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Eglise - Page 1287

  • François et les pauvres : non à une lecture idéologique

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    On ne peut manquer de remarquer l'attention accordée par le pape aux pauvres et à tous les laissés pour compte. Il nous semble que cet engagement, marqué par des gestes forts comme sa visite à Lampedusa ou dans une favela de Rio de Janeiro, est en totale conformité avec l’Évangile et avec l'exemple laissé par de grandes figures de l’Église telles que François d'Assise, Vincent de Paul, Don Bosco et, plus récemment, Mère Térésa. Pourtant, voilà qu'une lecture idéologique vient troubler ces eaux limpides et susciter le débat.

    Ainsi, « à gauche », on se sent obligé d'y voir un choix du pape en rupture avec les pontificats précédents et un "ralliement" de François à « l'option préférentielle en faveur des pauvres » dénonçant les mécanismes d'un système économique générateur de pauvreté et d'inégalité. Et de faire référence aux articles (2 et 4) adoptés par la Compagnie de Jésus lors de sa 32ème congrégation générale à l'époque où Pedro Arrupe était préposé général de l'ordre. Et parfois aussi à la théologie de la libération à laquelle Jorge Bergoglio n'a pourtant jamais adhéré alors qu'il plaidait en faveur d'une non-politisation de son ordre (ce qui lui a d'ailleurs été reproché en allant même jusqu'à incriminer une prétendue collusion avec la dictature argentine) (voir ICI).

    Dans les Exercices spirituels, « saint Ignace invite à « vouloir et choisir la pauvreté avec le Christ pauvre » (no 167). Lui qui venait d’une famille riche et aristocratique du pays Basque, il a voulu devenir « l’ami des pauvres » et « porter l’uniforme du Christ pauvre ». Il écrira, dans une lettre à ses confrères datée 6 août 1547 : « Le pauvre est si grand devant Dieu que Jésus Christ a été envoyé sur terre spécialement pour eux. » Ainsi, avec ses premiers compagnons, à Rome, Ignace prendra soin des affamés et des sans-abris. Il s’engagera dans la fondation d’orphelinats et d’un refuge pour femme : la Casa Santa Marta. » (source)

    Pour sa part, l'enseignement de l'Eglise, développé dans les grandes encycliques sociales, a toujours dénoncé les abus du système libéral et capitaliste qui génèrent l'exploitation, la misère, l'injustice, et plaide pour la reconnaissance de la priorité de la personne humaine, de sa dignité et de ses droits. Il ne s'agit pas pour autant d'adopter ou de souscrire à des positions empruntées au marxisme comme ont été tentés de le faire certains tenants de la « théologie de la libération », y compris au sein de la Compagnie, mais à l'écart desquels le pape actuel s'est toujours tenu. Il nous semble donc malhonnête de vouloir amalgamer les prises de position du pape avec celles tenues par une frange controversée de l'Eglise auxquelles il n'a jamais souscrit.

    A l'opposé, on perçoit aussi des réticences dans la mouvance catholique traditionaliste - souvent liée à un certain conservatisme social - effarouchée par un discours ressenti comme trop révolutionnaire et susceptible de semer le désordre. Cette valorisation de la pauvreté est soupçonnée de misérabilisme et dénoncée comme allant de pair avec un appauvrissement des formes extérieures de la papauté alors que, dans ces milieux, on est particulièrement attaché aux pompes et aux fastes de l'Eglise romaine. De là à dénoncer les discours et les attitudes du pape en l'accusant plus ou moins ouvertement de favoriser les courants « progressistes », il n'y a qu'un pas que certains s'empressent de franchir allègrement.

    Chez les uns et chez les autres, il faut donc, nous semble-t-il, dénoncer une lecture idéologique de l'engagement du pape en faveur d'une Église pauvre proche des pauvres alors que, ce faisant, il se conforme à l’Évangile, à l'exemple donné par les grands saints, ainsi qu'à la ligne définie par le fondateur des jésuites. Ne sent-on d'ailleurs pas confusément que ce n'est qu'au prix d'un très grand effort de conversion, individuel et ecclésial, que l’Église retrouvera sa crédibilité? Et cet effort de conversion passe par un travail de dépouillement et de prise de distance à l'égard des biens matériels qui ne sont là que pour être partagés.

    Y.W.

  • Ne pas juger ?

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    Comment ! Vous êtes contre l'avortement, le mariage gay, l'euthanasie, la franc-maçonnerie, le socialisme, l'athéisme, les religions non-chrétiennes, le cannabis ; bref, contre toutes les bonnes choses offertes par notre société ! Affreux personnage ! Dinosaure ! Suppôt d'Hitler !... Qui êtes-vous pour juger ainsi ?... Vous avez raison, je ne suis qu'un monstre. Promis, juré, je ne jugerai plus.  Plus rien du tout ! Si demain je deviens enseignant et qu'un élève me rend une rédaksion kriblée de phautes dortograffes : « Dix sur dix ! ». Paris, capitale de l'Amazonie ? « Encore dix sur dix » Un travail de fin d'étude composé de 150 feuilles blanches ? « Grande distinction ! »... Vous voyez où je veux en venir ? Non ?... Simplement à ceci : il y a un fossé (ou plutôt un abîme) entre le fait de juger des personnes et celui de juger des idées. Oui, tout être humain est infiniment respectable (quelles que soient sa couleur, sa religion, ses orientations sexuelles ou sa politique), mais toutes les idées ne le sont pas. Confondre les deux conduit, soit à la dictature la plus sanguinaire, soit à l'anarchie la plus absurde. Et au sein de l'Eglise ? Pareil ! Respecter les hérétiques mais pas l'hérésie. Si, dès le commencement, les premiers chrétiens avaient respecté l'arianisme, le gnosticisme ou nestorianisme, que serait-il resté du christianisme ? Le devoir de protéger la foi. Le courage de combattre ce qui la défigure ; ce qui la transforme en une idéologie sans transcendance, sans miracle, sans espérance en un au-delà. Ce devoir, ce courage sont ce que les humbles croyants sont en droit d'attendre de leurs évêques. Hélas, ils attendent toujours...

    Jean-Pierre Snyers - jpsnyers.blogspot.be

  • A quoi notre coeur s'attache-t-il ? (18e dimanche du temps ordinaire)

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    timthumb.jpgEvangile de ce dimanche : Lc 12, 13-21

    Du milieu de la foule, un homme demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui répondit : « Qui m'a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? » Puis, s'adressant à la foule : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d'un homme, fût-il dans l'abondance, ne dépend pas de ses richesses. » 

    Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont les terres avaient beaucoup rapporté. Il se demandait : 'Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte.' Puis il se dit : 'Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j'en construirai de plus grands et j'y entasserai tout mon blé et tout ce que je possède. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l'existence.'

    « Mais Dieu lui dit : 'Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l'aura ?' Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d'être riche en vue de Dieu. »

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (http://homelies.fr/(Archive 2010)

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  • François, un révolutionnaire ? Non, un casuiste...

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    C'est du moins l'opinion d'un sociologue, Olivier Bobineau, publiée dans le Monde et figurant, par un curieux détour, sur le site "Benoît-et-moi" (après avoir été traduit en italien et retraduit en français). Cet article, d'après notre consoeur, "apporte par ailleurs de l'eau au moulin de ceux qui pensent qu'il n'y aura aucun changement substantiel dans l'Eglise, que ce soit pour s'en réjouir, ou le déplorer... et surtout tempére certains enthousiasmes superficiels."

    Le Pape François n'est pas un révolutionnaire

    ("Le Monde" du 2 Août 2013 (d'après la traduction en italien de www.finesettimana.org)

    Le Pape François a donné sa première conférence de presse dans l'avion qui l'amenait de Rio de Janeiro à Rome dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 Juillet. Depuis qu'il occupe le trône pontifical, il offre une image totalement différente de sa fonction par rapport à Benoît XVI. Son style est nouveau - langage non professoral, expression spontanée, simplification du protocole - et surtout il manifeste une plus grande proximité avec les gens, à commencer par les plus pauvres et les plus vulnérables, sans oublier les jeunes à Rio, qui ont apprécié le changement de ton.

    Tout le monde reconnaît que le successeur de Pierre est en train d'opérer un changement majeur dans l'Église catholique. Entre autres choses, l'affection populaire l'appelle déjà «le bon pape François» en référence à Jean XXIII, qui a fait souffler un vent de réforme avec le Concile Vatican II (1962-1965).

    Notre point de vue est en opposition avec cette façon de penser. 

    On ne peut s'attendre à aucun changement majeur au niveau structurel. 

    Le style nouveau et la mise en scène renvoient à une méthode d'argumentation théologique très ancienne, développée spécifiquement par les Jésuites: la casuistique (1).

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  • A propos des apparitions mariales

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    6 questions sur les apparitions de la Vierge

    Qu'en est-il des apparitions de la Vierge ? Voici quelques réponses à des questions que chacun peut se poser...

    1)    Qu'est-ce qu'une apparition ? Disons en bref qu'elle est une irruption de l'éternité dans le temporel ; une manifestation du monde invisible dans le monde visible.

    2)    Quelles sont les apparitions mariales les plus anciennes et quelles sont les plus récentes ? Réalités ou simples légendes, on parle d'une apparition à saint Jacques le Majeur en l'an 41 sur les rives de l'Ebre (Espagne) et d'une autre à une dame nommée Vila en l'an 47 au Puy-en-Velay (France). Plus crédibles semblent être les apparitions à saint Grégoire le Thaumaturge vers l'an 250 et celles de Utelle (France) en l'an 850 à des marins espagnols. Quant aux plus récentes (XXIe siècle), on en signale notamment à Sievernich (Allemagne), à Damas (Syrie), à Medjugorje (Bosnie), et à Seuca (Roumanie).

    3)    A combien peut-on estimer le nombre de lieux où la Vierge serait apparue ? Dans leur « Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie » (Ed. Fayard, 2007), Réné Laurentin et Patrick Sbalchiero en répertorient environ 2400. Tous les continents sont concernés. Durant le seul XXe siècle, 400 ont été recensées. Parmi celles-ci, furent reconnues authentiques par l'Eglise (ou bénéficient simplement de l'autorisation d'un culte) les apparitions de : Tung Lu (Chine, 1900), Fatima (Portugal, 1917), Beauraing (Belgique, 1932-1933), Banneux (Belgique, 1933), Heede-im Emsland (Allemagne, 1937), Wigratzbad (Allemagne, 1938), Marienfried (Allemagne, 1940), Codosera (Espagne, 1945), Amsterdam (Pays-Bas, 1945), Tre Fontane (Italie, 1947), L'Ile-Bouchard (France, 1947), Cefala Diana (Italie, 1947), San Vittorino Romano (Italie, 1964), Zeïtoun (Egypte, 1968), Akita (Japon, 1973), Betania (Venezuela, 1976), Kibého (Rwanda, 1981) et San Nicolas (Argentine, 1983).

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  • Le 4 août à Malmédy : messe traditionnelle du premier dimanche du mois

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    premier dimanche du mois

    MALMEDY

    PROCHAINE MESSE TRADITIONNELLE

    Célébrée en latin (missel de 1962) par M. l’abbé Jean SCHOONBROODT, chapelain au sanctuaire de Banneux et à l’église du Saint-Sacrement à Liège

     DIMANCHE 4 AOÛT 2013 A 18 HEURES

    EGLISE DES CAPUCINS

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    Ruelle des Capucins à 4960 Malmedy

    CELEBRATION DU ONZIÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE 

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    Evangile selon saint Marc, chapitre 7 : Jésus guérit le sourd-muet, image de l’humanité pécheresse  

    Propre grégorien de la messe « Deus in loco sancto suo » (Dieu fait habiter les siens en sa demeure)

    Messe à deux voix « Te Deum Laudamus » (Lorenzo Perosi,1872-1956), Credo I, Hymne « Iesu dulcis memoria » alterné en plain-chant et polyphonie (Edouard Senny,1923-1980)

    Motets : « Louez tous le Seigneur » (Dom Anselme Deprez) et « Nun dankt alle » (Johann Cruger, 1598-1660)

    A l’orgue : Michèle Baron et Léonard Aussems

    Renseignements : L. Aussems  tél. 080.33.74.85

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  • Révolution sexuelle : les catholiques, des exilés dans une terre étrangère

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    Merci à Jeanne Smits d'avoir traduit la lettre d'un courageux évêque d'Outre-Manche :

    Il y a deux semaines, l’Assentiment Royal a été donné à la loi controversée sur mariage des couples de même sexe – Marriage (Same Sex Couples) Act 2013 – qui tente de redéfinir l’institution du mariage et d’étendre le mariage aux couples de même sexe (gays et lesbiens). Les archevêques Mgr Nichols et Mgr Smith ont exprimé leur préoccupation, et celui de mes frères évêques, devant les graves conséquences sociales que cela entraînera. 

    L’adoption de cette loi est l’aboutissement inévitable d’un processus qui s’est accéléré depuis les révolutions sexuelles des années 1960. Jusqu’alors, c’est la définition traditionnelle – c’est-à-dire naturelle et chrétienne – du mariage qui prévalait. Les rapports sexuels étaient vus comme se situant exclusivement au sein de la vie de famille, dans le cadre du mariage, et dotés d’une double fin ou d’un double objectif : l’expression de l’amour et la procréation des enfants. Depuis les années 1960, cependant, les contraceptifs artificiels ont été largement accessible, dissociant les deux fins des rapports sexuels, en scindant la dimension unitive et en suppriment la dimension procréatrice. Détaché de son contexte naturel au sein de l’amour et de l’engagement marital, rattaché au plaisir sans responsabilité, le rapport sexuel pouvait désormais être vécu hors du mariage et ainsi, avec le temps, assumer une nouvelle signification dans les rapports humains. Cela a conduit vers la « mentalité contraceptive » dont le pape Paul VI a parlé de manière si prophétique en 1968 dans sa Lettre encyclique Humanae vitae, et au déclin du mariage, et aujourd’hui à sa redéfinition. Car à travers la nouvelle manière de comprendre les rapports sexuels et la vie de famille, de puissants lobbies ont donné aux partenariats homosexuels la capacité de devenir socialement acceptables, et ainsi la tentative du gouvernement d’étendre le mariage aux couples de même sexe – et avec le temps, on peut le supposer, à d’autres combinaisons et partenariats – est un développement inévitable.

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  • Nigeria : la priorité : lutter contre la corruption

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    L’ÉVÊQUE DE MAIDUGURI, AU NORD DU NIGERIA, AFFIRME : « BOKO HARAM EST UN PRODUIT DE LA CORRUPTION » (source : AED)

    ACN, Königstein / Malgré la menace permanente émanant d’actes terroristes de l’organisation islamiste « Boko Haram », les fidèles du diocèse de Maiduguri, au nord du Nigeria, sont « très courageux et n’ont pas peur », comme le déclarait Mgr Oliver Dashe Doeme, évêque de Maiduguri, dans une interview accordée à l’œuvre internationale de bienfaisance catholique « L’Aide à l’Église en détresse ». Son diocèse aurait certes été sévèrement touché  par les violences perpétrées contre les chrétiens, mais les croyants témoigneraient « publiquement de leur foi avec beaucoup de courage ». Même peu après les attentats terroristes contre des églises, les gens continueraient de venir « en grand nombre » aux offices religieux.

    La fidélité de ses prêtres aussi serait « un grand appui » pour lui, a dit l’évêque et poursuivi : « Malgré le danger de mort et les menaces permanentes, nos prêtres restent dans leurs paroisses et continuent d’assurer leur service ». Le nombre de vocations serait également très réjouissant. Actuellement, 30 aspirants à la prêtrise vivraient au séminaire de Maiduguri. Dernièrement, son diocèse aurait célébré l’ordination de huit prêtres.

    L’évêque désigne « Boko Haram » comme un « produit de la corruption ». Pour restaurer la paix, il serait donc indispensable de lutter contre la corruption sévissant dans tout le pays et d’offrir des perspectives d’avenir aux jeunes. Selon l’évêque, certains groupes manipuleraient la jeunesse sans perspectives, tandis que des adolescents bien intégrés dans la société ne se laisseraient pas abuser aussi facilement pour des ambitions n’étant pas les leurs. « Si quelqu’un leur dit ‘Va et tue’, des adolescents intégrés dans la société ne le feront pas », assure littéralement Mgr Doeme. Il a insisté sur le fait que le Nigeria est un pays riche en ressources naturelles, mais que la corruption ainsi que la concentration unilatérale de l’économie sur l’extraction de pétrole, aux dépens d’autres secteurs économiques, notamment l’agriculture, qui ne bénéficieraient d’aucun appui, constitueraient un énorme inconvénient pour ce pays d’Afrique occidentale. Il serait donc essentiel d’agir.

    Selon Doeme, l’Église au nord du Nigeria devrait affronter de grands défis pour reconstruire ses sanctuaires et autres édifices religieux dévastés par les attentats terroristes et pour assurer la pastorale des veuves et des orphelins.

    Eva-Maria Kolmann

  • Le choix de Clara

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    Clara est soeur à la Fraternité de Tibériade; elle témoigne (en néerlandais) de sa vie et de sa vocation dans cette communauté où elle est entrée récemment : 

    d'autres videos, ICI

  • Fin du ramadan : un message du pape François

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS AUX MUSULMANS PARTOUT DANS LE MONDE POUR LA FIN DU RAMADAN ('ID AL-FITR)

    Aux musulmans partout dans le monde

    C’est pour moi un grand plaisir de vous saluer alors que vous célébrez ‘Id al- Fitr’ concluant ainsi le mois de Ramadan, consacré principalement au jeûne, à la prière et à l’aumône.

    Il est désormais de tradition qu’en cette occasion le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux vous adresse un Message de vœux, accompagné d’un thème en vue d’une réflexion commune. Cette année, la première de mon Pontificat, j’ai décidé de signer moi-même ce Message traditionnel et de vous l’envoyer, chers amis, comme expression d’estime et d’amitié envers tous les musulmans, spécialement envers leurs chefs religieux.

    Comme vous le savez, lorsque les cardinaux m’ont élu Évêque de Rome et Pasteur universel de l’Eglise catholique, j’ai choisi le nom de « François », un saint très célèbre qui a si profondément aimé Dieu et chaque être humain au point d’être appelé le «Frère universel». Il a aimé, aidé et servi les nécessiteux, les malades et les pauvres ; en outre il a eu un grand souci de la sauvegarde de la création.

    Je suis conscient que les dimensions de la famille et de la société sont particulièrement importantes pour les musulmans pendant cette période, et il vaut la peine de noter qu’il y a des parallèles avec la foi et la pratique chrétiennes dans chacun de ces domaines.

    Cette année, le thème sur lequel je voudrais réfléchir avec vous et également avec tous ceux qui liront ce message, c’est un thème qui concerne à la fois musulmans et chrétiens : il s’agit de la promotion du respect mutuel à travers l'éducation.(*)

    Le thème de cette année entend souligner l’importance de l’éducation en fonction de la manière où nous nous comprenons les uns les autres sur la base du respect mutuel. «Respect» signifie une attitude de gentillesse envers les personnes  pour lesquelles nous avons de la considération et de l’estime. «Mutuel» exprime un processus qui, loin d’être à sens unique, implique un partage des deux côtés.

    Ce que nous sommes appelés à respecter dans chaque personne, c’est tout d’abord sa vie, son intégrité physique, sa dignité avec les droits qui en découlent, sa réputation, son patrimoine, son identité ethnique et culturelle, ses idées et ses choix politiques. C’est pourquoi nous sommes appelés à penser, à parler et à écrire de manière respectueuse de l’autre, non seulement en sa présence, mais toujours et partout, en évitant la critique injustifiée ou diffamatoire. À cette fin, la famille, l’école, l’enseignement religieux et toutes les formes de communications médiatiques jouent un rôle déterminant.

    Pour en venir maintenant au respect mutuel dans les relations interreligieuses, notamment entre chrétiens et musulmans, ce que nous sommes appelés à respecter c’est la religion de l’autre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs. C’est pour cela que l’on réservera un respect particulier aux chefs religieux et aux lieux de culte. Quelles-sont douloureuses ces attaques perpétrées contre l’un ou l’autre de ceux-ci!

    Il est clair que, quand nous montrons du respect pour la religion de l’autre ou lorsque nous lui offrons nos vœux à l’occasion d’une fête religieuse, nous cherchons simplement à partager sa joie sans qu’il s’agisse pour autant de faire référence au contenu de ses convictions religieuses.

    En ce qui concerne l’éducation des jeunes musulmans et chrétiens, nous devons encourager nos jeunes à penser et à parler de manière respectueuse des autres religions et de ceux qui les pratiquent en évitant de ridiculiser ou de dénigrer leurs convictions et leurs rites.

    Nous savons tous que le respect mutuel est fondamental dans toute relation humaine, spécialement entre ceux qui professent une croyance religieuse. C’est n’est qu’ainsi que peut croître une amitié durable et sincère.

    Recevant le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, le 22 mars 2013, j’ai affirmé : « On ne peut vivre des liens véritables avec Dieu en ignorant les autres. Pour cela, il est important d’intensifier le dialogue entre les différentes religions, je pense surtout au dialogue avec l’islam, et j’ai beaucoup apprécié la présence, durant la messe du début de mon ministère, de nombreuses autorités civiles et religieuses du monde islamique ». Par ces mots, j’ai voulu souligner encore une fois la grande importance du dialogue et de la coopération entre croyants, en particulier entre chrétiens et musulmans, ainsi que la nécessite de renforcer cette coopération.

    C’est avec ces sentiments que je réitère l’espoir que tous les chrétiens et les musulmans soient de véritables promoteurs du respect mutuel et de l’amitié, en particulier à travers l’éducation.

    Je vous adresse, enfin, mes vœux priants pour que vos vies puissent glorifier le Très-Haut et apporter la joie autour de vous.

    Bonne fête à vous tous ! 

    Du Vatican, le 10 juillet 2013

    FRANÇOIS

    (les gras et les soulignés sont de belgicatho)

  • Un pape qui brise les tabous...

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    L’encyclique cachée de François à Rio de Janeiro

    Une analyse de Jean Mercier, dans La Vie

    Le pape a profité de son voyage au Brésil pour prononcer deux discours majeurs devant les évêques d'Amérique latine, même s'ils ont moins retenu l'attention des médias que les messages aux jeunes ou les visites plus sociales. Deux textes décapants qui n'ont pas fini de faire des vagues.

    Officiellement, la première encyclique du pape s’intitule Lumen Fidei, et a été publiée début juillet. Mais elle est majoritairement de la main de Benoit XVI, François s’étant contenté d’adjoindre une sorte de postface. En réalité, le pape travaillait à d’autres textes, ceux qu’il allait prononcer aux JMJ, et notamment sur deux discours clés, adressés à des évêques, qui furent un peu noyés dans la masse des paroles adressées aux jeunes durant les JMJ...

    Samedi 27 juillet, devant les évêques brésiliens, le pape a abordé des questions difficiles et exigeantes du domaine de la pastorale, dans un texte très fort. Le lendemain, il amplifiait son propos par une autre allocution devant les évêques venus de toute l’Amérique latine. L’ensemble de ces deux discours constituent une sorte d’encyclique “officieuse”, véritable programme pour le pontificat dont le fil rouge est une autocritique sévère et l’appel à la conversion de l’institution. Le verdict est clair, même sous la forme d’une litote : “Nous sommes un peu en retard en ce qui concerne la Conversion pastorale”.

    Discours aux évêques du Brésil

    Discours au comité de coordination du CELAM

    1. Briser le tabou sur les femmes et le schisme silencieux des déçus de l’Eglise

    Comme aucun pape avant lui, François se confronte à la question douloureuse des catholiques qui ont quitté l’Eglise, phénomène attesté en Amérique Latine, mais qu’ont connu tous les pays, notamment européens, depuis une cinquantaine d’années. Il évoque ainsi “le mystère difficile de ceux qui quittent l’Église” et se laissent séduire par d’autres propositions.

    Lire la suite (sur le site de La Vie)

  • Douze moines de l’abbaye de Fontgombault vont relancer celle de Wisques cet automne

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    car2.jpgNous l’avions déjà annoncé ici Confirmé : l’abbaye de Wisques (Pas-de-Calais) passe à la forme extraordinaire des rites liturgiques, mais le numéro d’été de la revue « Una Voce »  (une nouvelle présentation très réussie, tant sur le plan rédactionnel que pour la mise en page) nous apporte toutes les précisions (signées J. Dh.) : l’abbaye bénédictine de Wisques, près de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais (diocèse d’Arras) va recevoir, dès cet automne, une douzaine de moines de Fontgombault : une excellente nouvelle qui réjouit aussi les Belges attachés à la grande tradition de l’Eglise :

    « Les fils de Solesmes s’entraident. L’Abbaye Notre-Dame de Fontgombault a déjà fait plusieurs fondations : trois en France (Randol, Triors et Donezan (Ariège) et une aux Etats-Unis. Douze moines âgés s’efforçent de maintenir Saint-Paul de Wisques en vie, mais ils ont besoin d’aide. Aussi Fontgombault, forte de 70 moines, va-t-elle partager.

    « Nous nous posions la question : Wisques a adopté le nouvel « ordo ». Comment la communauté va-t-elle s’organiser ? La réponse nous a été donnée par le Père Abbé de Fontgombault, Dom Jean Pateau lui-même dans une interview qu’il a accordée au Baptistère (avril-mai  2013) :

    Au sein de la Congrégation de Solesmes, Fontgombault et ses filles célèbrent la messe dans la forme extraordinaire du rite romain et utilisent également le bréviaire monastique traditionnel. Ces spécificités seront conservées : c’est une condition de la reprise de l’abbaye Saint-Paul. L’observance, tant monastique que liturgique, sera celle de Fontgombault. Néanmoins chez nos sœurs moniales de l’Abbaye Notre-Dame, qui usent  de la forme ordinaire, les moines de Saint-Paul célébreront selon cette forme.

    Compte tenu de la différence d’observance entre les deux communautés, le Père Abbé de Solesmes, Président de notre Congrégation, a laissé aux moines de Wisques la possibilité de demeurer dans le monastère de leur profession ou de gagner un autre monastère de la Congrégation. Six moines ont choisi de rester. Notre devoir est de leur faciliter ce choix. Si aujourd’hui nous pouvons venir à Saint-Paul de Wisques, c’est parce que les moines de cette abbaye ont tenu dans les épreuves que la communauté a traversées ‘

    Quand les moniales de l’Abbaye Notre-Dame, fondation de Sainte-Cécile de Solesmes, se sont installées à Wisques, elles ont eu besoin d’aumoniers et elles furent ainsi à l’origine du monastère Saint-Paul. Saint Benoît répondait à l’appel de sa sœur Scholastique. Les moines s’installèrent d’abord dans un petit château, mais les lois anti-catholiques de 1901 les chassèrent en Belgique où ils fondèrent l’abbaye Saint-Paul d’Oosterhout. Ils purent rentrer en France en 1920. C’est alors que fut construite l’abbaye en briques avec des effets de couleurs et de style original que l’on peut toujours admirer. Des agrandissements ont été réalisés en 1957 et 1968. Avec l’arrivée de moines de Fontgombault, les menaces de disparition sont dissipées ».  

     (Una Voce, Juillet-Août 2013, 42, rue de la Procession,  F 75015 Paris Tél : (00.33) (0)1 42 93 40 18. Courriel : unavoce@orange.fr

    Voilà un arrangement qui change du récent « dictatus papae »  (Liturgie de la messe : François en contradiction avec Benoît XVI ?)  à la Congrégation des Franciscains de l’Immaculée.

    A propos d’Una Voce, rappelons qu’il s’agit d’une  fédération internationale de sociétés laïques catholiques attachées à la forme extraordinaire du rite romain. Elle a été fondée en 1964 et inclut des organismes dans vingt-huit pays à travers le monde. Son nom provient de la préface du canon romain. En plus de promouvoir la messe codifiée par le pape saint Pie V, elle soutient activement le chant grégorien et la polyphonie sacrée dans la liturgie catholique traditionnelle. En savoir plus, sur son site web français : www.unavoce.fr

    JPSC