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Eglise - Page 1080

  • "Al-Sissi a amélioré la situation des chrétiens d'Egypte"

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    Lu sur le site de l’hebdomadaire « La Vie » (extrait) :

    image (9).jpg"Inauguré aujourd'hui en grande pompe, avec le Président de la République français François Hollande en invité d'honneur, le nouveau Canal de Suez est le projet monumental d'un seul homme : le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Arrivé au pouvoir il y a un an après la destitution par l'armée du frère musulman Mohamed Morsi en 2013, son ambition est de redresser l'économie et redonner son prestige mondial à une Egypte déliquescente. Pour Monseigneur Michel Chafik, Recteur de la Mission copte catholique de Notre Dame d'Egypte à Paris, le maréchal Al-Sissi n'est pas un nouveau chef militaire à la Hosni Moubarak, le dictateur déchu à la suite de la révolution de 2011. Selon lui, le nouveau régime, pourtant accusé d'autoritarisme et de brutalité, a insufflé l'espoir dans le cœur des chrétiens et de tous les Egyptiens.

    Les coptes ont souffert des conséquences de la révolution, en particulier de l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans. Soutiennent-ils aujourd'hui le régime du maréchal Al-Sissi ?

    D'abord, nous sommes des Égyptiens avant d'être des coptes, des citoyens avant d'être des chrétiens. Ensuite, quand on regarde les turbulences dans le monde arabe, on se réjouit évidemment d'avoir Al-Sissi comme dirigeant. C'est un homme charismatique qui a sauvé le pays et a amélioré la situation des chrétiens. Moi-même qui participe peu aux élections, j'ai voté pour lui. A chaque changement de régime, la question des coptes était négligée. Pas avec Al-Sissi. On peut dire qu'il a ravivé l'histoire des chrétiens d'Égypte. Il a rappelé que le pays a accueilli la Vierge Marie, saint Joseph et Aïssa (Jésus, en arabe), que les coptes ont défendu notre patrie contre les Romains et les Grecs. Il a insisté sur leur très ancienne présence : le mot « copte » signifie d'ailleurs Égyptien en grec ancien. Il a donné une liberté de parole sans précédent à l'Église et a fait plusieurs promesses comme la réparation obligatoire des églises détruites.

    Les chrétiens sont-ils, malgré ce tournant idéologique, encore mal considérés dans la société égyptienne ?

    La situation est incontestablement meilleure qu'avant. Mais il reste des difficultés, en particulier dans les zones reculées. À Al-Minya (en Moyenne-Egypte) par exemple, un chrétien a été kidnappé et ne sera libéré qu'en échange d'une rançon. Les personnes victimes de ces actes sont systématiquement des chrétiens.

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  • Mgr Aillet, évêque de Bayonne : refaire du chemin de Saint-Jacques de Compostelle un chemin d’évangélisation

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    0_0_0_0_312_209_csupload_20835749.jpgLu sur « Riposte catholique » :

    « Perepiscopus l’avait annoncée début juillet. Le site de la CEF mentionne aujourd’hui la lettre pastorale franco-espagnole pour les pèlerins de Compostelle. Mgr Marc Aillet répond :

    « Dans quel contexte cette rencontre intervient-elle ?

    Initiée par Mgr Barrio Barrio, évêque de Compostelle (Espagne), la première rencontre a eu lieu en 2009 à Ronceveau. Leur but est de promouvoir ensemble, Français et Espagnols, une pastorale commune d’évangélisation sur le Chemin de Saint-Jacques. Ce Chemin a une spécificité : c’est un chemin de foi et de communication de la foi. Depuis le Moyen-Age, d’une certaine façon, il a façonné l’Europe, en partageant les valeurs issues de l’Evangile, à travers les pérégrinations de tant de pèlerins chrétiens. Il semblerait qu’un certain nombre d’associations culturelles, laïques et parfois laïcistes, que des Tour Operator s’emparent du Chemin et le vident un peu de sa signification spirituelle pour en faire un chemin touristique et culturel comme un autre.

    Quelle est la posture de l’Eglise ?

    La question est : « Comment faisons-nous du Chemin un chemin d’évangélisation pour aujourd’hui ? », sachant que 70% des personnes qui s’engagent sur le Chemin de Saint-Jacques ne le font pas pour des motivations religieuses. Mais on sent qu’entreprendre ce Chemin, c’est manifester une certaine quête de sens, chercher un nouveau souffle dans sa vie, rompre avec les rythmes accélérés de la société d’aujourd’hui pour marcher au rythme de la Création, au pas de l’homme. Les témoignages abondent pour nous dire que se vivent de vraies rencontres sur le Chemin, avec Dieu et avec le Christ.

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  • Pour le prochain synode sur la famille : encore un peu de casuistique sur les sujets qui fâchent

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    Comment faire pour baptiser un lapin carpe ? Lu dans le journal « La Croix » :

    "Les épiscopats suisses, français et allemands, qui avaient organisé à huis clos un colloque sur la famille en mai à Rome, ont décidé de rendre publiques les propositions qui y ont été formulées.

    Synode-Pastorale du mariage et de la famille

     « Comment de telles biographies humaines peuvent-elles être accompagnées et encouragées, au plan théologique, pastoral et juridique lorsqu’elles ne peuvent pas réintégrer leur mariage sans commettre de nouvelles fautes graves? », interroge l’exégète allemand Thomas Söding. Si la séparation est bien le signe d’un échec, sa compatriote Eva-Maria Faber propose que l’Église considère une nouvelle union comme « un pas vers un nouvel avenir rempli de sens, et au cours duquel le désespoir devient espérance ». 

     > A LIRE Divorcés remariés, l’Église ouvre une porte   

    L’EGLISE DOIT PRENDRE EN COMPTE UN MONDE PLUS COMPLEXE

     « On ne peut omettre de prendre en compte l’histoire des sujets », insiste également le jésuite Alain Thomasset, professeur au Centre Sèvres, à Paris. Toute évaluation morale d’un acte, poursuit-il, doit tenir compte du contexte dans lequel il se déroule. Comme un homicide peut être qualifié de légitime défense, d’accident, d’assassinat ou de crime passionnel, il faut opérer des distinctions comparables pour les actes sexuels considérés par l’Église comme « intrinsèquement mauvais », ou pour la contraception. Il suggère ainsi de considérer comme « subjectivement non coupables » la contraception non abortive, les actes sexuels de certaines personnes remariées, et ceux des homosexuels « vivant en couple stable et fidèle ». 

    Le monde devient plus complexe, estiment-ils à l’unisson, les repères plus fragiles. Un phénomène que l’Église doit désormais mieux prendre en compte : « des pierres d’achoppement jalonnent une vie conjugale bien plus que ne l’admet une théologie du mariage aujourd’hui facilement idéalisante », juge ainsi la Française Anne-Marie Pelletier.

     > A LIRE Les divorcés remariés « font toujours partie de l’Église », rappelle le pape François   

    ALIMENTER L’INTENSE DÉBAT EN COURS

    C’est aussi au nom de cette complexité grandissante que certains, comme le Suisse François-Xavier Amherdt, de l’université de Fribourg, plaident en faveur de la reconnaissance de certaines relations hors mariage. Les valeurs de « situations intermédiaires » comme le concubinage « ne sont pas nulles », insiste-t-il, évoquant notamment l’attachement à un « projet réel d’alliance future » ou une « dimension relationnelle d’amour » exprimée dans les relations sexuelles. D’où la nécessité, plaide-t-il, de « ne pas jeter un total discrédit sur de pareilles situations ». 

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  • Quand le pape revient sur la question des divorcés remariés

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    De Radio Vatican :

    « Les divorcés-remariés ne sont pas excommuniés »

    (RV) Après cinq semaines de pause en raison de la période estivale, les audiences générales du Pape François ont repris ce mercredi au Vatican. De nombreuses personnes avaient pris place dans la salle Paul VI pour saluer et écouter le Saint-Père. Comme lors des semaines précèdantes, le Pape a repris sa catéchèse sur la famille, en mettant cette fois-ci l'accent sur les divorcés-remariés. 

    « Comment prendre soin de ceux qui, après l’échec irréversible de leurs liens matrimoniaux, ont entamé une nouvelle union ? » C’est la question à laquelle le Pape François a voulu répondre. Sans jamais prononcer les mots "divorcés-remariés", il a offert quelques pistes à ceux qui, dans l’Eglise, doivent gérer ce genre de situation délicate. 

    Certes, « une telle situation contredit le sacrement chrétien », mais l’Eglise doit conserver son « cœur de mère ». Le Pape est très clair sur cette question qui a été au cœur du dernier synode extraordinaire sur la famille en octobre dernier. Les fidèles dont le mariage a failli « font toujours partie de l’Eglise » et « ne sont pas excommuniées ». 

    L’Eglise se doit avant tout de « bien discerner les situations » comme le disait déjà Jean-Paul II, et se doit de penser aux plus petits, aux enfants, qui sont ceux qui « souffrent le plus ». L’ensemble de « la communauté » doit ainsi savoir se mettre à l’écoute de ces familles ; son « style », son « langage », « ses comportements » doivent être « attentifs à ces personnes, à partir des plus petits ».

    Les mœurs ont évolué et l’Eglise a changé également. Le Pape François reconnait qu’ a grandi « la conscience qu’un accueil fraternel et attentif, dans l’amour et la vérité », envers les divorcés-remariés, est « nécessaire ».

    Partant de cet état de fait indiscutable, le Pape invite les prêtres « à manifester ouvertement et de manière cohérente la disponibilité de la communauté à les accueillir et à les encourager pour qu’ils vivent et développent toujours plus leur appartenance au Christ et à l’Eglise avec la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, le suivi de la liturgie, l’éducation chrétienne des enfants, la charité et le service aux pauvres, et l’engagement pour la justice et la paix ». 

    ... ce qui signifie, dans le Monde, que "le pape plaide en faveur des divorcés remariés".

  • La Chine et le Vatican : jeu de dupes ?

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    Lu sur le blog « salon beige » et le site du  magazine « Le point » :

    3237368-701263-jpg_2996215.jpg« La première ordination d'un évêque catholique en Chine depuis trois ans a eu lieu mardi, consacrant un prêtre choisi par les autorités communistes mais également approuvé par le Vatican, lors d'une cérémonie sous étroite surveillance policière.

    L'ordination du père Joseph Zhang Yilin à Anyang, dans la province du Henan (centre), s'est déroulée en présence d'un important dispositif des forces de l'ordre. Un cordon de policiers fermait tous les accès à l'église du Sacré-Coeur de Jésus, laissant seulement passer les détenteurs d'un permis obtenu plusieurs semaines à l'avance.

    La dernière ordination ayant eu lieu en Chine, à Shanghai en 2012, s'était terminée par l'arrestation du nouvel évêque catholique.

    Dans la sacristie de l'église d'Anyang, une photo du pape François a été retirée avant la cérémonie de mardi. »

    Ref. Chine: ordination d'un évêque avec l'autorisation du Vatican et Chine: première ordination d'un évêque en trois ans, avec le feu vert du Vatican 

    Depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping, le contrôle de la société civile et des religions6a00d83451619c69e201bb085dbba8970d-350wi.jpg s'est nettement durci en Chine.

    Dans la province du Zhejiang (est), une vaste campagne de démolition des croix qui surmontent temples protestants et églises catholiques est ainsi en marche depuis un an et demi. Plusieurs temples ont été entièrement détruits.

    Le gouvernement de la province de Zheijang a en effet décrété en mai que "les croix surplombant les toits des églises devront être retirées et placées sur la façade des églises, avant septembre. Il est également prévu de restreindre leur taille, la surface de la croix ne devant pas dépasser un vingtième de celle du bâtiment. Les églises devront par ailleurs adopter un "style architectural chinois"."

    Les croix sont décrochées les unes après les autres, comme celle de l'église catholique Ma Bu Gao Sha à Pingyang, le 31 juillet : les chrétiens résistent pacifiquement, en brandissant des croix rouges et en les accrochant au pare-brise de leur voiture, à leur fenêtre, ou sur leurs vêtements sous forme de broche.

    JPSC

  • La souffrance comme lieu d’apprentissage de l’espérance

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    Un article publié récemment ici sur ce blog m'y a fait repenser: rien ne fâche plus la société d'aujourd'hui que la conception chrétienne de la souffrance. Compatir et soulager la peine font, certes, partie du message de l'Evangile mais, comme le dit si bien l' "Imitation de Jésus-Christ" (XVe siècle): " disposez de tout selon vos vues, réglez tout selon vos désirs, et toujours vous trouverez qu'il vous faut souffrir quelque chose, que vous le vouliez ou non; et ainsi vous trouverez toujours la Croix".

    Au coeur du mystère de l’homme, la Croix de Jésus nous montre que l’amour est, en lui-même, une passion. Comme l’a remarqué un jour Benoît XVI, en disant que la souffrance est une face intérieure de l’amour, nous comprenons pourquoi il est si important d’apprendre à souffrir et, inversement, pourquoi éviter à tout prix la souffrance rend l’homme inapte à la vie : il connaîtrait le vide de l’existence qui ne peut entraîner qu’amertume et refus, et non acceptation et maturation : celui qui a intérieurement accepté la souffrance, mûrit et devient compréhensif envers les autres et plus humain. Celui qui a toujours évité la souffrance ne comprend pas les autres ; il devient dur et égoïste. En ce sens, nous pouvons répéter cette parole de saint Josémaria, si mal comprise : « bénie soit la douleur, aimée soit la douleur, sanctifiée soit la douleur » (Chemin, n° 208) qui accomplit l’Homme nouveau. Car, depuis le matin de Pâques, nous le savons : sa croix et ses plaies sont devenues glo-rieuses. Christus resurgens ex mortuis, jam non moritur : mors illi ultra non dominabitur (Rom., 6,9).

    Dans sa belle encyclique « Spe salvi » (30 novembre 2007,) le Saint-Père Benoît XVI a consacré à l’accueil chrétien de la souffrance qui frappe notre condition présente un exposé (n°s 36 à 40)  à la fois exigeant et irrecevable par l’esprit du monde qui, soyons-en sûr, lui préfère largement les discours sur la gestion écologique de notre sœur la terre, où nous n’avons cependant pas notre demeure éternelle. Extraits:

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  • Quand Marie parle : sept enseignements du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine

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    ... à découvrir et écouter ici : http://delamoureneclats.fr/#!/ses-predications/enseignements/2015-07-14/

  • En France, les cloches sonneront le 15 août en soutien aux chrétiens d'Orient

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    Lu sur le site de l'Eglise catholique de France :

    Les cloches sonneront le 15 août pour les chrétiens d’Orient

    A Fréjus-Toulon, Gap et Embrun, Bayonne, Avignon et Ajaccio les cloches sonneront dans toutes les églises le samedi 15 août 2015. Et pour cause, les évêques de ces diocèses ont appelé leurs fidèles à se rassembler sur les parvis de leurs églises à midi, pour manifester leur soutien fraternel aux chrétiens d’Orient en proie à des persécutions dans leurs pays à cause de leur foi.

    « En Irak, les réfugiés bénéficient sans doute de l’aide humanitaire, mais voient s’amenuiser leurs chances de retourner dans leurs maisons dont ils ont été violemment expulsés par l’Etat Islamique, il y a un an. Découragés, beaucoup n’aspirent qu’à fuir sous des cieux plus cléments, espérant un avenir meilleur pour leurs enfants », écrit Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, dans un communiqué publié le 23 juillet 2015 sur le site du diocèse. C’est aussi le cas pour les chrétiens de Syrie. D’où l’appel lancé par Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, relayé par les autres évêques dans leurs diocèses respectifs.

    Pour soutenir les chrétiens d’Orient, le groupe « Les Prêtres » de Gap a donné deux concerts à l’Olympia à Paris et a pu ainsi remettre à l’Œuvre d’Orient la somme de 200 000 euros.

    Prier Marie qui fait tomber les murs

    Face aux persécutions et massacres dont sont victimes les chrétiens d’Orient, ces diocèses entendent ainsi leur exprimer de vive voix leur solidarité et prier pour eux. « Il s’agit d’un geste de prière, de solidarité, de paix et de foi. Nous croyons qu’il peut avoir un vrai impact », indique Mgr Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon.

    Le jour de l’Assomption donc, les cloches sonneront à midi dans les diocèses de Fréjus-Toulon, Gap et Embrun, Bayonne et Avignon, et les chrétiens et « personnes de bonne volonté » se rassembleront sur les parvis de leurs églises pour se recueillir silencieusement pendant quelques minutes avant de prier la Vierge Marie pour la paix en Orient, avec pour seule arme, l’amour dans leurs mains. Mgr Jean-Pierre Cattenoz explique que le jour de l’Assomption a été choisi parce que « quand tout va mal, quand on n’a plus rien, c’est vers la Vierge Marie que l’on se tourne ». Et de poursuivre : « Les Orientaux entretiennent souvent une forte dévotion à Marie », avant de proposer aux catholiques de dire ensemble la prière à « Marie qui fait tomber les murs ».

    Selon lui, « les murs qui doivent tomber sont très vastes : ceux qui séparent les nations et les peuples qui s’entre-tuent, mais aussi ceux qui divisent les communautés entre elles, y compris en France ». C’est pourquoi l’archevêque d’Avignon prie : « Très sainte mère de Dieu…, fais naître en nous et en ce monde, la civilisation de l’amour jaillie de la croix et de la résurrection de ton divin Fils, Jésus-Christ, notre Sauveur, qui vit et règne dans les siècles des siècles. Amen. »

  • Pourquoi l’abbé Ringlet reste-t-il dans l’Eglise catholique ?

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    Suite à l’article paru ici un ami nous communique la réflexion suivante : 

    « Dans la veine moderniste des deux derniers siècles illustrée par de grands ancêtres comme Lamennais, Renan et autres Loisy, j’avais pensé qu’on inscrirait peut-être un jour, dans une  note érudite, le nom d’un lointain épigone belge, dont « le Soir » a encore recueilli dévotement les oracles, ce 18 juillet.  Ses propos sont aujourd’hui (71 ans) dédiés à la mémoire et au souvenir.  A leur lecture, je me ravise : il ne suffit pas d’avoir le goût de la transgression,  de forcer le trait et de jouer les provocateurs pour atteindre le niveau de ces maîtres d’hier qui inspirèrent la figure de l’abbé Donissan à Bernanos ou celle de l’abbé Bourret à Joseph Malègue.  Nous sommes finalement ici dans un registre léger, dont la postérité me semble bien moins assurée, comme le suggère d'ailleurs malicieusement le titre ambigu de l’article du « Soir »: « je n'ai jamais tenu la femme à distance. 

    C’est en ces termes que le site Belgicatho introduisait de longues citations de l’interview données par l’abbé Ringlet au « Soir ». 

    Lecture faite, deux questions viennent à l’esprit : comment et pourquoi le comportement et les positions de l’abbé Ringlet ont-ils été tolérés (du séminaire à aujourd’hui) dans l’Eglise de Belgique ?  Pourquoi reste-t-il dans l’Eglise catholique alors que tant de chapelles l’accueilleraient sans difficulté extra-muros? 

    Nous pouvons trouver un élément de réponse à la seconde question dans un ouvrage de Karl Rahner où l’auteur s’exprime comme suit : « Pourquoi des chrétiens qui sont conscients de l’opposition de leurs conceptions avec la doctrine de l’Eglise officielle, veulent-ils pourtant rester dans l’Eglise ? Une raison en a déjà été indiquée : ils se mettraient eux-mêmes par là aussi en contradiction avec une proposition de foi déjà reconnue par eux-mêmes, celle qui concerne la véritable Eglise et son magistère. Mais il s’y ajoute certainement d’autres raisons encore. Par opposition aux temps d’un individualisme et d’un libéralisme conscient de soi, l’homme d’aujourd’hui n’a plus autant de confiance en sa propre opinion, il n’est plus si bien convaincu que l’on puisse facilement soi-même fonder une nouvelle communauté religieuse, sans se perdre dans l’esprit de secte et dans des rêveries sans issue. Lorsqu’on  éprouve ce sentiment sans pourtant réaliser la foi inconditionnée en l’Eglise, on en vient – depuis l’époque du modernisme – aux essais de bâtir sa propre petite chapelle au sein de la grande Eglise, et de former une secte ésotérique au sein de la grande communauté » (Dangers dans le catholicisme d’aujourd’hui, DDB, 1959, p.121). »

    JPSC 

  • Cent millions de chrétiens victimes de discrimination, de persécutions et de violences

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    De Radio Vatican :

    (RV) « Les chrétiens persécutés : entre terrorisme et migrations forcées ». C’est le nom du dossier préparé par Caritas Italie sur la situation de plus de cent millions de chrétiens victimes de discrimination, de persécutions et de violences par des régimes totalitaires ou par des fidèles d’autres religions. Ce dossier de la Caritas Italie se propose d’atteindre un double objectif : faire la lumière sur les causes de ces persécutions et donner la parole aux témoins silencieux, ces chrétiens qui gardent la foi au risque de leur vie.

    Il y a bien sûr le drame des chrétiens d’Orient qui font face à la menace de l’organisation de l’Etat islamique. Mais il y a aussi des drames moins médiatisés. Rien qu’en Corée du Nord, entre 50 et 70 mille chrétiens sont prisonniers dans des camps. Et que dire de pays comme la Somalie, l’Afghanistan ou le Soudan où les chrétiens sont persécutés. Entre novembre 2013 et novembre 2014, 4.344 chrétiens ont été tués pour des raisons strictement liées à leur foi.

    Cette « barbarie frappe d’autre part, beaucoup d’autres minorités religieuses et ethniques et révèle une augmentation préoccupante de l’intolérance ». L’exemple le plus frappant est la prise il y a un an de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Le dossier de la Caritas Italie rappelle qu’un million de personnes ont dû trouver refuge au Kurdistan irakien. Parmi elles, des chrétiens, des yézidis, et d’autres minorités.

    Ce document riche en renseignements économiques, culturels et géopolitiques sur les pays concernés, démontre combien « les prétendues guerres de religion cachent de précis intérêts politiques et hégémoniques ». Il montre, note d’espoir, « le visage réconcilié des différences religieuses comme les Caritas du Proche-Orient le prouvent au travers du travail commun réalisé de plus en plus par des chrétiens et des musulmans ». 

  • Villers-Notre-Dame (Ath), 15 août : festivités de l'Assomption

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  • Quand un Dominicain écrit dans la revue des Jésuites

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    Cottier-Georges.jpgLe cardinal suisse Georges Cottier o.p.(photo),théologien émérite de la Maison pontificale, s’est confié ce mois-ci à la revue jésuite « Civilta Cattolica » dirigée par le P. Antonio Spadaro, l’un des proches conseillers du pape François. Il dénonce notamment les excès de légalisme de l’Eglise concernant les divorcés remariés et en appelle à la miséricorde (celle-ci est le thème de l’article) dans les termes suivants, dont rend compte le journal « La Croix » :  

    « Le cardinal Georges Cottier juge la question des « divorcés remariés », formulée en termes  « trop génériques » et s’appliquant à des situations fondamentalement différentes. Il distingue le cas d’une personne abandonnée par son conjoint, qui conserve la charge des enfants et contracte un mariage civil avec un nouveau compagnon qui l’aide et la sécurise, d’une autre qui laisse sa famille pour épouser « une personne plus jeune et brillante » en se laissant « transporter par la passion ».

    « Dans le second, il y a un "scandale", dans le premier au contraire nous percevons le poids de la solitude, la difficulté à aller de l’avant, la faiblesse et même la nécessité d’une compagnie », note le cardinal. Il propose le« jugement prudentiel de l’évêque » comme solution, non sans avouer ses doutes face à la division de l’épiscopat sur la question.

    « Mon avis s’applique d’abord à certaines situations où il y a une probabilité sérieuse de nullité du premier mariage, mais pour laquelle il est difficile de fournir des preuves canoniques », précise-t-il. Cependant il appelle plus généralement à rester attentif « aux mutations historiques et aux évolutions des mentalités. Certainement pas pour s’y soumettre mais pour surmonter les obstacles qui peuvent s’opposer à l’accueil de ses conseils et de ses directives ».

    Il évoque aussi « la responsabilité des confesseurs » dans le rejet ressenti par certains fidèles face à « un jugement négatif émis d’une manière impersonnelle et privée d’âme ».« Toujours et partout, quel que soit le jugement exprimé, il doit être présenté et expliqué dans un langage qui fasse entendre clairement la sollicitude maternelle de l’Église », défend le théologien dominicain, pour qui il ne fait aucun doute que l’année de la miséricorde illuminera le travail du synode de 2015. »

    Tout l’article ici : Le cardinal Cottier regrette la brutalité « inhérente » au rigorisme sur le cas des divorcés remariés.

    Le concile Vatican II nous a habitués à un certain nombre de formules « pastorales » qui pour franchir l’obstacle énoncent une règle assortie, un peu plus loin dans la phrase, d’une échappatoire qui la transforme finalement en exception. Lorsque la Parole du Seigneur lui-même est en cause, employer cette méthode serait d'autant moins acceptable.  

    La position défendue par notre archevêque, Mgr Léonard, dans sa conférence du 28 janvier dernier à l’Université de Liège, me parait plus clairement conforme au double souci de la vérité et de la miséricorde en ces matières difficiles que constituent les conflits matrimoniaux.

    Quelques extraits significatifs nous invitent à la réflexion :

    « Se marier, pour des chrétiens, c’est, pour reprendre une expression de saint Paul, « se marier dans le Seigneur » (je raffole de cette expression, beaucoup plus riche que « se marier à l’église ») : s’aimer l’un l’autre à la manière dont Jésus nous aime, à la manière dont le Seigneur aime son Eglise, à la manière dont Dieu aime l’humanité.

    C’est donc un pari d’une beauté mais aussi d’une exigence extraordinaires que de se marier « dans le Seigneur ». Cela veut dire, une formule de mariage le disais jadis explicitement, qu’un homme se lie à une femme, une femme à un homme, en lui disant : je vais t’aimer comme le Seigneur nous aime. Je vais t’aimer pour le meilleur et pour le moins bon, éventuellement pour le pire. Je vais t’aimer comme le Seigneur nous aime : fidèlement, même si nous le lâchons, même si nous l’oublions ou le trahissons.  Même si nous lui sommes infidèles, lui nous demeurera fidèle car il ne peut pas se renier lui-même : il nous aimera fidèlement. Et on fait le pari de dire la même chose à son conjoint : toi, je t’aimerai fidèlement, même si tu vieillis mal, même si tu es moins joli, ou moins jolie, dans vingt ans que maintenant, même si ta santé s’étiole, même quand tu vas commencer à grisonner et, à la limite, même si tu m’abandonnais, je te resterai fidèle.

    C’est un pari considérable mais c’est un pari très beau, redoutable aussi et la manière dont Jésus a parlé de cette fidélité est, dans un premier temps, déconcertante.  Il est notable que les apôtres, quand ils entendent la manière dont Jésus parle du mariage et de la fidélité aient réagi comme lorsque Jésus parle de la richesse. Jésus dit : ah, mes enfants, comme il est difficile à un riche accroché à sa richesse d’entrer dans le royaume des cieux ; il est plus facile à un chameau de passer par le chas de l’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux ; vous ne pouvez pas avoir deux maîtres, Dieu et l’argent. Alors les apôtres, qui raisonnent comme dans le judaïsme traditionnel où la richesse est le signe de la bénédiction de Dieu, rétorquent : mais, à ce compte-là, qui peut être sauvé ? Le Christ répond : aux hommes, c’est impossible mais tout est possible pour celui qui met sa confiance en Dieu car pour Lui, tout est possible. »

    Voilà pour la vérité et voici pour la miséricorde :

     « Que d’attention on doit avoir pour les personnes divorcées. La première chose que le Seigneur leur demande, si elles le consultent, c’est d’assumer la fidélité au mariage et au conjoint, même s’il n’est plus làsi on a été « plaqué » par lui. Mais aucune solitude ne peut être vécue si l’on est seul. Il y a beaucoup de solitudes. On peut vivre une situation de solitude d’abord avec le Seigneur, et avec des frères et sœurs qui nous soutiennent.  

    Il y a une certaine solitude dans le célibat du prêtre. Pas dans mon cas : comme beaucoup de confrères, je souffrirais plutôt du manque de solitude, mais certains souffrent aussi de solitudes. On ne peut la vivre positivement qu’avec le Seigneur et si vous aimez vos prêtres, d’une manière adaptée à leur situation de célibataires. Les prêtres ont besoin de votre affection, de votre soutien pour vivre positivement leur célibat sacerdotal, avec la compagnie de leurs confrères et celle du Seigneur.  C’est la même chose pour une personne qui se retrouve veuf, veuve ou célibataire sans l’avoir choisi, parce que la vie n’a pas présenté une âme sœur, ou séparé ou divorcé. On ne peut assumer cette solitude qu’avec le Seigneur dans la solitude de la croix. Jésus est mort dans la solitude, abandonné des hommes et abandonné, apparemment, de Dieu son Père. On ne peut vivre cette solitude qu’avec le soutien de frères et sœurs ou dans une communauté, sinon ce n’est pas tenable.

    Je voudrais dire un mot  -cela reviendra peut-être dans les questions tout à l’heure- sur le fait que je suis partisan d’une pastorale très chaleureuse et proactive à l’égard des personnes qui se sont remariées civilement après un divorce civil ou qui vivent en concubinage. L’Eglise doit chercher le contact avec ces personnes, comprendre ce qui s’est passé dans leur vie et les aider à assumer leur situation, en conjoignant, comme le fait un psaume, amour et vérité.  

    Autrement dit, je décourage les pastorales qui font comme si cette nouvelle union civile ou ce concubinage étaient ou pouvaient être un mariage sacramentel : non. Et il ne faut pas faire des choses qui y ressemblent  car c’est autre chose. Oui, il y a, bien sûr, des éléments positifs qui se vivent mais ce ne sont pas des situations qu’il faut demander au Seigneur de bénir sacramentellement.

    Il n’y a que deux manières de répondre à ce que le Seigneur attend. Lorsqu’on se trouve dans une situation qui ne correspond pas à ce qu’il demande,quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, pécheurs que nous sommes, il y a toujours un chemin de salut. Mais il n’y a que deux manières tout à fait  acceptables, comme chrétiens, de vivre cette situation :

    D’abord,  c’est de se dire : au fond, l’homme ou la femme avec qui je vis n’est pas mon conjoint dans le Seigneur puisque mon conjoint, avec lequel je suis marié sacramentellement, est toujours là. Je ne peux pas en avoir deux. Cette seconde union ne peut pas être un signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle.

    Alors, première solution possible : j’en tire les conséquences. Je suis un chrétien à part entière, je participe à l’Eucharistie mais au moment d’exprimer sacramentellement, publiquement, objectivement, l’alliance nouvelle et éternelle, librement je m’abstiens de poser le geste sacramentel, parce que celui-ci est un geste objectif que contredit publiquement ma situation objective d’alliance rompue. Et je connais des gens qui font cela en sachant pourquoi, qui le font par amour et qui, dans cette abstention même, communient à la personne du Seigneur avec une intensité qui souvent m’émeut. En voyant cela, je me dis qu’ils communient au Seigneur peut-être plus profondément que moi quand il m’arrive (le plus rarement possible) d’être distrait en communiant et de me rendre compte que j’ai communié au Corps du Seigneur en pensant à ce qui allait suivre dans l’heure prochaine. Et bien, cela, c’est une conclusion qu’on peut tirer : si elle est tirée avec amour, en ayant compris la profondeur de ce geste d’abstention, elle porte du fruit. J’en ai fait l’expérience chez toutes les personnes qui vivent cela.

    Il existe une autre voie possible, plus exceptionnelle et qui n’est pas recommandable sans une grande préparation, mais je la cite parce que cela existe  et je connais des couples qui ont en effet tiré cette conclusion : après une conversion, ils se sont dit voilà, je vis avec une personne qui n’est pas mon conjoint dans le Seigneur.  Je vais continuer de vivre avec cette personne,  car on ne peut pas se séparer, il y a les enfants etc., mais je vais vivre avec mon conjoint une amitié qui s’exprime autrement que si c’était ma femme ou mon mari, qui trouve une autre forme d’expression, une tendresse qui n’est pas typiquement conjugale. Mais pour cela, il faut être bien préparé, bien motivé.

    Être dans d’autres situations qui ne sont pas telles que le Seigneur et l’Eglise le demandent cela ne veut pas dire que l’on est abandonné.Quand je reçois des personnes que ne peuvent vivre aucune des deux choses  que j’ai évoquées, je vis avec ces personnes avec respect, car je suis aussi un pécheur et je vis avec elles un chemin de conversion, d’espérance et de supplication adressée à la miséricorde de Dieu dans ma vie. Cela peut aussi se vivre positivement ».

     Réf. Monseigneur Léonard à l'Université de Liège: Enjeux des synodes sur la famille

    Le mariage chrétien est, en effet, d’une exigence redoutable que le monde païen d’aujourd’hui -comme celui de la Rome antique- ne peut accepter. Et de tous temps, le catholicisme a été tenté de baisser la garde, sur ce sujet comme sur d’autres aussi délicats. Confrontée plus que jamais à la pression séculariste et aux accommodements consentis par d’autres confessions chrétiennes (protestantes, anglicane ou  « orthodoxe »), l’unique Eglise du Christ se trouve une fois de plus à la croisée des chemins. L’enjeu ne se résume pas au droit prétendu des divorcés-remariés à la communion sacramentelle (une revendication sans doute numériquement marginale): il concerne tous les états de vie qui ne sont pas conformes à la parole évangélique.

    JPSC