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Ethique - Page 172

  • Les catholiques étouffés par l'agressivité de la laïcité et de l'Islam : le franc parler de Mgr Ginoux

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    Nico Spuntoni interviewe Mgr Ginoux, évêque de Montauban, sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    "Les catholiques étouffés par l'agressivité de la laïcité et de l'Islam"

    24-07-2020

    Les églises brûlées en France ne sont que la partie visible de l'iceberg d'un climat d'hostilité envers les chrétiens. Il y a une convergence évidente entre les forces laïques et une présence de plus en plus importante de l'Islam. Pendant que des mosquées sont construites, des églises chrétiennes - dont l'entretien est à la charge de l'État - sont abandonnées et fermées. L'évêque de Montauban, Bernard Ginoux, s'exprime sur Sainte-Sophie : "L'accord d'Abou Dhabi a été violé, Erdogan mène une politique d'expansion et d'hégémonie en Méditerranée au nom de l'Islam, le dialogue avec lui est impossible".

    Les images de la cathédrale de Nantes en flammes ont malheureusement provoqué un effet de déjà-vu. Il est difficile de ne pas revenir avec le souvenir du tragique incendie qui, il y a un peu plus d'un an, a dévoré un symbole de la chrétienté comme Notre-Dame. Assister à des scènes d'incendie d'églises, quand elles ne sont pas blasphématoirement vandalisées ou démolies pour faire place à des parkings, devient tristement commun dans l'ancienne France catholique. De nombreux commentateurs ont souligné l'aspect symbolique de ces épisodes, mais l'ampleur du phénomène est telle qu'elle nécessite une prise de conscience. Craintes, attentes et espoirs de l'Eglise au-delà des Alpes : la NBQ en a parlé avec Monseigneur Bernard Ginoux, évêque de Montauban, dans la région occitane.

    Votre Excellence, face à l'incendie de Nantes, les catholiques français se sentent-ils plus effrayés ou plus abandonnés ?

    L'incendie - apparemment intentionnel - qui a éclaté dans la cathédrale de Nantes samedi matin cause beaucoup de souffrance au diocèse de Nantes, aux fidèles et à tous les catholiques. Les médias ont montré de nombreuses images, ont fait de nombreux commentaires. Les ministres sont arrivés, le Président de la République a pris la parole. Un homme a été mis en détention puis relâché. Aujourd'hui, l'enquête se poursuit pour "incendie criminel", selon les termes du procureur. Mais nous devons nous inquiéter de ce qui va se passer ensuite, comme nous l'enseigne le précédent de l'enquête sur l'incendie de Notre-Dame de Paris, enveloppée, jusqu'à aujourd'hui, par le silence.

    Il est difficile de ne pas inclure cet incident dans une liste qui s'allonge depuis deux ou trois ans sur le territoire français. Ajoutez à cela la dégradation et la profanation d'églises ou de chapelles. Il est triste de constater que la plupart du temps, les auteurs de ces infractions ne sont pas identifiés et les enquêtes échouent.

    L'historien italien Marco Gervasoni a écrit que les incendies et les effondrements de nombreuses églises chaque année en France montrent "un désintérêt congénital des derniers gouvernements". Cette insouciance peut-elle cacher les raisons idéologiques de ceux qui veulent dépasser la laïcité de l'État et viser la sécularisation de la société ?

    En France, l'État est propriétaire des cathédrales construites avant 1905 en vertu de la loi de séparation entre l'Église et l'État. En outre, selon cette loi, les églises paroissiales construites avant 1905 sont la propriété des municipalités. Les propriétaires ont donc le devoir d'entretenir ces bâtiments afin qu'ils puissent être utilisés en toute sécurité. Mais de forts courants résultant de la mentalité laïque tentent de contourner cette obligation, arguant que l'État ne devrait pas financer l'entretien des édifices religieux. De plus, la présence importante de l'Islam qui construit des mosquées est un prétexte pour ne pas "favoriser" une autre religion. L'égalitarisme semble être un impératif pour ne pas maintenir les églises catholiques.

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  • Pays-Bas : un projet de loi pour autoriser le suicide assisté à partir de 75 ans

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    De Constance du Bus sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Pays-Bas : une proposition de loi pour autoriser le suicide assisté à partir de 75 ans

    22/07/2020

    Le Parlement néerlandais se penchera prochainement sur une proposition de loi visant à autoriser l'aide au suicide pour "vie accomplie" à partir de 75 ans, en dehors de toute condition médicale. Le texte, déposé par la députée Pia Dijkstra du parti D66 (gauche libérale), représente un pas de plus vers la consécration d'un “droit à mourir”, dans un pays où déjà 4,2 % (en 2019) de la population meurt par euthanasie.

    L'exposé des motifs de la proposition pose comme principe de départ que la décision du suicide est strictement personnelle et que “personne ne pourra jamais dire d'un autre que sa vie est accomplie”. Pourtant, le texte légal prévoit qu'un “accompagnateur de fin de vie” devra vérifier le respect de plusieurs conditions, de forme mais aussi de fond : il devra discuter avec la personne âgée de l'opportunité d'impliquer ses proches dans la discussion, avoir la conviction que la demande de mourir est “libre, réfléchie et persistante”, s'entretenir avec la personne au moins deux fois sur une période de minimum deux mois, et surtout, avoir la conviction qu'il n'existe pas d'autre aide souhaitable pour cette personne, pour lui redonner goût à la vie. Il doit enfin s'assurer que la personne est capable d'un discernement raisonnable sur ses intérêts en jeu. Ajoutons que pour obtenir l'aide au suicide, il faut avoir la nationalité néerlandaise ou résider aux Pays-Bas depuis au moins deux ans.

    L'accompagnateur de fin de vie aura suivi une formation spécifique pour l'aide au suicide, et devra en plus détenir un diplôme d'infirmier, de médecin, de psychologue de la santé ou de psychotherapeute. Il devra aussi demander l'avis (non contraignant) d'un second accompagnateur de fin de vie sur chaque cas. C'est donc à lui que reviendrait in fine la décision d'autoriser ou non le suicide de la personne âgée. S'il ne respecte pas les conditions précitées, il sera passible de sanctions disciplinaires et/ou pénales. Chaque cas fera l'objet d'un contrôle a posteriori par une commission régionale, créée à l'image des commissions régionales chargées de contrôler les euthanasies.

    Il convient de souligner deux aspects de cette proposition de loi. Premièrement, on ne peut que constater le paradoxe entre la volonté de l'auteur de libéraliser totalement le suicide des personnes âgées, et le rôle prépondérant de l'accompagnateur de fin de vie, de qui dépend finalement l'autorisation du suicide. A cet égard, la proposition de loi se calque sur le cadre légal en matière d'euthanasie (rôle prépondérant du médecin), avec la particularité que la souffrance en question est d'ordre psychologique et non somatique. Deuxièmement, cette proposition de loi pose la question de la place des personnes âgées dans nos sociétés, et plus particulièrement dans une société occidentale aisée où le PIB par habitant est parmi les plus élevés du monde (15ème place pour les Pays-Bas). Quel signal donne-t-elle aux personnes âgées ? Et pourquoi le suicide deviendrait-il justifié à partir de 75 ans d'âge ? “Nous avons choisi cette limite d'âge parce que les personnes qui l'ont atteinte ont déjà une vie relativement longue derrière eux”, explique Pia Dijkstra, auteur de la proposition de loi...

    Rappelons qu'une étude a récemment été menée par des chercheurs néerlandais, centrée spécifiquement le groupe de personnes de plus de 55 ans et désirant mourir, sans qu'elles ne souffrent de maladie grave. Les chercheurs ont noté que le désir de mort n'était pas lié à l'âge avancé, mais surtout, qu'il était souvent complexe et changeant : il ne se développe pas de façon linéaire, n'est pas irréversible et est renforcé par des facteurs tels que l'inquiétude (de scénarios futures ou hypothétiques), les problèmes financiers, les soucis de santé, la solitude, la dépendance et le sentiment d'être une charge pour les autres. Ce qui mène les chercheurs à conclure que le terme de « vie accomplie » ne se prête pas à ces situations, qui connaissent leur lot de souffrances et quelque part, d'insuffisance. (Voir Bulletin de l'IEB)

    Il revient désormais au Conseil d'Etat de se prononcer sur la proposition de loi endéans les 3 mois. Les prochaines élections aux Pays-Bas étant prévues pour mars 2021, il est peu probable que le texte soit voté d'ici la fin de cette législature.

  • France : un projet bioéthique injuste et dangereux

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de La Vie :

    Les évêques dénoncent un projet bioéthique “injuste” et “dangereux”

    « Notre modèle de bioéthique devrait être revu en fonction d’une écologie globale »

    Au delà des questions de forme, l’Église a le vertige sur le fond, devant ce qui s’apparente à « un changement anthropologique radical ». Si l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes a eu tendance à focaliser l’attention, les sujets de préoccupations des évêques sont plus larges et plus nombreux : élargissement du diagnostic préimplantatoire aux anomalies chromosomiques telles que la trisomie 21, fabrication d’embryons chimères homme-animal, légalisation de fabrication d’embryons transgéniques, procédé du « bébé médicament », devenir des embryons surnuméraires, pouvoir du projet parental, recours à un tiers donneur et à la notion d’anonymat…

    Pour le Comité bioéthique des évêques, c’est la fraternité a été oubliée dans la réflexion. « Il n’existe de progrès dans une société que si la fraternité grandit, poursuit Pierre d’Ornellas. C’est elle qui donne sens à nos libertés par lesquelles nous devenons responsables du bien de tous. Sans la fraternité, l’égalité et la liberté peuvent devenir des idées folles. Et il est juste et responsable de savoir se priver de libertés individuelles au profit de la fraternité. » Et d’interroger : « La fraternité postule que chacun s’engage dans la solidarité afin que tous puissent avoir accès aux soins et à l'accompagnement des soignants. Cela invite à une juste sécurité sociale. Mais alors pourquoi demander à des citoyens de contribuer à financer des actes techniques qui ne sont pas des soins ? Pourquoi organiser les soins de telle sorte que des malades risquent de ne plus être prioritaires dans l’accès aux techniques qui soignent, si ces techniques sont appliquées pour des personnes qui ne sont atteintes d’aucune pathologie ? »

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  • La canonisation de Charles de Foucauld serait-elle un déni d’histoire ?

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    Le journal « Le Monde » offre une tribune complaisante à la contestation  de « l’ermite du Hoggar » :

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    " Déclaré vénérable en avril 2001, puis béatifié en 2005, Charles de Foucauld (1858-1916) sera prochainement canonisé après l’autorisation donnée le 26 mai par le pape à la publication de huit décrets de la Congrégation pour les causes des saints. L’un d’eux attribue un miracle à Charles de Foucauld : l’opération réussie, en novembre 2016, d’un jeune charpentier qui avait fait une chute de quinze mètres sur le chantier de restauration de la chapelle de l’établissement scolaire Saint-Louis, à Saumur.

    Un premier miracle imputé à l’intercession de Charles de Foucauld, celui d’une Italienne de Milan guérie en 1984 d’un cancer des os, avait été versé au dossier de sa béatification de 2005. La reconnaissance du second à Saumur ouvre la voie à sa canonisation.

    Lire aussi  Le Père Charles de Foucauld béatifié à Rome

    Celle-ci va inévitablement relancer le débat sur la complexité de l’œuvre politique et religieuse du prêtre. Etabli en 1905 à Tamanrasset, Foucauld installe son ermitage dans le Sahara algérien où il partage le mode de vie des Touareg, jusqu’à son assassinat en 1916. Depuis lors, il est magnifié par certains comme un « martyr » qui a dévoué sa vie à l’Absolu et à la paix entre les hommes (Jean-François Six, 2000), certains le qualifiant même d’« extraordinaire explorateur pénitent » (Bénédicte Durant, 2012).

    Les traumatismes de la colonisation

    Cependant, cette image d’exemplarité évangélique apparaît contestable pour d’autres, qui rappellent les profondes convictions nationalistes et colonialistes de cet ermite saharien, défenseur d’une guerre totale contre l’Allemagne lors de la Grande Guerre (Jean-Marie Muller, 2002). De plus, certains universitaires dénoncent son implication directe dans les opérations militaires coloniales contre les tribus rebelles (Hèlène Claudot-Hawad, 2002) et pour ses idées en faveur d’une désorganisation des structures sociopolitiques touareg (André Bourgeot, 2014).

    Qui est réellement Charles de Foucauld ? Comment sa future canonisation est vue depuis l’Afrique alors que les traumatismes de la colonisation affectent encore les sociétés touareg ? En quoi cette sanctification apparaît dissonante dans un contexte de remise en cause des figures colonialistes, cinq ans après la canonisation controversée de Junipero Serra (1713-1784) aux Etats-Unis d’Amérique ?

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  • Une approche éthique de l'intelligence artificielle

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    De Vatican News :

    La Comece exhorte l’UE à une approche éthique de l’intelligence artificielle

    Les épiscopats européens ont contribué au «Livre blanc sur l’intelligence artificielle» rédigé par la Commission européenne comme base de débat et règlementation. Dans leur note du 17 juillet, les évêques insistent sur la nécessité vitale d’une approche centrée sur l’homme.

    «Les institutions de l'Union européenne devraient adopter une approche de l'intelligence artificielle (IA) centrée sur l'homme, afin de promouvoir le bien commun et de servir la vie de tous les êtres humains, dans leurs dimensions tant personnelles que communautaires». Ainsi la Comece, la Commission des conférences épiscopales de l'Union européenne, entend contribuer dans une note, au «Livre blanc sur l'intelligence artificielle», rédigé et présenté par la Commission européenne le 16 juillet dernier. 

    «La Comece se félicite de l'intention générale du livre d'établir une approche européenne solide de l'IA, profondément ancrée dans la dignité humaine et la protection de la vie privée», poursuit la note des épiscopats européens. Dans le même temps, les évêques se disent perplexes «quant à la création éventuelle d'une nouvelle agence de l'UE consacrée à cette question, car les structures-clés actuelles de l'Union fournissent déjà un soutien suffisant pour relever les défis posés par l'IA et la robotique».

    La participation des Églises à l’agence sur l’IA

    Toutefois, si l'UE devait créer un tel organe, la Comece rappelle qu'elle «devrait assurer une participation maximale» de toutes les parties prenantes, «y compris les Églises, qui ont un statut spécifique en tant que partenaires des institutions européennes et devraient donc être explicitement mentionnées».

    Mais ce qu'il faut avant tout, arguent les épiscopats européens, c’est «un discours sur l'éthique sociale pour accompagner la discussion politique sur la réglementation de l'IA».

    L’appel de Rome pour une éthique de l’IA

    En février dernier, la Comece avait participé au séminaire international «Le "bon" algorithme ? Intelligence artificielle, éthique, droit, santé», qui se tenait au Vatican à l'occasion de la 26e Assemblée générale de l'Académie pontificale pour la vie. À cette occasion, le document "Appel de Rome pour une éthique de l'intelligence artificielle" avait été signé, soutenant la promotion d'un sens des responsabilités parmi les organisations, gouvernements et institutions afin de garantir que l'innovation numérique et le progrès technologique soient «au service du génie et de la créativité humaine».

  • RDC : le poto-poto a fêté ses 60 ans

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    Tshisekedi-FARDC-1024x576.jpg

    Words, words words, comme dirait Hamlet : malgré l’homélie énergique du Cardinal Ambongo prononcée à l’occasion du soixantième anniversaire de l’accession du Congo à l’indépendance, le jeu inutile de Tshisekedi-la-souris entre les pattes du chat Kabila continue : un pays dans l’impasse, pour durer jusques à quand ?  Lu sur le site web « Afrikarabia » l’histoire emblématique d’un remaniement illusoire des forces armées :  

    « A son arrivée à la présidence, Félix Tshisekedi avait promis de « déboulonner » le système Kabila, accusé de contrôler encore l’armée congolaise. Par petites touches, le nouveau chef de l’Etat, qui évolue dans un environnent institutionnel largement dominé par le FCC de Joseph Kabila, tente de reprendre en main les FARDC dont il est pourtant le chef suprême. Ce n’est pas encore la tempête annoncée, mais le président Félix Tshisekedi a procédé ce vendredi à un vaste remaniement des Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC).

    Amisi, sous sanctions internationales remplace Numbi

    Les nombreuses nouvelles nominations au sein de l’armée régulière restent prudentes, et s’apparentent le plus souvent à de simples permutations. Le président Tshisekedi épargne tout d’abord le chef d’état-major général Célestin Mbala, nommé pourtant en 2018 par Joseph Kabila. Les principaux changements interviennent au niveau de l’inspection générale de l’armée. Le sulfureux général John Numbi est remplacé par le non moins sulfureux général Gabriel Amisi, qui bénéficie pour l’occasion d’une promotion au rang de général d’armée.

    John Numbi semble le grand perdant de cette permutation, puisqu’il serait désormais sans affectation. L’ancien chef de la police congolaise est placé sous sanctions internationales depuis plusieurs années, tout comme son remplaçant, Gabriel Amisi. Numbi est soupçonné d’être le commanditaire de l’assassinat du militant des droits de l’homme, Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana, alors que Gabriel Amisi, alias Tango Four, est accusé par Washington et Bruxelles « d’entraves au processus électoral et d’atteinte aux droits humains » dans les dernières années du régime Kabila, entre 2015 et 2018.

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  • L'esclavage : une réalité bien présente dans le monde d'aujourd'hui

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    De Smart Reading Press :

    ESCLAVAGE : QUITTER SON RÉTROVISEUR

    De nombreux faits attestant l’existence actuelle de l’esclavage sous différentes formes sont recensés sur le site Global Slavery Index, spécialisé dans la dénonciation de cette pratique à travers le monde. Tenons-nous-en aux plus significatifs, en commençant par l’Afrique.

    Selon ce site, environ 9,2 millions de personnes (hommes, femmes et enfants) sont actuellement réduites en esclavage en Afrique, contraintes au travail forcé, aux relations sexuelles forcées et au mariage forcé.

    En mars 2019, le Time Magazine rapportait que «selon l’Organisation internationale du travail (OIT) de l’ONU, les personnes actuellement réduites en esclavage sont près de trois fois plus nombreuses que celles qui ont été capturées et vendues pendant les 350 ans qu’a duré la traite transatlantique. Selon l’OIT, 25 millions de personnes sont en servitude pour dettes et 15 millions ont subi un mariage forcé.

    Esclaves en prison

    En 2017, des images d’esclaves vendus aux enchères en Libye ont circulé sur les réseaux sociaux : on y voyait des passeurs mettant à prix des migrants et les proposant comme esclaves. Dans une propriété à l’extérieur de Tripoli, un reporter de CNN a vu une douzaine d’hommes passer sous le marteau en quelques minutes. En 2019, le Time Magazine donnait le témoignage d’un migrant africain capturé et vendu comme esclave alors qu’il se rendait en Europe : «Arrivé à la frontière sud de la Libye, [il] a rencontré un chauffeur de taxi très sympathique qui lui a proposé de le conduire gratuitement à Tripoli, la capitale. Sur le chemin, il a été vendu à un “Libyen blanc” ou à un Arabe, pour 200 dollars (180 euros). Il a été forcé de rembourser sa “dette” sur un chantier de construction, un schéma qui s’est répété chaque fois qu’il a été vendu et revendu.»

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  • Buenos Aires : les évêques réaffirment leur opposition à l’avortement

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    De Vatican News :

    Les évêques de Buenos Aires réaffirment leur opposition à l’avortement

    «La vie est toujours empreinte de dignité», tel est le titre d’une déclaration publiée par les évêques de l'archidiocèse de Buenos Aires, en Argentine, après l'adoption par le corps législatif de la ville, et à une large majorité, d’une loi rendant légale l'interruption de grossesse.

    La loi a été votée avec 49 voix pour, 7 contre et 3 abstentions. Le texte adopté par les élus de la capitale argentine, fait de l’avortement une pratique qui ne peut être l’objet de sanction, pourtant, soulignent les prélats, cela «contredit les garanties constitutionnelles qui sont, au contraire, en faveur de la vie la plus sans défense».

    En Argentine, en effet, l'avortement est illégal. Il n'est autorisé que dans des cas exceptionnels, tels que la protection de la vie et de la santé des mères.

    «Nous ne sommes pas contre les droits des femmes mais en faveur de la vie, en toutes circonstances» réaffirment ici les évêques.

    L'Église locale souligne en outre que cette décision, «cette loi qui n’honore pas la vie» a été prise en période de pandémie, alors que «la population de Buenos Aires vit les pires moments de l'urgence sanitaire, au milieu d'une quarantaine nécessaire mais longue et épuisante» ; alors que le nombre de personnes infectées et décédées «nous choque» chaque jour un peu plus ; alors que «de nombreux agents de santé et travailleurs essentiels exposent et mettent leur vie en danger pour sauver celle d'autrui».

    «Oui aux deux vies»

    À ceux qui se prononcent pour "le droit à l'avortement", les évêques répondent en répétant que «les garanties constitutionnelles sont en faveur des enfants à naître». Une telle réforme est donc en contradiction avec la loi fondamentale de l'État. «Nous sommes en faveur de la vie, toujours, insistent les prélats, même en pleine pandémie, dans les quartiers les plus humbles comme dans les plus aisés». Partout, à Buenos Aires, il souhaite que l’on entende un «oui à la vie, aux deux vies» : celle de la mère et celle de l'enfant à naître. En fait, si l'on nie «le droit à la vie, qui est le plus fondamental, alors tous les droits de l'Homme ne tiennent qu'à un fil, car sans vie, il n'y a pas de liberté» poursuit la déclaration.

    Quant aux arguments de ceux qui considèrent l'avortement comme "un problème de santé de la femme", les évêques de Buenos Aires écrivent : «La santé ne peut être conçue avec une approche univoque et ne peut être protégée en écartant un autre être humain», car «il n'est pas humain de favoriser une personne faible par rapport à une autre encore plus faible». Enfin, les évêques invoquent la protection de la Vierge de Lujan pour qu'elle continue à «protéger avec tendresse tous ceux qui, dans le ventre de leur mère, espèrent partager ce monde qui est le nôtre».

    La déclaration est signée par le cardinal Mario Aurelio Poli, archevêque de Buenos Aires, et les auxiliaires, Mgr Joaquin Sucunza, Mgr Enrique Eguia Seguí, Mgr Alejandro Giorgi, Mgr Ernesto Giobando SJ, Mgr Juan Carlos Ares, Mgr Jose Maria Baliña et Mgr Gustavo Carrara.

  • Estonie : le mariage comme union entre un homme et une femme bientôt inscrit dans la Constitution ?

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    D'Olga Kukhtenkova sur International family News :

    L’Estonie défendra-t-elle le mariage comme union entre un homme et une femme?

    En 2021, l'Estonie prévoit d'organiser un référendum sur la modification de la Constitution à cette fin.

    L’Estonie défendra-t-elle le mariage comme union entre un homme et une femme?
    De nombreux pays ont défini le mariage comme exclusivement une union entre un homme et une femme dans leurs constitutions. L’Estonie suivra-t-elle cette voie? Nous voudrions le croire, car les partis de la coalition gouvernementale d’Estonie ont l’intention de tenir un référendum en 2021 et de consacrer dans leur Constitution la conception traditionnelle et naturelle du mariage comme union d’un homme et d’une femme.

    Le gouvernement estonien actuel, formé au printemps 2019, est composé du Parti du centre estonien (Eesti Keskerakond), d’Isamaa (Pro Patria) et du Parti populaire conservateur d’Estonie. L’amendement sur le mariage a été proposé par le Parti Isamaa en 2016 et soutenu plus tard par le Parti populaire conservateur. Sur l’insistance de ce dernier, une clause a été ajoutée à l’accord de coalition des partis en 2019 selon laquelle un référendum sur l’amendement correspondant de la Constitution devrait se tenir à l’automne 2021, en même temps que les élections municipales. Cependant, l’actuel chef du Parti du Centre, le Premier ministre Jüri Ratas, ne pense pas qu’un tel amendement soit nécessaire pour le moment.

    L’intérêt pour cette question a été alimenté par le scandale provoqué par les actions du président estonien Kersti Kaljulaid. La Présidente a décidé de ne pas proclamer d’amendements à la loi sur le service extérieur adoptée par le Riigikogu [Parlement estonien], car, selon elle, ils n’assurent pas l’égalité de traitement aux couples de même sexe « mariés » qui ont enregistré leur relation sur la base de la loi sur la cohabitation.

    En termes simples, Kaljulaid a fait valoir que la cohabitation entre personnes de même sexe devrait être maintenue dans le service diplomatique de la même manière que les mariages, et qu’une situation différente constituerait une « discrimination ». La position de la présidente estonienne n’est pas surprenante, puisqu’en juin elle a même reçu un prix spécial du mouvement LGBT et est devenue une « héroïne arc-en-ciel ». Elle croit évidemment que la promotion des intérêts des minorités sexuelles est « une lutte contre la xénophobie primitive et la dévastation » – mais il est peu probable qu’elle ait été élue à cette fin.

    Le ministre des Finances, Martin Helme (Parti populaire conservateur), a exprimé très fermement les actions du président: « Kaljulaid fonde son activisme politique arc-en-ciel sur l’inconstitutionnalité. […] Tout choix politique de la coalition [au pouvoir] actuelle est inconstitutionnel. Habituellement, cela fait référence à l’article 12, qui interdit la discrimination. » Il a ajouté que, comme elle prétend qu’il ne s’agit pas d’un activisme politique mais d’un contrôle constitutionnel, elle ment et l’a exhortée à démissionner.

    Le président du parti Isamaa, Helir-Valdor Seder, a déclaré, comme le rapporte ERR.ee, que la décision du président montre une fois de plus la nécessité d’un changement constitutionnel: « À la lumière de cette décision, il est clair que des mesures concrètes doivent être prises pour protéger l’institution de Il s’agit d’une question de valeurs, qui découle de la longue histoire et des traditions de l’institution du mariage. L’introduction d’une définition du mariage dans la Constitution montrerait que l’État valorise et soutient une institution forte de la famille et du mariage, et apporterait de la clarté à la législation estonienne. »

  • Slovaquie : une loi pro-vie

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    De Michel Janva sur le Salon Beige :

    Une loi pro-vie en Slovaquie

    Une loi pro-vie en Slovaquie

    Mardi 14 juillet, le Parlement slovaque a adopté en première lecture une proposition de loi prévoyant de faire passer le délai de réflexion obligatoire de 48 à 96 heures et de demander deux certificats médicaux provenant de deux médecins différents, au lieu d’un seul, pour avoir accès à un avortement thérapeutique en cas de problème de santé du fœtus.

    Le député à l’origine de la proposition de loi, Anna Zaborska, défend que son objectif

    « est de donner le libre choix aux femmes enceintes pour qu’elles se décident sans pression de temps ».

    Catholique, Mme Zaborska est une élue du parti anticorruption du premier ministre, Igor Matovic. Elle milite pour que l’avortement soit un jour jugé mauvais, « comme pour les violences faites aux enfants ».

    La proposition de loi devra être à nouveau votée à l’automne pour être définitivement adoptée.

    Introduit sous le communisme, l’avortement légal a plongé à 5 824 en 2019, son niveau historique le plus bas.

  • Pologne : retour sur un plébiscite en faveur de la politique sociale conservatrice d'Andrzej Duda

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    De sur Smart reading Press :

    ÉLECTION POLONAISE : UN OUI À LA POLITIQUE SOCIALE CONSERVATRICE

    Andrzej Duda a été réélu le 12 juillet, avec 51 % des voix, pour un second mandat à la tête de l’État polonais. Cette élection est à la fois une victoire personnelle et un plébiscite en faveur de la politique sociale et conservatrice conduite en Pologne depuis 2015 par le parti Droit et Justice (PiS). Pour comprendre la portée et les causes de ce succès, quelques éléments de contexte sont nécessaires.

    Lors de sa première élection en 2015, Andrzej Duda était relativement peu connu. Ce député européen de 43 ans, qui parle l’anglais, le russe et l’allemand, et qui est diplômé de l’équivalent polonais de l’ENA, n’avait été jusqu’alors que sous-secrétaire d’État du ministre de la Justice, Jaroslaw Kaczynski, puis sous-secrétaire d’État à la Chancellerie présidentielle, sous la présidence de Lech Kaczynski. Député de Cracovie en 2011, il fut nommé porte-parole du parti Droit et Justice (PiS) en novembre 2013. En 2014 et contre toute attente, il fut adoubé par Jaroslaw Kaczynski , qui renonçait à se présenter à la magistrature suprême. Jaroslaw Kaczynski était le survivant du célèbre couple de jumeaux qui a fortement marqué la vie politique polonaise à partir des années 1990. Son frère Lech est en effet décédé avec son épouse le 10 avril 2010 dans un mystérieux accident d’avion à Smolensk, en Russie1.

    En 2015, ses adversaires et même ses «amis» présentaient Duda comme la marionnette de Jaroslaw Kaczynski, l’homme fort du PiS, qui conduisit depuis son arrivée au pouvoir en 2015 une politique sociale et conservatrice. Alors que tous les sondages le donnaient distancé par le président sortant, Bronisław Komorowski, il arriva en tête du premier tour avec 34,8 % des voix, devant le chef de l’État sortant (33,8 %). Deux semaines plus tard, le 24 mai, avec 51,55 % de voix, il fut élu sur une ligne conservatrice et sociale : parmi ses promesses de campagne figurent le gel de l’adoption de l’euro ainsi que le retour à l’âge de la retraite à 65 ans, précédemment repoussé par les libéraux à 67 ans.

    Son mandat fut une réussite. Sa cote de popularité atteignit plus de 70 %. Pour autant, sa réélection ne fut pas une formalité.

    UNE ÉLECTION PLÉBISCITE

    Face à lui, le challenger principal était Rafal Trzaskowski, le maire de Varsovie. Candidat de la Plateforme Civique, (PO), le principal parti d’opposition, il est libéral, pro-européen et ancien secrétaire d’État chargé des relations avec Bruxelles. Il est lui aussi polyglotte et représente l’élite libérale polonaise, un peu à la manière d’Emmanuel Macron. Ses électeurs se concentrent dans les grandes villes, alors qu’Andrezj Duda est le candidat de la Pologne profonde.

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  • Pandémie : la FAFCE n'est pas restée les bras croisés

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    Bruxelles, le 16 juillet 2020
     
    Alors que la pandémie s’éloigne peu à peu, il est maintenant temps de réfléchir à ces derniers mois de crise et de confinement. Cette période a vu un arrêt brutal du monde tel que nous le connaissions. Pourtant, c’est bien dans l’adversité que s’éprouve la solidité d'une société : la famille n'a jamais été aussi visible, et son absence encore plus. L'économie et le travail ont fait place au véritable cœur de nos communautés : la famille.

    Durant cette période, nous avons poursuivi notre travail de promotion de la famille, qui a été en première ligne face à la pandémie, tant auprès des instances de l'Union européenne que du Conseil de l'Europe.

    La FAFCE a rappelé à plusieurs reprises l'importance de la famille en tant que roc face à l'adversité. Le confinement a eu son lot de difficultés, mais a également été une occasion pour redécouvrir nos relations et notre rôle de "missionnaires" de la Bonne Nouvelle. Nos associations familiales membres sont restées mobilisées pour soutenir les familles en ces temps difficiles, et ont fait preuve d'une remarquable unité lorsqu'elles ont appelé les décideurs politiques à plus de solidarité en Europe. La FAFCE a également rappelé aux États membres la nécessité de soutenir efficacement les familles durant la pandémie, notamment en facilitant l'accès aux liquidités par le crédit et en allégeant les dépenses des familles via le "Next Generation EU" (le fonds de relance de l'UE après la crise de Covid-19) : si un tel plan de relance doit être lancé, il ne peut négliger les familles européennes, il s’agit de la juste reconnaissance de leur rôle pendant la crise.

    De manière particulière, nous avons attiré l’attention sur la nécessité de protéger nos membres les plus vulnérables, dont les personnes âgées. Bien qu'elles fassent partie intégrante de la famille, elles ont souvent été mises de côté dans la gestion de la crise. En ces temps de post-pandémie, les personnes âgées doivent être prises en charge avec une attention toute particulière au sein de la famille, afin de prévenir des situations de solitude ou de maltraitance. Cependant, les personnes âgées ne sont pas seulement des personnes vulnérables dont s’occuper, mais également et surtout des membres actifs de nos communautés, qui aident souvent les parents à s'occuper de leurs enfants. Dans cette perspective, la FAFCE coopère actuellement avec la Commission des Épiscopats de l'Union européenne (COMECE) dans le cadre d'un groupe de travail chargé d'élaborer un document de réflexion sur la prise en charge des personnes âgées et sur leur rôle dans la solidarité intergénérationnelle.

    Dans un contexte de fermeture des écoles et de scolarisation en ligne, l'accès des enfants à l'éducation représente également une réelle préoccupation. La FAFCE a cosigné le 16 juin avec 40 organisations européennes et internationales le Manifeste "L'Europe ne doit pas oublier l'éducation indépendante et le pluralisme éducatif". Nous rappelons que de nombreuses écoles publiques non étatiques ont considérablement souffert de la pandémie et ont souvent manqué de ressources matérielles pour assurer la continuité de l'éducation. Toutes les écoles fournissent un service public à la société et elles ne devraient pas être traitées différemment. En outre, les écoles non publiques permettent de réaliser des économies importantes pour les finances publiques : les soutenir signifie soutenir les parents, et investir dans l'avenir.

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