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Débats - Page 226

  • Des personnages LGBT+ chez LEGO

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    Via artofuss blog :

    Lego lance une collection de figurines non-genrées aux couleurs LGBTQ+

    Comme le rapporte le Guardian ce jeudi 20 mai, Lego a décidé de lancer une collection nommée “ Everyone is awesome” (“Tout le monde est génial”) qui rend hommage aux luttes et aux mouvements LGBT +. 

    Par  valeursactuelles.com. Publié le 20 mai 2021

    La sortie est prévue le 1er juin prochain. Comme le rapporte le média anglais The Guardian, la société Lego est sur le point de commercialiser une collection nommée « Everyone is awesome » (« Tout le monde est génial ») qui rend hommage aux luttes et aux mouvements LGBT +.

    Onze nouvelles mini-figurines aux couleurs de l’arc-en-ciel verront ainsi le jour ce mois de juin qui marque le début du « mois des fiertés ». La marque Lego souhaite ainsi célébrer les individualités de chacun, en mettant en avant la diversité. Cette nouvelle collection propose des jouets aux couleurs arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT +, mais également des figurines noires et marron, pour symboliser la diversité des origines et couleurs de peau du mouvement.

    Dans un communiqué relayé par le Guardian, Lego, par l’intermédiaire de son désigner Matthew Ashton a expliqué vouloir « célébrer tout le monde, quelle que soit son identification ou la personne qu’il aime ».

    Selon les précisions du média anglais, les figurines en question demeurent ambiguës sur le genre qu’elles représentent, afin que plus de monde puisse s’identifier. Seule exception, le personnage violet, avec une perruque, qui est un clin d’oeil « à toutes les fabuleuses drag-queens ».

    « Cette initiative signifie beaucoup », a déclaré Flynn DeMarco, membre de la communauté LGBTQ + Afol et participant à l’émission télévisée Lego Masters US. Et de conclure : «Souvent, les personnes LGBTQ + ne se sentent pas considérées, en particulier par les entreprises. Il y a beaucoup de paroles et peu d’actes. »

  • N'en déplaise aux "progressistes", garçons et filles semblent toujours préférer les jouets traditionnels associés à leur sexe

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    21 May 2021


    Cinquante ans de recherche sur les préférences des enfants en matière de jouets montrent que les enfants préfèrent généralement les jouets associés à leur propre sexe.
    • Une méta-analyse récente a passé en revue 75 études sur les préférences des enfants en matière de jouets genrés.
    • Les résultats ont révélé que « les préférences en matière de jouets genrés peuvent être considérées comme bien établies ».
    • C’est un sujet controversé : certaines personnes affirment que ces préférences découlent de la pression sociale, tandis que d’autres disent qu’elles sont au moins en partie innées.

    Il est communément admis aujourd’hui que les rôles sociaux des hommes et des femmes sont devenus moins tranchés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient, par exemple, dans les années 1950.

    Ces changements ont-ils affecté une partie cruciale du développement des enfants : le jeu ? Pour être plus précis, est-ce que, au fur et à mesure que les rôles stéréotypés associés aux femmes et aux hommes sont devenus moins tranchés, la préférence des enfants envers les jouets dits genrés est également devenue moins nette ?

    Il semble bien que non. Pendant des décennies, des études [1] [2] ont montré que les garçons et les filles préfèrent généralement jouer avec des jouets associés à leur sexe biologique : des camions pour les garçons et des poupées pour les filles, pour donner un exemple simple.

    Ces résultats sont restés remarquablement stables au cours des 50 dernières années, selon une méta-analyse de 2020 portant sur la recherche sur les différences entre les garçons et les filles pour ce qui est de leurs préférences en matière de jouets. Publiée dans Archives of Sexual Behaviour et intitulée « La différence d’intérêt entre garçons et filles pour les jouets est restée stable depuis 50 ans ». Cette méta-analyse s’est penchée sur 75 études antérieures. 

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  • Les évêques américains et les politiciens catholiques "pro choice" : l'intervention malheureuse du cardinal Ladaria

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    De George Weigel sur le National Catholic Register :

    Une intervention romaine des plus malheureuses

    COMMENTAIRE : Les politiciens " pro-choix " comprennent généralement assez bien ce que l'Église enseigne, mais le rejettent - tout en insistant encore pour se présenter comme des catholiques sérieux en pleine communion avec l'Église.

    20 mai 2021

    Note de la rédaction : La chronique de George Weigel est distribuée par le Denver Catholic, le journal officiel de l'archidiocèse de Denver. Ce commentaire a été modifié pour des raisons de style.

    Le 7 mai, le cardinal Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a envoyé une lettre à l'archevêque José Gomez, président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis. Selon toute apparence, cette lettre visait à retarder indéfiniment une déclaration commune des évêques américains sur la cohérence eucharistique dans l'Église, en particulier en ce qui concerne la réception de la Sainte Communion par des fonctionnaires catholiques complices du grave mal moral qu'est l'avortement : une question abordée avec éloquence récemment par Mgr Thomas Paprocki, évêque de Springfield, Illinois, Mgr Thomas Olmsted, évêque de Phoenix, Mgr Samuel Aquila, archevêque de Denver, et Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco.  

    La lettre du cardinal Ladaria comprend des déclarations qui ne sont pas évidentes, en partie parce qu'elles semblent incompatibles avec ce que la congrégation qu'il dirige a enseigné dans sa note doctrinale de 2002, intitulée "La participation des catholiques à la vie politique."

    Par exemple, la lettre du cardinal à Mgr Gomez demande instamment aux évêques des États-Unis d'entreprendre un "dialogue" afin qu'"ils puissent convenir en tant que conférence que le soutien à la législation pro-choix n'est pas compatible avec l'enseignement catholique". Pourquoi un tel dialogue est-il nécessaire ? Lors de leur ordination, les évêques prêtent le serment solennel de défendre l'enseignement de l'Église. Et comme l'indique la note doctrinale de 2002, citant l'encyclique de Jean-Paul II Evangelium Vitae (L'Évangile de la vie) de 1995, "ceux qui sont directement impliqués dans l'élaboration des lois ont une "obligation grave et claire de s'opposer" à toute loi qui porte atteinte à la vie humaine. Pour eux, comme pour tout catholique, il est impossible de promouvoir de telles lois ou de voter pour elles." 

    Pourtant, le cardinal écrit que les évêques devraient "discuter et accepter" cet enseignement. Qu'y a-t-il à "discuter" ? Et si, à Dieu ne plaise, certains évêques ne sont pas d'accord avec cet enseignement, pourquoi leur rejet de celui-ci - ou même leur compréhension confuse de ses implications - devrait-il empêcher l'écrasante majorité des évêques qui acceptent cet enseignement de le réaffirmer et de l'appliquer ? 

    Le premier concile de Nicée n'a pas attendu que les partisans épiscopaux d'Arius soient "d'accord" pour enseigner la vérité sur la divinité du Christ. Le concile d'Éphèse n'a pas attendu l'accord de Nestorius et des évêques nestoriens pour enseigner la vérité selon laquelle Marie peut à juste titre être appelée Theotokos, Mère de Dieu. L'unanimité ne peut jamais se faire au détriment de la vérité, n'est-ce pas ?

    Une fois que les évêques seraient parvenus à un "accord" sur ce qui est une vérité élémentaire de la foi catholique, le cardinal demande instamment aux évêques locaux "d'engager le dialogue avec les politiciens catholiques de leur juridiction" comme "moyen de comprendre la nature de leurs positions et leur compréhension de l'enseignement catholique".

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  • Des Européens toujours plus "à droite" ?

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    LES EUROPÉENS SE SITUENT DE PLUS EN PLUS « À DROITE »

    L’Europe se « droitise », constate le groupe de réflexion (« think-tank ») Fondapol – la Fondation pour l’innovation politique – dans une étude parue le 1er mai (en lien ci-dessous). Ce constat ne repose pas seulement sur l’émergence de majorités dites « de droite » au Parlement de l’UE et dans la plupart des pays européens (des majorités plutôt conservatrices sont à la tête de 22 gouvernements sur 28 en comptant le Royaume-Uni) mais, plus profondément, sur l’évolution des opinions publiques. Celles-ci réagissent aux « désordres de la société contemporaine », relève l’auteur de cette étude, Victor Delage, qui les résume ainsi : « …multiplication et enchevêtrement de crises mondiales, déploiement de la globalisation, vieillissement démographique, hausse de l’immigration, accroissement du sentiment d’insécurité suscité par les phénomènes de délinquance et le terrorisme islamiste, recomposition de l’espace médiatique, etc. » Cette « droitisation » ressort en particulier des dernières données du Baromètre de la confiance politique du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) concernant quatre grandes démocraties européennes : la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni.

    En moyenne, dans ces quatre pays, 39% des répondants se situent à droite, 27% à gauche et 20% au centre. Ceux qui se disent le plus à droite sont les Italiens (44% contre 31% à gauche), puis les Britanniques (40% contre 25% à gauche), les Français (38% contre 24% à gauche) et les Allemands (36% contre 26% à gauche). Ce ne sont pas seulement les seniors qui se droitisent mais aussi les jeunes : « Dans l’ensemble des pays, 41% des 18-24 ans et 41% des 25-34 ans se positionnent entre 6 et 10 sur l’échelle [gauche-droite], soit un niveau comparable à celui des 65 ans et plus (40%) mais supérieur de 5 points à celui des 50-64 ans (36%). » Le déplacement vers la droite est continu depuis cinq ans : ainsi, si 33% des Français se situaient à droite en 2017, ils sont 38% en 2021, tandis que le pourcentage des Français se disant de gauche s’est érodé : 25% en 2017, 24% en 2021. L’auteur voit un « basculement historique » dans les « puissants courants de droitisation » qu’expriment ces données, sur fond d’hostilité à l’immigration, de défiance envers l’islam, et d’attachement au libéralisme économique assorti d’un écologisme tempéré par la conviction, partagée par les trois quarts des personnes interrogées, que l’« on peut continuer à développer notre économie tout en préservant l’environnement pour les générations futures ». Le rejet d’une écologie « punitive » est largement partagé.

    Reste à savoir dans quelle mesure les principales « valeurs » qualifiées « de droite », à savoir « le nationalisme via la question identitaire, le libéralisme économique et le libéralisme politique indexé à l’individualisme », sont compatibles entre elles et, surtout, avec la recherche du bien commun. Sont-elles réellement compatibles ? On comprend bien sûr qu’une majorité de Français souhaite un retour à l’autorité de l’État sur les sujets régaliens mais aussi que « l’État fasse confiance aux entreprises et leur donne plus de liberté » – le dirigisme étant une spécificité hexagonale. Mais comment, par exemple, concilier le désir qui s’est exprimé à l’occasion de la pandémie d’une relocalisation industrielle en France, sans remettre en cause le dogme du libre-échange entre des pays « usines du monde » et des pays de consommateurs ? Comment satisfaire l’aspiration des peuples européens à recouvrer leur pouvoir de décision, s’agissant par exemple du défi migratoire, sans s’attaquer à la prééminence des lois édictées par des instances supranationales au nom des droits de l’homme ? Quant au nationalisme – à ne pas confondre avec le patriotisme –, l’histoire du XXème siècle a montré jusqu’où son exacerbation pouvait conduire de grandes et vieilles nations.

    Enfin, cette étude confirme que l’individualisme est aujourd’hui largement partagé à droite comme à gauche. Or il entre en collision avec la justice sociale comme avec une authentique bioéthique, les réformes en cours dans ce domaine (PMA/GPA) ayant pour but de satisfaire les désirs individuels – et les marchés juteux qu’ils induisent. Une remarque semblable s’impose à propos du défi démographique : aucune barrière migratoire ne tiendra à long terme sans une reprise vigoureuse de la natalité dans les pays européens, ce qui implique l’instauration de politiques familiales à rebours de l’individualisme, de l’hédonisme et des idéologies antifamiliales. Autant de contradictions à lever sur des sujets cruciaux pour que se dessinent de véritables programmes politiques fondés sur une vision globale de la société, loin du vieux clivage gauche/droite dont les contours deviennent de plus en plus flous, et de l’opportunisme du « en même temps » macronien qui joue de cette ambiguïté.

    La conversion des Européens aux valeurs de droite

    Fondation pour l’innovation politique 01-05-2021
    La conversion des Européens aux valeurs de droite
    Lire l'article sur le site : Fondapol
  • Allemagne : une nouvelle initiative cherche à remettre en cause la discipline de l'Eglise catholique sur le sacerdoce

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    Du Père Alain Bandelier sur le site de Famille Chrétienne :

    Pourquoi il est impossible d'être femme et prêtre

    A Cologne, le 10 mai, une "pastorale" a béni un couple de même sexe, à l'église catholique St Johannes XXIII. L'Église catholique en Allemagne traverse actuellement une phase tumultueuse. Certains parlent même de schisme.

    « Vous avez beau dire, le discours théorique de l’Église en faveur des femmes est contredit dans les faits : quand verrons-nous des femmes accéder à la prêtrise ? » C’est un reproche récurrent qu’on fait à l’Église catholique : elle refuse que les femmes soient prêtres. Cela paraît un sexisme d’un autre âge et une injustice criante, en contradiction avec l’esprit de l’Évangile. On est obligé de dire « l’esprit de l’Évangile », car le texte même de l’Écriture ne fournit pas d’exemples de femmes apôtres, alors que des femmes disciples y sont présentes et ont un rôle important.

    La pression de l’opinion (ou des faiseurs d’opinion) a beau s’intensifier, le Magistère ne faiblit pas dans sa conviction. Jean-Paul II a même affirmé clairement que ce n’était pas un point révisable, relevant des autorités pastorales, mais une donnée originelle de la constitution de l’Église voulue par le Christ.

    On est donc devant une situation quelque peu étrange

    Une situation qui pourrait même prêter à sourire : des gens qui ne croient ni à la Seigneurie du Christ ni à la mission surnaturelle de l’Église prétendent lui dicter les règles qu’elle devrait se donner. J’ai envie de répondre : de quoi je me mêle ? La moindre association 1901 a des statuts, et tant qu’ils ne sont pas contraires à l’ordre public personne ne vient faire des semonces aux adhérents pour qu’ils les révisent !

    Au fait, pourquoi les chrétiens sont-ils à ce point sur la sellette ? Y a-t-il beaucoup de bonzesses chez les bonzes ? Le Dalaï Lama est-il une femme ? L’islam est-il un champion de l’égalité des sexes ? Et parmi les chrétiens, pourquoi est-ce toujours l’Église catholique qui est prise à partie ?

    Nos frères orthodoxes comprennent comme nous la volonté du Christ sur son Église ; jamais ils ne confèreront le diaconat, le presbytérat ou l’épiscopat à une femme. L’Église anglicane fait le choix contraire, dans des synodes régis par le principe majoritaire ; mais c’est au prix de graves déchirures, car des laïcs et des clercs estiment qu’on ne peut pas mettre aux voix ce qui relève de la foi. Même chez certains protestants évangéliques, par fidélité à la Bible, on n’imagine pas qu’une femme soit pasteur ; on les traite de fondamentalistes, pour annuler leur témoignage.

    Si le Christ est mort et enterré, si la foi en lui n’est qu’un mythe, comme beaucoup le pensent, libre à nous d’organiser le club catho, et d’élire le patron, qui peut être une patronne. Le berger peut être une bergère. Le prêtre peut être une prêtresse, comme dans les cultes archaïques et les religions naturelles.

    Le Berger ne peut avoir que des "apôtres"

    Mais si le Christ est ressuscité, s’il est vivant, « avec nous jusqu’à la fin du monde », c’est lui le Berger. Il ne peut avoir que des « apôtres », revêtus du ministère apostolique, c’est-à-dire des envoyés. Des « lieutenants », institués par ordination. Non pas ceux qui veulent la place, mais ceux qu’il veut à cette place.

    C’est l’ignorance de la sacramentalité du sacerdoce ministériel qui rend ce débat confus et interminable. Depuis l’origine, on devient prêtre (ou diacre, ou évêque) par l’imposition des mains des Apôtres puis de leurs successeurs. Ce n’est ni une prise de fonction dans une multinationale religieuse, ni une accession au pouvoir (le verbe « accéde r» est dans la question initiale), ni la collation d’un honneur. C’est une consécration, don de l’Esprit à quelqu’un qui lui-même se livre à l’Esprit, et devient un autre homme : ambassadeur du Christ.

    Cela n’enlève rien à qui que ce soit : c’est une pure grâce, qu’il est impossible pour un croyant (ou une croyante) de jalouser. Il est vrai que dans l’histoire de l’Église, le ministère ordonné a eu tendance à aspirer tous les autres ministères. Ce fut un grand dommage, une infidélité à l’ecclésiologie des origines ; il était urgent de redéployer l’éventail des ministères, masculins et féminins, et d’intégrer de plus en plus, dans les instances de gouvernement, la voix des femmes et leur charisme.

    Lire également : L'abomination de la désolation en Allemagne

  • Ce qui préoccuperait le pape

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    Du site de la Fraternité Saint-Pie X :

    Le pape François s’inquiète des positions traditionalistes

    20 MAI, 2021

    Alors que la dérive de l’Eglise d’Allemagne s’accroît quotidiennement, et que les lois contre la vie s’étendent toujours plus, le pape François serait préoccupé de la formation « traditionaliste » des prêtres. C’est du moins ce qu’a affirmé le cardinal João Braz de Aviv, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique.

    Le cardinal Braz de Aviv, intervenant dans un colloque par visioconférence pour la 50e semaine nationale pour les instituts de vie consacrée, a révélé que, lors d’une récente rencontre avec François, le successeur de Pierre a exprimé sa crainte d’une « certaine tendance à s’éloigner un peu du concile Vatican II, en prenant des positions traditionalistes ».

    Il est difficile de se faire une idée précise de ce qu’entendait le pontife argentin avec aussi peu d’éléments. Mais il est déjà intéressant de constater que « prendre des positions traditionalistes », c’est « s’éloigner un peu du concile Vatican II ».

    Cette confidence, affirme le cardinal, a été donnée dans le cadre plus large de la formation des prêtres. Ainsi, le pape s’inquiète que la formation sacerdotale soit déviée, déformée, parce que l’on enseigne « des positions traditionalistes » aux séminaristes ou aux jeunes religieux.

    Le cardinal a aussi a appelé les consacrés à actualiser le sens de l’obéissance, loin de l’abus de pouvoir. Nous reconnaissons là ce que le pape appelle le danger de « cléricalisme », qui peut d’ailleurs concerner dans sa bouche non seulement les clercs, mais aussi les laïcs.

    A considérer le nombre de fois où ce danger a été dénoncé par François, il faut que, soit cette menace lui semble importante, soit qu’il l’ait en particulière horreur.

    C’en serait presque à croire que le fantôme de Gambetta hante les palais apostoliques. Cet homme politique avait en effet lancé une véritable guerre contre la religion, en prononçant son fameux « le cléricalisme, voilà l’ennemi », le 4 mai 1877, à la chambre des députés.

    Si l’abus de pouvoir dans l’Eglise reste toujours à déplorer, à dénoncer et à sanctionner, il faut rappeler que « l’abus n’enlève pas l’usage », et que le pape et les évêques doivent surtout encourager les détenteurs d’une autorité à se sanctifier, seul moyen vraiment efficace de diminuer les abus.

    Ce n’est malheureusement pas en traquant la Tradition et les « positions traditionalistes » que ce résultat sera obtenu. Mais en s’attachant à l’enseignement intégral de la foi, en formant de saints prêtres, et en rétablissant la discipline morale, tant pour les clercs que pour les fidèles. C’est ce qu’a fait toute vraie réforme dans l’Eglise.

  • "L’interdiction du culte à cause de la pandémie était illégale"

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    Lu sur "Riposte catholique" :

    Genève : l’interdiction du culte à cause de la pandémie était illégale

    19 MAI 2021

    Le 1er novembre dernier, le Conseil d’Etat de Genève – l’exécutif du canton de Genève en Suisse – avait interdit « les services religieux et autres manifestations religieuses accessibles au public » au motif de la pandémie. Le prieur de l’Oratoire Saint-Joseph de Carouge, de la Fraternité Saint-Pie X, M. l’abbé Jean de Loÿe avait alors déposé un recours de droit administratif, le 6 novembre, demandant un effet suspensif.

    Le 3 décembre dernier, la chambre constitutionnelle de la cour de Justice avait accordé l’effet suspensif, les cultes avaient pu reprendre. A l’époque, un groupe de fidèles avait émis un recours et réclamé l’application de la jauge fédérale suisse – 50 personnes par célébration. Plusieurs communautés de croyants, dont les catholiques, les réformés et la communauté juive, s’étaient émues dans des courriers communs de l’interdiction des cultes, et avaient entamé des démarches en commun pour obtenir leur rétablissement.

    Le 6 mai 2021 la chambre constitutionnelle de la cour de justice de Genève a statué sur le fond et donné raison à la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X . La décision d’origine, est qualifiée “d’ingérence non justifiée” dans l’exercice des libertés publiques de culte. Les juges genevois constatent aussi que si les mesures sanitaires sont strictement appliquées et que leur respect est contrôlé par un service d’ordre, rien ne permet de justifier que la pratique du culte constituerait un danger en soi.

    Le prieuré Saint-François de Sales de la FSSPX a commenté la décision dans un communiqué : “Cette décision rend justice à la messe contre une décision politique arbitraire et irrespectueuse des droits fondamentaux des catholiques à leur pratique dominicale“.

  • Quand "l'école catholique" redéfinit sa mission de fond en comble...

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    Autre chose que du vent ? On notera en particulier que "le concept d'évangélisation" ne fait plus partie de ce projet. Mais y avait-il encore quelqu'un pour se faire des illusions à ce sujet ? A quand l'abandon de l'étiquette catholique ?

    Lu dans les colonnes de La Libre Belgique, ce mercredi 19 mai  (pp. 4-5); extraits :

    L’école catholique redéfinit sa mission de fond en comble

    C’est l’aboutissement d’un énorme travail qui a duré une bonne année auquel s’ajoutent neuf mois de délibérations : l’assemblée générale du Segec (Secrétariat général de l’enseignement catholique) a adopté, le 5 mai, le nouveau texte qui définit “la mission de l’école chrétienne”. Ce texte succède aux éditions précédentes de 1975 et de 1995 dont il constitue une réécriture complète. “Ce travail est fondamentalement tourné vers l’avenir et vise à actualiser la philosophie de l’éducation catholique dans le contexte de notre époque” , précise le directeur général du Segec, Étienne Michel. La rédaction du document a été confiée à un groupe de travail placé sous la houlette du sociologue à l’UCLouvain Jean De Munck, qui en présente le contenu à La Libre. … La cinquième dimension est spirituelle et religieuse. “La religion est évidemment un point important. Nous savons que nous vivons dans une société sécularisée. … Les écoles catholiques savent qu’elles doivent changer (et elles l’ont déjà fait) dans la manière d’introduire le religieux, en tenant compte à la fois des élèves qui n’en ont jamais entendu parler, et de la pluralité de l’offre. Le défi est donc d’initier les élèves à la culture religieuse et, en particulier, au christianisme.” Comment ? “Pas sur le mode de l’histoire des religions. La question centrale est d’entrer dans une parole religieuse, dans une interprétation religieuse. »
     
    Vers une introduction systématique aux grands courants religieux et de la pensée ?

    Etienne Michel : « L’école participe à construire, de manière pleine et entière, une éducation à la philosophie et à la citoyenneté, de manière transversale dans ses cours et ses programmes. Cette approche permet de conjuguer une tradition référée au christianisme avec les exigences contemporaines de la citoyenneté. »  … Un des débats au Parlement porte aussi sur l’idée de sortir les cours de religion de la grille horaire obligatoire. Qu’en pensez-vous ? « Ce cours doit rester obligatoire. Ramener l’enseignement de la religion dans la sphère privée n’est pas sans danger. L’inculture religieuse et l’appropriation du religieux par des groupes fondamentalistes se nourrissant l’une l’autre constituent une réelle menace. » Les précédentes éditions de la “Mission de l’école chrétienne” mettaient d’emblée l’accent sur les Évangiles. Ce n’est plus le cas. Pourquoi ? « Le nouveau texte montre le chemin qui a été fait dans les écoles catholiques et dans les cours de religion pour s’ajuster à une situation nouvelle. La mise en avant d’un concept d’évangélisation avait donné lieu à un malentendu sur notre position. Cette référence explicite a été prise, à tort, pour du prosélytisme, alors que nous prônons la liberté de penser et de croire. »

  • L’avortement devant la Cour suprême des Etats-Unis

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Etats-Unis : L’avortement devant la Cour suprême

    18 mai 2021

    « Un Etat peut-il constitutionnellement interdire l’avortement lorsque le fœtus est trop jeune pour survivre hors de l’utérus ? » C’est la question que la Cour suprême des Etats-Unis a accepté d’examiner lundi 17 mai. Un examen qui aura lieu lors de la session d’octobre 2021, la décision étant attendue en 2022.

    Une loi du Mississippi en cause

    L’affaire en question, Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization, implique une loi du Mississippi adoptée en 2018. Le Gestational Age Act y interdit les avortements au-delà de 15 semaines de grossesse, sauf en cas d’« urgence médicale » ou d’« anomalie fœtale grave ».

    Après sa signature par le gouverneur, Phil Bryant, la loi avait été bloquée par les tribunaux suite au procès intenté par la seule clinique d’avortement de l’Etat. Et l’affaire avait été inscrite 17 fois au programme de la conférence hebdomadaire des juges de la Cour suprême avant l’annonce de lundi.

    Vers une remise en cause de l’arrêt Roe v. Wade ?

    Aux Etats-Unis, l’arrêt Roe v. Wade rendu par la Cour suprême en 1973, permet d’interdire l’avortement une fois la « viabilité » du fœtus atteinte, c’est-à-dire le moment où il peut survivre hors de l’utérus. Soit environ 22 semaines de grossesse. Mais « la ‘viabilité’ n’est pas un critère approprié pour évaluer la constitutionnalité d’une loi réglementant l’avortement », estime Lynn Fitch, procureur général du Mississippi.

    Pour James C. Ho, juge du cinquième circuit de la Cour d’appel des États-Unis, « rien dans le texte ou la compréhension originale de la Constitution n’établit un droit à l’avortement ». « Au contraire, ce qui distingue l’avortement des autres questions de politique de santé en Amérique (…) c’est la jurisprudence de la Cour suprême », assure-t-il.

    L’avortement, un droit ?

    De son côté, la Thomas More Society souligne que dans l’arrêt Roe v. Wade, « le droit constitutionnel d’une femme enceinte de choisir d’avorter est « subordonné aux lois de l’Etat qui promeuvent un intérêt gouvernemental impérieux » ». Ainsi, « la question essentielle est de savoir si l’intérêt du Mississippi à protéger les fœtus de 15 semaines est impérieux », affirme l’organisation.

    La décision de la Cour suprême dans l’affaire Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization pourrait « éliminer Roe en tant qu’obstacle constitutionnel à la protection de la vie humaine à naître », estime Thomas Olp, vice-président de la Thomas More Society. Pour l’avocat, cet arrêt « n’est plus fondé sur les connaissances scientifiques actuelles ».

    Les « experts » jugent « probable » que la Cour « n’invalide pas totalement l’arrêt Roe v. Wade mais en diminue la portée, en fournissant de plus en plus de latitude aux Etats pour interdire les IVG ».

    Sources : AFP (17/05/2021) ; NPR, Nina Totenberg (17/05/2021) ; Aleteia, John Burger (17/05/2021)

  • Quand Disney cherche à imposer à ses employés le dogme du « racialisme »

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    Le « meilleur des mondes » de Mickey se fait tirer l’oreille

    Bonne nouvelle ! Le 11 mai dernier, de courageux lanceurs d’alerte travaillant chez Disney, ont forcé leur employeur à arrêter une formation interne sur la « diversité et l’inclusion » appelé « Re-imaginez demain ». Des documents relatifs à cette formation démontrent que Disney cherche à imposer à ses employés le dogme du « racialisme ». Mickey n’a pas fait son Picsou : c’est un florilège de ce que la nouvelle culture « woke » (éveil, vigilance) peut offrir. Depuis des mois, les employés de Disney étaient « invités » à s’éduquer sur le « racisme systémique », la « fragilité blanche ». Des groupes de travail par communautés raciales ont été mis en place.

    L’axe principal du programme « Re-imaginez demain » est le thème de l’antiracisme, servi à des sauces variées. Par exemple, « Alliance pour une conscience raciale » recommande aux employés de faire les efforts nécessaires pour s’éduquer sur le « racisme systémique anti Noirs ». Ils ne doivent pas compter sur leurs collègues noirs car ce serait mettre un poids émotionnel trop lourd sur leurs épaules. On décourage toute discussion entre collègues appartenant à de communautés différentes pour éviter le « conflit » et la « pression émotionnelle ». Le document de formation affirme que les Etats-Unis ont une « longue histoire de racisme systémique et de transphobie » et que les employés blancs doivent faire une introspection pour comprendre le vice caché derrière leurs dénégations. Plus on est persuadé de n’être pas raciste, plus grand est le mal… On admoneste enfin les salariés en leur enjoignant de combattre les « idéologies » qui refusent de distinguer les gens par leurs couleurs de peau. Un autre module de formation « Que puis-je faire contre le racisme ? » rejette « l’égalité des chances », taxée de leurre, pour privilégier « l’équité parfaite ». Plus question de mérite, donc…

    Pour engager concrètement les employés, un défi pour « l’équite raciale et la justice sociale » de 21 jours a été lancé début 2021. Il s’agissait d’un long questionnaire censé permettre de mesurer le degré de « privilège blanc ». « Je suis Blanc », « Je suis hétérosexuel », « Je suis un homme », « Je m’identifie toujours au genre de ma naissance » (quelle idée franchement…), « Je n’ai jamais été violé(e) », « Je n’utilise pas les transports publics », « On ne m’a jamais traité de terroriste » … Inutile de préciser que si vous cochez toutes ces cases, votre score sera digne du QI de Dingo aux yeux des Ressources Humaines.

    Une fois le diagnostic posé, il s’agit de combattre sa « fragilité blanche », d’opérer une véritable conversion. Si vous avez coché la case « on m’a éduqué à traiter toute personne de la même manière », vous avez besoin d’aide car vous avez intériorisé le racisme depuis votre enfance… Le document recommande de rejeter les notions de « concurrence », « individualisme », « l’attention aux détails », « la ponctualité », accusées de perpétuer la suprématie blanche. Cela ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise. Un graphique apprend aux parents que des signes de racisme sont détectés chez des bébés dès l’âge de 3 mois. L’éducation antiraciste doit donc commencer très tôt. On encourage chaque foyer à inspecter sa bibliothèque pour la débarrasser de toute œuvre incorrecte et à faire des dons (on y vient !) aux succursales locales du mouvement Black Lives Matter (qui, rappelons-le, se revendique marxiste révolutionnaire).

    C’est un harcèlement quotidien qu’ont dénoncé les lanceurs d’alerte, entre formations, mémos, groupes de travail « suggérés ». Les opinions conservatrices ou la mise en avant de valeurs chrétiennes ne sont pas les bienvenues lors des sessions de groupes. Le PDG, Bob Iger, a par ailleurs clairement indiqué que le groupe Disney ne resterait pas neutre politiquement. En clair, que Walt Disney s’engageait à soutenir la gauche lors des prochaines échéances électorales. Depuis quelques mois, les œuvres de la firme ont subi un examen tatillon pour afficher une pureté idéologique sans faille. De grands classiques comme « Aladin », « Dumbo », « Fantasia » ont subi des corrections, et des commentaires ont été ajoutés pour attirer l’attention sur tout détail pouvant « offenser » un spectateur.

    Le journaliste Christopher F. Rufo a obtenu les documents internes de ce programme de formation (voir article en lien). Les grandes entreprises sont des proies juteuses pour les activistes : des sources de financement offrant un public captif. Non… Pas tout à fait captif, l’exemple de Disney montre que des initiatives individuelles peuvent arrêter une offensive idéologique – tant la réaction du grand public a été forte. La réalité des affaires pourrait aussi rattraper l’entreprise dont les parcs d’attraction sont emblématiques pour la classe moyenne américaine. Mépriser ses clients n’est pas la meilleure façon de les faire revenir, surtout quand on sort à peine de la crise sanitaire. The Walt Disney Company affiche une perte de USD 2,83 milliards sur l’année 2020.

    Pour aller plus loin : The wokest place on Earth

    >>> Lire l'article sur : City Journal

  • Hong Kong a un nouvel évêque

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Le Vatican nomme un nouvel évêque à Hong Kong

    18 mai 2021

    Le jésuite Stephen Chow Sau-yan est un choix de compromis entre le candidat pro-Beijing Peter Choy et son rival anti-CCP, Joseph Ha.

    Il a fallu deux ans et demi au pape François pour décider qui sera le nouvel évêque de Hong Kong, mais le chat est enfin sorti du sac. Le nom du provincial des jésuites de Chine, le père Stephen Chow Sau-yan, est une surprise.

    Les catholiques pro-démocratie de Hong Kong proches du cardinal à la retraite Joseph Zen avaient déclaré à plusieurs reprises à Bitter Winter qu'ils s'attendaient à ce que le vicaire général pro-CCP du diocèse Peter Choy Wai-man soit nommé, parce que Pékin le voulait. et que le Vatican ne défierait pas le président Xi Jinping sur une question aussi délicate. En fait, les médias catholiques proches du cardinal Zen avaient annoncé que Choy avait déjà été nommé, commentant que le Vatican "offrait Hong Kong en cadeau au PCC."

    Le "parti Zen" s'est rallié à l'évêque auxiliaire Joseph Ha Chi-shing, qui aurait été un choix naturel en temps normal mais qui, en tant que fervent partisan des manifestations pro-démocratiques, n'a jamais été une possibilité. Le choix de Ha aurait contredit la position du Vatican, qui garde le silence sur les manifestations de Hong Kong et évite de confronter le PCC pour préserver l'accord Vatican-Chine de 2018.

    Souvent, dans le doute, le pape François trouve une solution parmi les jésuites. L'évêque nouvellement nommé . Stephen Chow Sau-yan, n'est pas le pire choix possible. Il a obtenu son Ed. PhD à Harvard, et a consacré toute sa vie à l'éducation catholique, une chose que l'Église catholique veut préserver à Hong Kong contre les attaques prévisibles du PCC, qui a déjà fait remarquer que la plupart des leaders pro-démocratie venaient d'écoles catholiques. D'un autre côté, Chow n'est pas apparu comme un partisan explicite des protestations contre la loi sur la sécurité nationale.

    Le fait que Chow, plutôt que le pro-CCP Choy, ait été sélectionné est un signe que le Vatican veut poursuivre son dialogue avec Pékin mais n'est pas prêt à accepter aveuglément toutes ses "suggestions".

  • "Un enseignement mou en lieu et place du magistère de l’Église" et des "laïcs cléricalisés"

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    Du site "Le rouge et le noir" :

    Abbé Barthe : « Il y a une sorte de cléricalisation des laïcs catholiques »

    17 mai 2021

    L’abbé Claude Barthe est aumônier du pèlerinage international Summorum Pontificum et rédacteur de la lettre de réflexion sur les questions d’actualité religieuse, Res Novae (https://www.resnovae.fr/blog/actualite/). Spécialiste de la liturgie romaine traditionnelle et analyste reconnu de la crise actuelle de l’Église, son dernier ouvrage paru en décembre 2018 porte sur La messe de Vatican II. Dossier historique paru aux éditions Via Romana. Il a bien voulu répondre aux questions du Rouge & le Noir portant sur l’organisation de l’Église.

    R&N : Nous faisons face à une "décentralisation" de l’Église depuis Vatican II. Ne pensez-vous pas que le principe de collégialité s’oriente aujourd’hui vers une mise à égalité des avis des évêques avec celui du Pape au sein du collège épiscopal ? Pensez-vous qu’il soit réellement possible d’allier à l’ancestrale doctrine de la primauté pontificale, revendiquée depuis le IIIe siècle, le principe de collégialité, sans pousser à des dérives ? Certains mettent en avant le fait que cette primauté ne serait qu’une vision "occidentale" de l’Église, que leur répondriez-vous ?

    Abbé Claude Barthe : La primauté romaine, qui s’est en effet affirmée au IIIe, et même au IIe siècle (lorsque le pape Victor imposa à l’Orient la manière romaine de fixer la date de Pâques), peut certes s’exercer de diverses manières : les Églises catholiques d’Orient ont plus de latitude que celles d’Occident pour choisir leurs évêques, par exemple.

    La dérive actuelle est moderne : elle cherche à conjuguer les exigences de la modernité politique avec la constitution de l’Église. C’est sous cet aspect que le principe de la collégialité a posé problème dès le Concile, où la minorité disait qu’on voulait introduire une sorte de parlementarisme dans l’Église.

    Les choses se sont avérées plus compliquées et je ne suis pas sûr que nous assistions à une décentralisation de l’Église qui aujourd’hui a tendance à fonctionner un peu comme les démocraties modernes, comme elles, elle fonctionne avec des jeux d’opinion publique et un pouvoir très centralisé. En fait, la collégialité a été bridée dès l’origine par Paul VI : son principal organe, le Synode des Évêques, a été conçu par lui comme une assemblée seulement consultative, dont la convocation est à la discrétion du pape, et dont il nomme par ailleurs un certain nombre de membres (les autres étant élus par les conférences des évêques). Qui plus est, toutes les assemblées du Synode ont été visiblement manipulées, soit dans un sens de rectification des abus postconciliaires, sous Jean-Paul II et Benoît XVI (par exemple, pour préserver le célibat sacerdotal), soit dans un sens libéral, sous le pape François (voir les deux assemblées du Synodes sur la famille).

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