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Doctrine - Page 122

  • Synode amazonien : le synode de Kraütler

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site diakonos.be :

    Il y a cinq ans, le Pape avait déjà en tête les conclusions du Synode sur l’Amazonie

    À la veille du vote du document final du synode sur l’Amazonie, la question de savoir quelles seront les principales innovations soumises à l’approbation du Pape a déjà une réponse prévisible.

    En effet, aussi bien la conception de ce synode que son objectif – l’ordination de prêtres mariés et nouveaux ministères pour les femmes – étaient déjà en gestation à l’audience du 4 avril 2014 entre le Pape François et l’évêque autrichien émigré au Brésil Erwin Kraütler.

    Nous connaissons à présent le détail du déroulement de cette audience et de ses développements ultérieures grâce à un livre que Mgr Kraütler lui-même a publié à l’occasion de ce synode.

    Pour comprendre comment l’histoire et l’issue du synode sur l’Amazonie étaient déjà écrites à l’époque, il suffit de parcourir les pages de ce livre, comme l’a fait Maike Hickson dans « LifeSite News » le 22 octobre, dans la critique que nous reproduisons ci-dessous :

    *

    L’architecte du Synode révèle comment le Pape François pourrait « ouvrir une porte » à l’ordination des femmes

    de Maike Hickson

    Erwin Kraütler, l’évêque émérite du diocèse de Xingu au Brésil, vient de publier un nouveau livre consacré au Synode sur l’Amazonie et sur à ses résultats.  Son livre s’intitule « Le renouveau c’est maintenant.  Les impulsions du synode sur l’Amazonie pour la Réforme de l’Église ».

    Dans sa nouvelle publication, Mgr Kraütler répète son appel pour des prêtres mariés, des femmes diacres ainsi que des femmes prêtres.  C’est dans ce contexte qu’il évoque le rôle important que les femmes jouent déjà dans l’Église de sa propre région, le Brésil.  Voici ce qu’il écrit pour dénoncer le fait que les femmes aient trop peu droit à la parole dans l’Église catholique :

    « Souvent, je fais référence au fait que chez nous, dans notre diocèse de Xingu, les choses se passent très différemment.  Là-bas, les femmes président les Liturgies de la Parole et que, ce faisant, elles prononcent aussi l’homélie.  Mais cette expérience au Brésil et peut-être également ailleurs n’est tout au plus qu’un rayon de lumière ténu et est encore très loin d’être le signe ce cette nouvelle aube que nous attendons depuis si longtemps. »

    Il se dit « convaincu qu’une égale dignité de la femme en ce qui concerne les ministères ordonnés viendra ».

    « Et j’espère », poursuit l’évêque, « que le Synode sur l’Amazonie ouvrira de nouveaux chemins pour cela, ou au moins qu’il fera quelques pas dans la bonne direction ».

    *

    Mgr Kraütler se rappelle sa rencontre avec le pape François le 4 avril 2014, une rencontre qui allait être un moment crucial dans l’histoire de l’actuel Synode pan-amazonien, et il montre comment tous les sujets qu’il avait porté à l’attention du Pape François ont été aujourd’hui inclus dans le Synode sur l’Amazonie.

    En racontant son audience privée avec le Pape François, l’évêque autrichien rappelle tout d’abord que c’était en fait son propre conseiller théologique, le P. Paulo Suess, qui peu avant l’audience, avait parlé à François du manque de prêtres en Amazonie.  C’est alors que le Pape a dit « qu’il attendait des évêques qu’ils lui fassent des propositions concrètes et courageuses. »  Et, en riant, le Pape François a ensuite demandé à Mgr Kraütler s’il se souvenait que lui aussi avait utilisé le même mot – « Corajudos » [que Mgr Kraütler traduit par les mots « courageux, audacieux »] – dans son discours aux JMJ de Rio de Janeiro le 27 juillet 2013.

    L’évêque autrichien raconte également avoir présenté trois points au Pape : « la situation [et les droits] des peuples indigènes d’Amazonie » ; « l’Amazonie et l’écologie » et « les paroisses sans Eucharistie », c’est-à-dire le manque de prêtres.  C’est à ce moment, à propos du troisième point, que le Pape a demandé à Mgr Kraütler s’il avait une proposition spécifique à faire.  Après que Mgr Kraütler ait simplement répondu qu’il fallait trouver une manière pour faire en sorte que ces paroisses ne soient pas exclues de l’Eucharistie, le Pape a fait référence à « un évêque à Mexico ; Mgr Samuel Ruiz de San Cristóbal de las Casas, aujourd’hui décédé », et que Mgr Kraütler connaissait.  Mgr Ruiz avait ordonné diacres permanents des centaines d’indigènes mariés et qui ne faisaient que diriger leurs propres paroisses.  Cette pratique avait été interrompue par le Vatican en 2001.

    Le Pape François a ensuite demandé à Mgr Kraütler pourquoi ces diacres ne pouvaient pas également célébrer la Sainte Messe, ce à quoi l’évêque a répondu : « parce qu’ils sont mariés ».  C’est alors que le Pape François lui-même a ressorti les idées d’un autre évêque, Mgr Fritz Lobinger qui avait imaginé une « Equipe d’Anciens » à la tête d’une paroisse, ordonnés [prêtres] et qui pourraient donc célébrer la messe.  Ces « Anciens », selon les idées de Lobinger, pourraient être mariés – et être aussi bien des hommes que des femmes.

    Il est significatif que le Pape François ait mis sur la table les idées d’un homme qui appelait explicitement à l’ordination de femmes à la prêtrise.  Mais il est aussi significatif qu’il discutait déjà des idées de Lobinger en 2014, alors qu’en 2019, il déclarera dans une conférence de presse dans l’avion : « je ne dis pas que ça devrait être fait, parce que je n’y ai pas réfléchi, je n’ai pas prié suffisamment sur le sujet ».

    *

    On pourrait peut-être affirmer qu’il s’agit du Synode de Kräutler.

    Mgr Kraütler affirme : « Pour nos indigènes du Brésil, il est absolument merveilleux que le Pape François ait suivi toutes les demandes que j’ai pu lui présenter [en 2014] pendant mon audience privée à Rome. »

    Mais Mgr Kraütler a également des mots dénigrants pour les « Romains » dans le conseil pré-synodal chargé de préparer le Synode sur l’Amazonie et qui comptait dix-huit membres, nombre d’entre eux issus d’Amérique latine et certains de la Curie romaine.  Il s’agissait d’un groupe d’experts latino-américains qui avait préparé une première version des « Lineamenta » (document préparatoire) pour le Synode sur l’Amazonie mais leurs idées avaient rencontré une certaine résistance.  En décrivant la façon dont l’équipe pré-synodale a travaillé sur ce document préparatoire en avril 2018, Mgr Kraütler a déclaré : « Parfois, il y avait des divergences d’opinion, surtout avec les ‘Romains’ ».

    L’évêque autrichien a ensuite enfoncé le clou en décrivant la réunion du conseil pré-synodal de mai 2019 qui avait pour but de discuter des versions préparatoires de l’« Instrumentum laboris », le document de base pour les travaux du synode.

    « Les discussions n’ont pas été toujours faciles », écrit le prélat autrichien.  « Parfois, nous avons senti un vent contraire glacial ».  Et de poursuivre pour expliquer ses déclarations : « Le problème est toujours le même : des opinions basées sur une pastorale de plusieurs années au contact direct du Peuple de Dieu qui vient se heurter aux normes froides, aux canons, aux paragraphes brandis par des membres de la Curie romaine qui ne connaissent l’Amérique latine que du point de vue touristique et qui n’ont probablement jamais travaillé directement sur le terrain en pastorale dans un paroisse. »

    Mgr Kraütler insiste sur le fait que son propre groupe « a combattu bravement » et a finalement pu boucler le document de travail du synode.  Mais il a été encore plus satisfait quand, les 14-15 novembre 2018, s’est déroulé à Manaus une réunion du conseil pré-synodal rassemblant les présidents de toutes les conférences régionales de l’Amazonie brésilienne.  Le cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode des Évêques, avait fait le déplacement depuis de Rome.  « Cette réunion », explique Kraütler, « m’a donné davantage d’espoir qu’on puisse, malgré tout, avancer sur le problème des paroisses sans Eucharistie et sur les conditions pour l’admission aux ministères ordonnés ».

    « Parce que soudainement », poursuit-il, « les évêques qui n’avaient pas encore dit grand-chose sur ce sujet ont soudain fait entendre leur voix.  Comme on s’y attendait, le cardinal Baldisseri a soulevé plusieurs objections et a fait référence aux déclarations de plusieurs papes.  Mais à ce moment, deux évêques – dom Edson de São Gabriel da Cachoeira (Amazonie) dt Dom Filipe de Miracema do Norte (Tocantins) – ont répondu et ont résisté, tout comme Pierre l’a fait avec Paul à Antioche, ‘s’opposant ouvertement’ (Gal 2:11) à Son Éminence. »

    Selon l’évêque autrichien, le P. Filipe s’était préparé en mettant par écrit un texte et « a déclaré tout de go : ‘les conditions actuelles pour l’admission aux ministères ordonnés doivent être revues !’ ».

    Pour ce prélat, « la tradition » a un mauvais goût.  Il propose de se débarrasser du « lest accumulé au cours des siècles, que nous avec notre Église supportons à grand-peine et que certains dans les milieux de droite défendent au nom de la ‘tradition’ ».

    Il propose à présent avec assurance que le Synode sur Amazonie se débarrasse de tout ce qui est « superflu ».

    *

    En ce sens, Mgr Kraütler révèle dans son nouveau livre que, pendant les réunion du conseil pré-synodal, « en présence du pape, j’ai insisté pour inclure l’ordination de femmes diacres dans le document final [du Synode Amazonien]. »  Cependant, le cardinal Baldisseri a insisté sur le fait qu’il serait « préférable de laisser d’abord les ‘gens’ d’Amazonie répondre d’abord aux questions que nous leur posons plutôt que d’anticiper leurs réponses ».

    Pour Kraütler, le diaconat féminin est un objectif incontournable du Synode sur l’Amazonie puisque « réalistiquement, nous ne ferons pas d’avancées substantielles concernant la prêtrise des femmes.  J’ai de la peine pour le Pape François, parce que le Pape Jean-Paul II a affirmé sans équivoque que l’Église n’avait pas l’autorité pour ordonner des femmes à la prêtrise. »  Maintenant, le Pape François, « est lié par cette décision », a ajouté le prélat, « en ce qui concerne l’accès des femmes à la prêtrise ».  Mais, en ce qui le concerne, il pense toujours que cette affirmation « n’est pas un dogme ».

    Quant à la question de rester loyal à la Révélation, Mgr Kraütler a sa petite idée.  Cette question « ne signifie pas réellement que tous les rites et les normes de l’Églises primitive sont encore contraignants pour nous au sens où elles l’étaient à l’époque ».  Il rejette ici explicitement l’admonition de Saint-Paul selon laquelle « les femmes devraient garder le silence dans les assemblées » (1 Cor 14 :33-34).  « Si cette règle était encore en vigueur », argumente-t-il, « qu’est-ce qui se passerait dans les paroisses d’Amazonie et d’ailleurs qui sont dirigées par des femmes dans deux tiers des cas ? ».  Cet évêque affirme même que ce passage de Saint Paul n’aurait été ajouté que tardivement, mettant ainsi en doute son authenticité.

    Le prélat autrichien suggère en outre que l’église du XXe siècle a abandonné de nombreux enseignement de l’Église du XIXe, notamment en ce qui concerne la position de l’Église par rapport à la démocratie (Pape Saint Pie X), ou encore en matière de liberté religieuse (« Dignitatis Humanae »), ainsi que d’autres nouveautés introduites par le Concile Vatican II qui auraient été jugées hérétiques à l’époque du Premier Concile. »

    *

    Dans son audace, Mgr Kraütler donne en fait raison aux « peurs des cercles conservateurs » au sein de l’Église catholique – citant explicitement certains écrits de Sandro Magister et de Giuseppe Nardi (Katholisches.info) – et en particulier concernant leurs craintes que le « laboratoire sur l’Amazonie » ait pour but d’attenter au sacrement de l’Ordre.  « Ce qui est ici présenté comme une grande crainte », écrit Kraütler, « je le regarde dans une attitude d’espérance.  Le Synode sur l’Amazonie pourrait bien provoquer une avancée historique dans l’Église universelle. »

    Il conclut alors avec ce qu’il espère que le Pape François fera probablement.  En première lieu, il espère que le Pape écoutera les participants au synode.  « Si nous présentons nos demandes avec insistance, le Pape pourrait, comme il l’a fait au synode sur la famille, ouvrir une porte en disant : ‘Maintenant, vous les évêques, vous avez la possibilité de faire ce que vous estimez nécessaire’ ».  Il reviendrait donc aux conférences épiscopales régionales de dire : Oui, la situation chez nous est telle qu’il est bon que nous recourions à la possibilité que le Pape nous a donné d’’ordonner des ‘viri probati’ et des femmes diacres ».

    Ici, Mgr Kraütler fait un lien avec l’exhortation post-synodale « Amoris laetitia » du Pape François dans laquelle il a permis que les conférences épiscopales régionales – comme la Conférence épiscopale allemande – autorisent certains couples divorcés et remariés à recevoir la Sainte Communion, malgré le fait qu’ils vivent dans objectivement en état d’adultère.

    Vu comment Mgr Kraütler a pu si facilement obtenir du Pape François qu’il organise un synode sur base des trois points tels qu’il les a présentés au Pape en 2014, on peut fort bien s’attendre à lire une conclusion et une proposition semblable à celle qu’il décrit aussi bien dans le rapport final du Synode que dans l’exhortation post-synodale du Pape François qui ne tardera certainement longtemps pas à arriver.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Synode amazonien : les orientations finales prévisibles

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Un expert climatique parle au synode.  Prévisions certaines : des prêtres mariés et des femmes ministres du culte

    Voici les deux informations qui ressortent de la conférence de presse qui s’est tenue le 21 octobre au Vatican sur le synode amazonien.

    La première, c’est que la seule intervention de la journée en séance, après la présentation du projet de document final par le cardinal Cláudio Hummes et la prière de tierce, a été celle d’un célèbre scientifique du climat, l’allemand Hans Joachim Schellnhuber.

    Schellnhuber n’est pas catholique ni même croyant mais il figure parmi les préférés du pape François qui l’a nommé en 2015 membre ordinaire de l’Académie pontificale des sciences et qui a voulu qu’il soit l’un des présentateurs officiels de l’encyclique « Laudato si’ ».

    Ses thèses catastrophistes – jugées incohérentes par d’autres grands experts du climat, comme par exemple en Italie le professeur Franco Prodi – ont été parfaitement illustrées par l’allocution qu’il a prononcée pour l’occasion, étayée par des graphiques et intégralement reproduite dans le bulletin de la salle de presse du Vatican.

    Et donc, parmi les « invités spéciaux » au synode sur l’Amazonie, aux côtés de l’ex-secrétaire de l’ONU Ban Ki-Moon et de l’éco-économiste malthusien Jeffrey D. Sachs, c’est précisément Schellnhuber que le pape François a voulu voir figurer.

    C’est à lui – et à lui seul – qu’on a donné le micro en séance au moment crucial : tout de suite après la remise aux pères synodaux du projet de document final et juste avant qu’ils ne se répartissent dans les douze cercles linguistiques pour en discuter et proposer des amendements.  Encore une fois, comme si la défense de la nature était la raison d’être de l’Église en Amazonie et dans le monde.

    *

    La seconde information, c’est la confirmation de ce à quoi on s’attendait mais qui n’avait jamais été dit explicitement.  Une confirmation ultra-fiable puisqu’elle a été donnée au cours de la conférence de presse par le cardinal Christoph Schönborn en personne.

    Le cardinal Schönborn a été personnellement invité par le pape François à faire partie de la commission chargée d’élaborer le document final du synode.

    Mais il a déclaré que ça n’a pas été à lui ni aux autres membres élus par l’assemblée ou nommés par le Pape qu’est revenu le soin de rédiger l’avant-projet du document.

    Leur rôle n’a été que de le mettre au propre.  Parce que le texte de base – a déclaré le cardinal Schönborn – avait déjà été rédigé par le cardinal Cláudio Hummes « avec ses collaborateurs », parmi lesquels figurait certainement le cardinal jésuite Michael Czerny, le secrétaire spécial du synode.

    En effet, le cardinal Hummes est véritablement l’« alter ego » du pape François dans ce synode sur l’Amazonie.  Au cours de la phase préparatoire, il en a été le « des ex machina » et à présent, pendant que le synode est en cours, il cumule le double rôle de rapporteur général et de président de la commission pour l’élaboration du document final.

    Et quel était depuis le début le véritable objectif de toute cette opération ?  Celui d’innover sur les deux principaux « thèmes principaux » que le cardinal jésuite Carlo Maria Martini avait proposé de traiter par un enchaînement de synodes, dans sa mémorable intervention au synode de 1999 : « La carence de ministres ordonnés, le rôle de la femme dans la société et dans l’Église… »  (le troisième thème de la liste de Martini, « la discipline du mariage », a comme on le sait, déjà été traité et résolu comme il le voulait par François dans l’exhortation « Amoris laetitia » qui a suivi les deux synodes sur la famille).

    Et donc, comme annoncé au paragraphe 129 de l’« Instrumentum laboris », c’est-à-dire du document de base du synode sur l’Amazonie et comme dans son discours introductif avant les débats, le cardinal Hummes a visé droit dans le mille en préconisant aussi bien « l’ordination sacerdotale des hommes mariés » que le fait de conférer « un ministère adapté aux femmes responsables de communautés », première étape d’un développement futur qui pour certains membres de ce synode devrait aboutir au diaconat et au sacerdoce féminin.

    Voici comme le cardinal Hummes s’est textuellement exprimé sur ces deux points :

    « Une autre question, c’est le manque de prêtres au service des communautés locales sur le territoire, avec la carence d’Eucharistie qui s’en suit, à tout le moins dominicale, ainsi que d’autres sacrements.  On manque aussi de prêtres responsables, ce qui veut dire une pastorale faite de visites sporadiques au lieu d’une pastorale adéquate avec une présence quotidienne.  Eh bien, l’Église vit de l’Eucharistie et c’est l’Eucharistie qui édifie l’Église (S. Jean-Paul II).  La participation à la célébration de l’Eucharistie, au moins le dimanche, est fondamentale pour le développement progressif et complet des communautés chrétiennes et pour la véritable expérience de la Parole de Dieu dans la vie des personnes.  Il sera nécessaire de définir de nouveaux chemins pour l’avenir.  Dans la phase d’écoute, les communautés indigènes ont demandé que, tout en confirmant la grande valeur du charisme du célibat dans l’Église, face à la nécessité impérieuse de la majeure partie des communautés catholiques en Amazonie, l’on ouvre la voie à l’ordination sacerdotale des hommes mariés résidents dans les communautés.  Et en même temps, devant le grand nombre de femmes qui dirigent aujourd’hui les communautés en Amazonie, que l’on reconnaisse ce service et que l’on cherche à le consolider avec un ministère adapté aux femmes dirigeantes de communautés ».

    Dans le document final, on peut déjà être certain que ces deux points seront repris et soumis au vote et qu’ils récolteront quelques dizaines d’avis contraires, comme cela ressort déjà des « Rapports » des groupes linguistiques, mais pas assez pour les recaler.

    Après quoi, le document – comme c’est la règle – sera présenté au Pape, lui laissant le soin de déterminer quoi faire, dans une exhortation post-synodale qui paraîtra au cours des premiers mois de l’an prochain mais qui, sur ces deux points-clés, est essentiellement déjà écrite.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • "Pourquoi le mal ?" Une catéchèse de Mgr Aupetit

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    • L’entretien de Mgr Michel Aupetit du 19 octobre 2019

    RADIO NOTRE DAME - 19 OCTOBRE 2019

    Pendant quelques semaines, Mgr Michel Aupetit propose une catéchèse sur le thème "Pourquoi le mal ?". Le problème du mal, de son existence, figure au cœur des questions philosophiques et spirituelles que se posent les hommes depuis les temps les plus anciens. Cette semaine : le mal, absence de bien.

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  • L'enjeu n'est pas seulement l'Amazonie, tout est en jeu !

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Cardinal Brandmüller : le synode amazonien tente-t-il d'imposer une religion naturelle panthéiste de l’homme ? (Cela pose des questions eschatologiques…)

    Voici la traduction intégrale par mes soins (d'après la traduction anglaise faite par Maike Hickson pour LifeSiteNews) d'une récente déclaration du cardinal Walter Brandmüller, l'un des deux survivants des quatre signataires des Dubia adressés au pape François à propos d'Amoris laetitia, toujours restées sans réponse.

    Le cardinal accuse le synode de manipulation en vue de mettre en place une nouvelle conception de la religion, visant à l'Eglise catholique par une « religion naturelle panthéiste de l'homme », variante du modernisme du début du XXe siècle, dit-il. Et laisse entendre son effroi devant une telle apostasie qui fait penser aux « temps eschatologiques ».


    De manière somme toute amusante, le cardinal en veut notamment pour preuve l'absence quasi totale du Concile Vatican II dans l'Instrumentum laboris qui se borne quasiment à citer l'assemblée d'Aparecida de 2007, au mépris bien plus large de l'ensemble de la doctrine de l'Eglise… Cela montre en tout cas qu'on n'est jamais allé aussi loin dans la promotion de la religion de l'homme.


    La dernière ligne de sa déclaration fait allusion a ce qu'a dit le pape François à l'orée du synode, lorsqu'il a affirmé que l'Instrumentum Laboris était un « texte martyr », destiné à être détruit. En attendant, les Circuli minores ont clairement et majoritairement abouti à l'affirmation que l'on devait envisager l'ordination des viri probati et la possibilité d'un ministère ordonné pour les femmes.

    Voici donc ma traduction intégrale non officielle de la déclaration du cardinal Brandmüller. – J.S.

    Ce n’est pas l’Amazonie qui est en jeu : tout est en jeu.

    Par le Cardinal Walter Brandmüller
     
    On commettrait une erreur fatale à penser que les promoteurs de l’actuel Synode des évêques ne se préoccupent vraiment que du bien-être des tribus indigènes des forêts amazoniennes. De toute évidence, Ils sont plutôt instrumentalisés au service d’un programme qui concerne l’Église universelle et qui plonge en grande partie ses racines dans le XIXe siècle.

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  • Synode Amazonien : un laboratoire pour dénaturer le catholicisme ?

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    Du National Catholic Register :

    Synode Amazonien : n'imposez pas d'anciens agenda au Nouveau Monde

    ÉDITORIAL: Cette tentative qui consiste à imposer à l'Amazonie des concepts d'Eglise controversés et discrédités du fait des Européens et des Nord-Américains n'est rien de moins qu'un colonialisme théologique.

    Dans une interview accordée le 7 octobre au Corriere della Sera, journal italien, le cardinal Robert Sarah a déploré les efforts de certains membres de l'Église pour utiliser le synode des évêques de la région panamazonienne comme un laboratoire pour modifier profondément le catholicisme.

    Le cardinal africain faisait référence à certains des thèmes centraux de la discussion synodale, tels que l’ordination des hommes mariés, les ministères «ordonnés» pour les femmes et une interprétation radicale de l’inculturation et du syncrétisme. «Ces points touchent la structure de l'Église universelle», a déclaré le cardinal Sarah.

    "En profiter pour mettre en avant des schémas idéologiques serait une manipulation indigne, une tromperie malhonnête, une insulte à Dieu, qui guide son Église et lui confie son plan de salut."

    Cette tentative d'imposition de concepts d'Eglise controversés et discrédités sur l'Amazonie par les Européens et les Nord-Américains peut être caractérisée d'une autre manière : comme un colonialisme théologique.

    Des efforts à peine voilés sont en cours pour inscrire leurs programmes idéologiques dans une région appauvrie du monde, prétendument par nécessité, puis, comme l'a souligné le cardinal Sarah, pour les exporter à travers l'Église universelle.

    La crainte que des idéologies théologiquement hétérodoxes puissent être élaborées dans le synode, qui se clôturera le 27 octobre, a été prédominante depuis la publication du document de travail (instrumentum laboris) en juin par les organisateurs du synode. Le document comprenait une liste exhaustive de propositions, dont certaines font depuis longtemps partie de l'agenda pour modifier l'enseignement fondamental de l'Église. Plusieurs cardinaux, dont le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, ont alors sonné l'alarme que le document de travail offrait un «faux enseignement».

    Le secrétaire général du synode, le cardinal Lorenzo Baldiserri, a écarté les inquiétudes suscitées par l’instrumentum laboris, en rappelant à la presse réunie le 3 octobre, avant le début du synode, que le document n’avait aucun poids magistral.

    Cela a été suivi à l’ouverture même du rassemblement international par la déclaration du pape François du 7 octobre selon laquelle l’instrumentum devait être considéré comme «un texte martyr» qui devait être détruit pour que le synode puisse accomplir son travail.

    Tout cela aurait été plus rassurant si le Saint-Père n'avait pas été suivi quelques minutes plus tard par le responsable qu'il avait désigné pour diriger les débats, le cardinal brésilien Claudio Hummes, âgé de 85 ans. L'ancien fonctionnaire du Vatican a prononcé un discours liminaire dans lequel il a fermement mis en avant les viri probati (ordination au sacerdoce de «hommes d'une vertu éprouvée») comme sujet à débattre.

    Il a été suivi, lors de conférences de presse synodales tout au long de la semaine d'ouverture, par plusieurs évêques qui ont plaidé en faveur de l'ordination des diacres mariés.

    L’évêque émérite Erwin Kräutler, ancien évêque de Xingu (Brésil), emblématique de cet effort persistant en faveur du colonialisme théologique et de la conformité à l’opinion publique, est censé être l’auteur principal de l’instrumentum laboris et milite depuis longtemps pour mettre fin au célibat ecclésiastique. Lors d’une conférence de presse au Bureau de presse du Saint-Siège, Mgr Kräutler a déclaré: «Il n’ya pas d’autre option» que d’ordonner des hommes mariés en Amazonie, en déclarant que «les peuples autochtones ne comprennent pas le célibat». Il a ensuite défendu l'idée de femmes diacres en déclarant: «Nous avons besoin de solutions concrètes. Je pense donc au diaconat féminin.» Il a ensuite confié au Register qu'il aimerait voir les femmes finalement ordonnées prêtres et que le synode «peut être une étape» pour atteindre cet objectif.

    Tout cela a été discuté en dépit du fait que le pape François a déclaré catégoriquement à plusieurs reprises que l'ordination des femmes est une porte fermée.

    Néanmoins, les projets sur lesquels le cardinal Sarah et d'autres ont mis en garde existent depuis un certain temps. Des groupes catholiques, dont certains opèrent sous l'égide des évêques allemands, financent des projets de justice sociale et d'aide en Amazonie depuis de nombreuses années.

    Par exemple, le groupe le plus important dans l'organisation et la gestion du synode, le Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), décrit son objectif premier en tant que défenseur des droits et de la dignité des peuples autochtones d'Amazonie. Il est étroitement soutenu par les conférences épiscopales de la région, présidée par le cardinal Hummes. Mais il collabore également étroitement avec Adveniat, l'organisation de secours des évêques allemands en Amérique latine, qui a fourni en 2016 seulement 3,2 millions d'euros pour financer divers projets en Amazonie.

    Misereor, une deuxième organisation d'aide allemande gérée par les évêques allemands, a consacré plus de 52 millions d'euros au financement de 337 projets en Amérique latine et dans les Caraïbes. Adveniat et Misereor ont tous deux organisé des événements mettant en valeur la spiritualité amazonienne tout au long du synode, ainsi que le CIDSE, un réseau d'organisations de justice sociale catholiques européennes et nord-américaines ayant leur siège à Bruxelles.

    Ce lien financier étroit est alarmant, car au moment précis où le processus synodal panamazonien est en cours, l'Église allemande avance malgré l'opposition publique des hauts responsables du Vatican, avec son propre «chemin synodal» qui entend de même discuter d'éventuels changements. dans les domaines du célibat ecclésiastique, des ministères ordonnés pour les femmes et des enseignements de l'Église concernant la moralité sexuelle. Ce timing simultané n'est sûrement pas une simple coïncidence.

    En outre, comme le signalait le Register le 17 octobre, la Fondation Ford - qui compte depuis longtemps des groupes de financement qui promeuvent l'avortement, l'idéologie du genre et le plaidoyer «LGBT» - a octroyé des millions de dollars au Conseil missionnaire des évêques brésiliens pour les Peuples autochtones (CIMI) et à deux autres organisations qui, comme le CIMI, sont membres du REPAM et participent donc activement au processus synodal panamazonien.

    Il y a d'autres voix dans la salle Paul VI du synode qui demandent un renouveau complet du zèle pour l'évangélisation et des solutions créatives pour favoriser les vocations qui n'exigent pas en même temps l'abandon de l'ancienne tradition de l'Église, notamment la discipline du célibat ou l'enseignement de l'Église sur l'ordination des femmes. Ils sont rejoints par certains des plus éminents dirigeants de l'Église, tels que le cardinal Sarah, le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral, et le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques qui a écrit un nouveau livre plaidant en faveur du célibat ecclésiastique.

    La cardinal Sarah comprend bien les dangers du colonialisme théologique. Dans son entretien avec le Corriere della Sera, il a averti que s’il s’agissait réellement d’utiliser le synode pour transformer l’Église amazonienne en un laboratoire, «ce serait malhonnête et trompeur». Il a également expliqué comment tous les catholiques devraient réagir. à toute déformation de l'Évangile, en particulier dans les parties du monde qui ont le plus besoin d'évangélisation.

    En ce qui concerne l’Amazonie, il est «choqué et indigné que la détresse spirituelle des pauvres en Amazonie soit utilisée comme une excuse pour soutenir des projets typiques d'un christianisme bourgeois et mondain. C'est abominable.

  • Premier du genre : un documentaire du cardinal Müller

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    Cardinal Gerhard Müller, former prefect of the Congregation for the Doctrine of the Faith, wrote a public testament of faith this winter, which has now been turned into a documentary film.

    Le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a écrit un testament public de la foi cet hiver, qui a maintenant été transformé en film documentaire. (Daniel Ibáñez / CNA)

    De Bree A. Dail sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Müller commente son "Manifeste" cinématographique

    Arcadia Films a publié le 1er octobre un documentaire sur le Manifeste de la foi du cardinal.

    CITÉ DU VATICAN - Le «Manifeste de foi» du cardinal Gerhard Müller a été transformé en un «documentaire catéchétique». Dans le document, décrit comme un «témoignage public de foi», le cardinal Müller a appelé les fidèles à résister à l'erreur en se ressourçant dans les vérités de la foi catholique.

    «Face à la confusion croissante autour de la doctrine de la foi, de nombreux évêques, prêtres, religieux et laïcs de l'Église catholique m'ont demandé de témoigner publiquement de la véracité de la Révélation», a déclaré l'ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi dans l’introduction de son document, publié en février. «C’est la tâche des bergers de guider ceux qui leur sont confiés sur le chemin du salut. Cela ne peut réussir que s’ils le savent et le suivent eux-mêmes. "

    Considéré comme le premier du genre, ce documentaire a été produit dans le but de présenter le contenu intégral du document du cardinal Müller dans un contexte cinématographique avec sa dynamique.

    Arcadia Films (...) a qualifié le documentaire d '«opéra de la foi». La projection du film a commencé le 1er octobre. Selon Arcadia Films, «Manfesto of Faith» a bénéficié d'une audience de plus de 40 000 vues au cours de sa première semaine.

    Le National Catholic Register a interrogé le cardinal Müller par courrier électronique peu de temps après ses débuts, le 1er octobre, afin de recueillir ses impressions sur la production cinématographique de son travail écrit.

    (L'interview a été modifiée pour le style.)

    Votre Eminence, quelles ont été vos réactions en voyant votre travail écrit "prendre vie"?

    Je suis très impressionné par cette présentation. Elle parle aux cœurs et aux esprits des gens - un moyen moderne et sympathique de communiquer la foi.

    Un sondage récent aux États-Unis suggère que 80% des catholiques ne croient pas en la présence réelle de Jésus dans l'Eucharistie. Un autre sondage a montré que seulement un Allemand sur 10 qui s'identifie comme catholique assiste à la messe une fois par an. Très peu de solutions concrètes ont été proposées pour remédier à cette crise. Comment comptez-vous utiliser ce film dans votre mission apostolique pour le salut des âmes - et comment aimeriez-vous que d'autres prêtres, évêques - même des laïques - l'utilisent (ainsi que votre manifeste)?

    Seuls ceux qui croient sont également dignes d'être crus. Quand nous regardons le «Christ, celui qui est à l'origine de notre foi et celui qui la conduit à sa perfection» (Hébreux 12: 2), nous surmontons nos peurs et nos doutes. Le rationalisme doit également être contré par une argumentation théologique correcte. Aujourd'hui, de hauts responsables de l'Église plantent des arbres pour les médias. Mais il est beaucoup plus important de semer dans les âmes «la graine éternelle de la parole de Dieu qui vit et demeure» (1 Pierre 1:23), afin que les fruits de la foi, de l'espoir et de l'amour y fleurissent. Là où, au lieu de la catéchèse et du travail pastoral, le travail médiatique et politique est déployé, l’Église continue de régresser, même lorsque les franc-maçons, les médias grand public, les lobbyistes de l’avortement et les propagandistes «LGBT» nous louent.

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  • Que va-t-il sortir de ce synode ?

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    C'est la question qui se pose lorsqu'on voit ce qui s'y discute (Vatican News) :

    Synode: le besoin d'un organisme panamazonien épiscopal et permanent

    Ce mardi matin, quelque 180 pères synodaux, réunis autour du Pape François, ont pris part à la 11e congrégation générale du synode spécial sur l’Amazonie.

    Vatican News- Cité du Vatican

    Créer d'urgence un organisme épiscopal permanent et représentatif, coordonné par le Repam (Réseau ecclésial panamazonien), pour promouvoir la synodalité en Amazonie : c'est l'une des suggestions émises lors de la 11e Congrégation générale du synode spécial pour l’Amazonie. Cet organisme, intégré au CELAM (Conseil épiscopal latino-américain), devra aider à façonner la physionomie de l'Église en Amazonie, en vue d'une pastorale commune plus efficace, en donnant une forme concrète aux indications que le Pape François donnera après le synode et en travaillant pour la défense des droits des peuples indigènes, la formation intégrale des agents pastoraux et la création de séminaires amazoniens. Cette action pastorale commune, élaborée par toutes les circonscriptions ecclésiastiques d’Amazonie en relation étroite avec le CELAM, sera utile pour faire face aux problèmes communs, tels que l'exploitation du territoire, la délinquance, le trafic de drogue, le traite humaine et la prostitution.

    Un observatoire des droits de l'homme et de la protection de l'Amazonie

    La salle du Synode s’est ensuite penché sur les peuples indigènes, en se concentrant sur les problèmes posés par la colonisation, les migrations internes et la promotion des modèles économiques prédateurs et colonialistes, souvent mortifères. Ces modèles conduisent d'ailleurs à l'expropriation et à l'expulsion des communautés de leurs territoires,  et celles-ci se voient contraintes d’émigrer. Au contraire, les peuples autochtones en mobilité doivent être compris dans leur spécificité à travers une pastorale particulière, afin que leurs droits humains et environnementaux soient toujours garantis, en particulier le droit d'être consultés et informés avant toute action sur leurs territoires respectifs. A cette fin, la création d’un observatoire permanent des droits de l'homme et de la protection de l'Amazonie a été proposé. Le cri de la terre et des peuples amazoniens doit être entendu, en donnant la parole avant tout aux jeunes, car il s'agit d'une question de justice intergénérationnelle.

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  • Canonisé aujourd'hui, qui est vraiment le cardinal Newman ?

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    cardinal Newman

    De Jean-Marie Dumont sur le site de Famille Chrétienne :

    Qui est vraiment le cardinal Newman ?

    Dans les faubourgs boisés du sud d’Oxford, non loin de la Tamise, s’étend le district de Littlemore. De belles maisons en pierre claire entourées de jardins très verts bordent les ruelles de ce village paisible que rien ne semble pouvoir troubler. L’une d’elles, longue et basse, est surmontée de ces deux mots : « The College ». C’est dans ce havre de paix que se déroula en 1845 un événement majeur pour l’histoire du christianisme anglais : la conversion de John Henry Newman (1801-1890), grande figure de l’Église d’Angleterre, au catholicisme.

    Retour au port

    « Lors de ma conversion, je n’ai pas eu conscience qu’un changement intellectuel ou moral s’opérât dans mon esprit. Je ne me sentais ni une foi plus ferme dans les vérités fondamentales de la Révélation, ni plus d’empire sur moi-même ; je n’avais pas plus de ferveur, mais il me semblait rentrer au port après avoir traversé une tempête, et la joie que j’en ai ressentie dure encore aujourd’hui sans qu’elle ait été interrompue. »

    Extrait de Apologia pro vita sua, par John Henry Newman

    « Ai été admis dans l’Église catholique », note sobrement Newman dans son agenda personnel à la date du 9 octobre 1845. La veille, depuis sa chambre de Littlemore, il écrit à plusieurs amis : « J’attends ce soir le Père Dominique [Barberi], ce passionniste qui depuis sa jeunesse a été conduit à se préoccuper plus spécialement et d’une façon plus directe, d’abord des pays nordiques, puis de l’Angleterre. [...] C’est un homme simple et d’une grande sainteté : de plus, il est doué de facultés remarquables. Il n’est pas au courant de mes projets, mais j’ai l’intention de le prier de m’admettre dans l’unique bercail du Christ... Je ne vous enverrai cette lettre que quand la cérémonie sera accomplie. » Puis, en fin de journée : « Le Père Dominique est venu [c]e soir. J’ai commencé ma confession. » « Entamée lors de leur rencontre dans la bibliothèque, celle-ci se poursuit le lendemain dans la petite chapelle attenante à sa chambre, où il assiste à la messe et fait sa première communion », raconte Ingrid Swimmen, responsable de la communauté à laquelle est aujourd’hui confié ce lieu. Elle témoigne de l’intérêt qu’il suscite. « Nous accueillons régulièrement des visiteurs seuls ou en groupe, venant de tous les horizons, parfois des anglicans. »

    Au moment de sa conversion, Newman a 44 ans et réside à temps plein au College depuis deux ans. Mais l’histoire de sa présence à Littlemore est plus ancienne, débutant en 1828. Âgé de 27 ans, le jeune vicaire anglican de l’église Sainte-Marie-la-Vierge, au centre d’Oxford, sur la High Street, en est alors nommé curé. Par les hasards de l’histoire, Littlemore relève du territoire de la paroisse. Il s’y rend donc régulièrement, y fait construire une église, s’emploie à développer l’éducation de la jeunesse et s’y retire de temps à autre, par exemple pendant le Carême. Il est attiré par ce lieu silencieux, à l’écart des controverses du centre d’Oxford (dont il est un acteur majeur), et par ces paroissiens plus authentiques que le public académique des Colleges oxfoniens. Il réfléchit à y bâtir un monastère, achète un terrain à cette fin. « Depuis des années, treize au moins, écrit-il en 1842 à son évêque, je désire me vouer à une vie religieuse plus régulière que celle que j’ai menée jusqu’à présent », évoquant des « études théologiques », alors qu’il vient de se livrer à la traduction des œuvres de saint Athanase. La proposition qu’il fait à l’évêque consiste à s’installer à Littlemore, tout en restant curé de Sainte-Marie-la-Vierge, avec l’aide d’un vicaire qu’il déléguera en ville. « En faisant cela, je crois agir pour le bien de ma paroisse, dont la population est pour le moins égale à celle de Sainte-Marie à Oxford. La population de Littlemore en entier est le double.Cette paroisse a été très négligée et, en pourvoyant Littlemore d’un presbytère [...], j’estime que je fais un grand bienfait à mes paroissiens. » Suite au refus de son évêque, et alors qu’on le soupçonne toujours davantage de vouloir rejoindre Rome, il choisit, en 1843, de renoncer complètement à sa charge de curé pour s’installer à Littlemore.

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  • Il est inopportun d’ordonner prêtres des hommes mariés

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    mgr-laurent-camiade_article.jpgÉlu président de la Commission doctrinale de l’épiscopat français en avril 2019, Mgr Laurent Camiade est évêque de Cahors. En qualité de pasteur, il estime que le célibat sacerdotal est bien plus qu’un simple règlement disciplinaire dans l’Église latine. Samuel  Pruvot  l’a interrogé   pour l’hebdomadaire « Famille  Chrétienne »:

    "La question de l’ordination des hommes mariés relève-t-elle de la doctrine ?

    En soi, rien n’empêche l’ordination des hommes mariés… Mais, en revanche, cette hypothèse ne me semble ni souhaitable ni opportune par rapport au bien de la communauté.

    Mais ne faut-il justement pas ordonner des hommes mariés – des viri probati – dans des territoires comme l’Amazonie où les communautés n’ont pas accès à l’eucharistie ?

    Il ne faut pas chosifier les sacrements… Évidemment, l’eucharistie est vitale pour une communauté chrétienne, et je suis le premier à célébrer la messe tous les jours, puisque cela m’est donné. L’enjeu n’est pourtant pas d’avoir son sacrement comme une dose quotidienne. Les sacrements sont liés à l’écoute de la parole de Dieu, explique Vatican II ; ce ne sont pas des actes magiques. L’Église ne nous fait pas l’obligation de communier tous les jours, mais au minimum une fois l’an. Sans doute sommes-nous un peu victimes, en Occident, d’une banalisation du mystère de l’eucharistie et de la présence du prêtre…

    Pourtant, la proximité du prêtre semble une réalité capitale pour les fidèles ?

    Nul n’est prophète en son pays… Ce proverbe n’est pas un dogme, puisque Jésus prêche en la synagogue de Nazareth ! Mais il rencontre une sérieuse résistance. Humainement, la proximité a ses limites. Certains prêtres sont restés cinquante ans dans le même lieu… Quand ils sont morts, la communauté est morte avec eux. Ils ont tissé de remarquables liens personnels et affectifs, c’est vrai. Mais ils étaient tellement identifiés à un peuple que cela a tout sclérosé. On peut toujours essayer de faire survivre des communautés, mais on n’est pas vraiment dans une dynamique missionnaire. La logique de la proximité, avec les viri probati, n’est pas évidente. La proximité fait perdre cette liberté de parole qui est nécessaire. Il est difficile de prêcher l’Évangile à des gens que vous connaissez trop bien…

    Mais le Code de droit canon latin n’oblige-t-il pas les évêques à tout faire pour favoriser la distribution des sacrements ?

    Certains voudraient faire dire au Code de droit canonique que les évêques doivent ordonner des gens mariés au nom de l’accès à l’eucharistie ! Ce code stipule, il est vrai, que les fidèles doivent avoir accès aux sacrements. C’est le devoir de l’évêque de faire en sorte qu’ils puissent participer à l’eucharistie. Je note cependant que ce Code ne précise pas la fréquence de la communion. Et c’est quand même le même code de l’Église latine qui impose la continence parfaite aux clercs !

    Au nom de l’eucharistie, ne pouvons-nous pas imaginer des adaptations à cette règle ?

    À propos de l’eucharistie, il faut se souvenir que le concile de Trente [chapitre 26, Ndlr] n’a pas voulu qu’on ordonne des prêtres pour juste dire la messe et recevoir des honoraires ! Le texte interdit l’ordination aux hommes qui chercheraient un gain matériel en se mettant au service par exemple de grandes familles aristocratiques. Ceux qui militent pour l’ordination d’hommes mariés défendent, sans s’en rendre compte, un certain retour au Moyen Âge ! Le concile Vatican II n’a pas voulu revenir à cette époque. Il a promu des prêtres pasteurs et non des prêtres domestiques d’une famille ou d’un lieu.

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  • Le pape consterné par l'ampleur de la violence en Amazonie

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    pape amazonie 816bea4bdd198b8c80e6d927c75.jpegLe mythe rousseauiste du bon sauvage a-t-il fait long feu au synode sur l’Amazonie ? Lu sur le site de l’agence Kathnet (via une traduction):

     « Cité du Vatican (kath.net/KAP).

    Au Synode Amazonas du Vatican, le pape François a été particulièrement touché par les violences dans la région. Dans une déclaration clôturant la première série de séances plénières mercredi soir, le Chef de l'Eglise a résumé ses impressions sur les trois premiers jours du synode, comme l'a dit jeudi "Kathpress" aux observateurs de l’aula du Synode. Outre des informations faisant état de violences contre nature de peuples autochtones, le pape était particulièrement préoccupé par la violence à l'égard des femmes.

    En outre, François a mis en garde contre les idéalisations des peuples autochtones. Leurs traditions et leur sagesse utilisées et liées à l’Evangile sont respectables, une idéalisation, par contre, serait comme une nouvelle idéologie. Face à une plus grande implication des laïcs dans l'Eglise d'Amazonie, le Pape a également mis en garde contre leur cléricalisation.

    Beaucoup d’efforts sont nécessaires pour l’éducation et la formation des religieux et des laïcs.

    En conclusion, le pape a été impressionné par les informations sur le travail des religieux dans les pays de la région amazonienne »

    Ref. Le pape consterné par l'ampleur de la violence en Amazonie

    Un rétropédalage bienvenu dans cette curieuse assemblée, même s'il reste à confirmer.

    JPSC

  • Le Synode : un pas en avant vers des femmes prêtres catholiques ?

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    Bishop Emeritus Erwin Kräutler

    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le synode panamazonien : «Peut-être un pas en avant vers» des femmes prêtres catholiques

    L’évêque Erwin Kräutler, considéré comme l’auteur principal du document de travail du synode, soutient l’ordination des femmes et déclare également que les deux tiers des évêques d’Amazonie sont favorables à l’ordination d’hommes mariés afin de diffuser l’Eucharistie dans des zones reculées sans prêtres.

    CITÉ DU VATICAN - L’un des personnages clés du document de travail du Synode panamazonien a admis mercredi qu’il soutenait l’ordination des femmes en tant que prêtres et qu’il considérait la réunion de ce mois-ci comme une étape possible dans la réalisation de cet objectif.

    Après s'être exprimé en anglais après la conférence de presse du synode, mercredi, à la question de savoir s'il était en faveur de l'ordination de femmes prêtres, l'évêque émérite autrichien Erwin Kräutler, de Xingu, au Brésil, a répondu: «Je vous dis que pour moi, il n'y a pas…» puis il a cherché pour trouver le mot juste avant d'ajouter: "Pourquoi les femmes - les femmes sont maintenant capables - ne pourraient pas être ordonnées? Pourquoi?"

    Lorsqu'on lui a demandé s'il souhaitait donc que les femmes soient ordonnées prêtres, il a répondu. "Oui, logiquement."

    Lorsqu'il lui a été demandé s'il voyait ce synode comme un moyen d'y parvenir, il a de nouveau eu du mal à répondre, et un responsable des communications lui a dit de mettre fin à l'entretien, mais il a répondu: «Peut-être est-ce un pas en avant.»

    «De nombreux évêques [au synode] sont en faveur des femmes diacres», a-t-il affirmé.

    Lors de la conférence de presse, il a déclaré que la plupart des communautés amazoniennes sont "coordonnées et dirigées par des femmes et que nous devons donc réfléchir à cela".

    «Nous entendons beaucoup parler du rôle des femmes, mais qu'allons-nous leur dire? "Oui, vous êtes très bonnes, mais ..." Nous avons besoin de solutions concrètes, alors je pense au diaconat féminin. "

    Mgr Kräutler, missionnaire qui a passé de nombreuses années au Brésil à défendre les droits des peuples autochtones et des pauvres de la région, est notoirement connu pour avoir été le principal auteur du document de travail contesté du synode, ou instrumentum laboris.

    Le synode des évêques de la région panamazonienne se poursuivra jusqu'au 27 octobre.

    Membre du conseil préparatoire du synode dans les mois qui ont précédé la réunion de ce mois-ci et membre du Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), Mgr Kräutler est une figure clé du synode. Il a été élu lundi membre de la Commission d’information du synode.

    L'évêque retraité est également l'un des principaux partisans de l'ordination d'hommes «de vertu éprouvée» (viri probati) en tant que prêtres, afin d'amener les sacrements, principalement l'eucharistie, dans des régions reculées d'Amazonie où les prêtres manquent.

    Mgr Kräutler a déclaré aux journalistes aujourd'hui qu'il estimait que «les deux tiers» des évêques amazoniens soutenaient l'ordination de viri probati.

    "Il n’ya pas d’autre option", at-il déclaré lors de la conférence de presse peu de temps auparavant. "Les peuples autochtones ne comprennent pas le célibat", a-t-il ajouté. Il s'est rappelé à plusieurs reprises qu'il se rendait dans un village et que la première chose qu'ils lui avaient demandée était: "Où est ta femme?"

    «J'ai dû expliquer que je n'étais pas marié et ils ont presque eu pitié de moi en disant:« Oh, pauvre homme ».» Il a ajouté qu'une seconde fois, cela s'était produit, il a répondu: «Elle est loin» et il pensait "à ma mère."

    "Les peuples autochtones, du moins ceux que j'ai rencontrés, ne peuvent pas comprendre que l'homme ne soit pas marié", a-t-il déclaré.

    Citant les Ecritures, Mgr Kräutler a déclaré qu'il était plus important de faire connaître l'Eucharistie que de maintenir le célibat obligatoire.

    La question a été soulevée à plusieurs reprises jusqu'à présent au cours du synode, mais elle a également suscité une opposition considérable, certains voyant dans l'évangélisation une solution plutôt que de promouvoir un changement de la nature du sacerdoce.

  • Vers un clergé au rabais ?

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    Du Bulletin d'André Noël (publié ICI):

    Ouverture du Synode sur l’Amazonie

    Le synode sur l’Amazonie : vers un clergé au rabais.

    Le synode sur l’Amazonie qui se déroule depuis le 6 octobre et doit s’achever le 27 de ce même mois, se conclura très probablement par l’acceptation de l’ordination d’hommes mariés dans cette région du monde.

    Pourquoi cette quasi-certitude ? Parce que le pape en a décidé ainsi et qu’il n’est pas homme à renoncer quand il a pris une décision. La consultation des évêques n’est là que pour sacrifier à une pseudo-concertation en évoquant la collégialité. D’ailleurs, il a pris ses précautions : les participants, nommés par lui, sont à une large majorité acquis aux vues pontificales. Il a tiré la leçon du synode sur la famille où il a dû s’y prendre à plusieurs fois et user de son autorité pour faire admettre les divorcés remariés à la communion eucharistique.

    La justification du projet d’y avoir des prêtres mariés se fonde sur l’étendue du territoire des diocèses en Amazonie qui empêche les fidèles de communier, les prêtres ne pouvant venir que très irrégulièrement ; plusieurs mois peuvent ainsi se passer sans messe, ce qui est fâcheux mais rappelons que, canoniquement, les fidèles ne sont tenus de communier qu’une fois l’an et ce minimum est assuré aux catholiques amazoniens.

    L’idée du pape est de conférer l’ordination à des « viri probati », c’est-à-dire des hommes d’expérience ou murs, jouant déjà un rôle important dans leur paroisse et ce pour « un temps limité ». La faculté de célébrer la messe et d’administrer les autres sacrements serait circonscrite à leur paroisse et leur formation ne serait pas effectuée dans un séminaire mais localement, sous la direction d’un prêtre expérimenté, nous dirions familièrement : « sur le tas ». Cela serait une régression historique car c’était ainsi qu’étaient formés, pas très bien, les prêtres jusqu’au XVIIe siècle. Ces prêtres-là seraient appelés « prêtres corinthiens ». Les corinthiens ressemblant aux « anciens » qu’évoque saint Paul. Ils sont sédentaires, animateurs d’une communauté, à temps partiel. On comprend la réaction du cardinal Sarah, préfet de la congrégation du culte divin, qui refuse que l’on crée « deux classes de prêtres » ce qui trahit « une théologie absurde » et « méprisante » pour ces fidèles d’Amazonie qui auraient des prêtres au rabais, donc privés d’un clergé comparable à celui du reste de l’Eglise. On notera que le refus qu’ils soient formés dans des séminaires ne tient pas seulement à l’éloignement géographique mais aussi à « la distance culturelle », un euphémisme pour dire qu’ils sont incapables de suivre des cours de théologie d’un niveau universitaire.

    Il est évident que, logiquement, cette mesure finira par être étendue à d’autres lieux. Au Vatican, on parle déjà des îles Fidji. Car, si le critère principal est géographique, l’éloignement des prêtres et des fidèles, il y a d’autres territoires, en Europe, en France notamment, qui peuvent réclamer ce qui ne sera plus une exception. C’est ce qu’a déjà fait l’épiscopat alle-mand qui va même plus loin.

    C’est ainsi que Mgr Erwin Krautler, un des organisateurs du synode, voudrait que les femmes soient également concernées.« Je n’aime pas l’expression viri probati car il spécifie toute de suite le sexe de la personne. » Il lui préfère « personae probatae » (personnes mûres.) Comme les femmes sont actives dans les paroisses, il demande : « Pourquoi la femme ne pourrait-elle pas recevoir la consécration et célébrer l’eucharistie le dimanche ? »

    A propos du célibat des clercs, on ne cesse de nous dire que, dans l’église primitive, ils étaient mariés, saint Pierre lui-même l’était mais rappelons qu’il a « tout quitté » pour suivre le Christ. Ce que certains oublient, c’est que ces prêtres devaient garder la continence tout en étant mariés.

    Le canon 33 du Concile d’Elvire, en l’an 300, confirme, solennellement, ce qui était déjà en vigueur sans être formalisé : «Il a paru bon d’interdire absolument aux évêques, aux prêtres et aux diacres, soit à tous les clercs employés au ministère d’avoir des relations (sexuelles) avec leurs épouses et d’engendrer des enfants. Si quelqu’un le fait, qu’il soit exclu de l’honneur de la cléricature. » Ce qui est rappelé fermement par le Concile de Carthage (441) : « Que ceux qui touchent aux mystères sacrés, gardiens de la chasteté s’abstiennent du commerce conjugal avec leurs épouses. Et s’ils ne le font pas, ils seront écartés de toute fonction ecclésiastique. » Cette règle concernant les prêtres mariés a été en vigueur, dans l’Eglise latine, jusqu’au début du XIe siècle. Le célibat est devenu obligatoire. Car il est apparu, avec bon sens, qu’il est relativement plus facile de garder la continence quand on est célibataire que lorsqu’on cohabite avec une femme, sans compter que l’épouse, n’ayant évidemment pas reçu les ordres sacrés, doit, elle aussi, l’observer. S’il est vrai de dire que le célibat des prêtres n’a pas toujours été obligatoire, on doit donc ajouter que l’abstinence sexuelle l’a toujours été. Ceux qui veulent promouvoir un clergé marié, dans l’Eglise latine, sont-ils également prêts à accepter cette règle qui était celle des premiers siècles dont ils se réclament ?

    (Source Le Bulletin d’André Noël)