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Ethique - Page 176

  • Irlande du Nord : une jeune femme trisomique demande aux députés de permettre l'égalité entre les bébés dans l'uterus

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    IVG EN IRLANDE DU NORD : UNE JEUNE FEMME TRISOMIQUE EN APPELLE AUX DÉPUTÉS

    17 juin 2020

    Heidi Crowter | Having Down's Syndrome Doesn't Make Me Less Of A ...

    Heidi Crowter, une jeune femme trisomique âgée de 24 ans, a présenté une pétition au 10 Downing Street « contre une loi sur l'avortement qui lui donne l'impression qu'elle serait "mieux morte" ». Les 18 000 signataires de la pétition demandent aux députés de ne pas adopter le projet de loi qui légaliserait en Irlande du Nord l'avortement en cas de trisomie, possible jusqu'à la naissance. « Une majorité de membres de l'Assemblée de Stormont avait voté le 2 juin pour soutenir une motion rejetant cette "imposition" de règlements sur l'avortement par Westminster » (cf. Malgré l’opposition de l’Irlande du Nord, la Chambre des Lords soutient le projet de libéralisation de l’IVG Irlande du Nord : l'Assemblée irlandaise adopte une motion pour s’opposer à la loi sur l'avortement ).

    « Je leur demande (aux députés) de respecter le vote de l'Irlande du Nord et de veiller à ce qu'il soit respecté, et de permettre l'égalité entre les bébés dans l’utérus », a déclaré Heidi Crowter, estimant que « la loi qui autorise l'avortement jusqu'à la naissance pour des handicaps non mortels comme le mien est une véritable discrimination dans l'utérus ». « Je pense que cela envoie un message vraiment négatif », a-t-elle ajouté.

    Pour la députée Carla Lockhart du parti unioniste démocrate, à l’initiative de la pétition avec la Baronne O'Loan, « le projet de loi est "mauvais" tant sur le plan constitutionnel que moral ». « Cela donne à Heidi l'impression qu'elle ne devrait pas exister, et c'est tout simplement faux. »

    D’après les chiffres de la Down's Syndrome Association, qui soutient la pétition, « environ 40 000 personnes au Royaume-Uni sont atteintes de trisomie 21 ».

    Pour aller plus loin :

     
    Sources: Belfast Telegraph (17/06/2020)
  • IVG : une association de cliniques espagnoles condamnée pour publicité mensongère

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    AVORTEMENT : UNE ASSOCIATION DE CLINIQUES ESPAGNOLES CONDAMNÉE POUR PUBLICITÉ MENSONGÈRE


    Sources: ECLJ, Alfonso Maristany (12/06/2020)
  • La promotion d'une culture favorable à la famille est la meilleure réponse pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées

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    Communiqué de presse de la FAFCE :

    Journée mondiale de sensibilisation aux abus envers les personnes âgées : Plus de famille est la réponse pour prévenir les abus envers les personnes âgées

    Bruxelles, le 15 juin 2020

    "La promotion d'une culture favorable à la famille est la meilleure réponse pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées. Les associations familiales peuvent jouer un rôle clé dans la lutte contre les méthodes actuelles de prise en charge des personnes âgées, en créant de nouvelles structures de solidarité dans nos communautés. Cependant, pour que les personnes âgées puissent rester dans leur famille, il est essentiel de supprimer tous les obstacles auxquels les familles sont confrontées lorsqu'elles prennent soin de leurs membres les plus vulnérables". Le président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, déclare à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation aux abus envers les personnes âgées. Aujourd'hui, avec un message sur les médias sociaux, le Pape François a déclaré que "Lorsque les personnes âgées ne sont pas soignées, il n'y a pas d'avenir pour les jeunes".

    La pandémie de Covid-19 a vu la vulnérabilité accrue des personnes âgées, souvent oubliées dans la gestion de la crise. Vincenzo Bassi poursuit : "De nombreuses personnes âgées ont été laissées seules dans des maisons de soins, où elles n'ont pas pu avoir accès aux mêmes soins médicaux et aux mêmes thérapies vitales que tout autre patient. Nous rappelons aujourd'hui la nécessité de protéger leur dignité et leur vie, même et surtout en période post-pandémique : nous devrions saisir ce moment historique comme une occasion de remodeler la manière dont nous prenons soin des personnes âgées et la manière dont nous reconnaissons leur rôle précieux dans nos communautés. Le travail de toutes les familles qui prennent soin des personnes âgées a également une valeur économique, même sans considération monétaire. C'est pourquoi il devrait être récompensé de manière équitable et encouragé par des politiques appropriées".

    Dans sa dernière résolution, la FAFCE a invité tous les décideurs européens à œuvrer en faveur de politiques favorables à la famille, dans le contexte de la crise économique et de santé publique actuelle, "en investissant efficacement dans la famille et dans son capital humain et social pour sortir de la crise et créer un nouveau point de départ pour l'Europe : les crises d'époque exigent des choix historiques, c'est le moment de repenser notre façon de travailler, de prendre soin des personnes âgées, de valoriser le rôle de la famille et les différentes structures de solidarité en Europe".

    Vendredi dernier, le 12 juin, le secrétaire général de la FAFCE, Nicola Speranza, et la chef de projet, Bénédicte Colin, ont participé à la première réunion du groupe de travail ad hoc, établi avec la COMECE, pour préparer un document de discussion sur les soins aux personnes âgées, dans le cadre des défis démographiques de l'UE, en plaçant le rôle de la famille au centre. Le membre associé de la FAFCE, Nonni 2.0, a été invité à intervenir, apportant son expertise et des témoignages inspirants. Cette première réunion a également vu la contribution active du Dicastère pour le Laïcat, la Famille et la Vie, avec la participation de sa sous-secrétaire, Gabriella Gambino, et du représentant du bureau pour les personnes âgées, les enfants et les personnes handicapées, Vittorio Scelzo. Au début de cette année, le Dicastère a organisé un événement sur "La richesse de nombreuses années de vie", soulignant le fait que les personnes âgées font partie intégrante de la famille.

    "Nous avons trouvé que l'accent mis par ce groupe de travail ad hoc sur le rôle des personnes âgées, qui avait été prévu avant la crise actuelle, était très approprié : une telle réflexion sur la manière de faire face aux défis démographiques actuels est plus que jamais nécessaire, surtout en ce moment historique - déclare le président de la FAFCE. Le phénomène de la maltraitance des personnes âgées est souvent ignoré et négligé, car les personnes âgées vivent aujourd'hui de plus en plus souvent dans des situations d'isolement social. Leur marginalisation dans les maisons de soins les rend plus vulnérables à la violence et aux abus, et il est souvent difficile pour elles de demander de l'aide et de la protection. En outre, non seulement les personnes âgées sont confrontées à des abus physiques sous-déclarés, mais elles souffrent surtout de la violence mentale de la solitude, qui tue aujourd'hui plus que le Coronavirus. Pour surmonter cette solitude, la famille doit redevenir le lieu de la solidarité entre les générations".

    "Les personnes âgées doivent être valorisées comme faisant partie intégrante de la famille. Elles ne sont pas seulement des personnes vulnérables dont il faut s'occuper, mais aussi des membres actifs de nos communautés. Les grands-parents jouent un rôle crucial dans la solidarité intergénérationnelle, et contribuent souvent à alléger la responsabilité des parents dans les soins et l'éducation de leurs enfants - conclut Vincenzo Bassi. Il est crucial de reconnaître les personnes âgées comme des atouts nécessaires à la société : elles participent à la réciprocité des soins et à la solidarité entre les générations, qui sont à la base de toute communauté humaine".

    La Journée mondiale de sensibilisation aux abus envers les personnes âgées a été reconnue par l'Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution A/RES/66/127 adoptée en 2011. Cette résolution "appelle les gouvernements à assurer, selon qu'il conviendra, des conditions permettant aux familles et aux communautés de fournir des soins et une protection aux personnes âgées".

  • A Kinshasa, le débat sur les statues coloniales ne passionne pas les foules

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    Sur les hauteurs de Kinshasa, dans un écrin de verdure et de paix, une statue du défunt roi des Belges Léopold II surplombe le fleuve Congo, loin de la la vague de destruction des symboles coloniaux en Occident, qui laisse les Congolais de marbre. Le monument à la mémoire du monarque belge, qui a fait du Congo sa propriété personnelle entre 1885 et 1908 – date de son transfert à la Belgique -, trône à côté de celui de son successeur, Albert Ier, et du fondateur de Léopoldville (actuelle Kinshasa), l’explorateur britannique Henry Morton Stanley. Lu sur le site de « La Libre Afrique » :

    « Les figures de ce trio de l’histoire coloniale se trouvent à l’abri de l’agitation urbaine derrière les hautes grilles du parc présidentiel du Mont-Ngaliema, belvédère naturel avec vue panoramique sur le fleuve entre « Kin » et Brazzaville, capitale de l’actuel Congo.

    Ouvert au public, sous bonne garde des militaires, le parc abrite aussi un Musée national ethnographique et les stèles à l’abandon d’un cimetière des « pionniers bâtisseurs du Congo belge ».

    Le musée est fermé pour cause de coronavirus. Ses quelques agents présents ce mercredi ont à peine entendu parler des manifestations contre les effigies de Léopold II en Belgique.

    Une statue a ainsi été retirée à Anvers mardi et une autre été déboulonnée par des activistes dans la nuit de jeudi à vendredi square du Souverain, dans la commune bruxelloise d’Audhergem. D’autres statues ou bustes de l’ex-souverain ont été vandalisées dans plusieurs villes belges.

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  • Afrique : la contraception se répand, portée par une volonté politique

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    PORTÉE PAR UNE VOLONTÉ POLITIQUE, LA CONTRACEPTION SE RÉPAND EN AFRIQUE

    Sources: Niger Diaspora, Fatoumé Idé(onep) (12/06/2020)
  • Déboulonnages en série, de Léopold II à Christophe Colomb en passant par Winston Churchill et les autres: jeu de rôle pour un psychodrame identitaire ?

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    À l’occasion des manifestations en hommage à  l’Afro-américain George Floyd, plusieurs statues ont été déboulonnées ou vandalisées. La sociologue Isabelle Barbéris (*) y voit "l’expression psychodramatique de la culpabilité devenue folle", au détriment de la complexité des événements historiques. Une interview réalisée par Marine Carballet et publiée sur le site web « Figarovox » :

    FIGAROVOX.- Des vidéos de manifestants déboulonnant ou taguant des statues un peu partout dans le monde fleurissent sur les réseaux sociaux...

    Isabelle Barbéris.- Vandalisme et déboulonnage font forcément polémique et sont des épisodes classiques des périodes de guerre (le régime de Vichy a fondu plus de 1000 statues pour en récupérer le métal) ainsi que des changements de régime. Les gestes destructeurs sont ceux qui soulèvent le plus d’émotion mais il faut les appréhender dans un contexte plus large de recomposition des imaginaires: ces statues dont on oublie le nom, que bien souvent l’on ne voit plus et dont certaines sont à l’abandon, peuvent aussi se recharger de sens politique: l’on a vu de nombreuses statues, de gloires locales ou de Jeanne d’Arc, revêtir un gilet jaune.

    Les statues nous rappellent le caractère fragile de l’unité nationale.

    Il existe aussi un vandalisme permanent, comme celui qui s’en prend aux effigies de Du Guesclin, cible régulière des autonomistes bretons. Les statues nous rappellent le caractère fragile de l’unité nationale. Contrairement à ce qu’elles pourraient laisser penser, l’histoire n’est pas inscrite dans le marbre et la victoire de la République sur les anti-Lumières n’est jamais acquise.

    On veut effacer du domaine public la représentation des hommes à la gloire de qui les statues ont été érigées. Mais est-ce que ces revendications ne dépassent-elles pas la statuaire?

    Les manifestations actuelles expriment une polarisation religieuse et identitaire du vandalisme. La globalisation a entrainé de nouveaux phénomènes d’iconoclasme: la destruction des Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan précéda de peu le 11 Septembre. L’affaire de la statue du Général sécessionniste Lee à Charlottesville en 2017 avait déjà mis en lumière un contexte nord-américain très tendu opposant le mouvement Black Lives Matter à des suprémacistes blancs trumpistes. Récemment dans l’Hérault, des militants d’Objectif France se sont enquis de «redresser» la croix du Pic Saint Loup dessoudée par un groupuscule se présentant comme laïque. Tous ces exemples sont des symptômes variés du nouvel âge identitaire. Dans le cas du déboulonnage des statues de Victor Schœlcher, l’expression identitaire s’est substituée au débat mémoriel, en réduisant l’histoire de l’abolition à la couleur de peau et en imposant une conception dévoyée, indigéniste, de l’antiracisme. Cette conception avilie refuse d’envisager l’antiracisme comme un processus historique, et cherche à alimenter les tensions ethniques en absolutisant la dimension forcément imparfaite des épisodes passés de l’émancipation des peuples.

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  • Homophobie : les évêques italiens s'opposent au vote d'une nouvelle loi

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    Du site de la Conférence des évêques d'Italie :

    L'homophobie, pas besoin d'une nouvelle loi.

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    "Rien ne se gagne par la violence et tant se perd", souligne le pape François, mettant hors-jeu toute forme de racisme ou d'exclusion ainsi que toute réaction violente, destinée à s'avérer autodestructrice.

    La discrimination - y compris la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle - constitue une violation de la dignité humaine, qui - en tant que telle - doit toujours être respectée dans les paroles, les actes et la législation. Les traitements préjudiciables, les menaces, les agressions, les blessures, l'intimidation, le harcèlement... sont autant de formes d'atteinte au caractère sacré de la vie humaine et doivent donc être combattus sans équivoque.

    À cet égard, un examen objectif des dispositions relatives à la protection de la personne, contenues dans le système juridique de notre pays, permet de conclure qu'il existe déjà des garanties adéquates pour prévenir et réprimer tout comportement violent ou persécuteur.

    Cette prise de conscience nous amène à regarder avec inquiétude les propositions législatives actuellement examinées par la Commission Justice de la Chambre des Députés contre les crimes d'homotransphobie : non seulement il n'y a pas de lacunes réglementaires dans ces domaines, mais pas non plus des lacunes qui justifieraient l'urgence de nouvelles dispositions.

    Au contraire, une éventuelle introduction de nouvelles réglementations incriminantes risquerait de s'ouvrir à des dérives liberticides, de sorte que - plutôt que de sanctionner la discrimination - on finirait par frapper l'expression d'une opinion légitime, comme nous l'enseigne l'expérience des systèmes d'autres nations dans lesquelles des réglementations similaires ont déjà été introduites. Par exemple, soumettre à une procédure pénale ceux qui pensent que la famille a besoin d'un homme et d'une femme pour être un père et une mère - et non la duplication de la même figure - reviendrait à introduire un crime d'opinion. Cela limite en fait la liberté personnelle, les choix éducatifs, la façon de penser et d'être, l'exercice de la critique et de la dissidence.

    Nous croyons fermement que, outre l'application prudente des dispositions déjà en vigueur, nous devons avant tout promouvoir un engagement éducatif dans le sens d'une prévention sérieuse, qui permettra d'éviter et de contrer toute atteinte à la personne. Il n'y a pas besoin de controverse ou d'excommunication mutuelle à ce sujet, mais une volonté de s'engager dans une discussion authentique et intellectuellement honnête.

    Dans la mesure où ce dialogue se déroule en toute liberté, il bénéficiera à la fois au respect de la personne et à la nature démocratique du pays.

    La présidence de la CEI

    Rome, le 10 juin 2020

  • "Qu'aucun de ces petits ne se perde" : un nouveau livre pour réfléchir sur le respect absolu de chaque vie humaine

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    Qu'aucun de ces petits
    ne se perde

    € 14,00

    Avec ce livre, le Fr. René Stockman veut réflechir plus profondément sur la vie humaine et le respect absolu de chaque vie humaine. C’est un thème plus que d’actualité à une époque où l’autodétermination absolue, l’autonomie et la liberté deviennent les principaux concurrents du respect absolu de la vie.

    Parole et Silence – 2020 – 134 p

    “Emporté dans une discussion regrettable d’accepter ou non l’euthanasie chez les patients psychiatriques qui sont soi-disant à bout de traitement, cela m’a incité à réfléchir plus profondément sur les éléments fondamentaux sur lesquels nos réflexions et actions éthiques devraient être basées et à pénétrer plus profondément dans les fondements ultimes sur lesquels notre vision de la vie et le respect pour la vie devraient être construits et en même temps à découvrir pourquoi il est aujourd’hui devenu si difficile d’arriver à une position claire et à ne pas nous perdre dans des sentiments qui remplacent les arguments ou même les catégorisent comme impitoyables. Bien sûr, je l’ai fait en tant que chrétien et je me suis basé sur ce que l’Eglise catholique me donne comme direction.

    Pendant cette navigation à contre-courant, j’ai rencontré le Prof. Jérôme Lejeune, le généticien français qui a fait un travail révolutionnaire dans la recherche sur le syndrome de Down, et qui, par cette recherche, est devenu de plus en plus convaincu de la protection absolue de la vie. Je voudrais donc lui dédier cet ouvrage à titre posthume et l’offrir hardiment à tous ceux qui, en ces temps controversés, continuent à défendre courageusement la vie : la vie nous est chère, parce que nous continuons à considérer la vie comme un cadeau de Dieu et que nous voulons alors aussi la chérir et bien la gérer depuis le moment où elle commence, jusqu’au moment où elle atteint sa fin naturelle.”
    (Fr. René Stockman)

    Ce livre est la traduction du livre néerlandais “Laat niet verloren gaan één mensenkind”, édité chez Gompel & Svacina en 2018.

    Le livre peut être commandé auprès de la maison d’édition Parole et Silence ou bien auprès du secrétariat de l’Administration générale.

  • Avortement : peut-on encore s'interroger ?

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    [REPORTAGE] AVORTEMENT : PEUT-ON ENCORE S’INTERROGER ?

    12 juin 2020

    « Pour toutes c’est un droit ». Par ces mots qui ouvrent le documentaire Avortement, le prix à payer diffusé mardi sur France 5 dans la série Le monde en face, le ton est donné et le documentaire, dont l’objectif n’est pas d’informer, est d’emblée militant. En effet, l’avortement n’est pas un droit. « En France, l’avortement est dépénalisé sous certaines conditions, mais du fait même de ces conditions, l’avortement demeure une dérogation au principe du droit à la vie » explique Grégor Puppinck, docteur en droit (cf. L’avortement ne pourra jamais être un « droit fondamental », ni une « liberté »). Un état de fait affirmé clairement par Simone Veil elle-même : « si (la loi) n’interdit plus, elle ne crée aucun droit à l’avortement » (cf. L'avortement, droit ou drame ?). Et c’est vrai en France comme ailleurs. « La Cour de Strasbourg a clairement affirmé que la Convention européenne des droits de l’homme ne contient pas de ″droit″ à l’avortement », rappelle Grégor Puppinck. « De même, au sein des Nations Unies, toutes les tentatives pour affirmer l’existence d’un droit universel à l’avortement échouent depuis quarante ans. »

    Ces préalables étant posés, pendant plus d’une heure, le documentaire tourne autour de la seule question de l’accès à l’avortement, avec une focalisation sur les délais. Dans le contexte politique actuel,  alors que les tentatives de certains parlementaires poussent au « toujours plus » en matière d’IVG, on ne peut que s’étonner de la concordance de la programmation. D’autant que l’allongement des délais ne résoudra pas la question des avortements, rares, au-delà des 12 semaines, comme si la question pouvait se résumer à un assouplissement d’ordre administratif. « Je suis un militant de l’IVG de la première heure, mais suis fermement opposé à cet allongement » déclarait le professeur Israël Nisand, gynécologue à Strasbourg et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France, dans un article du journal La Croix[1]. « Il passerait par un geste à la fois plus dangereux pour les patientes et psychologiquement lourd pour les médecins », affirme-t-il. Selon lui, « en cas d’allongement, au moins un tiers des gynécologues cesseraient de pratiquer des avortements » (cf. Avortements tardifs : les grossesses suivantes davantage à risque )

    « C’est une situation à laquelle sont confrontées plus de 200 000 femmes chaque année. (…) Une femme sur trois y aura recours au moins une fois dans sa vie », rappelle le documentaire. Ne faudrait-il pas s’interroger sur ce chiffre et son étonnante stabilité, alors que Simone Veil affirmait elle-même « qu’il ne s’agit pas d’un acte normal ou banal, mais d’une décision grave qui ne peut être prise sans en avoir pesé les conséquences et qu’il convient d’éviter à tout prix » ? La banalisation à outrance de l’acte se dément dans l’expérience des femmes qui continuent d’en souffrir (cf. Arte donne la parole à des femmes qui ont eu recours à l'avortement ; Avortement : « Ce n’est pas parce que vous voulez oublier que vous oubliez » ).

    Pour aller plus loin :

    ____________________

    [1] Le confinement relance le débat sur l’IVG, Loup Besmond de Senneville (18/05/2020)

    Lire également : ANGLETERRE, PAYS DE GALLES, IRLANDE ET IRLANDE DU NORD : LES CHIFFRES DE L'AVORTEMENT

  • Quand la commission européenne conditionne le versement des fonds Covid à la promotion LGBT

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    LA COMMISSION EUROPÉENNE CONDITIONNE LE VERSEMENT DES FONDS COVID À LA PROMOTION LGBT

    11 juin 2020

    La Commission européenne « intervient contre les zones libres d’idéologie LGBT en Pologne, en menaçant de couper les fonds de cohésion réaffectés dans le cadre de la lutte contre l’impact de la pandémie de coronavirus ».

    Dans une lettre « datée du 27 mai 2020 » adressée aux présidents de cinq voïvodies[1], la Commission « assure que sa priorité est de répondre à la menace que fait peser la pandémie de COVID-19 en Europe, mais qu’elle ne compte pas négliger pour autant d’autres questions importantes ». En cause : « plusieurs plaintes concernant la montée de la rhétorique anti-LGBT en Pologne », dont la dernière indiquerait « que plusieurs autorités locales et régionales ont adopté des déclarations ou résolutions discriminatoires à l’égard des personnes LGBT », « alors que ces mêmes autorités ont recours à des fonds européens ». Ainsi la Commission « rappelle le conditionnement des fonds européens au respect du droit européen et réaffirme la nécessité de respecter les valeurs fondamentales énumérées à l’article 2 du Traité sur l’Union européenne et dans la Charte des droits fondamentaux ». Et « les déclarations ou résolutions de collectivités locales qualifiant les revendications de la communauté LGBTI d’idéologie et affirmant que leur territoire ne souhaite pas de LGBT (…) remet en cause la capacité de ces collectivités locales à respecter le principe de non-discrimination accompagnant les programmes liés aux Fonds structurels et d’investissement européens », affirment les rédacteurs de la lettre. Ils « exigent une réponse écrite ».

    En février 2019, le maire de Varsovie Rafał Trzaskowski avait signé pour sa ville une « Déclaration LGBT+ » s’engageant « à ce que la ville de Varsovie ne travaille qu’avec les entreprises qui accepteraient de promouvoir les personnes LGBT », et à « faire entrer des référents LGBT et des organisations LGBT dans toutes les écoles de la capitale polonaise, dès le primaire, et d’y faire enseigner une éducation anti-discrimination et sexuelle tenant compte de l’identité psychosexuelle et de l’identification sexuelle″ ». En réaction à cette déclaration, « des collectivités locales (voïvodies, powiats, municipalités) ont adopté des déclarations ou résolutions par lesquelles elles se sont engagées à ne pas mettre en œuvre l’idéologie LGBT dans le cadre de leurs compétences et notamment dans les écoles sous leur responsabilité ». Ou « adopté une Charte des collectivités locales pour les droits des familles » qui « comporte uniquement des engagements de la voïvodie en faveur des familles comprises au sens traditionnel du mot, c’est-à-dire dans un sens conforme à l’ordre juridique polonais », sans mentionner la notion de « LGBT » ou d’orientation sexuelle.

    Ces collectivités locales « ne prévoient pas de discriminations en fonction de l’orientation sexuelle des personnes » mais « revendiquent leur volonté de protéger les droits et libertés garantis par la constitution polonaise et par le droit international, en particulier l’autonomie des parents en matière de choix éducatifs pour leurs enfants ». Le « droit des parents d’assurer l’éducation et l’enseignement de leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques » est par ailleurs « garanti par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ».

    Ce positionnement de la Commission fait suite à celui du Parlement européen qui, par la résolution du 14 novembre, « appelait la Pologne à mettre en œuvre les standards de l’OMS pour l’Europe en matière d’éducation sexuelle, malgré leur caractère non contraignant et extrêmement controversé ».

    ________________________________________

    [1] Une voïvodie est une unité de division administrative de premier niveau de la Pologne.

    Sources: ECLJ, Patryk Regalski, Pologne : le chantage idéologique de la Commission européenne (10/06/2020)

  • Faut-il déboulonner les statues de Léopold II ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Éducation sur la colonisation belge au Congo dans une école belge

    Comparer cette parodie d’éducation qui n’est ni neutre ni objective relayée dans ce reportage complaisant (la télévision gouvernementale, la RTBF est très militante) avec cet extrait d’un entretien effectué par Aymeric de Lamotte à l’antenne de RFI  :

    – Faut-il, selon vous, déboulonner les statues de Léopold II ?

    Non, bien évidemment, pour plusieurs raisons :

    1/ Le règne de Léopold II ne peut pas être limité à sa politique coloniale, quoi qu’on pense de cette dernière. Léopold II fut un grand Roi sur beaucoup d’aspects. On le surnomme d’ailleurs « le Roi bâtisseur », car il a transformé Bruxelles et Ostende.

    2/ On transforme des éléments historiques en « faits historiques » de manière erronée. Pour des raisons trop longues à expliquer ici, les Anglais et les Français ont haï Léopold II, car il s’est joué d’eux après la Conférence de Berlin qui partagea l’Afrique en 1885. Les Anglais ont mené une campagne de dénigrement féroce (Twain, Morel, Hochschild, etc.) et ont construit des mythes qui ont la vie dure (les mains coupées, les 10 millions de morts, etc.). Ces mythes sont démontés minutieusement pas des historiens sérieux (Stengers, Plasman qui vient d’achever sa thèse sur le sujet, etc.). Ce n’était absolument pas un génocidaire.

    3 /Il est déplacé, et même farfelu, de plaquer la grille de lecture de nos progrès contemporains sur toutes les époques qui nous précèdent. Bien sûr que je suis aujourd’hui contre la colonisation et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (art. 1, al. 2 de la Charte des Nations-Unies de 1945). Par contre, à l’époque, cela n’allait absolument pas de soi. En outre, l’épuration historique et culturelle est un processus infini et un appauvrissement tragique. Va-t-on déboulonner les statues de Martin Luther King, car il a tenu des propos intolérants envers les homosexuels ? Bien sûr que non. L’année dernière à Memphis, la projection du chef-d’œuvre aux 10 Oscars « Autant en emporte le vent » a été interdite pour cause de racisme. Le comble quand on sait que c’est le premier film qui avait attribué un rôle à une actrice noire !

    4/ La chasse du passé est pernicieuse, car elle instaure une culture du ressentiment. Plein de jeunes gens n’ont pas de raison d’en vouloir à la Belgique, s’y sentent même bien et heureux, et on leur inocule une soif de vengeance. Cela vient d’ailleurs souvent de groupuscules politiques et idéologiques blancs et européens qui cultivent le ressentiment. J’ai été deux fois au Congo — deux mois en tout —, j’ai beaucoup parlé avec les Congolais, le ton est souvent très différent. À l’autre bout, cela peut exciter les passions identitaires — même dans notre petite Belgique apaisée. On a vu les affrontements aux États-Unis lors du débat à propos du déboulonnage du Général Lee.

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  • "Euthanasie, une pente glissante ?" Incontestablement ! (Reportage)

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    [REPORTAGE] « EUTHANASIE, UNE PENTE GLISSANTE ? » SANS AUCUN DOUTE

    10 juin 2020

    Bruno Aguila était « jusqu’il y a peu favorable à l’euthanasie », « sans y avoir vraiment réfléchi ». Un jour, un soignant belge l’invite à s’y intéresser de façon moins superficielle. Ce qui le conduira à un documentaire Euthanasie, une pente glissante ? qui a été diffusé sur KTO lundi 8 juin dernier.

    Légalisée en Belgique en 2002 après avoir brandi « l’épouvantail de la souffrance », le nombre d’euthanasies n’a cessé d’augmenter dans ce pays, pour atteindre près de 2700 personnes en 2019 (cf. En 2019, +12,5% d'euthanasies en Belgique ). Alors qu’Eric Vermeer, infirmier en soins palliatifs et psychiatrie témoigne : « J’ai pu recevoir certaines demandes d’euthanasies. Devant lesquelles de manière très très douce, très respectueuse, j’osais me permettre de poser des questions parfois un peu frontales du style ″Est-ce que vous désirez mourir ou ne plus souffrir ?″ » « Dans la majeure partie des cas, les personnes demandaient une meilleure qualité de vie plutôt qu’un arrêt de vie », affirme-t-il.

    Un témoignage que ne démentirait sans doute pas Nora, accueillie dans un service de soins palliatifs après le verdict de l’oncologue qui ne lui donnait que quelques jours à vivre. Après un bain, des soins reçus en musique et une séance de maquillage, sa fille s’est exclamée « Que tu es belle maman ! » Ce à quoi elle a répondu : « Ce n’est pas le maquillage qui m’a rendue belle, c’est le regard des infirmières ». Nora a rejoint son domicile après six mois passés dans l’unité.

    N’évacuant aucun sujet, de la confusion entretenue avec la sédation palliative à l’acharnement thérapeutique, le documentaire évoque toutes les dérives successives : l’euthanasie de personnes qui ne sont pas en phase terminale, pour démence, pour souffrance psychique -schizophrénie, anorexie, autisme, dépression, l’euthanasie des enfants... Finalement la logique est implacable : l’euthanasie légale devient « normale, banale et presque morale ». A tel point qu’un établissement ne peut plus obtenir d’accréditation s’il ne propose pas de procédure d’euthanasie.

    La Belgique a mis en avant le besoin d’encadrer les euthanasies clandestines pour la légaliser. Mais pour le philosophe Jacques Ricot, « quel que soit l’endroit où vous mettez le curseur, il y a toujours des transgressions. Nous sommes ainsi faits nous autres les humains que quelles que soient les lois qui existent, il y a toujours des transgressions. C’est vrai pour le code de la route et c’est vrai pour le reste de la vie en commun. » « Légaliser, c’est tout de même banaliser, affirme-t-il. On encadre une pratique qu’on n’a pas su interdire, qu’on n’a pas su éradiquer. » Ainsi pour le philosophe, la légalisation est plus « un aveu d’impuissance » qu’« une volonté de s’attaquer réellement aux causes de l’euthanasie ».

    Alors la légalisation de l’euthanasie, tout en faisant mine de répondre à « une demande sociétale », devient en fait « une offre de la société » qui amène ceux qui ne la demandent pas à « culpabiliser ». Car les pressions familiales et les arguments économiques ne sont pas loin. « Un jour ou l’autre, un peu comme la génération d’aujourd’hui critique celle d’avant pour avoir été inconsciente sur les problèmes de l’écologie, une génération viendra qui dira ″mais qu’est-ce que vous avez fait ?″ », annonce Jacques Ricot.