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Ethique - Page 196

  • Pourquoi l’avortement n’est pas un acte médical

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Pourquoi l’avortement n’est pas un acte médical

    31/10/2019

    C. du Bus

    L'actualité exige d'être clair sur les enjeux en matière d'avortement. C'est pourquoi, ce Flash Expert  peut contribuer à enrichir la réflexion.L'avortement est parfois présenté comme un « acte médical » au motif que sa pratique est confiée par la loi à un médecin. Or, il faut examiner la nature d'un acte, déterminée entre autres par sa finalité, et non pas uniquement la qualité de celui qui le pose, pour conclure qu'il constitue ou non un acte médical. Deux pages pour comprendre et argumenter.

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  • François : un pape contesté

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    De "Chrétiens dans la Cité" (blog de la lettre d'information de Denis Sureau) :

    Un pape contesté

    Jamais un pape contemporain n'aura été autant critiqué à un si haut niveau que le pape François.

    Tous les papes ont été critiqués à un moment ou à un autre par une partie des fidèles ou des théologiens (comme Paul VI après la condamnation de la contraception), plus rarement par des évêques (on pense à Mgr Marcel Lefebvre). Or sous le pontificat présent, même des cardinaux dénoncent publiquement des déclarations ou décisions du pape François – et tous ne sont pas aussi conservateurs que le cardinal Raymond Burke ; le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et spécialiste de la théologie de la libération, est peu suspect d'intégrisme. Les contentieux sont nombreux et variés.

    Le trouble provoqué par Amoris laetitia sur l'accès des divorcés-remariés à l'eucharistie a suscité les dubia (doutes sous forme de questions) de quatre cardinaux. Doutes restés sans réponses.

    Il y a eu aussi l'affaire Viganò, cet ancien nonce aux États-Unis qui a accusé le pape François d’avoir couvert le cardinal américain pédophile Theodore McCarrick. 

    L'été dernier, l'épuration de l'Institut pontifical Jean-Paul II pour le mariage et la famille, purgé brutalement de la théologie morale du saint pape polonais et des professeurs qui l'enseignaient, a provoqué de violents remous en Italie, et une lettre ouverte a été signée par 200 théologiens (comme Dom Jean-Charles Nault, le père abbé de l’abbaye bénédictine de Saint-Wandrille, ou l'Australienne Tracy Rowland, membre de la Commission théologique internationale)... et le soutien discret de Benoît XVI.

    Dans un autre domaine, le cardinal Zen, archevêque émérite de Hong Kong, a protesté contre les Orientations pastorales pour le clergé de Chine publiées le 28 juin dernier par le Saint-Siège, qu'il juge grosses de dangers pour les fidèles de l'Eglise clandestine.

    Et le déroulement du récent synode sur l'Amazonie a suscité aussi des réactions de trois cardinaux et trois évêques, qui ont exprimé séparément leur opposition au paganisme lors de cérémonies religieuses au Vatican autour des statuettes indiennes Pachamama – « qui étaient là sans intentions idolâtriques », a riposté la pape François.

    A ces contentieux s'ajoute la gestion calamiteuse des finances vaticanes, dont le déficit passerait de 32 millions d'euros en 2017 à 95,3 millions en 2019.

    Contrastant à l'image bonhomme transmise par les grands médias, le pape François a la réputation d'être « très autoritaire », comme le rapporte le vaticaniste Jean-Marie Guénois (Le Figaro, 20/9). A Rome, même certains de ses partisans commencent à douter. 

    A titre d'exemple de cette contestation, on pourra lire ceci : https://www.diakonos.be/synode-sur-lamazonie-le-pape-du-coup-de-bonneteau/

  • Obtenir l'euthanasie lorsqu'on considère sa vie "accomplie" ?

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    Lu sur De Standaard, le 30 octobre, p. 9: 

    L’euthanasie si on juge que sa vie est “accomplie” ? 

    La présidente de l’Open VLD, Gwendolyn Rutten, estime que les temps sont mûrs pour ouvrir un débat sur le droit à l’euthanasie des personnes qui jugent que leur vie est “accomplie”. … “On doit pouvoir mettre un point final pas seulement lorsque l’on souffre de manière insupportable, mais aussi lorsque notre vie est accomplie et qu’on le réclame de manière explicite, librement, indépendamment et durablement.” L’appel demeure jusqu’à présent isolé dans le monde politique. Le SP.A se dit étonné : il essaie depuis un certain temps d’ouvrir le débat sur l’extension de l’euthanasie aux cas de démence mais son initiative n’a pas été suivie jusqu’ici. La N-VA et le CD&V ne veulent pas entendre parler d’une extension de la loi tant que cette dernière n’a pas fait l’objet d’une évaluation approfondie. Quant au PS et au MR, ils estiment qu’un tel débat n’est pas à l’ordre du jour. Dans son rapport relatif aux années 2014-2015, la Commission de contrôle et d’évaluation de la loi euthanasie avait été claire sur cette question. Dans l’état actuel de la loi, le grand âge et la fatigue de vivre qui s’ensuit, sans cause de maladie, ne sont pas des motifs valables pour justifier une euthanasie.

  • Et si Ecolo se montrait cohérent ?

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    Une carte blanche publiée sur le site du Vif (opinion) :

    Lettre ouverte au parti Ecolo : pour une écologie cohérente

    30/10/19

    Chers députés, chers mandataires, chère présidente et cher président de parti, dans tous les combats que vous menez, ou peu s'en faut, vous visez juste, nous vous le concédons. Vous parlez avec le coeur, mais aussi avec la voix de la raison.

    Vous cherchez à préserver le monde au sein duquel nous vivons, la vie qui nous entoure, la beauté de notre planète. En toutes choses, vous cherchez à concilier l'écologie avec une nécessaire exigence sociale, en vous préoccupant du sort des plus vulnérables.

    Nous sommes jeunes, nous croyons dans votre combat. Comme vous, nous avons marché pour le climat. De la sphère privée à l'action collective, l'écologie politique est pour nous une lutte quotidienne. Nous adhérons à vos valeurs et nous vous avons soutenu jusqu'ici.

    Mais vous vous engagez aujourd'hui sur une voie où nous ne pouvons vous suivre. Dans le contexte actuel des affaires courantes, loin des médias, en l'absence de tout débat public, vous cherchez en effet à faire passer en grande hâte un projet de loi visant à élargir le délai d'avortement à 18 semaines en vous appuyant sur une majorité de circonstance.

    Outre le fait que le contexte mentionné n'est guère propice à la transparence et au débat démocratique que nous chérissons tant, et dont Ecolo s'est toujours targué d'être l'un des plus fervents défenseurs, nous avons l'intime conviction que ce projet de loi va dans une direction qui ne devrait pas être la vôtre. A l'heure où nous devons rebâtir notre lien avec la communauté, vous participez à la fuite en avant vers une glorification de la liberté individuelle aux dépens des vies vulnérables. Vies vulnérables qui ne sont pas uniquement celles des foetus, mais aussi celles des femmes qui les portent. Cette vulnérabilité ne devrait ni être niée ni être perçue comme une honte et encore moins comme un obstacle à la vie décente. Nous n'avons pas besoin qu'on fasse encore une fois retomber notre échec commun sur les épaules de quelques-unes. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un monde auquel les femmes n'ont pas peur d'exposer leurs enfants. C'est d'une société où nous disons à ces femmes pour qui une grossesse apparaît comme impossible à assumer : "Tu vas pouvoir continuer tes études, tu vas pouvoir travailler dans des conditions humaines, car nous sommes là." Ce dont nous avons besoin, c'est de réenchanter la solidarité, et non de se déresponsabiliser du sort d'autrui.

    C'est en tant que jeunes écologistes que nous nous adressons à vous, car nous sommes persuadés de lutter pour la même cause. Nous nous disons écologistes parce que nous luttons contre le mépris dont la nature fait l'objet. Aujourd'hui, l'être humain ne peut plus espérer nier son insertion dans une réalité plus fragile et mystérieuse que la masse de ressources qu'il a espéré avoir à sa disposition. Il nous semble y avoir une grave contradiction entre d'une part militer pour préserver le climat, les écosystèmes et la biodiversité, et d'autre part faire comme si le corps humain et sa propre fécondité pouvaient constituer un monde à part, un empire dans un empire, pour paraphraser Spinoza. Comment peut-on militer pour le respect de la vie, la protection et le bien-être des animaux, en ce compris leurs petits, et dans le même temps permettre d'avorter jusqu'à 18 semaines de grossesse ? Sauf à considérer que la vie d'un foetus de 18 semaines vaut moins qu'une vie animale, n'y a-t-il pas là une incohérence à dénoncer ? La révolution écologique que nous voulons suppose d'accepter que tout est lié, et que le mépris de l'enfant à naître, la violence à l'égard de la femme qui le porte et la destruction de notre maison commune sont les avatars d'un même égoïsme.

    Chaque femme qui fait le choix de l'avortement doit être traitée avec le plus grand respect ; chaque situation est toujours particulière et comporte son lot de difficultés et de peines. Mais nous devons impérativement garder à l'esprit qu'une personne qui avorte est le plus souvent une personne seule face à l'immensité de la tâche qu'est celle d'accueillir un enfant dans ce monde en ébullition. L'extension du délai d'avortement à 18 semaines, c'est par bien des aspects le choix de l'indifférence.

    Nous brisons tous les jours un peu plus la vie qui nous nourrit. N'allons pas jusqu'à nous dissocier de celle que nous engendrons.

    Jean-Baptiste Ghins

    Marie Hargot

    Grégoire Cuchet

    Alix Le Jemtelle

    Fiona Degrave

    Margaux Villebrun

    Marie-Sophie van Kerckhoven

    Priscilla de Hemptinne

  • L'Association Médicale Mondiale (AMM) réaffirme son opposition à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté

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    LES MÉDECINS DU MONDE CONFIRMENT LEUR OPPOSITION À L'EUTHANASIE ET AU SUICIDE ASSISTÉ

    28 octobre 2019

    Samedi 26 octobre, l'Association Médicale Mondiale (AMM) a réaffirmé son opposition constante à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté (cf. L’association médicale mondiale toujours fermement opposée à l’euthanasie et au suicide assisté). Elle a indiqué dans un communiqué qu’elle réitérait « son ferme attachement aux principes de l'éthique médicale », mais aussi « que le plus grand respect doit être maintenu pour la vie humaine ». Par conséquent, l'AMM « est fermement opposée à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté ». Cette déclaration, adoptée lors de son Assemblée annuelle à Tbilissi en Géorgie, est le fruit d’une enquête menée auprès de médecins et de non-médecins du monde entier.

    « Aucun médecin, souligne la nouvelle Déclaration, ne devrait être contraint de participer à l'euthanasie ou au suicide assisté, et aucun médecin ne devrait être obligé de prendre des décisions liées à cette fin ». Elle indique aussi, à propos du refus de l’acharnement thérapeutique, que « le médecin qui respecte le droit fondamental du patient de refuser un traitement médical n'agit pas de manière contraire à l'éthique en renonçant ou en refusant des soins non désirés, même si le respect d'un tel souhait entraîne la mort du patient ».

    La Déclaration révisée définit l'euthanasie comme étant l’acte d’« un médecin qui administre délibérément une substance mortelle ou qui intervient pour causer la mort d'un patient ayant la capacité de prendre des décisions » le concernant.

    Le suicide médicalement assisté correspond aux cas où, « à la demande volontaire d'un patient ayant une capacité de décision, un médecin permet délibérément à un patient de mettre fin à sa vie en lui prescrivant ou en lui fournissant des substances médicales dans l'intention d'entraîner la mort ».

    Pour le Dr Frank Ulrich Montgomery, Président de l'AMM : « Ayant tenu des conférences consultatives impliquant tous les continents du monde, nous pensons que cette formulation révisée est en accord avec les points de vue de la plupart des médecins du monde ».

  • Retour sur l'euthanasie de la championne paralympique Marieke Vervoort

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    A PROPOS DE L’EUTHANASIE DE LA CHAMPIONNE PARALYMPIQUE MARIEKE VERVOORT

    28 octobre 2019

    Mercredi 23 octobre, les médias annonçaient la mort par euthanasie de l'athlète paralympique belge Marieke Vervoort (cf. L’athlète paralympique belge Marieke Vervoort a été euthanasiée). Analyse et décryptage avec Carine Brochier de l’Institut Européen de Bioéthique.

    Gènéthique : Dans quelles circonstances cette athlète a-t-elle demandé l’euthanasie ?

    Carine Brochier : Tout d’abord, je dois dire qu’elle était porteuse d’une maladie dégénérative qui lui causait de très grandes souffrances. Elle souffrait vraiment. Elle était dans les 4% de souffrances réfractaires qu’on ne sait pas soulager. Marieke Vervoort a tenu très longtemps grâce à un parcours adapté de prise en charge, soutenue aussi par ses challenges et les compétitions sportives. Mais elle était aussi depuis très longtemps, proche des milieux qui soutiennent et qui font la promotion de l’euthanasie, des médecins militants et euthanasieurs. C’est à se demander parfois si Marieke n’a pas été instrumentalisée par leur cause. De son côté, elle avait tout préparé en vue de son euthanasie et se disait soulagée de pouvoir y recourir quand elle ne pourrait plus aller plus loin. Après les jeux olympiques de Rio où elle a été médaillée d’argent du 400 mètres fauteuil dames, elle a utilisé ce moment de célébrité pour annoncer qu’elle se ferait euthanasier quand la souffrance « ne serait plus supportable », ajoutant qu’elle « aimerait que dans tous les pays, l’euthanasie ne soit plus considérée comme un meurtre, mais que cela signifie un sentiment de repos et de tranquillité » (cf. Une championne paralympique belge demande à être euthanasiée). Depuis lors, un suspens était entretenu autour d’elle.

    G : Est-ce qu’on peut dire que ce faisceau de circonstances a pu l’enfermer dans sa décision ?

    CB : Il est légitime de se poser la question. Mais avant, il faut reconnaitre qu’il est des maladies neurologiques où la souffrance est terrible et inapaisable. La souffrance est la première à susciter un enfermement sur soi. L’athlète, je crois a été très courageuse de durer aussi longtemps. Et c’est précisément cela qu’il convient de saluer. Cependant, quand une personne a déclaré son intention de recourir à l’euthanasie, surtout quand c’est une personne médiatisée, il est difficile pour elle de revenir sur ce qu’elle a dit.

    On touche là quelque chose de très important. Je connais une personne qui souffre jour et nuit et dont les souffrances ne peuvent être apaisées. Elle est accompagnée par plusieurs personnes qui veillent à l’entourer de mille attentions. Par trois fois, elle a été tentée d’en finir, elle a failli demander l’euthanasie, mais chaque fois, elle a dépassé la crise, tout en restant dans un déluge de souffrance. Pourquoi ? Et c’est ici un point extrêmement important : celui de l’entourage immédiat du malade. Le milieu qui le porte, l’environnement, tout cela influe sur le mental de la personne malade, surtout si la douleur est présente. Selon que l’entourage et les amis ne voient aucune malice au fait qu’un médecin provoque la mort de la personne en souffrance, ou selon, au contraire, que l’entourage répugne à cette pratique et décide de s’investir pour l’accompagner à travers la souffrance, l’impact est différent. Les conséquences le sont aussi. Pour cette raison, la façon dont une société soutient ou non les malades est cruciale. Quand elle soutient l’euthanasie, le message qu’elle donne se résume en un « tu souffres, tu décides ! ». La question essentielle est celle de savoir quel est le milieu porteur qui accompagne la personne ? Si ce milieu fait d’elle une figure de proue de son combat, il va lui être difficile de ne pas s’exécuter…et même de faire marche arrière.

    G : Comment expliquez-vous l’importance du milieu, de l’entourage de la personne malade en souffrance ?

    CB : Dans son livre « les souffrances du jeune Werther », Goethe raconte l’histoire d’un jeune homme en quête d’absolu que les souffrances de la vie vont pousser au suicide. Quand le livre a été publié, beaucoup de jeunes gens l’ont imité, se sont identifiés au héros… jusqu’au suicide. Ce roman a été interdit un temps pour cette raison et a fait l’objet de l’analyse de psychologues. Ce qu’on peut en déduire, c’est que la figure du héros a un effet sur ceux qui le regarde et s’y identifient. A contrario, dans « la flûte enchantée » de Mozart, le personnage de Papageno est arrêté alors qu’il s’apprête à se suicider par trois jeunes garçons qui lui indiquent une autre voie ; il renonce à son projet. Encore une fois, ce qui importe c’est de savoir quelle société porte les plus fragiles. Si on en arrive, comme c’est le cas aujourd’hui en Belgique, à banaliser l’euthanasie, si on présente, dans les médias notamment, l’exemple de Marieke Vervoort comme une panacée, on ne sera pas prêts à porter les malades dans une autre direction que ce soit par la pensée, le cœur ou bien plus prosaïquement en moyens financiers.

    G : Comment aider les personnes qui vivre une souffrance inapaisable ?

    CB : Il est difficile de ne pas démissionner face à la souffrance. Ce qui fait la différence c’est la petite vitamine de vie qu’on arrive à insuffler à la personne fragile. Ce que je veux dire, c’est qu’on ne laisse pas un révolver sur la table de nuit d’un suicidaire. La société doit proposer une autre perspective que la mort, elle doit proposer un sens. Dans le cas de Marieke Vervoort, sa vie aurait pu être une leçon de courage malgré la souffrance pour tous, parce que la personne peut faire signe, ou même être un signe. Elle a orienté sa force intérieure vers une quête de reconnaissance : celle des jeux olympiques, et on peut se demander si ultimement, l’euthanasie n’a pas été, alors qu’elle ne maitrisait plus rien, sa dernière médaille. Il faut se demander vers où notre force intérieure est dirigée ? La diriger demande un effort, un entrainement, une résistance à la souffrance, de l’humilité. Encore une fois, le milieu porteur garantit que la personne traversera l’épreuve de la souffrance, qu’elle sera prête à affronter les enfers.

    G : Est-ce qu’elle était en fin de vie ? Est-ce que sa situation entrait dans le cadre de la loi?

    CB : Non, elle n’était pas en fin de vie et on ne pouvait pas lui appliquer de sédation, mais oui, elle entrait complètement dans le cadre de la loi. Sa maladie la conduisait à une souffrance insupportable et inapaisable et comme telle, elle pouvait recourir à l’euthanasie. En Belgique, la fin de vie n’est pas une condition nécessaire. Dans ce cas simplement, ce qui change ce sont les conditions plus nombreuses en termes de qualification des médecins ou de délais qui sont nécessaires pour l’obtenir. Légalement, tout était en règle.

  • Fin de vie : une déclaration commune des religions monothéistes

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    De Vatican News :

    Au Vatican, les religions monothéistes signent une déclaration sur la fin de vie

    Des représentants juifs, musulmans et chrétiens ont signé ce lundi matin une déclaration commune rejetant l'euthanasie et le suicide assisté et invitant à développer les soins palliatifs.
     
    Olivier Bonnel - Cité du Vatican

    Proposé au Pape François par le rabbin Avraham Steinberg, coprésident du Conseil national israélien pour la bioéthique, ce texte a ensuite été validé par l'Académie pontificale pour la Vie qui a réunit un groupe de leaders juifs, chrétiens et musulmans. Ce texte intitulé «déclaration des religions monothésites abrahamiques sur les problématiques de la fin de vie» a été signé lundi 28 octobre à la Casina Pie IV, dans les jardins du Vatican, siège de l'Académie pontificale des Sciences. Parmi les signataires figurent Mgr Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la Vie, le rabbin Avraham Steinberg, Kyai Marsudi Syuhud, chef de la plus importrante organisation d'oulémas d'Indonésie, ou encore un représentant du patriarcat de Moscou. 

    «Les problématiques morales, religieuses, sociales et juridiques du traitement du patient en phase terminale sont parmi les sujets les plus complexes et les plus débattus dans le domaine de la médecine moderne», peut-on lire en préambule du document. Les thématiques liées à la fin de vie ne sont pas des problématiques simples à aborder en raison des nombreux progrès scientifiques et technologiques de ces dernières années, des changements dans les rapports entre le médecin et le patient, et plus globalement des changements culturels en particulier dans les sociétés occidentales, souligne encore le préambule. 

    Les objectifs de cette déclaration

    Ce texte a pour ambition de mieux présenter la vision des religions monothésites sur ces questions délicates de la fin de vie, mais aussi d'améliorer la capacité des agents de santé à mieux comprendre, respecter, guider, aider et réconforter le croyant et sa famille dans l'exercice de leurs fonctions. «Respecter les valeurs religieuses ou culturelles du patient n'est qu'un problème religieux, souligne encore ce document, mais c'est une exigence éthique pour les personnels soignant qui accueillent des patients de confessions religieuses différentes.»

    L'assistance à ceux qui sont sur le point de mourir, lorsqu'il n'y a plus de traitement possible, est, d'une part, une manière de prendre soin du don divin de la vie, et d'autre part, un signe de responsabilité humaine et éthique, à l'égard de la personne qui souffre, souligne cette déclaration. 

    Refus de l'euthanasie et du suicide-assisté

    Cette déclaration rappelle aussi clairement l'opposition des grandes religions monothésistes à l'euthanasie, et à toute forme d'aide au suicide. L'euthanasie «est un acte direct, délibéré et intentionnel de prendre la vie et l'assistance médicale au suicide,  qui est un suicide direct, délibéré et intentionnel sont des actes  totalement contraires à la valeur de la vie humaine», lit-on dans ce texte. Par conséquent, ces actes «répréhensibles tant du point de vue moral que religieux devraient être interdites sans exception.»

    Le texte évoque également l'importance de développer les soins palliatifs pour mieux accompagner les malades en fin de vie, et rappelle l'engagement des grandes religions monothéistes à sensibiliser le grand public à ces soins. Le document signé a ensuite été présenté au Pape François lors d'une audience privée. 

    Voici les grands points de cette déclaration:

    - L'euthanasie et le suicide assisté sont moralement et intrinsèquement mauvais et devrait être interdite sans exception. Toute pression et l'action sur les patients pour les persuader de mettre fin à leur vie est catégoriquement rejetée.

    - Aucun personnel de santé ne devrait être forcé ou contraint à le faire, d'être associé, directement ou indirectement, au décès délibéré, d'un patient par suicide assisté ou par toute forme de suicide assisté. Au fil des ans, il a été accueilli favorablement le fait que le l'objection de conscience à ces actes contraires à la loi devrait être respectée. Ceci reste valable même si de tels actes ont été déclarées légaux dans certains lieux. L'objection de conscience devrait être universellement respectée.

    - Nous encourageons et soutenons une présence qualifiée et professionnelle des soins palliatif partout et pour tous. Même quand la mort est un poids difficile à supporter, nous nous engageons moralement et religieusement à ne pas nous laisser abattre ainsi qu’à assurer réconfort, soulagement de la douleur, proximité, assistance spirituelle à la personne et sa famille.

    - Nous appuyons les lois et les politiques publiques qui protègent le droit et la dignité de la personne en phase terminale, pour éviter l'euthanasie et promouvoir les soins palliatifs.

    - D'un point de vue social, nous devons nous engager pour que le désir des patients de ne pas être un fardeau ne leur inspirent pas le sentiment d'être inutiles et que leur vie mérite d'être vécue dans la dignité, d’être soignée jusqu'à son terme naturel.

    - Tous les professionnels de la santé devraient être tenus de créer les conditions nécessaires pour qu’une assistance religieuse soit garantie à toute personne qui en fait la demande.

    - Nous nous engageons à utiliser les connaissances et la recherche pour définir des politiques qui favorisent les soins et le bien-être sociaux, émotionnels, physiques et spirituels, fournir un maximum d'informations et de soins aux personnes confrontées à des maladies graves et à la mort.

    - Nous nous engageons à impliquer nos communautés sur les questions bioéthiques, en lien avec la phase terminale afin d’offrir une compagnie compatissante à ceux qui souffrent et meurent.

    - Nous nous engageons à sensibiliser le public aux soins palliatifs à travers  une formation appropriée en développant des ressources liées aux traitements pour la souffrance et la mort.

    - Nous nous engageons à apporter un soulagement à la famille et aux proches des patients qui sont sur le point de mourir.

    - Nous appelons les politiciens et les professionnels de la santé à se familiariser avec le vaste enseignement des religions abrahamiques pour fournir de meilleurs soins pour les patients mourants et leurs familles, en fonction de leurs traditions religieuses respectives.

    - Nous sommes déterminés à impliquer sur ces questions les autres religions et toutes les personnes de bonne volonté dans le monde.

  • Bien-être animal : des revendications excessives ?

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    LES EXCÈS DES PARTISANS DU « BIEN-ÊTRE ANIMAL »

    24 octobre 2019

    Depuis 2015, les animaux sont reconnus dans le code civil comme des « êtres vivants doués de sensibilité »[1]. Cette modification obtenue par les défenseurs des animaux a été suivie d’un foisonnement d’initiatives et de prises de position « pour faire de l’animal un sujet central du droit » : les considérer comme « personnalité juridique », ne plus les rattacher au régime des biens, tel est le combat d’associations et protecteurs de la cause. Une éventualité qui séduirait 7 personnes sur 10 selon un récent sondage Ifop pour la Fondation 30 millions d’amis. Et protègerait les bêtes en fonction de leur niveau de conscience et de leur capacité à ressentir la douleur. A l’étranger, le Brésil et l’Argentine ont déjà franchi le pas, déclarant pour le premier l’orang-outan et pour le second la guenon « sujet non humain ayant droit à la liberté ». En Colombie, c’est l’ours qui bénéficie d’une personnalité juridique.

    Des propositions auxquelles s’ajoutent « un panel de convictions plus ou moins contestées » : « prohiber toute manipulation génétique » des animaux, supprimer «tout ce qui peut entraver la liberté des espèces (élevage industriel, zoos) », stopper les expérimentations animales, et même, « éliminer les prédateurs dans la nature ».

    Pour aller plus loin :


    [1] Ce qui « permet à des organismes comme la Fondation 30 millions d’amis de se porter partie civile dans pas moins de 250 affaires par an »

    Sources: Le Figaro, Etienne Jacob (23/10/2019)

  • Ce foetus de quatre mois dont le Parlement belge s'apprête à autoriser l'avortement

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    Foetus de 4 mois (photo) : une majorité politique s'apprête à en autoriser l'avortement

    25/10/2019

    Une majorité se dégage au Parlement pour autoriser l'avortement jusqu'à 18 semaines après la conception, soit 4 mois (sur la photo ci-dessus, le foetus a 18 semaines).

    C'est ce que proposent le MR, l'Open VLD, Ecolo-Groen, le PS, et DéFi.

    Les partis PTB-PVDA et le sp.a vont plus loin : ils veulent permettre l'avortement jusqu'à 20 semaines après la conception, ce qui correspond à la moitié d'une grossesse.

    Voir ICI pour un synthèse des différentes propositions de loi.

    Pour approfondir : Dossier de l'IEB "Avortement : 28 ans d'application de la loi en Belgique".

    Quant aux députés cdH, ils voteront selon leur conscience (!?) :

    Les députés CDH auront la liberté de vote sur les questions bioéthiques” : Un tournant dans l’histoire du CDH. “J’ai annoncé en interne mon souhait d’offrir aux parlementaires la liberté de vote sur les questions bioéthiques, déclare à La Libre le président du CDH, Maxime Prévot, en marge de l’ouverture d’un débat parlementaire sur l’extension du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Les problématiques bioéthiques sont intimement liées à la liberté de conscience. Nous avons tous des sensibilités qui sont le fruit d’un parcours de vie et qui nous amènent à porter un regard plus personnel sur ces questions. Il n’est plus pertinent, selon moi, qu’une posture venue d’en haut s’impose à l’ensemble des parlementaires.” (La Libre, 25 octobre, p.6)

    Vous avez dit "Ponce Pilate" ?

  • Parce que l’avortement restera toujours un drame

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    Une contribution externe sur le site de la Libre :

    L’avortement restera toujours un drame

    24 octobre 2019

    Proposer d’élargir le délai d’avortement, c’est ouvrir un faux débat. Pourquoi le monde politique ne cherche-t-il pas d’abord à soulager la détresse de nombreuses femmes qui ne souhaitent pas avorter, mais qui sont contraintes de le faire ?

    Une opinion d'Isaure De Clerck, Marie Dekkers, Clothilde Desaint, Wivine Muret, Dominique Richter, Sonia Samaan, Agathe Thiercelin, Marie Van Houtte, Brigitte Van Wymeersch, et Isaure Villiers, citoyennes.

    Ce mercredi débutaient à la Chambre des débats pour étendre le droit à l’avortement. L’un des textes qui seront examinés propose d’augmenter le délai légal d’une interruption volontaire de grossesse en le faisant passer de 12 à 18 semaines. Cette proposition nous interroge. En effet, existera-t-il jamais un cadre législatif qui sera jugé suffisant par les uns et les autres pour traiter de la question délicate de l’avortement ? À nous, femmes jeunes et moins jeunes, il nous semble que cette course effrénée pour supprimer une à une toutes les balises passe à côté du véritable enjeu.

    Lorsque l’on parle d’avortement, on ne parle pas de chiffres ou d’individus abstraits. Il est question de vies humaines, de leur infinie complexité ; il est question de notre condition charnelle d’êtres humains. Il s’agit de femmes qui ressentent dans leur chair une nouvelle vie qui se crée. La rhétorique désincarnée prononcée par les uns et les autres élude complètement cette réalité concrète, vécue dans notre corporéité intime. En se contentant de revendiquer des droits formels et symboliques, on éclipse de ce fait les souffrances des femmes qui avortent. Gravées dans le marbre des lois et non vécues comme telles dans nos corps, ces libertés théoriques appartiennent au registre de l’idéologie, déconnectées qu’elles sont de notre vécu.

    Aucune loi n’éludera le drame

    Voir en l’avortement un choix, supposer dans l’IVG une liberté, c’est faire abstraction de cette réalité charnelle que l’on ne veut pas voir ; c’est gommer les souffrances de toutes celles - et elles sont nombreuses, trop nombreuses - qui ont vécu l’avortement comme un drame, personnel et intime, comme un échec dont elles ne se sont jamais remises parce qu’il les a affectées dans leur chair et dans leur être-au-monde.

    Une autre femme l’a dit en d’autres temps, et nous le redisons encore : "L’avortement est toujours un drame, et restera toujours un drame"(1), quel que soit le nombre de lois qui passeront, légalisation ou dépénalisation, délai de réflexion d’une semaine ou de 48 h, à 12 semaines ou à 18. Et c’est un drame parce qu’il est question de notre corps et de ce qui s’y joue, de la fécondité qu’il abrite, de la vie qu’il porte et à laquelle l’avortement mettra toujours un terme.

    Que l’être humain soit capable de surmonter les drames, c’est une évidence. Mais il portera en lui, pour le restant de ses jours, chaque drame qu’il a vécu, chaque tragédie qu’il a traversée, comme une cicatrice que les lois et les beaux discours sur la liberté des femmes n’effaceront jamais. Ces blessures dans notre être intime peuvent être prévenues et, quand elles sont là, soignées ; cela demande d’abord et avant tout un regard vrai posé sur elles, et une aide à la reconstruction de soi. Considérer l’avortement comme un "acte de santé publiquecomme le fait Sylvie Lausberg, c’est nier la blessure qu’il représente, nier la souffrance des femmes qui le vivent, nier la vulnérabilité de la personne humaine.

    Où est-elle, la liberté ?

    En tant que femmes, nous hébergeons la vie en nous et nous la donnons au monde, et c’est une des choses les plus belles qu’il peut nous être donné de vivre. C’est précisément la raison pour laquelle nous ne pouvons tolérer que la question de l’avortement soit réduite à une revendication de nouveaux "droits". Il ne suffit pas de marteler le mot "liberté" pour le rendre réel. La liberté ne se réduit pas à un choix, elle est toujours plus qu’un consentement : devoir choisir entre Charybde et Scylla n’est jamais un choix libre, mais bien plutôt la fin de toute liberté.

    Où est-elle, la liberté, lorsque nous ressentons en notre sein la douleur insoutenable, physique et morale, d’avoir perdu la vie qui en nous naissait ? De quel droit parlons-nous lorsqu’une femme avorte parce qu’elle n’a plus d’autre choix, parce qu’elle n’a plus les moyens ni la force d’élever seule un enfant dont le père, l’entourage ou la société ne veulent pas ? Une femme à bout de force qui ne se sent pas le courage d’assumer l’éducation d’un enfant n’est pas libre. Elle ne dispose pas d’un droit d’avorter, quoi qu’on en dise : elle n’a que sa détresse, et la vie qu’elle abrite en elle qui ne verra jamais le jour parce que ce monde n’est pas celui dont elle rêvait pour son enfant.

    Que l’on travaille sur des alternatives

    On ne peut légiférer sur un tel sujet qu’avec la plus extrême prudence.

    Que nos représentants s’interrogent d’abord sur la situation de ces femmes en détresse - car oui, elles sont en détresse même si l’on cherche à bannir ce mot du langage. Que nos politiques s’interrogent sur les raisons pour lesquelles elles ne peuvent garder cet enfant, sur la misère qui est la leur : misère sociale, misère économique, misère morale. Nous attendons de nos représentants qu’ils se préoccupent de cette misère avant toute chose, qu’ils prennent en compte la vulnérabilité des femmes et des hommes de ce pays. Quand nos politiques examineront-ils de véritables aides et alternatives pour les femmes qui ne souhaitent pas avorter mais qui y sont contraintes pour des raisons économiques, sociales ou culturelles ? Qu’ils s’interrogent, enfin, quant à leurs renoncements vis-à-vis des fragilisés de notre société.

    Proposer d’élargir le délai d’avortement de 12 à 18 semaines, c’est ouvrir un faux débat. Nous souhaitons plutôt des partis qu’ils mènent en leur sein une vraie réflexion, et qu’ils cherchent à éviter d’autres drames aux femmes qui les vivent. Les moyens de contraception n’ont jamais été aussi nombreux et accessibles : alors pourquoi le nombre d’avortements n’a-t-il jamais baissé ? Voilà une vraie question.

    On ne parle pas ici de quelques euros de plus ou de moins dans le portefeuille de la ménagère : on parle du corps humain et de la fécondité qu’il abrite. On parle d’une vie qui s’interrompt dans le sein des femmes : cela ne pourra jamais être simplement assimilé à "un acte de santé publique".

    En tant que personnes humaines, enracinées dans un vécu fait de don et de fécondité, nous considérons que notre vraie liberté, la seule, c’est de pouvoir vivre dans cette condition charnelle notre intime et irréductible dignité d’êtres humains. Notre conviction intime, c’est qu’augmenter le délai légal d’avortement ne fera en rien grandir cette liberté.

    (1) Discours de Simone Veil à l’Assemblée nationale, 26 novembre 1974.

  • Irlande du Nord : les évêques s'indignent suite à la légalisation de l’avortement

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    De Vatican News (Adélaïde Patrignani) :

    Les évêques d’Irlande du Nord s'indignent suite à la légalisation de l’avortement

    La loi qui décriminalise l’avortement et légalise le mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord a pris effet ce mardi 22 octobre. L’épiscopat régional évoque «un jour tragique» pour les enfants à naître, et s’inquiète aussi de la situation politique de l’Irlande du Nord, qui a conduit à ce changement législatif.

    C’est à minuit, ce mardi, que ces changements sont entrés en vigueur en Irlande du Nord. L'avortement a été libéralisé et le mariage homosexuel légalisé sur décision du Parlement de Westminster à Londres, où sont gérées les affaires courantes de la province britannique en raison de la paralysie de l'exécutif local. En juillet dernier, les députés britanniques avaient voté des amendements pour étendre le droit à l'avortement et au mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord si aucun gouvernement local n'était formé d'ici le 21 octobre. Dépourvue d'exécutif depuis janvier 2017 à la suite d'un scandale politico-financier, les institutions politiques de la province britannique d'Irlande du Nord sont toujours actuellement à l'arrêt.

    Une région jusque-là «à part»

    Des députés nord-irlandais étaient revenus siéger lundi en début d’après-midi afin de débattre de la loi et de tenter de s’y opposer. Une action surtout symbolique, car sans le soutien de plusieurs partis, un premier ministre et un vice-premier ministre ne peuvent pas être élus, et la loi adoptée à Londres n’a donc pu être bloquée.

    Contrairement au reste du Royaume-Uni, où il est autorisé depuis 1967, l'avortement était jusqu'ici illégal en Irlande du Nord, sauf si la grossesse menaçait la vie de la mère. Le mariage entre personnes de même sexe, autorisé partout ailleurs dans le pays, y restait également interdit.

    Respecter le don de la vie

    Dans une déclaration datée publiée ce 22 octobre, les évêques catholiques nord-irlandais estiment qu’il s’agit d’un «jour tragique pour les enfants à naître qui ne béniront jamais le monde par leurs vies uniques et précieuses». «C’est aussi un triste jour pour notre démocratie locale», ajoutent-ils. 

    L’épiscopat d’Irlande du Nord souligne que l’avortement «est une violation brutale du don précieux de la vie», et que ce droit à la vie «ne nous est donné par aucune loi ou gouvernement». Il évoque aussi «la liberté de conscience des professionnels de la santé», qui doit «être respectée». Ceux-ci ne devraient pas être contraints  de «soutenir une action qui entre en conflit avec leur engagement à défendre la vie». Les évêques se disent par ailleurs «inquiets» de la redéfinition du mariage avec son ouverture aux personnes de même sexe.

    La responsabilité des élus

    Le message des prélats nord-irlandais revient en des termes vigoureux sur la situation politique, d’où découle la mise en application de cette nouvelle loi. «L’inévitable vérité, peut-on lire, est que nos élus locaux avaient le temps et le pouvoir d’éviter que cette draconienne législation sur l’avortement de Westminster ne soit introduite au-dessus de la tête des citoyens locaux, mais ils ont choisi de ne pas le faire. C’est le devoir des citoyens de tenir leurs représentants élus pour responsable de ces décisions qu’ils ont prises», estiment les évêques.

    «Toute loi humaine qui ôte le droit à la vie est une loi injuste, et chaque personne, chaque votant, chaque représentant politique doit y résister», écrivent-ils plus loin, d’autant plus lorsque ces élus sont catholiques puisque le sujet interpelle alors leur «foi».

    Agir politiquement et prier

    Les évêques appellent les partis politiques d’Irlande du Nord à «redoubler leurs efforts pour restaurer l’Assemblée et un pouvoir exécutif partagé», afin de «faire face au besoin urgent de construire une société fondée sur le respect du droit à la vie» et attentive aux plus nécessiteux. Ils demandent aux votants de participer aux prochaines consultations sur la législation introduite ce 22 octobre, et de «ne laisser aucun doute à leurs représentants quant à leurs sentiments sur le sujet». Et c’est un appel à la prière que l’épiscopat nord-irlandais lance en conclusion de son communiqué. Prier «pour une société qui respecte l’égal droit à la vie et au soin d’une mère et de son enfant à naître, avec une compassion qui accueille chaque enfant comme un cadeau unique et merveilleux».

  • Londres impose l'avortement et le mariage gay à l'Irlande du Nord contre son gré

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    Lu sur le site 7 sur 7 :

    L'avortement et le mariage gay sur le point d’être légalisés en Irlande du Nord, contre l’avis de ses députés

    L'avortement est sur le point d'être libéralisé et le mariage homosexuel d'être légalisé en Irlande du Nord, sur décision du Parlement de Westminster, à Londres, malgré une ultime tentative symbolique lundi de députés nord-irlandais de s'y opposer.

    Contrairement au reste du Royaume-Uni, où il est autorisé depuis 1967, l'avortement est illégal en Irlande du Nord, sauf si la grossesse menace la vie de la mère. Le mariage entre personnes de même sexe, autorisé partout ailleurs dans le pays, y est également interdit.

    Dépourvue d'exécutif depuis janvier 2017 à la suite d'un scandale politico-financier, la province britannique d'Irlande du Nord a ses institutions politiques actuellement à l'arrêt et voit ses affaires courantes gérées par Londres.

    Profitant de la situation politique paralysée, les députés de Westminster, à Londres, ont voté des amendements en juillet pour étendre le droit à l'avortement et au mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord si aucun gouvernement local n'était formé d'ici ce lundi. Ces changements entreront en vigueur à minuit.

    "NOUS Y SOMMES, le jour où nous disons au revoir à des lois sur l'avortement oppressives qui ont contrôlé nos corps et nous ont refusé le droit d'avoir le choix", s'est félicité sur Twitter Grainne Teggart, chargé de campagne pour l'ONG Amnesty en Irlande du Nord.

    Pour s'y opposer, des députés nord-irlandais sont revenus siéger, lundi en début d'après-midi, afin de débattre de la loi, une action surtout symbolique. Car concrètement, sans le soutien de plusieurs partis, un Premier ministre et un vice Premier ministre ne peuvent pas être élus - ce qui signifie que la loi adoptée à Londres ne pourra pas être bloquée lundi.

    “C’est un jour très triste”

    Parmi les parlementaires présents, des membres du principal parti unioniste et ultraconservateur DUP, opposé à tout assouplissement sur ces questions et mené par l'ancienne Première ministre nord-irlandaise Arlene Foster.

    "C'est un jour très triste", a déclaré cette dernière à la presse après la séance parlementaire. "Je sais que certaines personnes voudront faire la fête aujourd'hui et je leur dis: 'Pensez à ceux d'entre nous qui sommes tristes aujourd'hui et qui estiment que c'est un affront à la dignité humaine et à la vie humaine'".

    Des manifestants anti-avortement étaient présents aux abords de l'assemblée nord-irlandaise, certains tenant des pancartes proclamant "L'avortement? Pas en mon nom". Parmi les protestataires, Bernadette Smyth, directrice du groupe Precious Life Northern Ireland a fustigé la décision prise à Londres et qu'elle juge "non démocratique et injuste". (...)