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Eglise - Page 156

  • Le pape au stade roi Baudouin

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    Du site de la RTBF :

    Le pape François terminera sa visite par une eucharistie au Stade Roi Baudouin le 29 septembre

    Le pape François terminera sa visite en Belgique par une eucharistie au stade Roi Baudouin le 29 septembre à Bruxelles, a indiqué vendredi la Conférence des évêques de Belgique. La célébration, multilingue, sera retransmise à l’international.

    Au début de l’eucharistie, le pape François béatifiera la Carmélite Anne de Jésus, décédée à Bruxelles en 1621. "Un événement exceptionnel puisque les béatifications sont en principe effectuées par le pape François lors de célébrations à Rome", rappelle la Conférence.

    Les personnes qui désirent assister à l’événement peuvent s’inscrire en ligne, individuellement, à partir du lundi 19 août à 10h00. Un lien sera alors activé sur le site officiel de la visite : www.visitedupape.be. Le ticket (gratuit) émis servira de billet d’entrée. "La possibilité de s’inscrire en groupe est actuellement à l’étude", précise la Conférence des évêques de Belgique, qui promet des précisions "avant l’ouverture des inscriptions". Sur place, les participants devront être installés au stade à 08h30 au plus tard, insistent les prélats. Ceux-ci recommandent en outre d’emprunter les transports en commun pour rejoindre le stade. Les groupes sont encouragés à se déplacer en car. Un livret de messe leur sera distribué à l’arrivée.

    Le souverain pontife sera en Belgique du jeudi 26 au dimanche 29 septembre, dans le cadre du 600e anniversaire de la KU Leuven et de l’UCLouvain. Il se rendra dans la capitale, à Louvain et à Louvain-la-Neuve. La dernière visite d’un pape en Belgique remonte à 1995, lorsque Jean-Paul II était venu pour la béatification du père Damien, canonisé depuis lors.

  • Liège, 7 juillet : l'ordination d'un prêtre peu ordinaire

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    Une ordination presbytérale à Liège ce dimanche 7 juillet :

    De L’Avenir - Huy-Waremme du 6 juillet (p. 15) :

    Ancien militaire, bassiste de metal, prof en Roumanie… Frédéric sera ordonné prêtre 

    Après avoir été régisseur, professeur de français, militaire… Frédéric Kienen sera ordonné prêtre ce dimanche 7 juillet au sein de la cathédrale de Liège. … Niveau carrière, Frédéric s’est aussi cherché un peu (beaucoup). "J’ai tenté plusieurs études différentes, dont la philologie. Je suis passé par l’armée." Il a fini par travailler en tant que régisseur de spectacles. "C’était un peu un choix par dépit. J’avais trouvé une certaine forme de stabilité, mais je sentais qu’il me manquait quelque chose." Et ce quelque chose, c’était évidemment la religion. Qui s’est rappelée à son bon souvenir d’une manière pour le moins particulière. "Je faisais une recherche sur internet pour trouver le mode d’emploi d’une console lumière. Et je ne sais pas comment, je suis tombé sur la page des vocations de l’évêché de Liège." Une sacrée performance, quand on sait qu’à l’époque, trouver la page des vocations, même en passant par le site l’évêché, c’était quasiment mission impossible. Dans l’immédiat, il n’a rien fait du lien. "Mais je l’ai quand même sauvegardé dans mes favoris, au cas où."

  • Ce que l’Eglise a apporté aux amérindiens (KTO TV)

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    Republié du kto.tv (Christophe Dickès)

    On imagine volontiers la colonisation des Amériques comme une période sombre de l’histoire de l’Eglise, marquée par la persécution des indigènes, la destruction des temples et des idoles, les massacres et les baptêmes forcés.

    Bien que les violences inhérentes à la colonisation ne peuvent être niées, il s’agit d’une image trompeuse de la réalité historique. Loin de toujours s’opposer, les coutumes amérindiennes et les croyances chrétiennes ont souvent coexisté en bonne intelligence. L’émission Au Risque de l’Histoire propose de revenir sur les relations complexes entre l’Eglise et les populations amérindiennes pendant la colonisation. « Il n’y a pas eu de véritable rupture entre les anciennes croyances et le christianisme. Très vite, ces croyances ont été considérées comme relevant de la coutume et l’Eglise les a laissé être pratiquées.

    Elles ne sont donc pas en opposition avec des croyances chrétienne mais simplement à côté », explique Carmen Bernand, historienne et ethnologue. « L’Eglise accepte rapidement les appropriations et même les innovations populaires. Ce va-et-vient entre créativité populaire et hiérarchie, dès l’époque du Concile de Trente, est vraiment ce qui fait la force de l’Église en Amérique latine », ajoute Serge Gruzinski, Directeur de recherche émérite au CNRS.

  • Une statue de la Vierge suscite la controverse

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    De kath.net/news :

    P. Goring CC/Canada : « Tout le monde parle de cette inquiétante sculpture dans une cathédrale autrichienne »

    5 juillet 2024

    Un YouTubeur catholique avec 250 000 followers sur la statue scandaleuse de la cathédrale de Linz : Avec de telles performances, il ne faut pas s'étonner que de nombreux jeunes « se tournent vers la 'messe latine traditionnelle' ».

    Linz (kath.net) "Tout le monde parle de cette sculpture inquiétante dans une cathédrale autrichienne qui tente apparemment de représenter la Bienheureuse Vierge Marie." C'est ce qu'a dit le père Mark Goring CC dans sa vidéo YouTube intitulée "La dernière abomination". Goring est curé de la paroisse St Mary's à Ottawa (Canada, province de l'Ontario), père de la jeune communauté sacerdotale des Compagnons de la Croix (reconnue par le Saint-Siège en 2003 comme société de vie apostolique) et YouTuber catholique à succès.

    Le prêtre canadien décrit dans sa vidéo YouTube qu'il avait lu des articles sur cette statue, mais ces articles ne montraient aucune photo. "Vous savez, si vous écrivez sur une statue que vous considérez comme 'blasphématoire', alors en montrant des photos, vous devriez permettre au lecteur de se forger son propre jugement." Mais au début, il n'a trouvé aucune image ni aucun lien correspondant. "La raison pour laquelle certains médias catholiques [internationaux] n'ont pas montré de photo de la statue, c'est parce qu'elle est vraiment, vraiment dérangeante, surtout dans une église catholique, dans une cathédrale épiscopale." C’est « totalement inapproprié dans une cathédrale catholique » et il ne sait pas s’il doit en rire ou en pleurer.

    Il décrit d'abord : « Imaginez que vous vous promenez dans une ville avec votre famille et vos jeunes enfants et que vous voyez une église catholique, une cathédrale. Vous dites à vos enfants : « Hé, allons dans cette église et disons une petite prière à Jésus. Et puis vous entrez dans cette église et vous voyez une sculpture comme celle-ci dans l'église. Vous direz très vite à vos enfants : 'Hé les enfants, allons chercher une glace', vous leur couvrirez les yeux, vous les détournerez précipitamment."

    Göring a une seconde réflexion à propos de cette statue : il entend souvent des prêtres et des évêques se plaindre du fait qu'un si grand nombre de jeunes catholiques et aussi de jeunes hommes dans les séminaires « se tournent vers la messe latine traditionnelle ». Selon Goring, cela est dû au fait que « nous sommes confrontés à un certain niveau de contamination dans l’Église ». « Même un pape a dit que la fumée de Satan était entrée dans l’église.

    Lorsqu'un jeune « a eu une rencontre profonde avec le Seigneur Jésus-Christ et veut lui dire oui de tout son cœur, veut le suivre et suivre ses commandements, alors il voit qu'en de nombreux endroits il y a cette contamination du catholicisme normal. .»

    Le pasteur Goring s’adresse ensuite directement aux responsables de l’Église : « Vous devez faire quelque chose. Au moins un petit commentaire du genre 'hm, ça nous a dérangé' ou 'nous en avons parlé à l'évêque'.

    La vidéo de Goring sur la statue controversée de la Vierge Marie dans le Mariendom de Linz a été visionnée plus de 50 000 fois le premier jour après sa publication. 880 personnes ont déjà laissé un commentaire sur la vidéo du père, et pratiquement tous les commentaires sont entièrement d'accord. Par exemple, une personne écrit : « Merci, Père Mark, d’avoir soulevé ce sujet. J'en ai marre des gens qui nous disent de nous taire et de faire comme si tout allait bien (et qui attaquent ensuite ceux qui dénoncent le mal). Tout ne va pas bien et il faut en parler. Sinon, les mauvaises personnes (y compris les prêtres et les évêques) continueront à faire ces choses terribles parce que personne ne dit rien et [donc] ils pensent pouvoir le faire. Merci encore pour votre courage. Nous avons besoin de plus de prêtres comme vous. Que Dieu te bénisse!"

    Le cardinal Gerhard Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a répondu à la demande de presse de kath.net concernant la statue en train d'accoucher de la Vierge Marie par une déclaration détaillée et a déclaré, entre autres : « Une représentation picturale du mystère de la révélation de la véritable naissance de Dieu en tant qu'être humain doit avoir pour objectif de permettre au spectateur de croire en l'incarnation de Dieu et de se concentrer sur le Christ et de l'adorer comme Dieu et Sauveur... Même en décrivant « Jésus dépouillé de ses vêtements sur la croix", l'autorité ecclésiale a toujours attaché de l'importance au fait que Jésus n'est pas un objet de fantasmes érotiques, mais que la vision de sa souffrance et de son humiliation nous convainc de l'amour de Dieu, " qui a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. » Voir le lien.

  • D'Outre-Manche, un appel à sauver la messe en latin

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    D'Outre-Manche, un appel à sauver la messe en latin

    50 ans après la "lettre d'Agatha Christie" demandant à Paul VI de préserver l'ancien rite, une nouvelle lettre venue d'Angleterre demande à François de ne pas y mettre fin. Et elle réfute certains clichés sur les "indietristes".

    05_07_2024

    L'avant-poste de la messe en latin, aujourd'hui comme il y a 53 ans, parle anglais. Plus d'un demi-siècle après la "lettre d'Agatha Christie" qui "arracha" à Paul VI l'indult pour la célébration limitée du rite tridentin en Angleterre et au Pays de Galles, c'est à nouveau le Times qui accueille un appel de plusieurs personnalités britanniques visant à demander au Pontife régnant de ne pas toucher à la liturgie traditionnelle.

    L'appel porte la signature de personnalités du calibre du lauréat des Oscars Julian Fellowes, de la soprano d'origine maori Kiri Te Kanawa, de l'entrepreneur hôtelier Rocco Forte de la célèbre chaîne du même nom, du compositeur Andrew Lloyd Webber, de l'ancien chef d'état-major de la défense britannique Jock Stirrup et du mannequin Bianca Jagger. Plus des princesses, des membres de la Chambre des Lords, des financiers, des journalistes, des historiens, des designers.

    Les "indietristes" que le Vatican n'attendait peut-être pas, et les prélats/enseignants habitués à attribuer des problèmes psychologiques à ceux qui aiment encore la soi-disant ancienne messe ne s'y attendaient certainement pas. Le bien-fondé d'une cause ne découle pas de la position sociale de ceux qui la soutiennent, et il est douteux que l'Argentin François, si attentif à l'image d'un pape proche des pauvres, se laisse convaincre par un appel émanant d'un groupe d'Anglais riches et influents, mais il est certain que cette initiative bat en brèche le stéréotype qui veut que la communauté trad soit marginalisée et même "dérangée". 

    Mais, vous savez, les desseins de la Divine Providence sont impénétrables et, il y a plus d'un demi-siècle, le précédent qui est entré dans l'histoire pour la signature de la non-catholique Agatha Christie a été couronné de succès, comme le rappelle - sur un ton qui n'est certainement pas déplaisant - Andrea Tornielli, actuel directeur de la Direction éditoriale du Dicastère pour la communication du Vatican, dans sa biographie de Paul VI. La nouvelle pétition du Times est dans la même veine que celle de 1971, tant en ce qui concerne la présence de non-catholiques que les arguments : la messe tridentine, dit-elle, "appartient à la culture universelle" et "a inspiré des réalisations inestimables de poètes, philosophes, musiciens, architectes, peintres et sculpteurs dans tous les pays et à toutes les époques".

    Les pétitionnaires font explicitement référence aux rumeurs, de plus en plus insistantes depuis la mi-juin à la suite d'un article paru sur le blog Rorate Caeli, d'un resserrement imminent de la possibilité déjà limitée de célébrer dans la forme extraordinaire du rite romain. La vaticaniste Diane Montagna a également parlé plus en détail de l'existence d'un document qui renforcerait encore les mesures de Traditionis custodes, attribuant sa "direction" au cardinal secrétaire d'État (et papal) Pietro Parolin. 

    Or, nombreux sont ceux qui, au Vatican, sont convaincus que quelque chose est en train de bouillir dans la marmite et que ce pourrait être précisément les communautés liées à la messe dite en latin qui sont en train d'être cuisinées. Un scénario jugé réaliste par la cinquantaine de signataires anglais qui ont décidé d'y mettre leur nom et se sont adressés à Rome avec des mots sincères : "La capacité de l'ancien rite à encourager le silence et la contemplation est un trésor qu'il n'est pas facile de reproduire et qui, une fois disparu, est impossible à reconstruire. Nous implorons le Saint-Siège de reconsidérer toute nouvelle restriction à l'accès à ce magnifique patrimoine spirituel et culturel".

    "Tout le monde n'apprécie pas sa valeur, et c'est très bien ainsi", écrivent les signataires, "mais la détruire semble inutile et insensible dans un monde où l'histoire peut facilement se dérober". Un concept qui, en privé, est partagé par de nombreux cardinaux et évêques qui n'ont jamais célébré dans la forme extraordinaire - et ne le feront probablement jamais - mais qui ne comprennent pas la nécessité de provoquer de nouvelles divisions au sein de l'Église.

    Là où les religieux se taisent (pour des raisons également compréhensibles), voici que des laïcs, croyants ou non, lancent un appel au bon sens. Ils le font dans les pages d'un des journaux les plus prestigieux du monde, sans cris, dans un style britannique parfait et avec des arguments non religieux. Le pape porteño les écoutera-t-il ? Certainement, si la soi-disant messe en latin a été sauvée grâce à l'intervention de lords et de ladies britanniques, nous pourrions vraiment dire - pour rester sur le thème Argentine-Angleterre - que c'était la Mano de Dios. 

  • Mgr Vigano est excommunié

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    Du Pillar :

    L'archevêque Viganò excommunié

    5 juillet 2024

    Le bureau de doctrine du Vatican a annoncé vendredi avoir reconnu l'archevêque Carlo Maria Viganò coupable du crime canonique de schisme et déclaré son excommunication automatique.

    Un communiqué du 5 juillet du bureau de presse du Saint-Siège indique que le verdict du Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) a été rendu jeudi et communiqué à l'ancien nonce apostolique aux États-Unis vendredi.

    Le communiqué indique : « Le 4 juillet 2024, le congrès du Dicastère pour la Doctrine de la Foi s'est réuni pour conclure le procès pénal extrajudiciaire visé au canon 1720 CIC contre Mgr Carlo Maria Viganò, archevêque titulaire d'Ulpiana, accusé du délit réservé de schisme (canons 751 et 1364 CIC ; art. 2 SST). »

    « Ses déclarations publiques manifestant son refus de reconnaître et de se soumettre au Souverain Pontife, son rejet de la communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis, ainsi que de la légitimité et de l’autorité magistérielle du Concile Vatican II sont bien connues. »

    Le communiqué ajoute : « À l’issue du procès pénal, le révérendissime Carlo Maria Viganò a été reconnu coupable du délit réservé de schisme. »

    « Le dicastère a déclaré l’ excommunication latae sententiae conformément au canon 1364 § 1 CIC. »

    « La levée de la censure dans ces cas est réservée au Siège apostolique. »

    L'archevêque n'avait pas encore répondu publiquement à cette déclaration au moment de la mise sous presse.

    L'ancien diplomate du Vatican, au franc-parler, a annoncé le 20 juin avoir reçu une citation à comparaître dans le cadre d'une procédure extrajudiciaire, autorisée par le congrès des membres du DDF le 10 mai. 

    Selon la citation, datée du 11 juin, les dirigeants de la DDF ont voté en faveur de la poursuite de Viganò par le biais d'une procédure extrajudiciaire abrégée , par opposition à un procès canonique complet. 

    La citation ordonnait également à l'ancien ambassadeur du Vatican de se présenter au dicastère à Rome pour répondre aux accusations le 20 juin, soit en personne, soit par l'intermédiaire d'une représentation légale formelle.

    L’accusation de schisme est définie par le droit canon comme le « refus de soumission au Souverain Pontife ou de communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis ».

    Selon le décret de citation envoyé à Viganò, l'archevêque était accusé d'avoir fait « des déclarations publiques qui ont entraîné une négation des éléments nécessaires au maintien de la communion avec l'Église catholique : négation de la légitimité du pape François, rupture de la communion avec lui et rejet du concile Vatican II ».

    Le dicastère est autorisé à juger les cas de crimes contre la foi, ainsi que les crimes les plus graves contre les mœurs et les sacrements, et peut, par mandat papal spécial, juger ceux qui seraient autrement soumis uniquement à l'évêque de Rome, y compris les cardinaux, les patriarches, les légats pontificaux et les évêques.

    Viganò, éminent critique du pape François et du concile Vatican II, et fervent partisan du président russe Vladimir Poutine, a publié une longue déclaration le 20 juin en réponse à sa citation pour schisme, qu'il a qualifiée de « signe d'honneur ».

    « Ce n'est pas un hasard si l'accusation portée contre moi concerne la remise en cause de la légitimité de [le pape François] Jorge Mario Bergoglio et le rejet de Vatican II : le Concile représente le cancer idéologique, théologique, moral et liturgique dont l'"église synodale" bergoglienne est la métastase nécessaire », a écrit l'archevêque.

    La citation à comparaître devant la DDF était, selon le décret, l'occasion pour Viganò d'examiner les preuves contre lui, conformément à la procédure canonique pour un procès extrajudiciaire. 

    Un processus extrajudiciaire — à ne pas confondre avec un processus extralégal — est une procédure disciplinaire canonique abrégée qui peut être utilisée lorsque les preuves recueillies au cours d’une enquête préliminaire formelle sont suffisamment claires, de sorte qu’un procès canonique complet n’est pas justifié.

    Dans de tels cas, les droits de l'accusé à une représentation juridique, à voir les preuves contre lui et à assurer sa propre défense demeurent intacts, mais plusieurs étapes de la procédure formelle du procès sont omises. 

    La même procédure extrajudiciaire a été utilisée dans le cas de l'ancien cardinal Theodore McCarrick, accusé de plusieurs actes d'abus sexuels et laïcisé à l'issue de ce processus.

    Dans le cas de Viganò, la peine canonique attachée au crime de schisme est la déclaration d'une excommunication latae sententiae , à laquelle peuvent s'ajouter d'autres peines, parmi lesquelles une interdiction ou un ordre concernant le lieu de résidence du schismatique, la destitution de l'office ecclésiastique et l'interdiction d'exercer le ministère.

    La perte de l'état clérical n'est pas ordinairement une peine infligée pour schisme, puisque la loi présuppose d'abord l'application de « peines médicinales », destinées à provoquer le repentir du coupable et qui peuvent être levées ultérieurement. 

    Mais le droit canon stipule que la laïcisation, qui est une peine perpétuelle, peut être imposée pour schisme si la personne reconnue coupable est jugée obstinée dans son crime, ou si « la gravité du scandale l’exige ».

    Viganò semble avoir confirmé la substance des accusations portées contre lui dans sa réponse, dans laquelle il a suggéré que le pape François et le Concile Vatican II représentent un cancer dans l'Église. 

    Accusé d'avoir rompu la communion avec le pape, qu'il a appelé dans son communiqué « Jorge Maria Bergoglio », Viganò a déclaré : « Je crois que la formulation même des accusations confirme les thèses que j'ai soutenues à plusieurs reprises dans mes interventions. »

    Dans une déclaration du 28 juin , Viganò a souligné qu'il ne reconnaissait pas « l'autorité du tribunal qui prétend me juger, ni celle de son préfet, ni celle de celui qui l'a nommé ».

    Le décret DDF précisait que si l'archevêque refusait de se présenter à Rome le 20 juin, comme demandé, ou d'envoyer un canoniste dûment désigné, il aurait un canoniste désigné pour le défendre d'office par le dicastère.

    Viganò a confirmé le 21 juin qu'il n'avait pas répondu aux accusations en personne.

    L'archevêque, qui a quitté ses fonctions en 2016, est devenu un critique virulent et de plus en plus erratique de l'Église et de la hiérarchie à la suite du scandale Theodore McCarrick de 2018 .

    Après avoir publié un long « témoignage » dans lequel il affirmait avoir averti à plusieurs reprises ses supérieurs du Vatican au sujet de McCarrick, y compris le pape François, il est ensuite devenu un fervent partisan du président de l’époque, Donald Trump, en apparaissant par liaison vidéo à plusieurs rassemblements « Stop the Steal » à la suite de l’élection présidentielle de 2020, qu’il a qualifiée de « fraude électorale la plus colossale de l’histoire ». Il a également appelé à la résistance à « l’État profond » et au « Nouvel ordre mondial ».

    Depuis lors, il est décrit comme vivant « en réclusion » dans un lieu tenu secret d’où il publie régulièrement des « déclarations » via Internet et fait des apparitions occasionnelles à la télévision par câble dans lesquelles il dénonce le pape François et le Concile Vatican II.

    En 2022, Viganò a rompu avec son soutien antérieur à Trump et a publié une longue déclaration sur l’invasion russe de l’Ukraine dans laquelle il reconnaissait Moscou comme la « Troisième Rome » et décrivait les sièges de Rome et de Constantinople comme « déserts et silencieux » et « otages des apostats ».

    L'archevêque a salué le rôle historique joué par la Russie dans la restauration de la civilisation chrétienne, contribuant à apporter au monde une période de paix d'où l'Église elle aussi se relèvera purifiée et renouvelée dans ses ministres.

  • Aux origines du christianisme romain, sur la tombe de saint Paul

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    De Vatican News (Paolo Ondarza) :

    Aux origines du christianisme romain, sur la tombe de saint Paul

    Une dalle romaine portant l'inscription "PAULO APOSTOLO MART"; un lieu de sépulture d'une importante communauté chrétienne; des recherches scientifiques récentes qui permettent d'attribuer à un homme ayant vécu entre le Ier et le IIe siècle, la dépouille mortelle trouvée à l'intérieur d'un sarcophage en marbre brut. Telles sont les données matérielles qui attestent de la présence de «l'Apôtre des Gentils» sous l'autel de la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Un lieu riche d'histoire et de foi.

    Au début des années 2000, la figure de Paul de Tarse suscite un regain d'intérêt. Des découvertes sensationnelles mettent au jour d'abord le plus ancien portrait de «l'Apôtre des Gentils» dans les catacombes romaines de Sainte -Thècle, puis un sarcophage de marbre brut sous l'autel papal de la basilique qui renvoie à l'auteur des treize épîtres du Nouveau Testament.

    La reconnaissance scientifique

    La confirmation a été donnée avec une profonde émotion le 29 juin 2009, lors des premières vêpres de clôture de l'Année paulinienne, par Benoît XVI. À cette occasion, le Souverain Pontife avait annoncé les résultats de l'analyse scientifique minutieuse effectuée sur la tombe deux mille ans après la naissance de Paul: une sonde spéciale introduite dans le sarcophage a révélé des traces d'un précieux tissu de lin teint en pourpre laminé avec de l'or pur, d'un tissu bleu avec des filaments de lin, de grains d'encens rouges et de substances protéiques et de chaux. De très petits fragments d'os ont également été trouvés. Soumis à l'examen du carbone 14 mené par des experts ignorant leur provenance, ils ont permis de remonter à une personne ayant vécu entre le Ier et le IIe siècle. «Cela semble confirmer la tradition unanime et incontestée selon laquelle il s'agit de la dépouille mortelle de l'apôtre Paul», avait commenté Benoît XVI avec prudence.

    Une reproduction de la dalle au-dessus du tombeau
    Une reproduction de la dalle au-dessus du tombeau

    Un tombeau jamais ouvert

    Quinze ans après cette annonce, nous nous rendons sur la tombe en compagnie du père Lodovico Torrisi, maître des novices de l'abbaye de Saint-Paul-hors-les-murs, gouvernée depuis le VIIIe siècle par des moines bénédictins. «La tombe n'a jamais été ouverte, explique-t-il, car les vibrations, en enlevant le couvercle, le contact avec la lumière et l'oxygène pourraient détruire, désintégrer, ce qui restait du corps de Paul».

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  • Rire de Dieu ? Ce que le Pape n’a pas dit sur sa rencontre avec les comiques

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur Diakonos.be) :

    Rire de Dieu ? Ce que le Pape n’a pas dit sur sa rencontre avec les comiques

    (s.m.) Contribution externe. L’auteur de la lettre, Leonardo Lugaresi, est un expert reconnu des Pères de l’Église.

    L’événement auquel il fait référence, c’est la rencontre du 14 juin dernier entre le Pape François et une centaine d’acteurs comiques issus de quinze pays du monde, dont plusieurs célébrités.

    L’invitation à cette rencontre a été une surprise pour tous les invités, et le discours lu par le Pape pour l’occasion n’a pas apporté de réponse, comme en témoigne le compte-rendu ironique publié le 24 juin dans le quotidien « Il Foglio » par l’un des invités, Saverio Raimondo.

    Mais l’inconnue sur la raison de cette rencontre entre le Pape François et les comiques n’est rien par rapport à une autre inconnue bien plus sérieuse et profonde, celle sur le pourquoi « on peut rire aussi de Dieu ».

    Le Pape a répondu à cette question par une boutade, alors qu’au contraire – écrit le professeur Lugaresi – il s’agit d’une question « théodramatique » au plus haut degré qui a culminé dans le spectacle de Jésus sur la croix, que « le peuple restait là à observer » (Luc 23, 36), qui en croyant au Fils de Dieu, qui en le tournant en dérision.

    La parole au professeur Lugaresi.

    *

    Cher M. Magister,

    Votre dernier article, « Le Pape François, superstar sur la scène mondiale », m’a donné l’envie d’avancer une considération certes marginale mais peut-être utile pour approfondir le problème que vous avez mis en évidence. Elle m’est suggérée par la coïncidence dans la même journée de la double représentation de François, d’abord avec les comiques réunis au Vatican et ensuite avec les chefs d’État et de gouvernement du G7 dans les Pouilles le 14 juin dernier.

    Le Pape a déclaré aux comiques : « Peut-on aussi rire de Dieu ? Certes, et ce n’est pas un blasphème, on peut rire, comme on taquine et on plaisante avec les personnes que nous aimons. […] On peut le faire mais sans blesser les sentiments des croyants, et surtout des plus pauvres ». Que penser d’une telle affirmation, certes bien intentionnée, et qui n’aura pas manqué de susciter l’approbation enthousiaste du public qui l’écoutait ? Je dirais qu’elle est vraie : le monde peut rire de Dieu, mais dans un sens beaucoup plus profond, engageant et dramatique que ce que ne laisse entendre la boutade aguichante de François.

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  • Quid de l’authenticité des reliques des suaires du Christ ?

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    De Sixtine Chartier sur le site de La Vie :

    Nicolas Sarzeaud : « J’ai dénombré 130 sanctuaires du saint suaire »

    Plusieurs sanctuaires ont affirmé détenir le linceul du Christ au Moyen Âge, avant d’être éclipsés par la popularité du saint suaire de Turin. Quid de l’authenticité de ces reliques ? Entretien avec l’historien Nicolas Sarzeaud, qui publie « les Suaires du Christ en Occident » (Cerf).
    13/06/2024 .
     
     
    Le suaire de Turin, considéré dans la piété populaire comme une relique sur laquelle l’empreinte du Christ aurait été déposée. Prudente, l’Église catholique le qualifie seulement d’« image ».

    Le suaire de Turin, considéré dans la piété populaire comme une relique sur laquelle l’empreinte du Christ aurait été déposée. Prudente, l’Église catholique le qualifie seulement d’« image ». • AKG-IMAGES

    Comme la « Vraie Croix », le saint suaire dans lequel le Christ a été enveloppé après sa mort a suscité un grand nombre de reliques dans l’Occident médiéval : fragments, reproductions à l’identique, copies, faux… La multiplication de ce tissu insigne donne le tournis pour l’œil moderne, obnubilé par l’authenticité et la recherche cartésienne de la vérité. Spécialiste des reliques et des images au Moyen Âge, Nicolas Sarzeaud s’empare de ce sujet délicat avec brio dans un livre tiré de sa thèse, mais très accessible pour le lecteur profane. Sans mépriser les querelles autour du suaire de Turin, il nous invite à prendre de la hauteur.

    À quoi correspond le suaire du Christ tel qu’il est vénéré en Occident ?

    Ce qu’on appelle le suaire est le linge en lin blanc dans lequel le corps du Christ a été enveloppé. La pureté du lin est mentionnée dans le texte grec des Évangiles, en référence aux traditions hébraïques qui font du lin la fibre sacrée par excellence. Ce lin blanc du suaire est très signifiant lorsque le culte chrétien se met en place. Ainsi, quand les premières dispositions liturgiques sont établies, le drap sur lequel est célébrée l’eucharistie doit être en lin blanc sans broderies en référence au suaire.

    Lire la suite sur le site de La Vie

  • Le cardinal Müller dénonce l'attitude hostile des responsables liturgiques du Vatican à l'égard de la messe latine

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    Du site Per Mariam (Michael Haynes):

    EXCLUSIF : Homélie du cardinal Müller pour l'ordination des nouveaux prêtres de la messe latine

    Le cardinal Müller a souligné les « déficits » de la nature humaine et de la formation, tout en soulignant la puissance de la grâce du Christ pour les prêtres et tous les membres de l'Église.

     
    COURTALAIN (PerMariam) — Le cardinal Gerhard Müller a récemment ordonné des prêtres pour l' Institut du Bon Pasteur – une communauté traditionnelle de prêtres célébrant la messe – à leur siège à Courtalain, en France.

    Dans son homélie, il a souligné l'attitude observée au sein du bureau de liturgie du Vatican : une attitude de ferme opposition et d'antagonisme envers la messe latine.

    Avec l'aimable autorisation de Son Éminence, Per Mariam publie une traduction exclusive en anglais de son homélie pour les ordinations du 29 juin pour l'Institut du Bon Pasteur. Le texte intégral se trouve ci-dessous.

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    Le cardinal Müller lors des ordinations de l'Institut en 2023. Crédit : IBP/Facebook

    La célébration de la messe traditionnelle par le cardinal Müller et l'ordination de nouveaux prêtres dans le rite traditionnel sont devenues plus régulières ces derniers temps. Il a développé une étroite amitié avec l'Institut du Bon Pasteur et a procédé à un certain nombre d'ordinations pour eux, tout en célébrant la messe avec eux à Rome.

    Il a notamment célébré la messe de clôture à Chartres, le lundi de la Pentecôte, qui a vu plus de 20 000 pèlerins du monde entier se rassembler pour célébrer ensemble la messe traditionnelle. Son Éminence y fait référence ci-dessous.

    Dans son homélie, l'ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi fait également référence aux rumeurs et aux prévisions concernant une nouvelle série de restrictions à la messe traditionnelle - des rumeurs qui ont déjà été analysées sur Per Mariam, et développées ensuite par Diane Montagna, une collègue de la presse catholique à Rome.

    Le cardinal Müller déclare qu’après sa participation au pèlerinage de Chartres, il a eu une discussion avec « un haut représentant du Dicastère romain pour le culte divin ». L’ancien préfet de la CDF note :

    J'ai été encore ému par la fidélité des 20 000 jeunes catholiques avec lesquels j'ai pu célébrer la Sainte Messe dans la merveilleuse cathédrale de Chartres le lundi de Pentecôte, quand il m'a objecté que ce n'était nullement un motif de joie, car la Sainte Messe était célébrée selon l'ancien rite latin extraordinaire. En effet, certains voient dans l'ancien rite de la Sainte Messe un plus grand danger pour l'unité de l'Église que la réinterprétation du Credo, ou même l'absence de la Sainte Messe. Ils interprètent la préférence pour l'ancien rite comme l'expression d'un traditionalisme stérile, plus intéressé par la théâtralité de la liturgie que par la communion vivante avec Dieu qu'elle véhicule. 

    Si telle est la mentalité qui prévaut parmi ceux qui dirigent la Congrégation (Dicastère) pour le Culte Divin – comme c’est le cas du Card. Roche et de l’Archevêque Viola – il n’est alors pas surprenant que les responsables de ce bureau cherchent à restreindre la liturgie traditionnelle.

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  • Pourquoi tant de documents préparatoires au prochain Jubilé de 2025 manquent-ils de références à Jésus-Christ ?

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    De George Weigel sur le CWR :

    Un seul nom

    Pourquoi tant de documents préparatoires au prochain Jubilé de 2025 — le logo, les vidéos, l’hymne — manquent-ils de références à Jésus-Christ ?

    À gauche : Logo du Jubilé de 2025 (Image : Wiki Commons) ; à droite : La Porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre de Rome. (Image : Mattana / Wikipedia)
    Rome est un endroit chaotique dans ses moments les plus calmes, mais trois semaines de travaux en mai ont suggéré que le chaos s'est intensifié à des niveaux sans précédent. Les transports publics sont régulièrement paralysés par des grèves. Les graffitis sont partout. Comme toujours, la circulation est un cauchemar, mais les folies habituelles de la conduite romaine (qui incluent les  conducteurs de motos casse  -cou qui entrent et sortent de leur voie) ont été amplifiées par la hâte d'achever la ligne C du métro local, ce qui implique de creuser de larges pans de la ville, souvent dans des endroits déjà encombrés comme la Piazza Venezia. (Il y a des années, des plaisantins locaux d'humeur théologique disaient que l'ouverture de la ligne C était un concept eschatologique, c'est-à-dire quelque chose qui se produirait le lendemain du retour du Christ dans la gloire. Nous verrons bien.)

    Alors, un conseil : si vous prévoyez une visite dans la Ville Éternelle dans les prochains mois, ne comptez pas sur la tranquillité.

    La pression exercée par la municipalité pour achever  la ligne C de la Métropole  reflète la détermination de l'administration de la ville à se préparer à accueillir les dizaines de millions de pèlerins attendus à Rome pour le Jubilé de 2025, annoncé officiellement par le pape François dans la  « bulle d'indiction »  publiée le 9 mai, solennité de l'Ascension. Mais avant cela, le Vatican et les agences diocésaines locales avaient publié des documents préparatoires pour l'année jubilaire. Certains d'entre eux méritent d'être commentés.

    Tout d’abord, le  logo du jubilé .

    On dit souvent, et à juste titre, que dans un monde où la vérité et la bonté sont confuses, la beauté, la troisième « transcendance », peut être une invitation à reconsidérer le scepticisme moderne et le relativisme moral. Si nous voyons (ou entendons) quelque chose de beau, nous  savons  que c’est beau en soi – ce n’est pas une question de « ma » beauté ou de « ta » beauté. Et nous comprenons instinctivement que cette beauté est bonne – pas seulement « bonne pour moi ». Hans Urs von Balthasar a construit tout un édifice théologique sur la base d’une réflexion approfondie sur la beauté de Dieu : « la gloire du Seigneur ».  La série sur le catholicisme  de l’évêque Robert Barron est un outil d’évangélisation si puissant parce qu’elle est visuellement belle – et ouvre ainsi les spectateurs aux idées catholiques du vrai et du bien.

    Pourquoi alors le Vatican a-t-il imaginé un logo de jubilé aussi kitsch ? Le catholicisme qui a inspiré  Fra Angelico ,  Michel- Ange ,  Raphaël ,  Le Caravage et Henry Ossawa  Tanner ne peut-il pas  produire un beau logo, plutôt qu'un logo kitsch qui ressemble à un projet artistique de sixième année ? Cette auto-dégradation esthétique a commencé avec le logo du Grand Jubilé de 2000 et n'a cessé depuis.  Basta !

    Si, dans ce monde de marketing, nous devons avoir des logos, qu'ils soient beaux. Car, comme l'a souligné Benoît XVI, la beauté est l'une des « preuves » de la vérité de la foi chrétienne.

    Il y a aussi certains documents préparatoires actuellement diffusés par les diocèses. L’un d’eux est une vidéo intitulée « Vers le Jubilé 2025 ». Le texte n’utilise pas les mots « Jésus-Christ ». Pourtant, comme le pape l’a noté dans sa bulle d’indiction, 2025 est le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique, Nicée I, qui a proclamé dans son Credo la divinité du Christ, « consubstantielle au Père », contre les hérétiques ariens qui insistaient sur le fait qu’« il fut un temps où le Fils n’était pas ». Alors que des formes d’arianisme sont aujourd’hui répandues dans le monde et dans l’Église – Jésus est un exemple humain, un gourou spirituel, un avatar d’une volonté de salut générique et divine – la confession de Nicée I selon laquelle « un seul Seigneur, Jésus-Christ : Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, Vrai Dieu né du Vrai Dieu » est un rappel urgent de la vérité fondamentale de la foi chrétienne. Ainsi, l’absence des mots « Jésus-Christ » dans cette vidéo promotionnelle du Jubilé 2025 est, pour le dire gentiment, frappante.

    Il y a aussi l'  hymne pour le Jubilé de 2025. Dans la musique catholique contemporaine, il est acceptable sur le plan mélodique et le texte est tolérable. Mais l'hymne officiel du Jubilé de 2025 n'a rien du christocentrisme robuste et sans complexe de l'hymne pour le Grand Jubilé de 2000,  Gloria a Te, Christo Gesu  [Gloire à toi, Jésus-Christ] : il est le plus émouvant lorsqu'il est interprété par  Andrea Bocelli  et le Chœur de l'Académie nationale Sainte-Cécile de Rome.  Gloria a Te, Christo Gesu  est entièrement et intensément christologique, comme il sied à un hymne composé pour la célébration du 2000e anniversaire de l'Incarnation.

    Alors pourquoi cette réticence christologique à l'égard de l'hymne du Jubilé 2025, qui marquera l'anniversaire de la définition dogmatique de la divinité du Seigneur Jésus par l'Église ? Qu'est-il arrivé à l'Église au cours des vingt-cinq dernières années ?

    Aujourd’hui comme toujours, la leçon d’Actes 3.1-7 est pertinente. Comme Pierre parlant à l’homme boiteux dans le Temple, l’Église n’a rien à offrir d’autre que ce qui est le plus important : « Jésus-Christ de Nazareth ».

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    À propos de George Weigel  499 articles 
    George Weigel est membre éminent du Centre d'éthique et de politique publique de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont Witness to Hope: The Biography of Pope John Paul II (1999), The End and the Beginning: Pope John Paul II—The Victory of Freedom, the Last Years, the Legacy (2010) et The Irony of Modern Catholic History: How the Church Rediscovered Itself and Challenged the Modern World to Reform . Ses ouvrages les plus récents sont The Next Pope: The Office of Peter and a Church in Mission (2020), Not Forgotten: Elegies for, and Reminiscences of, a Diverse Cast of Characters, Most of Them Admirable (Ignatius, 2021) et To Sanctify the World: The Vital Legacy of Vatican II (Basic Books, 2022).
  • Une désaffection croissante et inquiétante à l'égard de ce pontificat

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    D'InfoVaticana :

    La désaffection croissante et inquiétante à l'égard de ce pontificat

    26 juin 2024

    Il est indéniable qu'au cours des dernières années du pontificat du pape François, la polarisation, la tension, le manque d'unité et la désaffection à l'égard de la papauté n'ont fait que croître.

    Des cardinaux, des évêques et des prêtres ont été révoqués pendant toutes ces années par Rome. Tous avaient un dénominateur commun : la bonne doctrine, la défense du Magistère et la critique de certaines actions du pape et de ceux qui gouvernent les destinées de l'Église en ces temps de chaos et de confusion.

    Nombreux sont ceux qui constatent avec impuissance et désespoir que ceux qui paient le prix sont toujours les mêmes, alors que ceux qui prônent la rupture avec le Magistère, la Tradition et la doctrine non seulement ne souffrent de rien, mais dans de nombreux cas sont promus et protégés.

    Quelqu'un au Vatican devrait se demander pourquoi, ces dernières années, tant de voix critiques se sont élevées parmi les membres de l'Église. Il est triste de voir combien de prêtres qui ont donné leur vie à Dieu risquent leur tête pour avoir dénoncé publiquement certaines des folies de ce pontificat et de ses plus proches collaborateurs.

    De Viganó aux anciennes moniales de Belorado

    Cela fait de nombreuses années que la désunion actuelle au sein de l'Église n'a pas été aussi évidente. Ces dernières années, certains évêques (Strickland) ont été purgés sous prétexte de manque d'unité et de communion. Beaucoup d'entre eux ont élevé la voix publiquement pour mettre en garde contre certaines choses qui n'allaient pas.

    Il est certain que, suivant une stratégie malavisée, Mgr Viganó s'en est pris publiquement au pape François et à ses collaborateurs tels que le cardinal Víctor Manuel Fernández. Cette semaine, nous avons également vu comment l'archevêque de Burgos, Mario Iceta, n'a eu d'autre choix que de décréter l'excommunication de 10 religieuses Clarisses qui se sont jetées dans les bras d'un imposteur fondateur de la pseudo-secte "Pieuse Union de Saint Paul".

    Tant l'archevêque Viganó que les anciennes religieuses de Belorado ont en commun que leur rébellion et leur désaffection pour le pape François ont pour origine les décisions ultimes de la Curie vaticane telles que le Synode, Fiducia supplicans ou l'impunité dont jouissent véritablement les hérétiques (bien que dans le cas de Viganó, le différend remonte à plus loin). Comme on l'a toujours dit dans l'Église, "hors de l'Église, point de salut", et l'erreur de Viganó et des anciennes Clarisses est donc évidente lorsqu'ils décident, avec leurs critiques, de se détourner de l'Église, qui est Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Les erreurs de ce pontificat ne peuvent pas conduire à une attitude qui nous place en dehors de l'Église catholique, parce que François (comme nous tous) est temporaire, mais l'Église est éternelle.

    Prêtres radiés

    Il est également douloureux de voir comment, ces derniers mois, certains prêtres ont été purgés pour s'être publiquement exprimés contre le pape François. Une fois de plus, nous sommes confrontés à des stratégies malavisées dont les effets sont bien pires que le bien qu'ils cherchent à obtenir en s'exposant d'une manière telle qu'ils encourent la peine d'être expulsés de l'appel divin qu'ils ont reçu. S'ils sont de bons prêtres, ils rendent un mauvais service à leurs paroissiens en les laissant sans berger.

    C'est ce qui est arrivé en février dernier à Francisco José Vegara, un prêtre d'Alicante, qui a publié un manifeste dans lequel il accusait le pape François d'être un hérétique. Ce prêtre a publié un manifeste de 20 pages dans divers forums "pour défendre la doctrine catholique". Ce prêtre du diocèse d'Orihuela-Alicante a affirmé qu'"en matière de doctrine et de foi, il n'y a pas de place pour les égards humains, mais tout silence est coupable".

    Cette provocation publique lui a coûté son poste de curé et le diocèse a ouvert une procédure disciplinaire à son encontre, qui pourrait se terminer dans le pire des cas par une excommunication latae sententiae. Il s'ajoute à la liste des anciennes religieuses de Belorado, que l'archevêque Viganó rejoindra très probablement.

    Dans ces pages, nous avons également parlé ouvertement de la situation du prêtre Jesusmary Missigbètò, qui a été expulsé cette année même de l'Opus Dei et qui est maintenant confronté à un processus qui pourrait conduire à son expulsion de l'état clérical. Ce prêtre ivoirien, comme son collègue d'Alicante, a rendu publiques plusieurs lettres dans lesquelles il dénonçait certaines erreurs du pape François. Cela lui a coûté l'expulsion de la prélature et le Dicastère du Clergé est sur le point de confirmer sa réduction à l'état laïc.

    Une fois de plus, nous assistons à un schéma commun : des évêques, des prêtres et des religieuses qui expriment publiquement leur opposition au pape François. Les critiques, les sensibilités différentes et les tensions ont toujours existé au sein de l'Église. Ce qui devient très inquiétant, c'est l'opposition croissante au pape François dans le milieu clérical, quelles que soient les conséquences pour les plaignants.

    Il faudrait que quelqu'un à Rome s'arrête un instant et réfléchisse aux raisons de tant de désaffection à l'égard de ce pontificat. Il ne sert à rien de fermer les yeux et de faire la sourde oreille comme si de rien n'était. De plus, tout ceci intervient à un moment où l'on murmure que Rome envisage de mettre un terme définitif à la Messe traditionnelle, ce qui entraînera plus de désunion, plus de schismes et plus de critiques publiques de la part de membres de l'Eglise qui se sentiront attaqués par le Vicaire du Christ sur Terre.

    Tant de voix dissonantes pointant dans la même direction devraient donner à Rome matière à réflexion. Peut-être pourrait-elle profiter du Synode, au lieu de réfléchir à la manière de changer la doctrine, pour étudier les mesures que l'Église doit prendre sous la direction de François pour mettre fin à la désaffection et à la désunion. Il est urgent que le Vatican cesse de donner des arguments aux personnes de bonne foi pour qu'elles n'envisagent même pas de devoir quitter l'Église catholique.

    Lire également : De Viganò à Gaenswein, le Pape fait face à un bras de fer (à haut risque) pour l'avenir de l'Église