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Débats - Page 230

  • USA : les gouverneurs de l'Arizona et de l'Idaho signent des projets de loi en faveur des enfants à naître

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    Synthèse de presse de gènéthique.org :

    Arizona et Idaho : aux USA, deux gouverneurs signent des projets de loi en faveur de la vie à naître

    28 avril 2021

    En Arizona, le gouverneur Doug Ducey a signé mardi le projet de loi voté la semaine dernière (cf. L’Arizona vote l’interdiction des IVG pour trisomie 21), qui interdit tout avortement motivé par un diagnostic fœtal d’anomalie génétique, comme la trisomie 21.

    Quelques minutes après la signature, Cathi Herrod, présidente du groupe social conservateur Center for Arizona Policy, a publié un communiqué de presse intitulé « la vie gagne » « aujourd’hui, les Arizoniens gagnent. Les enfants de l’Arizona dont le handicap a été diagnostiqué avant la naissance ne feront plus l’objet de discrimination, (…). Les contribuables de l’Arizona ne seront pas forcés de soutenir les avortements dans les collèges et universités publics, et les lois de l’Arizona seront interprétées de manière à valoriser toute vie humaine ».

    Le texte prévoit également de donner aux fœtus les mêmes droits de personnes qu’aux enfants, d’interdire l’envoi de pilules abortives par la poste, de permettre aux pères et aux grands-parents maternels de porter plainte après un avortement pour anomalie génétique et d’interdire le financement public des organismes d’avortements. La mesure exige aussi « que les restes de fœtus soient enterrés ou incinérés », et « interdit aux universités d’État de fournir des soins liés à l’avortement ».

    En Idaho, le gouverneur Brad Little a signé mardi un projet de loi interdisant tout avortement dès que le cœur du fœtus peut être entendu, soit vers six semaines environ. Ce projet de loi a la particularité d’inclure une « clause de déclenchement ». En effet, d’autres états américains ont déjà voté des lois similaires, qui sont actuellement en cours de contestation devant les tribunaux. Avec la clause de déclenchement, le projet de loi n’entrera pas en vigueur à moins qu’ « une cour d’appel fédérale, quelque part dans le pays, ne confirme une législation similaire d’un autre État ». La mesure prévoit une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans, ainsi que la possibilité, pour la femme qui a subi l’avortement, de « poursuivre le prestataire ».

    « L’Idaho est un État qui accorde de l’importance à la vie la plus innocente de toutes – la vie des bébés, explique le gouverneur dans un communiqué. Nous ne devrions jamais relâcher nos efforts pour protéger la vie des enfants à naître. Des centaines et des centaines de bébés perdent la vie chaque année en Idaho à cause de l’avortement, une tragédie absolue. Je remercie les législateurs de l’Idaho de continuer à protéger des vies en adoptant cette importante législation, et je suis fier de signer le projet de loi aujourd’hui ».

    Les personnes qui soutiennent cette loi « aimeraient voir celle-ci jouer un rôle dans l’annulation de Roe v. Wade », la décision de la Cour suprême de 1973 légalisant l’avortement dans tout le pays, car « un renversement de Roe signifierait que la politique d’avortement reviendrait aux États ».

    Selon le Ministère de la Santé et des Affaires sociales, il y a eu 1.513 IVG en Idaho en 2019, dont 1 049 avant la dixième semaine.

    Sources : Washington Times, Bob Christie (27/04/2021) ; Washington Times, Keith Ridler (27/04/2021)

  • Le Vatican a investi dans des sociétés pharmaceutiques produisant des pilules abortives

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    De nu.nl :

    La gestion financière du Vatican a investi dans un fabricant de pilules abortives pendant des années.

    28 avril 2021

    Le Vatican investit depuis des années dans la société pharmaceutique suisse Novartis, la société mère de Sandoz qui produit notamment la pilule du lendemain et la pilule abortive. Cet investissement est un exemple de ce qui n'allait pas dans la gestion financière du Vatican à l'époque, selon l'ancien contrôleur financier supérieur Libero Milone.

    Outre les actions de Novartis, le Vatican aurait également détenu des actions de Roche, une société pharmaceutique également suisse. Selon Milone, le montant total concerné serait d'environ 20 millions d'euros.

    Ces investissements frappants ont été révélés dans l'émission Report de la chaîne publique italienne RAI 3. Milone, qui était l'auditeur général du Vatican de 2015 à 2017, a déclaré dans l'émission que cela montre comment les investissements ne tenaient pratiquement pas compte des enseignements sociaux de l'Église catholique. Par exemple, les journalistes ont rappelé qu'à l'époque, le Vatican encourageait en fait les pharmaciens à ne pas vendre la pilule abortive.

    Le rapport affirme également avoir la preuve que les conseillers de l'organe consultatif financier du Vatican qui préconisaient la transparence et la rectitude étaient souvent boycottés, voire sabotés. Le pape François se serait lui aussi heurté à une résistance farouche dans l'enceinte de la Cité du Vatican lorsqu'il a voulu faire passer les réformes financières entamées par son prédécesseur.

  • Covid 19 et déconfinement: Plus nombreux pour les messes… à quelles conditions ?

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    Déserte B9723239333Z.1_20200417140155_000+G0TFST7VI.2-0.jpgLu sur le site web « cathobel », organe des diocèses francophones de Belgique :

    « Le Codeco du vendredi 23 avril 2021 n’a pas annoncé d’assouplissements pour les cultes. La norme reste de quinze personnes par église et de cinquante pour les enterrements.

    La possibilité de célébrer en extérieur avec cinquante personnes dès le 8 mai reste conditionnée: 70% des plus de 65 ans doivent être vaccinés et seuls 500 lits peuvent être occupés en soins intensifs (888 ce lundi 26 avril). Lors du prochain comité de concertation, on saura si les cultes sont assimilés à la culture. Ils pourraient alors bénéficier des mesures du plan intérieur avec 200 personnes à l’intérieur et à l’extérieur (maximum) en tenant compte des 10 m² par personne, non comptés les moins de 12 ans. Mais cette option reste pour l’heure très hypothétique« Impossible de prévoir actuellement des chiffres, indique Tommys Scholtes, sj, porte-parole de la Conférence épiscopale, or, c’est de ces chiffres que dépendront les assouplissements évoqués ».

    Vendredi, les évêques ont rencontré des représentants des gouvernements wallon, bruxellois et fédéral. Ils ont réitéré leur demande du mois de janvier d’autoriser dans les églises un fidèle par 10m2. Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, confirme:  «  l’élargissement à 200 personnes figure parmi les projets, mais à ce stade, il n’y a rien de décidé ».

    Un nouveau Comité de concertation aura lieu le 11 mai pour évoquer le plan plein air, le plan intérieur et aborder les perspectives pour l’été. »

    Ref. Plus nombreux pour les messes… à quelles conditions ?

    Pourquoi devrait-il être « très hypothétique » -selon l’expression de « cathobel »-  que les normes du plan intérieur relatif au culte puissent, en toute logique, suivre celles de la culture?  Serait-ce que, comme à la servante du malade imaginaire de Molière, il plait à l’Eglise d’être battue ?

    adde: 

    Ce jeudi 29 avril les évêques corrigent le tir: ils précisent, dans un communiqué que publie leur organe de presse précité, être « convaincus qu’on peut faire davantage à l’intérieur » (des lieux de culte). Ils demandent par conséquent au Gouvernement fédéral, et en accord avec tous les cultes reconnus, de « rétablir la norme relative dans les lieux de culte. Elle permettrait à une centaine de croyants de participer aux célébrations dans la plupart des églises. « Cette norme relative », ajoutent-ils, est en effet « moins restrictive pour le vécu de la foi » et permet « une protection optimale de la santé publique ». Rendez-vous le 11 mai ?

    JPSC

  • La communauté Saint-Martin au Mont-Saint-Michel ... et quand chez nous ?

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    La Communauté Saint-Martin invitée au Mont-Saint-Michel... Et chez nous, qu'attendent nos évêques pour inviter cette jeune et dynamique communauté dans les diocèses de Belgique où le besoin d'une relève forte et déterminée se fait sentir ?

    Du site du journal La Croix (Youna Rivallain) :

    Un prêtre de la communauté Saint-Martin nommé recteur du sanctuaire du Mont-Saint-Michel

    Les faits 

    Le diocèse de Coutances, dont dépend le Mont-Saint-Michel, a annoncé la nomination de Don Maurice Franc, prêtre de la communauté Saint-Martin comme recteur du sanctuaire à compter du 1er septembre. Il devra étudier pendant un an les modalités d’implantation de la communauté sur le Mont et dans ses alentours.

     

    La communauté Saint-Martin au Mont-Saint-Michel ? C’est une piste envisagée par Mgr Laurent Le Boulc’h, évêque de Coutances et d’Avranches dont dépend le sanctuaire. En effet, à compter du 1er septembre 2021, Don Maurice Franc, prêtre de la communauté Saint-Martin et curé depuis neuf ans de la paroisse Notre-Dame du Rocher à Biarritz, sera nommé recteur du sanctuaire du Mont-Saint-Michel.

    Pendant un an, il devra « étudier les modalités d’implantation de la communauté Saint-Martin sur le sanctuaire et ses environs pour septembre 2022, » précise le site du diocèse.

    « Comme beaucoup d’autres diocèses en France, nous sommes confrontés au manque de prêtres diocésains. De son côté, la communauté Saint-Martin permet de fournir des prêtres pour les diocèses, » rappelle Bénédicte Palluat de Besset, responsable de la communication du diocèse.

    Une « mission exploratoire »

    L’évêque de Coutances a donc fait appel à cette communauté en forte croissance qui, en 2020, représentait un dixième des ordinations en France. « Il s’agit d’une mission exploratoire, explique Don Paul Préaux, modérateur général de la communauté Saint-Martin. Parce que ce projet autour du Mont-Saint-Michel est important, nous avons décidé d’un commun accord avec le diocèse, dans une démarche synodale, de venir un an pour réfléchir au périmètre et responsabilités pastorales liées à cette mission. » La communauté est déjà présente dans plusieurs sanctuaires, notamment à Montligeon (Orne), Lourdes (Hautes-Pyrénées) et L’Épine (Marne).

    Si le Mont-Saint-Michel peut être une vitrine pour la communauté, « cela ne se fera pas à n’importe quel prix, » annonce Don Maurice Franc, pour qui cette année s’annonce comme « un vrai défi et un projet fabuleux. » Un défi pour la communauté, mais également pour lui, qui a encore peu d’expérience des sanctuaires, si ce n’est quelques années à la grotte de Sainte Marie-Madeleine à la Sainte Baume (Var).

    Le travail du futur recteur doit permettre au diocèse et à la communauté de se prononcer sur une éventuelle implantation de la communauté au cœur et autour du sanctuaire. « D’ici février, nous allons devoir présenter un vrai projet cohérent à partir des éléments donnés par le diocèse, réfléchir à la pertinence de la communauté dans ce projet ainsi qu’à ma présence au Mont, si je suis d’accord pour y rester, » explique Don Maurice Franc.

    Le prêtre se prépare déjà à passer quelques semaines au Mont-Saint-Michel pendant l’été, période de forte affluence sur le promontoire rocheux, pour y observer les possibilités et les contraintes.

    Différentes sensibilités ecclésiales

    Depuis la mort du recteur le père André Fournier en février 2020, le sanctuaire du Mont-Saint-Michel était sous l’égide du père Henri Gesmier. Ce prêtre de la mission de France était présent au Mont depuis longtemps. Egalement prêtre exorciste et ancien éducateur à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), il serait appelé à quitter les lieux. « Il a une vraie présence au cœur du sanctuaire, c’est un véritable pasteur, dans l’écoute, qui sait parler du Christ quand il le faut », explique Don Maurice Franc, assurant qu’il n’est aisé de lui succéder.

    Si la communauté Saint-Martin rejoint le Mont, elle cohabitera avec les Fraternités monastiques de Jérusalem, en charge de l’abbaye, et avec la Fondation du Mont-Saint-Michel au prieuré d’Ardevon. Un large éventail de sensibilités ecclésiales.

    « Le Mont-Saint-Michel brasse et attire une population hétérogène en quête de sens, note Bénédicte Palluat de Besset. Nous pensons que ces différents charismes pourront être complémentaires et apporter leurs points de vue en bonne intelligence. »

    Un pari pour le futur recteur : « Le nombre d’intervenants autour de ce projet pourrait être un obstacle, mais je pense que si nous avons été rassemblés au Mont, c’est pour faire quelque chose de bien. »

  • L'Amérique des Blancs sur le banc des accusés

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    De Ran Halévi sur le site du Figaro (via ce blog) :

    Ran Halévi: «Scènes du règne de la vertu au New York Times»

    CHRONIQUE –Un journaliste réputé du New York Times a dû démissionner pour avoir prononcé un mot insultant dans un contexte où ses intentions honorables étaient incontestables. L’épisode illustre l’engrenage révolutionnaire qui caractérise la gauche américaine «woke», argumente l’historien.

    26 avril 2021


    Ran Halévi est directeur de recherche au CNRS et Professeur au Centre de recherches politiques Raymond Aron.


    -À Minneapolis, l’autre jour, justice a été rendue dans le strict respect du droit. Le policier qui avait provoqué la mort de George Floyd a pu s’expliquer sur son acte, avéré par des images insoutenables et des témoignages accablants. Après dix heures de délibération, les jurés l’ont déclaré coupable de meurtre, homicide involontaire et violence ayant entraîné la mort.

    Mais son procès ne se déroulait pas dans la seule enceinte de la cour. Il était instruit depuis des mois devant le tribunal de l’opinion, qui n’a cure des rigueurs légales et entend exercer sa juridiction sur ce que bon lui semble. Ici, le grand coupable, derrière le meurtrier, était un «racisme systémique», figure indéfinissable dont les dénonciateurs dessinaient librement les contours et l’ampleur.

    Joe Biden lui-même n’hésitait pas à attribuer au «système» — dont il est le pilier depuis un demi-siècle — la cause indirecte du meurtre. À la veille du verdict, oubliant la séparation des pouvoirs, il a dit prier pour que le jury «prenne la décision qu’il faut», ce qui lui a valu une semonce du président de la cour. Telle représentante de Californie au Congrès prévenait que, si le verdict n’allait pas dans le sens voulu, il faudrait «combattre pour la justice» dans la rue. Il y a peu, un M. Trump qui avait incité ses partisans à «combattre» dans la rue devait le payer d’un procès en destitution

    Une fois le jugement prononcé, au soulagement général, c’est Karen Attiah, éditrice des opinions internationales au Washington Post, qui livrait le fin mot de l’affaire: à Minneapolis, c’est l’Amérique des Blancs qui se trouvait sur le banc des accusés, «pour le violent assujettissement du peuple noir, ce crime originel dont elle omet de répondre depuis 400 ans». Le charme d’une telle assertion, c’est qu’elle n’est ni démontrable, ni mesurable et encore moins susceptible de discussion. Cette criminalisation rétrospective monocausale abolit des pans entiers de l’histoire de la liberté en Amérique, sans laquelle l’émancipation des Noirs — avec le concours des millions et des millions de Blancs — serait impossible.

    À LIRE AUSSI :Philippe d’Iribarne: «La folie “woke” et décoloniale, fille de l’utopie de l’égalité parfaite propre à l’Occident»

    Quand politiques et journalistes se mettent à confondre l’autorité des lois et le pouvoir des émotions ils entrent dans un engrenage dont on ne peut plus sortir. Voyez le New York Times, qui n’hésite pas à sacrifier les siens comme des trophées aux zélateurs de la rectitude politique. L’an dernier, c’était James Bennet, directeur des pages opinion, coupable d’avoir publié la tribune d’un sénateur républicain qui recommandait de déployer l’armée pour endiguer les violences déchaînées par la mort de George Floyd. Tollé au sein de la rédaction: des dizaines de journalistes disaient craindre pour leur sécurité sur un lieu de travail qui donne voix à pareilles propositions. M. Bennett prit la porte.

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  • "Quand nous voyons le linceul, nous voyons vraiment le visage de Jésus"

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    Du National Catholic Register (Thomas L. McDonald) :

    Un scientifique : "Quand nous voyons le linceul, nous voyons vraiment le visage de Jésus".

    Un entretien avec Gerard Verschuuren jette un éclairage sur le tissu sacré dans le nouveau livre "A Catholic Scientist Champions the Shroud of Turin".

    New book highlights interesting insights into the venerated fabric.
    Un nouveau livre apporte des informations intéressantes sur le tissu vénéré. (photo : Sophia Institute Press)

    24 avril 2021

    Gerard Verschuuren est un biologiste et philosophe catholique qui travaille à la jonction de la science et de la religion. Sa formation très variée comprend la génétique, l'anthropologie biologique et les statistiques, mais il a également obtenu un doctorat en philosophie des sciences et a enseigné la philosophie de la biologie, la génétique humaine et la programmation informatique dans des universités américaines et européennes. Il vit aujourd'hui dans le New Hampshire et profite de sa retraite pour écrire des livres sur la foi et la science, parmi lesquels Aquinas and Modern Science, The Myth of an Anti-Science Church, In the Beginning : How God Made Earth Our Home et, plus récemment, A Catholic Scientist Champions the Shroud of Turin (Sophia Institute Press, 192 pages, $17.95). Dans ce livre, Verschuuren examine les preuves pour et contre l'authenticité du linceul dans la double perspective de la science et de la foi. L'une des raisons qui l'ont poussé à reconsidérer les preuves à ce moment-là est la disponibilité des données brutes des tests au carbone 14, dont il a été fait état pour la première fois en 1988. Retenues pendant des décennies par le British Museum, les données brutes n'ont été divulguées qu'en 2017, suite à une demande de liberté d'information du chercheur français Tristan Casabianca. L'analyse ultérieure de ces données et la comparaison avec le rapport original ont conduit l'équipe de Casabianca à conclure que " l'homogénéité fait défaut dans les données et que la procédure devrait être reconsidérée ", jetant le doute sur les résultats de la date au carbone 14. Le correspondant du Register, Thomas L. McDonald, a discuté de ces questions avec G. Verschuuren.

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  • Les 100 premiers jours de Biden et Harris

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    Alors que nos médias tentent de nous présenter les premiers mois de l'administartion Biden sous un jour extrêmement favorable, Vincenzina Santoro, sur la Nuova Bussola Quotidiana, ne partage pas cet enthousiasme... :

    "May Day" pour les États-Unis : Les 100 premiers jours de Biden et Harris

    26-04-2021

    Les 100 premiers jours de l'administration Biden-Harris nous rapprochent du "May Day". Comme il se doit, "May Day" (Aidez-moi) est l'appel de détresse lancé par ceux qui sont confrontés à des circonstances difficiles. Les États-Unis se trouvent aujourd'hui à un carrefour difficile. Cette administration est non seulement contre la vie, mais le président ne semble pas avoir le contrôle. Alors que la vice-présidente, Kamala Harris, est prête à intervenir si l'occasion se présente. 

    Le 20 janvier, lors de son investiture, le président Joe Biden a prononcé un discours apparemment passionné appelant à l'unité nationale. Deux jours plus tard, jour de l'anniversaire de la légalisation de l'avortement par la décision de la Cour suprême dans l'affaire Roe v. Wade, il a entamé un derby de démolition pour saper et défaire les principales réalisations de son prédécesseur pro-vie, Donald Trump. Biden a commencé par publier une déclaration d'une page faisant l'éloge de Roe v. Wade, dans laquelle lui et la vice-présidente Kamala Harris ont déclaré qu'ils étaient "engagés à codifier Roe v. Wade" et se sont engagés à nommer des juges qui respectent son contenu. (La détermination à codifier Roe v. Wade avait déjà été présentée dans le programme de 91 pages du parti démocrate avant les élections). Quelques jours plus tard, le 28 janvier, un "Mémorandum sur la protection de la santé des femmes dans le pays et à l'étranger" plus complet a étendu la portée des droits reproductifs au reste du monde

    Ces actions n'étaient pas destinées à promouvoir "l'unité nationale". Sur la question de l'avortement, il n'y a pas de place pour le compromis. Soit on est pro-vie, soit on est pro-choix. La décision de Biden est intervenue quelques jours seulement après que le président Trump, dans les derniers jours de son règne, ait publié une proclamation le 17 janvier déclarant le 22 janvier "Journée nationale du caractère sacré de la vie humaine", dans laquelle il désignait les enfants à naître comme "les plus vulnérables de notre société."

    La déclaration de Biden n'était que la première d'une douzaine de proclamations, de décrets, de déclarations et de mémorandums signés par le nouveau président qui règne ainsi de manière quasi impériale. Depuis le premier jour, il a été photographié à son bureau dans le bureau ovale de la Maison Blanche, signant tout ce qui précède.

    Par le passé, les présidents américains ont toujours été désireux d'apparaître lors de conférences de presse, car cela leur donne une exposition maximale et l'occasion d'expliquer leurs plans et leurs politiques. Bien que Biden ait été capable de lire à partir de téléprompteurs, plissant les yeux en s'efforçant de lire les déclarations préparées pour lui, il pourrait ne plus être en mesure de supporter les questions intenses habituelles des longues conférences de presse. Le corps de presse de la Maison-Blanche a finalement exercé suffisamment de pression sur l'attachée de presse du président, Jen Psaki, qui a couvert un Biden "très occupé", pour que le président se présente enfin à sa première (et jusqu'à présent unique) conférence de presse le 25 mars. Cette conférence ne ressemblait à aucune autre conférence de presse présidentielle antérieure. M. Biden a lu plusieurs fiches d'information, un carnet à spirale et des cartes d'index, tandis que des journalistes soigneusement choisis posaient des questions faciles auxquelles le président s'efforçait de répondre en mélangeant des papiers pour trouver les réponses préparées.

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  • Benoît XVI : futur docteur de l'Eglise ?

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    De Kath.net/news (Lothar Rilinger) :

    Le cardinal Müller : "Je considère Benoît XVI comme un docteur de l'Église du futur"

    16 avril 2021

    Müller à l'occasion du 94e anniversaire de Joseph Ratzinger : "A 20 ans, son livre 'Introduction au christianisme' m'a ouvert la porte à la compréhension de la Révélation en tant que vérité historiquement présente de Dieu" Interview de Lothar Rilinger sur kath.net

    Vatican (kath.net) Le pape émérite Benoît XVI/Joseph Ratzinger fêtera son 94e anniversaire le 16 avril 2021. A l'occasion de cette journée mémorable, l'ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Gerhard Ludwig Müller, évoque sa relation désormais amicale avec le Pape émérite dans une interview exclusive à KATH.NET.

    Nous avons suivi avec le cardinal Müller le chemin qu'il a parcouru avec Benoît XVI/Ratzinger, d'abord comme étudiant à distance, puis comme professeur de dogmatique et d'histoire du dogme, comme évêque de Ratisbonne et enfin comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, donc comme le plus proche collaborateur du pape, pour contribuer aujourd'hui, en tant qu'éditeur du recueil des écrits du jubilaire, à rendre cette œuvre considérable accessible au monde savant, mais pas seulement à celui-ci.

    Cette conversation est un hommage qui vise à exprimer la gratitude des deux interlocuteurs Müller et Rilinger pour avoir rencontré Benoît XVI à travers les écrits à distance, d'une part, et à travers les conversations personnelles avec le Cardinal, d'autre part, et avoir ainsi été influencés dans leur réflexion. Mais la conversation vise également à exprimer des félicitations à l'occasion de son anniversaire, ainsi que le souhait que le Seigneur continue à tenir sa main protectrice sur le pape émérite Benoît XVI.

    Professeur titulaire et professeur honoraire à Munich

    Lothar Rilinger : Quand avez-vous connu le professeur Ratzinger ?

    Cardinal Gerhard Müller : Je veux dire qu'en tant qu'étudiant, j'ai entendu les conférences du professeur Ratzinger sur le baptême à l'Académie catholique de Bavière à Munich. En raison de la surpopulation, tout a dû être transféré dans la rue. Le professeur Ratzinger était alors en 1969/70 la grande étoile dans le ciel théologique allemand.

    Rilinger : Avez-vous, avec lui, discuté publiquement ou publié un article avant d'être chargé de reprendre la rédaction des "Joseph Ratzinger Gesammelte Schriften" (JRGS), publiés par le Herder-Verlag de Fribourg/Brg.

    Card. Müller : L'édition de ses Collected Works a commencé en 2008 avec le 11ème volume des Collected Writings sur le thème de la "Théologie de la Liturgie". Le pape souhaitait que l'édition complète en 16 volumes commence par la liturgie, qui, par sa nature même, est le culte de Dieu et la communication du salut aux hommes. Avant cela, j'ai également discuté et présenté certains de ses écrits. Mais il faut garder à l'esprit qu'avec un écart d'âge de 20 ans en tant que professeur, je n'ai jamais été son collègue.

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  • Vous avez dit : "dignité" ?

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    De Martin Steffens, philosophe (1), cette chronique sur le site du journal La Croix :

    "à proprement parler" 

    Dignité

    Voilà une déclaration qui intéressera une chronique qui, comme la nôtre, s’intitule « à proprement parler » : « Les partisans de l’euthanasie se gargarisent de mots dont ils dévoient la signification à un point tel qu’ils ne devraient même plus avoir le droit de les prononcer. »

    Michel Houellebecq l’avait promis : il ne prendrait plus la plume, sauf en cas de grand péril. Il donnait comme exemple la légalisation de l’euthanasie. C’est donc chose faite (voir Le Figaro du 5 avril). Parmi les mots dévoyés, Houellebecq mentionne la dignité. Si la vie ne vaut d’être vécue que dans la dignité, c’est tout un chacun qui, dès maintenant, est prestement invité au suicide assisté : « Je n’ai guère eu l’impression, tout au long de ma vie, de manifester une dignité exceptionnelle, écrit Houellebecq, et je n’ai pas l’impression que ce soit appelé à s’améliorer. (…) Bon, et alors ? Si c’est ça, la dignité, on peut très bien vivre sans ; on s’en passe. » Il ajoutait : « Par contre, on a tous plus ou moins besoin de se sentir nécessaires ou aimés. » Il faudrait même dire : nécessaires parce qu’aimés.

    Cette réflexion vient inquiéter l’idée, admise depuis les Lumières, que la dignité serait un attribut de l’Homme et qu’elle consiste principalement en son autonomie. Décrivant en quelques lignes terribles les ravages de la vieillesse sur son corps, Houellebecq indique au contraire que le seul attribut de l’homme, c’est qu’il peut les perdre tous. La dignité est ce dont on manque. Elle est ce que nous prête autrui quand il prend soin de nous. Le bébé humain ne naît ni libre, ni égal en dignité. Il n’est pourvu d’aucun droit qu’il puisse se revendiquer. Il n’est qu’un cri, une supplique, pour celle et celui qui répondront de lui. S’il se sait digne, c’est dans les yeux de sa mère, tant que dure son regard. De même le croyant dans les yeux du Père.

    Aussi n’est-il pas d’expression plus menteuse que celle-ci : « Se draper dans sa dignité ». La dignité est ce dont celui qui m’aime me revêt. Laissé à moi-même, je suis nu. C’est dans cet esprit que s’achevait Sérotonine, le dernier roman de Houellebecq. Prenant le parti du Christ « devant l’endurcissement des cœurs », il demandait : « Ils ont tous les signes, et ils n’en tiennent pas compte. Est-ce qu’il faut vraiment, en supplément, que je donne ma vie pour ces minables ? Est-ce qu’il faut vraiment être, à ce point, explicite ? » La réponse surprend sous la plume d’un romancier qu’on croyait seulement cynique : « Il semblerait que oui. »

    La dignité, un attribut intrinsèque de ma personne ? Elle est au contraire ce qui tombe inlassablement de Dieu sur notre humanité. Elle est une bénédiction qui (re)vient de très loin, pour les frères minables que nous sommes. Elle ne tient jamais qu’à un fil, le fil de la relation. Qui n’a pas compris cela, qui imagine vivre par soi-même et pour soi-même, nie la dimension relationnelle de notre être.

    Puisque cette dimension est aussi politique, la condamnation par laquelle Houellebecq concluait son plaidoyer n’est pas que provocatrice : « Lorsqu’un pays (…) en vient à légaliser l’euthanasie, il perd à mes yeux tout droit au respect. Il devient dès lors non seulement légitime, mais souhaitable, de le détruire ; afin qu’autre chose (…) ait une chance d’advenir. »

    Cette autre chose est déjà advenue. Elle consistait en cette bonne nouvelle : « Nul ne vit pour soi-même et ne meurt pour soi-même. » (Rm 14, 7) Mais elle n’est plus pour notre monde une pierre d’angle. Le combat contre cette loi inique indique, au cœur de notre pays comme en chacun de nous, l’urgence de l’évangélisation.

    (1) Auteur de Marcher la nuit. Textes de patience et de résistance, Desclée de Brouwer, 320 p., 18,90 €.
  • 10 mai : le schisme allemand commence avec les unions homosexuelles

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Allemagne, 10 mai : le schisme commence avec les unions homosexuelles

    23-04-2021

    Déjà 2500 curés et diacres allemands se sont inscrits pour la journée de bénédiction de tous les amoureux, y compris les couples homosexuels. Et certains évêques ont déjà fait savoir qu'ils n'avaient pas l'intention d'imposer des sanctions aux prêtres "rebelles". C'est le gant que l'Eglise allemande a jeté à Rome après son "non" à la bénédiction des unions homosexuelles.

    Les "catholiques" teutons ont été bouleversés, dans une large mesure, par la position prise par la Congrégation pour la doctrine de la foi contre la bénédiction des couples homosexuels. Une simple congrégation romaine a osé faire obstacle à la voie synodale de l'Eglise qui détient le Geist (l'Esprit) : scandaleux !

    Et donc, sans plus attendre, l'opposition désormais clairement schismatique a pris des mesures correctives en organisant le 10 mai une journée de bénédiction pour tous les amoureux, incluant spécifiquement les couples homosexuels, objet principal de la contestation. Évidemment, l'organisation est à l'allemande : un site web a été créé sous le titre "très original" #liebegewinnt (l'amour gagne), sur lequel il est possible de s'inscrire en tant qu'individu et en tant que paroisse. Il y a aussi une carte Google, avec des drapeaux identifiant les lieux où se dérouleront les célébrations de bénédiction : utile pour que les sept anges des bols de la colère de Dieu puissent localiser leurs cibles...

    Après les remarques critiques du cardinal Reinhard Marx sur le Responsum de la Congrégation, le président de la Conférence épiscopale allemande, Monseigneur Georg Bätzing, l'évêque d'Osnabrück, Monseigneur Franz-Josef Bode, et l'évêque auxiliaire de Münster, Monseigneur Dieter Geerlings, passent maintenant à l'action. Et ils le font avec une intention clairement polémique : "Face au refus de la Congrégation pour la doctrine de la foi de bénir les couples de même sexe, nous élevons la voix et disons : nous accompagnerons aussi à l'avenir les couples qui sont dans une relation stable et nous bénirons leur relation. Nous ne leur refuserons pas une cérémonie de bénédiction" (voir ici).

    L'accent mis sur la bénédiction de la relation constitue donc un rejet explicite de l'idée maîtresse du Responsum du 22 février, qui affirmait précisément que le problème de ces bénédictions ne réside pas dans les individus, mais dans " les relations ou [...] les partenariats, même stables, qui impliquent une pratique sexuelle en dehors du mariage (c'est-à-dire en dehors de l'union indissoluble d'un homme et d'une femme ouverts en tant que tels à la transmission de la vie), comme c'est le cas des unions entre personnes du même sexe ".

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  • Quel bilan pour l'euthanasie aux Pays-Bas ? (2001 - 2020)

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    Du site d'Alliance Vita :

    Bilan de l’euthanasie aux Pays-Bas : de 2001 à 2020

    La présente note dresse un bilan approfondi de la situation actuelle, avec les données statistiques et la législation applicable, ou en cours de discussion pour élargir son champ d’application. Elle examine les principales dérives éthiques constatées, avec une interprétation de plus en plus laxiste des organes de contrôle, au point que même l’ONU s’en est préoccupé.

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    POUR TÉLÉCHARGER LA NOTE D’ANALYSE
    “Euthanasie aux Pays-Bas”  : cliquer ici

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    I – LA SYNTHÈSE

    L’euthanasie est légale aux Pays-Bas depuis maintenant plus de vingt ans, par une loi du 12 avril 2001 entrée en application le 1er avril 2002. Les Pays-Bas sont historiquement le premier pays en Europe à avoir autorisé cette pratique. Depuis cette légalisation, le nombre d’euthanasies pratiquées a plus que triplé. Les chiffres présentés chaque année par les comités régionaux d’examen de l’euthanasie montrent également une augmentation du nombre de dérives, et une interprétation toujours plus large des conditions requises par la loi de 2001.

    Si les conditions strictes établies par la loi n’ont pas évolué stricto-sensu, leur interprétation très extensive donne lieu en effet à des situations de plus en plus discutables : euthanasie de personnes atteintes de troubles psychiatriques, de personnes démentes, de personnes très âgées ou encore de personnes souffrant de plusieurs pathologies, mais ne respectant pas les conditions initiales requises par la loi. D’autres voix se font entendre, et notamment de la part de certains médecins regrettant une banalisation de l’euthanasie.

    Alors que les dérives sont dénoncées par certains, d’autres souhaitent élargir les conditions d’accès et de pratique de l’euthanasie. Des pressions fortes s’exercent pour que le Parlement autorise le suicide assisté des personnes de plus de 70 ans qui en feraient la demande, en n’invoquant pas d’autre mobile que l’âge et la « fatigue de vivre ».

    Les divers projets et propositions de loi déposés ces dernières années n’ont pas encore abouti. Cet élargissement reste à l’agenda de plusieurs formations politiques. En avril 2021, l’organisation ‘Coöperatie Laatste Wil’ a assigné l’État néerlandais en justice afin de le sommer de permettre le suicide assisté sans motif médical particulier, au nom du droit à l’autodétermination.

    II – LES DONNÉES STATISTIQUES

    Les données présentées ci-dessous proviennent du rapport annuel des comités régionaux de l’examen de l’euthanasie (Regionale Toetsingcommissies Euthanasie, RTE). Ces chiffres ne prennent pas en compte les euthanasies clandestines et les sédations palliatives cachant en réalité des euthanasies[1].

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  • Houellebecq, le bluff euthanasique et sœur Morphine

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    Houellebecq 20313494lpw-20313507-article-michel-houellebecq-confinement-coronavirus-jpg_7089608_1250x625.jpgLe débat euthanasique n’a hélas plus cours en Belgique : le pire est advenu et l’opinion inerte est chloroformée depuis longtemps déjà. Il n’en va pas encore de même en France. Entre autres, l’écrivain Houellebecq démontait, voici peu, la manipulation du discours publicitaire euthanasique avec l’objection retentissante d’un seul mot : la morphine. Oui, mais encore ? L’absence de douleur ne donne pas nécessairement un sens à la vie. Voici un commentaire D’Henri Quantin, lu sur le site web « aleteia » (21 avril 2021) :

    «De la récente tribune percutante de Michel Houellebecq contre l’euthanasie, beaucoup ont essentiellement retenu la conclusion : « Lorsqu’un pays — une société, une civilisation — en vient à légaliser l’euthanasie, il perd à mes yeux tout droit au respect. Il devient dès lors non seulement légitime, mais souhaitable, de le détruire ; afin qu’autre chose — un autre pays, une autre société, une autre civilisation — ait une chance d’advenir. » De la part d’un auteur qui préfère son travail de romancier aux postures des « guignols de l’engagement », la déclaration est de fait frappante. Aucun champion de la rébellion médiatique n’a, à notre connaissance, affirmé aussi clairement le droit non seulement à l’objection de conscience, mais même à l’insurrection salutaire. 

    La souffrance n’est plus un problème

    Il y a tout juste deux ans, le président Macron décorait Houellebecq de la légion d’honneur. À cette occasion, il tenta discrètement de minimiser la portée de sa critique de la Modernité, en le qualifiant de « romantique perdu dans un monde qui est devenu matérialiste ». Il aura sans doute quelques difficultés à réduire le propos à une mythologie adolescente de la révolte, héritée du XIXe siècle. Car l’argument principal de Houellebecq ne se trouve pas dans les nuages, mais dans la réalité la plus simple et dans un progrès décisif de la médecine, tout à fait compatible avec un monde matérialiste : la découverte de la morphine. Déjà au moment où l’État français décida de mettre à mort Vincent Lambert qui « n’était en proie à aucune souffrance du tout […] et n’était même pas en fin de vie », Houellebecq avait fait ce rappel magistral : « Une découverte extraordinaire, qui apportait une solution élégante à un problème qui se posait depuis les origines de l’humanité, a eu lieu en 1804 : celle de la morphine. Quelques années plus tard, on a vraiment commencé à explorer les étonnantes possibilités de l’hypnose. En résumé, la souffrance n’est plus un problème, c’est ce qu’il faut répéter, sans cesse, aux 95 % de personnes qui se déclarent favorables à l’euthanasie. »

    Houellebecq racontait qu’il avait connu lui-même des circonstances dans lesquelles il était prêt à supplier qu’on l’achève et qu’il avait suffi d’une piqûre de morphine pour que son point de vue change presque instantanément. 

    Étatisme et capitalisme réunis

    La grande force de Houellebecq est de mettre à nu en quelques mots les impostures du rouleau compresseur idéologique qui tente d’écraser toute objection. Houellebecq ôte à tous les arguments leurs parures compassionnelles et leurs atours publicitaires. La clé de voûte du « bluff technologique », jugeait Jacques Ellul, est la publicité. Le bluff euthanasique, qui n’est que l’application à l’homme des diktats de l’efficacité technique, fonctionne de la même façon. 

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