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Ethique - Page 174

  • Vatican : transactions et investissements suspects à la Secrétairerie d'Etat

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    De Smart Reading Press (rubrique "Grand angle") :

    VATICAN : ENQUÊTE SUR DES TRANSACTIONS ET INVESTISSEMENTS FINANCIERS SUSPECTS AU SEIN DE LA SECRÉTAIRERIE D’ÉTAT

    En octobre 2019, suite à une descente de la Gendarmerie du Vatican, cinq employés de la Secrétairerie d’État, qui supervise la gouvernance de l’Église et de la Curie au nom du pape, étaient suspendus de leurs fonctions. Des ordinateurs et des documents liés à des transactions financières au sein du département étaient saisis.

    Au centre des investissements et des transactions financières examinés se trouve l’achat d’un bâtiment au 60 Sloane Avenue à Londres à l’homme d’affaires italien Raffaele Mincione, qui gérait à l’époque des centaines de millions d’euros de fonds de la Secrétairerie. L’achat a eu lieu par étapes, entre 2014 et 2018. Lors de la vente à la Secrétairerie de 30 000 des 31 000 actions du projet, la holding de Mincione a conservé les 1 000 actions avec droit de vote nécessaires pour contrôler la holding propriétaire de l’immeuble. Mincione a finalement proposé de se séparer de ces actions à des prix très élevés.

    Pour conclure la vente, en 2018, la Secrétairerie d’État a fait appel à un autre homme d’affaires, Gianluigi Torzi, qui a agi comme intermédiaire rémunéré à la commission pour l’achat des actions restantes. Torzi a gagné 10 millions d’euros pour son rôle dans cette transaction.

    En novembre 2018, Fabrizio Tirabassi, un employé par la Secrétairerie d’État qui y était responsable de la gestion des investissements financiers, a été nommé directeur de Gutt SA, une société appartenant à Gianluigi Torzi et enregistrée au Luxembourg. Nommé administrateur le 23 novembre 2018, il a été révoqué le 27 décembre. Au moment de sa nomination en tant qu’administrateur, l’adresse de Tirabassi était répertoriée comme étant celle de la Secrétairerie d’État à la Cité du Vatican.

    Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, a été interrogé pour savoir s’il était au courant de cette nomination et s’il considérait qu’il était approprié qu’un fonctionnaire de la Secrétairerie accepte un tel poste. On lui a également demandé si les fonctionnaires de la Secrétairerie sont autorisés à accepter de tels postes. Le cardinal Parolin n’a pas répondu.

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  • Pourquoi je demande au conseil d’État d’annuler l’interdiction du culte

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    Lue ce 22 mai 2020 sur le site web de « La Libre Belgique », cette opinion de Joseph Junker, père de famille et porte-parole francophone du groupe de jeunes catholiques, qui a introduit le recours en annulation au conseil d’état :

    « Ce 20 mai, en compagnie de 200 autres catholiques, nous avons introduit une requête au conseil d’état pour faire annuler l’interdiction des cultes en vigueur en raison du nouveau coronavirus.

    Comme tout honnête citoyen, il n’est pas dans mes habitudes d’ester en justice, encore moins contre le gouvernement de notre pays. Bien-sûr, nous reconnaissons qu’une situation extraordinaire requiert des mesures extraordinaires. (Les évêques, avaient d'ailleurs introduit des restrictions… avant même que le gouvernement ne s’en mêle).

    Mais à présent, c’en est assez !

    Nous ne sommes plus aujourd’hui dans une situation qui justifie d’interdire une liberté aussi importante que la liberté de culte. Jugez-en : Depuis le 14 mars, et au moins jusqu'au 30 juin, les eucharisties, les baptêmes, le sacrement de réconciliation, les mariages et enterrements à plus de 15 - et depuis peu 30 personnes - sont interdits en Belgique. Dans le même temps, depuis 2 semaines, Ikea peut accueillir 600 personnes, les parcs zoologiques, les musées, le marché au poisson, les coiffeurs et les magasins de vêtements sont autorisés à rouvrir. Enfin, à l’heure où j’écris ces lignes, nous fêtons la fête de l’ascension, en vertu de laquelle chaque citoyen belge a reçu un jour férié. Très logiquement, le gouvernement a donc octroyé le droit… de se rendre dans sa résidence secondaire à la côte. Les églises quant à elles resteront vide.

    Pour un croyant et catholique, il n’est rien de plus important que la Foi et les sacrements. Ils illuminent sa vie, le rendent une personne meilleure et l’inspire au service des autres (comme le témoignent les nombreux hôpitaux, écoles et œuvres catholiques dans notre pays).

    Face au mépris : la justice

    Certes, les chrétiens ne sont plus très en vogue et même parfois conspués. Certes, notre élite qui se pense volontiers laïque, libérale, éclairée et « neutre » n’a guère d’égard pour le culte. Néanmoins, à l’heure où il est permis de se déplacer pour voir une girafe, un meuble bon marché ou un mobile de Koendelietzsche mais pas l’eucharistie, on se demande bien ce que les catholiques ont fait pour mériter pareil mépris de leur droit constitutionnel. Cette décision, justifiée un temps, est devenue injuste, disproportionnée, mais aussi carrément paternaliste : les catholiques ont en effet prouvé être parfaitement capables de prendre eux-mêmes des mesures de protection, et d'organiser des célébrations eucharistiques de manière sûre.

    Bien sûr, tout chrétien qui prend sa foi et les béatitudes au sérieux supportera le cœur léger l’humiliation, mais il n’en renoncera pas à sa soif de Justice pour autant. Aussi avons-nous choisi de nous défendre auprès du conseil d’état. Un recours au conseil d’état n’est une agression pour personne, il dit simplement le droit. C’est l’organe approprié pour mener ce débat, et ensuite de corriger dans la paix se qui doit l’être. Point besoin de bombe, ni de revanche mal placée ni même de manif : La Justice nous suffit.

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  • "Le Monde d'après..." : le lancement d'une nouvelle revue trimestrielle

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    Le Monde d'après

    Le Monde d'après...

    Une nouvelle revue trimestrielle est lancée par les éditions France-Empire sous la direction de Frédéric Aimard. Elle explore « le monde d'après... » à la lumière de la doctrine sociale de l'Église.

    La consultation du n°1 (juin-juillet-août) de la revue est gratuite : cliquez sur l'image pour la feuilleter ou la télécharger en PDF.
    https://fr.calameo.com/read/0062449649948fbb58957

    Il n'y aura d'impression papier trimestrielle que si un nombre suffisant d'amis souscrivent à cet abonnement : 40 euros pour 4 numéros.

    SPFC-ACIP / France-Empire 60, rue de Fontenay 92350 LE PLESSIS-ROBINSON / 06 77 90 36 20
  • France : Ordonnance du Conseil d'État sur les cultes : “L'état de droit est notre bien commun“

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    Saisi par plusieurs associations et requérants individuels, le juge des référés du Conseil d’État a demandé au gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires. Sur le site web de « La Vie », l’essayiste François Huguenin réagit à cette décision :

    « Alors que le déconfinement permet aux magasins et aux transports d’être à nouveau librement investis par les Français, dans des conditions sanitaires au demeurant inégalement assurées, le maintien d’une interdiction de réunion dans les lieux de culte n’avait pas manqué de faire réagir une part de l’opinion publique, catholique notamment.

    Et de fait, le juge des référés du Conseil d’État a estimé qu’une telle mesure, au-delà de la période générale de confinement, présentait « un caractère disproportionné au regard de l’objectif de préservation de la santé publique » et que le maintien de l’interdiction de tout rassemblement constituait, « eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière ».

    A lire:

    Matthieu Rougé : « La liberté de se rassembler fait partie intégrante de la liberté de culte »

    On ne peut être plus clair, d’autant que le Conseil d’État a « enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de huit jours, le décret du 11 mai 2020 en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu ». Chez de nombreux catholiques, la perspective de pouvoir célébrer la fête de la Pentecôte, après avoir été empêchés de se rassembler pour Pâques, même dans des conditions comportant un certain nombre de restrictions indispensables, est accueillie avec joie.

    Pourtant, cette décision de justice n’est pas de nature à contenter les seuls croyants. Elle peut réjouir le citoyen quelles que soient ses convictions religieuses. Le juge a parlé et fait respecter une liberté fondamentale que le gouvernement avait abusivement enfreinte. C’est la beauté de l’état de droit de pouvoir garantir aux citoyens que leurs libertés fondamentales seront respectées, même en cas de circonstances exceptionnelles. Car la règle de droit n’est pas destinée à disparaître en période troublée. Sauf cas très particuliers, et de manière toujours proportionnée à la gravité de la situation, la règle de droit est aussi faite pour les temps exceptionnels. C’est en effet dans ces moments où le danger – et la peur qui l’accompagne – risque d’inciter les citoyens à renoncer à leurs libertés fondamentales que la loi et le juge sont précieux : en rappelant que les libertés sont à garantir en tout temps.

    A Lire:

    Éditorial : la sécurité ne doit pas tuer la liberté

    Reste que le fait que l’action en justice ait été initiée par des mouvements relevant, à des degrés divers, d’une mouvance traditionaliste ou identitaire du catholicisme peut interroger. Que l’action n’ait pas été menée par la Conférence des évêques de France choque même certains. Mais d’une part, il apparaît plutôt intelligent que l’instance épiscopale ait cherché à préserver le dialogue avec le gouvernement. Sans qu’il y eût concertation, ces deux stratégies se sont de facto bien complétées. Et par ailleurs, quelle que soit l’identité des requérants, l’action en justice était légitime et même nécessaire. La défense des libertés publiques n’appartient à personne en particulier et la possibilité d’agir en justice n’est pas réservée à certains citoyens ! Elle est garantie à chacun, quelles que soient ses convictions. Que l’état de droit ait triomphé est la seule chose qui importe. C’est notre bien commun. »

    À lire : Le Pari chrétien. Une autre vision du monde, de François Huguenin, Tallandier, 2018.

    Ref. Ordonnance du Conseil d'État sur les cultes : “L'état de droit est notre bien commun“

    A quand une initiative similaire en Belgique?

    JPSC

  • Déconfinement du culte en France : la surprise du Conseil d’Etat commentée par Jean-Marie Guénois, directeur-adjoint du « Figaro »

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    « C'est une surprise et une décision juridique importante : le Conseil d'Etat a «ordonné» lundi 18 mai, en fin d'après-midi, au gouvernement de «lever l'interdiction générale et absolue» des célébrations dans les lieux de culte, liée au coronavirus.

    Concrètement, il enjoint – sous «délai de huit jours» - le premier ministre, de prendre de nouvelles mesures «proportionnées» aux risques sanitaires encourus mais qui permettront une reprise des cultes dans le cadre du déconfinement en cours, tout en respectant la «préservation de la santé publique».

    Un «droit fondamental»

    Deux raisons ont conduit à cette décision du juge des référés du Conseil d'Etat. La première est qu'il considère que «la liberté de culte» - qui est un «droit fondamental» - comporte par nature «le droit de participer collectivement à des cérémonies dans les lieux de culte».

    La seconde est qu'il estime que des «mesures d'encadrement moins strictes» que «l'interdiction de tout rassemblement» sont effectivement «possibles» dans ces lieux de cultes tout en préservant la sécurité sanitaire, grâce à «la tolérance des rassemblements de moins de 10 personnes dans d'autres lieux ouverts au public» prévue dans le décret du 11 mai régissant le déconfinement.

    Le juge conclut par conséquent que «l'interdiction générale et absolue présente un caractère disproportionné au regard de l'objectif de et constitue ainsi, eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière».

    Jouer la montre

    Ces mots «atteinte grave et manifestement illégale» à la liberté de culte auront beaucoup de poids à l'avenir. Pour l'Eglise catholique notamment qui n'a toutefois pas osé se mouiller – en tant que conférence des évêques - dans cette affaire n'attaquant pas le gouvernement alors qu'elle était dans son droit. Des évêques ont protesté mais aucun n'a finalement attaqué en raison de la collégialité épiscopale. Seules quelques associations religieuses et un parti politique sont donc montés au créneau.

    Le président du Parti Chrétien Démocrate, PCD, Jean-Frédéric Poisson, avait ainsi déposé une requête au nom de son parti. Il a aussitôt fait savoir sur son compte tweeter qu'il était «très satisfait» de ce résultat mais que «jouer la montre pour son exécution serait inacceptable» de la part du gouvernement.

    Ce risque dénoncé par cet homme politique existe en effet. Car le premier ministre, devant la grogne des catholiques en particulier, avait concédé face au Sénat, que les offices religieux pourraient reprendre à la fin du mois de mai, pour la fête de Pentecôte notamment, le 31, ou la veille pour la fête juive de Chavouot, sans attendre le 2 juin.

    Or le délai de huit jours, imparti par le Conseil d'Etat pour assouplir l'interdiction de célébrer des cultes recoupera, à quelques journées près, ces fêtes religieuses. Sans toutefois inclure la fin du ramadan, prévue le 24 mai. Le gouvernement pourrait très bien jouer la montre à moins qu'il ne presse le pas, notamment pour l'islam.

    Quant à Maître Jérôme Triomphe, un avocat qui a déposé une requête au nom de la Fraternité Saint Pierre, catholiques traditionnalistes attachés et reconnus par Rome mais aussi au nom d'autres instituts également de droit pontifical, il a confié lundi soir au Figaro : «C'est une très grande victoire. Les catholiques ont été les premiers à mettre en place des mesures sanitaires plusieurs semaines avant le confinement. Ils ont accepté avec discipline les mesures sanitaires destinées à protéger les plus fragiles d'entre les nôtres de toute contamination. Mais à partir du moment où le déconfinement a été ordonné, que l'on peut se presser sans masque dans les commerces, que les enfants retournent à l'école et que l'on peut circuler à nouveau librement sur la voie publique, il était inadmissible d'interdire radicalement une liberté aussi fondamentale et essentielle que le culte alors même que les ministres du culte proposent de mettre en place des mesures sanitaires bien plus strictes que dans les supermarchés».

    Pour sa part, dans le champ politique, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat a considéré que cette décision est «une bonne nouvelle pour la liberté de culte qui est un droit fondamental».

    Dans la soirée et pour ne pas donner l'impression d'être complètement hors hors-jeu, la conférence des évêques a publié un communiqué prenant acte de cette décision du conseil d'État. Avec ce commentaire : «Cette ordonnance va dans le sens de la lettre écrite par le Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, au Premier Ministre vendredi 15 mai. La Conférence des évêques de France attend donc maintenant la révision du décret du 11 mai que le Premier Ministre a huit jours pour opérer. A partir de la révision de ce décret des célébrations seront possibles, respectant les règles sanitaires communiquées en réponse aux propositions faites par la Conférence des évêques de France.»

    Ref. Déconfinement: le Conseil d'Etat ordonne de lever l'interdiction de réunion dans les lieux de cultes

    D’après « le Parisien », chaque culte a réagi à cette ordonnance judiciaire selon sa « sensibilité » :

    Profil bas, la Conférence des Evêques de France (CEF), dribblée par des associations de fidèles plus pressées qu’elle, a « pris acte d’une décision de « justice ainsi rétablie », estimant que le gouvernement avait traité le monde religieux « un peu moins bien que le reste des citoyens ».  

    Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) s’est montré circonspect: « Il suffira que le Premier ministre mette une contrainte de 10 ou 15 personnes (maximum) et ça n'ouvrira pas la voie à la reprise des cérémonies religieuses d'ampleur. Ce seront des petites réunions mais pas des cérémonies religieuses ». C’est en effet un retour possible du bâton gouvernemental à l’ordonnance du Conseil d’Etat…

    Le Grand Rabbin de France est réticent à l’idée de sortir des abris : « Rouvrir les synagogues, serait dangereux. L'impératif reste le même, celui de protéger la vie. On analysera seulement quand on aura des certitudes sanitaires. Et pour cela il faut attendre encore un peu pour juger des effets du déconfinement ».

    La Fédération protestante de France souhaite que la décision demeure aux mains du politique, tandis les évangéliques du CNEF assurent que, « quelque soit la date », ils appelleront leurs membres à respecter les consignes et recommandations « appropriées »...

    JPSC

  • Déconfinement des messes en France : le juge des référés du Conseil d’Etat ordonne au gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte

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    640_conseil-detat-paris-close-up-2007-03-10.jpgDans une ordonnance rendue ce 18 mai, le juge des référés du Conseil d’État français ordonne au Gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « déconfinement ». Lu ce jour sur le site web du Conseil d’Etat français :

    « Saisi par plusieurs associations et requérants individuels, le juge des référés du Conseil d’État rappelle que la liberté de culte, qui est une liberté fondamentale, comporte également parmi ses composantes essentielles le droit de participer collectivement à des cérémonies, en particulier dans les lieux de culte. Elle doit, cependant, être conciliée avec l'objectif de valeur constitutionnelle de protection de la santé.
     
    Dans l’ordonnance rendue ce jour, le juge des référés relève que des mesures d’encadrement moins strictes que l’interdiction de tout rassemblement dans les lieux de culte prévue par le décret du 11 mai 2020 sont possibles, notamment compte tenu de la tolérance des rassemblements de moins de 10 personnes dans d’autres lieux ouverts au public dans le même décret.

    Il juge donc que l’interdiction générale et absolue présente un caractère disproportionné au regard de l’objectif de préservation de la santé publique et constitue ainsi, eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière.
     
    En conséquence, il enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de huit jours, le décret du 11 mai 2020 en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu applicables en ce début de « déconfinement », pour encadrer les rassemblements et réunions dans les établissements de culte. »

    > Lire les ordonnances de jugement

    > Retrouvez l'ensemble des ordonnances liées au COVID-19

    Ref. Rassemblements dans les lieux de culte : le Conseil d’État ordonne au Premier ministre de prendre des mesures moins contraignantes

    A la bonne attention des autorités religieuses et des pouvoirs publics belges : il y va bien entendu des messes publiques mais aussi des offices et autres types de réunions ecclésiales susceptibles de se tenir dans les églises.

    JPSC

  • En France, comme en Belgique, l'hécatombe dans les maisons de repos

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    Si, comme on le claironne, les services de soins intensifs n'ont pas été saturés ou débordés, c'est parce qu'on a laissé mourir dans les maisons de repos les personnes âgées qui auraient dû être accueillies dans les hôpitaux. :

    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    La vérité se fait jour sur l’hécatombe dans les EHPAD

    Alors que les Français entament leur déconfinement, ils découvrent peu à peu l’ampleur du drame qui s’est déroulé dans les EHPAD (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) -drame dont le traumatisme ne s’éteindra pas avec l’assouplissement des conditions de visite et l’arrivée de moyens de protection, de tests, et les renforts de personnel. La moitié des 27530 décès causés par le virus Covid-19 en France (à la date du 16 mai) ont touché des personnes âgées résidant dans des EHPAD, dont plus des deux tiers y sont décédées. Or nombre d’entre elles auraient probablement pu être sauvées si elles avaient été hospitalisées pour recevoir des soins appropriés, selon la saisissante enquête publiée le 15 mai par Marianne.

    Selon cette enquête, depuis le début de l’épidémie en France jusqu'à la dernière semaine de mars, soit près d’un mois, certains services d'urgence, des centres de régulation du Samu ont refusé d'hospitaliser des résidents d’EHPAD, faute de lits disponible et de matériels d’assistance respiratoire, notamment dans le Grand Est, en Bourgogne-Franche-Comté, puis en Ile-de-France. Nombre de résidents ont ainsi condamnés à mourir d’asphyxie, au grand désespoir du personnel soignant. Le SAMU suivait les consignes des ARS, ces Agences régionales de santé de plus en plus contestées pour leur gestion de la crise… Les autorités de santé elles-mêmes ont paru prendre tardivement conscience des défaillances, pour ne pas dire plus, des ARS, et de la tragédie qui se déroulait dans les EHPAD. Il a fallu attendre le 16 mars pour que le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, évoque sur France Inter, au conditionnel, l’hypothèse de tris de patients en service de réanimation : « Ce serait catastrophique qu’on en arrive à trier des personnes, nos proches, en disant : "on ne peut plus prendre cette personne en réanimation parce qu’il n’y a plus de place" » C’est pourtant un tel tri qui s’est exercé en amont, par le refus d’hospitaliser les personnes âgées de plus de soixante-dix ans…et même, au paroxysme de la submersion hospitalière, certains quinquagénaires présentant des facteurs de « co-morbidité ».

    Dans ce contexte de crise épidémique aiguë, de submersion des hôpitaux et de pénurie des produits affectés à la sédation, nous avions signalé (LSDJ n°928 du 4 avril) qu’un décret, publié le 29 mars 2020 au Journal Officiel, avait autorisé la dispensation, notamment dans les EHPAD, du médicament Rivotril ® « hors AMM [autorisation de mise sur le marché] dans le cadre du Covid-19 » pour soulager des patients, atteints de Covid-19, confrontés à une détresse respiratoire aiguë et en situation asphyxique. Or ce médicament, un antiépileptique, est contre-indiqué en cas « d’insuffisance respiratoire grave ». Soulevé par l’association Alliance Vita, un doute avait plané sur l’utilisation exceptionnelle de ce produit : avait-on respecté les procédures garantissant qu’il s’agisse bien de soulager le patient sans abréger sa vie ? Une enquête sur ce qui s’est passé dans les EHPAD éclaircira peut-être ce point parmi beaucoup d’autres, en réponse aux plaintes de nombreuses familles de victimes. Terminons cependant par cette bonne nouvelle : l’utilisation exceptionnelle du Rivotril ® a été abrogée le 12 mai 2020 (par décret n°2020-548 du 11 mai 2020 – Art.28).

  • La FAFCE soutient pleinement l'appel lancé par les évêques catholiques ukrainiens à interdire toute forme de gestation pour autrui

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    Communiqué de presse

    La FAFCE soutient pleinement l'appel lancé par les évêques catholiques ukrainiens à interdire toute forme de gestation pour autrui

     
     Bruxelles, le 15 mai 2020

    Depuis quelques jours, une vidéo choquante circule largement sur Internet, publiée par une société ukrainienne consacrée à la pratique de gestation pour autrui. La vidéo montre 46 bébés en pleurs dans une salle de conférence d'un hôtel transformée en crèche en Urkaine, expliquant que ces « bébés attendent leurs parents ». En cause, le fait que les étrangers qui ont conclu un contrat pour l'achat de ces bébés ne soient pas autorisés à entrer en Ukraine en raison de la crise sanitaire actuelle. La vidéo se conclue en demandant aux pays qui interdisent la pratique de la gestation pour autrui de « faire une exception à leur politique et permettre à leurs citoyens d’être réunis avec leurs enfants » (sic).

    Le Président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, commente : « En regardant ces images, on ne peut rester silencieux, et tout particulièrement aujourd'hui, alors que nous célébrons la journée internationale de la famille : ces bébés ont besoin d'une famille et ils ne peuvent être traités comme une marchandise. Nous invitons toutes les autorités intéressées à prendre les mesures nécessaires pour que l’adoption internationale puisse être appliquée ».

    Comme l'ont dénoncé les évêques catholiques ukrainiens, « la pandémie de coronavirus révèle de nombreuses pathologies dans notre vie publique moderne. L'une d'entre elles est ce phénomène de gestation pour autrui, où des personnes sont traitées comme des marchandises pouvant être commandées, fabriquées et vendues (…). Un tel écart dans la législation ukrainienne détruit de manière significative les efforts d’intégration européenne et discrédite notre pays aux yeux de la communauté européenne ». Au cours des dernières années, l'Ukraine est devenue un centre international de pratique de gestation pour autrui, en raison de ses 'prix compétitifs' et de sa proximité avec la 'riche Europe'. Cette pratique s'est néanmoins répandue dans le monde entier, « créant une pente glissante vers le droit à l'enfant, et n'ayant aucun respect pour la dignité humaine ou les principes éthiques fondamentaux » (Résolution du Conseil de Présidence de la FAFCE, Fatima, 13 avril 2016). Cela représente une menace pour la dignité humaine, source d’un profond fossé au sein de la communauté internationale et d’un vaste débat au sein de nos sociétés.

    La FAFCE soutient pleinement l'appel lancé par tous les évêques catholiques ukrainiens (disponible ici en anglais), espérant contribuer à éveiller les consciences de tous les Européens. "Le Parlement européen* a déclaré que la pratique de la gestation pour autrui devait être interdite et examinée en priorité dans le cadre des instruments de défense des droits de l'homme - conclut le Président de la FAFCE - Nous réitérons notre appel aux décideurs européens à prendre les mesures nécessaires pour interdire internationalement la pratique de la gestation pour autrui".
     
     
  • L'imposture du scientisme

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    De genethique.org (bibliographie) :

    La restauration de l’homme – C.S. Lewis contre le scientisme

    MICHAEL D. AESCHLIMAN  Transhumanisme

    Editions Tequi http://www.librairietequi.com/A-65971-la-restauration-de-l-homme.aspx

    Mai 2020

    292 pages

    Cet essai dénonçant l’imposture du scientisme est passionnant. S’appuyant sur les écrits de nombreux auteurs anglo-saxons, dont notamment C.S. Lewis, l’auteur formule de façon très simple ce que l’on avait souvent confusément senti sans parvenir à l’exprimer clairement : l’explication du monde et de l’homme par la science seule ne peut pas être satisfaisante. En effet, la négation de la transcendance que cette théorie exige non seulement n’est pas acceptable philosophiquement, mais elle induit des conséquences dramatiques sur la façon dont est considérée la personne humaine.

    L’auteur démontre comment, à partir des philosophies des Lumières, via Sade, Nietzsche, Marx, Sartre, jusqu’aux déconstructivistes, l’idéologie considérant le savoir scientifique comme le seul valable a conduit à considérer l’homme comme un simple objet de la nature équivalent à tout autre, permettant la naissance des idéologies totalitaires et leurs ravages. Allant plus loin encore, il affirme de façon convaincante que le libéralisme libertaire contemporain prend lui aussi sa source dans cette idéologie, considérant à son tour que Dieu n’existe pas et prenant comme mesure du Bien et du Mal le désir individuel, risquant ainsi de nous conduire à de nouveaux drames. La négation de Dieu et l’absolutisation de la nature a conduit à la quête de puissance des idéologues totalitaires du XXème siècle, elle conduit à la quête du plaisir au XXIème siècle, les uns et les autres utilisant la technique pour parvenir à leurs fins : « Les garde-frontières de la laïcité devraient se rappeler que, lorsque l’on nie, ignore, moque ou attaque la dimension et l’horizon métaphysique ou religieux des hommes, des sociétés et des cultures, il n’est plus aucune garantie de paix et de bonne volonté qui sont loin d’être des attributs « naturels » de l’homme ».  

    Bien sûr, suivant les nombreux auteurs, littéraires, philosophes et scientifiques qu’il cite, Michael D. Aeschliman ne nie pas l’importance des connaissances scientifiques, mais il les remet à leur juste place : le savoir scientifique n’est qu’une catégorie de la connaissance rationnelle. Epousant la thèse de C.S. Lewis issue de la pensée de philosophes classiques, il pense que la raison humaine, à travers ce qu’on appelle le bon sens ou le sens commun, est capable de percevoir le Bien transcendant. C’est en suivant cette idée qu’il est possible de réaffirmer la place unique de la personne humaine, que redevient possible la « restauration de l’homme », quand le scientisme et son corollaire contemporain la primauté de la technique pour réaliser tous les désirs individuels sans critère moral ne parviendront qu’à « l’abolition de l’homme », titre d’un ouvrage de C.S. Lewis.

  • 12 petites conférences de Stéphane Mercier sur l'avortement, l'euthanasie et la contraception

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    Malgré le confinement général, Philo à Bruxelles reste actif et nous avons eu l’idée de vous transmettre 12 vidéos courtes de Stéphane Mercier sur des thèmes fondamentaux.

    Vous pouvez les découvrir en cliquant sur les liens ci-dessous :

    J'ai 5 minutes !

    Ces 12 petites conférences enregistrées en Suisse portent sur l'avortement, l'euthanasie et la contraception.

    Regarder 5 minutes

    1.

    Mon corps, mon droit ?
     
    2.

    Justifier l'avortement ?

    3.

    Un enfant, OUI. Mais seulement dans de bonnes conditions !

    4

    L'embryon, un tas de cellules ?

    5

    L'avortement, une opération sans douleur ?

    6

    Face à quelqu'un qui veut avorter
     

    Face à quelqu'un qui veut avorter (suite)
     
    8

    Les impasses de la contraception
     
    9

    1ère partie: Le mensonge de l’euthanasie

    10

    Les impasses de la contraception (suite)

    11

    2ème partie: Le mensonge de l’euthanasie

    3ème partie : Le mensonge de l’euthanasie

  • Déconfinement : Ce prêtre a tout prévu pour accueillir ses paroissiens dans quelques jours

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    De Bérangère Dommaigné sur le site web « aleteia » :

    « L’Abbé Timothée Pattyn, curé de paroisse dans le Beaujolais (Rhône), est fin prêt pour accueillir à nouveau ses paroissiens. Et pour ceux qui doutent encore de la faisabilité des gestes barrière dans une église, il propose une démonstration en images ! Cinquante silhouettes en carton, chacun assise à deux mètres de distance, et voila une messe prête à être célébrée en toute sécurité, pour enfin retrouver l’Eucharistie. Reste un précieux souhait : que ces silhouettes cartonnées redeviennent humaines !

    « C’est long pour tout le monde », l’abbé Timothée Pattyn, le curé de Villiers-Morgon, petit village du Beaujolais, situé à 25 kms au nord de Villefranche-sur-Saône, déplore de ne plus pouvoir célébrer de messe publique et a décidé de le faire savoir. Mais pour répondre peut-être plus à l’ignorance et la prudence légitime de certains, « qui imaginent les messes comme des rassemblements « type JMJ » », il a décidé de montrer visuellement comment il est tout à fait possible de respecter les gestes barrières dans son église, qui pourrait accueillir jusqu’à 600 personnes en temps normal.

    Pour cela, région du Beaujolais oblige, des paroissiens viticulteurs lui ont déposé des morceaux de cartons, utiles pour stocker les palettes de vin. Le curé les a ensuite dispersé chez des paroissiens avec un patron, et tout le monde s’est mis à faire du découpage afin d’obtenir cinquante silhouettes. Il ne restait plus qu’à les installer sur les bancs, pour faire la démonstration, avec une vidéo, assistée du drone du curé.

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    Paroisse la Trinité en Beaujolais. La preuve en image: cinquante paroissiens peuvent suivre la messe en respectant parfaitement les gestes barrières.

    « Chacune des silhouettes est espacée de deux mètres, tout est ouvert, pas de poignées ou de porte à toucher » explique le curé qui ajoute « en plus grâce à la démarche liturgique, les fidèles entrent par l’allée centrale et ressortent par les allées latérales, notre liturgie est donc tout à fait adaptée à la circulation espacée ! »

    Un doodle par messe

    Le prêtre envisage par ailleurs de lancer tout simplement un « doodle » permettant aux paroissiens de s’inscrire à un office. Une fois le nombre de 50 obtenu, le « doodle » sera fermé, il restera à l’équipe d’accueil, masquée et équipée de gel hydroalcoolique, d’accueillir les inscrits et de leur montrer leur place. Et comme ils ne seront que 50 par messe, l’abbé Timothée se dit tout à fait prêt à célébrer plusieurs messes à la suite pour permettre à ses 350 paroissiens habituels de retrouver chacun à leur tour, la sainte Eucharistie.

    En somme, toutes ces mesures semblent d’une simplicité évangélique à mettre en place ! Reste juste l’autorisation des autorités, et là le curé (comme les paroissiens), commence à gronder un peu. « On en a marre, on se sent privé de l’essentiel alors qu’il n’y a eu que très peu de cas de coronavirus chez nous, que tout le monde se connait et qu’on pourrait très facilement se retrouver en toute sécurité ». Comme le conclut le prêtre dans sa vidéo, s’il prie pour les gouvernants, il prie aussi pour que ces silhouettes en carton redeviennent enfin réelles, remplacées par des fidèles. »

     

    Ref. Ce prêtre a tout prévu pour accueillir ses paroissiens dans quelques jours

    JPSC

  • L'eugénisme au temps de la procréation médicalisée

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    Du site de l'institut Européen de Bioéthique :

    L'eugénisme au temps de la procréation médicalisée

    07/05/2020

    Auteurs : E. Gatel, C. du Bus

    A bien des égards, la notion d'eugénisme appartient au passé. Le terme est aujourd'hui revêtu d'une charge historique lourde et même repoussante ; il évoque immanquablement les exactions passées du régime nazi. Pourtant, depuis quelques décennies, le terme « eugénisme » est progressivement réapparu dans le vocabulaire courant, à la faveur des débats portant sur le statut du corps humain, ou sur le sens de l'acte médical et technique. La notion d'eugénisme intéresse directement les limites existantes entre le faisable et le souhaitable, entre le scientifique et le médical, et interroge notre rapport au corps humain. Elle appelle donc indiscutablement une réflexion du ressort de la bioéthique.

    A l'heure où la vocation de la médecine est remise en question, voire parfois détournée, il paraît nécessaire de penser l'eugénisme, tant du point de vue de son sens, que de son histoire ou sa portée, afin de démêler le vrai du faux et de porter un regard averti sur l'actualité. C'est pourquoi l'Institut Européen de Bioéthique s'est penché sur la question. S'il n'est plus présent sous la forme étatique et coercitive qu'il a pu prendre par le passé, l'eugénisme s'instaure aujourd'hui sans se nommer en tant que mentalité, et semble ainsi accepté, voire encouragé.

    Ce dossier rappelle l'historique de la pensée eugéniste et ses applications dans le passé, et souligne l'actualité de cette notion, qui, bien qu'apparemment condamnée par nos lois, s'installe discrètement dans nos sociétés sous couvert de certaines techniques médicales.

    Voir le DOSSIER COMPLET.