Ethique - Page 170
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Croire que les barbaries passées ne peuvent pas se reproduire, c'est se tromper
« REJETER L'HYPOTHÈSE SELON LAQUELLE LES BARBARIES PASSÉES "NE PEUVENT PAS SE REPRODUIRE" »
synthèse de presse bioéthique de genethique.org
26 juin 2020
« L'affirmation selon laquelle certaines vies humaines n'ont pas d'importance ou qu'elles ont moins de valeur que d'autres est aujourd'hui de plus en plus acceptée dans la société », affirme Calum MacKellar, directeur de recherche du Scottish Council on Human Bioethics. « Ainsi, il est suggéré que si une vie n'atteint pas un certain seuil de qualité minimum ou n'est pas jugée digne d'intérêt, elle ne devrait pas être créée ou devrait être supprimée ». Pour illustrer son propos, l’éthicien rappelle qu’en 2019, en Angleterre et au Pays de Galles, 656 avortements ont été pratiqués sur des fœtus porteurs de trisomie 21, et 17 en raison d’une fente labiale ou palatine.
Pour Calum MacKellar, « cette façon de penser n'est cependant pas nouvelle ». Au début du XXe siècle, « en particulier dans des pays comme l'Allemagne », beaucoup ont accepté le concept d'une « vie indigne de la vie », introduit en 1920 par le psychiatre Alfred Hoche et l'avocat Karl Binding. Légitimant ainsi l’eugénisme (bonne naissance en grec) : « veiller à ce que seules certaines personnes ayant une vie de qualité naissent », et le fait d’« accepter que certaines personnes ayant une vie inférieure ou dénuée de sens meurent par euthanasie (bonne mort en grec) ».
Avec le temps, les « conséquences brutales et barbares » de cette « vision "bienveillante" » se sont révélées. « Puisqu'il était convenu, par principe, que certaines vies n'avaient aucune valeur, il était considéré comme acceptable de mettre fin à ces vies même après la naissance. » En outre, « s'il est possible d'évaluer si une vie est indigne de la vie, il faut aussi pouvoir noter chaque vie en société en fonction de sa qualité et de la quantité de plaisir qu'elle procure, estime Calum MacKellar. Mais cela signifie alors que la vie de chaque personne devient inégale en valeur puisque ceux, par exemple, qui sont vulnérables et qui souffrent peuvent être considérés comme ayant moins de valeur. Cela peut même signifier que seuls les jeunes, les intelligents, ceux qui réussissent, les beaux, les forts et les heureux peuvent être considérés comme ayant le droit de profiter de leur vie. »
Le chercheur avertit : « Les personnes fragiles, les faibles (…) pourraient même être considérés comme un fardeau pour la société et mériter d'être "mis à l'écart" par "compassion" afin de "nettoyer" la société de la souffrance ». Et « qui va décider de la valeur d'une vie » ? interroge-t-il. « Il ne s'agira certainement pas des faibles et des sans défense » prévient Calum MacKellar. Pour lui, « la seule façon de résister à la proposition dangereuse (…) selon laquelle la valeur d'une vie est simplement basée sur son potentiel de jouissance (qui influence de plus en plus la société) est de continuer à croire en une véritable compassion, en la solidarité et en l'égalité absolue de tous ».
Et l’éthicien lance un avertissement : « La clairvoyance et l'humilité exigent également de rejeter l'hypothèse selon laquelle les barbaries passées du début du XXe siècle "ne peuvent pas se produire ici", "ne peuvent pas se reproduire" ou "ne peuvent pas nous arriver" ».
Pour aller plus loin :
- « Nous avons tous la même valeur et nous devrions tous avoir la même valeur »
- La vie ne peut être considérée comme un dommage
Sources: The Scotsman, Calum MacKellar (26/06/2020) -
Chine : un "génocide démographique" commis à l'encontre des Ouïghours ?
CHINE : CONTRÔLE DES NAISSANCES OUÏGHOURS POUR UN « GÉNOCIDE DÉMOGRAPHIQUE »
synthèse de presse bioéthique de genethique.org
29 juin 2020
Alors qu’elle encourage ses ressortissants à avoir plus d'enfants, la Chine prend des mesures draconiennes pour réduire la natalité de minorités de confession musulmane comme les Ouïghours. Ce constat est le fruit d’une enquête basée sur des statistiques gouvernementales, des documents de l'État chinois et les interviews de 30 ex-détenus, des membres de leur famille et d’un ancien instructeur de camp de détention.
Ces quatre dernières années, l’Etat chinois a mené une campagne de contrôle des naissances forcé des populations chinoises musulmanes conduisant à une sorte de « génocide démographique ». Les femmes sont régulièrement soumises à des tests de grossesse et forcées de porter des implants contraceptifs. Certaines ont été stérilisées et des centaines de milliers d’entre elles ont dû avorter. Des descentes de police ont lieu dans les foyers afin de trouver d’éventuels enfants cachés. Lorsqu’ils ont plus de deux enfants, les parents sont envoyés en camp de détention, à moins qu’ils ne parviennent à payer d’exorbitantes amendes.
Pour aller plus loin :
- Chine : trafic d'organes "halal"
- La Chine en crise démographique ?
- En Chine, la « politique des deux enfants » encourage l'avortement
- En Chine, vers la mise en place d’une politique nataliste ?
- Traçage en Chine : de la lutte contre la pandémie à la surveillance sanitaire quotidienne ?
- La reconnaissance faciale en Chine : un outil de surveillance redoutable
Sources: Washington times, Associated Press (29/06/2020)Lien permanent Catégories : Actualité, Ethique, International, Islam, Politique, Société 0 commentaire -
France : l'archevêque de Paris dénonce le projet de loi bioéthique et "la culture de mort qui plane sur le pays"
Du Figaro Vox (en intégralité ICI):
Mgr Aupetit : La culture de mort qui plane sur notre pays a été amplifiée par la peur de mourir occasionnée par la pandémie
Dans une tribune au Figaro, Mgr Michel Aupetit proteste contre la volonté de l’exécutif de faire adopter de façon définitive le projet de loi bioéthique avant les vacances parlementaires :
Sans vergogne, alors que notre pays vient de traverser une crise sanitaire qui l’a mis à genoux, la priorité du gouvernement est de faire adopter à l’Assemblée nationale le projet de loi bioéthique. Celui-ci porte en lui-même des basculements considérables modifiant gravement et dangereusement les fondements de ce que notre civilisation a construit pour le respect de l’homme, de sa dignité, de sa vie et de sa santé. Alors que la plupart des réformes importantes sont à reporter ou à revisiter, il n’y aurait pas d’autres urgences aujourd’hui que de faire passer en force et dans la discrétion du mois de juillet cet ensemble de lois qui touche à l’essence même de notre humanité. Ceci au nom d’une prétendue égalité revendiquée par des personnes qui se trouvent dans des situations particulières, lesquelles ne requièrent aucunement l’égalité des droits, comme l’a bien dit le rapport du Conseil d’État. Alors, parlons d’égalité!
Nous sortons de trois mois de confinement. Nous sommes fiers de nos soignants, mais sans doute moins de la manière dont nous avons traité beaucoup de personnes âgées. Certaines sont mortes sans avoir pu voir leur famille une dernière fois, d’autres n’ont pu recevoir les soins d’hygiène ni bénéficier du minimum de relation qui maintien le lien social. Certes, il s’agissait sans doute de protéger des personnes dont l’âge, associé à des soucis de santé, ne permettait pas de survivre à un temps prolongé en réanimation. Mais la pandémie a surtout mis un coup de projecteur supplémentaire sur la tristesse de la situation des Ehpad, souvent par manque de personnel. Pendant ce temps-là, de gros investissements sont prévus pour l’«intelligence artificielle», alors que d’autres discutent euthanasie. Considérons-nous vraiment que nos aînés soient nos égaux?
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En diluant leur foi les catholiques ont-ils vidé leurs églises ?
De Jean-François Nandrin sur le site de la Libre :
À force de diluer leur foi, les catholiques ont-ils vidé leurs églises?
28-06-20Une carte blanche de Jean-François Nandrin, directeur d'école s'exprimant ici à titre personnel.
Dans une opinion récente, un moine partageait son opinion que l’avenir proche de l’Église catholique consistera moins dans son rappel des dogmes que dans une humble et commune solidarité humaine. Je ne partage pas cet avis : non que j’en rejette quoi que ce soit, mais il est insuffisant. Il nous incombe de préserver la foi d’une double réduction : à un discours moralisateur, si édifiant soit-il ; à un discours humanitaire, si généreux soit-il. Morale et humanisme trouvent leurs racines dans la foi en Jésus-Christ, vraiment homme et vraiment Dieu, mort, ressuscité et retourné vers le Père qu’il n’avait jamais quitté, nous envoyant l’Esprit Saint. Laisser tomber une de ces notions consiste à vider la foi de son contenu, et comme le disait saint Paul : "Si le Christ n'est pas ressuscité, (…) si c'est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus malheureux des hommes" (1 Co 15). N’y a-t-il pas à interroger un rapport entre une foi humanitaire et généreuse – mais sans contenu dogmatique, et le vide des églises ? Qu’aller chercher le dimanche matin s’il n’y a qu’un discours humain ?
Les affres de la déculturation
Une des misères du christianisme en Europe occidentale est le manque de connaissances de la foi. Là où l’on invite les enfants, lors de la confirmation, à inventer leur propre "credo", on ne peut pas s’étonner que le contenu de la foi, cohérent, serré, affiné, se dilue. Ni dans ces conditions que l’on ne voit plus bien les raisons de croire ni d’ailleurs ses conséquences dans une morale (vue alors comme un ensemble à part, sans racines, "dépassé"), et qu’on aille chercher ailleurs ce qu’on possède mais sans le savoir. Amusant accrochage sur le mur Facebook d’un ami avec une personne qui citait un sage oriental pour dire ce qui se trouve dans la Bible ; et l’ami m’envoie un message avec un clin d’œil : "c’est le sacristain".
Il y a une désinformation, une déculturation : on ne sait tout simplement plus, au rythme de cours, de sermons (pour celles et ceux qui pratiquent encore – parfois), de lectures qui ont trop souvent versé dans une assistance sociale ou psychologique certes généreuse (et nécessaire), mais coupée de son cœur théologique. Peut-être est-ce un biais de la part d’un moine de croire cette connaissance acquise ?
Ce qui donne sens à la morale
Dans une enquête de 2005 (1), on apprenait que 26% des sondés se disaient croyants et pratiquants. Mais parmi ces pratiquants, 27,8 % ne croyaient pas à une résurrection (mais bien 8,5% des "sans religion") ; 11,8 % d’entre eux ne croyaient pas en l’existence d’une âme (mais bien 38,8% des "sans religion") ; et 21,9% ne croyaient pas à l’au-delà. Ces résultats sont profondément étonnants. Qu’un croyant sociologique (la catégorie existait dans le sondage) ne croit ni en l’âme ni à la résurrection, soit. Mais que vont faire ces pratiquants lorsqu’ils pratiquent, s’il n’y a ni résurrection, ni âme, ni au-delà ? Et éventuellement, que disent la liturgie et le célébrant pour laisser croire cela ?
Ce savoir juste (cette ortho-doxie) est d’autant plus important que les informations erronées, les sources non scientifiques et/ou orientées, le manque de connaissances génèrent une culture du mépris. "Le contraire de la connaissance, ce n'est pas l'ignorance mais les certitudes" (R. Benzine) : c’est bien dans ce sens que la certitude de savoir bien des choses alors qu’elles sont trop souvent erronées favorise une critique ignare qui transforme les nécessaires questionnement ou controverse documentés en réquisitoires haineux contre l’Eglise et la foi.
(1) Avec l'appui de l'institut de sondages Sonecom et d’Olivier Servais (UCL), des journaux La Libre Belgique et Dimanche : « Enquête sur le bénévolat et les attitudes à l’égard de la religion ».
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Les catholiques peuvent-ils apporter leur soutien aux "Black Lives Matter" ?
Du National Catholic Register :
Les catholiques peuvent-ils soutenir "Black Lives Matter" ?
Les dirigeants catholiques noirs avertissent que ni l'expression "Black Lives Matter" ni le mouvement ne doivent être considérés à travers le prisme d'une seule organisation.
Catholic News Agency
WASHINGTON - Les dirigeants catholiques affirment que l'Eglise a un rôle important à jouer dans la lutte pour la justice raciale, mais que le fait de protester pour la justice n'implique pas l'approbation des positions prises par les organisations Black Lives Matter.
L'expression "#BlackLivesMatter" a commencé à se répandre en ligne après la mort de Trayvon Martin en 2012, et un mouvement s'est développé au milieu des protestations et des émeutes à Ferguson, dans le Missouri, en 2014, après l'assassinat d'un jeune homme noir, Michael Brown, par un officier de police. "Black Lives Matter" est devenu le cri de ralliement d'un vaste mouvement social. Mais il existe aussi des organisations spécifiques qui prennent le nom de "Black Lives Matter". Le plus important et le mieux financé de ces groupes est la Black Lives Matter Global Network Foundation, qui dispose d'un réseau de sections locales aux États-Unis et dans d'autres pays, et gère le site web blacklivesmatter.com. La Black Lives Matter Global Network Foundation promeut l'idéologie LGBT et s'oppose à la famille nucléaire. La plateforme du groupe vise à "démanteler les privilèges des cisgenres" et à "perturber la structure familiale nucléaire prescrite par l'Occident". "Nous encourageons un réseau d'affirmation queer. Lorsque nous nous réunissons, nous le faisons dans l'intention de nous libérer de l'emprise de la pensée hétéronormative", peut-on lire sur le site du groupe. Au moins une des filiales du réseau Black Lives Matter a intégré des rituels spirituels dans ses manifestations, s'inspirant des religions animistes en appelant les ancêtres décédés et en versant des libations pour eux. Les dirigeants de Black Lives Matter-Los Angeles affirment que leurs efforts sont plus qu'un mouvement pour la justice raciale, mais sont un "mouvement spirituel". D'autres organisations utilisent également l'expression "Black Lives Matter", certaines ayant des programmes et des objectifs différents de ceux du réseau mondial. Mais la fondation Black Lives Matter Global Network est souvent en corrélation directe avec le mouvement lui-même, et ses affiliés organisent souvent des manifestations locales.
L'organisation doit être distinguée du mouvement social plus large pour la justice raciale, a déclaré le diacre Harold Burke-Sivers, un diacre catholique noir du diocèse de Portland, Oregon, auteur et co-animateur de l'émission de radio Morning Glory d'EWTN. "Marcher pour protester contre le traitement inéquitable des noirs par les autorités, c'est bien", a déclaré le diacre. Cependant, les politiques adoptées par l'organisation Black Lives Matter sur la famille et la sexualité constituent "un programme féministe radical déguisé en mouvement pour la 'Black Lives Matter'", a-t-il dit. "Aucun catholique ne peut soutenir l'organisation nationale, quelle qu'elle soit", a-t-il ajouté. Burke-Sivers a encouragé les catholiques à agir pour la justice raciale, mais à prier d'abord.
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En Belgique, chacun va pouvoir préciser l'utilisation qui sera faite de son corps après la mort
EN BELGIQUE, CHACUN POURRA PRÉCISER L'UTILISATION QUI SERA FAITE DE SON CORPS APRÈS LA MORT
synthèse de presse bioéthique de genethique.org
26 juin 2020
En Belgique, chaque citoyen est donneur présumé « après son décès à moins de s’y être opposé explicitement de son vivant ». Dans les faits, « les médecins ne prélèvent pas d'organes sans autorisation explicite ».
A partir du 1er juillet, les modalités de dons pourront être fixées sur le site masanté.be. Le don pourra être effectué en vue d’une transplantation de personne à personne ou pour être utilisé comme « matériel corporel humain ». Dans ce cas, le patient pourra préciser son utilisation soit :
- Pour un patient qui en aurait besoin
- Pour la production de médicament ou de traitements innovants
- Pour la recherche scientifique.
Sources: La Libre (26/06/2020) -
Les juristes catholiques portugais se mobilisent contre l’euthanasie
De Vatican News :
Au Portugal, les juristes catholiques se mobilisent contre l’euthanasie
Malgré la crise du coronavirus, l’agenda politique en faveur de l’euthanasie se poursuit. L’Association portugaise des juristes catholiques s’oppose à la reprise du débat parlementaire visant à légaliser cette pratique qui attente à la vie humaine.
«Lorsque la vie d'une personne est marquée par la maladie et la souffrance, la réponse de la société et de l'État à cette personne ne peut être de confirmer son désespoir en contribuant à sa mort ; cette réponse doit être celle de celui qui, mû par un amour fraternel, ne ménage aucun effort pour éliminer ou alléger cette souffrance.» C'est ainsi que l'Association des juristes catholiques (AJC) s'est exprimée dans une note diffusée par l'agence Ecclesia, dans laquelle elle s'oppose au retour au travail parlementaire pour légaliser l'euthanasie, considérant qu'il est «déplorable» que cela se produise en pleine pandémie.
«La légalisation de l'euthanasie, indique le communiqué, va à l'encontre de deux fondements du système juridique : celui de l'inviolabilité de la vie humaine, consacré par la Constitution, et celui pour lequel toutes les vies humaines sans exception sont dignes de protection».
La pandémie de coronavirus a rappelé à tous la valeur de la vie
Elle «contient une profonde contradiction» pour les juristes catholiques, et est encore plus «déplorable» face aux leçons que l'on peut tirer de la pandémie de Covid-19. L'expérience du coronavirus, en effet, «nous a rappelé précisément la valeur suprême de la vie humaine dans toutes ses phases et la mission des travailleurs de la santé». La pratique de l'euthanasie, au contraire, «fausse jusqu'au bout la tâche des professionnels de la santé», dont la mission «a toujours été, et doit continuer à être, de servir et de protéger la vie humaine».
«La privation des libertés fondamentales, la paralysie du pays et des dommages économiques et sociaux incalculables» ont été consentis par la population portugaise, dans le cadre de la pandémie de coronavirus, «pour protéger des vies humaines». «Seul un objectif aussi important pourrait nous y conduire et lui seul donne un sens à tant de sacrifices.» Et après un tel combat, la légalisation de l'euthanasie constitue une terrible contradiction.
L'association est donc favorable à l'organisation d'un référendum sur cette question, car elle estime que «cela correspondrait au minimum de vérité démocratique», étant donné que les grands partis n'ont pas inclus la légalisation de l'euthanasie dans leur programme électoral, et que leurs groupes parlementaires sont divisés en ce sens.
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Chine : un trafic d'organes "halal" ?
CHINE : TRAFIC D'ORGANES "HALAL"
synthèse de presse bioéthique de genethique.org
23 juin 2020
« Le commerce des organes des prisonniers ouïghours » enfermés dans des camps en Chine fait régulièrement l’objet d’annonces. Cette minorité ethnique, de confession musulmane, est victime de nombreuses discriminations. Les hôpitaux chinois vendraient à de riches patients du Golfe en attente de greffe, les organes prélevés de force sur ces prisonniers. Présentés comme « hallal », puisque les Ouïghours ne consomment ni porc ni alcool, ils seraient vendus à un prix pouvant monter jusqu’à un demi-million de dollars.
Des rescapés de ces camps de détention témoignent avoir été régulièrement soumis à examens médicaux dont des prélèvements sanguins et des échographies d’organes. Selon le reporter « quelque 25 000 Ouïghours de 25 à 35 ans seraient tués chaque année pour leurs organes ». Pour éviter que les preuves de ce trafic subsistent, les autorités feraient disparaître les cadavres en les brûlant dans des crematoriums sous haute surveillance.
Plusieurs arguments semblent accréditer ces affirmations. A commencer par les délais d’attente en Chine pour obtenir un greffe qui sont en moyenne de 12 jours, contre 3,6 ans aux États-Unis alors que « le fichier chinois des donneurs d’organes ne compte qu’environ 373 000 personnes, contre 145 millions aux États-Unis ». Par ailleurs, en Chine « certains patients greffés peuvent même connaître la date exacte de la transplantation, comme si la date de décès du donneur était connue à l’avance… »
Pour aller plus loin :
- Don d’organes : la Chine accusée de falsifier ses données
- Trafic d’organes en Chine : une enquête est demandée à l’ONU
- Epidémie de Coronavirus et trafic d’organes en Chine
- Des députés en guerre contre le tourisme de transplantation d’organes
Sources: Vice, Justine Reix (19/06/2020) - Valeurs Actuelles (20/06/2020)Lien permanent Catégories : Actualité, Economie, Ethique, International, Politique, Santé, Société 0 commentaire -
Les avortements en raison du sexe explicitement interdits en Belgique ?
EN BELGIQUE, LES AVORTEMENTS EN RAISON DU SEXE EXPLICITEMENT INTERDITS ?
synthèse de presse bioéthique de genethique.org
22 juin 2020
En Belgique, vendredi 19 mai, le Conseil d’Etat a remis son avis concernant les amendements déposés à une proposition de loi dépénalisant et assouplissant les conditions de l’avortement (cf. Loi IVG en Belgique : de nouveaux amendements adressés au Conseil d’Etat, le vote est repoussé ). Si la réponse reste favorable au texte dans son ensemble (cf. Belgique : le Conseil d’Etat donne son feu vert pour la dépénalisation de l’avortement ), deux points de vigilance ont été soulignés.
Les opposants au texte ont fait valoir que l’extension du délai légal de l’avortement ouvrait la porte « à des avortements pratiqués en raison du sexe ». Sur ce point, le Conseil d’Etat a jugé « légitime et proportionnelle » la demande qui est faite de l’interdiction explicite de cette pratique. L’amendement stipulait que cette information ne devait pas être délivrée avant l’expiration du délai, à quoi le Conseil d’Etat donne un avis plus « partagé » car, « il restreint le droit à la vie privée et à l'information, et s'applique à l'ensemble des futurs parents même si rien n'indique qu'une IVG pour un tel motif soit envisagé. Le Conseil d'État relève toutefois qu'il n'y a pas d'alternatives et que le secret ne doit être tenu que quelques semaines ». Il estime in fine que « la mesure est (…) proportionnée ».
Les tenants de la loi qui souhaitaient quant à eux, clarifier le délit d’entrave (cf. Belgique : une peine de prison pour celui qui « tente d'empêcher de quelque manière que ce soit » une IVG ?), se sont vus une nouvelle fois appelés à « préciser certains éléments ».
Les débats pourraient reprendre en séance plénière « avant la trêve estivale ».
Pour aller plus loin :
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Covid-19 : un moine témoigne
De la solitude du monastère et de sa vie contemplative, le P. Santiago Cantera, prieur de la célèbre Abbaye bénédictine espagnole de la Vallée de « Los Caídos » analyse avec une vision de foi ce qu’a été jusqu’à présent la pandémie et les conséquences qu’elle peut avoir dans l’avenir.
Interview par Javier Navascués publiée sur le portail espagnol Infocatolica et en traduction par Carlota le 17 juin sur le site web « Benoît et moi » :
Question: La pandémie a aussi touché votre communauté, – plusieurs frères malades, l’un d’entre eux s’est trouvé dans un état grave. Nous avons prié pour lui.
Réponse: Merci beaucoup pour vos prières. Indubitablement, nous sommes presque tous passés par la maladie, avec à l’origine un moine qui a été contaminé dans un hôpital et qui a ramené le virus au monastère. Grâce à Dieu, nous nous en sommes sortis et nous avons gardé des anticorps, mais il y a eu un autre moine qui s’est trouvé dans un état très grave et heureusement, il va beaucoup mieux et le pronostic est bon.
Cela a été une expérience dure pour tous mais en même temps enrichissante en de nombreux aspects : l’isolement, dans la cellule, pour ceux qui ont dû le garder durant plusieurs semaines, nous a aidé à vivre pendant un temps comme des moins « reclus » ou des ermites, et cela a permis aux moines qui ont soigné les autres de s’orienter d’une manière exemplaire vers l’exercice de la charité fraternelle. Cela nous a permis d’expérimenter la faiblesse de la condition humaine face à une épidémie et nous l’avons accueillie comme une épreuve dans laquelle nous nous sommes fortifiés spirituellement, en la vivant comme une preuve de l’amour de Dieu au milieu de la souffrance.
Un moine de la clôture n’est pas affecté par le confinement mais il l’est par la douleur de l’humanité
C’est cela, effectivement. L’expérience du confinement est très monastique car le moine cherche la retraite pour la rencontre avec Dieu. Mais comme disait un auteur de l’Antiquité Évagre le Pontique (vers 346-399) : « Un moine est celui qui, à l’écart de tous, est uni à tous ». Le moine, dans sa relation intime avec Dieu, amène devant Lui, au moyen de ses prières et de ses sacrifices, les besoins et les souffrances de toute l’humanité, il demande pardon pour ses péchés et il lui demande de déverser son amour sur tous les hommes, tant sur ceux qui l’aiment que sur ceux qui ne l’aiment pas. Nous pouvons dire que le coronavirus nous a fait mal aussi à nous les moines, non seulement quand nous en avons souffert au niveau personnel et communautaire, mais aussi avant et après la maladie, parce que nous souhaitons le bien des autres. À ce moment-là nous avons fait des demandes spéciales pour la fin de la pandémie durant la Sainte Messe et au cours de la prière, nous avons ajouté la récitation communautaire du Saint Rosaire avec cette intention particulière et nous avons essayé d’aider et d’offrir nos services dès que nous en avons eu la possibilité aux institutions qui pouvaient en avoir besoin.
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Quand l'Irlande tourne le dos à son identité catholique
De Paolo Gulisano sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :
Le gouvernement de la nouvelle Irlande post-chrétienne est né
19-06-2020
Quatre mois après les élections irlandaises, les anciens rivaux Fianna Fail et Fine Gael ont formé un nouveau gouvernement (avec l'aide des Verts). Le Sinn Fein, qui avait recueilli plus de voix., se retrouve à l'extérieur. Expansion de l'avortement, du gender et de la Pma sont au programme de l'exécutif, qui repose sur deux partis officiellement de centre-droit mais qui ne soutiennent plus une seule valeur catholique.
Quatre mois après les élections générales, la République d'Irlande a un nouveau gouvernement. Le résultat du vote a été un choc pour le pays, vu la victoire inattendue du Sinn Fein qui avait atteint son sommet historique. Proche de la formation politique historique républicaine et indépendantiste, les deux partis qui constituent un bipolarisme de plus en plus imparfait sur la scène politique de l'île : le Fianna Fail et le Fine Gael.
Ces deux partis, toujours opposés et alternatifs, représentent depuis des décennies deux âmes et deux traditions du pays : d'une part le Fine Gael, héritier de la politique qui a conduit il y a un siècle au compromis avec l'Angleterre et donc à la division de l'île, avec la fondation de l'entité administrative appelée "Irlande du Nord", fondée sur des bases sectaires anti-catholiques ; et d'autre part le Fianna Fail fondé par Eamonn de Valera et d'autres héros de la guerre d'indépendance, qui en 1921 s'étaient opposés à la signature du traité. Ces oppositions ont également conduit à la guerre civile, avec des deuils et des tragédies qui ont profondément marqué la vie des Irlandais, laissant un triste héritage qui a duré de nombreuses années.
À cette époque, le Sinn Fein, après avoir été le Parti de l'indépendance unifiée, avait connu un déclin politique, cédant la place au Fine Gael et au Fianna Fail. La formation républicaine a continué à faire l'objet d'un certain consensus, principalement en Irlande du Nord, où elle a longtemps été le point de référence politique pour la minorité catholique de la province. Mais ces dernières années, le parti a également trouvé de plus en plus de consensus dans les comtés de la République, grâce à une proposition politique très attentive aux groupes sociaux les plus défavorisés, et dès février, il avait fait mouche.
De leur côté, le Fianna Fail et le Fine Gael, tous deux battus aux élections, ont trouvé un accord sans précédent, afin de faire front commun contre le Sinn Fein. Mais pour former un gouvernement de large consensus, les résultats n'étaient pas au rendez-vous, et après d'épuisantes négociations, dans un climat social et politique paralysé par l'urgence du Coronavirus, les deux parties ont réussi à convaincre le petit groupe de parlementaires verts de voter pour le nouvel exécutif.