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Débats - Page 74

  • "Nous ne pouvons pas renverser la tradition doctrinale et morale de l'Église pour plaire au monde" (cardinal Marchetto)

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    De Marcelo Musa Cavallari sur CNA :

    Un cardinal à propos du Synode sur la synodalité : Nous ne pouvons pas renverser la tradition doctrinale et morale de l'Église pour plaire au monde.

    Nous regardons la croix du Christ - glorieuse, certes, mais une croix quand même...".

    28 octobre 2023

    Le Synode sur la synodalité convoqué par le pape François a une nouvelle fois mis en lumière l'affrontement entre les courants internes de l'Église en conflit depuis le concile Vatican II. Les accusations de manipulation au nom d'un agenda mondain d'une part et les pressions pour l'ordination des femmes, la fin du célibat sacerdotal obligatoire et l'altération de la morale sexuelle catholique pour accepter l'homosexualité d'autre part sont apparues au grand jour dès la convocation de la 16e assemblée générale du Synode des évêques, au début du mois d'octobre.

    "Certes, nous ne pouvons pas ignorer le monde, et c'est pourquoi c'est une erreur de se retrancher dans le passé. Cependant, nous ne devons jamais oublier que nous sommes dans le monde, mais que nous ne sommes pas du monde", a expliqué le cardinal Agostino Marchetto à ACI Digital, le partenaire d'information en langue portugaise de CNA.

    "Nous ne pouvons pas renverser la tradition doctrinale et morale de l'Église pour plaire au monde. Nous regardons la croix du Christ - glorieuse, certes, mais une croix quand même", a-t-il noté.

    Créé cardinal par le pape François le 30 septembre dernier, le cardinal italien est, selon le Saint-Père lui-même, "le meilleur interprète du concile Vatican II." Pour le cardinal, "il est nécessaire de renforcer le dialogue interne dans l'Église entre les différentes positions, entre ceux qui exaltent la fidélité exclusive à la tradition et ceux, au contraire, qui cherchent à s'adapter au monde."

    ACI Digital a récemment eu l'occasion d'interviewer le cardinal pour connaître son point de vue sur le synode à la lumière de Vatican II.

    Certains voient dans le Synode de la synodalité une occasion de mettre enfin en œuvre les décisions du Concile Vatican II, en particulier sur la collégialité dans l'Église, qui auraient été suspendues pendant les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Comment voyez-vous le rôle du synode à la lumière de l'herméneutique du Concile Vatican II en continuité avec la tradition de l'Eglise ?

    Le jugement sur la suspension de l'exercice du ministère collégial dans l'Église est facilement démontable si l'on pense à tous les synodes des évêques qui se sont tenus pendant les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Dans son célèbre discours du 22 décembre 2005 à la Curie romaine, le pape Benoît XVI a noté qu'en fait, le Concile Vatican II représentait une continuité et non une discontinuité avec la tradition catholique. Et tous les pontifes conciliaires et postconciliaires se sont fait l'écho de cette idée.

    En ce qui concerne les deux pôles de la continuité et de la discontinuité, je préfère aller plus loin, en soulignant que la première alternative proposée par le pape Benoît XVI se situe entre la rupture dans la discontinuité et la réforme-renouvellement dans la continuité de l'Église en tant que sujet unique. C'est précisément cette combinaison de continuité et de discontinuité, mais non de rupture, à différents niveaux, qui constitue la véritable nature de la réforme authentique.

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  • La première phase du synode a souffert de la contradiction entre l’autoritarisme du pape et l’esprit démocratique synodal revendiqué

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    Du sagace Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Le pape François peine à apaiser les tensions suscitées par ses réformes

    RÉCIT - Le synode, ce débat sur l’avenir de l’Église, dont le premier volet s’achève dimanche, ne convainc toujours pas les prélats. -- L’Église catholique semble avoir inventé un nouveau commandement: «Écoute ton prochain.» C’est le message central d’une lettre envoyée mercredi soir à tous les catholiques du monde en provenance du synode sur l’avenir de l’Église, réuni depuis un mois et jusqu’à dimanche au Vatican.

    Il ne s’agit donc pas d’écouter Dieu, le pape ou les évêques mais de prêter principalement l’oreille aux plus «pauvres»: «Pour progresser dans son discernement, l’Église a absolument besoin de se mettre à l’écoute de tous, en commençant par les plus pauvres», est-il écrit dans le document.

    «Discernement synodal»

    Concrètement? «Il s’agit de se mettre à l’écoute de celles et ceux qui n’ont pas droit à la parole dans la société ou qui se sentent exclus, même de la part de l’Église. À l’écoute des personnes victimes du racisme sous toutes ses formes, notamment, en certaines régions, les peuples indigènes dont les cultures ont été bafouées. Et surtout, l’Église de notre temps se doit d’écouter, dans un esprit de conversion, les personnes qui ont été victimes d’abus commis par des membres du corps ecclésial, et de s’engager concrètement et structurellement pour que cela ne se reproduise pas.»

    Vient ensuite «l’écoute» des «laïcs, femmes et hommes». Puis, celle des «familles» et de «celles et ceux qui souhaitent s’engager dans des ministères laïcs ou dans des instances participatives de discernement et de décision.»

    Ainsi, le «discernement synodal» de cette nouvelle pyramide ecclésiale inversée ne mentionne pas les évêques, les cardinaux et le pape mais appelle à «recueillir davantage la parole et l’expérience des ministres ordonnés: les prêtres, premiers collaborateurs des évêques, dont le ministère sacramentel est indispensable à la vie du corps tout entier» - hommage tardif à la fidélité des prêtres souvent vilipendés -, «les diacres» et les personnes menant une «vie consacrée» et ceux qui «ne partagent pas la foi de l’Église».

    Quel est l’enjeu de ce nouvel impératif catholique, cette «écoute» à 360 degrés, de bas en haut jusqu’au dehors de l’Église? C’est «la mission», c’est-à-dire l’annonce de l’Évangile, tel que le catholicisme l’interprète mais qui se heurte aujourd’hui à de graves difficultés.

    La lettre adressée au peuple de Dieu issu du synode l’affirme: les temps actuels «exigent de l’Église le renforcement des synergies dans tous les domaines de sa mission». La planche de salut serait «précisément le chemin de la synodalité que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire». Il s’agit de créer un «dynamisme de communion missionnaire» en favorisant notamment cette «écoute respectueuse entre nous et le désir de communion dans l’Esprit».

    Tel est l’objectif principal de cette assemblée de 364 membres, la plupart évêques, qui réunit pour la première fois 54 femmes, laïques et religieuses, disposant d’un droit de vote inédit. Il importe de relancer une communauté ecclésiale catholique confrontée à la baisse de fréquentation des fidèles, à la chute des vocations sacerdotales, dans le contexte des abus sexuels commis par une minorité de prêtres et qui a enclenché une redoutable crise de crédibilité de l’institution.

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  • L'Eglise n'est pas une démocratie

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    De Gerhard Cardinal Müller sur First Things

    L'ÉGLISE N'EST PAS UNE DÉMOCRATIE

    10 . 27 . 23

    Le Synode des évêques se réunit actuellement à Rome pour une session de quatre semaines du Synode sur la synodalité. Une deuxième session suivra en octobre 2024. Le thème de la "synodalité" est une notion abstraite du mot grec désignant un rassemblement ou une assemblée. Les délibérations du Synode 2023 ne portent donc pas sur le contenu de la foi, mais sur les structures de la vie ecclésiale - et sur l'attitude ou l'état d'esprit ecclésial qui sous-tend ces structures.

    De nombreux observateurs pensent que le pape François veut corriger ce que l'on pourrait appeler l'élément hiérarchique, ou "primauté", de la direction de l'Église en faisant appel à l'élément synodal de la direction qui aurait été préservé en Orient. Depuis Vatican I, les théologiens dits "critiques de Rome" ont qualifié d'excessif l'accent mis par l'Église sur la primauté. Il serait bon, ici, de se laisser guider par le prédécesseur du pape François, Léon le Grand. Son pontificat montre que, théologiquement et pastoralement, les principes de primauté et de synodalité ne s'opposent pas, mais se conditionnent et se soutiennent mutuellement. 

    Léon réunissait souvent les évêques et les presbytres romains pour des consultations communes. La convocation d'un tel synode n'avait pas pour but de distiller une opinion majoritaire ou d'établir une ligne de parti. À l'époque de Léon, un synode servait à orienter tout le monde vers la tradition apostolique normative, les évêques exerçant leur coresponsabilité pour veiller à ce que l'Église demeure dans la vérité du Christ.

    Comme on le sait, la réflexion théorique sur les principes de l'être, de la connaissance et de l'action est considérablement plus difficile que de parler de choses concrètes. Il y a donc un risque qu'une assemblée de près de 400 personnes d'origines, d'éducation et de compétences différentes, engagées dans des discussions non structurées, ne produise que des résultats vagues et flous. La foi peut facilement être instrumentalisée à des fins politiques, ou se confondre avec une religion universelle de la fraternité humaine qui ignore le Dieu révélé en Jésus-Christ. À la place du Christ, les technocrates peuvent se présenter comme les sauveurs de l'humanité. Si le Synode doit garder la foi catholique comme guide, il ne doit pas devenir une réunion pour les idéologues post-chrétiens et leur agenda anti-catholique. 

    Toute tentative de transformer l'Église fondée par Dieu en une ONG mondaine sera contrecarrée par des millions de catholiques. Ils résisteront jusqu'à la mort à la transformation de la maison de Dieu en un marché de l'esprit du temps, car l'ensemble des fidèles, oints comme ils le sont par le Saint Esprit, ne peuvent se tromper dans les "questions de croyance" (Lumen Gentium). Nous sommes confrontés à un programme mondialiste d'un monde sans Dieu, dans lequel une élite de pouvoir se proclame créatrice d'un monde nouveau et souveraine des masses privées de leurs droits. Ce programme et cette élite ne peuvent être contrés par une "Église sans Christ", une Église qui abandonne la Parole de Dieu dans l'Écriture et la Tradition comme principe directeur de l'action, de la pensée et de la prière chrétiennes (Dei Verbum).

    L'Église proclame le Christ comme "la vraie lumière qui éclaire tout homme" (Jean 1,9). Et dans ce même Christ, l'Église se comprend comme le sacrement du salut du monde. Être ministres de la Parole, ministres du Logos divin qui, en Jésus-Christ, a pris notre chair mortelle : telle est la vocation des évêques dans la succession apostolique. Ils doivent garder cette vocation à l'esprit, tant lors des Journées Mondiales de la Jeunesse que lors des synodes des évêques.

    Contrairement aux synodes précédents, le synode sur la synodalité n'abordera pas le contenu spécifique de la foi. Le thème concerne plutôt le principe formel qui sous-tend la théorie et la pratique des synodes, c'est-à-dire la responsabilité de l'ensemble de l'épiscopat pour la doctrine et l'ordre de l'Église universelle. S'appuyant sur la tradition ecclésiale des conciles et des synodes, Vatican II souligne l'importance de s'acquitter de cette responsabilité de manière conciliaire : 

    Dès les premiers siècles de l'Église, les évêques, en tant que responsables des différentes Églises, ont été profondément touchés par la communion de la charité fraternelle et le zèle pour la mission universelle confiée aux Apôtres. Ils ont donc mis en commun leurs capacités et leurs volontés pour le bien commun et le bien-être des différentes Églises. C'est ainsi que naquirent les synodes, les conciles provinciaux et les conciles pléniers, au cours desquels les évêques fixaient pour les différentes Églises la voie à suivre pour enseigner les vérités de la foi et ordonner la discipline ecclésiastique.

    Ce sacré synode œcuménique souhaite vivement que la vénérable institution des synodes et des conciles s'épanouisse avec une vigueur nouvelle. De cette manière, la foi sera approfondie et la discipline sera préservée de manière plus appropriée et plus efficace dans les diverses Églises, selon les besoins des temps (Christus Dominus 36).

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  • Le synode sur la synodalité est-il réellement un synode d'évêques ?

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    S'agit-il d'un synode canonique des évêques ou non ? Certains observateurs expriment leurs doutes

    Certains canonistes soutiennent que maintenant que les laïcs peuvent voter, ce n'est techniquement pas le cas.

    25 octobre 2023

    Alors que la phase actuelle du Synode sur la synodalité touche à sa fin, certains participants à l'assemblée se sont demandés s'il s'agissait bien d'un Synode des évêques étant donné que, pour la première fois, les membres laïcs auront un droit de vote et représenteront près d'un cinquième du scrutin. 

    Depuis le mois d'avril, date à laquelle le pape François a procédé à ce changement révolutionnaire, 70 laïcs disposent désormais d'un droit de vote sur 364 participants, de sorte que l'assemblée n'est plus à proprement parler un synode des évêques, affirment certains observateurs. 

    Annoncé le 26 avril, l'ajout des laïcs visait à "restaurer" la "relation constitutive entre le sacerdoce commun [du peuple de Dieu] et le sacerdoce ministériel" et à "donner de la visibilité à la relation circulaire entre la fonction prophétique du peuple de Dieu et le discernement des pasteurs". 

    Ce changement est important car, lors des synodes précédents, seuls les évêques et certains responsables cléricaux d'instituts religieux masculins avaient le droit de vote et une majorité des deux tiers était requise pour que les propositions ou autres motions soient adoptées. 

    Désormais, en vertu des changements promulgués par le pape François, les laïcs peuvent compléter le nombre de voix. 

    Si, par exemple, moins de deux tiers des évêques ont voté en faveur d'une proposition, les votes des laïcs peuvent augmenter ce soutien pour atteindre ou dépasser la marque des deux tiers et ainsi garantir que la proposition sera adoptée. En d'autres termes, même si les évêques ne soutiennent pas une proposition, les laïcs peuvent faire croire qu'ils l'ont soutenue, d'autant plus que le Vatican a déclaré qu'il ne donnerait pas la répartition des votes des participants.

    Interrogé lors d'une conférence de presse le 23 octobre sur la question de savoir si, à la lumière de ce qui précède, le Synode sur la synodalité devrait être considéré à juste titre comme un Synode des évêques, le cardinal Christoph Schönborn de Vienne a déclaré qu'il ne voyait pas de problème à ce que les laïcs votent ni à ce qu'on l'appelle un Synode des évêques, puisqu'il implique "une réelle participation des non-évêques". Les laïcs et les évêques ont désormais un "lien plus étroit". 

    Le Synode des évêques, a-t-il poursuivi, est "un organe consultatif pour l'exercice du ministère papal", mais il a ajouté que, selon lui, l'ajout de votes laïcs "ne diminue en rien le poids des votes". 

    Une nature "élargie" plutôt que "modifiée

    Le Synode des évêques, a-t-il dit, "est un organe qui exerce la responsabilité collégiale pour l'enseignement et la vie de l'Église", et ce rôle "n'a pas changé de nature, mais il a été élargi". Le cardinal Schönborn a ajouté : "Nous sommes tous ensemble en synode, dans un synode épiscopal, avec une participation élargie".

    Lorsque le Register lui a fait remarquer que les votes des laïcs pouvaient permettre à un vote de passer alors que moins de deux tiers des évêques avaient voté en faveur de ce qui était soumis au vote, et que par conséquent on ne pouvait pas légitimement parler de Synode des évêques, il a répondu : "Il n'y a pas d'explications superficielles. Ne me posez pas de questions qui ne sont pas discutées ou décidées. Ce n'est pas à l'ordre du jour".

    En réponse à une question similaire, à savoir si cette assemblée peut vraiment être appelée Synode des évêques, Paolo Ruffini, président de la commission d'information du synode, est resté tout aussi vague dans sa réponse. Il a déclaré aux journalistes le 14 octobre que les participants "appartiennent à la même communion de la même assemblée synodale" et que les membres laïcs sont "unis par le sacerdoce baptismal commun". Il a recommandé la lecture de la première lettre de saint Pierre "pour en savoir plus sur le sacerdoce baptismal". Le 25 octobre, il a de nouveau insisté auprès des journalistes sur le fait que le "caractère épiscopal" du synode "n'est pas compromis" par la présence de non-évêques.

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  • Expériences de mort imminente (EMI) : quand la mort transforme la vie (Patrick Theillier)

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    D'Ecologie Humaine sur youtube :

  • Les mauvais signaux de la nouvelle majorité polonaise

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    De Luca Volonte sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Mauvais signaux de la nouvelle majorité polonaise

    Bien qu'il n'y ait pas encore de gouvernement, en Pologne, la nouvelle majorité dicte déjà la ligne à suivre face aux conservateurs. Et les associations d'avorteurs et de LGBT passent déjà à l'action. Alors que les vraies purges commencent. 

    25_10_2023

    Dès les premiers jours qui ont suivi le vote polonais du 16 octobre, alors qu'elle n'est pas encore au pouvoir, les signes indiquant la direction que la coalition de centre-gauche souhaite donner à l'avenir du pays sont très clairs. Les ambiguïtés prennent fin tant à Varsovie qu'à Bruxelles.

    Plusieurs dirigeants d'organisations pro-avortement et pro-LGBTI, malgré la prudence des premiers jours, veulent franchir le pas et espèrent beaucoup des changements que la nouvelle coalition voudrait introduire : des unions civiles pour les homosexuels, une certaine libéralisation du niveau d'éducation pour la doctrine du genre, et la liberté d'avorter jusqu'à la 12ème semaine. Donald Tusk, le premier ministre indiqué par les oppositions, l'avait déjà anticipé dans ses promesses électorales et l'avait réitéré quelques jours avant le vote.

    En revanche, dans les villes où les partis majoritaires gouvernent déjà, la victoire électorale a permis de dévoiler les désirs les plus cachés, clairement contraires aux racines juives et catholiques. Tout d'abord, la majorité arc-en-ciel de gauche, centriste et modérée du conseil municipal de Wroclaw, troisième ville du pays, a adopté le 20 octobre une résolution demandant "la suppression du financement de l'instruction religieuse dans le budget de la ville de Wroclaw... compte tenu de la situation économique et de l'augmentation constante des coûts de fonctionnement du système éducatif". 

    Toute décision en la matière relève du gouvernement national, qui fournit une partie du budget à la municipalité pour cette dépense, et c'est précisément pour cette raison que le conseil municipal de Wroclaw, avec l'opposition du PiS et des partis de droite, en approuvant cet acte purement politique, a voulu faire appel au Premier ministre et au ministre de l'éducation, actuel et futur, afin de trouver des solutions légales pour permettre à la ville de supprimer ce financement.

    D'ailleurs, autre mauvais signe, le 21 octobre, dans la capitale Varsovie, gouvernée par la coalition de centre-gauche, s'est déroulée une incroyable manifestation organisée par la gauche en faveur des Palestiniens, au cours de laquelle des slogans violents et des insultes menaçantes à l'égard du peuple juif (certains appelant explicitement au nettoyage des Juifs du monde) ont conduit l'ambassadeur d'Israël, le président de la République et plusieurs membres de l'actuel gouvernement conservateur à intervenir et à condamner, non seulement la violence et les menaces verbales des manifestants pro-palestiniens, mais aussi le silence absolu des dirigeants de la majorité actuelle et du maire de Varsovie Rafał Trzaskowski, l'ancien candidat d'unité de l'opposition aux dernières élections pour la présidence de la république, soutenu par les organisations LGBTI et Open Society et qui avait dans le passé interdit et dispersé plusieurs manifestations d'extrême-droite.

    Avez-vous peut-être vu des journaux italiens ou européens stigmatiser les manifestations antisémites de gauche à Varsovie ? Non, au contraire, les journaux européens continuent sans relâche à faire l'éloge de Tusk et à dire que, grâce au nouveau gouvernement, toute l'Europe pourra vaincre la droite populiste et autoritaire lors des prochaines élections européennes.

    Alors que les pourparlers des forces politiques et des coalitions avec le Président de la République Duda ont commencé à Varsovie, afin d'entamer la procédure de nomination du Premier ministre en charge et de confiance dans le nouvel exécutif, au milieu des appels du Premier ministre sortant Mateusz Morawiecki à la coopération pour le bien du pays entre tous les partis au Parlement et des demandes de Donald Tusk et de ses alliés de pouvoir gouverner le plus tôt possible, la Commission européenne se montre complaisante. En ce qui concerne la suppression d'importants organes de contrôle et l'épuration des membres non alignés des organismes publics et des cours de justice, ainsi que la modification de la composition des hautes cours, Bruxelles se montre complaisante et se tait. 

    Aucun des commissaires européens, ni la présidente Ursula Von der Leyen, n'ont prononcé un seul mot pour stigmatiser les tentations de la coalition de Donald Tusk. Au contraire, la présidente Von der Leyen a rappelé que " le vote de 2024 sera l'un des événements les plus importants de l'histoire de notre Union et [...] nous devons nous concentrer sur la mission commune qui nous unit tous : garantir une compétition électorale libre et équitable " car, " si des acteurs étrangers paient secrètement des campagnes de lobbying pour influencer nos processus démocratiques, de telles activités doivent être démasquées ", il faut éviter de voir " les démocraties attaquées de l'intérieur ".

    Très bien, mais alors pourquoi rester silencieux face aux violations flagrantes et aux influences électorales étrangères dans le vote polonais, maintenant systématiquement et solidement démontrées en faveur de Tusk et de ses alliés. Il est désormais prouvé que Soros, au moins, a occupé les médias et soutenu les oppositions, notamment en finançant la Fondation Báthory et, par son intermédiaire, une myriade d'organisations dont le seul but est de s'opposer au PiS et à l'Église polonaise.

    Ce silence est d'autant plus inquiétant, au vu de la transparence du vote lors des prochaines élections européennes, si l'on considère que dans le projet d'avis sur "la transparence et la responsabilité des organisations non gouvernementales financées par le budget de l'UE", approuvé aujourd'hui par la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, il est demandé que les obligations de déclaration, même sur les financements étrangers, "pour les ONG, doivent rester limitées". En d'autres termes, Bruxelles veut-elle uniquement accorder le droit d'influencer les élections et leurs résultats en Europe à l'armada de Soros &Co. afin de maintenir les alliances politiques de centre-gauche, les bureaucraties et l'opacité actuelle ?

  • Un sandwich synodal ?

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    De George Weigel sur First Things :

    LE SYNODE SUR LA SYNODALITÉ À MI-PARCOURS

    10 . 25 . 23

    Le Synode sur la synodalité qui se réunit ce mois-ci est le premier d'une assemblée synodale en deux parties ; la deuxième session est prévue dans un an, en octobre 2024. Personne ne sait exactement ce qui se passera d'ici là en termes d'établissement de l'ordre du jour et de processus, mais certaines questions importantes ont été soulevées, et certaines préoccupations sérieuses ont fait surface, au cours de la première moitié de cette double session synodale.   

    De quoi s'agit-il ? L'Instrumentum Laboris (document de travail) du Synode fait référence au "Synode ... au cours duquel se déroulera la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques". S'agit-il d'un sandwich synodal, dans lequel ce qui était autrefois connu sous le nom de Synode des évêques se déroule au sein du "Synode" ? Quelle est l'autorité d'un sandwich synodal ? Qu'est-ce que le "Synode", le rôle et l'autorité des évêques en son sein ?  

    Récupération de quoi ? L'invention de quoi ? Depuis sa création en 2021, il a été dit, notamment par le pape, que ce "processus synodal" récupérait une ancienne pratique chrétienne qui n'avait jamais été perdue dans l'Orient chrétien, mais qui était restée en jachère dans l'Occident chrétien pendant des siècles. Il convient toutefois de noter que pas un seul ecclésiastique de l'Orient chrétien, catholique ou orthodoxe, ne reconnaît dans le Synode-2023 ce que l'on entend dans leurs églises par "Synode". Rien n'a été récupéré dans ce processus, mais quelque chose est en train d'être inventé. Qu'est-ce que c'est ?

    De la théologie, s'il vous plaît. Les conversations "dans l'Esprit" au cours des discussions en petits groupes étroitement contrôlées du Synode 2023 ont trop souvent été dominées par des clichés sociologiques, et non par une théologie sérieuse. C'est particulièrement vrai de la discussion sur les Ordres sacrés et sur les personnes que l'Église peut ordonner, dans laquelle les considérations théologiques - la relation conjugale du Christ à l'Église, par exemple - ont rarement été abordées. Pourtant, c'est précisément l'utilisation de clichés sécularisés qui a conduit à l'implosion, dans les années 1980, du dialogue anglican-catholique, autrefois prometteur, lorsque l'archevêque de Canterbury a expliqué à Jean-Paul II que la décision de l'Église d'Angleterre d'ordonner des femmes prêtres était fortement influencée par le changement social (par exemple, si Margaret Thatcher peut être Premier ministre du Royaume-Uni, pourquoi l'Église d'Angleterre n'ordonnerait-elle pas des femmes ?) Un raisonnement tout aussi boiteux, dépourvu de théologie sérieuse, s'est manifesté dans les discussions des petits groupes sur l'évangélisation, souvent encadrées par des notions séculières d'inclusion qui n'ont pas grand-chose à voir avec la conversion au Christ. Et où, au cours des deux derniers millénaires, l'Église catholique a-t-elle décrit et catégorisé les personnes en fonction de leurs désirs sexuels (c'est-à-dire en tant que "catholiques LGBTQ+") ? N'y a-t-il pas là un sérieux problème théologique ?

    Élargir le champ d'action. Il semble probable que les protagonistes du Synode 2024 seront les mêmes que ceux réunis à Rome ce mois-ci. Cependant, cela soulèverait de sérieuses questions sur une assemblée qui prétend être représentative de l'Église universelle. Au cours des trois dernières semaines, il est devenu évident que le Synode 2023 (qui n'est pas sans rappeler la "Voie synodale" allemande) est en grande partie une assemblée de professionnels de l'Église, et d'un groupe étroit de professionnels de l'Église. Il semble qu'il n'y ait pas un seul prêtre de paroisse au Synode-2023. Les religieuses des instituts de vie consacrée en pleine croissance sont notablement absentes, tandis que les religieuses des communautés mourantes sont présentes et bien en vue. Les responsables de ministères d'évangélisation dirigés par des laïcs, comme FOCUS (le Mouvement des étudiants universitaires catholiques), sont absents, tandis que d'autres laïcs catholiques sont présents parce qu'ils cochent certaines cases dans le jeu de la politique identitaire.   

    Qu'est-ce qui ne va pas avec un vrai débat ? La méthodologie "Conversation dans l'Esprit" des petits groupes du Synode 2023 ne décourage pas seulement l'engagement des différences ; elle interdit pratiquement d'en discuter, parce que les participants sont censés "écouter", et non débattre. Ce qui signifie bien sûr esquiver les questions. La méthode suggère également que toutes les opinions sont égales (parce qu'elles sont supposées être inspirées par l'Esprit), ce qui est à la fois un non-sens et une insulte à l'Esprit Saint. Le même manque de véritable tolérance - l'engagement des différences dans un lien de charité et de civilité - a entaché les congrégations générales du Synode, où les personnes autorisées à s'exprimer sont soigneusement choisies par les responsables du Synode et se limitent ensuite à de très brèves déclarations, sans aucune question de suivi.

    Le néocolonialisme est bien vivant. L'accent mis par le Synode sur certaines questions "brûlantes" - l'ordination des femmes, l'anthropologie alphabétique des activistes LGBTQ+ présents - semble, pour de nombreux évêques africains et asiatiques, un autre exercice du néo-colonialisme contre lequel le pape a mis en garde. Cette question doit être abordée avant le Synode 2024, et les parties vivantes de l'Église mondiale, en particulier celles d'Afrique, doivent bénéficier de plus de respect pour leur expérience et leurs préoccupations qu'elles n'en ont reçu ce mois-ci.

    La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques.

  • Liège, 7 novembre : L'Eglise doit-elle adapter sa doctrine ? Conférence par Etienne Montero

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    « L’Eglise doit adapter sa doctrine à la société moderne, entend-on souvent aujourd’hui. Mais comment distinguer un vrai développement d’une corruption ? »

    Avec le concours d’un consortium d’associations, l’Union, Cercle Royal des Etudiants Catholiques de Liège, accueillera sur ce thème, le mardi 7 novembre prochain à l’évêché de Liège (Rue des Prémontrés, 40, auditoire Saint-Lambert à 20h00) la conférence d’un professeur de renom, Etienne Montero, citant entre autres cette réflexion conclusive de Newman:

    « Ils se trompent, pensait ce dernier, ceux qui prêchent une religion qui console d’emblée, plutôt qu’une religion qui d’abord inquiète. C’est une grande leçon du converti d’Oxford : la vraie Église est celle qui exige et produit la sainteté. Un christianisme accommodé au monde, ayant fait sa paix avec ce monde, renonçant à sa vocation d’instance critique et de « lumière » pour le monde, n’est qu’un christianisme de décadence »

    Licencié en théologie et Docteur en droit, Etienne Montero a été un Doyen remarqué de la Faculté de Droit de l’Université de Namur avant d’être ordonné, en 2017, prêtre de l’Opus Dei que le prélat, Mgr Fernando Ocáriz, nomma ensuite Vicaire Régional pour la Belgique. ».

    Lire : Pour survivre, l’Église, doit-elle s’adapter et moderniser sa doctrine ?

  • USA : la résistance au wokisme s'organise

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    Sur Radio Notre-Dame ("Le grand témoin" avec Louis Daufresne) :

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  • Synode : "Pour les hérétiques et les mondialistes, la loi du silence imposée par le pape ne s'est pas appliquée" (cardinal Müller)

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    De kath.net/news :

    Cardinal Müller : "Pour les hérétiques et les mondialistes, la loi du silence du pape ne s'est pas appliquée".

    25 octobre 2023

    L'ancien préfet de la foi s'entretient avec KATH.NET au sujet du Synode des évêques : "L'appel à l'harmonie doit signifier que personne ne doit s'opposer à cet agenda s'il ne veut pas être cloué au pilori comme rigoriste, traditionaliste, clérical".

    Vatican (kath.net) Le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s'est déclaré profondément déçu par le Synode des évêques du Vatican actuellement en cours, dans un entretien à KATH.NET. Le cardinal, qui est lui-même délégué au synode des évêques, explique textuellement : "Mon influence sur le synode a été totalement limitée. Je n'ai pu prendre la parole qu'une seule fois en public. Les discussions autour de la table étaient toutefois bonnes. Seule l'influence sur l'ensemble du déroulement et l'agenda visible en tout (bénédiction de la sexualité hors mariage, avant et hors mariage, diaconat et ordination sacerdotale pour les femmes, aplanissement de la différence entre prêtres, évêques et laïcs) était visible, ne serait-ce que dans le choix des synodaux pour la conférence de presse, où ils ont répété leurs thèses de manière monotone. Les hérétiques et les mondialistes n'ont pas été soumis à la loi papale du silence. L'appel à l'harmonie doit signifier que personne ne peut s'opposer à cet agenda s'il ne veut pas être cloué au pilori comme rigoriste, traditionaliste, clérical. De manière tout à fait non catholique/non orthodoxe, on a toujours parlé de l'Esprit, sans tenir compte du fait que le Saint-Esprit est une personne divine et non un fluide, et qu'il ne peut donc toujours être nommé qu'avec le Fils et le Père. Cf. 1 Jn 4,1ss (voir ci-dessous*). Seul celui qui croit au Fils de Dieu fait homme possède l'Esprit du Christ, à la différence de l'esprit du monde ou de l'esprit de l'Antéchrist".

    *Le passage biblique 1 Jn 4,1ss dit : 1 Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits pour savoir s'ils sont de Dieu ; car beaucoup de faux prophètes sont allés dans le monde. 2 A ceci vous reconnaîtrez l'Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ comme venu dans la chair est de Dieu 3 et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu. C'est l'esprit de l'Antéchrist, dont vous avez entendu dire qu'il venait. Maintenant, il est déjà dans le monde. 4 Mais vous, mes enfants, vous êtes de Dieu et vous avez vaincu les faux prophètes ; car Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. 5 Ils sont du monde ; c'est pourquoi ils parlent comme le monde parle, et le monde les écoute. 6 Mais nous, nous sommes de Dieu. Celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas. C'est à cela que nous reconnaissons l'esprit de vérité et l'esprit d'erreur.

    kath.net documente la déclaration en italien du cardinal Müller dans le cadre du synode des évêques le 6.10.2023 dans sa totalité.

    06.10. 2023

    Une Église qui ne confesse plus, comme Pierre, que Jésus est le Christ, le Fils vivant de Dieu, n'est plus l'Église de Jésus-Christ. Le Fils du Père et l'oint du Saint-Esprit est en sa personne le chemin vers Dieu. En termes grecs, il est He Hodos [le chemin] et l'Église pèlerine prend le chemin de la patrie éternelle syn [avec] Christ. Par conséquent, l'Église du Christ est, par nature et par mission, syn-hodos avec le Christ. Le nom de l'Église est converntus et congregatio, c'est-à-dire systema kai synodos, comme le dit Jean Chrysostome dans son commentaire sur le Psaume 149, 1 (PG 55, 493). De là découle l'interprétation christologique et trinitaire des prédicats d'une Église synodale : participation, communion et mission.

    1) Être chrétien signifie participer à la nature divine et participer au sacerdoce suprême du Christ et, en particulier, des pasteurs au sacerdoce ministériel.

    2) En tant que sacrement du salut du monde en Christ, il [NDLR : le sacerdoce ministériel] est le signe et l'instrument de la communion la plus intime avec Dieu et de l'unité de toute l'humanité.

    3) L'Église sacramentelle est le Christ éternel et donc l'accomplissement de l'envoi du Fils par le Père pour la solution du monde. Ce dernier, bien que compréhensif, dit aux apôtres et à leurs successeurs : "Tous les hommes deviennent des juifs", ce qui fait que les Chinois ( !) n'ont rien à envier aux juifs et à la guerre en Chine... Et comme il l'a fait avec les jeunes d'Emmaüs, il nous demande aujourd'hui d'être avec nous et d'assurer la pérennité de l'église du Pilier sur un mode synodal jusqu'à la fin du monde.

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  • Le pape François sur les femmes diacres : "Les ordres sacrés sont réservés aux hommes".

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    D'Hannah Brockhaus sur CNA :

    Le pape François sur les femmes diacres : "Les ordres sacrés sont réservés aux hommes".

    25 oct. 2023

    Le pape François a réaffirmé l'impossibilité pour les femmes de devenir prêtres, ou même diacres de l'Église moderne, dans une interview pour un livre publié mardi en Italie.

    La question de savoir si certaines femmes de l'Église primitive étaient des "diaconesses" ou un autre type de collaboratrices des évêques n'est pas "hors de propos, parce que les ordres sacrés sont réservés aux hommes", a déclaré le pape.

    Les réponses du pape aux questions sur le rôle des femmes dans l'Église ont été incluses dans un livre publié en juin en espagnol sous le titre "El Pastor : Desafíos, razones y reflexiones sobre su pontificado".

    Le livre, dont le titre signifie en anglais "The Shepherd : Luttes, raisons et réflexions sur sa papauté", a été publié en italien le 24 octobre. L'édition italienne est intitulée "Non Sei Solo : Sfide, Risposte, Speranze" ou "Vous n'êtes pas seul : Défis, réponses, espoirs".

    En ce qui concerne la possibilité de nommer des femmes diacres, François a rappelé que le diaconat "est le premier degré des ordres sacrés dans l'Église catholique, suivi du sacerdoce et enfin de l'épiscopat".

    Il a déclaré avoir formé des commissions en 2016 et 2020 pour étudier la question plus en profondeur, après qu'une étude réalisée dans les années 1980 par la Commission théologique internationale ait établi que le rôle des diaconesses dans l'Église primitive "était comparable aux bénédictions des abbesses".

    En réponse à une question sur les raisons de son opposition au sacerdoce féminin, François a déclaré au journaliste argentin Sergio Rubin et à la journaliste italienne Francesca Ambrogetti, auteurs du livre, qu'il s'agissait d'un "problème théologique".

    "Je pense que nous porterions atteinte à l'essence de l'Église si nous ne considérions que le ministère sacerdotal, c'est-à-dire la voie ministérielle", a-t-il déclaré, soulignant que les femmes sont le reflet de l'épouse de Jésus, l'Église.

    "Le fait que la femme n'accède pas à la vie ministérielle n'est pas une privation, car sa place est bien plus importante. "Je pense que nous nous trompons dans notre catéchèse en expliquant ces choses, et finalement nous nous rabattons sur un critère administratif qui ne fonctionne pas à long terme".

    D'autre part, en ce qui concerne le charisme des femmes, je veux dire très clairement que, d'après mon expérience personnelle, elles ont une grande intuition ecclésiale", a-t-il déclaré.

    Interrogé sur le fait que l'ordination des femmes rapproche "davantage de personnes de l'Église" et que le célibat facultatif des prêtres permet de faire face à la pénurie de prêtres, le pape François a déclaré qu'il ne partageait pas ces points de vue.

    "Les luthériens ordonnent des femmes, mais peu de gens vont à l'église", a-t-il déclaré. "Leurs prêtres peuvent se marier, mais malgré cela, ils ne parviennent pas à augmenter le nombre de ministres. Le problème est culturel. Nous ne devrions pas être naïfs et penser que des changements programmatiques nous apporteront la solution.

    "Les simples réformes ecclésiastiques ne permettent pas de résoudre les problèmes sous-jacents. Ce sont plutôt des changements paradigmatiques qui sont nécessaires", a-t-il ajouté, renvoyant à sa lettre de 2019 aux catholiques allemands pour de plus amples considérations sur la question.

    Hannah Brockhaus est la correspondante principale de la Catholic News Agency à Rome. Elle a grandi à Omaha, dans le Nebraska, et est titulaire d'un diplôme d'anglais de la Truman State University, dans le Missouri.

  • La COMECE prend position sur un règlement européen relatif aux normes de qualité et de sécurité des substances d'origine humaine

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    Nous avions relayé sur ce blog un article du Tagespost qui dénonçait "un règlement élaboré par la Commission européenne menaçant de ne plus laisser aucun élément sur le terrain de la protection des embryons." A ce sujet, la COMECE (Eglise catholique dans l'Union Européenne) publie la prise de position suivante :

    Prise de position sur la proposition de règlement relatif aux normes de qualité et de sécurité des substances d'origine humaine (SoHO) destinées à l'usage humain

    Le Parlement européen a adopté, lors de sa session plénière du 12 septembre 2023, la proposition de règlement relatif aux normes de qualité et de sécurité des substances d'origine humaine (SoHO) destinées à l'homme [COM(2022)0338 - C9-0226/2022 - 2022/0216(COD)] - dans le présent document : Règlement SoHO

    Ce règlement vise à garantir un niveau élevé de santé aux citoyens de l'UE grâce à des normes de qualité et de sécurité des substances d'origine humaine. Conscient de la grande importance des substances d'origine humaine pour les soins médicaux modernes des citoyens de l'UE, l'Union européenne devrait assurer un approvisionnement adéquat par le biais de mesures de surveillance et de soutien.

    Nous nous félicitons expressément de la nécessité générale de ce règlement et de son principe sous-jacent du don volontaire et non rémunéré de substances d'origine humaine, qui repose sur l'altruisme du donneur et la solidarité entre donneur et receveur (considérant 18).

    Mais nous sommes préoccupés par certains contenus réglementaires essentiels de la proposition de
    règlement proposé :

    A. 1) La définition de "SoHo"- donnée dans le projet de règlement - est très large. Dans l'Art.3 Nr. 5, la définition ne se réfère pas seulement aux cellules germinales non fécondées (spermatozoïdes, ovocytes dégénérés) dans le domaine de la médecine reproductive, mais couvre également les embryons et les fœtus. Cela pourrait concerner, par exemple, le prélèvement et l'utilisation d'embryons et de fœtus décédés ou tués. 

    2) En vertu de l'art. 3 Nr. 12, 15 du règlement SoHO, l'embryon humain peut également être considéré comme une "préparation SoHO". L'art. 3 Nr.15 définit le terme "traitement" en incluant la fécondation. Ceci est inacceptable d'un point de vue éthique. L'embryon humain n'est pas seulement une substance d'origine humaine, il est doté d'une dignité humaine indépendante. Nous suggérons de de préciser dans le règlement, en assurant juridiquement, que ni les embryons, ni les fœtus ni les tissus fœtaux, qu'ils soient issus d'une conception naturelle ou d'une insémination artificielle à des fins de reproduction ou autres, ne sont couverts par les termes "SoHO" ou "préparation SoHO" et qu'ils sont par conséquent exclus de l'objet du règlement.

    B. La conception de la protection des bénéficiaires du SoHO et de leur progéniture à l'égard de la procréation médicalement assistée proposée au chapitre VII du règlement SoHO soulève d'autres questions. Les établissements SoHO seront obligés, en vertu de l'article 58 du règlement SoHO d'exclure la transmission de maladies génétiques, entre autres, aux bénéficiaires et à leur progéniture. Cela ne sera possible qu'en testant les embryons ou les fœtus pour ces maladies. Nous voyons le danger d'une sélection de la vie humaine qui violerait la dignité humaine. En outre, les États membres ont élaboré des législations multiples et complexes qui permettent les tests appropriés sur la progéniture. Nous voyons le danger d'une collision entre le droit de l'UE et le droit des États membres. On peut également s'interroger sur l'équilibre entre la compatibilité d'une éventuelle obligation de test génétique avec le droit à l'autodétermination du donneur et du receveur.

    C. L'art. 1 de la proposition de règlement mentionne que les États membres de l'UE peuvent établir des règles relatives à des aspects des SoHO autres que leur qualité et la sécurité des donneurs de SoHO. Mais seul le considérant 16 du règlement SoHO précise que le règlement ne doit pas interférer avec les décisions éthiques prises par les États membres. Nous suggérons d'inclure dans le texte du règlement, de préférence à l'article 1, la possibilité pour les États membres d'établir des règles juridiques différentes sur la base de décisions éthiques, de sorte que le règlement de l'UE n'affecte pas dans ces cas le droit national. Cela sera nécessaire pour ancrer la primauté nationale
    autour des décisions de valeur éthique d'une manière juridiquement sûre.