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Ethique - Page 246

  • Abus sexuels : quand le pape François en appelle au peuple de Dieu

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    LETTRE DU PAPE FRANÇOIS AU PEUPLE DE DIEU

    « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1 Cor12,26). Ces paroles de saint Paul résonnent avec force en mon cœur alors que je constate, une fois encore, la souffrance vécue par de nombreux mineurs à cause d’abus sexuels, d’abus de pouvoir et de conscience, commis par un nombre important de clercs et de personnes consacrées. Un crime qui génère de profondes blessures faites de douleur et d’impuissance, en premier lieu chez les victimes, mais aussi chez leurs proches et dans toute la communauté, qu’elle soit composée de croyants ou d’incroyants. Considérant le passé, ce que l’on peut faire pour demander pardon et réparation du dommage causé ne sera jamais suffisant. Considérant l’avenir, rien ne doit être négligé pour promouvoir une culture capable non seulement de faire en sorte que de telles situations ne se reproduisent pas mais encore que celles-ci ne puissent trouver de terrains propices pour être dissimulées et perpétuées. La douleur des victimes et de leurs familles est aussi notre douleur ; pour cette raison, il est urgent de réaffirmer une fois encore notre engagement pour garantir la protection des mineurs et des adultes vulnérables.

    1.Si un membre souffre

    Ces derniers jours est paru un rapport détaillant le vécu d’au moins mille personnes qui ont été victimes d’abus sexuels, d’abus de pouvoir et de conscience, perpétrés par des prêtres pendant à peu près soixante-dix ans. Bien qu’on puisse dire que la majorité des cas appartient au passé, la douleur de nombre de ces victimes nous est parvenue au cours du temps et nous pouvons constater que les blessures infligées ne disparaissent jamais, ce qui nous oblige à condamner avec force ces atrocités et à redoubler d’efforts pour éradiquer cette culture demort, les blessures ne connaissent jamais de « prescription ». La douleur de ces victimes est une plainte qui monte vers le ciel, qui pénètre jusqu’à l’âme et qui, durant trop longtemps, a été ignorée, silencieuse ou passé sous silence. Mais leur cri a été plus fort que toutes les mesures qui ont entendu le réprimer ou bien qui, en même temps, prétendaient le faire cesser en prenant des décisions qui en augmentaient la gravité jusqu’à tomber dans la complicité. Un cri qui fut entendu par le Seigneur en nous montrant une fois encore de quel côté il veut se tenir. Le Cantique de Marie ne dit pas autre chose et comme un arrière-fond, continue à parcourir l’histoire parce que le Seigneur se souvient de la promesse faite à nos pères : « Il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides » (Lc1, 51-53) ; et nous ressentons de la honte lorsque nous constatons que notre style de vie a démenti et dément ce que notre voix proclame.

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  • Abus sexuels cléricaux : le pape François en appelle au « Peuple de Dieu » :

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    Dans une lettre ouverte qu’il vient d’écrire « au Peuple de Dieu », le pape régnant écrit ceci (extrait) :

    « […] Il est impossible d’imaginer une conversion de l’agir ecclésial sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu. Plus encore, chaque fois que nous avons tenté de supplanter, de faire taire, d’ignorer, de réduire le peuple de Dieu à de petites élites, nous avons construit des communautés, des projets, des choix théologiques, des spiritualités et des structures sans racine, sans mémoire, sans visage, sans corps et, en définitive, sans vie2. Cela se manifeste clairement dans une manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Eglise – si commune dans nombre de communautés dans lesquelles se sont vérifiés des abus sexuels, des abus de pouvoir et de conscience – comme l’est le cléricalisme, cette attitude qui «annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer et à sous-évaluer la grâce baptismale que l’Esprit Saint a placée dans le cœur de notre peuple» 3. Le cléricalisme, favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs, engendre une scission dans le corps ecclésial qui encourage et aide à perpétuer beaucoup des maux que nous dénonçons aujourd’hui. Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toute forme de cléricalisme.

    Il est toujours bon de rappeler que le Seigneur, «dans l’histoire du salut, a sauvé un peuple. Il n’y a pas d’identité pleine sans l’appartenance à un peuple. C’est pourquoi personne n’est sauvé seul, en tant qu’individu isolé, mais Dieu nous attire en prenant en compte la trame complexe des relations interpersonnelles qui s’établissent dans la communauté humaine: Dieu a voulu entrer dans une dynamique populaire, dans la dynamique d’un peuple» (Exhort. ap. Gaudete et Exsultate, n.6). Ainsi, le seul chemin que nous ayons pour répondre à ce mal qui a gâché tant de vies est celui d’un devoir qui mobilise chacun et appartient à tous comme peuple de Dieu. Cette conscience de nous sentir membre d’un peuple et d’une histoire commune nous permettra de reconnaitre nos péchés et nos erreurs du passé avec une ouverture pénitentielle susceptible de nous laisser renouveler de l’intérieur.

    Tout ce qui se fait pour éradiquer la culture de l’abus dans nos communautés sans la participation active de tous les membres de l’Eglise ne réussira pas à créer les dynamiques nécessaires pour obtenir une saine et effective transformation. La dimension pénitentielle du jeûne et de la prière nous aidera en tant que peuple de Dieu à nous mettre face au Seigneur et face à nos frères blessés, comme des pécheurs implorant le pardon et la grâce de la honte et de la conversion, et ainsi à élaborer des actions qui produisent des dynamismes en syntonie avec l’Evangile. Car «chaque fois que nous cherchons à revenir à la source pour récupérer la fraîcheur originale de l’Évangile, surgissent de nouvelles voies, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui» (Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n.11).

    Il est essentiel que, comme Eglise, nous puissions reconnaitre et condamner avec douleur et honte les atrocités commises par des personnes consacrées, par des membres du clergé, mais aussi par tous ceux qui ont la mission de veiller sur les plus vulnérables et de les protéger. Demandons pardon pour nos propres péchés et pour ceux des autres. La conscience du péché nous aide à reconnaitre les erreurs, les méfaits et les blessures générés dans le passé et nous donne de nous ouvrir et de nous engager davantage pour le présent sur le chemin d’une conversion renouvelée.

    En même temps, la pénitence et la prière nous aideront à sensibiliser nos yeux et notre cœur à la souffrance de l’autre et à vaincre l’appétit de domination et de possession, très souvent à l’origine de ces maux. Que le jeûne et la prière ouvrent nos oreilles à la douleur silencieuse des enfants, des jeunes et des personnes handicapées. Que le jeûne nous donne faim et soif de justice et nous pousse à marcher dans la vérité en soutenant toutes les médiations judiciaires qui sont nécessaires. Un jeûne qui nous secoue et nous fasse nous engager dans la vérité et dans la charité envers tous les hommes de bonne volonté et envers la société en général, afin de lutter contre tout type d’abus sexuel, d’abus de pouvoir et de conscience.

    De cette façon, nous pourrons rendre transparente la vocation à laquelle nous avons été appelés d’être «le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain» (Conc. OEcum. Vat.II, Lumen Gentium, n.1). […]"

    Ref. Abus sexuels : Lettre du pape François au Peuple de Dieu

    En somme, selon François, « le cléricalisme » élitiste voilà l’ennemi : si le «  peuple de Dieu » prenait ses responsabilités dans l’Eglise de tels scandales ne pourraient arriver, estime le pasteur suprême. L’autoritarisme clérical subsistant aujourd’hui serait-il plus en cause que le laxisme généralisé de la société libérale qui gangrène aussi l’Eglise ? Que chacun s’examine, en effet.

    JPSC

  • La panique chez les cardinaux américains

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    Panique chez les cardinaux américains

    A deux jours de la Rencontre des familles, c'est le sauve qui peut général. Et le cardinal Di Nardo, président de la Conférence épiscopale US écrit une lettre aux fidèles, et annonce la demande au Vatican d'une visite apostolique (19/8/2018)

    lire la suite sur le site Benoît-et-moi

    lire aussi : https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Le-cardinal-OMalley-empeche-rendre-Dublin-2018-08-19-1200962662

    et encore : http://www.lefigaro.fr/international/2018/08/19/01003-20180819ARTFIG00102-etats-unis-les-catholiques-toujours-sous-le-choc-des-revelations-d-abus-sexuels-en-pennsylvanie.php

  • Scandales sexuels aux Etats-Unis : entre déplorations et encouragements, une réaction vaticane à la hauteur de la situation ?

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    De Vatican News :

    Pennsylvanie: le Saint-Siège exprime sa douleur et sa honte

    Deux jours après la publication d’un rapport sur les abus sexuels sur mineurs dans six diocèses de Pennsylvanie, le Saint-Siège a condamné «sans équivoque» ces actes antérieurs à 1990, exprimant «sa douleur et sa honte».

    Le Pape François se tient résolument et fermement du côté des victimes. Dans un communiqué paru dans la soirée du 16 août, le Saint Siège a condamné les abus sexuels sur mineurs perpétrés dans six diocèses de Pennsylvanie aux États-Unis (Pittsburgh, Allentown, Erie, Greensburg, Harrisburg et Scranton); ces abus sur mineurs ont été révélés le 14 août par une enquête des services du procureur de cet État de Nouvelle-Angleterre.

    «La confiance est trahie»

    C’est avec gravité que le Pape François s’est penché sur ce rapport américain. Plus de 1 300 pages abordées avec «grand sérieux» par le Saint-Siège, qui y voit des abus «pénalement et moralement, répréhensibles». «Ce sont des actes qui ont trahi la confiance et ont volé aux victimes leur dignité et leur foi», martèle le communiqué du Vatican, en appelant fortement à la «responsabilité» des coupables. Par ailleurs, à propos de la «prescription» des faits, le Saint-Siège a tenu à saluer les efforts de réformes entrepris par l'Église catholique américaine depuis les années 2000: «Les conclusions du Grand Jury sont cohérentes avec les précédentes études, montrant que les réformes faites par l'Église catholique aux États-Unis ont réduit drastiquement l'incidence des abus commis par le clergé».

    L'urgence de la protection des mineurs

    Il n'empêche que, plus que jamais, le Saint-Père encourage à «de constantes réformes et à une vigilance à tous les niveaux de l'Église catholique». Une seule priorité: «la protection des mineurs et des adultes vulnérables». La législation civile doit par ailleurs «nécessairement» faire loi: «il y a obligation à dénoncer les cas d'abus sur mineurs», pointe le Saint Siège. Ainsi, les victimes doivent savoir que le Pape est de leur côté, poursuit le communiqué. Enfin, le Souverain pontife dit comprendre combien ces crimes «peuvent secouer la foi et l’esprit des fidèles américains», et bien au-delà.

    Une semaine après l’affaire McCarrick, du nom de cet influent archevêque émérite de Washington accusé d’abus sexuels, l’Église catholique américaine est une nouvelle fois dans la tourmente. Ces révélations des services du procureur de l’État de Pennsylvanie concernent plus de 300 prêtres ayant abusé d’ «au moins mille enfants» entre les années 1950 et 1990 - jusqu'en 2010 pour certains des faits les plus récents -  dans six diocèses.

  • Selon Jacques Testart, le transhumanisme est une idéologie infantile

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    D'Erwan Cario sur le site de Libération :

    Jacques Testart: «Le transhumanisme est une idéologie infantile»

    Avec ses promesses de toute-puissance, ce courant futuriste commence à séduire au-delà des technophiles enthousiastes. Pour le biologiste Jacques Testart, père scientifique du premier bébé-éprouvette, il s’agit d’une croyance dangereuse et il faut questionner d’urgence la notion même de progrès scientifique.

    En 2045, l’intelligence artificielle va brutalement dépasser l’intelligence humaine. Capables de s’auto-améliorer à l’infini, des programmes ultra-perfectionnés sauront résoudre tous les problèmes de l’humanité, à commencer par la mort. Alors, enfin, le post-humain, génétiquement amélioré et technologiquement augmenté, pourra se considérer accompli. C’est la promesse du transhumanisme, courant longtemps jugé comme gentiment illuminé mais dont le discours porte aujourd’hui de plus en plus. Dans son ouvrage Au péril de l’humain paru au Seuil, écrit avec la journaliste Agnès Rousseaux, le biologiste Jacques Testart, père scientifique du premier bébé-éprouvette, s’alarme des conséquences irréversibles sur le monde qu’une telle idéologie pourrait engendrer.

    Pourquoi le transhumanisme gagne-t-il en influence ?

    C’est une idéologie qui prospère sur les innovations extraordinaires de la technoscience, que ce soit autour de la génétique, du cerveau, de l’intelligence artificielle. Il y a des trucs assez fantastiques qui donnent une prise pour faire croire que tous les mythes anciens, qu’on traîne depuis le début des temps, l’immortalité, l’intelligence supérieure ou le héros imbattable, vont devenir réels. Ce ne sont rien d’autre que des rêves enfantins, une idéologie infantile.

    Parmi ces mythes, il y a celui de vaincre la mort. Ce n’est pas un peu compliqué, de se positionner contre ?

    On peut déjà se positionner rationnellement, en montrant que ce n’est pas possible. Et on peut aussi se positionner philosophiquement en montrant que ce n’est pas souhaitable. Qu’est-ce que ça veut dire, être immortel ? On doit s’emmerder tout le temps ! Je crois même qu’on doit rester au lit. C’est l’immobilité, c’est l’attente, c’est l’ennui, sûrement. Mais ça, d’autres l’ont dit mieux que moi. Pour ce qui est de la faisabilité, il y a plein d’éléments qui montrent que c’est impossible. On nous dit que c’est imminent, que les enfants qui vivront trois cents ans sont déjà nés. Ce qui voudrait dire que les technologies sont déjà là. Mais nos prédicateurs ont-ils déjà créé une souris immortelle ? Une mouche immortelle ?

    Et puis il faut bien se rendre compte que la durée de vie en bonne santé est en train de diminuer, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en France. Et c’est à ce moment-là qu’on nous propose l’immortalité. C’est dire si ça ne tourne pas rond ! On a plein de nouvelles maladies, les perturbateurs endocriniens, de nouveaux virus, et toutes les maladies chroniques qui se développent. C’est donc quand notre civilisation connaît une régression directement due aux excès du capitalisme qu’on nous dit que grâce aux nouvelles technologies produites par ce même capitalisme, on va tout surmonter.

    C’est un discours typique d’une religion…

    C’est la vieille stratégie scientiste. Claude Allègre en était un éminent représentant. Le climat se dérègle ? Pas grave, on va inventer des machines qui vont corriger ça. On fait croire que le système qui a provoqué les problèmes est capable de les réparer. Ce n’est pas crédible. Effectivement, c’est un peu comme une religion. En France, ce n’est pas encore vraiment implanté, même si ça gagne de plus en plus les esprits. Il y a cinq ans, tout le monde rigolait à l’évocation du transhumanisme. Aujourd’hui, beaucoup commencent à y adhérer. Et il faut croire, parce qu’il n’y a aucune preuve de rien.

    On vous connaît pour être à l’origine du premier bébé-éprouvette, n’est-ce pas contradictoire de s’opposer à ces «progrès» ?

    Vous pensez bien que je suis habitué à cette question. La fécondation in vitro, c’est une intervention pour les gens qui ne peuvent pas faire d’enfants. Il s’agissait, en 1982, de restituer un état de normalité qui est la possibilité de fonder une famille. Ça ne dépassait pas ce cadre, on ne faisait pas de bébé sur-mesure. Quand je me suis aperçu, quatre ans plus tard, que cette technique pouvait permettre à terme de faire des bébés de «meilleure qualité», j’ai écrit l’Œuf transparent. J’expliquais qu’on allait pouvoir trier parmi les embryons pour choisir celui qui convient le mieux. Ça a finalement été inventé par des Anglais et ça s’appelle le diagnostic génétique préimplantatoire. Je me suis battu contre et je continue à me battre. Alors oui, on peut me dire qu’il fallait que les gens restent stériles parce que c’est la nature. Mais à ce titre, on n’aurait pas inventé la médecine, on n’aurait pas de médicaments, de vaccins… Ce n’est pas ma façon de voir. Moi, je veux que les gens puissent vivre une bonne vie, en bonne santé, et que ça vaille le coup, qu’ils puissent être créatifs.

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  • Etats-Unis : une crise très grave touche le coeur même de l'Eglise selon le cardinal Burke

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    Du National Catholic Register (traduction rapide à l'aide de translate.google.be) :

    Cardinal Burke: Nous sommes confrontés à une grave crise touchant le cœur de l'Église

    Le prélat a été interviewé sur les derniers scandales sur The World Over le 16 août de Raymond Arroyo sur EWTN.

    WASHINGTON - Le cardinal Raymond Burke a déclaré jeudi que l’Eglise catholique était confrontée à "une crise très grave" due à la défaillance lourde de conséquences de certains évêques. Pour lui, une "sérieuse perte de confiance dans nos bergers" doit être rétablie après les scandales d'abus sexuels aux États-Unis.

    "Nous sommes confrontés à une crise très grave, qui touche au coeur même de l’Eglise, car notre Seigneur agit pour la garde du troupeau à travers ces bergers ordonnés pour agir en sa personne, enseignant, célébrant les sacrements et gouvernant l'Église", a déclaré le cardinal Burke dans une interview sur The World Over  de Raymond Arroyo sur EWTN le 16 août.

    Le cardinal Burke, 70 ans, est préfet émérite de la signature apostolique. Il est récemment revenu à Rome après une visite d'un mois aux États-Unis. Il a déclaré qu'il n'avait "jamais entendu autant de colère, tant de déception, tant de frustration de la part de bons fidèles catholiques" que lors de cette visite aux États-Unis.

    "Nous sommes ici face au plus grave des péchés. ... Nous devons concentrer notre attention là-dessus et faire ce qui est juste en ce qui concerne toutes les parties impliquées. "

    "Pour l'évêque qui a fauté gravement dans ce domaine, les recours pénaux de l'Église sont aussi des recours expiatoires pour son bien. Ils concernent principalement le bien du troupeau parce qu'un évêque est un évêque désigné pour prendre soin du troupeau. "

    "Que l'évêque s'en prenne au troupeau, commettant des péchés mortels, c'est tout simplement inacceptable, et cela doit cesser", a déclaré le cardinal Burke.

    La seule façon de restaurer cette confiance "est d'aller au fond de cette affaire et de veiller à ce que cela ne se produise plus", a-t-il déclaré.

    Il est de la responsabilité du pape de recevoir des accusations contre un évêque et d'enquêter sur eux, a-t-il souligné. "Cela ne fait pas partie de la responsabilité de la conférence des évêques", a-t-il déclaré, faisant référence à la déclaration du 16 août des évêques américains sur les procédures d'enquête et de signalement des fautes des évêques.

    "En ce qui concerne le développement de nouvelles procédures, les procédures ont été inscrites dans la loi de l'Eglise pendant des siècles. Elles ont simplement, surtout ces derniers temps, été méconnues et n'ont pas été suivies ", a-t-il poursuivi.

    "L’Eglise catholique aux Etats-Unis connaît peut-être l’une des crises les plus graves qu’elle ait jamais connues", a déclaré le cardinal Burke. "Il faut le reconnaître et le traiter de manière approfondie, dans la fidèlité à la loi morale de l'Eglise, à l'Eglise elle-même et à la charge des évêques."

    Il a déclaré que l'enquête du grand jury en Pennsylvanie devait être étudiée très attentivement. "C'est simplement une question qui doit être abordée avec raison et vérité. Lorsque nous découvrons que l'action appropriée n'a pas été menée par un évêque, alors cet évêque doit être corrigé. Si un évêque a fauté très gravement, alors il faut simplement qu'il soit démis. "

    "Ce que nous voyons en ce moment dans l’Eglise, au détriment de tant d’âmes, et aussi au scandale du monde en général, c’est que l’Eglise, qui devrait être un phare, est impliquée dans une telle crise."

    "Je pense que nous devons reconnaître ... une apostasie de la foi. Je crois qu'il y a eu une apostasie pratique au niveau de la foi en ce qui concerne toutes les questions concernant la sexualité humaine; cela commence principalement par l’idée qu’il peut y avoir une activité sexuelle légitime en dehors du mariage, ce qui, bien sûr, est faux, complètement faux. "

    "Je crois en ce moment, non seulement en ce qui concerne cette crise dont nous parlons, mais en ce qui concerne plusieurs autres situations dans l'Eglise, que le diable est très actif", a déclaré le cardinal Burke.

    Il a souligné que "nous devons mener toutes les activités raisonnables pour parvenir à la vérité et essayer de rétablir la justice dans l’Eglise, mais en même temps, nous avons tous besoin de prier toujours plus ardemment pour l’Eglise et et entreprendre d'autres sacrifices pour le bien de l'Église. Nous avons vraiment besoin d’avoir de sérieux actes de réparation pour les souffrances infligées fidèles, aux membres du troupeau de Notre Seigneur; c’est notre responsabilité.

    "Je ne peux que pousser chacun à se rapprocher de Notre Seigneur, qui nous conduit et nous guide. Il ne nous abandonnera jamais. "

  • Abus sexuels dans l’Eglise : quand Philippe Arino remet les pendules à l’heure

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    Lu sur le site web « Salon Beige » :

    Deux jours après la publication d’un rapport sur les abus sexuels sur mineurs dans six diocèses de Pennsylvanie, le Saint-Siège a condamné ces actes antérieurs à 1990. Plus de 300 prêtres, 1000 enfants victimes, des prélats coupables... c'est un phénomène d'ampleur qui est décrit par le rapport publié mardi 14 août par le procureur de Pennsylvanie. Épais de 884 pages, ce rapport est le fruit de deux ans d'enquête et porte sur une période de 70 ans. Il se fonde notamment sur des archives conservées par les diocèses.

    Dans un communiqué, le Saint-Siège indique que le Pape François se tient résolument et fermement du côté des victimes. Le Saint-Siège a tenu à saluer les efforts de réformes entrepris par l'Église catholique américaine depuis les années 2000:

    «Les conclusions du Grand Jury sont cohérentes avec les précédentes études, montrant que les réformes faites par l'Église catholique aux États-Unis ont réduit drastiquement l'incidence des abus commis par le clergé».

    Le Saint-Père encourage à «de constantes réformes et à une vigilance à tous les niveaux de l'Église catholique».

    Une semaine après l’affaire McCarrick, archevêque émérite de Washington accusé d’abus sexuels, l’Église catholique américaine est donc une nouvelle fois dans la tourmente.

    Sur son blog, Philippe Arino rappelle qu'il ne s'agit pas seulement d'abus sexuels sur mineurs, mais aussi de l'homosexualité pratiquée au sein de l'Eglise :

    "L’actuel scandale des 300 prêtres dits « pédophiles » aux États-Unis est présenté de manière particulièrement malhonnête et hypocrite par les mass médias qui jettent toute la faute non seulement aux prêtres directement concernés (et pour la plupart décédés) mais aussi à la hiérarchie ecclésiale qui les aurait couverts et aurait volontairement fermé les yeux. Car qui a justifié les actes pédophiles en les appelant « homosexuels », si ce n’est la société civile et les libertaires anti-pédophilie mais pro-gays ? Tant pis si je vous choque en disant cela, mais je me base sur les faits : bien souvent la pédophilie n’est que le faux nez de l’homosexualité. Pédérastie et homosexualité se télescopent régulièrement et de manière non causale, non systématique, mais réelle et récurrente : le cas tout récent de Mgr McCarrick, où on nous parle de pédophilie sacerdotale alors qu’il s’agit plutôt d’homosexualité sacerdotale – les prêtres et séminaristes qui sont allés dans son lit étaient majoritairement adultes et « consentants », et l’abus sur l’adolescent est une exception dans le parcours sexuel et amoureux de ce cardinal ! – le prouve. Notre monde condamne par devant (la pédophilie, l’inceste, le viol) ce qu’il promeut par derrière (homosexualité, jeunisme, « l’amour qui n’a pas d’âge ni de sexe »). 

    Donc NON, ce ne sont pas certains membres de l’Église d’en haut uniquement qui protègent les prêtres pédophiles : c’est surtout le monde profane, anticlérical et païen qui condamne les conséquences (la pédophilie) dont il chérit les causes (la croyance en « l’Amour sans Foi ni lois » reposant principalement sur la croyance en « l’identité » et en « l’amour » homosexuels). Et quand on nous annonce en ce moment énormément de démissions remises au Pape François par des évêques ou des cardinaux pour avoir « couvert des actes pédophiles », en réalité, détrompez-vous, ce ne sont pas souvent des actes pédophiles qui sont couverts mais bien des actes homosexuels (malgré l’annonce publique)."

    Le lobby gay est bien actif au plus hauts niveaux de l'Eglise, comme le montre l'ouvrage d'Henry Sire, récemment traduit en français. Janet Smith, professeur de théologie morale au séminaire de Détroit explique :

    « Trop de clercs et de laïcs croient qu’il suffit que quelques têtes tombent et que quelques mécanismes soient institués pour dénoncer les évêques corrompus et qu’on puisse passer à autre chose. Mais c’est faux ! » « Le problème de fond réside dans l’existence de réseaux homosexuels dans l’Eglise, probablement dans à peu près tous les diocèses et certainement à la Curie ».

    Le cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga, confident influent du pape François, est soupçonné de défaillances dans la gestion de la crise impliquant une homosexualité généralisée dans le principal séminaire de son diocèse. Le journaliste Edward Pention, du National Catholic Register, a révélé qu’au Honduras « tous les séminaristes homosexuels ont été renvoyés, sauf ceux de l’archidiocèse de Tegucigalpa qui plaisantent en disant qu’ils ont un puissant et très influent saint patron : ‘’Maradiaga’’».

    En juillet, le magazine révélait que 50 séminaristes de Tegucigalpa avaient cosigné une lettre dénonçant « une lourde ambiance d’homosexualité ». Mgr Maradiaga aurait ignoré des preuves d’actes homosexuels de l’évêque Pineda, démissionnaire le 20 juillet. Cerise sur le gâteau, le Chilien Francisco Javier Errazuriz Ossa, membre du conseil rapproché de neuf cardinaux du pape François pourrait, comme Mgr McCarrick, devoir démissionner suite aux poursuites dont il est l’objet pour abus sexuels.

    Ref. Abus sexuels : le scandale de l'homosexualité dans l'Eglise

    JPSC

     

  • Scandales de la pédophilie en Pennsylvanie : la hiérarchie ecclésiastique au pied du mur

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    De Matthew E. Bunson sur le site du National Catholic Register (traduction rapide à l'aide de translate.google.be) :

    Le grand jury de Pennsylvanie ou le rappel de l'importance des défaillances

    ANALYSE DES NOUVELLES

    Le 14 août, le procureur général de l’État, Josh Shapiro, attendait le rapport du grand jury sur les soixante-dix années d’abus sexuels commis par des membres du clergé dans six diocèses de Pennsylvanie. Son impact s'étend bien au-delà de l'État de Pennsylvanie, d'autant plus que les catholiques doivent encore faire face au scandale de l'ancien cardinal Theodore McCarrick et aux terribles crises d'abus sexuel, de corruption et de corruption spirituelle et morale apparente au Chili, au Honduras et ailleurs.

    Le document déchirant de 1 356 pages est le résultat de l’enquête du bureau du procureur général de l’État sur des allégations d’abus sexuels commis par des prêtres dans les diocèses de Pittsburgh, Allentown, Érié, Greensburg, Harrisburg et Scranton. Deux autres diocèses du Pennsylvanie - Philadelphie et Altoona-Johnstown - n’ont été épargnés que parce qu’ils avaient fait l’objet d’une enquête préalable.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes: plus de 300 prêtres des six diocèses ont abusé sexuellement d'un grand nombre de mineurs en l'espace de sept décennies. Le nombre de victimes est estimé à 1 000 au moins, mais il pourrait même être beaucoup plus élevé. Le rapport affirme que les prêtres abuseurs étaient systématiquement protégés ou déplacés par les évêques et les responsables de l’Église.

    "Toutes les victimes ont été éconduites, dans toutes les régions de l’Etat, par des dirigeants d’Eglise qui ont préféré protéger les auteurs et leurs institutions", a écrit le grand jury après avoir examiné un million de documents. "Les prêtres violaient les petits garçons et les filles et les hommes de Dieu qui étaient responsables non seulement n’ont rien fait: ils ont tout caché."

    Pour leur part, les évêques de Pennsylvanie ont répondu par des déclarations d'excuses et des promesses de guérison et de vigilance. Mgr Lawrence Persico, évêque d’Érié, a déclaré: «Je présente humblement mes sincères excuses à chaque victime qui a été violée par une personne affiliée à l’Église catholique. J'espère que vous pouvez l'accepter. Je sais que s'excuser n'est qu'une étape dans un processus de guérison très long et complexe. "

    Abus historique

    Il a été ordonné que le rapport soit rendu public par un juge en juin. Cependant, plus de deux douzaines de membres du clergé nommés dans le rapport ont été en mesure de bloquer sa publication au motif qu’elle pourrait violer leurs droits à une procédure régulière et détruire leur réputation. Le 27 juillet, la Cour suprême de Pennsylvanie a ordonné la divulgation du rapport, mais sous une forme expurgée.

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  • Les évêques ivoiriens vent debout contre la loi sur la santé sexuelle et de la reproduction

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    Du Père Cédric Mouzou SJ sur Vatican News :

    En Côte d'Ivoire, les évêques disent non à la Loi sur la santé sexuelle et de la reproduction

    L’Église Catholique en Côte d’Ivoire s’est prononcée, vendredi 06 juillet 2018, sur le projet de loi, relative à la santé sexuelle et de la reproduction. Un projet qu’Elle trouve contradictoire à la foi chrétienne.

    Au moment où le Gouvernement ivoirien s'apprête à proposer au Parlement, l'adoption, d'un projet de loi relatif à la « santé sexuelle et de la reproduction», les évêques ivoiriens ont publié un message  le 6 juillet 2018, dans lequel ils se dressent contre ce projet de loi. Mgr Antoine Koné, évêque d'Odienne, et président de la Commission épiscopale pour la doctrine de la foi, a donné la position de l'Eglise catholique sur ce projet de loi, au cours d’une conférence de presse, vendredi 06 juillet 2018, au siège de la conférence des évêques catholique en Côte d’Ivoire à Abidjan Cocody. Le projet de loi a été présenté le 30 novembre 2017 par la ministre de la santé et de l’hygiène publique, Raymonde Michèle Goudou Coffie. L’objectif  de la loi, avait expliqué la ministre, est de lutter contre le phénomène des grossesses non désirées, en particulier chez les adolescentes, et de permettre aux ivoiriens de contrôler leur sexualité.

    Une disposition contraire à la loi naturelle et à la foi chrétienne

    En tant que pasteurs, les évêques ivoiriens sentent la responsabilité « de réaffirmer la position constante de l'Eglise catholique afin de prévenir toutes dispositions de lois qui pourraient s'apparenter à la culture de la mort contre celle de la vie, au regard de la loi naturelle et de la foi chrétienne». Ils trouvent leurs préoccupations justifiées car « le domaine de la génétique, de la médecine et des biotechnologies appliquées à l'homme, sont des secteurs de grande importance pour l'avenir de l'humanité, mais au sein desquels se vérifient aussi d'évidents abus inacceptables». Les évêques Ivoiriens dénoncent également « les tentatives de donateurs puissants et fortunés, qui obligent les pays en développement à accepter des pratiques sécularisées en matière de sexualité humaine, de vie, de famille et même d'anthropologie fondamentale, comme condition de la réception de l'aide au développement».

    Non à l'accès gratuit aux contraceptifs, à l'avortement et à la procréation médicalement assistée

    Toutefois, les évêques reconnaissent la contribution de la biologie et de la médecine au bien intégral de la vie humaine. « Mais nul biologiste ou médecin ne peut raisonnablement prétendre, décider de l'origine et du destin des hommes au nom de sa compétence scientifique». Ainsi, les évêques rappellent-ils la sacralité de la vie humaine qui doit être respectée.

    “ Personne, en aucune circonstance, ne peut revendiquer pour soi le droit de détruire directement un être humain innocent ”

    Concernant l'accès aux méthodes contraceptives à toute personne en âge de procréer et aux mineurs âgés de seize ans révolus, les évêques craignent, que la libéralisation des méthodes contraceptives, ne conduise à un libertinage sexuel et à la fuite des responsabilités procréatrices. Ils dénoncent « avec la dernière énergie » l'interruption volontaire de grossesse, qu’ils ne cessent de considérer comme un homicide volontaire. « C'est un meurtre délibéré et direct d'un être humain dans la phase initiale de son existence». Concernant la procréation médicale assistée, les évêques réitèrent la position de l’Eglise : « Ce qui est techniquement possible n'est pas pour autant moralement admissible».

    L’appel des évêques

    À la lumière de ces considérations, l’appel des évêques est clair : Le  gouvernement, les parlementaires, le personnel médical, les chefs religieux et les fidèles doivent prendre « leur responsabilité devant l'histoire pour que la vie soit sauvegardée face à ce qui apparaît comme une menace voilée, mais réelle». Les évêques invitent le gouvernement à plus de vigilance, « dans ce monde globalisé, où les intérêts égoïstes et pervers s'imposent sur notre continent africain avec une vitesse qui ne cesse de s'accélérer ». Pour eux, une loi, pour qu'elle soit loi, doit tenir compte des aspirations légitimes du peuple. « Or, le peuple de Côte d'Ivoire aspire à la vie». Ainsi, les parlementaires sont appelés à voter cette loi « avec une conscience droite qui reconnaît que l'avortement reste dans l'histoire des peuples, l'un des signes majeurs de la décadence d'une société et d'une civilisation».

  • Et si le vrai féminisme était de briser enfin l’interdit qui règne autour de l’avortement et de le descendre de son piédestal imposé ?

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    D'Anne-laure Debaecker sur le site de Valeurs Actuelles :

    Avortement : une liberté tronquée 

    Loi du silence. De nombreux témoignages, au fil des ans, dévoilent un manque d’information et de suivi pour celles qui ont eu recours à l’IVG. Un livre écrit par la fondatrice d’Ivg.net revient sur ce tabou sociétal.

    On est marqué au fer rouge. On souffre en cachette. Cela fait vingt ans que j’ai fait cet avortement. Mon corps et mon esprit sont mutilés. » Ce cri du coeur de Catherine, 45 ans, rejoint celui de milliers d’autres femmes, au sujet d’une douleur cachée car non reconnue. Plus que l’argent, le sexe ou même l’euthanasie, l’avortement est le sujet tabou en France. Le sujet que l’on ne peut évoquer sans risquer d’essuyer, d’emblée, une levée de boucliers scandalisés, une accusation d’entrave voire, désormais, des menaces de représailles judiciaires. Les séquelles physiques et psychologiques qui découlent malheureusement souvent de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) sont alors tout autant tues et négligées. Comment reconnaître qu’un acte médical que la société et la loi décrètent anodin pourrait avoir des conséquences aussi lourdes ?

    « Au moment de l’IVG, c’est sûr que ce n’est pas un moment très agréable à passer », concède le site du gouvernement (Ivg.gouv.fr), qui compare la douleur découlant de l’arrêt d’un processus de vie à n’importe quelle douleur physique que certaines vivent plus ou moins bien. Et pourtant. Dépression, angoisse d’infertilité, syndrome de la date anniversaire, besoin de retomber rapidement enceinte, comportements d’évitement, troubles sexuels, colère, anxiété, refoulement, perturbations des relations humaines… Multiples sont les facettes du syndrome post-IVG qu’identifie Marie Philippe, fondatrice du site Ivg.net, après dix années passées à lire à et écouter personnellement plus de 8 500 appels et 1 500 témoignages écrits. Le site, qui reçoit plus de 3 000 appels par an pour 15 écoutantes, avait subi les foudres de Marisol Touraine, car sa popularité le faisait se trouver en tête des recherches Google. Il a, en effet, pour objectif de permettre aux femmes de faire le choix qui leur corresponde, en pleine conscience de l’acte qu’elles accompliront, quel qu’il soit, et de « libérer une parole ignorée ». Car, dénonce Marie Philippe dans un ouvrage édifiant qui expose le fruit de cette décennie d’écoute, l’IVG banalisée devient un véritable problème de santé publique.

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  • Le président du Chili est opposé à toute légalisation de l'avortement

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    De François Dupas sur infocatho.fr :

    Chili : le président opposé à toute légalisation de l’IVG

    « Si le projet de loi sur l’avortement dit libre passe, le président s’y opposera totalement et utilisera tous les moyens constitutionnels, comme il l’a déjà dit, pour empêcher que cela devienne une loi », a déclaré Andres Chadwick, ministre de l’Intérieur au Chili.

    En août 2017, après deux ans de négociations, les assemblées législatives du Chili avaient approuvé une loi dépénalisant partiellement l’avortement, le rendant possible en cas de viol, en cas de danger pour la mère ou en cas de fœtus non viable (cf. Le Chili dépénalise l’avortement dans certains cas ). Mais lorsque le conservateur Sebastian Piñera[1] est revenu à la présidence en mars 2018 après quatre années de gouvernement socialiste, il a immédiatement autorisé les cliniques privées à ne pas réaliser d’IVG en cas d’objection de conscience, limitant ainsi considérablement l’accès à l’IVG.

    La ministre de la Femme et de l’Egalité des genres, Isabel Pla, a déclaré : « Dans une démocratie, il n’est pas question de veto : le gouvernement du président Sebastian Piñera a un positionnement sur cette question qui n’a pas changé, dont les Chiliens ont eu connaissance, qu’ils continueront à connaître, et qui sera toujours le même : c’est la défense de la vie. »

    [1] Sebastian Piñera avait déjà été président du chili de 2010 à 2014, il est revenu au pouvoir en mars 2018.

    Source : genethique.org

  • RDC: Kabila s'incruste

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     Natikali, natikala, j’y suis, j’y reste .  Un regard pertinent sur la fausse sortie de Kabila : le point de vue de l’ancien ministre Antipas Mbusa interviewé par Hubert Leclerq :

    « Antipas Mbusa Nyamwisi est un homme discret. Ancien rebelle devenu ministre des Affaires étrangères du gouvernement Gizenga en 2007, il est un des tout premiers à avoir claqué la porte de la « Kabilie ». L’homme apparaît peu dans les médias mais ses mots sont souvent choisis…

    Le nom d’Antipas Mbusa Nyamwisi a été évoqué dans l’Accord de la Saint-Sylvestre. Il est un des opposants en exil qui a été autorisé à rentrer au pays. Pourtant, il n’est toujours pas revenu. « Ce n’est pas parce que mon nom s’est retrouvé sur cette liste que je ne suis plus une cible pour le pouvoir. Je ne tiens pas à m’exposer inutilement. Aujourd’hui, je suis plus utile à l’extérieur. Il faut voir du monde, il faut mobiliser la communauté internationale, nos frères africains, nos voisins. Je ne chôme pas, croyez-moi », nous disait-il début du mois d’août 2017, il y a pratiquement un an jour pour jour, lors d’un passage à Bruxelles. Deux mois plus tard, en octobre 2017, il se retrouve au centre d’une histoire rocambolesque alors qu’il est de passage en Ouganda. A peine arrivé sur le tarmac d’Entebbe, il est emmené par la police de l’aéroport. « Problème de passeport », lui explique-t-on. Selon divers témoignages recueillis quelques semaines après les faits, l’officier qui l’a arrêté avait été corrompu et devait « exfiltrer » le « passager » vers la RDC voisine. Mbusa Nyamwisi évitera ce retour précipité au pays grâce à ses bonnes relations avec les plus hautes autorités ougandaises. L’affaire a été suivie de plusieurs arrestations à Kampala.

    Il y a un an, Mbusa Myamwisi nous expliquait qu’il ne croyait pas aux élections en RDC. Si des élections devaient se tenir, ce serait au service et en faveur de Kabila.

     Nyamwisi avez-vous changé d’avis sur la tenue d’élections libres et démocratiques en RDC en décembre prochain ?

    « Pas le moins du monde. Je reste sur mes positions et malheureusement, car j’aurais préféré me tromper, je vois que plus en plus de personnes pensent comme moi. Kabila n’organisera des élections que s’il est certain de demeurer au pouvoir lui-même ou à travers un président fantoche qui n’aura pas les mains libres. Tous les appareils répressifs, sécuritaires ou judiciaires sont à ses ordres. Il vient de remodeler l’armée en rappelant les pires criminels. Il a bâti une cour constitutionnelle sur mesures. Il a tout en main pour rester au pouvoir. En tout cas, ce n’est pas l’attitude d’un homme qui s’apprête à partir. »

    Rien à attendre des élections à venir, alors ?

    « Rien, si ce n’est le chaos. Vous avez vu, comme le monde entier, ce qu’il a pu faire pour empêcher Moïse Katumbi de rentrer au pays. Il n’a pas hésité à fermer une frontière. En fait, il a fait bloquer tous les postes frontières entre le Katanga et la Zambie. C’est de la folie. Pour un seul homme. Cela en dit long sur la crainte que lui inspire Katumbi, ça en dit long aussi sur les actions auxquelles ce Monsieur est prêt à recourir pour conserver son pouvoir. Il ne veut prendre aucun risque. Il veut éliminer de la course à la présidence tous ceux qui pourraient lui faire de l’ombre. Moïse Katumbi est privé de retour au pays, la candidature de Jean-Pierre Bemba pourrait être invalidé, Félix Tshisekedi ne peut ramener le corps de son père sur la terre de ses ancêtres, autant de subterfuges intolérables signés par la Kabilie. Sans ces plans machiavéliques , sans la machine à voter, Kabila, ou son représentant, n’a aucune chance de passer. En agissant comme il le fait, le pouvoir invalide lui-même le processus électoral. Il se moque de la Constitution, il se moque de l’Accord de la Saint-Sylvestre, il se moque des organisations régionales et internationales… Et, évidemment, il se moque éperdument de 80 millions de Congolais. » 

    Le tableau que vous dressez est particulièrement sombre. Que reste-t-il comme marge de manoeuvre ? 

    « Ce Monsieur ne nous laisse pas le choix ! On doit se prendre en charge. L’article 64 de la Constitution est là pour nous pousser à réagir. On ne peut laisser un homme s’approprier le pays. »

    Le fameux article 64 de la Constitution, qui appelle le peuple congolais à s’opposer à tous ceux qui voudraient confisquer le pouvoir, est mis à toutes les sauces depuis des mois. Vous croyez vraiment qu’un mouvement populaire peut apparaître du jour au lendemain ? 

    « Pourquoi pas. Regardez la foule dans la rue à Kinshasa pour le retour de Bemba. Regardez la mobilisation à Lubumbashi et Kasumbalesa pour Katumbi. Un mouvement peut naître à la suite d’événements comme ceux-ci. Regardez aussi le ras-le-bol généralisé dans le nord-est du pays où les gens sont confrontés quotidiennement aux massacres depuis de longues années. Ici aussi, on peut aussi voir des mouvements naître face à ces tueries ou aux excès de pouvoir du régime. Et croyez-moi, ces mouvements vont aller en s’ntensifiant au fil des semaines. Quand les Congolais comprendront qu’ils n’ont rien à espérer de ce passage par les urnes, la situation va devenir très critique. La moindre étincelle pourra mettre le feu aux poudres dans n’importe quel coin du pays. »

    C’est une menace ? 

    « Pas du tout, c’est une analyse et je sais que beaucoup la partagent et s’interrogent : pourquoi ce Monsieur ferait-il dans l’avenir ce qu’il n’a pas fait en 17 ans. La communauté internationale, notamment via la Monusco, a investi des milliards de dollars pour la paix chez nous. Est-on prêt à sacrifier tous ces investissements, ces casques bleus qui sont morts, pour permettre à un seul homme de continuer à s’enrichir sur le dos de son peuple et du monde entier ? C’est à nous, le peuple congolais de dire non et de nous mobiliser pour mettre fin à ces dérives. »

    On a vu ces derniers temps que certains voisins se montraient plus insistants à l’égard de Kabila ?  

    « Il est évident que la pression monte. Vous savez, si ce Monsieur est un obstacle majeur pour le Congo et le peuple congolais, c’est aussi un frein catastrophique pour le développement de l’Afrique centrale et de tout le continent. Il faut que tout le monde en tire les conséquences. On a suffisamment constaté ses méfaits, on a suffisamment essayé de discuter, il ne veut rien entendre. Il ne laisse guère d’alternative. Il faut envisager d’autres pistes de solution. Mais, je le répète, c’est à nous, Congolais de nous organiser pour trouver la solution à cette situation et on y travaille. »

    Ref. Mbusa Nyamwisi : « Face au blocage des urnes, il faut envisager d’autres pistes de solution »

    La Belgique et la CENCO (conférence épiscopale nationale du Congo) réclament un processus « inclusif » sérieux.

    JPSC