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Ethique - Page 172

  • Covid-19 : la souffrance des proches éconduits lors du décès de leurs êtres chers

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    COVID-19 : « NOUS SOMMES DÉPOSSÉDÉES DU DEUIL »

    30 avril 2020

    Julie D’Haussy, infirmière de 36 ans, confie au journal La Croix son expérience douloureuse. Quand sa maman contracte le Covid-19, étant donné son historique médical, elle sait que le pronostic vital est engagé. Et se rend à l’hôpital de Martigues avec sa sœur pensant « revoir son visage, une fois qu’elle aura rendu son dernier souffle contagieux ». Arrivées à l’hôpital, le médecin est très clair « sur le fait qu’[elles] ne pourr[aient] pas voir [leur] maman mourante, qu’il faudra attendre son décès ». S’ensuit alors une attente « irréelle ». « Comment attendre la mort de sa mère dans la chambre anonyme d’un hôtel, situé à moins de deux minutes de l’hôpital où elle vit ses dernières minutes ? »

    Après un passage par le « triage », les deux sœurs sont autorisées à entrer dans l’hôpital. Et après avoir revêtu pyjamas de bloc, surchaussures, charlottes, masques chirurgicaux, surblouse en tissu et gants, elles arrivent dans la chambre où repose leur mère pour lui dire adieu. Puis arrive la douche froide. Un médecin les informe que leur mère « va être descendue dans une housse mortuaire qui sera scellée de manière définitive, sans toilette, sans soin de conservation, dans un des frigos réservés au Covid », et que « les pompes funèbres ouvrent à 13 h 30 ». « Il est 12 h 30. »

    Au téléphone, les pompes funèbres confirment qu’aucune cérémonie n’est possible. « Pas de possibilité d’assister à la levée du corps, ni à la crémation. » « Ils viendront chercher maman le mardi 14 avril à 9 heures à l’hôpital, la crémation aura lieu à 10 heures ». Une des sœurs « pourra récupérer les cendres le lendemain ». « Nous sommes le 9 avril. Le corps de maman va rester cinq jours dans un frigo de la morgue, et sera incinéré sans présence familiale dans un crématorium », se lamente Julie D’Haussy. « Nous sommes dépossédées du deuil. Notre maman, pour nous si familière, si intime, nous est maintenant littéralement étrangère. Nous ne pouvons rien dire, rien choisir, tout juste bonnes à remplir et signer des autorisations administratives. Dans ce moment de confinement général des émotions, nos larmes, nos mouchoirs et nos nez qui coulent sont des anomalies », témoigne-t-elle.

    Le lendemain, elles « retourn[ent] à l’hôpital pour récupérer les affaires de [leur] maman dans des sacs Dasri (déchets d’activités de soins à risques infectieux) ». « On nous dit de ne pas les ouvrir pendant dix jours, et de les laisser dans la cave ou sur le balcon » explique-t-elle. Et le 15 avril, Julie D’Haussy reçoit un message de sa sœur accompagné d’une photo : « Voilà où j’ai récupéré les cendres de maman, c’est une honte ». « Sur une table recouverte d’une nappe bleue et sale ; là, au milieu des poubelles, des cendriers vides et des bancs usagés, un homme a posé l’urne revêtue d’un sac rouge vif criant de vulgarité. L’homme est reparti presque sans un mot, laissant les cendres de ma mère dans un local à poubelles, et ma sœur dépitée, consternée et seule. » « Nous avons peut-être oublié, que l’éternité n’attend pas. »

    Pour aller plus loin :

  • L'Eglise allemande reconnaît une complicité des évêques lors de la Seconde Guerre Mondiale

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    De Gudrun Sailer sur Vatican News :

    2e Guerre mondiale : l'Église allemande reconnait ses torts

    75 ans après la fin de la guerre, les évêques catholiques allemands ont admis la complicité historique de leurs prédécesseurs dans la Seconde Guerre mondiale. «En ne prononçant pas un "non" clair à la guerre, mais plutôt en renforçant la volonté de persévérer, les évêques se sont rendus complices de la guerre», indique un document présenté mercredi.

    Le communiqué «évêques allemands dans la guerre mondiale» a été présenté mercredi 29 avril lors d'une conférence de presse vidéo. De nombreux aspects du thème «L'Église dans le national-socialisme» sont bien éclairés aujourd'hui, mais on en sait trop peu sur l'attitude des évêques catholiques face à la guerre, a expliqué le président de la conférence des évêques Mgr Georg Bätzing : «À cet égard, il y a - comme beaucoup le disent - un "trou de mémoire", probablement aussi un "trou de confession"». Il n'est pas facile de l'accepter, «car nous savons que le rôle de juge par rapport à nos prédécesseurs ne nous convient pas bien», a déclaré M. Bätzing. «Aucune génération n'est exempte de jugements et de préjugés liés au temps. Néanmoins, ceux qui nous succèdent doivent affronter l'histoire afin d'en tirer les leçons pour le présent et l'avenir».

    Évolution au cours du conflit

    Le point de vue de nombreux évêques allemands a changé au cours de la guerre, a déclaré l'évêque Heiner Wilmer de Hildesheim, qui, en tant que président de la commission allemande Justice et Paix, était responsable du document. Cependant, les évêques avaient tenu compte de la souffrance de leur propre peuple lors de l'évaluation des événements : «La souffrance des autres n'a pas été suffisamment prise en compte». En somme, il y a «une image d'enchevêtrement». En particulier, les évêques n'avaient pas soutenu les soldats dans des conflits de conscience justifiés.  Mgr Wilmer a ainsi parlé d'un «comportement ambivalent et partiellement problématique des évêques» et a cité le document :

    «En fin de compte, les évêques n'ont trouvé aucun moyen de sortir de la tension qui résultait de l'idée commune de l'obligation patriotique dans la guerre, de la légitimité de l'autorité de l'État, des devoirs d'obéissance qui en résultaient et des crimes évidents. Les normes chrétiennes pour la classification de la guerre ne tenaient évidemment plus. Ainsi, la vue pour les questions des propres soldats et la souffrance des autres restait bloquée».

    «Les déclarations des évêques, avec toutes les nuances dues aux personnalités respectives, ont échoué en raison de la réalité de la violence criminelle. Ils sont restés axés sur le changement (illusoire) de comportement des dirigeants politiques, sur le respect des accords juridiques ainsi que sur l'accomplissement vertueux des devoirs des personnes dirigées, donc, dans une certaine mesure, sur une vie juste dans le tort (Adorno). Cela n'a pas rendu justice aux diaboliques enchevêtrements dans les crimes et aux difficultés qui en résultent. De plus, en ne prononçant pas un "non" sans équivoque à la guerre, mais plutôt en renforçant la volonté de persévérer, les évêques se sont rendus complices de la guerre.»

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  • De la mort à la mort , ou du Covid-19 à l’IVG-20

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    De la mort à la mort

    Ou du Covid-19 à l’IVG-20

    tribune d'un lecteur ami de belgicatho

    Les historiens qui demain se pencheront sur la Belgique de l’année 2020 appelleront peut-être celle-ci « l’année Coronavirus ». S’en trouvera-t-il un pour relever que, « dans l’immédiat-après-Covid-19 », le parlement fédéral se sera empressé d’élargir le droit à l’avortement de 14 à 20 semaines d’aménorrhée, de réduire le temps de réflexion de six à deux jours et finalement de supprimer de facto toute sanction pénale à l’encontre du médecin outrepassant le délai légal ? En bref, considérant notre époque à l’aune de ses critères moraux, peut-être jugera-t-il sévèrement un État dit civilisé autorisant l’avortement jusqu’au terme de la grossesse, malgré l’opposition manifeste de nombreux soignants et spécialistes de la question.

    Que l’on me permette pour l’heure quelques considérations générales relatives à cette perspective…

    Aujourd’hui, le sacro-saint « Droit à disposer de son corps » n’a même plus à être invoqué, tant il est devenu une idole que l’on encense par paresse intellectuelle et conformisme idéologique. Répété ad nauseam, cet argument constitue en réalité la garantie du droit à disposer du corps d’autrui, dernier avatar d’un consumérisme aujourd’hui poussé à son paroxysme : commandé à une mère-porteuse aussitôt que désiré, jeté aux ordures aussitôt que décrété indésirable, le petit d’homme se voit progressivement confondu avec un bien de consommation quelconque. Sommées d’acquiescer au « progrès », nos consciences anesthésiées s’accommodent donc d’un droit positif détaché de la morale, d’une réification totale de l’enfant à naître et d’un rétrécissement du champ de l’humanité que nous auraient envié les pires esclavagistes.

    Du reste, s’il eût été homme de notre temps, le philosophe Montesquieu (1689-1755), auteur d’un implacable réquisitoire contre l’esclavage, aurait pu employer son ironie mordante à dénoncer les ressorts de la déshumanisation de l’enfant à naître. En effet, maniant avec brio l’art du raisonnement par l’absurde, il faisait dire aux négriers du xviiie siècle : « Il est impossible que nous supposions que ces gens-là [les esclaves africains] soient des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens. » Le transposant aujourd’hui à la question de l’humanité du fœtus, Montesquieu pourrait formuler son argument comme suit : « Il est impossible que nous supposions que les fœtus avortés soient des hommes, parce que si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que l’avortement n’est pas un bien et que le sens du progrès dont nous nous gargarisons n’est qu’un mensonge meurtrier. »

    Autrement dit, tandis qu’un refrain sans cesse seriné nous répète que la non-humanité du fœtus serait logiquement au fondement du droit à l’avortement, c’est au contraire la sacralisation du droit à l’avortement qui induit la déshumanisation de l’enfant à naître. Ainsi, pour justifier son élimination, nous décrétons aujourd’hui l’humanité d’un être en fonction de l’étape de son développement prénatal et du désir parental dont il est l’objet. Ne reposant sur aucun fait scientifique, cette assertion n’est donc qu’une simple opinion, propre à notre époque, tout comme l’était celle de l’inhumanité des Noirs au xviiie siècle. Celle-ci relevait de considérations économiques très prosaïques tandis que celle-là correspond simplement à l’idéologie individualiste contemporaine ; mais aucune des deux n’est philosophiquement moins contestable que l’autre. Par conséquent, en érigeant aujourd’hui la première en vérité générale, nous donnons raison, a posteriori, aux esclavagistes qui professaient la seconde et que ridiculisait Montesquieu.

    Les historiens du futur pourront aisément pointer les incohérences, pour ne pas dire le cynisme, d’un xxie siècle qui voue un culte religieux aux droits de l’homme mais applique en réalité les droits de l’individu consommateur, en déniant ce grand nom d’Hommes aux êtres les plus fragiles qui soient.

  • Du combat pour la mort à la lutte contre la mort (mise à jour)

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    Du frère René Stockman, supérieur général des Frères de la Charité, sur Kerknet.be (Merci à notre amie M.P.M. pour sa traduction) :

    Du combat pour la mort à la lutte contre la mort

    29 AVRIL 2020

    Des citoyens bien pensants, - en évoquant l’éthique - , relèguent un grand groupe de personnes au rang de citoyens de second rang  dont la vie vaudrait moins que celle des autres.

    En janvier, des médecins ont dû comparaître devant la Cour d'assises pour avoir enfreint la réglementation relative à la bonne exécution de l'euthanasie. Lorsque le jugement a été prononcé en leur faveur, il y a eu des acclamations sur les bancs et pour certains, il était temps d'élargir rapidement la législation sur l'euthanasie. Les personnes âgées atteintes de démence devraient avoir droit à l'euthanasie si elles avaient rédigé un testament à cet effet , tout en ne pouvant plus  le confirmer par la suite en raison de leur démence. Mais qui décidera de cela? Certainement plus la personne démente elle-même, mais des tiers qui estiment que les conditions énoncées dans le testament sont remplies. Cela deviendrait alors une autodétermination prise en charge par d’autres. Dans quelle mesure des personnes âgées, à partir de ce même droit à l'autodétermination, oseront-elles ou pourront-elles faire un choix en toute liberté pour une mort naturelle ?

    Nous vivons actuellement dans un univers d’« utilitarisme » qui crée une mentalité où les personnes âgées ne devraient pas être un fardeau pour la famille, pour la communauté ou pour les finances publiques. Si nous avions osé le dire cela il y a quelques semaines, on nous aurait illico envoyés au diable. Les gens bien pensants du XXIe siècle ne vont tout de même pas évaluer les personnes  en fonction de leur utilité ?

    L'euthanasie est quand même un bien pour les personnes, un nouvel acquis. Elle a même été érigée par ses promoteurs au rang d'une œuvre de miséricorde.

    Atmosphère d'utilitarisme

    Mais cela peut changer, et parfois même très rapidement. La mentalité utilitariste s’est ainsi très clairement exprimée dans le code d’éthique devant justifier la politique d'admission dans les unités de soins intensifs et ainsi apaiser la conscience des médecins et des infirmières. On calcula rapidement combien de lits et de respirateurs étaient disponibles aux soins intensifs. Des comités d'éthique ont été convoqués et aux maisons de repos et de soins on a suggéré d’ y garder les personnes âgées ayant peu de chances de guérison, afin de réserver les lits et les respirateurs des hôpitaux aux jeunes. On pensait que c'était une politique humaine; ainsi, la capacité hospitalière disponible serait suffisante, notamment pour la population "active". Les scientifiques, les politiciens et les éthiciens pensaient avoir fait les bons choix et s’estimaient bien préparés et en sécurité en Belgique. Restreindre et même interdire les visites auprès des résidents en maisons de repos et de soins, et bien se laver les mains avant d'entrer  devait être suffisant.

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  • "Nous sommes sortis à petit bruit du régime démocratique et libéral"

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    Pierre Manent: GRAND ENTRETIEN – Le philosophe* analyse la crise inédite que nous vivons et le rapport à la politique qu’elle révèle. Pour lui, nous subissons un retour des «traits les moins aimables de notre État», notamment avec le confinement, mesure «primitive» et «brutale».

    LE FIGARO. – La crise que nous vivons semble acter un retour de l’État, après des décennies de théorisation de son désengagement. «Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne», a même admis le président Emmanuel Macron. L’idée de nation est-elle en train de faire son grand retour?

    Pierre MANENT. – En attendant le «jour d’après», nous observons le retour des traits les moins aimables de notre État. Au nom de l’urgence sanitaire, un état d’exception a été de fait institué. En vertu de cet état, on a pris la mesure la plus primitive et la plus brutale: le confinement général sous surveillance policière.

    La rapidité, la complétude, l’allégresse même avec lesquelles l’appareil répressif s’est mis en branle font un pénible contraste avec la lenteur, l’impréparation, l’indécision de la politique sanitaire, qu’il s’agisse des masques, des tests ou des traitements éventuels. Des amendes exorbitantes frappent des écarts innocents ou bénins. Il est interdit de sortir de chez soi sans passeport, mais le rétablissement des frontières nationales est toujours jugé un péché mortel. Je ne pense pas que la crise réhabilite cet État-là.

    Quant à la nation, elle a été abandonnée, discréditée, délégitimée depuis deux générations, comme a été abandonnée, discréditée, délégitimée toute idée de politique industrielle.

    Nous avons renoncé à l’idée même d’indépendance nationale. Ah, n’être plus qu’un nœud mol et souple de compétences «pointues» dans les échanges mondiaux! Oh, surtout ne jamais ralentir les flux!

    Nous découvrons que nous sommes dépendants de la Chine pour presque tout ce dont nous avons besoin? Mais nous nous sommes organisés pour être ainsi dépendants! Nous l’avons voulu! Croyez-vous que, lorsque nous sortirons exsangues de la destruction économique occasionnée par la crise sanitaire, il y aura beaucoup de volontaires pour remonter la pente que nous descendons depuis quarante ans?

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  • Indics, tracing, coronapp et autres big brothers au temps du Coronavirus

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    Big-data©Pixabay-620x330.jpg

    L’épidémie de coronavirus et le confinement viennent de nouveau poser la question de l’usage de nos données. Il se pourrait bien que cette crise change la manière dont les États exploitent cet or noir du XXIe siècle. Au risque de sacrifice les libertés publiques. De Pierre Mayrant sur le site web du mensuel « La Nef » :

    Fin mars dernier, Orange annonçait avoir mené une étude statistique en collaboration avec l’Insee démontrant que 17 % des Franciliens auraient trouvé refuge en province, soit 1,2 million de personnes [1]. L’entreprise s’est appuyée pour cela sur la géolocalisation de ses abonnés. Pour rassurer la population, elle expliquait que les données étaient « anonymisées » et qu’elles ne contrevenaient pas au Règlement général de la protection des données (RGPD).

    Au début du confinement, des professeurs nous expliquaient leur inquiétude à propos de leurs cours destinés à être intégrés dans l’environnement numérique de travail de leur université. Qu’allaient-ils devenir ? Allaient-ils être réutilisés ? Faut-il systématiquement, alors qu’une pression professionnelle légitime est exercée en plein confinement depuis le début du coronavirus, relire les conditions générales d’utilisation pour s’assurer du bon usage de nos données ? Que se passe-t-il si l’on refuse le traitement de nos données personnelles ? Aura-t-on toujours accès à la plateforme ? Dans les situations impérieuses du confinement, alors que le travail à distance se développe, voire s’impose à nous, il est difficile de garder la même vigilance sur ce qui sera fait de nos données.

    Dans le même temps, on apprend que le fondateur de l’agence web ITSS, Christophe Mollet, vient d’inventer une nouvelle application, le CoronApp, destiné à repérer tout porteur du virus afin de s’en éloigner. Il explique : « L’application retrace vos déplacements toutes les heures, durant quatorze jours. Toutes ces données figureront sur une carte accessible à tous ceux qui se sont inscrits. Comme cela, vous pourrez savoir où, et à quel moment, vous avez éventuellement pu croiser une personne porteuse du virus. Libre à vous ensuite de décider ou non de vous confiner à nouveau. Bien sûr, votre anonymat sera strictement respecté. » [2]

    États asiatiques : modèle de lutte contre l’épidémie, mais pilleur de données

    D’où vient cette idée qu’une surveillance de nos citoyens serait un remède à l’épidémie ? Les exemples nous viennent de Taïwan et de Corée du Sud, deux démocraties asiatiques. À Taïwan, il faut éviter d’éteindre son portable trop longtemps. La police est alertée dès lors qu’une personne en quarantaine sort, et les amendes sont sévères pour le non-respect du confinement : 30 000 € [3]. Si un tel traçage est possible dans ce continent désormais plus puissant que la vieille Europe, pourquoi ne pas l’envisager chez nous ? En France, le téléchargement de l’attestation de déplacement sur le smartphone est un préalable évident à ce type de fonctionnement. Un moyen efficace et sans contrainte pour assurer la géolocalisation de la population.

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  • Quand l'hebdomadaire Dimanche se fourvoie

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    "Dimanche" de cette semaine (n°17 du 26 avril) publie une pleine page (4) consacrée à une interview de Jacques Brotchi.
     
    Jacques Brotchi, médecin et homme politique (sénateur MR), est connu pour son engagement en faveur de la libéralisation de l'euthanasie et son implication dans les textes de lois relatifs à cette pratique. Il est notamment l'auteur d'un livre intitulé "Dis, c'est quoi l'euthanasie?".
     
    Alors que la Belgique baigne dans une atmosphère ultralibérale qui l'a conduite à avoir des législations parmi les plus permissives du monde en matière d'éthique, notamment en ce qui concerne l'euthanasie et l'avortement, on peut se demander s'il est vraiment judicieux de la part d'un hebdomadaire catholique accrédité par l'autorité ecclésiastique d'offrir une tribune de cette dimension à un apôtre "du droit de mourir dans la dignité". Comme si l'opinion publique belge n'était déjà pas assez formatée par des médias largement acquis à ces pratiques en opposition radicale avec les positions éthiques de l'Eglise catholique...
     
    Les tenants de la libre-pensée et de l'action laïque doivent être éberlués de voir le rare petit organe de presse catholique qui subsiste encore offrir ses colonnes à un éminent promoteur du droit à l'euthanasie, pour s'y présenter tout à son avantage, sous le titre "Les convictions d'un grand médecin", "sommité mondiale" et "très grand médecin portant bien haut dans le monde la médecine de notre pays"... Quelle aubaine !
     
    Dans le climat actuel où les repères sont devenus tellement flous et incertains, on peut douter que le brave catholique abonné à Dimanche soit à même de faire la part des choses et puisse discerner, par exemple, qu'il est scandaleux de ne réserver la clause de conscience qu'aux médecins en la refusant aux institutions catholiques, notamment aux maisons de repos qui restent encore fidèles à l'injonction fondamentale : "Tu ne tueras point".
     
    Imprégnés par les arguments en faveur de l'euthanasie par les médias dominants, le brave paroissien n'a nul besoin de les retrouver encore dans une publication quasi-officielle de son Eglise, auréolés par le prestige d'une sommité scientifique et politique.
     
    L'ouverture et le dialogue ont leurs limites, surtout quand il s'agit d'enjeux aussi fondamentaux que le respect de la vie humaine. Et surtout lorsque l'ouverture et le dialogue ne trouvent pas de réciprocité de l'autre partie.

  • Covid 19 : ce que la mortalité élevée en Belgique nous révèle des pays ayant légalisé l’euthanasie

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    Du site d'Atlantico.fr :

    Coronavirus : Ce que la mortalité record en Belgique nous révèle des pays ayant légalisé l’euthanasie

    Dans quelle mesure ce que nous voyons à l'occasion de la crise du covid illustre le problème de l'euthanasie légale ? En Belgique, cela provoque le rétrécissement des alternatives proposées à l'euthanasie et une moindre valorisation de la vie des personnes les plus âgées.

    Avec Alexandre Delaigue

    Atlantico : En quoi les chiffres de la mortalité record en Belgique face au Covid 19 sont-ils à mettre en lien avec la légalisation de l'euthanasie ?

    Alexandre Delaigue : Il faut se méfier de toute interprétation des chiffres et des comparaisons internationales dans ce domaine tant chaque pays a des manières de procéder à ce comptage macabre différemment. Si les chiffres de mortalité du Covid sont élevés en Belgique c'est largement parce que leur critère pour compter est large. Néanmoins comme le souligne un récent article du journal le Soir https://plus.lesoir.be/294338/article/2020-04-14/carte-blanche-la-belgique-est-desormais-le-deuxieme-pays-le-plus-affecte-par-le il semble qu'il y ait un problème spécifique d'accès au soin pour les personnes les plus âgées.

    Dans un ouvrage récent consacré à la fin de vie le docteur Gawande (https://www.amazon.fr/Nous-sommes-tous-mortels-Documents-ebook/dp/B015XOZETO/ref=sr_1_2?__mk_fr_FR=ÅMÅŽÕÑ&dchild=1&keywords=atul+gawande&qid=1587386019&sr=8-2) notait un problème lié à l'autorisation de l'euthanasie; le fait que les pays dans lesquels elle est légalisée tendent à avoir des systèmes de soins palliatifs moins développés, l'euthanasie y apparaissant comme une "solution" meilleure que des soins palliatifs coûteux, ou des systèmes permettant d'améliorer la vie des personnes âgées dépendantes, très difficiles à mettre en place. On peut se demander dans quelle mesure ce que nous voyons là à l'occasion de la crise du covid illustre ce problème: l'euthanasie légale a des conséquences qui ne se limitent pas aux seules personnes concernées mais qui touchent l'ensemble de la population, puisque nous serons tous confrontés un jour à la mort, la maladie et la souffrance. Ces conséquences, c'est le rétrécissement des alternatives proposées à l'euthanasie et une moindre valorisation de la vie des personnes les plus âgées.

    Cette crise sanitaire peut-elle relancer le débat sur la légalisation de l'euthanasie en France ?

    Alexandre Delaigue : Elle aura montré en tout cas que dans l'esprit de beaucoup, la vie des personnes n'a guère de valeur au delà de 80 ans. Combien de fois aura-t-on entendu "cette maladie n'est pas grave, elle ne touche que les très vieux"? Dans quelle mesure le manque d'alarmiste en début de crise est-il dû à cette idée, selon laquelle la mort des plus âgés, dans le fond, ce n'est pas si grave? Y a t'il seulement une volonté (compréhensible) de permettre à ceux qui souffrent de mettre fin à leurs jours, ou un projet de société plus large dans lequel à partir d'un certain moment, on a suffisamment vécu? Comment notre rapport à la mort va-t-il évoluer?

    Quels leviers économiques et politiques peuvent être actionnés pour sortir d'une réalité sociale où le bien être de nos aînés est sacrifié ?

    Alexandre Delaigue : L'un des principaux problèmes vient du fait que nous considérons le grand âge uniquement sous un angle médical, une série de dysfonctionnements physiques qu'il faut corriger, une médicalisation dans laquelle il faut avant tout prolonger les gens, même si cela est coûteux. Cette perspective mettant la survie en premier aboutit à des ehpad construits dans une logique hospitalière, plus que dans une logique visant à améliorer la qualité de vie des personnes concernées. Et une réglementation très forte du secteur qui crée des monopoles de fait, élevant le prix et restreignant la variété de l'offre. Il serait impossible à un entrepreneur de créer aujourd'hui une autre forme de lieu pour personnes âgées, d'expérimenter, de proposer des alternatives à l'existant. le résultat est un système dont les limites apparaissent au grand jour. Il serait tragique que la seule alternative qu'on offre à l'existant soit uniquement de mettre fin à ses jours. 

  • Le coronavirus nous fait comprendre que nous ne pouvons exister que dans l’interdépendance (Laura Rizzerio)

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Laura Rizzerio (UNamur) : « Le coronavirus nous fait comprendre que nous ne pouvons exister que dans l’interdépendance »

    22/04/2020

    Quels enjeux éthiques et philosophiques profonds la crise sanitaire actuelle révèle-t-elle ? Laura Rizzerio, Professeur de philosophie à l'Université de Namur, a répondu aux questions de l'IEB.

    Sur la crise actuelle

    Dans votre chronique publiée la semaine dernière dans La Libre Belgique, vous avez insisté sur l'importance de la notion de bien commun, tant à court qu'à plus long terme, pour faire face à la pandémie. Comment, dans ces moments de crise, parvenir à définir ce qui constitue précisément le bien commun d'une société ?

    La notion de « bien commun » n'est pas facile à préciser. Je voudrais dire ici qu'elle n'est pas, selon moi, à comprendre comme l'identification de ce bien avec un bien "substantiel" qui serait "quelque part" et qui constituerait le but vers lequel les intérêts de tous devraient converger. Comme précisait déjà Aristote en son temps, le bien peut être estimé bien parce qu'il est avant tout le bien "pour moi". Le point est alors de comprendre ce que « pour moi » signifie. Après avoir dit que le "bien" est le bien pour moi », Aristote lui-même insistait sur le fait que l'homme est un "vivant politique", en comprenant par là que l'humain est un vivant conscient d'être en relation avec d'autres vivants et capable de viser le bien et le juste reconnus comme tels pour tous les autres vivants lui ressemblant. Aujourd'hui, dans notre société, s'est imposée l'idée que le vivant humain doit être pensé comme un individu dont la réalisation se mesure à la conquête qu'il peut faire de son autonomie, comprise celle-ci comme "indépendance" et comme "liberté" presque absolues, dont les limites ne sont marquées que par la "non-nuisance" envers autrui.

    C'est cette compréhension du « pour moi » qui rend difficile la visée du bien commun, parce qu'elle rend difficile de se saisir comme un être en relation avec autrui et avec l'environnement. Or, la crise du coronavirus nous fait comprendre que notre indépendance, ainsi que la conception de notre liberté comme absolue sont un leurre et que, de fait, dans le bien comme dans le mal, nous sommes tous liés, ne pouvant exister que dans l'interdépendance. C'est une évidence dans les sociétés frappées par la pandémie. On peut en citer mille et un exemples. Personne ne peut aujourd'hui affirmer qu'il pourra sortir de la crise sans l'aide d'autrui. Le slogan le plus répété est d'ailleurs « restez à la maison, pensez aux autres ». Il serait très improbable d'entendre quelqu'un dire aujourd'hui qu'il peut « faire seul », sans tenir compte d'autrui. La notion d' « individu indépendant » est en train de voler en éclat. Et c'est un bien. Il faut qu'on en tire profit.

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  • COVID-19 : Réflexions autour de l'humanisation de la mort en temps de pandémie

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    De Paulo Rodrigues (Université catholique de Lille) sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Paulo Rodrigues - COVID-19 : Réflexions autour de l'humanisation de la mort en temps de pandémie

    22/04/2020

    Dans le contexte d'état d'urgence sanitaire, les mesures de protection dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et dans les unités de soins de longue durée (USLD) doivent être prises sans porter atteinte aux exigences de l'accompagnement et du soin. En particulier, l'impossibilité de contacter le patient et de l'accompagner dans ses derniers instants, constitue une déshumanisation de la mort qui n'est pas sans conséquences pour les patients, les soignants et les proches. Le respect de la dignité humaine implique le droit au maintien d'un lien social pour les personnes dépendantes, parfois de l'unique lien qui les rattache au monde extérieur et à la vie[1].

    Si la mort est un moment de « chaos », l'accompagnement du mourant constitue l'effort d'y inscrire un sens à travers la présence, les paroles, les gestes rituels. Ce qui ne se fait pas au moment de la mort ne sera jamais fait. Les proches risquent un deuil traumatique et l'émergence d'une culpabilité pathologique. En effet, le deuil commence déjà dans l'accompagnement des mourants.

    « Enterrer les morts, réparer les vivants » (Tchékhov), c'est poser les conditions d'une humanisation du temps du mourir et de la mort en temps de crise, pour éviter aussi bien une mauvaise mort qu'un mauvais deuil. Mourir « seul » est une profonde déshumanisation du mourant et de ceux qui restent.

    Les risques de banalisation et de déshumanisation de la mort sont réelles en temps de crise et d'urgence sanitaire. C'est pourquoi il doit être possible à un membre de la famille d'accompagner le mourant ou de pouvoir venir dans les derniers moments, toutes les mesures sanitaires respectées. En amont des situations critiques de fin de vie, il serait souhaitable de rétablir la communication entre le patient et la famille par les moyens technologiques possibles (visioconférence, téléphone, etc.), pour maintenir le lien et rompre l'isolement du patient. Dans les situations de fin de vie où une sédation profonde et continue jusqu'au décès est prévue, il serait important qu'avant la procédure les proches puissent avoir accès au patient, de manière directe ou indirecte.

    Dans ce temps du mourir, se pose en toute pertinence la question des tâches inachevées en attente de réalisation et d'achèvement, car il y a toujours, dans la vie de chacun, des « noeuds » à défaire : un pardon à demander ou à accorder, une réconciliation à faire, une personne à revoir, une disposition à mettre par écrit, un secret à révéler, un adieu à se dire. Ce travail fait, le patient pourra lâcher prise et l'entourage ne restera pas non plus prisonnier d'un deuil interminable ou d'une culpabilité pathologique.

    Bien accompagner les mourants implique aussi de tenir compte de leurs besoins spirituels et de veiller à ce que leurs derniers souhaits soient accomplis. L'accès à l'aumônier et à d'autres représentants religieux attitrés doit rester possible dans la situation actuelle de pandémie, car il s'agit tout de même d'une dimension de la prise en charge globale du patient.

    La souffrance compromet parfois la capacité de dire, d'agir et de s'exprimer, mais il ne faut pas définitivement renoncer à une parole et à une action personnelles lorsqu'il s'agit de la mort d'autrui. La symbolique et la ritualité religieuses accomplissent un rôle irremplaçable dans l'apaisement du mourant et de la famille. Il est important de ne pas mourir seul et sans parole, sans avoir la possibilité de partager l'évènement de sa mort avec ceux que l'on aime.

    Il s'agit surtout de construire un sens autour de la mort prochaine. La ritualisation de la mort permet de combattre le retour du chaos, de l'échec thérapeutique, de la souffrance ou du non-sens, en posant un geste symbolique qui ouvre l'horizon du sens. La ritualité offre de la sorte une densité symbolique à l'acte de mourir, une solidarité avec le mourant, face à l'épuisement de la technique médicale. Dans le rite ou la célébration familiale, il s'agit d'aider quelqu'un à mourir ‘vivant', c'est-à-dire, de donner à ce passage une densité humaine.

    [1] Comité Consultatif National d'Éthique (CCNE) - Réponse à la saisine du ministère des solidarités et de la santé sur le renforcement des mesures de protection dans les EHPAD et les USLD, 30 mars 2020.

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  • Parlement européen : le vote d'un amendement purement idéologique, inutile et tendancieux

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    Le Parlement européen promeut les droits reproductifs et droits des LGBT en pleine crise du Covid-19 

    Bruxelles, le 22 avril 2020

    Vendredi 17 avril dernier, la résolution commune sur l’« Action coordonnée de l’UE pour combattre la pandémie du Covid-19 et ses conséquences » a été adoptée par le Parlement européen. Cet amendement déposé par GUE (extrême-gauche) et les Verts, a été adopté par 409 voix pour et 221 contre. Voici le texte de l'amendement :

    "48. Invite les États membres à garantir effectivement à toutes les femmes et jeunes filles un accès sûr et rapide à la santé génésique et sexuelle et aux droits et services de santé associés pendant la pandémie de COVID-19, notamment un accès à la contraception, y compris la contraception d’urgence, et à l’avortement; s’oppose fermement à toute tentative de retour en arrière en matière de santé et droits génésiques et sexuels ainsi que de droits des personnes LGBTI, et condamne, dans ce contexte, les tentatives visant à criminaliser davantage l’avortement, à stigmatiser les personnes porteuses du VIH et à entraver l’accès des jeunes à l’éducation sexuelle en Pologne, ainsi que les atteintes aux droits des personnes transgenres et intersexes en Hongrie

    Cet amendement est purement idéologique, inutile et tendancieux dans le contexte actuel. La crise sanitaire, économique et sociale majeure que nous traversons ne peut profiter à des intérêts partisans tel l’agenda des droits reproductifs et sexuels et des droits LGBTI. Europe For Family dénonce la manipulation et la revendication des « droits reproductifs » (sic.) qui recouvrent en réalité la contraception, l’avortement, la Procréation Médicalement Assistée, la transition de genre, etc. contre la pandémie de Covid-19. De surcroît, les services vitaux de soins restent tout à fait disponibles pour tout patient non-atteint par le Covid-19 qui en aurait besoin.

    Il est à noter que les groupes politiques furent divisés sur cette question. Seuls GUE/NGL et les Verts/EFA ont fait preuve d’un incroyable manque de pluralisme en interdisant à leurs députés européens de voter contre ou de s’abstenir sur cette résolution.

  • Eviter de recourir à des lignées cellulaires provenant de bébés avortés pour produire un vaccin contre le COVID

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    VACCIN CONTRE LE COVID-19 : ÉVITER TOUT LIEN AVEC L’AVORTEMENT ?

    20 avril 2020

    Aux Etats-Unis, quatre évêques catholiques « ont demandé au Dr Stephen M. Hahn, commissaire de la Food and Drug Administration (FDA) », de « veiller à ce que les vaccins contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) soient développés de manière éthique et n'aient aucun lien avec l'exploitation de l'avortement ». La lettre qu’ils lui ont adressée a reçu le soutien des « dirigeants de nombreuses organisations liées à la santé, la bioéthique ou la de défense de la vie ».

    Cette lettre rappelle que « parmi les dizaines de vaccins actuellement en développement, certains sont produits en utilisant d’anciennes lignées cellulaires qui ont été créées à partir de cellules de bébés avortés ». Et précise qu’« il n'est pas nécessaire d'utiliser des lignées cellulaires éthiquement problématiques pour produire un vaccin COVID ou tout autre vaccin, car d'autres lignées cellulaires ou procédés n'impliquant pas de cellules issues d'avortements sont disponibles et sont régulièrement utilisés ». Pour les signataires, « aucun Américain ne devrait être forcé de choisir entre être vacciné contre ce virus potentiellement mortel et violer sa conscience ».

    Helen Watt, du centre de bioéthique Anscombe de l'université d'Oxford, témoigne qu’elle est « souvent » interrogée sur le sujet. Et propose une analogie : « Il peut être utile d'imaginer ce que nous ressentirions à l'idée d'utiliser un vaccin cultivé (si cela était physiquement possible) sur une lignée cellulaire produite à partir d'un rein d'adulte prélevé, disons, sur un dissident tué par un régime injuste. Ce tissu a été, imaginons, vendu ou donné par le régime à une banque de tissus à laquelle les chercheurs ont ensuite eu accès ». Pour Helen Watt, notre disposition à accepter ce vaccin dépendrait du fait que « ces assassinats politiques aient cessé avec la chute du régime et que le vaccin disponible aujourd'hui soit vieux de plusieurs années ». Si « le régime était encore en vigueur, exécutant encore des dissidents et mettant leurs tissus à disposition pour la création de lignées cellulaires utiles », serions-nous « prêts à accepter ce vaccin ? », interroge-t-elle.

    Pour aller plus loin :

    Covid-19 : Des Etats américains utilisent l’épidémie pour relancer la recherche sur les tissus fœtaux

    Interdiction d’utiliser des tissus fœtaux issus d’IVG aux Etats-Unis : les chercheurs cherchent d’autres financements

    Etats-Unis : des fœtus avortés pour créer des souris chimériques

    Sources: BioEdge, Michael Cook (18/04/2020) – Zenit (18/04/2020)