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Eglise - Page 1420

  • Porporato papabile…

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    Ballon d’essai sur l’agence Zenit pour un produit de la célèbre école historique (progressiste, dit-on) de Bologne? Le contraste d’âge avec le pontife démissionnaire serait en tout cas saisissant…

    ROME, 20 février 2013 (Zenit.org) - Parmi les cardinaux qui entreront en conclave d’ici la mi-mars, l’archevêque de Manille, Luis Antonio Gokim Tagle, (55 ans) suscite beaucoup d’intérêt dans la presse mondiale : il est jeune, brillant, communicatif, disponible, simple, très à l’écoute de ses interlocuteurs.

    Luis_Antonio_Cardinal_Tagle_of_See_Manila_St__Petersdom.jpg

    Dans le collège des cardinaux, seul le cardinal indien Moran Mor Baselios Cleemis Thottunkal (54 ans) est plus jeune que lui.

     

    imagesCATTVOZE.jpgConsidéré comme un théologien solide et moderne, on dit de lui qu’il est « une des voix les plus représentatives de la pensée théologique en Asie »,  au point de faire partie de la Commission théologique internationale depuis l’âge de 40 ans.

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  • Que le pape retire sa démission ?

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    Réactions de traditionalistes à la renonciation de Benoît XVI. Légitime mais inopportune, d'après Roberto de Mattei. Impossible philosophiquement et théologiquement, selon Enrico Maria Radaellii . Sandro Magister précise sur le site« Chiesa » :

    ROME, le 20 février 2013 – Comment les défenseurs les plus résolus de la tradition catholique ont-ils réagi à la démission de Benoît XVI ?

    L’historien de l’Église Roberto de Mattei a commenté la décision du pape Joseph Ratzinger dans une note mise en ligne sur le site web qu’il dirige, "Corrispondenza Romana" (voir belgicatho) :

    De Mattei ne conteste pas que la renonciation de Benoît XVI au pontificat soit légitime.Il reconnaît qu’"elle est prise en considération par le droit canonique et [qu’] il y en a eu historiquement au cours des siècles". Et elle est également fondée théologiquement, parce qu’elle met un terme non pas au pouvoir d’ordre conféré par le sacrement, qui est indélébile, mais seulement au pouvoir de juridiction. Du point de vue historique, toutefois, de Mattei affirme que la renonciation du pape Joseph Ratzinger "apparaît comme étant en discontinuité absolue avec la tradition et la pratique de l’Église":
    "On ne peut faire de comparaison ni avec Célestin V, qui donna sa démission après avoir été arraché par la force à sa cellule érémitique, ni avec Grégoire XII, qui fut à son tour contraint à renoncer afin de résoudre la gravissime question du Grand Schisme d’Occident. Il s’agissait de situations exceptionnelles.

    Mais où est l’exception dans le geste de Benoît XVI ? La raison officielle, inscrite dans sa déclaration du 11 février, exprime, plus que l’exception, la normalité". C’est la "normalité" qui coïnciderait simplement avec "la vigueur du corps et de l’esprit". Mais alors "il y a lieu de s’interroger" : "En deux mille ans d’histoire, combien y a-t-il eu de papes qui ont régné en étant en bonne santé, qui n’ont pas ressenti le déclin de leurs forces et qui n’ont pas souffert en raison de maladies et d’épreuves morales de toutes sortes ? Le bien-être physique n’a jamais été un critère de gouvernement de l’Église. Va-t-il l’être à partir de Benoît XVI ?". S’il en est ainsi – écrit de Mattei – le geste de Benoît XVI prend une portée "pas simplement innovatrice, mais révolutionnaire" :
    "Aux yeux de l’opinion publique du monde entier, l’image de l’institution pontificale serait en effet dépouillée de sa sacralité pour être soumise aux critères de jugement de la modernité".

    Et c’est ainsi que serait atteint l'objectif qui a été revendiqué à de nombreuses reprises par Hans Küng et par d’autres théologiens progressistes : celui de réduire le pape à un statut de "président d’un conseil d’administration, à un rôle purement arbitral, avec, à ses côtés, un synode permanent d’évêques, ayant des pouvoirs de délibération".

    C’est à des conclusions beaucoup plus radicales que parvient le philosophe et théologien Enrico Maria Radaelli. Il a présenté dans une note de 13 pages, publiée sur son site web, les critiques argumentées que lui inspire le geste de Benoît XVI  Le titre de la note ne laisse pas de place au doute :

    "Pourquoi le pape Ratzinger Benoît XVI devrait retirer sa démission. Le temps d’un nouveau pape n’est pas encore venu parce que ce serait celui d’un antipape".
     

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  • Charleroi, 24 février : concert-lecture avec Michael Lonsdale

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    Sans titre.pngCe dimanche 24 février à 16h, la Basilique Saint-Christophe de Charleroi accueille un concert spirituel « Les 14 stations du Chemin de croix » de Paul Claudel. 

    Sur scène, l’ensemble « AquaViva », composé de Michael Lonsdale, comédien-récitant et metteur en scène, Odile Samoël, comédienne-récitante, Bernard Masson, baryton, Eric Sanarens, percussions, et du Père Vincent-Marie, grandes orgues. 

    http://www.diocese-tournai.be

  • Conclave : le pape envisagerait un ajustement législatif et liturgique

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    Rome, 20 février 2013 (Zenit.org). Anita Bourdin

    Benoît XVI envisage un ajustement législatif et liturgique à propos du conclave, entre la Constitution apostolique « Universi dominici gregis » et le Rituel du conclave, suggère le porte-parole du Saint-Siège.

    « Le pape est en train d’envisager la publication ces prochains jours d’un motu proprio, évidemment avant la vacance du Siège apostolique, pour préciser certains points particuliers de la constitution apostolique sur le conclave qui lui avaient été présentés ces dernières années », a déclaré le père Federico Lombardi aux journalistes présents dans la salle de presse du Saint-Siège ce 20 février.

    « Je ne sais, a-t-il ajouté, s’il jugera nécessaire ou opportun de préciser la question du temps de début du conclave. Nous le verrons quand le document sera publié »

    L’article ici  Conclave : le pape envisagerait un ajustement législatif et liturgique 

  • A travers le cardinal Mahony, c'est l'Eglise qui est à nouveau la cible des médias

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    Sur la Nuova Bussola Quotidiana, Massimo Introvigne dénonce un "tsunami de bêtises" qui déferle à nouveau contre l'Eglise à travers l'univers médiatique. Il s'agit cette fois d'un cardinal américain accusé d'avoir "couvert" des crimes de pédophilie et qui, selon les groupes de pression, devrait être interdit de Conclave. Nous nous apprêtions à traduire le "décryptage" de cette affaire mais nous avons été pris de court par le site Benoît-et-moi qui a déjà mis en ligne cette traduction et qui titre "les abus sexuels s'invitent au conclave" : http://benoit-et-moi.fr/2013-I/articles/les-abus-sexuels-sinvitent-au-conclave.php

  • Que faire face aux libertaires ?

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    (...) Que faut-il faire face aux libertaires ? Devenir identitaire ? La droite a passé son temps à être ce que la gauche n'était pas, universaliste quand la gauche était antisémite (sous Marx par exemple) et antisémite quand la gauche se voulait universaliste. Nationaliste quand la gauche était internationaliste et européenne (vive le concert des dynasties) quand la gauche était nationaliste ("la patrie ou la mort").
     
    Il me semble que nous avons mieux à faire qu'à jouer à ce mauvais jeu de bascule. Ne pourrait-on pas dire qu'être chrétien c'est se dépasser soi-même, dépasser son identité en se surpassant, c'est-à-dire en s'appuyant sur elle pour devenir autre chose, en réalisant que nous sommes des animaux plus ou moins raisonnables qui cherchons à devenir des fils et des filles de Dieu.
     
    "On ne naît pas femme, on le devient" écrivait l'ineffable Simone de Beauvoir. Ah ! Le deuxième sexe et ses dissertations si... théologiques parfois ! Le bas bleu n'a fait que recopier Tertullien sans le dire, elle a pillé ce grand anarchiste chrétien (voilà un qualificatif qui fera plaisir à Jacques Ellul et à son homonyme de Guillebon).
     
    Tertullien dit en effet :"On ne naît pas chrétien, on le devient". Le chrétien, en quelque sorte choisit son identité devant Dieu. Il EST ce qu'il fait : "Heureux les morts qui sont morts dans le Seigneur car leurs oeuvres les suivent", ange par la grâce de Dieu ou bête par son obstination. Encore faut-il qu'il ne contredise pas sa nature ! Il ne peut pas se nier, seulement se surpasser... ou se renier. Comme dit Benoît XVI dans son fameux discours au Bundestag ; "L'homme est esprit et volonté, mais il est aussi nature et sa volonté est juste quand il respecte la nature". ...

  • Centrafrique : un peuple qui n'en peut plus

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    (Zenit.org) Rép. centrafricaine : "sauver le peuple de l'asphyxie"
    Les évêques lancent un appel vibrant pour la paix

    « Brisons les liens de la mort et sauvons le Peuple Centrafricain de l'asphyxie. Libérez rapidement et sans délai ce peuple qui ne veut que la paix pour vaquer à ses occupations. Le peuple meurtri qui crie en silence et dont la voix est étouffée n’en peut plus. Il exprime son exaspération face à toutes les exactions qu’on lui impose ».

    C’est le vibrant appel que lancent les évêques de Centrafrique à l’attention du gouvernement, de la communauté internationale, du peuple de la République centrafricaine et des personnes de bonne volonté, suite à l’instabilité politique du pays : « Le peuple centrafricain a le droit de vivre en paix dans son pays ».

    Ils demandent notamment « que les routes soient ouvertes afin de faciliter la libre circulation du peuple » et de pallier le manque de denrées alimentaires et de médicaments ; que « les réseaux téléphoniques soient rétablis dans les zones occupées » ; que « le Gouvernement assume sa responsabilité et garantisse la sécurité de tout citoyen centrafricain » et que « les responsables des différentes factions rebelles qui sont dans les zones occupées mettent immédiatement fin aux vols et viols, aux actes de vandalisme, aux tueries et aux exactions sur le peuple centrafricain, les religieux et surtout sur les bâtiments et les édifices publics et religieux ».

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  • L'euthanasie n'est pas un geste d'humanité

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    Mgr d'Ornellas face à l'ouverture des médecins français à la sédation terminale (Osservatore Romano)

    « En disant non à l’euthanasie, l’Eglise n’ignore pas les difficultés de conscience du corps médical – qui sont parfois une croix –, mais elle affirme ainsi sa capacité d’humanité. Celle-ci est plus grande que ce que le corps médical imagine. Ce 'non'  manifeste la ligne en-dessous de laquelle nous n’agissons pas conformément à notre dignité. Il est donc une aide bienveillante pour les médecins. Il exprime un grand respect de leur dignité et de celle de la personne en fin de vie. Il est un grand 'oui' à la vie ». Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo, responsable des questions de bioéthique au sein de la Conférence épiscopale française, répond ainsi, dans un entretien au SIR, à la demande d'expliquer la position de l'Eglise après la récente décision de l'Ordre national des médecins français d'ouvrir à la « sédation terminale » pour les patients en fin de vie qui en ont fait « des demandes persistantes, lucides et répétées ». Pour Mgr d'Ornellas, le « devoir d'humanité » jaillit de la conscience humaine: « C’est d’une manière admirable que se dévoile au fond de la conscience l’amour pour le prochain ». Il s'agit donc d'un « devoir intérieur qui devient une obligation collective ».

    Gilles Bernheim, grand rabbin de France, s'est également exprimé sur cette affaire, et a publié sur son site une réflexion sur la relation avec la mort et avec les personnes mourantes. « De tout temps – écrit le grand rabbin – l’homme a été confronté au mystère de la mort. Jamais peut-être n’a-t-il été autant qu’aujourd’hui désorienté par cette donnée pourtant fondamentale de sa condition. De multiples progrès ont permis de prévenir ou de guérir des maladies autrefois fatales. Simultanément des changements socio-culturels et les impératifs d’une médecine technicisée ont fait que la mort a généralement cessé d’être un événement social, ritualisé, intégré dans la vie des familles et des communautés humaines. Cette perte de l’expérience de proximité, de familiarité même avec la mort est une des causes d’une banalisation de la vie qui perd en sérieux et en profondeur, et elle contribue à renforcer pour chacun l’angoisse de sa propre fin ».

  • Le mea culpa de Mgr Zollitsch

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    Lu sur "Le Suisse Rom@in" :

    ... le président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Zollitsch, demande pardon à Benoît XVI.  

    Tôt ou tard la vérité triomphe

    Mieux vaut tard que jamais, surtout pour relever que ce Pape a donné l'exemple à tous les évêques du monde, qu'il ne doit en rien être poursuivi, mais bien plutôt remercié, lui qui depuis 1988 a tout tenté pour enrayer ce cancer et plus que tout n'a pas démissioné au plus fort de la tempête. Au moins c'est clair, ce n'est pas Benoît XVI qu'il faudra poursuivre pénalement, mais bien plutôt poursuivre son combat. Chapeau!

    Extraits: (traduit de l'italien par le Suisse Romain)

    .... Avec honnêteté, Benoît XVI a parlé des terribles et permanentes blessures, que des prêtres et autres représentants de l'Eglise ont fait subir à des jeunes en les humiliant avec des actes de violences sexuels. 

    A Rome et dans ses nombreux voyages le Pape a trouvé des paroles claires de condamnation pour les abus sexuels, lui qui aux paroles a ajouté aussi les actes, en rencontrant les victimes....

    ....En ma qualité de président de notre Conférence épiscopale, je voudrais demander pardon au Pape pour toutes les erreurs qui peut-être ont été commises à son encontre par l'Eglise en Allemagne....

  • Quand le microcosme s'agite

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    L'inoxydable Père André Fossion, depuis deux mois président de l'ABTC (un groupuscule rassemblant quelques "théologien(ne)s de Belgique et du Luxembourg), fait actuellement circuler une pétition. Ce disciple indéfectible du Père Moingt (98 ans) veut, à sa suite, "Faire bouger l'Eglise" (titre d'un ouvrage du jésuite presque centenaire).

    Ce texte vient s'ajouter à celui concocté par le "conseil interdiocésain des laïcs" (C.I.L.), un "soviet" dénué de toute représentativité mais qui a droits aux honneurs de catho.be; il apparaît comme un instrument de pression sur l'opinion publique belgo-luxembourgeoise, pour tenter de faire élire un Pape qui passerait outre aux pontificats de Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II, et Benoît XVI. Outre la pauvreté de leurs arguments, il faut dire que ces "théologien(ne)s" qui grenouillent dans les eaux raréfiées de leur bénitier n'ont pas plus voix au chapitre que vous et moi. Ajoutons que leur prétention démesurée porte plutôt à sourire, tout comme la réforme institutionnelle de l’Eglise préconisée  (allons-y gaiement dans « La Libre" d'aujourd'hui) par un autre quidam quelque peu clerc : Pour une Eglise régionalisée ...

    On peut espérer que les vrais théologiens et les responsables des séminaires et autres instituts religieux vont prendre clairement leurs distances à l'égard de ces manifestes intempestifs et dérisoires, et que nos évêques sauront inviter leurs auteurs à un peu plus de retenue et de modestie.

  • La symphonie inachevée de Benoît XVI

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    SOURCE - Présent - Abbé Claude Barthe - 16 février 2013

    Une approche dont belgicatho épouse l'analyse et fait sien le diagnostic :

    Après la renonciation de Benoît XVI - Un autre pape qui continuera la transition commencée ? Un entretien avec l’abbé Claude Barthe
    — Comment un Pape « démissionne»-t-il ? Quels sont les exemples historiques et que dit le droit (canon 221 de l’ancien CIC-17, et canon 332 du CIC-83) ?
    — Le pape, évêque de Rome, le devient par son acceptation de l’élection par l’Eglise de Rome, représentée par les cardinaux. Il peut inversement renoncer à sa charge comme l’indiquait l’ancien Code de Droit canonique et comme l’indique le nouveau. La plus célèbre, et à vrai dire la plus certaine des renonciations pontificales, est celle de Célestin V, au XIIIe siècle, qui s’estima incapable de gouverner au milieu des factions de la Ville, pape qui a d’ailleurs été canonisé après son décès. Il y eut aussi Grégoire XII, pape de Rome, au moment du Grand Schisme, qui a démissionné pour permettre au concile de Constance d’élire un pape incontestable, qui fut Martin V. Quelques autres cas plus anciens sont parfois évoqués, dont certains se discutent. 
     
    — Quelles en sont les raisons ? Le Pape a évoqué sa fatigue ; peut-on supposer qu’il n’a pas trouvé le soutien qu’il a représenté lui-même auprès de Jean-Paul II ?
    — Benoît XVI a évoqué sa fatigue. On parle de l’état alarmant de son coeur. On peut dire aussi, en effet, qu’il n’a pas pu, pas su, pas voulu peut-être, trouver des soutiens forts pour l’exercice de sa charge. Sachant qu’il était un intellectuel de haute volée, mais pas un homme de gouvernement, il aurait pu solliciter le soutien d’un Secrétaire d’Etat dirigeant fermement la Curie, d’un homme de doctrine solide à l’ex-Saint-Office, de cardinaux chefs de dicastères qui eussent été de puissants « barons », comme au temps de Jean-Paul II, mais cette fois des barons ratzinguériens.

    Il a donné l’impression d’hésiter en lui-même pour savoir ce qu’était la vraie « ligne Ratzinger », celle du théologien conciliaire qui avait participé à renverser la Curie de Pie XII, ou bien celle de l’auteur de L’Entretien sur la foi, qui durant près de 25 ans, comme Préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi, avait tenté d’encadrer le torrent du Concile et qui avait, on peut le dire, pensé intellectuellement le processus de restauration engagé par Jean-Paul II. Les nominations curiales de Benoît XVI ont été majoritairement, au moins du point de vue symbolique, dans la ligne deL’Entretien sur la foi (entre autres : Burke, Piacenza, Sarah, Cañizares, Ranjith, ce dernier restant à des milliers de kilomètres – Colombo – un homme de Curie). Mais il y a eu aussi des nominations faites pour ainsi dire par le premier Ratzinger : Hummes, durant un certain temps, à la Congrégation du Clergé, Müller, l’an passé, à l’ex- Saint-Office, Ravasi, surtout, un exégète semi-libéral. 

    Etait-ce tout le problème de ce pontificat qui s’achève comme un concert au milieu de la partition ? L’opposition au pape, diverse mais féroce, a constamment cherché à le pousser à la démission morale. Mais on a l’impression que c’est l’ensemble des « bons » qui, avec le pape, ont été intimidés, ankylosés. Que se serait-il passé si ces hommes nommés par lui, dont certains excellents, avaient exercé un pouvoir de substitution comme le firent sous Jean-Paul II, certes dans le désordre, les Sodano, Re, Sandri, qu’on peut estimer préjudiciables, ou comme les Medina, Castrillón, un vrai « fonceur », et aussi comme… le cardinal Ratzinger ? Pape âgé, ménageant ses forces au maximum, devenu quasi inaccessible (la plupart des chefs de dicastères n’avaient pas de conversations régulières avec lui), couvé par un entourage dominé par la très sympathique personnalité de Georg Gänswein, il était convenu que toutes les décisions sensibles à prendre devaient passer entre les mains de Benoît XVI. Et elles y restaient des mois et des mois.
     
    — N’y a-t-il pas, désormais, le risque d’une « fracture », entre partisans de l’ancien et du nouveau pape, si l’on peut dire. Et, plus philosophiquement, celui d’un relativisme, contre lequel Benoît XVI s’est si souvent élevé ?
    — Votre question suppose donc le cas où le futur pape ne serait pas dans la ligne de Benoît XVI, mais qu’il serait, non pas un progressiste, car il n’en existe pas parmi les papables, mais un « ratzinguérien de gauche », si on peut établir cette catégorie. Le plus probable, dans cette hypothèse, serait l’élection de Gianfranco Ravasi, 72 ans, Président du Conseil pour la Culture, sur le nom duquel pourraient se retrouver les voix de l’ensemble des personnages écartés de la Curie Jean-Paul II, les quelques vrais progressistes, et tous ceux qui, grosso modo, parmi les cardinaux électeurs ne se retrouvent pas dans la ligne restaurationniste qu’a représentée ce pontificat. La machine restaurationniste, si vous me permettez l’image, n’ayant pourtant fonctionné qu’à 10 % de ses capacités en matière de nominations, de liturgie, de défense de Summorum Pontificum. Quant à la répression des hérésies patentes et du schisme latent qu’elles entraînent…

    Alors, en effet, on verrait non pas ressurgir, car il est toujours bien là, mais reprendre un certain nombre de postes de commande à tous les niveaux, un progressisme, qui est en réalité un libéralisme mortifère. Le soulagement qu’il manifeste depuis l’annonce de la renonciation montre qu’il pense que son heure est revenue. J’imagine un immense découragement, d’une part de ceux que l’on appelle les membres des forces vives (traditionalismes divers, communautés nouvelles, jeunes prêtres col romain, communautés religieuses qui recrutent, familles, mouvements de jeunesse, etc.), mais aussi un découragement des libéraux eux-mêmes, car leur retour en force ne ferait qu’accentuer la désertification des diocèses, des paroisses, des congrégations. Alors, le relativisme contre lequel s’est élevé Benoît XVI reprendrait ad intra tous ses droits. Ce qui provoquerait le risque d’une fracture dans l’Eglise, demandez-vous ? Non pas un risque, mais une salutaire fracture.

    Heureusement, l’hypothèse qui sous-tend votre question n’est pas la seule. 
     
    — Quelle serait l’autre hypothèse?
    — L’autre hypothèse me semble la plus plausible : un restaurationniste devrait recueillir les deux tiers des voix du conclave. Mais cela dit fort peu de chose, car il y a bien des degrés dans cette appellation fourre-tout, qui va du cardinal Burke au cardinal Schönborn, archevêque de Vienne. En 2005, si le conclave s’était prolongé, le cardinal Ratzinger se serait désisté et deux hommes, assez différents humainement, mais semblablement consensuels, auraient pu émerger : le cardinal canadien Marc Ouellet, 69 ans, aujourd’hui préfet de la Congrégation des Evêques, et le cardinal Angelo Scola, 71 ans, archevêque de Milan. Il y a aussi aujourd’hui le cardinal Dolan, 63 ans, de même profil, archevêque à poigne de New York. Et si le conclave du mois prochain durait longtemps, pourquoi ne penseraiton pas à un cardinal de pays émergent, comme on dit, d’Asie par exemple ?… Je ne fais absolument aucun pronostic. Mais si j’étais cardinal – une « supposition impossible », comme celle de saint François de Sales ! –, et à supposer que des candidats dont je me sens très proche paraissent n’avoir plus de chances après les « primaires » des premiers tours, je voterais Scola pour bien des raisons raisonnables. La première est qu’il est Italien, et qu’il est somme toute normal que l’évêque de Rome soit Italien.
     
    — Si d’ailleurs Benoît XVI a le sentiment que la situation se délite (je ne parle pas de la question physique), n’est-il pas envisageable qu’il préfère que l’élection ait lieu maintenant, plutôt que plus tard ?
    — Vous avez parfaitement raison. D’autant qu’ainsi son ombre s’étendra nécessairement sur les congrégations de cardinaux qui vont précéder le conclave et sur le conclave lui-même, dans lequel entrera, non pas pour voter mais en tant que Préfet de la Maison Pontificale, Mgr Gänswein.
     
    — Que deviendra Benoît XVI ? Quel rang aura-t-il ?
    — Célestin V s’est retiré dans un ermitage. Sauf erreur, Grégoire XII est devenu cardinal-évêque. Benoît XVI, lui, va se retirer dans un couvent au coeur du Vatican, un peu comme Charles-Quint se retirant au monastère de Yuste en Espagne pour y mourir. A la différence près que Charles-Quint avait préparé sa succession. Le titre qui sera donné à l’ancien pape, les honneurs protocolaires qui lui seront rendus, seront réglés par le nouveau pape. La question se posera très spécialement lors du décès de Benoît XVI. Un pape qui meurt cesse à l’instant d’être pape, mais sa dépouille reçoit, en raison de la charge qu’il a exercée, des honneurs funèbres très particuliers. Il me semble qu’au jour de son décès Joseph Ratzinger aura pleinement droit à ces honneurs. Ce sera, à mon avis, sa dernière réapparition publique. A moins qu’il ne renonce aussi à ses funérailles pontificales. Ou qu’il demande une messe de Requiem en forme extraordinaire, la messe qu’il n’a pas dite comme pape…

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  • Comment, il y a 40 ans, Ratzinger voyait le futur de l'Eglise

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    Nous remercions notre amie B.T. de nous avoir communiqué la traduction d'un article paru ce jour dans le Vatican Insider :

    A une semaine de l’annonce étonnante de Benoît XVI refait surface une  prophétie significative (Marco Barazzi - Vatican Insider, lundi, 18 février 2013).

    Une Eglise redimensionnée avec beaucoup moins de fidèles, obligée à abandonner aussi une bonne partie des lieux de culte construits an cours des siècles. Une Eglise catholique de minorité, peu influente dans les choix politiques, socialement inutile, humiliée et obligée à repartir des origines. Mais aussi une Eglise qui à travers cet « énorme bouleversement » se retrouvera elle-même et renaîtra « simplifiée et plus spirituelle ». C’est la prophétie sur le futur du christianisme, prononcée il y a plus de quarante ans par un alors jeune théologien bavarois, Joseph Ratzinger. La retrouver aujourd’hui peut, peut-être, apporter une autre clé de lecture pour déchiffrer le pourquoi du renoncement de Benoît XVI, parce qu’elle replace le geste surprenant de Ratzinger dans le sens de sa lecture de l’histoire.

    Cette prophétie concluait un cycle d’exposés radiophoniques donnés en 1969 par l’alors professeur de théologie, en un moment décisif de sa vie et de la vie de l’Eglise. Ce sont les années de turbulence de la contestation estudiantine, de l’arrivée sur la lune, mais aussi des discussions sur le concile Vatican II fraîchement conclu.

    Ratzinger, un des protagoniste du concile, avait abandonné la turbulente université de Tübingen et s’était réfugié dans la plus sereine Ratisbonne.

    Comme théologien il s’était trouvé isolé, après avoir rompu avec ses amis « progressistes », Küng, Schillebaekx et Rahner sur l’interpellation du concile. A cette période il  noue des amitiés plus solides avec les théologiens Hans Urs Von Balthazar et Henri de Lubac avec lesquels il créera la revue « communio » qui devient rapidement le lieu de retrouvailles de quelques jeunes prêtres « ratzingeriens », aujourd’hui cardinaux et tous retenus comme possibles successeurs de Benoît XVI : Angelo Scola, Christoph Schönborn et Marc Ouellet.

    Au cours des cinq allocutions radiophoniques peu connues, republiées il y a quelques temps par Ignatius Press dans le tome « Faith and the future », le futur Pape en cette complexe année 1969, traçait sa propre vision sur le futur de l’homme et de l’Eglise. Surtout lors du dernier exposé du jour de Noël au micro de « Hessian Rund Funk » et qui a un ton de prophétie. Ratzinger se disait convaincu que l’Eglise vivait une époque analogue à celle qui suivit l’Illuminisme et à la Révolution Française.

    « Nous sommes à un énorme tournant, expliquait-il, dans l’évolution du genre humain. Un moment face auquel le passage du Moyen-âge aux Temps Modernes semble presque insignifiant. » Le professeur Ratzinger compare l’ère actuelle avec celle du Pape Pie VI, enlevé par les troupes de la République Française et mort en prison en 1799. L’Eglise s’était alors trouvée aux prises avec une volonté qui voulait l’anéantir pour toujours. Elle s’était vu confisquer ses biens et dissoudre les ordres religieux. L’Eglise pourrait s’attendre à vivre des conditions semblables aujourd’hui, minée selon Ratzinger, par la tentation de réduire les prêtres à être des « assistants sociaux » et sa propre mission à la merci de la présence politique.

    « De la crise actuelle, déclarait-il, émergera une Eglise qui aura beaucoup perdu. Elle deviendra petite et devra repartir plus ou moins comme à ses débuts. Elle ne sera plus capable d’habiter les édifices construits aux temps de sa prospérité. Avec la diminution de ses fidèles elle perdra aussi grande part de ses avantages sociaux. » Elle repartira de petits groupes, mouvements et d’une minorité qui remettra la foi au centre de l’expérience. « Ce sera une Eglise plus spirituelle, qui ne revendiquera pas un mandat politique qui flirterait tantôt avec la Gauche tantôt avec la Droite. Elle sera pauvre et deviendra l’Eglise des indigents.

    Ce qui, soulignait Ratzinger, serait « un long processus » mais quand tout ce travail sera accompli, émergera la grande puissance d’une Eglise plus spirituelle et simplifiée. »

    A ce moment les hommes découvriront qu’ils habitent un monde d’une « solitude indescriptible » qui à oublié Dieu, «  ils percevront l’horreur de la pauvreté ».

    Alors, et seulement alors, concluait Ratzinger, « on verra le petit troupeau des croyants comme quelque chose de totalement nouveau : on y découvrira comme une espérance pour soi-même et la réponse que l’on avait toujours cherchée en secret. »

    Voilà la prophétie oubliée et redécouverte de Ratzinger sur le futur de l’Eglise.