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Débats - Page 78

  • Le pape à Marseille : une visite très politique en pleine crise migratoire

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro (via le blog Il Sismografo) :

    Pape François à Marseille: en pleine crise migratoire, une visite très politique

    Récit - Le souverain pontife a insisté sur le fait qu’il ne venait «pas en France» mais dans la Cité phocéenne, où il arrive ce vendredi. -- François est attendu ce vendredi à Marseille pour ce qui apparaît comme une «vraie-fausse» visite du pape en France. Cet aller-retour en Provence - mais «pas en France», a tellement insisté François - sera le plus atypique des quarante-quatre voyages de son pontificat. Pour aucune autre nation, le pape ne s’est livré à une telle contorsion afin de justifier le fait qu’il passe dans une métropole française sans venir «en France».

    Il a pourtant visité cinquante-neuf pays… Le nôtre, où il se rend pour la seconde fois après sa visite express du Parlement européen à Strasbourg en novembre 2014, n’entre pas dans le compte de ses visites officielles d’État. Son voyage éclair en Alsace fut un aller-retour de moins de huit heures montre en main: Parti au petit matin, François était déjà à Rome en début d’après-midi après avoir déjeuné… dans l’avion.

    La veille de son départ à Marseille, une source interne, de longue expérience et très informée des coulisses du Vatican, affirme que François «déteste la France», notamment en raison de son passé «de nation colonisatrice». La politique papale ne pouvant se fonder sur des humeurs et encore moins sur des rumeurs, Le Figaro avait posé directement la question à François dans l’avion du retour des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne au Portugal, le 6 août dernier. Pour refuser ainsi de la visiter officiellement, le pape avait-il «quelque chose contre la France?» «Non!», avait aussitôt répondu François dans un grand sourire, avant d’expliquer sa «politique» de voyage: «Je visite les petits pays européens. Les grands pays, je le laisse pour après, à la fin.»

    François, qui aura 87 ans en décembre, n’a jamais caché sa dévotion personnelle pour sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Qui sait s’il pense venir un jour à Lisieux? Le 15 août 2004, huit mois avant sa mort, Jean-Paul II s’était recueilli devant la grotte de Lourdes. Il s’agissait de son 104e et dernier voyage, le septième en France.

    «La Méditerranée est un cimetière mais ce n’est pas le cimetière le plus grand»

    François a justifié son déplacement dans la Cité phocéenne par sa participation à un colloque ecclésial sur la Méditerranée: «Le problème de la Méditerranée est un problème qui me préoccupe. C’est pour cela que je vais en France. Il est criminel d’exploiter des migrants. Pas en Europe parce que nous sommes plus civilisés mais dans les “Lager” (camps) d’Afrique du Nord» où sont retenus des migrants. Il a conclu: «Les évêques de la Méditerranée se réunissent avec des politiques pour réfléchir sérieusement sur ce drame des migrants. La Méditerranée est un cimetière mais ce n’est pas le cimetière le plus grand. Le cimetière le plus grand, c’est le nord de l’Afrique. Je vais à Marseille pour cela.»

    François arrive à Marseille dans un contexte de crise sur l’île de Lampedusa, exposée à une arrivée massive de migrants. Par la voix de son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, la France a annoncé mardi qu’elle n’accueillerait «aucun migrant de Lampedusa». Cette île italienne, située entre la Tunisie et la Sicile, tient au cœur du pape François. Elle fut la destination de son premier voyage papal en juillet 2013. Il y avait dénoncé la «mondialisation de l’indifférence» face à la mort de migrants en Méditerranée.

    Ce même cri, il devrait le pousser spirituellement, ce vendredi en fin d’après-midi devant le Monument aux héros et victimes de la mer de Marseille, en compagnie de leaders d’autres religions et d’associations d’aide aux migrants.

    Cet appel à la conscience, François devrait l’exprimer sur un mode politique et géopolitique, samedi matin lors des «Rencontres Méditerranéennes» dans le Palais du Pharo. Il s’exprimera devant une soixantaine d’évêques et soixante-dix «jeunes» issus des pays du pourtour méditerranéen. Au petit matin, il aura aussi rencontré des personnes dans la précarité, près de la gare Saint-Charles, une étape ajoutée à la dernière minute.

    De fait, la première version du programme de cette visite dévoilée au printemps devait se limiter à la question migratoire. Initialement, ce voyage se déroulait sur le modèle de celui de Strasbourg: arrivé le samedi matin à Marseille, le souverain pontife prononçait son discours aux «Rencontres Méditerranéennes» avant de repartir en début d’après-midi à Rome.

    Il a fallu toute la force de persuasion du cardinal Jean-Marc Aveline pour que François finisse par accepter de présider une messe au Stade-Vélodrome, samedi après-midi où près de 60.000 fidèles sont attendus. De même, il n’aurait pas rencontré les prêtres, religieux et religieuses de Marseille comme il doit le faire sitôt sa descente d’avion, vendredi à Notre-Dame-de-la-Garde. L’introduction de l’aspect religieux dans la seconde version du programme donne à cette «vraie-fausse» visite papale en France des similitudes avec le schéma habituel des déplacements pontificaux.

    La visite polémique du couple Macron à la messe papale

    Mais c’est un ultime caractère, politique celui-là, qui rapproche cette visite atypique d’une visite officielle, sans en être une pour autant. Cette dernière évolution du programme papale n’est pas venue du cardinal Aveline mais d’Emmanuel Macron.

    S’il n’a pas obtenu tout ce qu’il désirait - il y aurait eu un projet de dîner en l’honneur de François le vendredi soir à Marseille, ce qui ne se fait pourtant jamais pour un pape - le président de la République a réussi à décrocher une petite heure de rencontre, en tête à tête, samedi en fin de matinée, avec photos, caméras et échange protocolaire de cadeaux comme s’il s’agissait d’une visite officielle. Un rendez-vous qui a tout chamboulé, contraignant le pape à arriver la veille à Marseille. Ce qu’il a accepté de bonne grâce même si le Vatican se méfie, par expérience et par principe, de la récupération possible, par les chefs d’État, de la présence d’un pape dans leur pays. François, en homme libre, déteste par-dessus tout être instrumentalisé, au Saint-Siège comme ailleurs. C’est l’une des raisons de son refus de visiter, pour l’heure, son Argentine natale.

    En revanche, la surprise, vue de Rome, a été d’apprendre - sans jugement du Vatican car c’est une pratique courante lors des voyages - que le couple présidentiel assisterait à la messe papale. L’annonce, très tardive, a évidemment créé une polémique laïque en France. Elle a aussi posé une question pour la majorité des catholiques: beaucoup, comme François, sont opposés à une législation qui ouvrirait le droit de décider de sa propre mort. Cette «vraie-fausse» visite officielle du pape en France avive ainsi deux débats politiques cruciaux dans l’Hexagone: l’immigration et l’euthanasie.

  • De l’Europe jusqu’aux municipalités : l’avortement, une priorité ?

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    De Gènéthique Magazine :

    De l’Europe jusqu’aux municipalités : l’avortement, une priorité ?

    21 septembre 2023
     

    Des députés européens ont débattu de la « santé reproductive et sexuelle » des femmes, mardi 19 septembre, au sein de la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres (FEMM). Une réunion en présence de militants qui a laissé une vaste place au sujet de l’avortement présenté comme un « droit fondamental ».

    Birgit van Hout du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) a appelé à financer l’accès aux « droits sexuels et reproductifs » à travers le monde, quand Camila Gervais du Center for Reproductive Rights en Belgique estime que la Commission des Affaires constitutionnelles (ne devrait pas « se cacher derrière des questions nationales quand il s’agit de changer les traités ». Elle juge en outre que la récente directive relative aux violences faites aux femmes sera un « immense pas » en matière de « droits reproductifs » (cf. Lutter contre les violences contre les femmes en promouvant l’avortement ?).

    Priver les Etats membres de cette compétence nationale

    Le député croate Predrag Fred Matic (Socialistes et Démocrates) a rappelé l’initiative qu’il a portée il y a deux ans (cf. Le Parlement européen adopte le rapport Matic), et réclamé des « normes européennes » en matière de « droit à l’avortement ». « Nous ne devrions plus dire qu’il s’agit d’une compétence nationale », estime-t-il (cf. Avortement : les évêques appellent l’Europe à respecter les limites de ses compétences). Il est rejoint par Gwendoline Delbos Corfield, eurodéputée française du Groupe des Verts Alliance libre européenne. « Les droits sexuels et reproductifs doivent devenir une compétence européenne », a-t-elle martelé, indiquant être dans un processus de « changement des traités » (cf. Le Parlement européen demande d’inscrire l’avortement parmi les « droits fondamentaux »).

    Seule voix dissonante : celle de l’Espagnole Margarita de la Pisa Carrión (Groupe des Conservateurs et Réformistes européens . « Le progrès n’est pas compatible avec la négation du droit à la vie », a-t-elle fait valoir, appelant à arrêter cette « idéologie destructrice ».

    Des actions tous azimuts

    La volonté générale est claire : faire remonter l’avortement au rang des compétences de l’Union européenne afin de faire plier les quelques Etats encore réfractaires (cf. Avortement eugénique en Pologne : la CEDH déclare les plaintes irrecevables Avortement : le Parlement européen désavoue la Hongrie)

    A la veille de la « Journée internationale de l’avortement », qui aura lieu le 28 septembre, deux jours après celle consacrée à la contraception, l’avortement est promu sur tous les fronts. Ainsi diverses municipalités de l’Hexagone lancent des initiatives sur le sujet (cf. Avortement et liberté d’expression : deux maires, deux choix). A Paris, des affiches qualifient l’avortement de « droit fondamental ». Ecrire une phrase en majuscules n’en fait pas une vérité (cf. Le « droit à l’avortement » n’est pas légitime « parce qu’une majorité d’individus ou d’Etats l’affirment »).

  • L'option Pell pour libérer l'Eglise du cauchemar woke

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    De Miguel Cuartero sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'option Pell pour libérer l'Eglise du cauchemar woke

    La voix du cardinal australien résonne dans le texte publié en quatre langues qui rassemble les témoignages de ceux qui l'ont connu de près. Il en ressort le portrait d'un "martyr blanc" et d'un géant de la foi résolu contre les idéologies qui ont pénétré jusqu'au monde catholique.

    ECCLESIA 22_09_2023

    Moins d'un an après sa mort, la voix du cardinal australien George Pell ne cesse de se faire entendre dans l'Église et dans la société comme un avertissement et un appel urgent à la repentance face aux tendances néfastes et à la pente dangereuse sur laquelle se trouve l'Église à la veille du Synode sur la synodalité.

    Un livre (en quatre langues : anglais, italien, espagnol et français) qui vient d'être publié en Australie sur la figure et la pensée de celui qui fut archevêque de Melbourne puis de Sydney avant de venir à Rome pour s'occuper personnellement des finances du Vatican, contribue à la diffusion du message du cardinal. Le livre Pell contra mundum (Connor Court Publishing, pp. 240) rassemble plusieurs articles de ceux qui ont connu de près le cardinal et trois textes écrits par Pell lui-même. 

    Il s'agit notamment d'un article publié dans le Spectator de Londres le 11 janvier 2023, dans lequel le cardinal met par écrit sa grave préoccupation pour la situation de l'Église, assiégée par une mentalité mondaine et un rêve synodal qui s'est "transformé en un cauchemar toxique malgré les bonnes intentions professées par les évêques". Un texte qui reprend et résume le mémorandum désormais bien connu qui (signé du pseudonyme Demos) a circulé au Vatican quelques mois avant la mort du cardinal et qui lui a été attribué par la suite.

    Le livre s'ouvre sur une introduction du cardinal indien Oswald Gracias qui se souvient de Pell pour son autorité dans la gestion de deux grands diocèses, son engagement en tant que président de la commission Vox Clara pour la traduction des textes liturgiques en anglais et son rôle dans la réforme financière, mais surtout en tant que "martyr blanc" en raison de la persécution judiciaire et médiatique dont il a fait l'objet pour les abus présumés et du procès épuisant qui lui a valu 404 jours d'isolement dans une prison de haute sécurité jusqu'au jugement final de la Haute Cour australienne qui l'a acquitté à l'unanimité des charges retenues contre lui, les jugeant infondées. Une épreuve qui, selon le cardinal Gracias, permet à Pell d'être compté parmi les "géants" comme Cadinal Mindszenty de Budapest ou Wyszynski de Varsovie. Sa mort, dit Gracias, a privé l'Église "d'une voix claire et courageuse".

    C'est le père Robert A. Sirico - cofondateur de l'Acton Institute for the Study of Religion and Liberty - qui a donné son titre au livre en comparant le cardinal australien à saint Athanase : Athanasius contra mundum, "Athanase contre le monde", dit-on, en raison de la détermination avec laquelle le saint a combattu l'hérésie arienne qui déferlait sur l'empire. Aujourd'hui encore, l'Église est confrontée à une "hérésie monumentale" qui ne concerne toutefois pas la nature du Christ mais celle de l'homme, menacée par l'idéologie woke, dernière des dérives de la pensée moderne, qui vise à réinterpréter non seulement la structure de la société mais aussi celle de la famille et de la nature humaine. Une idéologie qui imprègne de nombreuses propositions qui font leur chemin dans l'Église et qui s'enracine dans la pensée néo-marxiste et post-colonialiste tout en trouvant un appui dans le discours écologique et les revendications de genre. Le cardinal Pell a lutté contre ce danger en élevant la voix sans craindre d'être marginalisé et ridiculisé.

    Sirico poursuit en comparant Pell à un autre rempart de la foi contre les hérésies, St John Henry Newman : "Le processus synodal actuellement en cours", écrit Sirico, "révèle qu'une telle attention aux racines et à la préservation n'est pas présente et n'est pas envisagée". Tout cela met en évidence les parallèles remarquables entre les figures de Newman et de Pell. Les similitudes sont frappantes". "Lorsque l'un d'eux percevait une menace claire pour la tradition apostolique, il se faisait entendre et soulignait le grave problème qui se posait.

    C'est pourquoi la presse et ses ennemis le considéraient comme un 'indietrist' (comme on dit aujourd'hui), alors que son action était déterminée par son désir de préserver et de transmettre la foi qu'il avait reçue et la tradition transmise par les Apôtres 'sans céder aux modes et aux pressions du moment'. On a accusé le cardinal Pell de créer des divisions au sein de l'Église, souligne M. Sirico, mais ce sont plutôt ceux qui "abandonnent la tradition (...) ou cherchent à la miner, à la diluer ou à la rejeter" qui en sont la cause. Le portrait du cardinal Pell est complété par les contributions du journaliste américain George Weigel - vaticaniste et biographe de Jean-Paul II - et de l'économiste australien Danny Casey.

    Pell était un géant, non seulement pour sa carrure, mais aussi pour son courage à condamner la confusion et la tromperie qui règnent dans la société d'aujourd'hui. Parlant de son Australie natale, dans un discours prononcé en 2022 au Campion College de Sydney, Pell a observé que les catholiques, ainsi que les conservateurs sociaux, sont "régulièrement attaqués par des activistes de l'ombre" qui exercent leur domination non seulement dans l'arène politique, mais aussi dans toutes les sphères sociales, dans les écoles, les universités et même dans le monde du sport. La culture de l'effacement (erasure culture) qui "menace les pierres angulaires du libéralisme" a donné naissance à de nouvelles politiques de genre et de race qui considèrent les hommes blancs comme "le pire aspect du passé, du racisme exécré, du colonialisme, du sexisme et du patriarcat". Même sur le changement climatique, à contre-courant de ce que la société et l'Eglise prêchent. Il n'y a pas de position catholique obligatoire sur le changement climatique", a-t-il déclaré, "parce que notre religion enseigne la foi et la morale, et que nous n'imposons aucune croyance scientifique. Chaque personne a le droit d'être insensée si elle pense que c'est juste. La crise climatique n'est pas l'une de mes principales préoccupations, même si j'aime rapporter certains faits établis dans ce climat d'hystérie (...). Mes principales préoccupations sont autres et concernent l'Église catholique et la montée d'une Chine belliqueuse".

    Le livre est donc une contribution précieuse au débat intra-ecclésial souhaité et mis en route par le pape François, car les préoccupations du cardinal Pell sont celles d'une bonne partie des catholiques (laïcs et consacrés) qui regardent aujourd'hui avec une extrême inquiétude le prochain synode des évêques dans l'espoir que la voix du défunt cardinal ne sera pas complètement ignorée et pourra représenter un barrage contre les dérives dangereuses d'un Wokisme de type ecclésial.

    Et de même que Newman était considéré comme le "père absent du Concile Vatican II", de même - si sa voix était entendue, comme celle du cardinal anglais l'a été par les Pères du Concile - nous pourrions définir Pell comme le "père absent du Synode". C'est le souhait des éditeurs du livre et de nombreux catholiques qui ne veulent pas renoncer à défendre la foi et la tradition de l'Église, même face aux défis d'un monde que Pell a regardé avec l'inquiétude propre au regard d'un pasteur.

  • "Mgr Strickland ne devrait absolument pas démissionner" (Cardinal Müller)

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    CARDINAL MÜLLER : « SI JE POUVAIS CONSEILLER MGR STRICKLAND, IL NE DEVRAIT ABSOLUMENT PAS DÉMISSIONNER »

    21 septembre 2023
    Le cardinal Müller sur la brèche L'Homme Nouveau
    Mgr Strickland, évêque du diocèse de Tyler au Texas depuis 2012, a fait l’objet d’une visite apostolique en juin dernier à la suite d’un commentaire public qu’il a adressé directement au Saint Père, sur les dérives actuelles dans le processus entamé par le Synode sur la synodalité. Le Vatican semblerait maintenant vouloir l’écarter de son siège.

    Depuis le début du mois de septembre, le bruit court que l’évêque pourrait recevoir une demande de démission de la part de Rome, suscitant le soutien de nombreux fidèles à travers le monde, de Mgr Schneider et même d’un prélat. Le cardinal Gerhard Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a réagi sur les évènements concernant Mgr Strickland sur Kath.net.

    Son Éminence nous a personnellement autorisé à publier une traduction exclusive de sa lettre pour nos lecteurs français. Nous remercions également la rédaction du média allemand de nous avoir permis la publication du texte :

    “Oui, ce qui est fait à Mgr Strickland est terrible, un abus du droit divin de l’épiscopat. 

    Si je pouvais conseiller Mgr Strickland, il ne devrait absolument pas démissionner, car ils pourraient alors se laver les mains de leur innocence. 

    Selon le commandement de la justice, un évêque ne peut être destitué par le Pape que s’il s’est rendu coupable de quelque chose de mauvais (hérésie, schisme, apostasie, crime ou comportement totalement non-sacerdotal), par exemple la pseudo-bénédiction qui insulte Dieu et trompe les gens sur leur salut – bénédiction des personnes des deux ou du même sexe dans des relations extraconjugales. 

    La révocation arbitraire du poste d’évêque d’un diocèse dans lequel un évêque est nommé par le Christ lui-même comme son propre berger porte atteinte à l’autorité du pape, comme cela s’est produit historiquement avec le marchandage indigne de la charge sous la papauté avignonnaise (cette perte de confiance était l’une des principales raisons de la séparation du christianisme de la Réforme de l’Église catholique et de sa haine du pape, qui, par ses actions arbitraires, s’était mis à la place de Dieu.)

    Selon l’enseignement catholique, le Pape n’est en aucun cas le Seigneur de l’Église, mais plutôt, en tant que représentant du Christ pour l’Église universelle, le premier serviteur de son Seigneur, qui devait dire à Simon Pierre, qui venait de devenir le rocher de l’Église : « Passez derrière moi (Indietro italien, le véritable indietrismo), car vous ne pensez pas à ce que Dieu veut, mais à ce que veulent les hommes » (Mt 16, 23). 

    Le Pape n’a aucune autorité du Christ pour intimider et intimider les bons évêques calqués sur le Christ Bon Pasteur qui, conformément à l’idéal épiscopal de Vatican II, sanctifient, enseignent et conduisent le troupeau de Dieu au nom du Christ, simplement parce qu’ils sont les faux amis dénoncent ces bons évêques à François comme des ennemis du Pape, tandis que les évêques hérétiques et immoraux peuvent faire ce qu’ils veulent ou qui dérangent chaque jour l’Église du Christ avec quelque autre bêtise.” 

    Source Kath.net

  • Liège, 26 septembre : "Le mystère du Suaire de Turin"; conférence exceptionnelle avec le Professeur Boxho et l'abbé Dalleur

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    Le mardi 26 septembre 2023 à 18h30, le médecin légiste Philippe Boxho (Professeur de médecine légale à l'Université de Liège) ayant eu l’opportunité d’étudier le suaire de Turin qu’il considère comme une « véritable scène de crime », viendra présenter ses conclusions lors d’une conférence au cours de laquelle il aura le plaisir d’échanger avec le Père Philippe Dalleur de la Pontificia Università della Sante Croce (Rome).

    Afin de garantir un maximum de place, la conférence aura lieu dans la cathédrale :

    Cathédrale Saint-Paul de Liège
    Place de la cathédrale, 18
    B-4000 Liège

    RÉSERVATION OBLIGATOIRE :
    https://sales.resevents.be/event/569/le-suaire-de-turin-conference-de-philippe-boxho-et-du-pere-philippe-dalleur

  • Pie XII a choisi la diplomatie du silence pour sauver des vies

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    De Juan Luis Vázquez Díaz-Mayordomo sur Alfa & Omega :

    Vicente Cárcel Ortí assure que "si Pie XII avait parlé, plus de Juifs auraient été tués".

    "Le pape a choisi la diplomatie du silence pour sauver des vies", affirme l'historien Vicente Cárcel Ortí face à la dernière polémique sur le pape Pacelli.

    20 septembre 2023

    "On l'a dit toute ma vie et c'est une controverse qui ne sera jamais résolue", s'exclame l'historien Vicente Cárcel Ortí à l'autre bout du fil depuis Rome. Il réagit à la dernière polémique sur le pape Pacelli et son attitude vis-à-vis de l'Holocauste.

    La lettre de décembre 1942 publiée la semaine dernière, qui révélait au pontife l'existence des fours crématoires de Belzec, a été rejointe par une déclaration du Centre Simon Wiesenthal affirmant que "le pape Pie XII ne devrait jamais être considéré comme saint, car il est resté publiquement silencieux pendant toute la durée de l'Holocauste".

    Cárcel Ortí, l'un des principaux chercheurs sur l'histoire de l'Église à cette époque, souligne que le pape a opté pour la résistance cachée afin de sauver le plus grand nombre de personnes des nazis, "ordonnant que des milliers de Juifs soient aidés et même cachés dans des couvents à Rome et dans toute l'Europe".

    Il aurait pu parler publiquement, mais il y aurait eu plus de morts", ajoute-t-il.  "Même les évêques néerlandais, polonais et allemands lui ont demandé de ne pas s'exprimer afin d'éviter de nouvelles persécutions."

    De plus, prendre position publiquement "c'était s'opposer à un fou comme Hitler, qui projetait de le faire enlever et de le mettre au secret au Vatican", précise l'historien.

    Au contraire, "il a contribué autant que possible à sauver la vie d'un maximum de Juifs". D'ailleurs, "à la fin de la guerre, beaucoup d'entre eux sont allés au Vatican pour s'agenouiller devant lui et le remercier. Et même Golda Meir, Premier ministre d'Israël, a reconnu que dans ces années terribles, la seule personne qui les a aidés au niveau mondial a été le pape".

    Cárcel Ortí révèle que "l'archiviste qui a trouvé cette dernière lettre controversée est un ami et il m'a dit qu'il allait la publier pour que l'on sache que le pape savait ce qui se passait. C'est vrai, mais Pie XII lui-même avouait que "si je me tais, on me critique, mais si je parle, on me critiquera davantage ; ma mission est de sauver le plus de vies possible".

    Aujourd'hui, les partisans de sa canonisation soutiennent que "son silence a été très opportun", dit Cárcel Ortí, "et cela ne signifie pas qu'il ait manqué de courage ou de bravoure. Il a été prudent pour éviter des dommages plus importants".

  • Cardinal Sarah : “L’autorité du pape n’est pas illimitée, elle est au service de la Sainte Tradition”

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    Du site "Riposte catholique" :

    “L’autorité du pape n’est pas illimitée, elle est au service de la Sainte Tradition”

    Le cardinal Sarah a publié un article important dans la revue Communio intitulé “The Inexhaustible Reality : Joseph Ratzinger and the Sacred Liturgy” (vol. 49, hiver 2022), dont The New Liturgical Movement a publié les passages suivants :

  • Crise migratoire : l’émigration des Européens pourrait-elle être la solution ?

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    De Chantal Delsol sur le site du Figaro Vox via le site "pour une école libre au Québec" :

    Crise migratoire : quelles leçons tirer de la chute de l’empire romain ?

    Un seul précédent historique permet de réfléchir à la situation de l’europe aujourd’hui, explique la philosophe Chantal Delsol : le déclin de l’empire romain. alors que la France ne dispose ni de la chance géographique ni de la volonté politique pour endiguer l’immigration, analyse-t-elle, la solution pourrait être l’émigration des Européens...

    L’arrivée massive de plusieurs milliers d’Africains en quelques jours à Lampedusa a provoqué une vague d’affolement dans les pays européens. Déplacements de gouvernants, promesses de solidarité européenne afin que l’Italie ne soit pas seule à porter la charge : toutes actions sur fond d’effroi – l’effroi de voir à l’œuvre ce déferlement, annonciateur de difficultés sans nombre.

    Les pays d’occident sont pourvus d’une rationalité économique qui produit la richesse ; de religions fondées sur l’autonomie ; et conséquemment, de gouvernements institués dans la liberté. Pendant que la plupart des pays d’Afrique vivent dans la pauvreté économique et sous des gouvernements despotiques. Aussi, puisque les déplacements sont possibles, rien ne peut empêcher les seconds de courir s’installer chez les premiers, pour profiter de tous ces avantages qui n’existent pas chez eux. Pendant tout le XXe siècle, on a vu des milliers et des milliers d’européens aller s’installer en Amérique pour fuir les tyrannies et totalitarismes dont le Vieux Continent s’était fait alors une sorte d’apanage. Les humains cherchent le bonheur où il se trouve, ce qui est bien naturel.

    Depuis un demi-siècle déjà, une partie des Européens, et une partie de plus en plus importante, s’inquiète de cette vague qu’on craint submersive. Ce n’est pas que les richesses ne soient pas partageables. Elles le sont. Ce n’est pas que la liberté ne puisse ouvrir son cercle. Elle le peut. Ce n’est pas que les nouveaux arrivants ont la peau foncée. Les Européens ne sont pas racistes. Le problème est culturel.

    Les nouveaux arrivants, et c’est là le paradoxe, sont dotés d’une culture de soumission (c’est là le nom précis de leur religion), qu’ils n’ont pas l’intention d’abandonner, et même à laquelle ils ont bien l’intention de nous enchaîner nous aussi. Pourquoi ce paradoxe ? Pourquoi vouloir profiter de notre culture de liberté et vouloir en même temps lui insuffler une culture de soumission ? L’historien Paul Veyne avait répondu à cette question en décrivant l’installation massive dans l’empire romain de ceux qu’on appelait alors les « barbares » - c’est-à-dire les « autres » : « Ces barbares si envieux, admiratifs, imitateurs et cupides de la civilisation romaine, entendaient bien rester eux-mêmes tout en s’en emparant. » Devant cette situation, nombre d’européens sont saisis d’affolement, d’une folle crainte de la perte de soi, de cette hystérie collective que décrivait si bien l’historien hongrois Istvan Bibo en parlant des nations d’Europe centrale : l’angoisse de voir sombrer sa propre culture. D’où la montée dans tous nos pays des partis dits populistes.

    Comment empêcher un tel déferlement, qui laisse bien penser, et de plus en plus, à l’histoire du Camp des saints de Raspail, qu’on avait tellement vilipendé comme extrémiste ? Je dirais que pour qu’un pays européen parvienne au moins à réguler le flux, il lui faut bénéficier de deux conditions additionnées : la volonté politique ET la chance géographique [Nous sommes très dubitatif, il y a la Méditerranée, encore faut-il ne pas aller chercher les migrants à quelques encâblures de la côte africaine]. Un pays qui ne bénéficie pas de la chance géographique peut bien avoir la volonté politique, il n’y parviendra pas – c’est le cas de l’Italie. [L'Italie est tenue en laisse par l'Union européenne et ses promesses de transferts massifs de fonds de relance : 200 milliards d'euros] Un pays doté de chance géographique mais sans la volonté politique n’y parviendra pas non plus – c’est l’Allemagne. Le Danemark y parvient parce que doté des deux capacités. La France ne possède ni l’une ni l’autre. Il arrive bien souvent, et c’est le cas de l’instance politique européenne, des gouvernements allemands et aussi français, que la volonté politique soit carrément contraire : dans ce cas, on veut l’immigration et parfois l’immigration la plus massive possible (c’était le cas de Merkel) pour des raisons idéologiques (sans-frontièrisme et mondialisme) camouflées sous le besoin de main-d’œuvre, c’est-à-dire par volonté de dissolution de soi. C’est dire que l’Europe est assez mal partie pour enrayer ce déferlement. D’autant que la démographie et les situations économicopolitiques jouent de plus en plus en faveur de la migration. La natalité est massive dans les pays d’Afrique et s’effondre dans les pays d’Europe. La pauvreté économique, l’instabilité politique et les guerres intestines se déploient dans les pays d’Afrique pendant que la culpabilité et la honte de soi se déploient dans les pays d’Europe en même temps que la richesse et la liberté. On ne voit pas bien ce que les partis dits populistes pourraient changer à l’affaire.

    La seule situation analogue dans notre histoire était celle de l’empire romain sur le déclin. Nous avions alors ici en Europe la richesse et la liberté, et ceux appelés alors « barbares » étaient attirés à Rome comme des papillons vers la lumière. Finalement, leur nombre fut tel que la vie romaine sous le poids se détériorait et s’appauvrissait – on ne peut intégrer quand la masse des arrivants est trop énorme. D’autant que chez les Romains eux-mêmes, et particulièrement chez les chrétiens, montait un courant de pensée culpabilisant pour lequel les barbares étaient bien supérieurs aux Romains décadents et cupides (le prêtre Salvien écrit même « ce sont les Romains qu’il faut barbariser »). Tout était fait pour la dissolution de la culture romaine.

    Finalement, les écoles fermèrent les unes après les autres – ce qui est le signe majeur, et nous appelons les siècles suivants les siècles obscurs, parce que nous en avons si peu de connaissances, une grande partie de la culture s’étant dissoute dans le désordre régnant. Ainsi la richesse et la liberté s’en vont au chaos.

    Cependant nous avons un atout majeur que les Romains n’avaient pas – même si je ne sais si cela confortera mes lecteurs ! Le monde des Romains était très étriqué, il s’arrêtait aux colonnes d’Hercule et aux confins de l’Inde. Tandis que nous avons le Nouveau Monde, occidental, c’est-à-dire du nord au sud nourri d’initiative économique, de liberté politique, et de religions de liberté. Naturellement les États-unis subissent les vagues de migration mexicaines et les pays d’Amérique latine sont actuellement investis par des Vénézuéliens, mais il s’agit toujours de cultures de liberté, même si subsistent quelques reliquats de démence idéologique hérités du XXe siècle. Le Nouveau monde ne sera pas investi par les migrants d’ici, parce qu’il bénéficie d’une chance géographique et d’une volonté politique inégalées (ce sont, et ce seront de plus en plus, des pays protestants, la culpabilité nigaude étant essentiellement catholique ou de culture catholique ; et le wokisme à culpabilité nigaude ressemble bien à la mode d’un jour). On peut penser, si l’on se risque à un peu de prospective, que nos arrière-petits-enfants, au moins les intrépides et les créatifs, quitteront « l’Europe aux anciens parapets » et émigreront en masse vers le Nouveau monde, afin d’y retrouver leur culture d’initiative et de liberté, laissant derrière eux de nouveaux siècles obscurs. Sic transit gloria mundi.

    Il faut rappeler aussi que l’effondrement romain donna naissance aux splendeurs byzantines [Rome avait donc aussi sa nouvelle Rome à Byzance] et chrétiennes. Ce qui nous interdit le désespoir apocalyptique. Pourquoi nos arrière-petits-enfants ne pourraient-ils pas espérer, eux aussi, de nouveaux commencements ?

  • Le pape François, le secret et le débat sur le Synode

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican (traduction de "Benoît et moi") :

    Le Pape François, le secret et le débat sur le Synode

    18 septembre 2023

    La nouvelle selon laquelle le pape François pourrait instaurer le secret pontifical dans le débat synodal a créé quelques remous. Pour l’instant, le règlement du Synode n’a pas encore été publié, et il pourrait y avoir quelques changements de procédure, notamment en ce qui concerne les modalités de participation au débat et au vote. Cependant, le fait que les premières communications officielles du Synode établissent que toute interview des pères synodaux doit d’abord être demandée par courriel au responsable de la communication du Secrétariat général du Synode a déclenché le débat sur la transparence du processus synodal. Les indiscrétions concernant le secret papal ont ajouté de l’agitation à l’agitation.

    Levons toute ambiguïté : le secret pontifical sur les opinions et les débats des autres gens était déjà prévu dans le règlement antérieur du Synode. Paul VI voulait permettre un débat aussi large que possible, et cette décision n’a été modifiée ni par Jean-Paul II ni par Benoît XVI. Les votes sur le texte final du Synode en donnaient un exemple. Le vote se faisait paragraphe par paragraphe, et si l’un des paragraphes n’atteignait pas le consensus synodal (c’est-à-dire les deux tiers des voix), il n’était ni publié ni partagé.

    Supposons qu’on ait parlé de la question du secret dès le début. Dans ce cas, il faut préciser que la machine de communication du Synode des évêques, définitivement développée sous la direction du Bureau de presse par Joaquin Navarro-Valls, a déblayé le terrain de toute inférence possible.

    Fidèle au principe du cardinal Schotte [prélat belge, 1928-2005, créé cardinal en 1994, ndt] – « Il n’y a rien qui mérite de rester secret au Synode » – tous les débats étaient rapportés en publiant les résumés des interventions en six langues différentes, avec un système précis de codes et de couleurs qui permettait de connaître immédiatement la langue d’origine, le moment où le texte a été publié, et le traducteur.

    Chaque jour, il y avait donc un briefing informel divisé en groupes linguistiques, ce qui permettait à tous les journalistes d’être informés de l’avancement du processus. Les pères synodaux étaient souvent invités à ces briefings et traitaient les journalistes avec une grande ouverture.

    Le pape François a centralisé la communication du synode, en réduisant tout à un seul briefing, plus formel, et en ne distribuant ni textes ni résumés des textes. Cependant, lors des premiers synodes du pape François, le cardinal Lorenzo Baldisseri, alors secrétaire général du synode, a justifié la décision de ne pas distribuer formellement les textes par le fait que les pères synodaux étaient libres de parler avec qui ils voulaient et aussi éventuellement de donner les brouillons de leurs discours.

    Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ? Le climat a radicalement changé. Le problème n’est plus la question formelle de savoir si le secret pontifical s’applique ou non au débat synodal. Il s’agit plutôt du fait que, ces dernières années, des mots ont été utilisés en les privant de leur pleine signification ou en les interprétant différemment. Le problème est d’abord sémantique. Toutefois, il devient un problème pratique.

    J’ai déjà souligné que le pape François décontextualise souvent des expressions et des phrases, en les extrapolant d’un discours et en leur donnant des interprétations uniques. Le problème s’applique également au concept de synodalité. Le pape François a toujours déclaré que l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi [publiée en 1975 à la suite des travaux du synode sur ce thème, ndt] de Paul VI était sa référence. Dans cette exhortation, Paul VI nous invite à nous inspirer de la synodalité des Églises orientales.

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  • A ne pas manquer, en accès libre sur le site de La Nef

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  • EVRAS : quand la RTBF se décrédibilise

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    D'Ariane Bilheran sur son site :

    Le degré zéro du réseau : ma réponse à la RTBF (Radio-TV belge de la Fédération Wallonie-Bruxelles)

    18 septembre 2023

    Je suis citée par la RTBF (La Radio-télévision belge de la Fédération Wallonie-Bruxelles) dans un article intitulé « complotistes, extrême droite et adeptes de théories pédocriminelles », publié le 16 septembre 2023 par la RTBF et relayé au JT du même soir en Belgique.

    Cet article, qui n’est pas signé, cite pêle-mêle diverses personnes que l’on tente de regrouper dans « un réseau » auquel sont collées tout un tas d’étiquettes diffamantes.

    Je tiens donc à faire respecter mon nom et mes qualités, en réponse à une presse qui cherche plus à diffamer qu’à relayer de l’information.

    Si je regarde attentivement la cartographie affichée avec les flèches, et sauf erreur de lecture, je serais donc « en réseau » direct avec :

    1. Karl Zéro, journaliste
    2. « Innocence en danger France » et « Innocence en Danger Belgique », deux associations de protection de l’enfance
    3. « Étincelles » site internet géré par Senta Depuydt (Senta Depuydt a expliqué dans sa réponse qu’elle ne gérait pas ce site)
    4. Frédéric Goaréguer, pédopsychiatre
    5. Biotempo Zèbre, un magazine

    Dans la réalité des faits, j’ai effectivement donné une interview respective à Karl Zéro et à Biotempo Zèbre (que j’invite chacun à aller écouter et lire).

    Mais cela constituerait un « réseau »…

    En matière d’investigation journalistique, vu le niveau, je vais devoir parler simplement : de ce réseau, il y en a zéro !

    En revanche, oui, j’ai bien un réseau : il s’agit d’un réseau de professionnels de santé mentale de l’enfant et de professionnels du droit.

    Qui suis-je ?

    Je suis normalienne de la rue d’Ulm avec une double spécialisation en lettres classiques et philosophie morale et politique (2 Masters à l’Université La Sorbonne, Paris, France).

    Je suis également psychologue clinicienne, avec une première spécialisation dans l’enfance maltraitée.

    J’ai, à ce titre, rédigé un livre avec ma collègue Amandine Lafargue, Psychopathologie de la pédophilie, dont la première édition est parue aux éditions universitaires Dunod en 2013.

    Soit, il y a dix ans.

    En termes concrets, cette spécialisation professionnelle signifie : rédiger des signalements, être confronté à différentes horreurs, réaliser des expertises judiciaires, lutter contre les dysfonctionnements institutionnels de la protection de l’enfance, de la justice et de la police, subir les pressions psychologiques, juridiques et fiscales sur certains dossiers, réfléchir sur les conditions de guérison des traumatismes infantiles.

    J’ai, durant de longues années, été aussi en charge des formations sur la « prise en charge de la délinquance sexuelle » pour l’administration pénitentiaire en France.

    Je suis également docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Université Lyon II, France, sous la direction du Professeur Albert Ciccone), d’un doctorat portant sur « le temps vécu dans la psychose » ce qui m’a valu d’effectuer mes recherches dans des services de psychiatrie adulte, et d’y acquérir une expertise sur la psychose adulte.

    J’ai enseigné durant des années, dans différentes universités, tant des cours dirigés que des cours magistraux, en psychopathologie et psychologie clinique.

    J’ai, enfin, écrit plus de quarante livres, dont beaucoup sont référencés désormais comme des classiques dans les bibliothèques universitaires, et des centaines d’articles dont certains dans des revues scientifiques à comité de lecture.

    J’ai également audité, durant des années, sur des plaintes de harcèlement dans les entreprises et les institutions, ce qui m’a permis de réfléchir aux mécanismes et aux processus psychologiques tant pour les individus que pour les collectifs, et j’ai rédigé (et je rédige encore) de nombreuses expertises et des avis consultatifs produits en Justice. Mes travaux sur le harcèlement sont reconnus internationalement, et m’ont valu d’être invitée à en parler dans différents pays, mais ils ont également été repris en France par le Sénat pour la rédaction de lois sur le sujet.

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  • Le cardinal Danneels a commis de graves erreurs

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    Lu dans Het Laatste Nieuws :

    Rik Torfs réagit à Joe sur la série de la VRT "Godvergeten" : "Le cardinal Danneels a commis de graves erreurs".

    La série Canvas de la VRT 'Godfvergeten' sur la maltraitance des enfants dans l'Eglise suscite beaucoup d'émotions. Lors de l'émission matinale avec Sven & Anke à la station de radio Joe, l'avocat de l'Eglise Rik Torfs (KU Leuven) s'est exprimé sur le sujet. "Le cardinal Danneels a commis de graves erreurs", conclut-il.

    13-09-23

    Dans le documentaire en quatre parties "Godvergeten", des victimes d'abus d'enfants dans l'Église racontent leur histoire.

    "Il va sans dire que les témoignages que nous voyons maintenant dans la série suscitent à nouveau des émotions. Et c'est tout à fait justifié", ajoute M. Torfs. "Il est important que les victimes soient toujours prises en charge aussi longtemps qu'il le faut, jusqu'à leur mort si nécessaire."

    Selon le professeur, de nombreux prêtres et religieux ont personnellement failli à leurs obligations morales. L'Église, en tant qu'institution, n'en a pas fait assez non plus.

    "Lorsque de nombreux scandales sont apparus aux États-Unis dans les années 1990, notre Église était également en cause", estime M. Torfs. "Le cardinal Danneels a lui aussi commis de graves erreurs - et je ne veux pas m'en prendre à lui maintenant qu'il est décédé. Je veux être très clair à ce sujet".

    Selon l'avocat de l'Église, celle-ci a pris de nombreuses mesures après l'affaire Roger Vangheluwe, notamment en mettant en place des lignes d'assistance téléphonique. "Pour l'instant, ils essaient de faire attention, mais bien sûr, ils ne sont jamais sûrs à 100 % qu'il ne se passera rien de plus", a-t-il déclaré.

    "Je comprends très bien les émotions, mais nous devons essayer de rester rationnels. L'Eglise et la foi sont deux choses différentes. L'Eglise est une institution. Les institutions échouent toujours plus ou moins. L'Église a beaucoup trop failli.

    Un lecteur commente (dans De Standaard du 19 septembre, p. 26) :

    La réputation de Danneels

    "Je relève les mots suivants de Terlinden, prononcés récemment : "Je veux remercier mes prédécesseurs qui, chacun avec son charisme propre, ont été de véritables bergers. Je pense en particulier au cardinal Godfried Danneels, qui s'est engagé avec passion pour Dieu et pour les hommes, et qui reste pour moi un exemple". J'ai trouvé que les scènes de Godvergeten avec Danneels étaient les pires et les plus choquantes de cet épisode : j'ai trouvé choquant d'utiliser ses capacités et sa position pour protéger la bonne réputation du club, contre les personnes blessées et vulnérables, avec son timbre de voix béatifique, son ironie, son attitude d'innocence assassinée. Comment Terlinden explique-t-il que Danneels reste un modèle pour lui ? Est-il malade dans le même lit ? Cela ne correspond-il pas à la culture de la dissimulation et du refus de dire la vérité ? Comment Terlinden pense-t-il que cela sera lu par les victimes, qui ont été abusées non seulement par leur agresseur direct, mais aussi par Danneels, le découvreur et protecteur de l'agresseur ?"