Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Débats - Page 81

  • Selon le cardinal Hollerich, il n'existe pas encore une synodalité typiquement catholique

    IMPRIMER

    De FSSPX.NEWS :

    Le cardinal Hollerich reconnaît l’inexistence d’une synodalité catholique

    15 juillet 2023

    Dans un entretien accordé à la revue jésuite America, le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du synode sur la synodalité, assure que le synode ne sera pas comme les synodes protestants et orthodoxes, tout en admettant que « nous n’avons pas encore trouvé une synodalité typiquement catholique ».

    Le cardinal Jean-Claude Hollerich a essayé de préciser l’idée et la procédure du Synode convoqué par le pape François en octobre. Il n’est en rien comparable aux synodes des Eglises protestantes ou orthodoxes, a expliqué l’archevêque de Luxembourg, qui coordonne le contenu du grand événement catholique.

    Sans vouloir dévaloriser la synodalité des autres confessions chrétiennes, la synodalité catholique doit s’en distinguer : « Elle doit inclure la collégialité des évêques et la primauté de Pierre dans la tradition catholique. Et elle est basée sur un processus de discernement », a déclaré le cardinal.

    L’une des principales préoccupations du pape François est le « discernement spirituel ». Il s’agit de peser les normes, les circonstances personnelles et la tradition de foi pour discerner quelle est exactement la volonté de Dieu dans une situation donnée.

    Ce sera donc très différent de l’Eglise luthérienne allemande, où certains appellent même leur synode un « parlement ecclésiastique ». Et « c’est exactement ce qu’il n’est pas », a expliqué Mgr Hollerich au cours de l’entretien qu’il a accordé à Rome.

    Qu’en est-il des votes alors ?

    L’évêque de Luxembourg n’accorde pas trop d’importance aux votes : « Je ne sais pas si les votes seront si importants, du moins lors du Synode d’octobre », a-t-il déclaré. « Il y aura beaucoup de choses dans les discussions de groupe », a-t-il ajouté. « Comme il y a deux sessions, il se peut qu’il ne soit pas nécessaire de voter au cours de la première. Nous sommes ouverts à toute éventualité. »

    Même si de nombreux non-évêques participeront et voteront, il s’agit toujours d’un synode d’évêques, qui soumettra des recommandations au pape, qui prendra une décision. Les résultats seront exposés dans la lettre post-synodale de François.

    Le cardinal Hollerich a encore déclaré que la synodalité n’est pas une question de « décision majoritaire » ou d’« unanimité ». Le pape souhaite plutôt que l’assemblée soit convaincue de quelque chose.

    Aucune manière spécifique de se comporter n’a été conçue pour les femmes et les hommes, de sorte que certaines conclusions doivent être tirées, a-t-il conclu. « Il s’agit d’un processus ouvert, guidé par l’Esprit Saint, et c’est ainsi que les choses doivent se passer », a expliqué Mgr Hollerich.

    Cet entretient est un nouvel aveu : ce synode nage en pleine improvisation, et ne sait pas vraiment ce qu’il veut. Il y a des « si », des « souhaits », des « peut-être », des « ce n’est pas comme », et enfin, aveu capital : « nous n’avons pas encore trouvé de synodalité typiquement catholique ».

    Résumons-nous : un élément qui se veut fondateur – puisque l’on parle d’Eglise synodale ; qui n’est pas défini ; dont il est constatable qu’il n’est pas connu par la tradition et la vie passée de l’Eglise ; qui doit être vécu par des participants qui n’en savent pas plus que cela : cet élément doit transformer de manière définitive la vie de l’Eglise ?

    De qui se moque-t-on ? Une chose est sûre, on ne se moque pas de Dieu, et vouloir obtenir l'assistance du Saint Esprit de cette manière est une gageure.

  • Les raisons qui donnent à croire que le pape François manque de confiance dans sa propre révolution ?

    IMPRIMER

    D'Andrea Gagliarducci sur le National Catholic Register :

    Le pape François et son manque de confiance dans sa propre révolution

    ANALYSE : La nomination de hauts fonctionnaires qui lui rendent compte directement, afin d'assurer son héritage, montre qu'il sait qu'il n'a pas conquis le cœur de tout le monde.

    14 juillet 2023

    Par un choix qui est une suite naturelle à celui de Mgr Victor Manuel Fernández comme préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le Pape François a confié à Mgr Michele Di Tolve, évêque auxiliaire de Rome, la direction du Grand Séminaire romain et surtout la formation des prêtres - une mission. Cette mission, précise le pape François, doit être menée en accord avec Mgr Baldassare Reina, vice-régent du diocèse de Rome, mais doit en même temps rendre compte uniquement et directement au pape de ses questions les plus critiques.

    La nomination de Mgr Di Tolve et le décret établissant ses nouvelles compétences sont arrivés le 5 juillet. Lorsque l'annonce de la nomination de Mgr Di Tolve comme évêque auxiliaire de Rome a été faite le 26 mai dernier, aucune charge ne lui avait été attribuée. Il a maintenant une tâche extraordinaire puisqu'elle concerne la formation des prêtres.

    En ce sens, cette nomination est en parfaite continuité avec celle de Mgr Fernández à la Doctrine de la Foi. Le pape a nommé Fernández dans le but - déclaré dans une lettre envoyée à l'archevêque lui-même en même temps que la nomination - de poursuivre son idée de développer la théologie dans le cadre d'un dialogue constant qui ne va pas (ou presque) jusqu'à la condamnation des erreurs doctrinales. Il choisit maintenant un prêtre venu de Milan pour définir la formation des prêtres dans son diocèse, indiquant ainsi le chemin qu'il veut suivre et qu'il veut que d'autres suivent. En bref, après s'être engagé dans le développement de la doctrine, le Pape s'engage également dans la formation des prêtres, définissant ainsi finalement ce qui aurait dû être, depuis un certain temps, son changement de paradigme.

    Cependant, la nomination de Mgr Di Tolve laisse d'autres éléments de réflexion d'une importance particulière. Il s'agit d'une nomination typique du pape François, car elle concerne une personne que le pape estime et apprécie pour ce qu'il a reconnu comme un engagement pastoral. Le pape François a rencontré Mgr Di Tolve parce qu'un cousin italien l'avait recommandé, peu après qu'il soit devenu cardinal en 2001. Les jeunes s'enthousiasmaient pour lui. Le pape voulait les rencontrer. C'est dans la salle Paul VI, en mars dernier, que s'est déroulée la rencontre entre le pape et ses paroissiens, qui a été à l'origine de la nomination épiscopale.

    Mgr Di Tolve avait déjà été recteur du séminaire de 2010 à 2014 à Milan, avant d'être affecté à un autre poste. Mais ce n'était qu'un avantage pour le pape François, qui n'a probablement même pas remis en question les raisons pour lesquelles Mgr Di Tolve avait été affecté à un autre poste.

    La deuxième raison pour laquelle il s'agit d'une nomination typique du pape François est que le pape en a fait un évêque. Chaque fois que le pape veut un général sur le terrain ou quelqu'un qui lui rende compte directement, il le nomme évêque. Cela s'est produit pour des questions financières, mais aussi pour des questions juridiques.

    Lire la suite

  • Fernández a donné plus d'interviews en une semaine que Ratzinger en 24 ans

    IMPRIMER

    De Matteo Matzuzzi sur Il Foglio via Il Sismografo :

    Fernández a donné plus d'interviews en une semaine que Ratzinger en 24 ans

    Le nouveau Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi donne une interview après l'autre et dans chacune d'entre elles il se justifie, tente de rassurer, énumère des publications et des programmes, défend le Pape et dit que ceux qui l'attaquent en veulent en fait à François.

    Le nouveau préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, Monseigneur Victor Manuel Fernández, bientôt nommé cardinal, donne une interview après l'autre. Chaque jour, une ou deux, aux médias de tous les coins du monde. Et dans toutes ces interviews, il se justifie, tente de rassurer, énumère des publications et des cursus, défend le pape et affirme que ceux qui l'attaquent en veulent en fait à François.

    Il a tellement parlé, et de tout, de la bénédiction des couples homosexuels - qui semble être devenue pour beaucoup d'interviewers le thème décisif de la foi en ce troisième millénaire, presque une fixation - des synodes, des nouveaux défis, de la méchanceté du Saint-Office d'antan et des méthodes "immorales" suivies par ses prédécesseurs.

    Il parle tellement, Monseigneur Fernández, qu'il a donné plus d'interviews en une semaine que Joseph Ratzinger en vingt-quatre ans de mandat à la Doctrine de la Foi. C'est un signe de faiblesse, comme l'a été la publication inhabituelle par le Bureau de presse du Vatican de (presque) tout l'opera omnia du nouveau préfet. Ils n'auraient pas publié la bibliographie de saint Thomas. C'est ce que l'on fait habituellement lorsqu'il s'agit de donner au public l'idée que l'orateur n'est pas un parvenu mais un expert titré sur le sujet.

  • Elections au Congo : La Ceni ne veut rien entendre, Fayulu appelle à la mobilisation du peuple

    IMPRIMER

    Selon la « Libre Afrique » : la Belgique reste étonnamment silencieuse et semble fermer les yeux jusqu’ici sur les dérapages du régime Tshisekedi :

    « Rien ! La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) congolaise, qui travaille à l’organisation du scrutin législatif et présidentiel annoncé pour le 20 décembre prochain ne modifie rien à sa feuille de route malgré les appels répétés de l’opposition politique mais aussi de nombreuses organisations de la société civile et des églises catholique et protestante qui appelaient à la décrispation du processus électoral, notamment par la mise sur pied d’un audit externe du fichier électoral.

    La réponse du président de la Ceni, Denis Kadima kazadi, est sans appel. Conforté par l’assemblée plénière de sa Ceni, il a balayé d’un revers de la main cette demande d’un audit externe. Pour lui, il est entendu que l’audit qu’il a fait mener au pas de charge par quelques experts étrangers, suffit à valider le processus en cours.

    “L’audit externe du fichier électoral ne constitue pas en soi une exigence légale”, explique le communiqué de la Ceni du 10 juillet qui balaie aussi les autres demandes de l’opposition qui appelaient à revoir la composition du bureau de la Ceni, de la Cour constitutionnelle ou la loi électorale, tous ces éléments acquis à la majorité présidentielle.

    Même la communauté internationale, très discrète jusqu’ici sur le processus en cours en République démocratique du Congo, appelle le pouvoir congolais à tout entreprendre pour faire baisser les tensions et pour crédibiliser ce passage par les urnes. Les États-Unis, par la voix du secrétaire d’État Antony Blinken, ont plusieurs fois appelé à la tenue d’un scrutin vraiment libre, démocratique et inclusif, indiquant par cette démarche ses doutes sur le processus en cours. L’Union européenne a aussi multiplié ses appels, tandis que la Belgique, qui avait adopté un positon très ferme face au régime de Joseph Kabila, semble étonnamment amorphe cette fois. “On suit le processus attentivement”, se contente-t-on d’affirmer au ministère des Affaires étrangères.

    “Tshisekedi aime la Belgique”

    “La Belgique a été traumatisée par l’attitude de Joseph Kabila à son égard. L’ancien homme fort du pays s’était montré très critique vis-à-vis de notre pays. Félix Tshisekedi, lui, entretient de bons contacts avec Bruxelles où il a vécu de longues années et où il aime revenir. Il a même acquis de belles propriétés chez nous. Il se montre respectueux à l’égard de nos autorités”, explique un diplomate qui ajoute que cette “attitude positive ne permettra pas qu’on ferme les yeux sur ses excès éventuels. Certains conseillers appellent déjà, si pas à une prise de distance, au moins à ce que nos responsables fassent passer des messages au président congolais pour éviter tout dérapage et promouvoir un scrutin crédible, démocratique et inclusif”. “Il faut aussi que la Belgique se montre un peu plus regardante sur les opérations immobilières de la famille présidentielle”, ajoute un politologue, alors qu’un homme d’affaires belge s’étonne “de la facilité avec laquelle ces achats se font alors qu’habituellement nos banques se montrent très réticentes par rapport aux flux financiers en provenance de la RDC”.

    Lire la suite

  • Un processus synodal pour façonner une nouvelle Eglise ?

    IMPRIMER

    De George Weigel sur First Things :

    LE "PROCESSUS SYNODAL" : PARLER D'UNE NOUVELLE ÉGLISE ?

    12 juillet 2023

    L'un des pires textes de cantiques contemporains nous invite à "chanter une nouvelle Église". Non seulement cette injonction avilit le noble hymne "Nettleton", mais elle enseigne une arrogance pseudo-chrétienne contraire à l'Évangile. Je connais plus d'un évêque qui a interdit "Sing a New Church" dans son diocèse. Cette interdiction devrait être universellement appliquée.

    Dans les paroisses qui prennent leur programme musical au sérieux, "Nettleton" est généralement l'air sur lequel est chanté le cantique "God We Praise You, God We Bless You" (Dieu nous te louons, Dieu nous te bénissons). Le texte de cet hymne est une adaptation de l'ancien Te Deum, l'un des hymnes les plus solennels de l'Église, et sa troisième clause - "Dieu nous te nommons Souverain Seigneur" - nous rappelle pourquoi l'exhortation à "chanter une nouvelle Église" est un non-sens pernicieux. Le Dieu trois fois saint est le souverain Seigneur de l'Église ; nous ne sommes pas les seigneurs de l'Église, quelle que soit notre position dans une communion hiérarchique de disciples. Le Christ a donné à l'Église sa forme constitutive ; l'Esprit Saint a inspiré les écritures de l'Église et le développement de sa doctrine ; le Christ et l'Esprit nous conduisent au Père. Nous ne créons pas notre propre feuille de route pour ce voyage, et lorsque nous le faisons (comme St Paul l'a expliqué aux Romains pendant 16 chapitres), nous nous dirigeons vers de sérieux problèmes.

    Pourtant, l'idée que le catholicisme est "à nous" pour le refaçonner en quelque chose de nouveau a imprégné le "processus synodal" dans l'ensemble de l'Église mondiale. Elle a également dominé le "chemin synodal" allemand, qui apparaît de plus en plus comme le doppelgänger du Synode mondial - ou peut-être son cheval de bataille. Le fait que l'Église ait une "constitution" (au sens britannique du terme) qui lui a été donnée par le Christ n'est pas affirmé avec force dans l'Instrumentum Laboris du Synode 2023 (son document de travail, ou IL). Pire encore, les "feuilles de travail" annexées à l'IL - qui pré-structurent les discussions du Synode d'une manière qui semble incompatible avec l'appel du Pape François à la parrhesia ("parler librement") - brouillent les pistes ecclésiales en posant sur la table synodale des questions auxquelles le magistère de l'Église a déjà apporté des réponses définitives. Ainsi, l'"Assemblée synodale" est invitée par l'IL et ses feuilles de travail à parler d'une nouvelle Église - mais seulement en parlant librement des questions que le Secrétariat général du Synode, qui a préparé l'IL, juge urgentes et appropriées.

    Ce n'est pas la ligne officielle, bien sûr. En présentant l'IL, le cardinal Jean-Claude Hollerich, S.J., rapporteur général du Synode 2023, a déclaré que l'objectif du Synode n'était pas de modifier l'enseignement catholique, mais d'"écouter". Ce à quoi il faut répondre : "écouter dans quel but" ? Le cardinal luxembourgeois suggère-t-il que certaines questions chères aux progressistes catholiques - les femmes ordonnées diacres, l'ordination d'hommes mariés (viri probati) comme prêtres, la Sainte Communion pour les personnes mariées en dehors de l'Église, l'enseignement moral catholique, en particulier en ce qui concerne la sexualité, l'exercice de l'autorité au sein des paroisses et des diocèses, le changement climatique et ses implications pour la vie ecclésiale - n'ont pas été discutées et agitées ad infinitum (et dans certains cas ad nauseam) depuis des décennies ? Quel est l'intérêt de remettre tout cela sur le tapis ? Si la suggestion est que les questions réglées sont en fait non réglées, alors l'appel à "l'écoute" est soit une très mauvaise théologie, soit malhonnête (et ne peut que contribuer à accroître la colère des catholiques progressistes lorsque l'immuable n'est pas changé parce qu'il ne peut pas l'être).

    En tant qu'auteur de Evangelical Catholicism : Deep Reform in the 21st-Century Church, je suis totalement engagé en faveur d'une Église en mission permanente dans laquelle les catholiques s'approprient la grande mission qu'ils ont reçue le jour de leur baptême : "Allez et faites de toutes les nations des disciples" (Matthieu 28, 19). Je suis en outre convaincu que l'un des chevaux de bataille de l'IL - le "cléricalisme" - est en effet un obstacle qui empêche de relever les défis de la nouvelle évangélisation, si l'on entend par cléricalisme un leadership autocratique. Ayant écrit plus de 1 500 articles dans la presse catholique au fil des décennies, je suis tout à fait favorable à une Église "à l'écoute" dont les responsables ordonnés prennent au sérieux l'avis des laïcs.

    Je crois également que lorsque les catholiques disent "c'est notre Église et nous devons la refaçonner", ils commettent une grave erreur. Car l'Église est l'Église du Christ, son corps mystique (comme l'a enseigné Pie XII), appelée à apporter sa lumière à toutes les nations (comme l'a enseigné Vatican II dans sa Constitution dogmatique sur l'Église), et à le faire avec "la joie de l'Évangile" (comme l'a dit le pape François dans sa première exhortation apostolique).

    Nous n'allons pas chanter, parler ou invoquer d'une manière ou d'une autre "une nouvelle Église en train de naître". Telle doit être la prémisse guidant le "processus synodal" mondial qui doit culminer à Rome en octobre 2023 et octobre 2024, si ces exercices doivent porter des fruits évangéliques et spirituels.

    La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques.

  • Le synode sur la synodalité : un processus d'autodémolition inéluctable ?

    IMPRIMER

    De Joachim Heimerl sur kath.net/news :

    En chute libre : l'Eglise sous le signe du Synode mondial

    11 juillet 2023

    "Il n'y a pas d'Église qui rompe avec elle-même, qui coupe les racines de sa tradition et dans laquelle on pourrait en plus exiger des fidèles une 'obéissance' pour cela".

    Linz (kath.net/joh) Cela a duré longtemps : pendant 2000 ans, l'Eglise a défié ses ennemis, jusqu'à ce qu'elle soit désormais achevée par les siens. Sans protection, elle ressemble à une ville ouverte, et les associations sombres avec "Roma città aperta" (1945) de Rossellini s'imposent ici d'elles-mêmes.

    Il y a dix ans encore, on n'aurait jamais imaginé qu'un synode des évêques deviendrait le boulet de démolition de l'Eglise, pas plus d'ailleurs que lorsque le pape François a convoqué ce synode comme contre-projet à la dérive schismatique de l'Allemagne.

    Mais entre-temps, l'agenda des Allemands est également sur la table à Rome : une nouvelle Eglise doit voir le jour, une Eglise plus féminine et également homosexuelle, une Eglise "multicolore" dans laquelle - à l'exception des "traditionalistes" bannis - tous se sentent à l'aise et dont personne ne s'offusque : surtout pas le célibat, la soi-disant "question des ministères" et encore moins l'indissolubilité du mariage. L'Évangile est tout simplement adapté sous le signe de l'arc-en-ciel, le péché est canonisé par la (fausse) miséricorde, et l'Église est bradée par les évêques et les cardinaux. On peut le dire sans crainte de se tromper : l'Eglise est en chute libre, et la papauté aussi.

    Le document de travail du synode qui vient d'être publié et approuvé par le pape a accéléré cette évolution, tout comme la nomination du nouveau préfet de la foi "Tucho" Fernandez, qui a déjà été élu cardinal moins de huit jours après sa nomination, et ce bien qu'un dossier ait déjà été ouvert à son sujet à la Congrégation pour la doctrine de la foi, comme l'a récemment confirmé son préfet émérite, le cardinal G.H. Müller. Et pourtant, contrairement au pape, Fernandez n'est même pas jésuite ; c'était sans doute la seule surprise lors de sa nomination, comme l'ont murmuré les mauvaises langues.

    Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que l'on affirme partout que le pape François veut enfin donner vie à une "nouvelle" Eglise après la disparition de Benoît XVI, qu'il veut commander sa "maison" à temps avant sa mort et que le synode est justement son instrument pour cela. - Personne ne peut dire si c'est vraiment le cas ; ce qui est frappant, c'est que ce sont justement les "amis" du pape qui le disent très souvent et qui causent ainsi le plus grand dommage à son pontificat. 

    Mais quoi qu'il en soit, un sanglier sauvage sévit actuellement dans la vigne du Seigneur et, alors que le pape Léon X le remettait encore à sa place (allusion à la condamnation de Luther par le pape Léon X ndB), les portes de l'Eglise lui ont été grandes ouvertes sous François. Les voix d'avertissement, comme celles de l'archevêque émérite de La Plata (Argentine) ou du vaillant évêque de Tyler (USA), se perdent en revanche dans le vent. Il n'est pas rare que les critiques du nouveau cours soient réduites au silence en pleine scène.   

    Au milieu de ce désastre sans précédent, comme le cardinal Pell a qualifié le pontificat actuel, il vaut toutefois la peine de réfléchir à ce que sont - et à ce que ne sont pas - l'Eglise et le pape. Selon moi, c'est Yves Congar qui a décrit le plus succinctement ce réseau complexe de relations : "Obéir à Dieu, c'est obéir à l'Église, qui à son tour, obéit au pape".

    Lire la suite

  • Finlande : le combat d'une politicienne démocrate-chrétienne pour la liberté d'expression et de religion

    IMPRIMER

    De kath.net/news :

    Finlande : la politicienne démocrate-chrétienne Räsänen continue de se battre pour sa liberté d'expression

    12 juillet 2023

    Elle réclame la liberté de défendre les positions bibliques sur le mariage et la famille - "Je suis prête à défendre la liberté d'expression et de religion devant toutes les juridictions nécessaires et jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme"

    Helsinki (kath.net/pl) "Je suis prête à défendre la liberté d'expression et de religion devant tous les tribunaux nécessaires et jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme" C'est en ces termes clairs que la politicienne démocrate-chrétienne Päivi Räsänen évoque ses démêlés judiciaires concernant la liberté d'expression et de religion. L'ancienne ministre finlandaise de l'Intérieur a déjà été jugée pour un prétendu "discours de haine" et a été acquittée, mais le parquet avait fait appel, le nouveau procès est prévu du 22 au 24 août. La politicienne chrétienne avait déclaré publiquement à plusieurs reprises que la pratique de l'homosexualité était un péché du point de vue biblique. Elle avait d'ailleurs été réélue députée lors des dernières élections législatives d'avril 2023.

    Dans son communiqué de presse, elle raconte : "Cette procédure judiciaire contre moi, avec toutes les enquêtes et les interrogatoires, a déjà duré près de trois ans et il semble maintenant qu'elle durera encore des années. Pour moi, le plus difficile a été d'entendre les fausses accusations de la procureure sur mes déclarations. Il serait préférable que la procureure s'en tienne réellement à ce que j'ai dit, plutôt que de continuer à présenter aux tribunaux des déclarations et des allégations mensongères. Le jugement du tribunal de district indiquait qu'un grand nombre des accusations portées contre moi par la procureure étaient en fait inexactes et n'avaient pas été exprimées par moi dans un texte, un discours, un tweet ou tout autre document présenté par la procureure au tribunal. Malheureusement, dans cet appel, la procureure continue à porter contre moi les mêmes accusations fausses, imprécises et mensongères, fondées exclusivement sur sa propre interprétation de mes déclarations".

    "La procureure a délibérément mal interprété et manipulé mes déclarations sur les concepts théologiques". "Parler du péché ne signifie pas diffamer quelqu'un, mais parler de notre situation devant Dieu. Si l'enseignement de la Bible sur le péché était rendu illégal, le message central du christianisme sur la grâce, la mort sacrificielle de Jésus par laquelle il guérit nos péchés, deviendrait vide".

    Le magazine d'information protestant "idea" cite un autre communiqué de presse de la politicienne chrétienne-démocrate, selon lequel elle a été "interrogée à plusieurs reprises". Elle a passé "plus de 13 heures au total dans un poste de police, j'ai été contre-interrogée et accusée pendant deux jours devant le tribunal de district pour avoir exercé mon droit à la liberté d'expression".

    Le Dr Räsänen est médecin de profession et avait également exercé avant sa carrière politique. Elle est membre du Parlement finlandais depuis 1995 et a été un temps ministre de l'Intérieur, avant de devenir présidente de groupe parlementaire. Elle est mariée au pasteur évangélique Niilo Räsänen, le couple a cinq enfants.

  • Église en fumée. Une critique théologique de la ligne directrice du synode sur la synodalité

    IMPRIMER

    De Sandro Magister, lu sur le site web https://www.diakonos.be/:

    San-Pietro-002.jpg« Joachim de Flore avait préconisé l’avènement d’un âge de l’Esprit, accompagné d’une dissolution de la structure et de la doctrine de l’Église sur terre. Et il est facile d’imaginer, vu la manière dont se déroule le synode sur la synodalité, que le grand théologien jésuite Henri de Lubac (1896-1991) aurait également associé le pape Jorge Mario Bergoglio à la « postérité spirituelle » durable et diversifiée de ce moine médiéval visionnaire, qu’il a passée en revue dans un livre de quasi mille pages qui a fait grand bruit à sa sortie en 1979.

    L’ « Instrumentum laboris », le fil conducteur du travail pour la prochaine session du synode, avec comme mot d’ordre la « conversation dans l’Esprit », constitue la preuve de ce processus aventureux de « reconfiguration pneumatologique de l’Église » promue par le Pape François. Un processus dans lequel on attribue à l’Esprit Saint un rôle tout aussi démesuré que vague et fumeux puisqu’il est dépourvu de tout critère susceptible d’attester de l’authenticité et de la validité de ce qu’on voudrait dire et faire en son nom.

    Et surtout, les références au Christ, au mystère pascal et à la croix sont particulièrement ténues dans l’ « Instrumentum laboris », alors qu’ils sont « pour le chrétien la mesure et le critère pour le discernement des esprits » comme l’écrivait Yves Congar (194-1995), le théologien dominicain qui fut l’un des protagonistes de l’ère conciliaire et qui a consacré de nombreuses études au lien essentiel qui existe entre pneumatologie et christologie.

    La note qui suit est une lecture critique de l’ « Instrumentum laboris » justement à partir de ce vide christologique, dans les pas d’Yves Congar. C’est l’abbé P. Imbelli, un prêtre de l’archidiocèse de New York et professeur de théologie pendant trente ans au Boston College qui l’a rédigée pour Settimo Cielo.

    Pour le synode, la leçon du Père Congar

    de Robert P. Imbelli

    Le dominicain Yves Congar a fait partie des principaux protagonistes du retour aux sources et de l’ « aggiornamento » au Concile Vatican II. Il est intéressant de remarquer qu’après le Concile, et malgré de sérieux problèmes de santé, Congar a rédigé trois volumes magistériels sur l’Esprit Saint. Et, encore plus intéressant, qu’il ait rédigé ensuite un petit ouvrage ultérieur, « La Parole et le Souffle », rassemblant ses réflexions sur la pneumatologie. Et voici sa conclusion. « Si je n’avais qu’une conclusion à retenir de mes études sur le Saint-Esprit, je la formulerais ainsi : Pas de christologie sans pneumatologie, pas de pneumatologie sans christologie ».

    Le Père Congar s’était inspiré de l’image de Saint Irénée pour qui Dieu travaille toujours, pour créer et pour sauver, en employant ses deux mains : la Parole et l’Esprit. Naturellement, toute la difficulté, aussi bien dans la vie chrétienne que dans la théologie, est de maintenir la christologie et la pneumatologie en tension créative. Si par le passé on a pu trop insister sur la christologie, la tendance actuelle semble mettre trop l‘accent sur l’œuvre de l’Esprit.

    Lire la suite

  • Fernandez : beaucoup de questions en suspens

    IMPRIMER

    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    La semaine médiatique du cardinal élu Fernández laisse des questions sans réponse

    ANALYSE : Au cours des huit jours qui se sont écoulés entre sa nomination à la tête de la DDF et l'annonce de sa nomination au rang de cardinal, il a eu beaucoup de choses à dire - mais ses commentaires publics ont soulevé autant de questions qu'ils n'ont apporté de réponses.

    10 juillet 2023

    Le 1er juillet, le pape François a choisi son proche collaborateur, l'archevêque Victor Manuel "Tucho" Fernandez, pour être le prochain préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF). Huit jours plus tard, lors de l'Angélus du dimanche 9 juillet, le pape a annoncé que son rédacteur fantôme et conseiller théologique de longue date ferait également partie d'un groupe de nouveaux cardinaux qui sera créé lors du prochain consistoire de septembre.

    Entre ces deux événements importants dans la carrière ecclésiale du théologien argentin, qui fêtera ses 61 ans ce mois-ci, le cardinal élu Fernandez a eu beaucoup à dire.

    Le prélat argentin a réalisé une sorte de blitz médiatique, menant plusieurs interviews de grande envergure avec diverses entités, catholiques et laïques, telles que le site espagnol InfoVaticana (5 juillet), le site web catholique américain Crux (7 juillet), le journal argentin Clarin (8 juillet) et le site du Saint-Siège Vatican News (8 juillet). Le cardinal élu Fernández a également fait part de ses commentaires au Register et s'est rendu sur ses pages personnelles de médias sociaux pour partager son point de vue sur sa nomination et répondre aux critiques.

    Ce faisant, "Tucho", comme le prélat argentin signe ses correspondances, a apporté une certaine clarté sur la manière dont il dirigera le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF), ainsi que sur ses engagements théologiques plus larges et même sur ses points de vue spécifiques sur des questions telles que la bénédiction des relations entre personnes de même sexe et l'inculturation - mais aussi sur les ambiguïtés qui subsistent quant à sa pensée et à son mandat, et donc sur les questions que les médias et les théologiens pourraient être amenés à poser à l'avenir.

    Un DDF "différent" - mais comment ?

    Dans la lettre personnelle plutôt inhabituelle envoyée par le pape François à l'archevêque Fernández, qui accompagnait l'annonce du DDF par le Vatican, le pape soulève un certain nombre de points importants, bien que peu développés, concernant la tâche qu'il confie à son protégé.

    Mais en l'absence d'éclaircissements supplémentaires de la part du Vatican sur certains de ces points, le principal interprète de la lettre a été le théologien argentin lui-même, qui a déclaré dans ses apparitions médiatiques que le Pape lui avait dit qu'il écrirait la lettre pour "clarifier le sens de ma mission" après que les deux en aient déjà discuté en personne (en fait, certains ont supposé que l'archevêque Fernández avait lui-même "écrit" la lettre). 

    En reliant les points entre ses différentes interviews, l'archevêque Fernández a fait valoir une compréhension quelque peu incomplète et même conflictuelle de ce qu'est son mandat - et comment il diffère en fait des compréhensions antérieures de la mission et du but de l'un des plus anciens bureaux de la Curie. 

    Lire la suite

  • Vatican : une majorité de cardinaux électeurs créés par le pape Bergoglio garantit-elle mécaniquement un successeur bergoglien ?

    IMPRIMER

    Du Sismografo :

    Une majorité de cardinaux électeurs créée par le pape Bergoglio garantit-elle mécaniquement un successeur bergoglien ?

    Peut-on diviser l'Église du Christ, y compris dans son avenir, en " bergogliens " et " anti-bergogliens " ? Il faut toujours se rappeler que le Trône de Pierre n'est pas dynastique et que le Christ n'est pas venu pour établir une dynastie.

    (L.B., R.C. - édité par la rédaction de 'Il sismografo') Avec l'annonce hier de la création de 21 nouveaux cardinaux, dont 18 sont électeurs, un thème médiatique récurrent est immédiatement revenu : le pape François en 10 ans a nommé plus de 140 cardinaux, il a donc désormais une force électorale suffisante (73%) pour faire élire un successeur qui garantira la vigueur des réformes qu'il a introduites ainsi que le style et la manière d'être un pape.

    Selon ce raisonnement, largement diffusé dans certains milieux, il y aurait une sorte de lien automatique entre le fait d'être créé cardinal par le pape Bergoglio et celui de faire partie d'un groupe qui se formerait dans un éventuel conclave pour élire un continuateur du pontificat du pape Bergoglio en tant qu'évêque de Rome.

    Facile à dire et même à envisager, mais très difficile à mettre en œuvre aussi mécaniquement car, avec toutes ses fautes et ses misères, l'Église catholique n'est pas un parti politique ou une multinationale avec un PDG et des milliers et des milliers d'employés répartis en diverses catégories. Et puis, penser de cette manière torpide, signifierait que la création de cardinaux serait la manière pour le pape régnant de toiletter une majorité préétablie au profit de sa personne et de sa mémoire. Une véritable abomination.

    Le Conclave de mars 2013, selon ce raisonnement, aurait donc dû élire un Ratzinger, en l'occurrence le Card. Angelo Scola, mais cela ne s'est pas produit. Il peut y avoir des dizaines de raisons à cela, mais le fait est que cela ne s'est pas passé comme l'avaient prédit les experts du supposé lien automatique.

    En 2013, l'évêque de Rome le plus plébiscité et donc le plus nouveau s'est appelé Jorge Mario Bergoglio, devenu plus tard le pape François. Le lien mécanique n'a pas tenu, et ce n'était pas la première fois : cela pourrait également être le cas à l'avenir.

    Lors du conclave, les cardinaux électeurs reçoivent un coup de main de l'Esprit Saint, mais ces illustres cardinaux ne le comprennent pas toujours. À en juger par certains des papes que l'Église a eus au cours de son histoire mouvementée, il semblerait que l'Esprit Saint ait pris congé, qu'il se soit absenté. Cependant, les cardinaux électeurs, assistés par l'esprit divin, doivent penser par eux-mêmes, avoir leurs propres idées sur l'état de l'Église et du monde, sur les défis de l'évangélisation au début de la décennie du Grand Jubilé de 2033, sur l'ensemble de l'humanité et ses urgences pressantes. [1]

    Les électeurs, dans l'éventualité d'un Conclave, ne seraient jamais des militants ou des clans de cliques pro-Bergoglio ou anti-Bergoglio. Il pourrait y avoir un cas de fanatisme aveugle, mais la grande majorité des électeurs d'un Conclave comprennent qu'ils ne sont pas là à la demande de forces étrangères, pour diviser le gouvernement de l'Église, pour remplir une promesse faite à un ami ...

    La question principale est simple mais gigantesque : trouver à ce moment-là pour l'Eglise fondée par le Christ le guide, le Pasteur universel, qui peut le mieux conduire la barque de Pierre "dans le monde d'aujourd'hui, soumis à des changements rapides et agité par des questions d'une grande importance pour la vie de foi" et annoncer l'Evangile. (Declaratio)

    Aucun cardinal électeur n'acceptera jamais d'établir un lien mécanique, presque une dette à honorer, entre sa barette rouge et un engagement électoral avec le pape régnant.

    Ce serait une véritable insulte, une calomnie, à l'égard de l'évêque de Rome sur le trône de Pierre.

    Chaque pape et chaque pontificat ont une histoire unique

    Il n'y a pas de succession dynastique dans l'Église catholique. Le pape en exercice n'est pas le successeur de ceux qui ont régné avant lui. Bergoglio n'a jamais été le successeur de Ratzinger, qui lui-même n'a jamais été le successeur de Wojtyla. Le pape, en tant qu'évêque élu de Rome, est le successeur de saint Pierre et c'est une autre chose que les adeptes de la logique du lien mécanique devraient toujours se rappeler pour ne pas nuire à l'Église.

    Chaque pontife, chaque pontificat a sa propre histoire et cette diversité dans la continuité de la foi fait partie de l'essence même de l'Église du Christ. Le Conclave c'est aussi cela et non l'élection du secrétaire général du parti.

    Enfin, une remarque minime mais importante : même dans les Conclaves des dernières décennies, comme il y a des siècles, on a vu et entendu des laïcs ou des groupes de laïcs essayer d'influencer certains cardinaux électeurs. Il s'agit de véritables lobbies laïco-cléricaux qui, pour diverses raisons, tentent d'interférer de l'extérieur afin de remporter des victoires présumées d'une ligne sur l'autre, d'un pape sur l'autre, ou simplement de rester dans l'Église en tant que groupe de pouvoir intouchable. Souvent, ces lobbies - nuisibles et toxiques - se renvoient la balle.

    ***
    [1] L'Esprit Saint est-il responsable de l'élection du Pape ? Réponse du cardinal Ratzniger (1997)
    L'Avvenire du 13 mars 2013 a rappelé la réponse que Joseph Ratzinger avait donnée en 1997 à la question sur l'action de l'Esprit Saint au Conclave.
    "Je ne dirais pas cela, dans le sens où c'est l'Esprit Saint qui le choisit. Je dirais que l'Esprit Saint ne prend pas exactement le contrôle de la chose, mais qu'en bon éducateur qu'il est, il nous laisse beaucoup d'espace, beaucoup de liberté, sans nous abandonner complètement. Le rôle de l'Esprit doit donc être compris dans un sens beaucoup plus élastique, et non pas comme s'il nous dictait le candidat pour lequel nous devrions voter. La seule sécurité qu'il offre est probablement que la chose ne peut pas être totalement ruinée. Il y a trop d'exemples de papes que l'Esprit Saint n'aurait manifestement pas choisis".

  • "Aucun pontife romain avant François ne s'était jamais permis d'aller aussi vite dans la création de nouveaux cardinaux pour assurer la pérennité de ses réformes."

    IMPRIMER

    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Avec sa nouvelle promotion de cardinaux, François pérennise sa ligne réformatrice de l'Église

    (Jean-Marie Guénois, Le Figaro) ANALYSE - Le pape a annoncé la création, pour le 30 septembre, de 21 cardinaux dont deux Français, l'évêque d'Ajaccio et l'actuel nonce apostolique aux États-Unis. -- Pour la neuvième fois, en dix ans de pontificat, le pape François a annoncé dimanche une nouvelle promotion de cardinaux. Ils seront 21 à être « créés », selon l'expression, le 30 septembre 2023 au Vatican. Dont deux Français : le nonce apostolique aux États-Unis, Mgr Christophe Pierre, 77 ans, et Mgr François-Xavier Bustillo, 54 ans, un religieux franciscain, évêque d'Ajaccio. La France compte désormais six cardinaux électeurs puisqu'il faut être âgé de moins de 80 ans pour avoir le droit d'élire le pape.

    Surtout, la majorité des deux tiers nécessaire pour élire son successeur en cas de conclave aura été choisie par ce pape qui a toujours sélectionné ces hommes parmi des évêques plutôt proches de ses orientations pastorales, même si le choix de Mgr Bustillo, un prélat assez classique, contredit cette tendance lourde. Aucun pontife romain avant François ne s'était jamais permis d'aller aussi vite dans la création de nouveaux cardinaux - presque une promotion par an - pour assurer la pérennité de ses réformes.

    D'autant qu'il n'y avait aucune nécessité à en créer de nouveaux cette année, puisque le collège des cardinaux compte désormais 137 cardinaux électeurs de moins de 80 ans alors que le quorum minimum fixé par le règlement est de 120 prélats. Pour mémoire, Jean-Paul II convoqua neuf consistoires - c'est le nom donné à cette cérémonie de création de nouveaux cardinaux – en… 25 ans.

    Pour François, nommer des cardinaux proches de sa ligne est une dimension décisive de sa politique de réforme de l'Église puisqu'elle détermine le choix de la ligne de son successeur. Il récuse ainsi toute personnalité divergente, ce que ne faisaient pas ses prédécesseurs qui intégraient toujours des cardinaux qui leur étaient opposés pour tenir compte de la diversité des opinions dans l'Église.

    Le cas le plus emblématique de cette politique est la nomination de Mgr Victor Manuel Fernandez, bientôt 62 ans, Argentin et ami très proche du pape. Il est son fils spirituel autant que ce prélat est le mentor théologique de François. Le pape l'a d'ailleurs nommé la semaine dernière, à la prestigieuse fonction de préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, un poste qu'occupa le cardinal Ratzinger sous le pontificat de Jean-Paul II. Mgr Fernandez est aussi derrière beaucoup de textes importants de François dont l'encyclique Amoris Laetitia qui réforma l'accès des personnes divorcées remariées à la communion après le synode sur la famille.

    Le livre de Mgr Fernandez sur «l'art du baiser» avait fait scandale en son temps, de même que sa position en faveur de la bénédiction des couples homosexuels inquiète. En 2015, ce théologien très réformateur et sans état d'âme pour la tradition de l'Église, déclarait dans une interview au Corriere della Sera : «les cardinaux eux-mêmes peuvent disparaître, dans le sens où ils ne sont pas essentiels» car «l'Église, c'est le Peuple de Dieu guidé par ses pasteurs».

    François a également nommé un autre Argentin, proche de lui, Mgr Angel Sixto Rossi, un jésuite, très engagé sur le plan social. Il a créé à Buenos Aires le Hogar San José qui vient en aide aux personnes de la rue et la Fondation Manos Abiertas (Mains ouvertes) qui apporte une assistance aux personnes les plus pauvres et vulnérables dans 10 villes d'Argentine.

    À noter, enfin, dans cette liste, trois noms d'évêques en responsabilité dans des pays très tendus : Mgr Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, un remarquable franciscain italien qui fait un parcours sans faute en Terre Sainte dans une situation extrêmement complexe. Mgr Stephen Ameyu Martin Mulla, archevêque de Djouba au Soudan du Sud. Et Mgr Stephen Chow Sau-Yan, un jésuite, évêque de Hong Kong qui est l'homme du dialogue actuel avec la Chine, un dossier capital pour le pape François.

  • KTO « La Foi prise au Mot » : L’Église et le XIXe siècle

    IMPRIMER

    Le concile Vatican II est parfois vilipendé comme un moment de rupture avec la Tradition multi-séculaire de l’Église, en particulier avec l’héritage du concile de Trente. Mais est-ce vraiment avec ce concile du XVIe siècle que Vatican II entend rompre, si tant est qu’il y ait réellement rupture ? « A bien des égards, Vatican I opère de nombreux changements sans le dire, là où Vatican II change peu de choses, mais en le disant », explique Jean-Pascal Gay, Professeur d’histoire religieuse à l’Université Catholique de Louvain. « En un sens, c’est aussi le XIXe siècle qui a inventé la Tradition », précise-t-il. Si rupture il y a eu, celle-ci semble donc s’amorcer bien avant le concile de Vatican II. « On mesure mal le traumatisme qu’a été la Révolution française et à quel point celle-ci a polarisé toute une part de l’Église contre la modernité », explique à son tour Frédéric Gugelot, Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Reims. L’insistance sur la Tradition comme refus du monde moderne serait donc également un héritage de ce XIXe siècle. Pour autant, il serait réducteur de décrire cette période de l’Église comme s’inscrivant dans un simple refus du monde moderne. « C’est un temps qui est marqué par un passage d’une religion de la prescription, à une religion où le fidèle est invité à constituer sa propre foi. » A la fois moderne et anti-moderne, le XIXe siècle semble occuper une place centrale, quoi que mal connue, y compris dans l’histoire contemporaine de l’Église.

    Cela se discute: dans un style simple et direct, des spécialistes dialoguent avec Régis Burnet, en apportant des réponses aux questions que nous pouvons nous poser (émission de juin 2023) :