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Débats - Page 583

  • France : quand Fabrice Hadjadj tacle le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel

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     [TRIBUNE] Fabrice Hadjadj au CSA : "Avis aux bisomiques"

    "Le grand rabbin Abraham Karelitz se levait et se découvrait chaque fois qu’il voyait une personne atteinte de trisomie 21. — Pourquoi lui accordez-vous des honneurs que vous refusez aux grands de ce monde ? lui demandait-on. — Parce que, répondait-il, si Dieu ne lui a pas donné une capacité aussi grande d’étudier la Torah, c’est qu’elle est déjà plus parfaite et plus avancée que moi sur le chemin de la sainteté. A la suite de la décision controversée du CSA au sujet de la vidéo Dear Future Mom (Synthèses de presse Gènéthique du 1 août et du 4 août 2014), le philosophe Fabrice Hadjadj signe une tribune à paraître cette semaine dans l'hebdomadaire suisse l'Echo Magazine. Gènéthique en diffuse le texte à l'occasion de sa dernière synthèse de presse avant une pause en août (le fil d'actualités sur la bioéthique reste actif sur le nouveau compte Twitter de Gènéthique).   

    Nous avons oublié cette leçon. Nous traitons les enfants trisomiques avec la même bonté qu’on traitait les Juifs naguère, jugés comme des parasites et des Untermenschen. Nous les traquons, les dépistons, les exterminons. Cela se voit moins, parce que la chambre de mort est le ventre d’une pauvre mère consentante, embrigadée par le culte de la performance. Que voulez-vous ? Son petit n’aurait eu que la joie de vivre, et non l’orgueil de réussir. Il  aurait été seulement humain, et non pas grand requin de la finance. Il ne serait pas allé à la Haute Ecole de Commerce ni à Polytechnique, il aurait juste ri, pleuré, joué, bousculé les convenances, sauté dans les bras des inconnus, posé des questions déconcertantes, métaphysiques… Il aurait même prié avec un cœur simple, ce qui est affreux, car il faut avoir le cœur dur et piétiner ses concurrents.
    — Allons, cessez votre ironie, il aurait été malheureux, il aurait souffert !
    — Vous croyez donc qu’il aurait plus souffert que n’importe quel bien portant, à un moment ou à un autre, et surtout vers la fin ? Vous pensez qu’il aurait été plus malheureux que tous ces tristes maîtres du monde qui se sont raffinés dans le mensonge, font des détournements de fonds et des orgies de viagra ?— Mais ce n’aurait pas été un enfant comme les autres.
    — Ç’aurait été un enfant plus que les autres. Parce qu’il portait en lui l’enfance éternelle. Oui, éliminer un petit trisomique, c’est être infanticide deux fois.

    Un bouleversant message intitulé Dear future mom (5 millions de vues sur Youtube), et diffusé sur TF1, Canal+, M6, etc. présente des jeunes trisomiques qui s’adressent à une mère qui pourrait porter l’un d’entre eux, et lui confient qu’ils vivent une vraie vie, avec ses détresses et ses bonheurs… Mais ce message n’a pas plu au big boss de Big Brother, j’ai nommé Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Il a déclaré ce 25 juillet que, pour un « message d’intérêt général », celui-ci risquait de « ne pas susciter une adhésion spontanée et consensuelle ». Je croyais ce type d’adhésion réservé aux bêtes, qui agissent par instinct. Mais non, elle doit être celle des bisomiques téléspectateurs, qui se croient néanmoins supérieurs à leurs frères trisomiques."

     (Source : L'Echo Magazine de Genève (06/08/2014))

  • L'abandon d'un enfant trisomique ou quand la GPA montre son vrai visage

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    Abandon d'un enfant trisomique : le vrai visage de la GPA (via Fondation Lejeune)

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'abandon d'un enfant trisomique à l'issue d'un contrat de mère porteuse a suscité l'émoi du monde entier. Pour Jean-Marie Le Méné le rejet de cet enfant handicapé fait voler en éclats le mythe d'une GPA éthique.

    Comment la naissance d'un enfant trisomique ruine la GPA

    L'affaire de la GPA, dans laquelle un couple australien s'est emparé de l'enfant sain et a rejeté son jumeau trisomique qu'il a abandonné à la mère porteuse thaïlandaise, suscite des commentaires plutôt embarrassés. On comprend pourquoi. 

    Le mythe de la GPA vient d'être pulvérisé en plein vol.

    D'un coup de baguette magique, la GPA quitte les strass et les paillettes qui la présentaient en bonne fée pourvoyeuse de Bébés-Cadum pour gentils couples en mal d'enfants.

    Voilà que «le-couple-à-qui-nul-ne-saurait-imposer-une-souffrance» se transforme en client-roi parfaitement odieux qui bouffe ce qui lui plait et laisse le reste sur le bord de l'assiette.

    Voilà que le refus par la mère porteuse de l'avortement du jumeau handicapé devient un acte de résistance.

    Voilà que l'enfant trisomique devient une victime symbolique qui déclenche un élan international de générosité et le rend bénéficiaire - pour l'aider à vivre - d'une somme dix fois supérieure à celle promise à sa mère infortunée.

    Bref, c'est l'horreur pour les promoteurs de la GPA qui sont pris à contre-pied. Les stéréotypes se retournent, la logique de la GPA s'inverse, Pierre Bergé peut se remettre à la couture.

    Pourtant, rien ne devait poser de problème. Le couple était bien comme il faut, à l'ancienne, composé d'un homme et d'une femme, et frappé d'infertilité. Il s'agissait donc d'une indication quasiment médicale pour laquelle certaines bonnes âmes seraient tentées d'être accommodantes (le fameux «cas où» le GPA serait acceptable). La mère porteuse avait plus qu'honoré son contrat puisqu'elle avait donné naissance non pas à un, mais à deux enfants. N'était-ce pas une bonne nouvelle, pour tout couple en mal d'enfants, que d'être comblés par une surabondance imprévue?

    Nul complot n'a été ourdi pour faire dérailler ce train d'une transgression si bien partie. Mais la nature humaine (qui, rappelons-le, ne devrait plus exister) a subrepticement repris ses droits. La réalité de la GPA a montré son vrai visage, à savoir qu'il s'agit d'une vraie grossesse dans le ventre d'une vraie femme.

    D'abord, la biologie nous enseigne que la procréation assistée occasionne davantage de grossesses gémellaires. Ce genre de situation risque donc d'être fréquent. Ainsi, on rencontrera des couples qui, sans même que l'un de leurs jumeaux soit malade, refuseront tout simplement d'avoir deux enfants parce qu'ils n'en avaient commandé qu'un seul auprès de la mère porteuse. Qu'à cela ne tienne, nous dira-t-on, il y a l'avortement sélectif portant sur l'un des jumeaux, comme cela a été proposé à la jeune Thaïlandaise? Ce n'est pas si simple. L'acte consiste en une injection létale sur l'un des fœtus qui, une fois mort, restera in utero jusqu'au terme du développement de l'autre fœtus. Et la mère accouche à la fois d'un bébé vivant et d'un bébé mort. Faut-il préciser qu'il s'agit d'une pratique extrêmement contestée …

    Ensuite, la mère porteuse reste une femme. Et l'appartenance à la nature humaine, qu'on le veuille ou non, se caractérise par la liberté. En l'occurrence, la parturiente s'est vue immédiatement proposer l'avortement du jumeau atteint dès que le diagnostic prénatal de la trisomie a été posé. Mais manque de «chance» pour ses clients, cette jeune maman de 21 ans, qui avait déjà deux enfants, a refusé d'avorter, fût-ce sélectivement, assumant les risques qui en découleraient pour elle et sa famille.

    L'industrie de la GPA se retrouve bien mal en point. Si elle devait se développer, il lui faudrait trouver des parades à ces retours intempestifs de la nature.

    D'une part, il conviendrait de renforcer encore l'eugénisme des procréations assistées pour être certain que l'embryon transféré sera exempt de toute maladie, donc lui faire subir toute la batterie des tests génétiques du diagnostic préimplantatoire. D'autre part, il faudra se résoudre à pratiquer des réductions embryonnaires pour ne laisser subsister qu'un seul embryon. Ces exigences d'eugénisme sécuritaire ne seront pas gratuites. 

    Mais surtout, il sera indispensable de prévoir au contrat que la mère porteuse devra avorter en cas de surproduction, de malfaçon ou défectuosité du bébé produit, ou qu'elle rembourse l'acheteur si celui-ci n'est pas satisfait, ou qu'elle reprenne l'achat si le produit lui est retourné.

    Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour imaginer qu'il sera difficile, dans le contrat de GPA qui la lie à ses clients, d'obliger une femme à avorter (ou à ne pas avorter d'ailleurs) sauf à ce que le contrat soit nul.

    Au final, on peut se demander si la naissance providentielle de cet enfant trisomique qui suscite un émoi dans le monde entier, n'est pas de nature à nous sauver, au moins pour un temps, de toute précipitation dans la légalisation de la GPA.

  • Abbé Grosjean : «Les chrétiens doivent investir la cité »

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    Le grand entretien sur « Figaro-Vox » :

    PHO9c6d70f6-197b-11e4-8bee-3fa0b97b13ef-805x453 (1).jpgFigaro Vox: Que vous inspire la situation des Chrétiens d'Orient? Trouvez-vous que les politiques français se mobilisent assez sur le sujet?

    Pierre-Hervé Grosjean: La persécution des chrétiens d'Orient, et particulièrement ceux d'Irak, est une tragédie qu'on ne peut ignorer. Le Cardinal Barbarin a posé un geste prophétique et fortement symbolique en se rendant lui-même sur place, à leurs côtés. Le Primat des Gaules rappelle ainsi non seulement la communion spirituelle, mais aussi le lien historique qui existe entre la France et les chrétiens d'Orient. Je me réjouis de voir se mobiliser peu à peu des politiques de tout bord. Mais comme le disait l'un d'eux, les paroles ne suffisent plus, il faut des actes pour sauver ces chrétiens et leur permettre de rester dans leur pays. C'est maintenant au Président de la République de s'engager. Nous savons défendre nos intérêts économiques et stratégiques partout dans le monde, et c'est bien. Mais saurons-nous protéger nos frères persécutés? Leurs regards sont tournés vers la France, protectrice des minorités.

     L'Opinion a titré le 28 Juillet «le lobby catho sur tous les fronts» pour décrire la mobilisation intense des catholiques français au sujet des chrétiens d'Irak. Reconnaissez-vous l'existence de ce lobby catho? Les catholiques français ont-ils aussi tendance à se «communautariser»?

    Ce mot lobby n'est pas tout à fait juste, car les catholiques ne défendent pas des intérêts particuliers, mais le bien commun. Ils ont conscience que leur foi les engage à servir la dignité de la personne humaine, à protéger les plus fragiles, du migrant à l'enfant à naître, en passant par le malade en fin de vie, le chômeur ou l'enfant au cœur des débats sur la famille. Les catholiques, loin de tout communautarisme qui les ferait se replier sur eux-mêmes, ont au contraire moins de complexes à assumer ce qu'ils sont et le message qu'ils portent. Ils prennent leur place dans la vie de la cité et dans les débats qui peuvent l'animer. C'est leur droit, et même leur devoir.

    Vous animez l'association «Acteurs d'avenir», qui a pour ambition de former des jeunes chrétiens des grandes écoles à une conscience politique, en les faisant notamment rencontrer des «décideurs publics». Quel est l'objectif à long terme? Former des chrétiens politisés qui puissent envahir la cité et se réapproprier le débat public?

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  • Le pape Jean-Paul II avait détruit à la racine l'idéologie du genre

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    Yves Daoudal a consacré une conférence à ce sujet. Pour y accéder, c'est ICI.

    Extrait :

    ... Si les bons cathos, défenseurs de la vie et de la famille, qui se dépensent sans compter aujourd’hui contre ce qu’ils appellent la théorie du genre, avaient jeté un œil sur le Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques, publié en 2003 par le Conseil pontifical pour la famille, ou plutôt, disons, dans sa version française publiée par Tequi en 2005 – en 2005, il y a près de dix ans -, ils auraient pu voir qu’il y a dans ce livre non pas une allusion au genre, mais trois grands articles. Qui disent tout sur la question. Et l’on relève que dans la seule introduction du premier article on trouve cinq fois le mot « idéologie » pour qualifier ce qui est sorti des « gender studies ».

    Mais l’Eglise avait dénoncé l’idéologie du genre bien avant ce Lexique. Elle l’avait dénoncée au moment précis où cette idéologie quittait les cercles d’intellectuels décadents pour entrer dans le vocabulaire de l’ONU et des autres instances internationales. C’était en 1995 à la conférence de l’ONU sur les femmes à Pékin. ...

  • Les silences du pape François

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    Le vaticaniste bien connu, Sandro Magister, s'étonne de certains silences du pape :

    Les étranges silences d’un pape si loquace

    Il n’a pas dit un mot en faveur des lycéennes nigérianes qui ont été enlevées, ni en faveur de la Pakistanaise Asia Bibi, accusée d’avoir offensé l'islam et condamnée à mort. Et puis il y a eu les refus de recevoir en audience l’ancien président de l’IOR, Gotti Tedeschi, chassé de son poste pour avoir voulu faire le ménage 

    par Sandro Magister sur chiesa

    ROME, le 1er août 2014 – Le jour de la fête de sainte Anne, patronne de Caserte, le pape François s’est rendu en visite dans cette ville. Est-ce tout à fait normal ? Non. Parce que, à peine deux jours plus tard, Jorge Mario Bergoglio est retourné à Caserte, en visite privée, afin d’y rencontrer un ami à lui, un Italien dont il a fait la connaissance à Buenos Aires, Giovanni Traettino, qui est pasteur d’une Église évangélique locale.

    En réalité l’intention de François, initialement, était de rendre visite uniquement à son ami, en laissant l’évêque de Caserte complètement dans l’ignorance de ses projets. De gros efforts ont été nécessaires pour convaincre le pape d’ajouter une seconde étape à son programme, de manière à ne pas négliger les brebis locales de son troupeau.

    Pour François, la collégialité de gouvernement est davantage quelque chose dont on parle que quelque chose que l’on pratique. Son style est celui d’un général des jésuites qui, en fin de compte, prend tout seul toutes les décisions. Cela se perçoit dans ses gestes, dans ses propos, dans ses silences.

    Par exemple, cela fait plusieurs semaines que Bergoglio entretient, en coulisse, des contacts avec les dirigeants des puissantes communautés "evangelical" des États-Unis. À la résidence Sainte-Marthe, il a passé des heures et des heures en leur compagnie. Il les a invités à déjeuner. Lors de l’un de ces moments de convivialité, il s’est fait photographier en train de frapper de sa paume, au milieu de grands éclats de rire, celle du pasteur James Robinson, l’un des télévangélistes américains qui ont le plus de succès.

    C’est François qui leur a annoncé de manière anticipée qu’il avait l’intention d’aller à Caserte pour rendre visite à leur collègue italien, à un moment où personne n’était encore au courant de quoi que ce soit à ce sujet. Et il leur a expliqué pourquoi il voulait le faire : afin de "présenter les excuses de l’Église catholique pour les préjudices qu’elle leur a causés en faisant obstacle au développement de leurs communautés".

    Parce qu’il est Argentin, Bergoglio a une connaissance directe de l’extraordinaire expansion des communautés évangéliques et pentecôtistes d’Amérique latine, qui continuent à prendre à l’Église catholique un très grand nombre de ses fidèles. Et cependant, ce qu’il a décidé, ce n’est pas de combattre leurs dirigeants, mais de s’en faire des amis.

    Cette ligne de conduite est la même que celle qu’il a adoptée en ce qui concerne le monde musulman : prière, appels à la paix, condamnations générales de ce qui se fait de mal, mais très grande attention à se tenir à distance des cas particuliers impliquant des personnes précises, que celles-ci soient des victimes ou des bourreaux.

    Même lorsque la terre entière se mobilise pour prendre la défense de victimes précises et que tout le monde s’attend à ce qu’il s’exprime à ce sujet, François n’abandonne pas cette réserve qu’il s’est imposée.

    Il n’a pas prononcé un seul mot quand la jeune mère soudanaise Meriam était en prison avec ses enfants en bas âge, condamnée à mort seulement parce qu’elle est chrétienne. En revanche il l’a reçue une fois qu’elle a été libérée grâce aux pressions internationales. 

    Il n’a rien dit en faveur des centaines de lycéennes nigérianes qui ont été enlevées par Boko Haram, en dépit de la campagne lancée notamment par Michelle Obama, avec le slogan : "Bring back our girls".

    Il garde le silence à propos du sort d’Asia Bibi, une mère de famille pakistanaise qui est emprisonnée depuis cinq ans et qui attend que soit examiné l’appel qu’elle a effectué contre le jugement qui l'a condamnée à mort sous l'accusation d’avoir offensé l'islam.

    Et pourtant la campagne en faveur de la libération d’Asia Bibi a suscité partout un engagement très fort de la part du monde catholique. Et, au début de cette année, une lettre pleine de tristesse qu’elle a écrite au pape a été rendue publique, mais il n’y a pas répondu.

    Ce sont des silences qui sont d’autant plus impressionnants qu’ils sont le fait d’un pape dont on connaît la très généreuse disponibilité lorsqu’il s’agit d’écrire, de téléphoner, d’apporter de l’aide, d’ouvrir à tous ceux qui frappent à sa porte, sans se préoccuper de savoir s’ils sont pauvres ou riches, bons ou mauvais.

    Par exemple le retard qu’il a mis à rencontrer les victimes d’abus sexuels commis par des personnalités du clergé a suscité des critiques. Mais, le 7 juillet dernier, il y a remédié, en passant une journée entière avec six de ces victimes, venues à Rome de trois pays d’Europe.

    Dans le même temps, la réorganisation des finances du Vatican avançait pas à pas, avec quelques changements dans les sphères dirigeantes et le départ de l’irréprochable président du conseil de surveillance de l’IOR, l’Allemand Ernst von Freyberg.

    Inexplicablement, celui-ci n’est jamais parvenu, au cours de ces seize mois de pontificat, à obtenir du pape une audience.

    Mais ce qui est encore plus inexplicable, c’est la "damnatio" qui a frappé son prédécesseur Ettore Gotti Tedeschi. Celui-ci a été chassé au mois de mai 2012 justement parce qu’il avait fait progresser le travail de "nettoyage" et il a été chassé précisément par les principaux responsables d’activités délictueuses.

    Les demandes qu’il a adressées au pape François pour être reçu et écouté n’ont jamais reçu de réponse.

  • Quand le Père Gallez décortique Evangelii Gaudium

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    UNE CLEF POUR EVANGELII GAUDIUM

    Pour comprendre la pensée du Pape François

    P. Edouard-Marie Gallez

          On savait que le Pape François a vraiment découvert les questions relatives au Proche-Orient depuis qu’il assume la lourde tâche du Pontificat. Pour l’y aider, en 2014, il s’est attaché un secrétaire copte. Enfin un Oriental dans l’entourage direct Saint Père ! Il était temps, car on peut se demander si, précédemment, sa confiance n’avait pas été abusée.

           En novembre 2013 sortait l’Exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Certains de ses passages ont choqué des chrétiens, en particulier les chrétiens d’Orient et les chrétiens issus de la culture ou de la foi islamique. Or, une interrogation surgit : ces passages étaient-ils déjà dans la version prête en juin 2013 ? Ont-ils pu être rajoutés par après ? La question se pose réellement car leur étude montre qu’ils ne sont pas de la main du Pape.

    N’importe qui d’un peu familier avec les techniques d’analyse textuelle remarque en effet immédiatement que les n° 241 et 258 de l’Exhortation sont faits pour se suivre, et surtout que les n° 242 à 257 leurs sont étrangers – ils se présentent d’ailleurs en 4 blocs distincts et bien délimités.

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  • Encore l'accès des divorcés-remariés à la communion : de quel côté est le pape François ?

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    De Sandro Magister sur son site « Chiesa »

    Dans un livre-interview publié ces jours-ci simultanément en Italie, en Espagne et aux États-Unis, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, reprend et développe ce qu’il avait déjà affirmé, l'automne dernier, dans un article paru dans "L'Osservatore Romano" qui avait fait sensation :

    Dans cet article, Müller s’était penché principalement sur la question de l’accès des divorcés remariés à la communion, en rappelant les raisons qui conduisent à le leur refuser.

    Déjà à ce moment-là, en effet, des voix s’élevaient, y compris aux plus hauts niveaux de la hiérarchie, pour affirmer qu’il était nécessaire que l’Église mette un terme à cette interdiction.

    Et, lors du consistoire qui a eu lieu au mois de février de cette année, c’est justement celui que le pape François avait chargé d’introduire la discussion, le cardinal Walter Kasper, qui s’est fait le promoteur de ce changement :

    Au cours des mois qui ont suivi, les cardinaux Carlo Caffarra, Velasio De Paolis, Walter Brandmüller et Thomas Collins ont réagi publiquement et avec une force particulière contre les thèses de Kasper.

    Mais, maintenant, c’est de nouveau le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi qui intervient avec vigueur pour prendre la défense de la doctrine traditionnelle.

    L'interview a été réalisée au mois de juin par Carlos Granados, directeur, à Madrid, de la Biblioteca de Autores Cristianos. Elle a été revue par le cardinal et elle a été conçue dans la perspective du synode des évêques qui aura bientôt lieu et qui sera consacré au thème de la famille.

    Dans la préface de l’ouvrage, un autre cardinal, l’Espagnol Fernando Sebastián Aguilar, archevêque émérite de Pampelune, écrit : "Le principal problème qui se pose actuellement dans l’Église à propos de la famille n’est pas le petit nombre de divorcés remariés qui souhaitent recevoir la communion eucharistique. Notre problème le plus grave, c’est le grand nombre de baptisés qui se marient civilement et de gens qui, étant mariés sacramentellement, ne vivent ni leur mariage ni leur vie conjugale en harmonie avec la vie chrétienne et avec les enseignements de l’Église, qui voudrait qu’ils soient comme des icônes vivantes de l’amour du Christ pour son Église présente et agissante dans le monde".

    Le cardinal Sebastián a reçu la pourpre du pape François, qui le tient en haute estime. Mais il ne peut certainement pas être rangé parmi les partisans des thèses de Kasper.

    Dans l’interview, le cardinal Müller critique également ceux qui tirent argument de quelques affirmations du pape François qu’ils manipulent en faveur d’un changement de la "pastorale" du mariage.

    Il dit par exemple : "L'image de l’hôpital de campagne est très belle. Cependant nous ne pouvons pas manipuler les propos du pape en réduisant toute la réalité de l’Église à cette image. L’Église en elle-même n’est pas un sanatorium : l’Église est aussi la maison du Père".

    Ou encore : "Une simple 'adaptation' de la réalité du mariage aux attentes du monde ne donne aucun fruit, au contraire elle est contre-productive : l’Église ne peut pas répondre aux défis du monde actuel par une adaptation pragmatique. Nous sommes appelés, en nous opposant à une facile adaptation pragmatique, à choisir l’audace prophétique du martyre. Grâce à elle, nous pourrons prendre l’Évangile à témoin de la sainteté du mariage. Un prophète tiède, à travers une mise en conformité avec l’esprit de l’époque, chercherait son propre salut, pas le salut que seul Dieu peut donner".

    On peut lire ci-dessous un extrait de l'interview, les passages consacrés à la question de l’accès des divorcés remariés à la communion, où Müller réfute également un autre des mantras associés au pape François, celui de la "miséricorde" :

    Lire ici le propos du Cardinal Müller : « La véritable dimension de la miséricorde de Dieu »

    JPSC 

  • L'euthanasie, un pis-aller pour ceux qui ne peuvent s'offrir les soins palliatifs

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    Lu sur la synthèse de presse quotidienne de gènéthique.org :

    Lituanie: vers une légalisation de l'euthanasie pour les personne ne pouvant financièrement avoir accès aux soins palliatifs ?

    Le nouveau ministre de la Santé lituanien, Rimantė Šalaševičiūtė, a déclaré que la Lituanie n'était pas un Etat-providence dans lequel les soins palliatifs pourraient être accessible à tous et que l'euthanasie pourrait être une option pour les personnes qui ne souhaitent pas tourmenter leurs proches en leur imposant le spectacle de leurs souffrances.

    La ministre de la Santé a également soulevé l'idée de l'euthanasie pour les enfants, soulignant que cette option a été approuvée par la Belgique. Celle-ci pourrait également être appropriée pour la Lituanie après débat public. 

    Dans le pays, beaucoup de médecins y sont opposés. Le Dr Andrius Narbekovas, prêtre et médecin, membre de la Commission bioéthique du ministère de la Santé a déclaré aux médias : "Le ministère de la Santé doit protéger la santé et la vie, et non chercher des façons d'enlever la vie. Il va sans dire qu'il est rentable [...] Mais une société démocratique doit très clairement comprendre que nous devons prendre soin des malades, non les tuer".

  • L'initiative citoyenne européenne UN DE NOUS saisit la justice européenne

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    L'initiative citoyenne européenne UN DE NOUS saisit la justice européenne

    communiqué de presse

    Le 25 juillet, l'Initiative citoyenne européenne (ICE) One of us - Un de nous en français - a saisi le tribunal de l'Union européenne (Luxembourg) à l'encontre de la Commission européenne, du Conseil de l'Union européenne et du Parlement européen. Dans son communiqué de presse, le Comité citoyen ONE OF US demande, par la voix de son président Grégor Puppinck, l'annulation de la communication 355 de la Commission européenne par laquelle celle-ci avait décidé, le 28 mai dernier, de ne pas transmettre de proposition législative issue de l'ICE ONE OF US au Parlement européen et au Conseil (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 30 mai 2014). 

    Selon le comité citoyen One of us, il n'a pas été fourni de réponse appropriée à la proposition législative One of us ainsi qu'aux questions soulevées par l'ICE. Plus précisément, le comité estime que "la Commission ne répond pas à l'affirmation selon laquelle l'embryon humain est un être humain" et que la décision Oliver Brüstle c. Greenpeace est à tort rejetée par la Commission alors que cette décision donne une ligne quant à la manière de considérer l'embryon, en particulier dans le cadre de la recherche.

    Dans la décision de la Commission du 28 mai dernier, le comité citoyen relève de nombreuses contradictions. En effet, il est dit que "la recherche sur l'embryon n'est pas 'encouragée' alors que la recherche présupposant la destruction d'embryons est financée" et aucune barrière éthique ne serait garantie. En outre, les pays aux mesures les moins éthiques et les moins protectives seraient financièrement favorisés. 

    Autre sujet dénoncé par le comité citoyen, le financement de l'avortement dans les pays en développement. Ce financement serait fondé sur des hypothèses erronnées telles que celle selon laquelle "financer des organisations promouvant et pratiquant l'avortement dans [ces pays] seraient bénéfique pour la santé maternelle", ou encore celle selon laquelle "offrir un accès à l'avortement est une obligation internationale issue du programme d'action de l'ICPD de 1994 et des objectifs du millénaire pour le développement" des Nations-Unies. 

    Enfin, le comité allègue une violation, par la Commission, du processus démocratique et plus précisément de la manière dont l'ICE a été traitée par la Commission européenne. Car selon le Comité, "la Commission ne fournit aucun motif juridique à son refus de transmettre la proposition législative au Parlement : ni impossibilité, ni absence de nécessité, ni redondance". Par conséquent, en saisissant le Tribunal de l'Union européenne, le Comité One of us souhaite demander à l'UE de clarifier ce qu'une initiative citoyenne européenne (ICE) est censée être et comment est-ce qu'elle estime qu'une ICE doit être traitée. L'alternative lancée au tribunal est donc claire: "soit cette demande est acceptée et dans ce cas l'ICE va devenir ce qu'elle devrait être, à savoir un instrument de démocratie participative, soit elle est rejetée, ce qui signifie alors que l'ICE est un faux mécanisme de démocratie participative". 

    Pour plus d'informations : www.undenous.fr

  • Divorcés-remariés : et si l'on remettait la chasteté à l'honneur ?

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    Du blog de Jeanne Smits : 

    La revue thomiste Nova et Vetera 
     
    publie un document très riche et très clair sur la question de « l'accompagnement pastoral des personnes divorcées remariées », dans la perspective du Synode extraordinaire sur la famille qui se réunira cet automne à la demande du pape François. On sait que le cardinal Kasper avait proposé un assouplissement de la procédure de reconnaissance de la nullité de certains mariages – et même un basculement de la voie juridique vers la voie spirituelle et pastorale – et l'accès à l'absolution et à la communion sacramentelles pour des divorcés « repentis » engagés dans une nouveau mariage civil.
     
    Huit dominicains, John Corbett, O.P., Andrew Hofer, O.P., Paul J. Keller, O.P., Dominic Langevin, O.P., Dominic Legge, O.P., Kurt Martens, Thomas Petri, O.P., et Thomas Joseph White, O.P, issus de la Faculté pontificale de l'Immaculée Conception au Centre d'études dominicain de Washington D.C., de l'Athénée de l'Ohio et de l'Ecole de droit canon de la Catholic University of America, co-signent ce document de 21 pages à paraître dans l'édition d'août 2014 dans la revue théologique internationale.
     
    Celle-ci a déjà publié en ligne cette étude très argumentée des Récentes propositions pour l'accompagnement pastoral des personnes divorcées remariées – Evaluation critique en anglais, allemand, espagnol, français et italien, accessibles ici
     
    . La version française est 
     
    .
     
    Après un rappel historique montrant que l'indissolubilité du mariage est un enseignement constant de l'Eglise qui n'a d'ailleurs jamais été facile à accepter, sans oublier de redire sa signification la plus profonde qui est de « servir de signe sacramentel de l'amour du Christ pour son Epouse, l'Eglise », le pères dominicains mettent en lumière ce qu'il y de vraiment nouveau dans les propositions du cardinal Kasper :
    « Au cœur des propositions actuelles, il y a un doute sur la chasteté. C’est en effet la suppression de l’obligation de la chasteté pour les personnes divorcées qui est leur principale innovation, puisque les personnes divorcées remariées qui, pour une raison sérieuse (telle que l’éducation des enfants), continuent de vivre ensemble, sont autorisées par l’Église à recevoir la communion si elles acceptent de vivre en frère et sœur et s’il n’y a pas de risque de scandale. Jean-Paul II et Benoît XVI ont tous deux enseigné cela. 
    En tous les cas, l’hypothèse des propositions en question est qu’une telle chasteté est  impossible pour les personnes divorcées. N’y a-t-il pas là un désespoir caché vis-à-vis de la chasteté et de la puissance de la grâce sur le péché et sur le vice ? Le Christ appelle toute personne à la chasteté, selon son état de vie, que celle-ci soit non mariée, célibataire, mariée ou séparée. Il promet la grâce d’une vie chaste. »
  • CEDH : l’Eglise peut exiger des professeurs de religion une loyauté particulière dans leur enseignement.

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    La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) vient de donner raison sur ce point à l’Eglise espagnole dans un procès que lui avait intenté un prêtre réduit à l’état laïc. Un excellent résumé d’Anne Latron sur le site de « La Vie » :

    « José Antonio Fernandez Martinez, un ancien prêtre espagnol, est définitivement débouté par la Cour européenne des droits de l'homme. L'affaire, vieille de quinze ans, a gravi, d'appel en appel, tous les échelons de la justice espagnole, jusqu'à la décision en fin de semaine dernière de la CEDH. Celle-ci a rendu son verdict le 12 juin et confirme l'autonomie dont dispose l'Eglise en Espagne en matière de choix des professeurs de religion.

    Avant de se marier et d'avoir cinq enfants, José Antonio Fernandez Martinez, a été prêtre dans la région de Murcie pendant plus de vingt ans. En 1991, il entame une carrière de professeur de religion et de morale catholiques, sur la base d’un contrat de travail annuel renouvelable. En 1996, il accorde au journal La Verdad une interview dans laquelle il exprime, avec d'autres membres du Mouvement pour le célibat optionnel des prêtres, son désaccord fondamental avec la doctrine de l'Eglise concernant l'avortement, le contrôle des naissances, le divorce et la sexualité en général.

    Une prise de position qui vaut à son contrat de ne pas être renouvelé par l'Eglise pour la rentrée scolaire de 1997. L'évêché de Carthagène rappelle à cette occasion que l'ancien prêtre est tenu par contrat de donner ses cours sans “risque de scandale”, et que ses propos dans la presse en constituent précisément un. José Antonio Fernandez Martinez attaque donc l'Eglise pour discrimination, d'abord au niveau national, puis européen.

    Par son verdict du 12 juin, la CEDH déboute définitivement le plaignant et confirme l'autonomie dont dispose l'Eglise en Espagne en matière de choix des professeurs de religion. Ainsi, aux yeux de la Cour européenne, “il n'est pas déraisonnable que l'Église exige des professeurs de religion une loyauté particulière, dans la mesure où ils peuvent être considérés comme ses représentants”.

    Le non-renouvellement, à son poste d'enseignant dans un lycée public de Antonio Fernandez Martinez, est “légitime et proportionné”, estime l'instance suprême de la CEDH, la Grande Chambre, par neuf voix contre huit. “L'existence d'une divergence entre les idées qui doivent être enseignées et les convictions personnelles d'un professeur peut poser un problème de crédibilité lorsque cet enseignant milite activement contre ces idées”, ajoute la Grande Chambre. Un verdict qui confirme celui de mai 2012, dont nous nous étions alors faits l'écho. »

    Réf. La CEDH donne raison à l'Eglise espagnole

    Voilà une décision dont  l’enseignement catholique (belge ou autre) pourrait , le cas échéant, faire un bon usage jurisprudentiel.  JPSC

  • Le pape François et les Pentecôtistes

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    jpg_1350850.jpgA Caserte,  le 28 juillet prochain, le pape ne rencontrera pas le roi de Naples et des Deux-Siciles mais son ami le pasteur  Giovanni Traettino. Celui-ci  n’est pas catholique mais pentecôtiste. C’est-à-dire qu’il fait partie de l’une de ces communautés chrétiennes qui connaissent l’expansion la plus stupéfiante dans le monde. Le pape rencontre peu à peu leurs dirigeants. De rivaux qu’ils sont, il veut en faire des amis et, pour cela, il va jusqu’à leur demander pardon .

    De Sandro Magister sur son blog « Chiesa » (Extrait)

    «  (…) Cela fait plusieurs mois que Jorge Mario Bergoglio s’est fixé comme objectif de rencontrer cet ami. Déjà, le 15 janvier, il y avait fait allusion devant un groupe de fidèles venus de Caserte, après une audience générale sur la place Saint-Pierre. Il en avait à nouveau parlé le 19 juin, au cours d’une rencontre à Rome avec des pasteurs évangéliques, au nombre desquels se trouvait justement son ami de Caserte, Giovanni Traettino. Il a fait la connaissance de celui-ci en 2006, à l’occasion d’un débat organisé à Buenos Aires auquel lui-même participait en tant qu’archevêque de la capitale argentine.

    En réalité la rencontre à Caserte avec le pasteur Traettino n’est pas un événement isolé, mais elle fait partie d’un effort à plus grande échelle que le pape François fait dans le but de conquérir la sympathie des leaders mondiaux de ces mouvements "evangelical" et pentecôtistes qui, en Amérique latine principalement, sont les plus redoutables concurrents de l’Église catholique, à laquelle ils arrachent des quantités énormes de fidèles. (…)

    Le 4 juin, le pape a longuement rencontré, à la résidence Sainte-Marthe, plusieurs leaders "evangelical" venus des États-Unis, parmi lesquels le célèbre télévangéliste Joel Osteen, le pasteur californien Tim Timmons et le président de l'Evangelical Westmont College, Gayle D. Beebe. Le 24 juin, autre rencontre. Cette fois-là, c’était avec les télévangélistes texans James Robinson et Kenneth Copeland, avec l’évêque Anthony Palmer de la Communion of Evangelical Episcopal Churches, avec les époux John et Carol Arnott de Toronto, et avec d’autres leaders religieux de premier plan. Étaient également présents Geoff Tunnicliffe et Brian C. Stiller, respectivement secrétaire général et "ambassadeur" de la World Evangelical Alliance. La rencontre a duré trois heures et elle s’est poursuivie au cours du déjeuner, pris au réfectoire de la résidence Sainte-Marthe, où le pape, au milieu de grands éclats de rire, a frappé de sa paume celle du pasteur Robinson (voir photo). Copeland et Osteen sont partisans de la "théologie de la prospérité", qui affirme que plus la foi augmente, plus la richesse augmente. Ils sont eux-mêmes très riches et leur mode de vie est très dispendieux. Mais François leur a épargné une prédication sur le thème de la pauvreté.

    Au lieu de cela – d’après ce qu’a raconté l'"ambassadeur" Stiller – le pape leur a déclaré : "Je ne cherche pas à convertir les 'evangelical' au catholicisme. Sur beaucoup de points de doctrine nous ne sommes pas d’accord. Il nous suffit de montrer l'amour de Jésus".

    Toutefois il leur a également dit que son amitié pour le pasteur Traettino lui avait fait comprendre que l’Église catholique, du fait de son imposante présence, fait trop obstacle au développement et au témoignage de ces communautés. Et que c’est pour cette raison aussi qu’il avait eu l’idée de rendre visite à la communauté pentecôtiste de Caserte : "afin de s’excuser pour les difficultés suscitées à la communauté".


    Sous le pontificat de Jean-Paul II et plus encore sous celui de Benoît XVI, les "evangelical" américains, généralement plutôt conservateurs, avaient atténué leur traditionnel antipapisme et ils avaient trouvé des moments de rencontre avec l’Église catholique dans la bataille commune pour la défense de la liberté religieuse, de la vie et de la famille.

    Mais le pape François n’a pas évoqué ces questions dans les entretiens qu’il a eus au cours de ces dernières semaines… »

     Ref. L'ami secret de François à Caserte

     Vu d’Europe, ces grandes effusions paraissent étranges. C’est que François est un Argentin et les évangéliques constituent le segment religieux qui a le plus augmenté en Amérique du Sud. Ainsi, au Brésil, ils sont passés de 26,2 à 42,3 millions de personnes, Parallèlement, le nombre de catholiques n’a cessé de chuter, en particulier dans les grandes villes et dans les régions les plus pauvres, au bénéfice des évangéliques. Dialogue œcuménique oblige, c’est donc avec ces « evangelicals » qu’il faut dépasser les clivages.

     Après l’engouement pour la théologie de la libération, qui est aujourd’hui passée de mode,  le catholicisme post-conciliaire sud-américain s’est lancé dans la pastorale de style « pentecôtiste » Il en récolte maintenant les fruits amers : pourquoi en effet acheter la copie alors qu’on peut disposer de l’original ?  Et si l’on commençait par être soi-même. A cet égard, le catholicisme africain pourrait donner de bonnes leçons aux « maîtres à penser » de l’Eglise d’Amérique latine. JPSC.