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Eglise - Page 229

  • Le 700ème anniversaire de la canonisation de saint Thomas d'Aquin (18 juillet 1323)

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    De "la Porte Latine" :

    18 juillet 1323

    Bulle Redemptionem misit

    Canonisation de saint Thomas d'Aquin

    En 1318, le Pape Jean XXII recevait une délégation venue solliciter cette canonisation, envoyée par des princes d’Italie. Il leur déclarait : « Nous croyons que le Frère Thomas est glorieux dans le Ciel car sa vie fut sainte et sa doctrine n’a pas pu être sans miracle. » [1] Puis lors du consistoire suivant, il déclarait aux cardinaux que saint Thomas « a plus illuminé l’Eglise que tous les autres Docteurs ; l’on apprend davantage en un an par ses ouvrages que par la doctrine des autres durant toute la durée d’une vie » [2].

    Nous célébrons cette année le 700e anniversaire de ce document d’une importance majeure pour l’Eglise, par lequel le Pape Jean XXII, résidant à Avignon, canonisait saint Thomas d’Aquin. Cette canonisation n’est pas seulement importante en ce qui regarde l’exemple donné par la personnalité du saint mais plus encore pour sa doctrine qui n’a cessée d’être une lumière pour l’Eglise toujours plus recommandée par les papes.

    Jean, évêque,

    Serviteur des serviteurs de Dieu,

    A tous les vénérables frères patriarches, archevêques et évêques, ainsi qu’à ses bien-aimés fils abbés, prieurs, doyens, archidiacres, archiprêtres, et autres prélats des églises auxquels la présente lettre parviendra, salut et bénédiction apostolique

    Le Seigneur a envoyé la rédemption à son peuple [3], lorsqu’il a conçu le Verbe de Dieu avec la coopération de l’Esprit Saint, dans le sein de la Vierge, chambre nuptiale mystérieuse, et qu’il s’est fait chair et a habité parmi nous [4], nous instruisant par sa parole, nous enseignant par son exemple, nous manifestant les cieux, nous révélant ses mystères, corroborant sa doctrine par les miracles qu’il a accomplis, confirmant toutes choses par les témoignages de la Parole Sainte, qui avait annoncé que ces choses arriveraient ; Enfin, s’offrant à Dieu son Père sur l’autel de la Croix comme une victime d’agréable odeur [5], il a lavé nos péchés de son Sang sacré [6], il est descendu aux enfers et leur a arraché son butin, il est ressuscité des morts le troisième jour [7]il est apparu quarante jours à ses disciples et a parlé du Royaume de Dieu [8], il est monté au ciel sous les yeux admiratifs de ses disciples [9]il a conduit des captifs et a fait des dons aux hommes [10]. Il leur a fait savoir que la porte du Paradis, jusqu’alors fermée, était enfin ouverte dans le ciel à ceux qui croyaient en Lui. Le ciel est donc ouvert aux fidèles, aux humbles, et surtout à ceux qui se sont volontairement consacrés, par le vœu de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, à Dieu de qui les insensés se sont détournés. Le Royaume des Cieux se prend par violence et ce sont les violents qui s’en emparent [11], car ceux qui dominent leurs propres affections tendent avec quelque violence vers les réalités supérieures.

    par sa vie vertueuse, il a acquis une réputation, il a produit une doctrine sûre avec des œuvres écrites en si peu de temps, mais qui ont eu une grande diffusion et ont suscité une légitime admiration

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  • De nouveaux documents prochainement diffusés permettront d'approfondir le pontificat de Pie XII

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    De zenit.org :

    De nouveaux documents provenant du pontificat de Pie XII

    Incidences dans les relations entre juifs et chrétiens

    De nouveaux documents provenant du pontificat de Pie XII et leurs incidences dans les relations entre Juifs et chrétiens seront prochainement diffusés. C’est un dialogue entre historiens et théologiens.

    Une conférence internationale se tiendra du 9 au 11 octobre prochains à l’Aula Magna de l’Université pontificale grégorienne Piazza della Pilotta 4 – Rome (Italie)

    En mars 2020, le pape François a rendu publics des millions de documents relatifs au pontificat du pape Pie XII (1939-1958). Il faudra des décennies d’examen et d’analyse pour déterminer toute la signification de ces archives estimées à au moins 16 millions de pages, mais d’importantes découvertes ont été réalisées et doivent être diffusées. Ces documents peuvent être étudiés sous un angle historique et théologique.

    La conférence relative aux « nouveaux documents du pontificat du pape Pie XII et leurs incidences dans les relations entre Juifs et chrétiens » mettra en lumière :

    • la manière dont ces archives ont éclairé les controverses historiques et théologiques concernant le pape Pie XII et le Vatican pendant l’Holocauste
    • les relations entre Juifs et chrétiens à de multiples niveaux, touchant aussi bien des personnes ordinaires que des personnalités.

    En 1965, l’Église catholique a publié un nouvel enseignement, Nostra Aetate, qui condamnait l’antisémitisme et présentait le peuple juif comme béni par Dieu. Que nous révèlent ces nouveaux documents sur les échanges qui ont conduit à ce tournant dans l’enseignement de l’Église ? Cette conférence réunira des historiens et des théologiens, des chrétiens et des Juifs, qui approfondiront ensemble les connaissances historiques et les relations judéo-chrétiennes.

    L’événement sera ouvert au public et aux médias accrédités. De plus amples informations, ainsi que les procédures d’accréditation à la conférence, seront communiquées en septembre. Pour toute question, veuillez contacter le Dr. Paolo Pegoraro (Bureau de presse et de communication de l’Université pontificale grégorienne : press@unigre.it).

    La conférence internationale est organisée par:

    • CDEC – Fondation du Centre de documentation juive contemporaine (Milan, Italie)
    • le Centre d’études judaïques Cardinal Bea et la Faculté d’histoire et de patrimoine culturel de l’Église, Université pontificale grégorienne (Rome, Italie)
    • Programmes sur l’éthique, la religion et l’Holocauste, au Jack, Joseph and Morton Mandel Center forAdvancedHolocaust Studies, U.S. Holocaust Memorial Museum (Washington DC, USA)
    • Institute for International Research Yad Vashem World Holocaust Remembrance Center (Jérusalem, Israël)
    • Center for Catholic-Jewish Studies, Saint Leo University (Saint Leo, Floride, États-Unis).

    La conférence internationale est parrainée par :

    • UCEI – Union des communautés juives d’Italie
    • Le Saint-Siège, Archives apostoliques du Vatican
    • Le Saint-Siège, Dicastère pour la culture et l’éducation
    • Le Saint-Siège, Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens
    • Département d’État américain, Bureau de l’envoyé spécial pour les questions relatives à l’Holocauste
    • Ambassade des États-Unis auprès du Saint-Siège
    • Ambassade d’Israël auprès du Saint-Siège
    • FSCIRE – Fondazione per le Scienze Religiose Giovanni XXIII (Fondation pour les sciences religieuses Giovanni XXIII)
    • RESILIENCE, https://www.resilience-ri.eu
    • AJC – Comité juif américain.
  • François sans plus aucun voile : une analyse de ses dernières nominations

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    Un article de Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    François sans plus aucun voile. Une analyse de ses dernières nominations

    La mort de son prédécesseur, Benoît XVI, à la fin de l'année 2022, a été pour le pape François comme la disparition du "katéchon", de la barrière qui l'empêchait de se révéler pleinement.

    En témoignent les actes de gouvernance qu'il a accumulés ces derniers mois, à un rythme effréné.

    Dernier en date, l'annonce de la nomination de 21 nouveaux cardinaux, dont 18 en âge de participer au conclave. Ni l'archevêque de Paris, ni l'archevêque de Milan, en poste depuis six ans, ne figurent sur la liste. Mais surtout, il n'y a pas l'archevêque majeur de l'Église gréco-catholique d'Ukraine, Sviatoslav Shevchuk, coupable lui aussi d'avoir dit ouvertement tout ce qu'il considère comme mauvais dans l'action de François concernant la guerre actuelle.

    Deux jésuites figurent sur la liste, l'évêque de Hong Kong Stephen Chow Sau-Yan - tout juste sorti d'un voyage officiel à Pékin qui, pour le pape, vaut plus que l'humiliation subie de la part du régime avec les récentes installations de deux évêques sans le consentement préalable de Rome - et l'archevêque de Córdoba, en Argentine, Ángel Sixto Rossi, un fidèle de Jorge Mario Bergoglio depuis les années où le futur pape était provincial de la Compagnie de Jésus, en contraste criant avec la majorité de ses confrères.

    Il y a aussi l'archevêque de Juba au Soudan du Sud, Stephen Ameyu Martin Mulla, dédommagé avec la bourse de l'attaque qu'il a subie lors de son installation dans le diocèse en 2019, par des opposants de différentes tribus, qui l'ont aussi accusé d'actes immoraux.

    Et encore deux nominations délibérément contraires aux orientations conservatrices des épiscopats nationaux respectifs : en Afrique du Sud l'archevêque du Cap Stephen Brislin, blanc de peau et aux idées similaires à celles de la " voie synodale " allemande ; et en Pologne Grzegorz Rys, archevêque de Lodz, le même diocèse d'où est originaire l'aumônier du pape, le cardinal Konrad Krajewski, son ami intime. Rys est l'une des rares voix progressistes de l'épiscopat polonais, alors que Cracovie, gouvernée par un successeur de Karol Wojtyla d'orientation opposée, reste dépourvue de la pourpre.

    *

    La nomination la plus marquante n'est cependant pas celle, évidente, de l'Argentin Victor Manuel Fernández en tant que cardinal, mais celle qui lui a été confiée auparavant, à savoir le poste de préfet du dicastère pour la doctrine de la foi.

    En fait, François a accompli ici ce qu'il n'avait jamais osé faire avec Joseph Ratzinger de son vivant. Il s'agit de la nomination, dans le rôle clé qui était celui du grand théologien et futur pape allemand, d'une personne qui est son total opposé.

    Il suffit de dire que son avant-dernier prédécesseur au même poste, le cardinal Gerhard L. Müller, a accusé Fernández, il y a des années, ni plus ni moins que d'"hérésie", pour les thèses décousues qu'il soutenait. Mais le pape François n'a pas bronché. Il avait nommé Müller puis Luis Francisco Ladaria Ferrer au poste de préfet pour la doctrine de la foi, l'un et l'autre d'une orthodoxie irréprochable, mais ce n'était pour lui qu'un hommage à Benoît XVI toujours vivant. Il se souciait peu de ce qu'ils disaient et faisaient, allant même parfois jusqu'à contredire ouvertement leurs décisions, comme le veto de Ladaria à la bénédiction des couples homosexuels.  C'est toujours Fernández qui a rédigé les documents clés du pontificat, "Evangelii gaudium" ou "Amoris laetitia", copiant même des passages entiers de ses essais précédents.

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  • Quel sera l'héritage du pape François ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Le pape François, son héritage

    17 juillet 2023

    Après une série de mesures qui semblaient avoir assuré son héritage, la question se pose : quel sera l'héritage du pape François ? Que laissera ce pontificat à l'Église universelle ? La question n'est pas anodine car elle concerne aussi l'avenir du pontificat lui-même. La vision du pape François sera-t-elle poursuivie ? Comment cette vision sera-t-elle poursuivie ? Et qu'est-ce qui sera nouveau ?

    Toutes ces questions sont complexes parce qu'elles se heurtent à des difficultés pratiques, à savoir la difficulté de définir le pontificat du pape François. Le pontificat du pape François est-il un pontificat de transition ou de construction ? Et, s'il s'agit d'une construction, qu'a-t-il construit ?

    En général, on parle du pontificat du pape François comme d'un pontificat qui a renouvelé l'élan synodal de l'Église. Après tout, le pape François a engagé l'Église catholique dans un voyage synodal, a convoqué deux synodes extraordinaires et deux synodes ordinaires, et célèbre un synode qui dure deux ans. La question qu'il convient de se poser, cependant, est de savoir ce que l'on entend par synodalité.

    Le mot synodalité n'a jamais été utilisé pendant le Concile Vatican II, pas plus que celui de collégialité, parce qu'il était considéré comme peu concret. Si l'on entend par synodalité une manière pour l'Église de recevoir les suggestions des périphéries et de les faire siennes, alors cette synodalité était déjà présente dans la vie de l'Église. C'est ce qui s'est passé, par exemple, avec les Œuvres Pontificales Missionnaires, qui sont nées des laïcs et sont devenues pontificales, par exemple, parce que les papes ont reconnu leur valeur. Si, au contraire, nous entendons par synodalité une discussion toujours ouverte, alors c'est ce que nous vivons avec le pape François.

    Mais il est probable que même cette discussion toujours ouverte ne rende pas justice au pontificat du pape François. Au cours de ces dix années, le pape François a gouverné comme personne d'autre. Il a pris des décisions personnellement, a accéléré et décéléré les changements lorsqu'il le jugeait approprié, a renvoyé ou mis à la retraite les fonctionnaires qui, selon lui, ne devaient plus travailler au Vatican, et a même changé de secrétaire au moins quatre fois - même Gonzalo Aemilius, le secrétaire uruguayen, a quitté son poste de secrétaire du pape pour retourner à Montevideo, d'après des rapports de presse récents.

    On peut dire que le thème central du pontificat du pape François concerne le gouvernement, et non le reste. Au fil des ans, le gouvernement a vu des loyalistes partir et de nouvelles personnes arriver, avec toujours une seule personne au centre : le pape François.

    Le pape François a souvent dit qu'il souhaitait une conversion des cœurs, et ses dernières démarches et son consistoire semblent démontrer que le pape a à cœur le processus de sélection des évêques, d'abord et avant tout. Par conséquent, le pape François souhaite que cette nouvelle mentalité demeure dans l'Église, et bon nombre de ses nominations le démontrent.

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  • L'"accord" entre la Chine et le Vatican ne fonctionne pas : un cas révélateur

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    De Courtney Mares sur The Tablet :

    Le pape confirme l'installation d'un évêque nommé à Shanghai sans l'approbation du Vatican

    L'évêque Joseph Shen Bin a été installé à Shanghai en avril, en violation de l'accord provisoire conclu entre le Saint-Siège et Pékin.

    16 juillet 2023

    Le pape François a décidé d'approuver la nomination de l'évêque de Shanghai installé par les autorités chinoises sans l'aval du Vatican.

    Le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a annoncé samedi que le pape François souhaitait "remédier à l'irrégularité canonique créée à Shanghai, en vue du plus grand bien du diocèse et de l'exercice fructueux du ministère pastoral de l'évêque".

    Mgr Parolin a déclaré que "l'intention du pape est fondamentalement pastorale" et permettra à l'évêque de "travailler avec plus de sérénité pour promouvoir l'évangélisation et favoriser la communion ecclésiale".

    Mgr Joseph Shen Bin a été installé à Shanghai en avril, en violation de l'accord provisoire conclu entre le Saint-Siège et Pékin sur les nominations épiscopales. Il s'agit de la deuxième nomination non autorisée par les autorités chinoises au cours de l'année écoulée.

    Le 15 juillet, le pape François a officiellement confirmé Shen Bin dans ses fonctions à Shanghai.

    Mgr Parolin a déclaré que le Vatican avait décidé "de prendre du temps avant de commenter publiquement l'affaire" afin d'évaluer la situation pastorale à Shanghai, qui n'a plus d'évêque depuis plus de dix ans.

    Dans une interview accordée à Vatican News, Mgr Parolin a déclaré qu'il était "indispensable que toutes les nominations épiscopales en Chine, y compris les transferts, se fassent par consensus, comme convenu, et en maintenant vivant l'esprit de dialogue" entre le Saint-Siège et la Chine.

    Le Saint-Siège a d'abord conclu un accord provisoire de deux ans avec Pékin sur la nomination des évêques en 2018, qui a été renouvelé en 2020, puis en 2022.

    Un mois après que le Saint-Siège a accepté de renouveler l'accord en octobre dernier, le Vatican a déclaré que les autorités chinoises avaient violé les termes stipulés dans l'accord en installant l'évêque John Peng Weizhao en tant qu'"évêque auxiliaire de Jiangxi", un diocèse qui n'est pas reconnu par le Vatican.

    Mgr Parolin a expliqué que le texte de l'accord provisoire est resté confidentiel "parce qu'il n'a pas encore été définitivement approuvé".

    "Il s'articule autour du principe fondamental des décisions consensuelles concernant les évêques", a-t-il déclaré.

    "Nous essayons donc de clarifier ce point, dans le cadre d'un dialogue ouvert et d'une confrontation respectueuse avec la partie chinoise.

    Interrogé sur les autres sujets à aborder avec la Chine, Mgr Parolin a cité l'évangélisation, la conférence épiscopale et la communication entre les évêques chinois et le pape.

    Le cardinal a appelé à la création d'une conférence épiscopale chinoise dotée de "statuts adaptés à sa nature ecclésiale et à sa mission pastorale" et à l'établissement d'une communication régulière entre les évêques chinois et le Pape.

    "En effet, force est de constater que trop de suspicions ralentissent et entravent le travail d'évangélisation : Les catholiques chinois, même ceux définis comme 'clandestins', méritent la confiance, parce qu'ils veulent sincèrement être des citoyens loyaux et être respectés dans leur conscience et dans leur foi", a déclaré Mgr Parolin.

    Malgré les violations de l'accord, Mgr Parolin a ajouté que le Saint-Siège était "déterminé" à poursuivre le dialogue avec la Chine.

    "En effet, le dialogue entre le Vatican et la Chine reste ouvert et je crois qu'il s'agit d'une voie qui est d'une certaine manière obligatoire", a-t-il déclaré.

    "Pour le rendre plus fluide et plus fructueux, il me semble que l'ouverture d'un bureau de liaison stable du Saint-Siège en Chine serait extrêmement utile.

    "Je me permets d'ajouter qu'à mon avis, une telle présence ne favoriserait pas seulement le dialogue avec les autorités civiles, mais contribuerait également à la pleine réconciliation au sein de l'Église chinoise et à son cheminement vers une normalité souhaitable.

    Shen Bin, 53 ans, a été consacré évêque en 2010 avec le consentement du pape et des autorités chinoises. Il a été évêque de Haimen jusqu'en avril de cette année, date à laquelle il a été transféré à Shanghai "sans l'intervention du Saint-Siège".

    Depuis 2022, Shen Bin est le président d'un groupe appelé le Conseil des évêques chinois, une conférence épiscopale sanctionnée par l'État et non reconnue par le Vatican. Il était auparavant vice-président de l'Association catholique patriotique chinoise (CCPA), créée par le Parti communiste chinois et placée sous le contrôle du Département du travail du Front uni.

    Un mois après l'installation de Shen Bin, des fonctionnaires de la Conférence consultative politique du peuple chinois se sont rendus à Shanghai pour évaluer les progrès de la "sinisation" dans le diocèse.

    Lors de sa cérémonie d'installation, l'évêque a déclaré qu'il "continuerait à perpétuer la belle tradition de patriotisme et d'amour de l'Église catholique de Shanghai, à adhérer au principe d'indépendance et d'autonomie, à adhérer à la direction du catholicisme de mon pays en Chine, et à mieux promouvoir l'héritage sain de l'évangélisation catholique de Shanghai".

    Le diocèse de Shanghai est fonctionnellement vacant depuis la mort de l'évêque Aloysius Jin Luxian en 2013. Mgr Jin avait été nommé évêque de Shanghai en 1985, pendant la période de libéralisation de Deng Xiaoping, mais il n'a été reconnu par le Saint-Siège qu'en 2005.

    Mgr Joseph Xing Wenzhi, qui a été ordonné avec l'approbation du pape et du gouvernement, a été nommé évêque auxiliaire de Shanghai en 2005 dans l'espoir apparent de succéder à Mgr Jin, mais il a disparu de la scène publique en 2011.

    L'évêque Thaddeus Ma Daqin, successeur de Xing en tant qu'auxiliaire de Shanghai, a dénoncé l'ACCP lors de sa messe d'ordination le 7 juillet 2012. Le soir même, il a été assigné à résidence au séminaire de Sheshan, où il se trouve encore aujourd'hui.

  • Le cardinal Newman, l'archevêque Fernandez et la thèse du "magistère suspendu

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    D'Edward Feser sur The Catholic World Report :

    Le cardinal Newman, l'archevêque Fernandez et la thèse du "magistère suspendu

    Les implications des récentes remarques du pape François et de l'archevêque Víctor Manuel Fernandez sont assez dramatiques.

    15 juillet 2023

    John Henry Newman a noté que lors de la crise arienne, "le corps dirigeant de l'Église n'a pas réussi" à combattre l'hérésie, et que l'orthodoxie a été préservée principalement par les laïcs.  "Le peuple catholique, dit-il, était le champion obstiné de la vérité catholique, ce qui n'était pas le cas des évêques.  Même le pape Libére a temporairement cédé à la pression en acceptant une formule ambiguë et en condamnant saint Athanase, le grand champion de l'orthodoxie.  Newman a écrit :

    "Le corps de l'épiscopat était infidèle à sa mission, tandis que le corps des laïcs était fidèle à son baptême... tantôt le pape, tantôt un patriarche, un métropolite ou un autre grand siège, tantôt des conciles généraux, ont dit ce qu'ils n'auraient pas dû dire, ou ont fait ce qui a obscurci et compromis la vérité révélée ; tandis que, d'autre part, c'est le peuple chrétien, qui, sous l'effet de la Providence, a été la force ecclésiastique d'Athanase, d'Hilaire, d'Eusèbe de Vercellae et d'autres grands confesseurs solitaires, qui aurait échoué sans eux".

    Comme le souligne Newman, cela est parfaitement cohérent avec l'affirmation selon laquelle le pape et les évêques "pourraient, malgré cette erreur, être infaillibles dans leurs décisions ex cathedra". Le problème n'est pas qu'ils aient fait des déclarations ex cathedra et qu'ils aient de toute façon commis une erreur.  Le problème est qu'il y a eu une longue période pendant laquelle, dans leurs déclarations et actions non cathedra (et donc non infaillibles), ils ont constamment manqué à leur devoir.  En particulier, Newman dit :

    "Il y a eu une suspension temporaire des fonctions de l'"Ecclesia docens" [Église enseignante]. Le corps des évêques a failli dans sa confession de la foi.  Ils parlaient différemment, les uns contre les autres ; il n'y eut rien, après Nicée, d'un témoignage ferme, invariable et cohérent, pendant près de soixante ans."

    Newman poursuit en précisant qu'il ne dit pas que le pape et les évêques ont perdu le pouvoir d'enseigner, et ce d'une manière qui était protégée de l'erreur lorsqu'elle était exercée de manière ex cathedra.  Au contraire, s'ils ont conservé ce pouvoir, ils ne l'ont tout simplement pas utilisé.

    Ces dernières années, certains ont emprunté le langage de Newman et suggéré qu'avec le pontificat du pape François, nous sommes à nouveau dans une période où l'exercice du Magistère ou de l'autorité enseignante de l'Église a été temporairement suspendu.  Cette thèse du "Magistère suspendu" n'est pas correcte en tant que description générale du pontificat de François.  En effet, dans certains cas, il a exercé son autorité magistérielle - comme lorsque, agissant avec l'autorisation du pape, la Congrégation pour la doctrine de la foi, sous la direction de son actuel préfet, le cardinal Ladaria, a publié divers documents d'enseignement.

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  • Selon le cardinal Hollerich, il n'existe pas encore une synodalité typiquement catholique

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    De FSSPX.NEWS :

    Le cardinal Hollerich reconnaît l’inexistence d’une synodalité catholique

    15 juillet 2023

    Dans un entretien accordé à la revue jésuite America, le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du synode sur la synodalité, assure que le synode ne sera pas comme les synodes protestants et orthodoxes, tout en admettant que « nous n’avons pas encore trouvé une synodalité typiquement catholique ».

    Le cardinal Jean-Claude Hollerich a essayé de préciser l’idée et la procédure du Synode convoqué par le pape François en octobre. Il n’est en rien comparable aux synodes des Eglises protestantes ou orthodoxes, a expliqué l’archevêque de Luxembourg, qui coordonne le contenu du grand événement catholique.

    Sans vouloir dévaloriser la synodalité des autres confessions chrétiennes, la synodalité catholique doit s’en distinguer : « Elle doit inclure la collégialité des évêques et la primauté de Pierre dans la tradition catholique. Et elle est basée sur un processus de discernement », a déclaré le cardinal.

    L’une des principales préoccupations du pape François est le « discernement spirituel ». Il s’agit de peser les normes, les circonstances personnelles et la tradition de foi pour discerner quelle est exactement la volonté de Dieu dans une situation donnée.

    Ce sera donc très différent de l’Eglise luthérienne allemande, où certains appellent même leur synode un « parlement ecclésiastique ». Et « c’est exactement ce qu’il n’est pas », a expliqué Mgr Hollerich au cours de l’entretien qu’il a accordé à Rome.

    Qu’en est-il des votes alors ?

    L’évêque de Luxembourg n’accorde pas trop d’importance aux votes : « Je ne sais pas si les votes seront si importants, du moins lors du Synode d’octobre », a-t-il déclaré. « Il y aura beaucoup de choses dans les discussions de groupe », a-t-il ajouté. « Comme il y a deux sessions, il se peut qu’il ne soit pas nécessaire de voter au cours de la première. Nous sommes ouverts à toute éventualité. »

    Même si de nombreux non-évêques participeront et voteront, il s’agit toujours d’un synode d’évêques, qui soumettra des recommandations au pape, qui prendra une décision. Les résultats seront exposés dans la lettre post-synodale de François.

    Le cardinal Hollerich a encore déclaré que la synodalité n’est pas une question de « décision majoritaire » ou d’« unanimité ». Le pape souhaite plutôt que l’assemblée soit convaincue de quelque chose.

    Aucune manière spécifique de se comporter n’a été conçue pour les femmes et les hommes, de sorte que certaines conclusions doivent être tirées, a-t-il conclu. « Il s’agit d’un processus ouvert, guidé par l’Esprit Saint, et c’est ainsi que les choses doivent se passer », a expliqué Mgr Hollerich.

    Cet entretient est un nouvel aveu : ce synode nage en pleine improvisation, et ne sait pas vraiment ce qu’il veut. Il y a des « si », des « souhaits », des « peut-être », des « ce n’est pas comme », et enfin, aveu capital : « nous n’avons pas encore trouvé de synodalité typiquement catholique ».

    Résumons-nous : un élément qui se veut fondateur – puisque l’on parle d’Eglise synodale ; qui n’est pas défini ; dont il est constatable qu’il n’est pas connu par la tradition et la vie passée de l’Eglise ; qui doit être vécu par des participants qui n’en savent pas plus que cela : cet élément doit transformer de manière définitive la vie de l’Eglise ?

    De qui se moque-t-on ? Une chose est sûre, on ne se moque pas de Dieu, et vouloir obtenir l'assistance du Saint Esprit de cette manière est une gageure.

  • Les raisons qui donnent à croire que le pape François manque de confiance dans sa propre révolution ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur le National Catholic Register :

    Le pape François et son manque de confiance dans sa propre révolution

    ANALYSE : La nomination de hauts fonctionnaires qui lui rendent compte directement, afin d'assurer son héritage, montre qu'il sait qu'il n'a pas conquis le cœur de tout le monde.

    14 juillet 2023

    Par un choix qui est une suite naturelle à celui de Mgr Victor Manuel Fernández comme préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le Pape François a confié à Mgr Michele Di Tolve, évêque auxiliaire de Rome, la direction du Grand Séminaire romain et surtout la formation des prêtres - une mission. Cette mission, précise le pape François, doit être menée en accord avec Mgr Baldassare Reina, vice-régent du diocèse de Rome, mais doit en même temps rendre compte uniquement et directement au pape de ses questions les plus critiques.

    La nomination de Mgr Di Tolve et le décret établissant ses nouvelles compétences sont arrivés le 5 juillet. Lorsque l'annonce de la nomination de Mgr Di Tolve comme évêque auxiliaire de Rome a été faite le 26 mai dernier, aucune charge ne lui avait été attribuée. Il a maintenant une tâche extraordinaire puisqu'elle concerne la formation des prêtres.

    En ce sens, cette nomination est en parfaite continuité avec celle de Mgr Fernández à la Doctrine de la Foi. Le pape a nommé Fernández dans le but - déclaré dans une lettre envoyée à l'archevêque lui-même en même temps que la nomination - de poursuivre son idée de développer la théologie dans le cadre d'un dialogue constant qui ne va pas (ou presque) jusqu'à la condamnation des erreurs doctrinales. Il choisit maintenant un prêtre venu de Milan pour définir la formation des prêtres dans son diocèse, indiquant ainsi le chemin qu'il veut suivre et qu'il veut que d'autres suivent. En bref, après s'être engagé dans le développement de la doctrine, le Pape s'engage également dans la formation des prêtres, définissant ainsi finalement ce qui aurait dû être, depuis un certain temps, son changement de paradigme.

    Cependant, la nomination de Mgr Di Tolve laisse d'autres éléments de réflexion d'une importance particulière. Il s'agit d'une nomination typique du pape François, car elle concerne une personne que le pape estime et apprécie pour ce qu'il a reconnu comme un engagement pastoral. Le pape François a rencontré Mgr Di Tolve parce qu'un cousin italien l'avait recommandé, peu après qu'il soit devenu cardinal en 2001. Les jeunes s'enthousiasmaient pour lui. Le pape voulait les rencontrer. C'est dans la salle Paul VI, en mars dernier, que s'est déroulée la rencontre entre le pape et ses paroissiens, qui a été à l'origine de la nomination épiscopale.

    Mgr Di Tolve avait déjà été recteur du séminaire de 2010 à 2014 à Milan, avant d'être affecté à un autre poste. Mais ce n'était qu'un avantage pour le pape François, qui n'a probablement même pas remis en question les raisons pour lesquelles Mgr Di Tolve avait été affecté à un autre poste.

    La deuxième raison pour laquelle il s'agit d'une nomination typique du pape François est que le pape en a fait un évêque. Chaque fois que le pape veut un général sur le terrain ou quelqu'un qui lui rende compte directement, il le nomme évêque. Cela s'est produit pour des questions financières, mais aussi pour des questions juridiques.

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  • Custodi me (graduel grégorien pour le 15ème dimanche du temps ordinaire)

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    Graduale Graduel
    Ps. 16, 8 et 2 Ps. 16,8 et 2
    ℟. Custódi me, Dómine, ut pupíllam óculi: sub umbra alárum tuárum prótege me. ℣. De vultu tuo iudícium meum pródeat: óculi tui vídeant aequitátem. ℟. Défends-moi, Seigneur, comme la prunelle de l'oeil, protège-moi à l'ombre de Tes ailes. ℣. Que mon jugement procède de Ta face ; que Tes yeux voient l'équité.
  • Les aventures de la Parole à semer (homélie pour le 15ème dimanche du temps ordinaire)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 15ème dimanche du temps ordinaire (année A) (archive 2020) :

    Les aventures de la Parole à semer

    Quand Jésus raconte cette parabole du semeur, il y a déjà quelques temps que les apôtres l’accompagnent, et ils ont eu l’occasion de constater la diversité des réponses à Jésus. Ils ont vu certains l’accueillir inconditionnellement dans leur vie, au point de changer de façon de penser et de comportement. Ils ont éprouvé avec peine le refus sur lequel Jésus a butté plus d’une fois. Mais aussi toute la gamme des accueils enthousiastes qui se sont terminés en abandon ou en indifférence. Et aujourd’hui nous nous posons les mêmes questions que les apôtres et nous nous demandons : que faut-il pour que nos enfants, nos petits-enfants, nos amis, nos collègues accueillent aussi l’Évangile dans leur vie ?

    Dans cette parabole, Jésus nous fait connaître le cœur humain et ses réactions quand la Vérité en personne vient à lui. Il décrit des attitudes néfastes à la Parole qui sont de toujours, mais qui sont grandement amplifiées par la culture contemporaine. Aujourd’hui, le diable a facile d’enlever la Parole dès qu’elle semée, avant même qu’elle ne touche un cœur. Dans la culture du zapping, on est encouragé à être « l’homme d’un moment » (Mt 13,21), qui ne trouve pas utile de persévérer dans la difficulté, encore moins dans la persécution. Et que dire de la séduction des gadgets technologiques, des voyages fascinants, des loisirs toujours plus divers et palpitants, qui forcément accaparent notre cœur et étouffent la Parole.

    Ce n’est pas étonnant que l’Église connaisse de grandes difficultés au milieu d’une telle culture qui produit tant de terres impropres à la Parole. Il y a un défi spécial pour elle à prémunir ses enfants de toutes ces tendances qui étoufferont à coup sûr le bon grain semé. Souvent nous n’en sommes pas conscients. Nous parlons peu du combat pour garder la foi. Et c’est sûrement pour notre temps que Jésus a dit : « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la Terre ? » (Lc 18,8).

    Néanmoins, nous devons encore nous laisser interpeller nous-mêmes. Car bien qu’il soit difficile à la Parole de s’enraciner durablement dans les cœurs, encore faut-il qu’elle soit semée ! Et là, on peut dire que notre Église a bien péché. Il n’y a pas si longtemps que parler d’évangéliser était vu comme une insulte. Sûrement, ça serait du prosélytisme, et il faudra cesser ces pratiques, dans un esprit d’ouverture… Avec tout ça, la Parole reste entassée dans nos greniers, et elle pourrit là, bien gardée à l’abri de toute critique. Ce n’est pas cela que le Seigneur veut.

    Ô Christ, donne-nous l’élan d’être disciples missionnaires ! Permets-nous de dire sans honte notre amour pour toi ! Permets-nous d’être quelque peu incorrects, donne-nous des occasions d’interpeller ceux que nous croisons et de leur dire : est-ce vraiment parce que tu as réfléchi que tu estimes que Dieu ne doit pas être cherché ni aimé ? Crois-tu que, parce que tout le monde est indifférent, tu as raison de l’être aussi ? Si Dieu existe et qu’il t’aime, prendras-tu le risque de bouder son amour sans lui répondre ? Est-ce vraiment raisonnable de faire passer le Seigneur après tant de choses ?

    Ce n’est pas facile de parler ainsi car nous sommes dans une culture libérale individualiste, où la grande question pour chacun ce sont mes petites affaires. Mais c’est vraiment une triste perspective, celle d’essayer de tirer son épingle du jeu jusqu’à ce que la mort un jour nous emporte. Alors que nous sommes tant aimés, alors qu’un cœur divin attend notre réponse !

    Ô Christ, guéris nos cœurs ! Nous te le demandons avec confiance, car le Père a dit par le prophète Isaïe : « ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » (Is 55,11)

  • Le "Lynx" de Lodz : qui est le nouveau cardinal polonais ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Le "Lynx" de Lodz : Qui est le nouveau cardinal de Pologne ?

    11 juillet 2023

    C'est un historien de l'Église. Il a 59 ans. Il est l'archevêque de ce qui est probablement la ville la plus mal prononcée de Pologne. Et maintenant, il est le premier nouveau cardinal du pays depuis cinq ans.

    Sur le plan institutionnel, le cardinal élu Grzegorz Ryś n'est pas le choix le plus évident pour une barrette rouge. L'archevêque de Poznań, Stanisław Gądecki, et l'archevêque de Cracovie, Marek Jędraszewski, respectivement président et vice-président de la conférence épiscopale polonaise, auraient semblé être des candidats plus probables pour le consistoire qui créera de nouveaux cardinaux le 30 septembre.

    Mais un rapide coup d'œil dans la vitrine d'une librairie catholique en Pologne vous donnera une idée de la raison pour laquelle le pape François a opté pour l'archevêque de Łódź (prononcé "Woodge"), plus jeune et moins expérimenté.

    Dans la vitrine, vous êtes susceptible de voir des volumes tels que la belle trilogie 2019 de livres "Puissance de la parole", "Puissance de la foi" et "Puissance de l'espoir", que Ryś décrit comme "un voyage à travers la Bible."

    La courte biographie figurant sur la couverture décrit Ryś comme un "auteur de nombreux best-sellers" qui est "connu pour sa proclamation constante de l'Évangile en tout lieu et en tout temps".  

    Parmi la cinquantaine de livres qu'il a publiés, on trouve des titres tels que "Il y a de la place pour tout le monde dans l'Église", "L'Église a-t-elle un sens ?" et, en 2023, "Chrétiens contre Juifs : De Jésus à l'Inquisition, 15 siècles de relations difficiles".

    Les livres du cardinal élu donnent une bonne indication de ses centres d'intérêt : L'engagement avec le monde séculier, l'œcuménisme et le dialogue interreligieux. Ils mettent surtout en évidence sa volonté d'évangéliser, en particulier auprès des jeunes, ce qui a été reconnu lorsqu'il a été invité en 2011 à devenir le premier président de la nouvelle équipe d'évangélisation des évêques polonais. Il a occupé ce poste pendant deux mandats de cinq ans.

    Grzegorz Ryś - dont le nom de famille se prononce "Rish" et signifie "lynx" en polonais - est né le 9 février 1964 à Cracovie, la légendaire "ville des saints" de Pologne, où le futur pape Jean-Paul II a été archevêque.

    Ryś a été ordonné prêtre de l'archidiocèse de Cracovie en 1988 à la cathédrale royale du Wawel. En 1994, il a obtenu un doctorat avec une thèse sur la piété populaire médiévale polonaise et, en 2000, il a obtenu une habilitation, le plus haut grade universitaire polonais, avec un travail sur le théologien tchèque Jan Hus, qui a été brûlé sur le bûcher pour hérésie en 1415.

    Il a été directeur des archives du chapitre cathédral de Cracovie de 2004 à 2007. Il a ensuite été recteur du grand séminaire de l'archidiocèse jusqu'en 2011. Cette année-là, il a été nommé évêque auxiliaire de Cracovie, avec pour devise "Virtus in infirmitate" ("La force dans la faiblesse").

    Il a rédigé les réflexions utilisées lors du chemin de croix des Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie en 2016. Un an plus tard, il a été choisi pour diriger l'archidiocèse de Łódź, qui dessert environ 1,3 million de catholiques dans la ville surnommée le "Manchester polonais" parce qu'elle était autrefois une locomotive de l'industrie textile.

    En 2018, Ryś a lancé un synode dans son archidiocèse, après quoi il a établi un centre de formation des diacres permanents, une école pour les catéchistes et un séminaire Redemptoris Mater lié au Chemin néocatéchuménal.

    En 2019, il reçoit un prix d'un organisme de promotion de la langue polonaise, qui loue ses homélies pour leur "naturel", leur clarté et leur "absence de jargon théologique".

    En 2020, Ryś est nommé administrateur apostolique du diocèse polonais de Kalisz, suite à la démission de l'évêque Edward Janiak, qui aurait fait preuve de négligence dans le traitement de cas d'abus. La même année, il a été nommé membre de la Congrégation pour les évêques du Vatican.

    Ryś est le premier nouveau cardinal polonais depuis le cardinal aumonier du pape Konrad Krajewski en 2018, qui était lui-même le premier depuis le cardinal Kazimierz Nycz de Varsovie en 2010. Avec le cardinal Stanisław Ryłko, la Pologne comptera désormais quatre cardinaux habilités à voter lors d'un prochain conclave.

    Il n'est pas facile de situer les dirigeants de l'Église polonaise sur l'échiquier ecclésial gauche-droite privilégié en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Mais une sélection de citations tirées d'entretiens que Ryś a accordés à l'hebdomadaire catholique polonais Gość Niedzielny suggère qu'il est bien en phase avec les préoccupations du pape François.

    "Je pense que nous sommes à un point où le Saint-Esprit nous appelle à dé-cléricaliser l'Église partout où nous le pouvons ", a-t-il déclaré dans une interview datant de 2022. "L'Église ne devrait pas être cléricale du tout."

    "Nous devons examiner attentivement les lieux où le prêtre est absolument irremplaçable et doit servir, et les lieux où un laïc, rempli des dons appropriés de l'Esprit Saint, peut entreprendre un ministère." 

    "C'est ce que nous apprenons dans l'Église synodale. Cette synodalité ne consiste pas à s'asseoir une fois par mois avec une petite équipe et à discuter de l'Église. Il s'agit d'une responsabilité partagée, d'une communion en action."

    Le 7 juillet, Mgr Ryś a été désigné comme l'une des personnes nommées par le pape au synode sur la synodalité d'octobre prochain.

    Dans un profil informatif publié le 10 juillet par l'hebdomadaire catholique Niedziela, Tomasz Królak a écrit que Ryś invitait "tout le monde à la conversation", quel que soit leur niveau de piété. 

    "Il établit des diagnostics importants, pose des questions pertinentes, décrit les défis avec audace et ne craint pas les réponses difficiles", a déclaré M. Królak. "C'est probablement la raison pour laquelle sa voix est écoutée attentivement non seulement par les catholiques, mais aussi par tous ceux qui prennent leur vie spirituelle au sérieux.

    M. Królak a noté que le cardinal élu comprenait intuitivement les luttes des jeunes.

    "Il est certainement l'un des évêques qui comprend le mieux les jeunes, mais pas seulement ceux qui se sentent liés à l'Église et participent à des pratiques religieuses", écrit-il. "Il semble vraiment comprendre leurs espoirs et leurs craintes, leurs rêves, mais aussi leurs sources de déception. 

    "Il leur parle dans différents forums, en les invitant à de petites réunions à la Curie ou en prenant la parole lors de grands rassemblements. Il tente de les convaincre que l'Évangile leur est également destiné et qu'il décrit aussi leurs questions et leurs luttes intérieures. 

    "S'adressant aux milliers de participants à la rencontre de jeunes de cette année à Lednica, il a affirmé que Dieu, qui se révèle en Jésus-Christ, aime chaque personne toujours, librement, inconditionnellement, de manière désintéressée, fidèlement et pas seulement 'pour quelque chose' - en dépit de tout."

    Ryś a dirigé avec enthousiasme des pèlerinages à pied au monastère de Jasna Góra à Częstochowa, où se trouve l'image très vénérée de la Vierge noire en Pologne. 

    Les personnes qui le connaissent témoignent de son sens de l'humour. Lors d'un pèlerinage à pied, il a diverti les pèlerins en leur racontant l'histoire d'un berger des Tatras, en Pologne, qui était assis avec ses moutons dans un pré lorsqu'un mystérieux étranger est arrivé.

    Marchant à vive allure sous le passage des camions, Ryś explique que le visiteur, qui portait un costume et une mallette, a demandé au berger de lui donner un mouton s'il évaluait correctement la taille de son troupeau. Lorsque le berger a accepté, l'étranger a deviné le nombre correctement et a choisi son mouton.

    Le berger a alors demandé s'il pouvait récupérer son mouton s'il devinait l'identité du visiteur. L'étranger accepta et le berger suggéra avec assurance qu'il était un spécialiste de l'agriculture envoyé par la puissante Union européenne.

    Le visiteur, surpris, demanda au berger comment il le savait.

    "Parce que vous avez pris mon chien de berger", répondit-il.

    Les pèlerins applaudissent Ryś à tout rompre et poursuivent leur chemin.

  • Comment interpréter le choix des nouveaux cardinaux par le pape François ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur Catholic News Agency :

    ANALYSE : Comment interpréter le choix des nouveaux cardinaux par le pape François ?

    11 juillet 2023

    Avec son neuvième consistoire en 10 ans de pontificat, le pape François va asseoir son influence sur le Collège des cardinaux pour le prochain conclave, étant donné que l'écrasante majorité des cardinaux auront été créés par lui.

    Au 2 juin, 121 cardinaux étaient susceptibles de participer au conclave. Neuf ont été créés par Jean-Paul II, 31 par Benoît XVI et 81 par François. Avec les 18 nouveaux cardinaux électeurs, 99 cardinaux créés par le pape François peuvent participer au conclave pour choisir le prochain pape.

    D'ici à la fin de l'année, sept autres cardinaux atteindront 80 ans et perdront la possibilité de participer au conclave. Il s'agit de : Giuseppe Versaldi, Angelo Comastri, Patrick D'Rozario, Leonardo Sandri, Andrew Yeom Soo-Jung, Jean Zerbo et Juan Luis Cipriani Thorne. Parmi eux, seuls Andrew Yeom Soo-Jung et Jean Zerbo avaient été créés par le pape François.

    Douze autres cardinaux auront 80 ans en 2024. 

    Le consistoire se tiendra le 30 septembre. Le 1er octobre, il y aura 136 cardinaux électeurs et 107 non-électeurs pour 243 cardinaux. Avec ce consistoire, le pape François "blinde" depuis plusieurs années le collège des cardinaux avec des bonnets rouges nommés par lui.

    Comme lors des consistoires précédents, les sièges cardinalices typiques sont absents des nominations.

    Par exemple, le nouvel archevêque de Bruxelles-Malines, Luc Terlinden, est absent, alors que le nouvel archevêque de Madrid, Cabo Cano, est présent. Il n'y a pas non plus de diocèses cruciaux, comme Milan et Paris, ce qui correspond à la tendance du pape à ne pas choisir des diocèses traditionnellement cardinaux, en particulier en Europe. Mais l'archevêque Carlos Castillo Mattasoglio, qui dirige l'archidiocèse de Lima au Pérou depuis 2019, ne figure pas non plus sur la liste des nouveaux cardinaux.

    La liste semble donc vouloir montrer un équilibre des positions ou, en tout cas, éviter trop de controverses. S'il y a un thème central à ces nouveaux cardinaux, c'est bien celui de la formation des prêtres et de la nouvelle évangélisation. Moins de gardiens de la foi et plus de bergers, tel semble être le principe directeur de la sélection du pape François.

    Caractéristiques principales

    Que faut-il chercher dans la liste des nouveaux cardinaux ? Tout d'abord, l'ordre de proclamation. Comme lors du consistoire du pape François en 2014, le préfet du dicastère pour la doctrine de la foi est le troisième de la liste. À l'époque, il était précédé par le secrétaire d'État du Vatican, premier sur la liste, et par le secrétaire général du synode.

    Cette fois, il est précédé dans la liste par Mgr Robert Francis Prevost, préfet du Dicastère pour les évêques, et Mgr Claudio Gugerotti, préfet du Dicastère pour les Églises orientales. Il s'agit là de signaux essentiels : Après la nomination du nouveau recteur du Grand Séminaire romain, avec un accent particulier sur la formation du clergé, le pape François accorde une importance cruciale à la sélection des nouveaux évêques. C'est un signe de la façon dont il veut accélérer sa réforme pour changer la mentalité du collège sacré, en mettant l'accent sur les bons bergers plutôt que sur les nominations institutionnelles.

    La nomination de Mgr Gugerotti au poste de cardinal était prévisible en raison de sa position au sein de la Curie. Cependant, elle revêt également une signification symbolique. Gugerotti a été nonce en Ukraine et en Biélorussie, où il a également servi d'envoyé du pape dans la situation problématique qui a conduit à l'exil de facto de l'archevêque de Minsk de l'époque, Tadeusz Kondrusiewicz, en 2021. Et surtout, il connaît bien le monde russe. Il est un pont, et un pont crucial, dans une situation difficile.

    Les numéros 4 et 5 de la liste sont deux nonces apostoliques : Mgr Emil Paul Tscherrig, nonce en Italie, et Mgr Christophe Pierre, nonce aux États-Unis. Tous deux ont plus de 75 ans, mais cela ne signifie pas que la retraite est automatique, car un nonce reste aussi longtemps que le pape le souhaite. Avec ces choix, le pape semble accorder de l'attention au monde diplomatique, mais il convient également de noter le rôle important que ces hommes sont susceptibles de jouer dans le choix de nouveaux évêques pour leur pays. En effet, les épiscopats des États-Unis et de l'Italie ont été profondément remodelés par les nominations du pape François et de ses nonces, qui sont les premiers habilités à sélectionner et proposer des candidats.

    Comme toujours, le pape François a également procédé à des nominations inattendues. Parmi les nouveaux bonnets rouges figure le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa. De mémoire, c'est la première fois dans l'histoire qu'un patriarche latin est créé cardinal. Il y a aussi l'archevêque de Bogota, Luis Josè Rueda Patricio, le nouvel archevêque de Madrid, José Cobo Cano, et l'évêque de Hong Kong, Stephen Chow Sau-Yan, même si Hong Kong, à de rares exceptions près, a toujours eu un cardinal à sa tête. Le chapeau rouge de Mgr Chow semble indiquer, entre autres, la volonté du Saint-Siège de poursuivre le dialogue avec la Chine, tout en maintenant une position forte sur certaines questions. 

    Il ne faut pas oublier que Mgr Chow a visité l'archidiocèse de Pékin en avril à l'invitation de l'archevêque Li Shan, un fait significatif qui témoigne d'un dialogue en cours. Mgr Chow a invité Mgr Li Shan à lui rendre la pareille, poursuivant ainsi ce chemin d'"union" au sein de l'épiscopat chinois.

    Représentativité

    Mais le pape François utilise aussi le critère de la représentativité : De l'Afrique du Sud, il tire l'archevêque du Cap, Stephen Brislin, comme cardinal, et de la Malaisie, l'évêque de Penang, Sebastian Francis.

    L'archevêque Protase Rugambwa apporte un deuxième représentant de la Tanzanie au Collège des cardinaux après l'archevêque de Dar Es Salaam Polycarp Pengo, également créé par le pape François. Depuis avril, l'ancien secrétaire de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples a été nommé archevêque coadjuteur de Tabora. Mgr Paul Runaganza Kizoka est actuellement à la tête de Tabora, et Mgr Rugambwa lui avait déjà succédé en 2008 lorsqu'il avait pris la tête de l'évêché de Kigoma.

    Regardons les chiffres :

    • À partir du consistoire du 30 septembre, l'Europe passe de 105 cardinaux aujourd'hui à 115.
    • L'Amérique du Nord passe de 26 à 27.
    • L'Amérique du Sud passe de 24 à 29.
    • L'Asie passe de 30 à 32.
    • L'Afrique passe enfin de 24 à 27 cardinaux.

    L'Italie restera la nation la plus représentée, avec 52 cardinaux, dont 17 seulement sont électeurs ; l'Espagne en aura 15, dont neuf de moins de 80 ans ; la France huit, dont six électeurs ; le Portugal six, dont quatre électeurs ; la Pologne cinq, dont quatre électeurs ; la Suisse deux, tous deux électeurs ; les États-Unis 17, dont 11 électeurs ; l'Argentine sept, dont quatre électeurs ; la Colombie quatre, dont un électeur ; le Venezuela deux, dont un électeur ; la Chine trois, dont un électeur ; la Malaisie un, un électeur ; la Tanzanie deux, les deux électeurs, et l'Afrique du Sud deux, dont un électeur ; le Sud-Soudan un, un électeur.

    Les cardinaux de l'assainissement

    La nomination légèrement inattendue de l'archevêque de Cordoba, Ángel Sixto Rossi, en tant que cardinal donne également de la dignité à un diocèse dans lequel le pape a passé la période qui a suivi son rôle de provincial des Jésuites dans les années 1980 - un exil, selon plusieurs biographes. Et c'est peut-être la nomination du cardinal qui cherche à offrir une certaine réparation avec le passé, comme il y en a eu dans tous les consistoires du pape François auparavant.

    Comme l'ancien nonce en Belgique, Karl-Josef Rauber, qui était celui qui ne voulait pas qu'André-Joseph Léonard soit nommé archevêque de Bruxelles (et de fait, le pape François ne l'a pas créé cardinal mais a donné la barrette à son successeur, Jozef de Kesel), ou le bonnet rouge montré à Mgr Michael Fitzgerald, que Benoît XVI avait envoyé comme nonce en Égypte alors que sa promotion à la tête d'un dicastère semblait naturelle parce que le pape ne partageait pas sa vision du dialogue avec les autres confessions. Ou encore la création du cardinal Enrico Feroci, que le cardinal Camillo Ruini n'avait jamais voulu promouvoir comme évêque.

    Formation sacerdotale, nouvelle évangélisation

    La nomination de l'évêque d'Ajaccio François-Xavier Bustillo n'est pas frappante. Le pape François a fait don de son livre "Témoins, pas fonctionnaires : Le prêtre dans le changement d'époque" à la fin de la messe chrismale du jeudi saint 2022.

    En nommant l'archevêque de Juba, Stephen Ameyu Martin Mulla, le pape François confirme sa volonté de donner la dignité de cardinal aux évêques qui se trouvent dans des zones de guerre difficiles.

    De l'Europe de l'Est, arrive enfin un cardinal polonais, le premier du pontificat de François : Grzegorz Ryś, archevêque de Łódź. Auxiliaire à Cracovie, il est généralement considéré comme progressiste, mais surtout comme un prédicateur hors pair, particulièrement intéressé par les thèmes de la nouvelle évangélisation et de l'œcuménisme. Il est en phase avec les thèmes du pontificat du pape François, mais pas progressiste au sens où beaucoup l'entendent. Les rumeurs disent qu'il est proche de devenir archevêque de Cracovie lorsque l'archevêque Marek Jędraszewski prendra sa retraite dans deux ans.

    La barrette rouge remise à l'évêque auxiliaire de Lisbonne, Américo Manuel Alves Aguiar, n'est pas seulement une reconnaissance pour les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, dont il est l'organisateur, mais aussi un signal d'orientation que le pape veut donner au clergé du Portugal et une appréciation des initiatives d'Aguiar, avec qui il y a une bonne harmonie. Entre autres, Aguiar organise un événement surprise parmi les jeunes Russes et Ukrainiens que le pape ne peut manquer d'apprécier après les signaux qu'il a donnés dans la Via Crucis au Colisée en 2022, lorsque deux femmes, une Russe et une Ukrainienne, ont porté la croix, et à nouveau en 2023, lorsque le texte de l'une des stations a présenté des témoignages de personnes des deux pays.

    Il a encore frappé un grand coup en attribuant le chapeau rouge au père Ángel Fernández Artime, recteur majeur des Salésiens. Cela semble être un signal qu'il veut mettre l'accent sur le charisme salésien de formation et de catéchèse des jeunes.

    Les cardinaux non éligibles

    Enfin, il y a les cardinaux non électeurs. Le pape François donne le chapeau rouge à l'archevêque Agostino Marchetto, nonce apostolique, qui s'est distingué par un travail historique détaillé sur le concile Vatican II. Mgr Marchetto soutient l'herméneutique de la continuité dans l'interprétation de ce qu'il appelle "le Grand Concile". Le pape François l'a défini en 2013 comme le "meilleur interprète" du concile. Lui donner le bonnet rouge, c'est aussi vouloir souligner indirectement que tout le travail du pape se veut en continuité avec le concile. Mais c'est peut-être aussi une réponse à ceux qui voient une rupture fondamentale dans les choix du pape François.

    Le pape choisit ensuite Diego Rafael Padron Sanchez, archevêque émérite de Cumanà, au Venezuela, qui avait pris sa retraite en 2018. Mais, surtout, il fait un cardinal confesseur : Le père Luis Pascual Dri, confesseur au sanctuaire de Notre-Dame de Pompéi, à Buenos Aires. Ce dernier a été posé plusieurs fois en exemple par le pape François : il a 96 ans, a pratiquement vécu dans le confessionnal depuis sa retraite en 2007, et c'est le capucin que le pape a mentionné à de nombreuses reprises. Il a dit que Dri a toujours eu le scrupule d'avoir "trop pardonné". 

    La miséricorde est un thème central de ce consistoire : Après la lettre au nouveau préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, l'archevêque Víctor Manuel Fernández Fernandez, dans laquelle il soulignait que "toute conception théologique qui met en doute la toute-puissance de Dieu et surtout sa miséricorde" est inadéquate, voilà que le pape remet la barrette rouge à un capucin qui a concrétisé cette expression.

    En fin de compte, ce consistoire fera davantage partie de l'héritage du pape François que n'importe lequel des neuf autres consistoires que le pape a tenus au cours de son pontificat.

    Andrea Gagliarducci est journaliste italien pour la Catholic News Agency et analyste du Vatican pour ACI Stampa. Il collabore au National Catholic Register.