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Eglise - Page 225

  • Journées Mondiales de la Jeunesse : 96% des participants pensent que ces rassemblements contribuent à la diffusion de la foi en Jésus-Christ

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    De Nicolás de Cárdenas sur ACI Prensa via Catholic News Agency :

    Journées Mondiales de la Jeunesse : 96% des pèlerins pensent que les rassemblements contribuent à l'évangélisation

    Journées mondiales de la jeunesse Lisbonne 2023

    31 juillet 2023

    Selon une enquête internationale, 96% des jeunes de plus de 18 ans qui participent aux Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Lisbonne, au Portugal, pensent que ces rassemblements contribuent beaucoup ou assez "à la diffusion de la foi en Jésus-Christ".

    Dans la même mesure, les participants pensent que les différentes JMJ contribuent à "renforcer l'engagement des jeunes" (96%) et à "faire résonner le message de l'Eglise dans le monde" (95%).

    Parmi les motivations pour participer à la rencontre internationale avec le pape figure la "rencontre avec Jésus-Christ" (94%), suivie par le fait de "vivre de nouvelles expériences" (92%). Pour 89%, il est décisif de contribuer à "diffuser le message de Jésus-Christ" et de "participer à un événement avec le pape François".

    Dans une moindre mesure, les jeunes viennent à Lisbonne pour connaître d'autres cultures, de nouvelles personnes, pour être avec des personnes partageant les mêmes idées, ou pour établir un dialogue avec des jeunes de différentes religions.

    Pour la plupart, les pèlerins des JMJ considèrent que leur foi chrétienne est un facteur positif pour mûrir et devenir une meilleure personne, construire un monde meilleur, faire preuve de solidarité, comprendre les autres et vivre une vie heureuse.

    Selon l'étude, près des deux tiers des participants sont des femmes (62 %) et 4 personnes sur 10 ont entre 18 et 25 ans, tandis que près d'un tiers ont plus de 35 ans. Quatre-vingt-deux pour cent ont fait des études supérieures, six sur dix ont un emploi et un peu plus d'un tiers sont étudiants.

    En ce qui concerne leur pratique religieuse, 83% vont à la messe le dimanche, 65% prient quotidiennement et 62% appartiennent à un groupe paroissial.

    Dans 36% des cas, les participants sont accompagnés par un groupe ou une association religieuse, 29% par leur paroisse, et 27% sont seuls ou avec un groupe d'amis.

    Pour les deux tiers des participants, c'est la première fois qu'ils participent à une JMJ. Ceux qui ont déjà participé à des JMJ considèrent leurs expériences comme très positives ou positives (99%) et reconnaissent que ces expériences ont eu une grande influence sur leur vie (92%).

    L'enquête a été préparée par la société espagnole GAD3 à partir d'entretiens en ligne menés du 12 au 20 juillet auprès de près de 12 600 jeunes de 100 pays.

  • Le cardinal Willem Jacobus Eijk évoque l'héritage de saint Titus Brandsma et partage son histoire personnelle

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    De Vatican News (Deborah Castellano Lubov):

    Le cardinal Eijk parle du courage de répondre à la haine des nazis par l'amour de Dieu

    Dans une vaste interview accordée à Vatican News, le cardinal Willem Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht (Pays-Bas), se souvient des nouveaux martyrs qui, confrontés à l'hostilité et aux atrocités pendant la Seconde Guerre mondiale, ont embrassé leur croix avec amour, comme le nouveau martyr hollandais, saint Titus Brandsma. Il partage également son histoire personnelle : il a renoncé à sa carrière de médecin pour suivre le Seigneur dans la prêtrise, une décision qu'il "ne regrette jamais".

    Journaliste héroïque et saint, prêtre et martyr du XXe siècle, Saint Titus Brandsma, prêtre carmélite et théologien néerlandais, a combattu le nazisme, jusqu'à ce que cela lui coûte la vie. Le cardinal Willem Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht, aux Pays-Bas, se souvient de son héritage, tué "en haine de la foi" dans le camp de concentration de Dachau en 1942, après avoir refusé de publier de la propagande, s'être élevé contre les tactiques nazies et s'être opposé aux lois anti-juives qu'ils promulguaient. Le cardinal Eijk soutient que Titus n'est pas un saint parce qu'il a été martyr, mais qu'il a été martyr parce qu'il "était déjà un saint".

    En 1985, le pape Jean-Paul II a déclaré Titus bienheureux, affirmant qu'il avait "répondu à la haine par l'amour". Le pape François a canonisé saint Titus Brandsma en 2022.

    Dans cet entretien, le cardinal Eijk revient sur l'impact de Brandsma, ainsi que sur le saint témoignage d'un prédécesseur, le cardinal-archevêque d'Utrecht, qui, avec beaucoup d'amour, s'est opposé aux horreurs nazies. Il souligne également la valeur de la récente création par le pape François d'une commission vaticane chargée de recueillir les témoignages de tous les martyrs chrétiens modernes pour la foi, au sein du dicastère pour les causes des saints, en vue du jubilé de 2025, dans le but de dresser un catalogue de tous les chrétiens qui ont versé leur sang pour confesser le Christ et témoigner de l'Évangile.

    L'archevêque d'Utrecht explique également comment les catholiques ordinaires, quelle que soit leur vocation, peuvent s'inspirer des martyrs et servir le Christ, comme il l'a fait en tant que médecin, avant de se mettre au service de l'Église en Hollande.

    Malgré son amour pour la médecine, le cardinal ne regrette pas d'avoir rejoint la prêtrise, affirmant que "rien ni personne ne peut enlever cette joie spirituelle profonde et intérieure que le Seigneur m'a donnée, et qui est ancrée au fond de mon âme". 

    Votre Éminence, le pape François a récemment consacré une commission, au sein du dicastère pour les causes des saints, aux nouveaux martyrs qui ont perdu la vie dans des circonstances aussi incroyables que variées, par amour intransigeant pour le Christ et l'Évangile. Selon vous, quel est l'intérêt pour l'Église de se souvenir d'eux de cette manière ?

    Je crois que le pape François a plusieurs raisons d'accorder un grand intérêt aux martyrs à travers cette commission. Tout d'abord, nous ne devons pas oublier que la foi chrétienne est la foi la plus persécutée dans le monde entier aujourd'hui. Des milliers de chrétiens perdent la vie chaque année à cause de leur foi au Christ. Nous ne devons pas l'oublier. Il est dommage que l'on n'en parle pas en Europe occidentale, mais c'est un fait bien établi par diverses organisations.

    Deuxième point : vous savez, nous avons aussi en Europe occidentale une sorte de persécution silencieuse de la foi chrétienne. Il est difficile de montrer ou d'exprimer publiquement sa foi en Europe occidentale. Je pense que c'est moins le cas aux États-Unis. Mais les personnes qui travaillent dans les entreprises, dans les hôpitaux ou, par exemple, dans les écoles, si elles sont des catholiques convaincues, doivent être prudentes dans l'expression de leur foi. C'est un point très important.

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  • Le pape et Blaise Pascal : une "étrange récupération" ?

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    Du site du Figaro via Il Sismografo :

    L’étrange récupération de Blaise Pascal par le pape François

    (Le Figaro) TRIBUNE - Trois universitaires spécialistes de l’œuvre de Blaise Pascal ont lu la lettre apostolique qu’a consacrée le pape François à l’auteur des Pensées. S’ils saluent la reconnaissance du souverain pontife pour un immense génie, ils critiquent une lecture orientée selon les options théologiques et la sensibilité d’un pape jésuite. Ils restituent avec brio son œuvre dans le contexte de la querelle entre augustinisme et jésuitisme.

    Constance Cagnat-Debœuf est professeur à Sorbonne université et membre de la Société des amis de Port-Royal ; Tony Gheeraert est professeur à l’université de Rouen Normandie et vice-président de la Société des amis de Port-Royal ; Laurence Plazenet est professeur à l’université Clermont-Auvergne, directrice du Centre international Blaise Pascal et présidente de la Société des amis de Port-Royal.
    ***
    Le pape François est malicieux. Il aime étonner, et même prendre à contre-pied les opinions les mieux admises. Ainsi a-t-il jeté un franc embarras parmi les lecteurs de Blaise Pascal le jour de son quatrième centenaire, le 19 juin 2023, en décidant de lui consacrer une lettre apostolique. L’honneur est immense: le Clermontois rejoint ainsi au panthéon personnel du souverain pontife Dante et saint François de Sales, précédents bénéficiaires de semblables missives. Mais cette nouvelle publication a plongé de nombreux catholiques français dans une stupéfaction gênée. Pascal n’était-il pas connu pour ses positions «jansénistes», à la limite de l’orthodoxie?

    L’un de ses ouvrages majeurs, Les Provinciales, n’est-il pas constitué d’une série de lettres brillantes, ironiques, cruelles, qui discréditèrent le laxisme qu’elles dénonçaient chez les Jésuites, ordre dont le Saint-Père est précisément issu? Ces sulfureuses «petites lettres», prisées par Voltaire, n’ont-elles pas longtemps figuré à l’index des livres interdits? Malaise de l’Église. Embarras parmi ceux qui veulent voir en Pascal un «philosophe» seulement équipé d’une foi surnuméraire - ce débat autorise peu à ignorer Pascal, croyant «de feu» (le terme qui irradie l’éblouissant Mémorial).

    Les spécialistes sont, depuis le XVIIe siècle, partagés sur la catholicité de Pascal. Aujourd’hui, tandis que certains militent au sein d’associations spécialement créées pour favoriser la canonisation de l’auteur (par exemple, la récente Société des amis de Blaise Pascal qui reprend de la sorte la suggestion de La Vie de M. Pascal écrite par sa sœur aînée, Gilberte Périer), d’autres, comme Simon Icard, chercheur au CNRS, voient dans l’intention présumée sanctificatrice du pape une simple «blague jésuite» qu’on ne saurait prendre vraiment au sérieux, tant elle contredit les positions traditionnelles de l’Église sur l’œuvre de Blaise Pascal.

    Alors, saint Pascal hérétique? Pascal simplement catholique? Pourquoi François a-t-il cru bon de rouvrir ce vieux dossier recouvert par trois siècles de poussière vaticane? Au-delà des questions techniques de conformité à l’orthodoxie théologique, en quoi Pascal représente-t-il un enjeu politique aujourd’hui pour l’Église romaine - voire une figure majeure à ne pas laisser échapper?

    La nouvelle éthique du XVIe siècle

    Si Pascal a jadis pu être considéré comme dangereux par l’Église, c’est pour avoir continué à professer une foi héritée de la pensée de saint Augustin, qui avait dominé la chrétienté pendant un millénaire. Ce christianisme né en Afrique au Ve siècle, consolidé à l’époque médiévale, est celui que Jean Delumeau a si bien décrit dans La Peur en Occident: une vision fulgurante de l’homme déchu, misérable créature dépouillée de toute force et de toute bonté, torturé par la toute-puissance du péché, rongé par le désir d’une pureté interdite, abandonné à un sentiment de déréliction dont seul peut le libérer ce don gratuit et immérité d’un Dieu omnipotent: la grâce.

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  • "Relativisme doctrinal" : Tucho Fernandez raconté par qui le connait bien

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    "Relativisme doctrinal" : Tucho vu par ceux qui le connaissent bien

    Le nouveau préfet de la DDF Tucho Fernández raconté par qui le connait bien, son prédécesseur au diocèse de La Plata, Monseigneur Aguer. Ce dernier écrit à la Boussole : "La monarchie papale poursuit et liquide ceux qui ne suivent pas le relativisme doctrinal professé par la ligne officielle latino-américaine".

    31_07_2023

    Mgr Gabriel Antonio Mestre, jusqu'à présent évêque de Mar del Plata, remplacera Victor Manuel Fernández à la tête de l'archidiocèse de La Plata. Cette nomination était dans l'air car le profil de Mestre appartient à cette génération d'évêques de moins de 60 ans qui sont fortement engagés dans les questions sociales avec lesquelles François a l'intention de redessiner le visage actuel et futur de l'Église argentine.

    Cette tendance s'est dessinée avec la récente nomination de Jorge García Cuerva, 55 ans, à Buenos Aires, dans l'archidiocèse qui appartenait autrefois à Jorge Mario Bergoglio. Le passage de témoin entre Mestre et Fernández sera sans doute très différent du dernier précédent à La Plata, qui remonte à 2018. La messe d'installation dans le nouvel archidiocèse aura lieu le 16 septembre en présence du nonce apostolique en Argentine, Monseigneur Miroslaw Adamczyk.

    Parallèlement, le cardinal élu Víctor Manuel Fernández reprendra le bureau de Joseph Ratzinger au dicastère pour la doctrine de la foi et recevra, le 30 septembre, la pourpre des mains du pape dans la basilique Saint-Pierre. Tucho a qualifié l'arrivée de Mestre à son poste de "don de Dieu". Comme nous le disions, le climat de cette succession semble déjà très différent de celui qui avait accompagné l'arrivée de Fernández il y a cinq ans.

    À l'époque, en effet, le nouveau préfet du dicastère pour la doctrine de la foi avait pris la place de Mgr Hector Aguer, opposant historique de la ligne bergoglienne dans l'épiscopat argentin. Ce n'est pas un hasard si François a accepté sa démission en tant qu'archevêque titulaire une semaine après avoir atteint l'âge canonique de 75 ans. Un traitement qui n'est pas surprenant et que le pape a réservé à de nombreux prélats qui ne lui convenaient pas (ou plus).

    Cependant, le changement d'Aguer a été particulièrement brutal car l'envoyé de la nonciature l'a informé qu'il devrait quitter La Plata immédiatement après la messe d'adieu et que l'auxiliaire Alberto Germán Bochatey, nommé administrateur apostolique pour l'occasion, se chargerait de la phase de transition. De plus, Aguer a reçu l'ordre de ne pas résider dans l'archidiocèse après sa retraite, comme il l'avait initialement prévu.

    Sans toit, l'archevêque émérite a monnayé l'hospitalité de l'évêque grec-melkite à la fin de sa dernière homélie dans la cathédrale, manifestement impressionné par la manière dont Rome avait décidé de liquider l'un de ses serviteurs. Bien que retraité, Monseigneur Aguer n'a pas cessé de s'exprimer sur la situation de l'Église et a envoyé ces derniers jours une note à plusieurs destinataires, dont La Nuova Bussola Quotidiana, dans laquelle il formule un jugement sévère sur les premières sorties publiques de Fernández en tant que préfet en charge. Au sujet du Synode sur la synodalité, par exemple, Tucho a déclaré que sa mission consisterait à veiller à ce que "les choses qui sont dites soient cohérentes avec ce que François nous a enseigné".

    Des paroles que son prédécesseur à La Plata traduisait ainsi : "Il y a une liberté absolue pour toutes les inventions et les astuces ; il faut seulement se méfier des "indietristes" qui s'obstinent à suivre la Tradition ecclésiale". Pour qui la comprend bien, cela explique le sens de l'idéologie papale, selon laquelle la monarchie papale persécute et liquide ceux qui ne suivent pas le relativisme doctrinal professé par la ligne officielle latino-américaine".

    Mgr Aguer analyse ensuite la lettre adressée au nouveau préfet, dans laquelle le pape explique par écrit comment il conçoit la tâche du dicastère pour la doctrine de la foi. La position exprimée dans les instructions du pape, selon l'archevêque émérite de La Plata, serait "absolument contraire à la profondeur historique du soin ecclésial de la foi, depuis le temps des Apôtres" car "même dans les temps où le pouvoir papal était exercé par des hommes inadéquats, coureurs de jupons, mondains ou victimes de l'ingérence impériale, il a toujours veillé à ce que la Vérité que le Christ a confiée à l'Église ne soit pas ternie". Enfin, Mgr Aguer souligne un paradoxe en citant un récent commentaire du Pape sur la situation en Argentine. François a déclaré que "le problème, ce sont les Argentins" : "Oui, mais nous avons colonisé la Rome papale", observe le prélat avec sarcasme.

  • Ignace de Loyola (31 juillet) (site des jésuites francophones)

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    Du site des jésuites d'Europe Occidentale Francophone :

    Saint Ignace de Loyola

    dossier Ignace de Loyola
    Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur de la Compagnie de Jésus, est fêté le 31 juillet. Il est l’auteur des Exercices spirituels, fruit de son désir d’aider les âmes pour “chercher et trouver Dieu en toute chose”.

    Ignace naît en 1491, au château de Loyola en Espagne. C’est un jeune noble initié très tôt au combat des armes et à la vie des chevaliers. Blessé au siège de Pampelune en 1521. Il s’ennuie durant sa convalescence et lit finalement des livres sur la vie des saints et sur la vie de Jésus. C’est pour lui une révélation et il se convertit. Décidé à suivre le Christ, il prend la route en ermite et se retire à Manrèse. Il y vit une expérience spirituelle dont il transpose l’essentiel dans les Exercices Spirituels.

    Il étudie la théologie à Paris et partage la chambre de deux autres étudiants : Pierre Favre et François Xavier. Ils partagent ensemble le désir de mener une vie pauvre à la suite du Christ. C’est à Paris qu’Ignace pose les premières fondations de la Compagnie de Jésus.

    Ordonné prêtre à Venise en 1537, Ignace se rend à Rome la même année. Trois ans plus tard, en 1540, il y fonde la Compagnie de Jésus et est élu le premier Préposé Général. Ignace de Loyola contribue alors de différentes manières à la restauration catholique du XVIe siècle et la Compagnie de Jésus est à l’origine d’une nouvelle activité missionnaire de l’Église. Il meurt à Rome en 1556 et est canonisé par Grégoire XV en 1622.

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  • Ce que le cardinal de Lubac penserait du synode sur la synodalité

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    De Robert P. Imbelli sur First Things :

    CE QU'HENRI DE LUBAC PENSERAIT DU SYNODE SUR LA SYNODALITÉ

    28 juillet 2023

    Henri de Lubac, S.J., l'un des plus grands théologiens catholiques du vingtième siècle, a été l'une des figures de proue du mouvement de ressourcement qui a préparé le terrain pour Vatican II. En effet, nombre de ses écrits ont influencé les termes mêmes employés par le Concile, en particulier dans les constitutions sur l'Église (Lumen Gentium) et sur la révélation (Dei Verbum). Au cours de son long ministère théologique, qui s'étend du début des années 1930 au début des années 1980, il a non seulement insisté sur le lien intime entre théologie et spiritualité, mais il a également témoigné de l'inséparabilité de la dogmatique et de la pastorale en s'opposant courageusement au nazisme et à l'antisémitisme. Son dernier grand ouvrage théologique, achevé malgré des forces physiques déclinantes, fut le volume de près de mille pages intitulé 'La postérité spirituelle de Joachim de Flore'. Malheureusement, cet ouvrage n'est pas encore disponible en anglais. Mais ses réflexions sont très utiles aujourd'hui, alors que nous examinons le Synode sur la synodalité en cours dans l'Église et l'Instrumentum Laboris (document de travail) qui vient d'être publié. 

    De Lubac avait traité pour la première fois le mystique du douzième siècle dans le troisième volume de son Exégèse Médiévale. Il s'est concentré sur l'approche distinctive de Joachim à l'égard de l'Écriture, en particulier sur son point de vue selon lequel il y aurait un "troisième âge" de l'Esprit qui remplacerait les âges du Père et du Fils (représentés respectivement par l'Ancien et le Nouveau Testament). Selon la lecture de de Lubac, l'idée maîtresse de la vision prophétique de Joachim était de remettre en question la finalité salvatrice de Jésus-Christ. Dans le "troisième âge" de Joachim, l'"Esprit" se sépare en effet du Christ et alimente des mouvements pseudo-mystiques et utopiques. En effet, sans le référent et la mesure christologiques objectifs, l'appel à l'Esprit devient facilement la proie d'idéologies et de fantasmes subjectifs.

    Déjà ici, de Lubac entrevoyait la longue et troublante "vie après la mort" du Joachimisme, y compris ses propensions schismatiques. Il commença à explorer la variété des mouvements, à la fois séculiers et quasi-religieux, qui, tout comme Joachim, envisageaient l'arc du progrès se courbant vers un accomplissement du "troisième âge", que ce soit sous des formes hégéliennes, marxistes ou nietzschéennes. Dans tous ces mouvements, Jésus-Christ était considéré au mieux comme un avant-dernier mot, et l'Église comme la relique d'une époque non éclairée.

    Si le P. de Lubac s'est attelé à la tâche colossale de rédiger son livre sur la postérité de Joachim, c'est parce qu'il a perçu que la période qui a suivi le Concile a été marquée dans de nombreux milieux, en France et ailleurs, par une recrudescence des sensibilités et des projets joachimites. Ces tendances joachimites tracent un chemin au-delà de l'esprit de clocher de l'"Église institutionnelle", vers la célébration d'une humanité universelle, libérée des contraintes de la loi et de l'ordre hiérarchique.

    Dans ses émouvantes mémoires, Au service de l'Église, de Lubac commente les "circonstances qui ont motivé ses écrits". Il précise que son livre sur la postérité de Joachim n'était pas animé par des intérêts purement académiques, mais par son sens d'un danger présent : le danger de trahir l'Évangile en transformant la recherche du royaume de Dieu en une recherche d'utopies sociales séculières.

    Il écrivit un millier de pages avant que sa santé défaillante ne l'empêche d'apporter à son ouvrage la conclusion doctrinale qu'il avait prévue à l'origine. Mais il s'est rendu compte qu'il avait déjà proposé une conclusion dans son livre précédent, Méditation sur l'Église. Il renvoie le lecteur au chapitre 6 de cet ouvrage, intitulé "Le sacrement de Jésus-Christ".

    Le début du chapitre est célèbre : "L'Église est un mystère", mots qui, dix ans plus tard, formeront le titre du premier chapitre de la Constitution sur l'Église de Vatican II, Lumen Gentium. De Lubac précise immédiatement le contenu de ce mystère : "l'Église sur terre est le sacrement de Jésus-Christ". Là encore, Lumen Gentium suit l'exemple de De Lubac, en déclarant dans son tout premier paragraphe que "l'Église est dans le Christ comme un sacrement de Jésus-Christ" : "L'Église est dans le Christ comme un sacrement ou un signe et un instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de toute l'humanité." 

    Cette perspective christologique et sacramentelle oriente la vision et la proclamation ecclésiales de Vatican II. L'Instrumentum laboris récemment publié pour le Synode en cours sur la synodalité cite à deux reprises ces mots de Lumen Gentium. Il est toutefois révélateur qu'il omette à chaque fois les mots "dans le Christ", qui sont d'une importance capitale. Cette omission ne peut guère être attribuée à la précipitation ou à la négligence, et soulève des préoccupations légitimes quant à la déficience christologique du document.

    En insistant sur le fait que le mystère de l'Église est le sacrement de Jésus-Christ (une approche reprise et sanctionnée par le Concile), de Lubac tire des conséquences doctrinales et pastorales cruciales. Il écrit : "Le but de l'Église est de nous montrer le Christ, de nous conduire à lui, de nous communiquer sa grâce. En somme, elle n'existe que pour nous mettre en relation avec le Christ".

    Ainsi, tout stratagème visant à remplacer le règne actuel du Christ par un futur règne nébuleux de l'Esprit revient à introduire des "séparations mortelles" dans la vie de l'Église. "Ainsi, nous n'attendons nullement l'âge de l'Esprit, car il coïncide exactement avec l'âge du Christ". 

    En m'inspirant de ce chapitre de Méditation sur l'Église (un livre souvent vanté par le pape François), j'ai une modeste proposition inspirée de Lubac pour le Synode. Un exercice spirituel salutaire pour les groupes, réunis chaque jour pour partager leurs " conversations dans l'Esprit ", serait de méditer le dernier paragraphe décisif de la première partie de Gaudium et Spes. Cela fournirait aux participants une anamnèse vivante de l'Esprit qu'ils invoquent et qu'ils cherchent à servir fidèlement. 

    Voici la magnifique profession de foi dogmatique christologique de Gaudium et Spes :

    Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, s'est lui-même fait chair pour que, en tant qu'homme parfait, il puisse sauver tous les hommes et toutes les femmes et récapituler toutes choses en lui-même. Le Seigneur est le but de l'histoire humaine, le point central des aspirations de l'histoire et de la civilisation, le centre de la race humaine, la joie de tous les cœurs et la réponse à toutes leurs aspirations. C'est lui que le Père a ressuscité d'entre les morts, qu'il a élevé dans les hauteurs et qu'il a placé à sa droite, le faisant juge des vivants et des morts. Animés et unis dans son Esprit, nous marchons vers la fin de l'histoire humaine, qui correspond pleinement au conseil de l'amour de Dieu : "rétablir toutes choses dans le Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre" (Eph. 11,10).

    Pas la moindre trace de la postérité de Joachim !

    Le père Robert P. Imbelli est l'auteur du recueil Christ Brings All Newness (Le Christ apporte toute nouveauté), à paraître prochainement.

  • Trois nouveautés au programme du voyage du pape à Marseille (22-23 septembre)

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Les trois nouveautés du programme du voyage du pape François, les 22 et 23 septembre à Marseille

    Le pape François sera à Marseille les 22 et 23 septembre prochains

    Le Vatican a confirmé une visite du pape dans la cité phocéenne plus longue que prévu avec une arrivée le vendredi 22 septembre et un départ en fin d'après-midi le samedi. Une rencontre officielle avec Emmanuel Macron a été ajoutée à l'agenda.

    L'information était connue mais elle est confirmée officiellement par le Vatican : le pape François, 86 ans, arrivera à Marseille le vendredi 22 septembre dans l'après-midi et non le samedi 23 matin comme initialement prévu. Il quittera la cité Phocéenne le samedi soir, comme programmé, à 19h15.

    Le niveau de protocole demeure inchangé : ce n'est pas une visite d'État du pape en France mais c'est toutefois le président de la République Emmanuel Macron qui l'accueillera à 16h15 à sa descente d'avion.

    L'objet principal de la visite de François à Marseille est un colloque international, dénommé «Rencontres Méditerranéennes» qui regroupe des évêques et des personnalités de tout le bassin méditerranéen visant à créer des liens entre les rives de cette mer pour résoudre une série de questions, dont celle de l'immigration que le pape encourage. Cette rencontre se déroulera le samedi à 10h00, dans le palais du Pharo de Marseille.

    Une rencontre formelle avec Emmanuel Macron

    Trois nouveautés en revanche apparaissent dans le programme officiel publié par le Vatican le 29 juillet qui ne figuraient dans les projets précédents et qui explique cette extension de l'emploi du temps du pape.

    La première nouveauté est que le Président qui devait simplement accueillir le pape à l'aéroport le samedi matin, non seulement le recevra le vendredi à son arrivée mais restera à Marseille pour une rencontre formelle, entre le pape et lui, avec photo officielle, échange de cadeaux et entretien.

    Ce n'était pas prévu dans la première version du programme puisque cette visite papale – selon la volonté de François plusieurs fois exprimée – ne se veut pas une visite en France mais l'Élysée a fait pression pour que ce rendez-vous avec Emmanuel Macron ait lieu ainsi que son accompagnement médiatique.

    La seconde nouveauté est une rencontre privée de François avec des personnes en situation de précarité économique, à l'archevêché, en début de journée, samedi.

    La troisième nouveauté est une prière mariale à Notre-Dame-de-la-Garde. Elle était prévue mais elle sera réservée au clergé diocésain, c'est-à-dire aux prêtres, religieux et religieuses, de Marseille. Elle interviendra samedi après-midi, à 17h15, après l'arrivée à l'aéroport. Le pape prononcera alors une courte allocution comme il aime le faire à chaque voyage lors de rencontres avec le clergé.

    Une messe finale au Stade Vélodrome

    Le moment de recueillement avec les chefs religieux des autres religions devant le mémorial dédié aux marins et aux migrants perdus en mer, est maintenu. Mais il se déroulera le vendredi à 18h00 et non plus le samedi matin. Tout comme la messe finale au Stade Vélodrome, le samedi 23 septembre à 16h15, présidée par François.

    C'est le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille qui a réussi à persuader François d'accepter de dire une messe. Ce qui n'était pas prévu dans la première version du programme : François ne voulait arriver que le samedi matin pour le seul colloque «Rencontres Méditerranéennes» un thème social et politique qui lui est cher, et entendait repartir à Rome en début d'après-midi samedi.

    Si tout se déroule comme prévu, ce sera la seconde fois que François foulera le sol de France depuis son élection il y a dix ans en 2013. Il avait visité les communautés européennes à Strasbourg, le 25 novembre 2014, en aller et retour de Rome sur la seule matinée. Comme à Marseille, il avait refusé l'invitation que la France lui avait adressée pour une visite officielle du pays.

    Avec l'Allemagne, l'Espagne, la France, trois pays européens pourtant de haute tradition catholique, ne méritent pas, selon le pape François, une visite d'État.

  • Le synode sera déterminant dans le choix du prochain pape

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    Du site "Riposte catholique" :

    Le prochain pape se positionnera en fonction du synode

    29 juillet 2023

    Professeur au département de théologie et sciences religieuses à l’université Villanova de Philadelphie, Massimo Faggioli a été interrogé dans Le Point suite à la nomination de vingt et un nouveaux cardinaux, dont dix-huit futurs électeurs. Extraits :

  • JMJ : "un germe du monde de demain"?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via le blog Il Sismografo :

    Aux JMJ, le pape François attend «un germe du monde de demain» / JMJ de Lisbonne: au-devant de François, 41000 Français «fervents et à contre-courant»

    (Jean-Marie Guénois, Le Figaro) Un million de jeunes du monde entier sont déjà arrivés au Portugal pour la 37e édition de ce rassemblement hors norme. Le pape y est attendu mercredi. -- C’est l’événement catholique de l’été. Les 37es Journées mondiales de la jeunesse, à Lisbonne, au Portugal, sont lancées et se termineront le dimanche 6 août. Pas moins de 1 million de jeunes - dont 41.000 Français, troisième délégation représentée, après l’Italie et l’Espagne - sont déjà arrivés dans les différents diocèses du Portugal, où ils sont accueillis par des familles et des paroisses. À partir de mardi, ils convergeront vers Lisbonne pour une ouverture officielle mercredi, et un premier accueil du pape François jeudi.

    Le chef de l’Église catholique commencera son périple le 2 août par une visite officielle au Portugal. Il se rendra aussi au sanctuaire marial de Fatima dans la matinée du samedi 5 août. Dans la soirée, il présidera la grande veillée conclusive du rassemblement au Parque Tejo, un parc naturel de 90 hectares situé sur la côte est de Lisbonne, bordé par le fleuve Tage, où aura également lieu la grande messe de conclusion des JMJ dimanche matin.

    Pour François, 86 ans, qui avait donné rendez-vous à Lisbonne aux jeunes du monde entier, lors des précédentes JMJ, au Panama, en 2019, ce voyage est un nouveau test de santé. Il a été opéré en juin dernier d’une hernie abdominale dont il semble se remettre sans difficulté apparente. Dans le cortège papal, il sera accompagné d’un médecin et d’un infirmier ainsi que d’une ambulance, un dispositif ordinaire pour ses déplacements. «Aucune mesure sanitaire spéciale» ne serait prévue, a assuré, ce jeudi, Matteo Bruni, porte-parole du Saint-Siège.

    Le même jour, dans un message vidéo, le pape a donné le ton de ces JMJ: «L’Église n’est pas un club pour le troisième âge, pas plus qu’un club de jeunes. Si elle devient un club de personnes âgées, elle mourra, a-t-il insisté. Si l’on vit avec des jeunes, on devient jeune.»

    Dans l’esprit de ses prochaines rencontres à Lisbonne, François a exhorté les jeunes à «se mettre en chemin pour aider les autres», à l’image de la Vierge: «Marie, dès qu’elle sait qu’elle va être la mère de Dieu, ne reste pas là à se faire un selfie ou à se vanter! La première chose qu’elle fait, c’est de s’élancer, en toute hâte, pour servir et pour aider.»

    «Diapason de la joie»

    Dans son message, le pape a aussi confié que son rêve était de trouver à Lisbonne, capitale mondiale de la jeunesse, «un germe du monde de demain», où «l’amour est au centre». Car, a-t-il plaidé, «nous sommes en guerre, et nous avons tous besoin d’autre chose. D’un monde qui ne craint pas de témoigner de l’Évangile.» Le tout, «au diapason de la joie», s’est-il enthousiasmé avant d’ajouter: «si nous, chrétiens, n’avons pas de joie, nous ne sommes pas crédibles et personne ne nous croit».

    François visite le Portugal pour la deuxième fois, après un voyage consacré à Fatima, le 13 mai 2017, qui marquait le centenaire des apparitions mariales, reconnues par l’Église. Benoît XVI s’y était également rendu en 2010. Quant à Jean-Paul II, très attaché à la Vierge de Fatima, dont il estimait qu’elle l’avait sauvé lors de l’attentat du 13 mai 1981, il s’est rendu à trois reprises dans ce pays toujours très marqué par le catholicisme. (Le Figaro) 

    JMJ de Lisbonne: au-devant de François, 41000 Français «fervents et à contre-courant»
     
    (Jean-Marie Guénois, Le Figaro) RÉCIT - Loin d’un impératif catégorique d’obéissance à une règle, de nombreux jeunes, très conscients d’être une minorité, témoigne d’un besoin spirituel profond et d’une personnelle avec le Christ.

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  • Ainsi en sera-t-il à la fin du monde...

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    Dix-septième dimanche du temps ordinaire

    Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,44-52.

    En ce temps-là, Jésus disait aux foules : 
    « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. 
    Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. 
    Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle. » 
    Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. 
    Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. 
    Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes 
    et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. » 
    « Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui ». 
    Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. » 

    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 

     

    Du Père Simon Noël osb (sur son blog) :

    La parabole du filet jeté à la mer, homélie

    La parabole du filet jeté à la mer rappelle celle de l'ivraie et du bon grain, que nous avons entendue dimanche dernier, puisqu'elle nous parle du jugement dernier qui aura lieu à la fin des temps : Ainsi en sera -t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise. On parle de fin du monde ou de fin des temps. Cette seconde expression est plus heureuse, car lorsqu'il reviendra dans sa gloire, Jésus ne détruira pas le monde mais le transformera, le transfigurera. Nous le disons dans le credo : il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts. Beaucoup de mystiques contemporains ont parlé de l'imminence du retour du Christ et du jugement. Pour les gens qui sont installés dans ce monde et qui ne vivent pas pour Dieu, c'est une nouvelle effrayante, catastrophique. Mais pour ceux qui vivent dans l'attente ardente du retour du Christ, c'est au contraire une très bonne nouvelle, qui les remplit de confiance et d'espérance. Décrivant ce jour du jugement, le prophète Habacuc disait déjà : Tu es sorti pour sauver ton peuple... Je frémis d'être là, d'attendre en silence le jour d'angoisse, qui se lèvera sur le peuple dressé contre nous... Je bondis de joie dans le Seigneur, j'exulte en Dieu, mon Sauveur.

    Sainte Faustine, la grande mystique polonaise de la Divine Miséricorde, nous dit que nous sommes maintenant dans le temps de la miséricorde, mais qu'ensuite viendra celui du jugement et de la justice. Voici ce que Jésus lui disait et qui est consigné dans son petit journal : Avant de venir comme juge équitable, je viens d'abord comme Roi de miséricorde. Avant qu'advienne le jour de justice, il sera donné aux hommes un signe dans le ciel. Toute lumière dans le ciel s'éteindra et il y aura de grandes ténèbres sur toute la terre. Alors le signe de la Croix se montrera dans le ciel, et des plaies des mains et des pieds du Sauveur, sortiront de grandes lumières, qui pendant quelque temps illumineront la terre.

    Tout cela est mystérieux mais la signification en est claire. Jésus en ce temps de miséricorde veut faire tout ce qui est possible pour nous sauver et pour que les pécheurs se convertissent. A la mystique capucine italienne, sœur Consolata, Jésus a rappelé ceci : L’impénitence finale ne se rencontre que chez les personnes qui veulent aller en enfer, de propos délibéré, et par conséquent refusent ma miséricorde ; car, pour ce qui est de moi, jamais je ne refuse mon pardon : ma miséricorde illimitée embrasse l’univers entier, car pour tous, j’ai versé mon sang.

    Nous pouvons donc retenir ceci, qui est le plus important. Il y aura un jugement, mais pour nous y préparer, Jésus ne cesse de nous offrir sa miséricorde. Nous ne risquons rien, sinon le bonheur et la paix éternels, si nous sommes enveloppés de la miséricorde divine, et nous le serons si nous nous réfugions en elle, si nous sommes couverts du Précieux sang de Jésus, ce sang qui nous protégera de la mort éternelle, comme le sang de l'agneau pascal avait préservé les Hébreux, lors de la sortie d’Égypte, si nous sommes marqués au front du signe de la Croix, comme le prophète Ézéchiel l'avait déjà annoncé, lorsque le Seigneur s'adressait à ceux qu'il avait chargé de punir la ville, corrompue par ses péchés : Vous ne toucherez pas à ceux qui ont sur eux la croix.

    Plus que jamais, c'est le temps de la prière, pour nous préparer à la venue du Seigneur. Le chapelet de la miséricorde, enseigné par Jésus à Sainte Faustine, nous fait répéter inlassablement à Dieu le Père, en offrant la passion du Christ : Par sa douloureuse passion, sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier. Quant au chapelet de la Vierge, tant de saints nous ont dit la puissance très grande de cette prière toute simple et son efficacité absolue pour le salut de nos âmes. Oui, plus que jamais, prions, prions, prions.

  • Le vrai trésor (17e dimanche du temps ordinaire)

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    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (Famille Saint-Joseph - Archive 2008) (homelies.fr)

    « Un trésor » : voilà bien une parole magique qui retient spontanément notre attention ! Les interlocuteurs de Jésus ne faisaient pas exception : bon nombre de contes orientaux sont structurés autour de la recherche d’un trésor fabuleux. Souvenons-nous de la caverne d’Ali Baba qui nous a tous fait rêver !

    Pas besoin de longs discours : quelques paroles suffisent pour solliciter notre imaginaire. Aussi Jésus se contente-t-il de nous donner la trame du scénario : au cours de son travail, un ouvrier agricole découvre un « trésor caché ». On imagine sans peine sa joie et son excitation ; mais notre homme n’en perd pas pour autant le nord. Légalement il a droit à la moitié du butin, l’autre moitié revenant au propriétaire du champ. Pour éviter de devoir partager sa découverte, notre héros préfère vendre tous ses biens et acquérir le champ, afin de faire main basse sur la totalité du magot.

    Spontanément nous nous imaginons un coffre rempli de pierres précieuses, dont la vente nous permettrait de couler des jours heureux, libres de tous soucis matériels. Mais le récit garde-t-il vraiment pour nous cette même saveur lorsque nous identifions ce fameux trésor avec le « Royaume des cieux » ? Jésus ne nous demande-t-il pas dans un autre passage, de choisir entre Dieu et l’argent ? La caverne d’Ali Baba n’est-elle pas dénoncée dans l’Evangile comme l’antre du diable ? Du coup, ce Dieu qui ne veut pas que nous nous enrichissions, n’a-t-il pas pris dans notre imaginaire l’apparence d’un épouvantail nous interdisant l’accès au bonheur ?

    Peut-être découvrons-nous, en écoutant nos réactions intérieures face à cette parabole, que nous portons en nous l’image d’un Dieu jaloux de notre bien-être. Certes nous lui obéissons parce qu’il est plus puissant qu’Ali Baba, mais le cœur n’y est pas, et nous « louchons » vers la caverne au trésor…

    Il est bon de prendre conscience de ces ambiguïtés, afin de laisser l’Esprit nous purifier de nos conceptions idolâtriques et nous relancer dans notre quête du vrai Dieu. Le « Royaume des cieux » est bel et bien un « trésor », et même un trésor infiniment plus précieux que toutes « les perles de grande valeur » du monde, puisqu’il nous donne accès au mystère de Dieu lui-même, la source de tout bien. Mais pour acquérir ce trésor ineffable, nous devons consentir à renoncer à ce que nous croyons savoir sur le mystère divin. Seul celui qui « vend tout ce qu’il a », c'est-à-dire qui se débarrasse de toutes ses précompréhensions sur Dieu, peut se disposer à accueillir l’héritage promis à ceux qui, par la foi en la Parole du Fils, s’ouvrent à la Révélation du Père.

    Remarquons bien que notre héros n’achète pas le trésor, et pour cause : il est par définition hors de prix. Mais il acquiert le champ dans lequel il est enfoui. Ne serions-nous pas cet agriculteur qui travaille la glaise de sa vie comme un ouvrier, tant qu’il n’a pas découvert qu’il ne tient qu’à lui de devenir fils et donc propriétaire ? Pour opérer cette prise de conscience, il suffit que nous renoncions à vouloir obtenir le salut par nos propres efforts, pour nous mettre à l’écoute de la Parole que le Père nous adresse en son Fils unique Jésus-Christ. Nous découvrirons alors que le don de Dieu nous précède, car « il nous a choisis dans le Christ dès avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard » (Ep 1, 4). Et « ceux qu’il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères » (2nd lect.), afin de leur donner part à sa gloire (Ibid.).

    Le choix n’est pas entre les richesses de la caverne d’Ali Baba et la misère d’une religiosité sans âme ; mais entre les biens éphémères de ce monde qui passe, et la participation à la gloire de Dieu, dans le Royaume qui ne passera pas. Celui qui a découvert le véritable enjeu de cette vie, s’en va tout joyeux vendre tout ce qu’il possède pour acquérir ce champ précieux et en extraire son trésor spirituel. Se joignant au Psalmiste il peut alors chanter : « Mon partage, Seigneur, c’est d’observer tes paroles. Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or ou d’argent ! » (Ps 118).

    Telle est la véritable sagesse, celle qui ne s’arrête pas aux choses qui nous entourent, mais discerne la présence cachée de celui qui nous fait signe à travers elles. Nous découvrons ainsi que la liberté ne consiste pas à user - voire abuser - de ce monde selon notre bon plaisir, mais à pouvoir nous servir des dons de Dieu pour devenir ses collaborateurs, et gouverner avec lui la création qu’il nous a confiée. C’est ce que l’Esprit avait fait comprendre au jeune Salomon, lui inspirant de demander « non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de ses ennemis, mais le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner » (1ère lect.) sa vie selon le dessein de Dieu.

    « Avez-vous compris tout cela ? » demande Jésus tout en jetant un regard circulaire insistant sur ceux qui l’entourent. Devant leur réponse affirmative le Seigneur conclut par une parole quelque peu énigmatique. Quel est donc ce scribe devenu disciple du Royaume, sinon celui qui a « compris » l’enseignement des paraboles et a tout vendu pour suivre Jésus, afin d’entrer avec lui dans le Royaume ? De serviteur d’un patrimoine terrestre qui ne lui appartenait pas, il est devenu comme « un maître de maison » qui dispose du trésor qu’elle contient. Car les quelques biens de ce monde que nous avons mis tant de mal à rassembler, nous serons en tout cas retirés au moment du grand passage, qui mettra en lumière la vanité de notre soif de posséder ; alors que dès à présent nous est offert l’accès à un Royaume si vaste, que nous n’aurons pas assez de l’éternité pour en faire le tour ! Vraiment : que pourrions-nous imaginer de plus précieux que la foi qui fait de nous les héritiers du Dieu vivant ?

    « Loué sois-tu Père, toi qui nous appelles jour après jour à nous laisser réconcilier avec toi par ton Fils en qui nous sommes justifiés, afin de pouvoir nous donner part à ta gloire. Mais ce mystère de grâce n’est accessible que dans la foi, c'est-à-dire dans l’accueil inconditionnel de la Révélation de ton dessein d’amour. Donne-nous de nous tenir devant ta Parole comme une page blanche sur laquelle l’Esprit écrit en lettres de feu le mystère de notre filiation divine. Qu’à travers ombres et lumières nous puissions grandir vers la vraie connaissance, celle qui nous identifie à Jésus-Christ Notre-Seigneur, en qui nous sommes tes enfants. »

    Père Joseph-Marie

  • "Tout est perdu pour eux" - Une crise humanitaire majeure pour les Arméniens

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    Lu sur The Pillar :

    "Tout est perdu pour eux" - Une crise humanitaire pour les Arméniens

    28 juillet 2023

    Si vous êtes américain (ou européen), vous ne savez peut-être pas grand-chose d'un conflit qui dure depuis des décennies entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux petits pays situés dans la région du Caucase, là où l'Europe et l'Asie se rencontrent. 

    L'Azerbaïdjan est un pays majoritairement musulman d'environ 10 millions d'habitants. Il est trois fois plus grand que l'Arménie, majoritairement chrétienne, qui compte moins de trois millions d'habitants. 

    Depuis les dernières années de la guerre froide, les deux pays sont engagés dans le conflit le plus durable de l'Eurasie post-soviétique, impliquant leurs propres armées, celles de la Turquie et d'autres puissances régionales. 

    Depuis 1998, des combats éclatent périodiquement au sujet du territoire contesté du Haut-Karabakh, situé en Azerbaïdjan mais peuplé d'Arméniens. La région abrite l'État sécessionniste connu sous le nom de République d'Artsakh, qui est étroitement lié à l'Arménie.

    Une recrudescence de la violence a commencé en 2020 avec l'incursion de l'Azerbaïdjan contre les traités négociés. Le conflit qui s'en est suivi, au cours duquel les deux parties ont utilisé des munitions flottantes (également connues sous le nom de "drones kamikazes"), est considéré comme le début d'une nouvelle ère de guerre dominée par des machines autonomes mortelles - comme on le voit aujourd'hui en Ukraine.

    Des centaines de soldats ont été tués lors des derniers affrontements majeurs à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en septembre 2022, qui se sont terminés par un cessez-le-feu précaire. 

    Mais peu après ce cessez-le-feu, de prétendus militants écologistes ont bloqué le corridor de Lachin, la seule route reliant l'Arménie au Haut-Karabakh. Les groupes de défense des droits de l'homme ont déclaré que le blocus créait une crise humanitaire dans la région contestée, laissant 120 000 Arméniens de souche vivre en état de siège, sans électricité, avec des denrées alimentaires et des médicaments de plus en plus rares. 

    Le pape François se préoccupe depuis des années de la crise dans la région et a envoyé ce mois-ci le cardinal Pietro Parolin pour une mission diplomatique de paix dans la région.

    Historiquement, l'Arménie a de profondes racines chrétiennes - en 301, le Royaume d'Arménie a été le premier pays à devenir une nation officiellement chrétienne. 

    Si l'Arménie reste un pays majoritairement chrétien, la majorité des Arméniens de souche sont orthodoxes. Mais en Arménie, et un peu partout dans le monde, il y a aussi quelques centaines de milliers de membres de l'Église catholique arménienne, une Église catholique orientale sui iuris en pleine communion avec Rome.

    Mgr Mikaël Mouradian est l'évêque diocésain des Arméniens catholiques des États-Unis et du Canada. Il s'est entretenu cette semaine avec The Pillar au sujet de la crise humanitaire au Haut-Karabakh, derrière le blocus du corridor de Lachin. 

    L'évêque Mouradian a déclaré à The Pillar qu'il pensait que la crise actuelle s'inscrivait dans la continuité du génocide des Arméniens qui a eu lieu il y a 100 ans et qui a fait 1,5 million de victimes. Il a ajouté que les Arméniens avaient besoin de l'aide des catholiques américains.

    Monseigneur, pourriez-vous expliquer à nos lecteurs l'état actuel du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, tel que vous le voyez ? Quelle est la situation des personnes vivant dans une zone de guerre ?

    La situation est la suivante : Actuellement, cette crise est, je pense, une continuation du génocide arménien de 1915. 

    Pourquoi est-ce que je dis cela ? 

    Parce qu'en 2020, lorsque la Turquie et l'Azerbaïdjan ont attaqué ensemble cette région, ce qui a eu pour conséquence la crise que nous vivons actuellement, le président turc s'est vanté en disant qu'il s'agissait de l'accomplissement de "la mission de nos grands-pères" dans le Caucase. 

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