes) :

    « UT queant laxis / Pour que puissent
    « REsonare fibris / résonner des cordes
    « MIra gestorum / détendues de nos lèvres
    « FAmili tuorum, / les merveilles de tes actions,
    « SOLve polluti / ôte le péché,
    « LAbii reatum, / de ton impur serviteur,
    « Sancte Iohannes. / ô Saint Jean.

    Les écoliers italiens du temps de Guido connaissaient bien cette hymne, en effet, et la chantaient avec une mélodie qui montait de degré en degré. C'était pratique pour apprendre les hauteurs relatives de chaque degré de la gamme. Le si fut ajouté par Anselme de Flandres à la fin du XVIe siècle et le ut, jugé trop dur à l'oreille, transformé en do par Bononcini en 1673. Quant au mot solfège, il vient tout simplement des notes sol-fa.

    La portée de Guido, étendue à cinq lignes, s'est généralisée très vite à l'ensemble du monde musical mais, à la différence des Latins, les Anglais et les Allemands sont restés fidèles aux lettres de l'alphabet pour désigner les notes. En anglais, do ré mi fa sol la si devient : C D E F G A B.

    Ref. Guido d'Arezzo nous lègue sa notation musicale

    JPSC

  • Dire aux hommes combien Dieu les aime (homélie pour le onzième dimanche du T.O.)

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    Jésus voit les gens désolés et abattus comme des brebis sans berger. Pourtant c’étaient des juifs, des gens qui connaissaient cette parole du Seigneur : vous serez mon domaine particulier… Je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle… Mais il n’y avait plus personne pour rendre cette parole de Dieu actuelle. Tout ce qu’ils vivaient leur faisait penser qu’ils étaient abandonnés de Dieu. Dieu les aimait tant et ils ne le savaient pas.

    Quand je suis arrivé dans ces paroisses, j’avais au cœur cette conviction : il faut faire sentir aux gens d’ici combien leur Père du ciel les aime. Et nous avons essayé de faire cela, en rendant la catéchèse attrayante, en centrant le cœur des enfants et des parents sur le cœur de Dieu. Nous avons essayé de le faire en préparant le mieux possible les fiancés au mariage, en accompagnant les personnes en deuil, en animant une bonne équipe de visiteurs de malades et de personnes âgées, et une bonne Conférence de Saint-Vincent de Paul qui visite les personnes dans le besoin. Mais ce n’est pas assez. L’amour de Dieu n’est pas encore assez connu. Nous nous sentons comme au temps de Jésus, des ouvriers peu nombreux devant la moisson abondante. Et Jésus a dit : « priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ». Alors nous allons faire deux choses aujourd’hui : puisque c’est l’amour de Dieu qu’il nous faut faire connaître, nous allons demander de pouvoir mieux le connaître, le sentir, y croire. Et puis nous allons dire au Seigneur : me voici, envoie-moi comme un ouvrier de ta moisson, même sans quitter mon travail, ma famille, mon quartier, même en continuant de vivre ici, avec ma femme, mon mari, mes enfants, mes petits-enfants, mes voisins… Mais fais de moi un ouvrier de ta moisson, un témoin de ton amour, quelqu’un qui donne envie de chercher l’amour de Dieu.

    Commençons par la première chose : mieux connaître l’amour de Dieu. Car Dieu a un cœur qui bat pour nous. Il n’est pas une force vague, une énergie, il a un cœur — ce qu’on dit souvent en disant qu’il est une personne, mais bien sûr cela ne veut pas dire qu’il a deux bras et deux jambes ! La bonne nouvelle que les apôtres doivent annoncer c’est que « le royaume des Cieux est tout proche », c’est que Dieu a fait le chemin vers nous, c’est que nous sommes aimés, c’est-à-dire regardés, considérés, désirés, attendus... Le regard de Dieu se pose sur nous.

    Saint Paul dit qu’il y a un lieu spécial où nous découvrons l’amour de Dieu : « la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs. » Quand je contemple la croix je découvre l’amour du Christ pour moi, et je découvre ma valeur : tu as fait ça pour moi !

    La croix fait peur à certains, au point qu’ils n’en mettent plus dans leur maison. Nous aimerions que Jésus n’ait pas dû mourir pour nous. Mais il est mort parce que nous étions indifférents, que nous voulions n’en faire qu’à notre tête… Il est mort à cause de tout le mal qu’il y a dans le monde, et nous y avons notre part. La croix nous aide à ne pas minimiser notre responsabilité. Et elle nous aide aussi à ne pas être écrasés par ce que nous aurions fait de mal. Elle nous aide à ne pas croire que nous ne sommes pas dignes de cet amour. Sur la croix, le Christ nous dit : regarde, je t’aime malgré tout… mon amour est plus fort que tout le mal. À nous de goûter cet amour, de nous laisser aimer par le Christ. Quant à l’étape 2, nous la vivrons plus tard dans la messe.

    Par écrit je voudrais également ajouter ceci, à partir de l’expression de saint Paul, « être sauvés par Lui de la colère de Dieu ». Cela sonne bizarre dans une culture où on dit à Dieu : laisse-nous vivre tranquillement notre vie comme nous l’entendons… Nous ne te demandons rien… Ne nous demande rien non plus… Or c’est justement cette situation d’indifférence qui nous met dans la colère de Dieu, c’est-à-dire le vide qu’il crée en se retirant devant les imprécations de notre liberté égarée. Car ses prétentions reviennent à scier la branche sur laquelle on est assis, ne pas reconnaître que toutes nos facultés ont un but bien plus élevé que de nous permettre d’être astucieux pour nous procurer les plaisirs de la vie… Avoir une vie si dépourvue de sens, voilà la colère de Dieu. La colère de Dieu, ce n’est pas Dieu qui pique une crise parce qu’on ne l’écoute pas. La colère de Dieu, c’est le vide éprouvant lorsque nous nous sommes retirés de lui et que nous avons l’impression qu’il se retire. Dieu n’est jamais en péril, et lorsque nous sommes ses ennemis, lorsque nous le méprisons, c’est nous-mêmes que nous combattons, c’est nous-mêmes que nous méprisons.

    Être sauvés de la colère, c’est découvrir que Dieu a fait tout notre chemin du retour vers lui. Nous ne sommes pas perdus en nous demandant : comment nous assurer un avenir dans ce monde inquiétant ? Nous sommes sauvés. Notre avenir, c’est de l’aimer et de nous laisser porter comme sur les ailes d’un aigle.

  • La solennité du Sacré-Coeur de Jésus

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    De l'Evangile au Quotidien :

    Solennité du Sacré-Cœur de Jésus

    Le Christ révèle à sainte Marguerite-Marie Alacoque, le 27 décembre 1673, que « Mon divin Cœur est si passionné d'amour pour les hommes, et pour toi en particulier que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu'il les répande par ton moyen, et qu'il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre... »

    En juin 1675, Il s'adresse à elle en ces termes : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'il n'a rien épargné, jusqu'à s'épuiser et se consommer, pour leur témoigner son amour. 

    Je te demande que le premier vendredi d'après l'octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en communiant ce jour là, et en lui faisant réparation d'honneur par une amende honorable, pour réparer les indignités qu'il a reçues pendant le temps qu'il a été exposé sur les autels.

    Je te promets aussi que mon Cœur se dilatera, pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur, et qui procureront qu'il lui soit rendu... 

    Fais savoir au fils ainé de mon Sacré-Cœur (le roi Louis XIV) que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte enfance, de même il obtiendra sa naissance de gloire éternelle par sa consécration à mon Cœur adorable. Mon Cœur veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé dans ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis et de tous ceux de la sainte Église.

    Mon Père veut se servir du roi pour l'exécution de son dessein, qui est la construction d'un édifice public où serait placé le tableau de mon Cœur pour y recevoir les hommages de toute la France ».

    Il faudra attendre 1870 : la guerre éclate entre la France et l'Allemagne ; la défaite militaire française ne tarde pas, suivie de l'occupation d'une partie du pays par les troupes allemandes. Alexandre Legentil, député sous Louis-Philippe, et son beau-frère, Hubert Rohault de Fleury, font vœu de construire une église consacrée au Cœur du Christ, en réparation et pénitence pour les fautes commises par les Français : « Pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l'infinie miséricorde du Sacré-Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ le pardon de nos fautes, ainsi que les secours extraordinaires qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France, nous promettons de contribuer à l'érection, à Paris, d'un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus. » Pendant la première guerre mondiale, en réponse à la demande adressée par sainte Marguerite Marie, en 1675, plus de douze millions de drapeaux et fanions français ornés du Sacré Cœur de Jésus furent portés par les soldats, les régiments, etc. En 1917, la République a interdit la consécration individuelle des soldats au Sacré Cœur et le port du Sacré Cœur. Dans une lettre aux pèlerins de Paray, en 1999, saint Jean Paul II « invite tous les fidèles à poursuivre avec piété leur dévotion au culte du Sacré-Cœur de Jésus, en l'adaptant à notre temps, pour qu'ils ne cessent d'accueillir ses insondables richesses, qu'ils y répondent avec joie en aimant Dieu et leurs frères, trouvant ainsi la paix, entrant dans une démarche de réconciliation et affermissant leur espérance de vivre un jour en plénitude auprès de Dieu, dans la compagnie de tous les saints. »

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  • Prière au Sacré-Coeur de Jésus

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    Prière au Sacré-Coeur de Jésus

    Mettez-moi, ô mon doux Sauveur,
    dans Votre sacré côté et dans Votre Coeur adorable,
    qui est une fournaise ardente du pur amour, 
    et me voilà en assurance.
    J'espère que vous m'y introduirez
    ô mon Jésus et mon souverain bien,
    puisque je vous aime,
    non pour les récompenses que vous promettez
    à ceux qui vous aiment,
    mais purement pour l'amour de vous-même.
    Je vous aime par-dessus toutes choses aimables,
    par-dessus toutes les bontés, par dessus toutes les beautés,
    par-dessus tous les plaisirs, et enfin par-dessus moi-même
    et tout ce qui est hors de vous,
    protestant en présence du ciel et de la terre 
    que je veux vivre et mourir en votre saint amour pur et simple,
    et que, quand pour vous aimer de la sorte je devrais être persécutée,
    tourmentée, ou endurer la mort,
    j'en serais très contente et dirais toujours avec Saint Paul :
    il n'y a aucune créature qui me puisse séparer de la charité
    du Sacré-Coeur de Jésus-Christ 
    que j'aime et veux aimer éternellement.

    Sainte Marguerite Marie Alacoque

  • Solennité du Corps du Christ : "Je T'adore, ô Dieu caché"

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    Divinité de Jésus-Christ, en ce pain caché,
    devant toi je me prosterne, tout mon être t'adore.
    O divinité de Jésus-Christ, divinité du Père et de l'Esprit
    que nul en ce corps ne peut voir sans mourir et ressusciter,
    je t'adore et m'abîme en toi.
    La vue, le goût, le toucher, Ici n'ont plus sens,
    mais ma foi est entière, attentive à ta Parole : 
    je crois au Fils de Dieu, la vérité par excellence.
    Je ne vois pas tes plaies, Thomas les voyait !
    Mais je reconnais mon seul vrai Dieu en sa parfaite offrande.
    Augmente ma foi !
    Avive mon espérance !
    Comble mon coeur de ton amour !
    Sur la croix Dieu se cache, en l'Eucharistie l'homme aussi !
    Je crois et confesse l'Un et l'Autre en ta Personne unis.
    Mienne soit la prière du larron repentant qui parfaitement t'innocente.
    Toi qui fais toujours nouvelle,
    toi qui fais toujours actuelle la Passion de Jésus-Christ,
    sa mort et sa résurrection,
    O Eucharistie !
    Vivant mémorial de ton offrande,
    Pain de vie qui donnes la Vie aux hommes,
    donne-moi, je t'en prie, que de toi je vive !
    Qu'en toi seulement mon espérance, et tout mon amour !
    Qu'en éternité, en douceur et suavité, j'ai goût de toi !
    que maintenant,que désormais, 
    qu'en éternité, ma vie soit vivante ,
    toute pleine de toi! 
    fais,je t'en prie!
    apaise ma soif!
    qu'enfin je voie
    sans aucun voile
    et sois comblé
    en éternité!
     
    Amen.                                                  

    Saint Thomas d'Aquin, Adoro Te

  • Un sacrement qui ne s’approche qu’avec le cœur (homélie pour la fête du Corps et du Sang du Christ)

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    11 juin 2023

    Deux choses me frappent spécialement dans les lectures d’aujourd’hui. La manne, qui annonce l’eucharistie, est donnée au peuple dans un contexte où Dieu lui dit qu’il veut savoir ce qu’il a dans le cœur (Dt 8,2). Et Jésus annonce que le pain qu’il donnera, c’est sa chair, donnée pour la vie du monde (Jn 6,51). Dieu, qui est amour, s’intéresse à notre cœur. C’est par là qu’il peut nous rencontrer et qu’il peut nous combler. L’homme qui a le cœur ailleurs ne peut jamais comprendre le salut ; il reste étranger aux dons de Dieu, il n’en comprend que la dimension matérielle. Pour lui, les miracles devraient être des prodiges extérieurs, et il en conclut qu’ils n’existent pas ou qu’ils sont fort rares. Il n’en va pas de même pour l’homme intérieur, qui s’avance vers le Seigneur le cœur ouvert et plein de désir. Chez lui, Dieu a trouvé la porte d’entrée pour y déposer sa paix et sa joie.

    Parmi les dons de la grâce, il y a ce sacrement de l’eucharistie, le pain devenu vraimentréellement et substantiellement le corps du Christ, et le vin devenu le sang du Christ. Ce sacrement se goûte par le cœur plus encore que par l’intelligence. On en a discuté depuis la fondation de l’Église ; de grands théologiens en ont dit des choses admirables, tandis que d’autres n’ont réussi qu’à le minimiser. Je n’en dirai rien aujourd’hui, car je voudrais méditer sur ceci : c’est un sacrement à aimer plus encore qu’un sacrement à comprendre. On s’approche bien de lui en faisant grandir en nous le désir d’une union d’amour avec le Seigneur Jésus, au point que se réalise ce qu’il annonçait dans l’Évangile : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jn 6,56)

    Voilà pourquoi l’Église demande de recevoir ce sacrement en état de grâce, afin que notre amour soit pur. Que ce ne soit pas avec un amour négligent que nous allions communier, un amour pour qui tout est toujours bon, car il n’estime pas vraiment l’être aimé, ou en tout cas moins que lui-même. Que ce ne soit pas non plus un amour hypocrite, qui se croit dans l’amour du Seigneur alors que le cœur est mobilisé par des choses qui lui sont contraires. Oui, vraiment, ce sacrement s’approche avec un cœur sincère, à la fois désolé du mal commis — c’est pourquoi on se confesse de tout péché mortel avant la communion —, conscient de la tiédeur de son amour — c’est pourquoi on demande si souvent dans la messe « prends pitié de nous » —, et désireux d’aimer toujours plus — c’est pourquoi il est bon de faire une longue action de grâce, une prière de reconnaissance après la communion, et de profiter fréquemment d’un temps d’adoration eucharistique ou de prière silencieuse devant le tabernacle ou même à la porte d’une église fermée.

    Enfin, ce sacrement réalise chaque fois pour le monde l’œuvre du salut. Dans chaque messe, l’univers entier est réconcilié avec son Créateur. Dans chaque messe, tous les cœurs sont offerts à Dieu par le don du Christ, et le Père peut y faire pénétrer son amour. Pour les uns, un amour qui purifie ; pour les autres, un amour qui comble au-delà de toute mesure ; et prions qu’il ne soit pour personne un amour qu’ils refuseraient en n’ayant plus que l’enfer comme lieu. Dans chaque messe, nous offrons le sacrifice du Christ pour le salut du monde, pour que le monde vive de la vie de Dieu. Venons-y avec toutes les détresses humaines que nous connaissons et auxquelles nous osons nous ouvrir sans les fuir parce que nous savons qu’il y a un Sauveur. Le sacrement de l’amour embrasse le monde entier et nous voulons y participer de tout notre cœur.

  • Liège : clôture solennelle de la Fête-Dieu par l’évêque de Liège le samedi 10 juin à 18h00 en l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) :

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    Le samedi 10 juin 2023 à 18h00, Mgr Jean-Pierre Delville, célébrera en l'église du Saint-Sacrement une messe grégorienne solennelle pour clôturer la semaine de festivités liée à la Fête-Dieu.

    Cette année, la messe sera interprété par la Schola Gregoriana de l'Université de Varsovie et par l'Ensemble polyphonique liégeois "Praeludium".

    Dès 16h30 aussi, une audition concertante de chants médiévaux interprétés par les choristes de la Schola de l’Université Cardinal Wyszynski (dir. Michal Slawecki) sera offerte au public (entrée libre).

    Toutes les informations via ce lien : https://miniurl.be/r-4kwu

  • En marge de la Fête-Dieu : présence réelle et transsubstantiation

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    Du site "Salve Regina" (Fraternité Saint-Pierre) (auteur : Mgr Valentin Zuizaretta) :

    La présence réelle et la transsubstantiation

    1. 1 De la sainte Eucharistie
  • Boniface, apôtre des Germains (5 juin)

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    St_Boniface_-_Baptising-Martyrdom_-_Sacramentary_of_Fulda_-_11Century.jpgLors de l'audience du mercredi 11 mars 2009, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à une évocation de l'apôtre des Germains : 

    Saint Boniface nous encourage à accueillir la Parole de Dieu

    Chers frères et sœurs,

    Nous nous arrêtons aujourd'hui sur un grand missionnaire du viii siècle, qui a diffusé le catéchisme en Europe centrale, et dans ma patrie également:  saint Boniface, passé à l'histoire comme l'"apôtre des Germains". Nous possédons beaucoup d'informations sur sa vie grâce à la diligence de ses biographes:  il naquit dans une famille anglosaxonne dans le Wessex autour de 675 et fut baptisé avec le nom de Winfrid. Il entra très jeune au monastère, attiré par l'idéal monastique. Possédant de remarquables capacités intellectuelles, il semblait destiné à une carrière tranquille et brillante d'érudit:  il devint enseignant de grammaire latine, écrivit plusieurs traités, composa plusieurs poésies en latin. Ordonné prêtre à l'âge de trente ans environ, il se sentit appelé par l'apostolat auprès des païens du continent. La Grande-Bretagne, sa terre, évangélisée à peine cent ans plus tôt par les Bénédictins guidés par saint Augustin, faisait preuve d'une foi si solide et d'une charité si ardente qu'elle envoya des missionnaires en Europe centrale pour y annoncer l'Evangile. En 716, Winfrid, avec quelques compagnons, se rendit en Frise (aujourd'hui la Hollande), mais il buta sur l'opposition du chef local et la tentative d'évangélisation échoua. Rentré dans sa patrie, il ne perdit pas courage, et deux ans plus tard, il se rendit à Rome pour s'entretenir avec le Pape Grégoire ii et en recevoir des directives. Le Pape, selon le récit d'un biographe, l'accueillit "avec le visage souriant et le regard empli de douceur", et dans les jours qui suivirent, il tint avec lui "des conversations importantes" (Willibald, Vita S. Bonifatii, éd. Levison, pp. 13-14) et enfin, après lui avoir imposé le nouveau nom de Boniface, il lui confia avec des lettres officielles la mission de prêcher l'Evangile parmi les peuples de Germanie.

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