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Eglise - Page 233

  • Vatican : création d'une commission pour les nouveaux martyrs qui ont versé leur sang pour confesser le Christ

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    De Vatican News :

    Le Pape crée la Commission des nouveaux martyrs, témoins de la foi

    En vue du Jubilé de 2025, François a constitué un groupe de travail au sein du dicastère pour les Causes des saints afin de dresser un catalogue de tous les martyrs qui ont versé leur sang pour confesser le Christ. Les travaux s’étendront à toutes les confessions chrétiennes.

    Le Pape François, dans une lettre publiée mercredi 5 juillet, a institué la «Commission des nouveaux martyrs - témoins de la foi» auprès du dicastère pour les Causes des saints, en vue du prochain Jubilé de 2025. Ce groupe de travail aura pour objectif de dresser un catalogue de toutes les personnes qui ont versé leur sang pour confesser le Christ et témoigner de l'Évangile.

    «Les martyrs de l'Église, écrit François, sont les témoins de l'espérance qui naît de la foi dans le Christ et qui incite à la vraie charité. L'espérance maintient vivante la conviction profonde que le bien est plus fort que le mal, parce que Dieu, dans le Christ, a vaincu le péché et la mort». La Commission est chargée de poursuivre les recherches commencées à l'occasion du Grand Jubilé de l'an 2000, afin d'identifier les Témoins de la Foi en ce premier quart de siècle, et de continuer à l'avenir.

    Une recherche œcuménique

    «Les martyrs, explique François, ont accompagné la vie de l'Église à toutes les époques et fleurissent encore aujourd'hui comme des "fruits mûrs et excellents de la vigne du Seigneur". Les martyrs sont plus nombreux à notre époque qu'aux premiers siècles: ce sont des évêques, des prêtres, des hommes et des femmes consacrés, des laïcs et des familles qui, dans différents pays du monde, ont offert, par le don de leur vie, la preuve suprême de la charité». Saint Jean-Paul II avait déjà affirmé dans sa lettre Tertio millennio adveniente qu'il fallait tout faire pour que l'héritage des «soldats inconnus de la grande cause de Dieu» ne soit pas perdu. Le 7 mai 2000, ces mêmes martyrs avaient été commémorés au cours d'une célébration œcuménique qui a réuni au Colisée, avec l'évêque de Rome, des représentants d'Églises et de communautés ecclésiales du monde entier. Une célébration similaire aura lien en 2025, annonce l’évêque de Rome, pour rappeler «l'œcuménisme du sang».

    La commission instituée par le Saint-Père n’a pas pour mission d'établir de nouveaux critères pour la constatation canonique du martyre, «mais de poursuivre l'enquête entamée sur ceux qui, jusqu'à ce jour, continuent d'être tués simplement parce qu'ils sont chrétiens»«Il s'agit donc de poursuivre – explique le Souverain pontife - la reconnaissance historique pour recueillir les témoignages de vie, jusqu'à l'effusion de sang, de nos sœurs et de nos frères, afin que leur mémoire soit considérée comme un trésor que la communauté chrétienne préserve». La recherche ne concernera pas seulement l'Église catholique, mais s'étendra à toutes les confessions chrétiennes.

    En mémoire des victimes silencieuses

    «Aujourd’hui encore, lit-on dans la lettre de François, où nous assistons à un changement d'époque, les chrétiens continuent à manifester, dans des contextes de grand risque, la vitalité du baptême qui nous unit. En effet, nombreux sont ceux qui, bien que conscients des dangers qu'ils encourent, manifestent leur foi ou participent à l'Eucharistie dominicale. D'autres sont tués dans leurs efforts pour aider, par la charité, la vie des pauvres, pour prendre soin de ceux qui sont rejetés par la société, pour chérir et promouvoir le don de la paix et la force du pardon. D'autres encore sont les victimes silencieuses, individuelles ou collectives, des bouleversements de l'histoire. Nous avons une grande dette envers eux et nous ne pouvons pas les oublier».

    Le travail de la Commission permettra de placer à côté des martyrs, officiellement reconnus par l'Église, les témoignages documentés - et ils sont nombreux, observe le Pape - de «ces frères et sœurs, dans un vaste panorama où résonne la voix unique de la martyria des chrétiens». La Commission devra se prévaloir de «la contribution active» des Églises particulières, des instituts religieux et de toutes les autres réalités chrétiennes.

    «Dans un monde où il semble parfois que le mal l'emporte - conclut François - je suis certain que l'élaboration de ce catalogue, également dans le contexte du Jubilé imminent, aidera les croyants à lire notre époque à la lumière de Pâques, en puisant les raisons de vivre et de faire du bien dans le trésor de la fidélité généreuse au Christ».

  • Quand Jean-Paul II évoquait sainte Maria Goretti (6 juillet)

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    MESSAGE DU PAPE JEAN PAUL II À L'ÉVÊQUE D'ALBANO À L'OCCASION DU CENTENAIRE DE LA MORT DE SAINTE MARIA GORETTI

    A mon Vénéré frère Mgr Agostino VALLINI, Evêque d'Albano

    1. Il y a cent ans, le 6 juillet 1902, à l'hôpital de Nettuno, mourait Maria Goretti, sauvagement poignardée le jour précédent dans le petit village de Le Ferriere, dans l'Agro Pontino. En raison de son histoire spirituelle, de la force de sa foi, de sa capacité à pardonner son bourreau, elle figure parmi les saintes les plus aimées du XXème siècle. C'est donc de façon opportune que la Congrégation de la Passion de Jésus-Christ, à laquelle est confié le soin du Sanctuaire  dans  lequel  repose la dépouille mortelle de la sainte, a voulu célébrer cet événement avec une solennité particulière.

    Sainte Maria Goretti fut une jeune fille à laquelle l'Esprit de Dieu accorda le courage de rester fidèle à la vocation chrétienne, jusqu'au sacrifice suprême de la vie. Son jeune âge, le manque d'instruction scolaire et la pauvreté du milieu dans lequel elle vivait n'empêchèrent pas à la grâce de manifester ses prodiges en elle. C'est même précisément dans ces conditions qu'apparut de façon éloquente la prédilection de Dieu pour les personnes humbles. Les paroles avec lesquelles Jésus bénit le Père céleste pour s'être révélé aux petits et aux humbles, plutôt qu'aux sages et aux savants du monde (cf. Mt 11, 25) nous reviennent à l'esprit.

    Il a été observé à juste titre que le martyre de sainte Maria Goretti ouvrit ce qui devait être appelé le siècle des martyrs. C'est précisément dans cette perspective, au terme du grand Jubilé de l'An 2000, que j'ai souligné comment "la vive conscience de la pénitence ne nous a pas empêchés de rendre gloire au Seigneur pour ce qu'il a fait au cours de tous les siècles, en particulier au cours du siècle que nous laissons derrière nous, assurant à son Eglise une vaste cohorte de saints et de martyrs" ( Novo millennio ineunte, n. 7).

    2. Maria Goretti, née à Corinaldo, dans les Marches, le 16 octobre 1890, dut très tôt prendre la route de l'émigration avec sa famille, arrivant, après plusieurs étapes, à Le Ferriere di Conca, dans l'Agro Pontino. Malgré les problèmes liés à la pauvreté, qui ne lui permirent pas d'aller à l'école, la petite Marie vivait dans un milieu familial serein et uni, animé par la foi chrétienne, où les enfants se sentaient accueillis comme un don et étaient éduqués par  leurs  parents  au respect d'eux-mêmes et des autres, ainsi qu'au sens du devoir accompli par amour de Dieu. Cela permit à la petite fille de grandir de façon sereine en nourrissant en elle une foi simple, mais profonde. L'Eglise a toujours reconnu à la famille le rôle primordial et fondamental de lieu de sanctification pour ceux qui en font partie, à commencer par les enfants.

    Dans ce contexte familial, Marie acquit une solide confiance dans l'amour providentiel de Dieu, une confiance qui s'est manifestée en particulier au moment de la mort de son père, frappé par la malaria. "Maman, ne perds pas courage, Dieu nous aidera", disait la petite fille dans ces moments difficiles, réagissant avec force au profond vide laissé en elle par la mort de son père.

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  • Une nomination qui interroge, consterne et laisse perplexe

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :

    Nomination du nouveau Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

    5 juillet 2023

    La nomination de Monseigneur Víctor Manuel Fernández, archevêque de La Plata, à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi est l'un des actes les plus troublants du pontificat du pape François, non seulement en raison du choix de ce personnage douteux, mais aussi en raison de la lettre inhabituelle qui accompagnait sa nomination. À Monseigneur Fernández, connu pour ses positions souvent divergentes du Magistère de l'Église, notamment dans le domaine moral, François écrit le 1er juillet 2023 : "Le dicastère que vous présiderez en est venu en d'autres temps à utiliser des méthodes immorales. Il s'agissait d'époques où, au lieu de promouvoir la connaissance théologique, on poursuivait d'éventuelles erreurs doctrinales. Ce que j'attends de vous est certainement très différent".

    À quelles époques le pape fait-il référence et quelles sont les méthodes immorales utilisées par la congrégation qui, depuis qu'elle a pris son nom actuel en 1965, a été dirigée, entre autres, par le cardinal Josef Ratzinger (1981-2005) et le cardinal Gerhard Ludwig Müller (2012-2017) ? Le pape François recommande au nouveau préfet d'éviter de "poursuivre" les erreurs doctrinales. L'Église, dit-il en citant Evangeli Gaudium, "a besoin de grandir dans l'interprétation de la parole révélée et dans la compréhension de la vérité, sans que cela implique l'imposition d'une seule façon de l'exprimer. Car les différentes lignes de pensée philosophique, théologique et pastorale, si elles se laissent harmoniser par l'Esprit dans le respect et l'amour, peuvent aussi faire grandir l'Église".

    Il semble entendu que l'Église doit tolérer en son sein, de manière dialectique, des opinions théologiques différentes, à condition qu'elles ne soient pas trop "rigides", c'est-à-dire trop cohérentes avec l'orthodoxie, et qu'elles ne se contentent pas d'une "théologie de bureau", d'une "logique froide et dure qui cherche à tout dominer". Les vérités de la foi catholique ne doivent pas être présentées de manière affirmative, universelle et strictement conforme au Magistère précédent. Aucun document antérieur au pontificat de François, pas même le Concile Vatican II, n'est cité dans les onze notes qui accompagnent ce document déroutant.

    Il est plus que logique qu'un tel acte provoque la consternation et soulève des questions et de la perplexité. Le Pape est le Vicaire du Christ, mais avant le Pape il y a l'Eglise, et chaque catholique, en tant que membre du Corps Mystique, a le droit de ne pas être d'accord avec des paroles ou des actes, même d'un Pape, qui semblent contraires à la foi reçue au baptême. Un pasteur qui cesse de confirmer dans la foi le troupeau qui lui est confié ne paraît pas digne de la mission suprême confiée par le Christ à son Vicaire. Un pape "indigne", selon un éminent théologien comme Monseigneur Brunero Gherardini (1925-2017), est celui qui exerce arbitrairement sa primauté, se superposant au Christ et trahissant sa mission (Contemplando la Chiesa. Considérations théologiques sur le mystère de l'Église, n° 1-3 (2007), p. 183). Un pape indigne ne cesse pas pour autant d'être pape. La tentation dans laquelle certains tombent malheureusement aujourd'hui est celle de rejeter le Pape François comme Vicaire du Christ, sans qu'aucune décision de l'Église ne l'ait décrété. Et aujourd'hui, le rejet de la légitimité de François vient non seulement de ceux qui le qualifient ouvertement d'"usurpateur" et d'"antipape", mais aussi de ceux qui, de manière plus ambiguë, parlent de lui avec mépris, l'appelant simplement "Bergoglio" et invitant les prêtres à ne pas mentionner son nom au début du canon de la messe (a cum). Le mystère de l'Église, sainte dans sa doctrine et sa constitution divine, mais pécheresse dans son humanité, doit être abordé avec réflexion et pondération, avec charité et prière.

    Pour ceux qui souhaitent approfondir ces questions sérieuses, parfois traitées avec incompétence et superficialité, je recommande deux livres récemment publiés : Super hanc petram. Il Papa e la Chiesa in un'ora drammatica della storia du père Serafino Lanzetta (Edizioni Fiducia, Rome 2022) et Non era più lui. Una risposta al Codice Ratzinger sulla rinuncia di Benedetto XVI de Federico Michielan et Francesco Patruno (Fede e Cultura, Verona 2023, avec une préface de Mgr Nicola Bux). 

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  • Qui sera le prochain ? Les autres cardinaux que François devra bientôt remplacer

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Qui sera le prochain ? Les autres cardinaux que François devra bientôt remplacer

    4 juillet 2023

    Le pape François a nommé samedi un nouveau préfet pour le Dicastère pour la doctrine de la foi, remplaçant le cardinal Luis Ladaria Ferrer par le théologien argentin Mgr Víctor Manuel Fernández.

    Si la décision du pape de nommer Mgr Fernández en a surpris plus d'un, la nomination elle-même était attendue depuis longtemps. Le cardinal Ladaria a eu 79 ans en avril et était plus proche de l'âge obligatoire d'exclusion des cardinaux d'un conclave (80 ans) que de l'âge nominal de la retraite épiscopale (75 ans).

    La préférence de laisser les cardinaux et archevêques en exercice à des postes clés pendant des années après l'âge auquel ils sont censés offrir officiellement leur démission est devenue une sorte de nouvelle normalité sous le pape François. 

    Mais même les évêques les plus dévoués ne peuvent pas rester en poste éternellement, et l'âge commence à rattraper de nombreux titulaires de postes élevés. Ainsi, après le départ de Ladaria, quels postes majeurs François devra-t-il probablement pourvoir au cours de l'année à venir ?

    Depuis que François a promulgué son motu proprio de 2018 sur la retraite épiscopale, Imparare a congedarsi, ou "Apprendre à prendre congé", de nombreux observateurs du Vatican ont noté l'écart entre la théorie et la pratique dans l'approche de François à l'égard des ecclésiastiques supérieurs en surannée.

    Le remplacement de Mgr Ladaria fait suite à la nomination anticipée par le pape d'un nouveau préfet du dicastère pour les évêques au début de l'année, l'archevêque Robert Prevost succédant au cardinal Marc Ouellet quelques semaines avant que ce dernier n'atteigne également l'âge de 79 ans. Avant ces nominations, François avait autorisé le cardinal Beniamino Stella à rester à la tête du dicastère pour le clergé jusqu'à ce qu'il ait lui aussi 79 ans en 2021.

    Mais si 79 ans est le nouveau 75 ans au Vatican, le pape François devra encore pourvoir certains postes importants au cours des 12 prochains mois, alors que leurs titulaires approchent des 80 ans.

    Archevêque de Boston

    Le poste le plus élevé de l'Église qui se trouve actuellement sur le bureau du pape est probablement l'un des plus importants d'Amérique du Nord sur le plan historique.

    Le cardinal Seán O'Malley a fêté ses 79 ans la semaine dernière et, selon des personnes proches du dicastère pour les évêques, plusieurs cardinaux américains de haut rang ont exercé de fortes pressions pour le remplacer. 

    Quel que soit le successeur, le choix déterminera probablement si Boston reste de facto un archidiocèse cardinalice ou s'il suit le chemin de Baltimore et de Philadelphie, devenant une nomination de second rang aux yeux de Rome.

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  • Dicastère de la foi : un mauvais départ pour le nouveau préfet

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    De Guido Horst sur le Tagespost :

    Au sein du dicastère de la foi, l'archevêque Víctor Fernández ne doit pas s'occuper des abus. Mais une affaire de dissimulation l'occupe déjà : la sienne.

    04.07.2023

    Il y avait eu à Rome des experts en tout du Vatican qui avaient juré sur la pierre que l'évêque de Hildesheim, Heiner Wilmer, deviendrait préfet du dicastère de la foi et succéderait ainsi au cardinal Luis Ladaria. Mais les résistances au sein du collège cardinalice étaient considérables et lorsque François, lors de son dernier séjour à l'hôpital, a été laissé tranquille, du moins pendant quelques jours, par les éternels réticents, il a appelé - à nouveau - son ami Tucho, comme on appelle l'archevêque argentin Víctor Manuel Fernández de La Plata.

    Celui-ci a lui-même écrit sur "Facebook", samedi dernier encore, le jour de l'annonce de sa nomination au poste de préfet de la foi, comment il avait obtenu cet honneur : la première fois que François lui avait proposé le siège de Ladaria, il avait refusé parce qu'il ne se sentait pas préparé aux questions d'abus sur les enfants, qui relèvent de la compétence de l'autorité de la foi du Vatican. Mais comment aurait-il pu refuser lorsque François l'a appelé pour la deuxième fois, cette fois depuis l'hôpital, et lui a assuré qu'il n'avait pas à s'occuper des questions d'abus, qu'il existait pour cela un département spécifique au sein du dicastère de la foi avec des spécialistes expérimentés.

    "En revanche, il m'a demandé de m'occuper", a-t-il poursuivi sur "Facebook", "d'autre chose qui lui (le pape) tient beaucoup à cœur en ce moment : encourager la réflexion sur la foi, approfondir la théologie, promouvoir une pensée qui puisse dialoguer avec ce qui préoccupe les gens et encourager une pensée chrétienne qui soit libre et créative en profondeur". 

    Grave accusation de dissimulation

    Le fait que Fernández, en tant que "demi-préfet" qui ne doit pas s'occuper du traitement des abus et de la dissimulation au sein de son administration - "Dictum Papae" ! -, mais qui s'en occupe aujourd'hui, est dû à sa propre personne. L'organisation "BishopAccountability.org", basée aux États-Unis, reprochait encore ce week-end à Fernández d'avoir couvert et protégé un prêtre de son diocèse de La Plata soupçonné d'abus, jusqu'à ce que celui-ci se suicide en décembre 2019 après l'émission d'un mandat d'arrêt par un tribunal. "Pour sa gestion de cette affaire, Fernández aurait dû faire l'objet d'une enquête" au lieu d'être promu à l'un des plus hauts postes de l'Église, a écrit Anne Barrett Doyle, vice-présidente du service d'information sur les délits du clergé.

    Mais comment cela serait-il possible si le défendeur lui-même est, du moins formellement, le chef suprême de l'autorité vaticane chargée de juger ces cas de dissimulation ? Avant 2019, Fernández n'avait pas cru aux accusations des parents concernés, avait laissé le prêtre dans sa paroisse et, lorsque d'autres victimes s'étaient manifestées, avait ensuite voulu le transférer dans une école, accusant ses détracteurs de vouloir "ridiculiser" le prêtre accusé. Une fois le prêtre mort, Fernández "n'a adressé aucun mot de réconfort aux victimes, se contentant de dire qu'il prierait pour ceux qui ont été offensés ou affectés par les accusations portées contre le prêtre", écrit "BishopsAccountability". Des mots lourds qui vont encore alourdir la démarche de l'Argentin à Rome.

    Un mauvais départ

    En tant que préfet de la foi, lui a écrit le pape François à l'occasion de sa nomination, Fernández doit répondre à des exigences morales élevées : "Le dicastère que vous allez diriger a utilisé en d'autres temps des méthodes immorales. C'était une époque où, au lieu de promouvoir les connaissances théologiques, on poursuivait d'éventuelles erreurs doctrinales. Ce que j'attends de vous est certainement très différent". Cela sonne comme un départ vers de nouveaux horizons, comme si la Congrégation pour la doctrine de la foi sous le cardinal Joseph Ratzinger et ses successeurs jusqu'au cardinal Luis Ladaria était après tout quelque chose comme la Sainte Inquisition. Mais si Fernández veut maintenant envisager "quelque chose de complètement différent" en tant que préfet, il doit d'abord gagner le respect et l'estime des collaborateurs de l'autorité de la foi - sans cela, rien ne fonctionne dans le dicastère. En tant que "demi-préfet" avec une accusation de dissimulation massive sur le dos, l'Argentin a pour le moins pris un mauvais départ dans le fauteuil préfectoral".

  • Epuration au sein du Dicastère pour la doctrine de la foi

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    De kath.net/news :

    Non à la bénédiction des couples homosexuels : le pape a renvoyé des collaborateurs responsables de la Congrégation pour la doctrine de la foi

    5 juillet 2023

    François a été blessé par le document, a déclaré Juan-Carlos Cruz. Le secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi a été nommé évêque d'un diocèse italien.

    Vatican (kath.net/LifeSiteNews/jg)

    Le pape François aurait écarté du dicastère pour la doctrine de la foi les collaborateurs responsables du "non" à la bénédiction des couples homosexuels. C'est ce qu'a affirmé Juan-Carlos Cruz, lors de la conférence pro-LGBT "Outreach" qui s'est tenue à Manhattan du 16 au 18 juin 2023.

    Cruz est un homme ouvertement homosexuel qui a été nommé par le pape François en 2021 à la Commission pontificale pour la protection des mineurs.

    Le document du dicastère pour la doctrine de la foi (à l'époque la Congrégation pour la doctrine de la foi) a blessé le pape, a déclaré Cruz. Lors d'une rencontre personnelle avec François, il aurait remarqué à quel point le pape était blessé. François lui aurait dit : "Je ne l'ai pas signé".

    Cela n'excuse pas le pape, a poursuivi Cruz, car il est le dernier responsable. Pour sa défense, il a toutefois tenu à préciser que les personnes qui ont rédigé le document ne font plus partie du dicastère pour la doctrine de la foi. "Et c'est vraiment bien, mais nous devons encore faire beaucoup, beaucoup plus", a déclaré Cruz textuellement.

    En 2021 déjà, il avait fait savoir à la plateforme d'information chilienne La Tercera que François était blessé par le refus de la bénédiction des couples de même sexe, bien qu'il en soit finalement responsable. Le document doit être compris dans le contexte du Vatican, "du fanatisme de certains", a déclaré Cruz. Il a parlé avec le pape, qui a été très blessé par ce qui s'est passé. Il a déclaré que François n'avait pas signé le document et a ajouté qu'il était certain que François corrigerait la situation.

    Cinq jours plus tard, François a nommé Cruz à la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Cruz avait auparavant critiqué publiquement le document de la Congrégation pour la doctrine de la foi comme une "tentative de défendre l'indéfendable".

    En fait, le pape François a retiré de la Congrégation pour la doctrine de la foi un collaborateur qui était responsable du document. En janvier 2022, l'archevêque Giacomo Morandi a été nommé évêque du diocèse italien de Reggio Emilia-Guastalla. Mgr Morandi était auparavant secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi et occupait donc la deuxième place dans la hiérarchie de la Congrégation.

    Dans le document de la Congrégation pour la doctrine de la foi publié en 2021, il est écrit textuellement qu'il "n'est pas permis de donner une bénédiction à des relations ou à des partenariats même stables qui impliquent une pratique sexuelle en dehors du mariage (c'est-à-dire en dehors d'une union indissoluble d'un homme et d'une femme, ouverte en soi à la transmission de la vie), comme c'est le cas pour les unions entre personnes du même sexe". La présence d'éléments positifs dans ces relations n'est pas en mesure de les justifier et donc d'en faire légitimement l'objet d'une bénédiction ecclésiale, "car ces éléments sont au service d'une union qui n'est pas ordonnée au dessein du Créateur", poursuit le texte. Les bénédictions d'unions homosexuelles ne seraient pas non plus autorisées parce que "les bénédictions de personnes sont en relation avec les sacrements". Elles constitueraient en quelque sorte "une imitation ou une référence analogue à la bénédiction nuptiale".

    Le document est signé par le cardinal Luís Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Le dernier paragraphe dit textuellement : "Le pape François, au cours de l'audience accordée au secrétaire soussigné de cette congrégation, a été informé du présent responsum ad dubium, y compris de la note explicative, et en a approuvé la publication".

  • Les cinq pistes du cardinal Sarah pour faire face à la crise actuelle de la foi

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    D'Ana Paula Morales (ACI Prensa/CNA) sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Sarah propose des pistes pour faire face à la "crise de la foi" dans le monde

    Le cardinal Robert Sarah a prononcé un discours le 26 juin à l'Université La Salle de Mexico.

    1er juillet 2023

    Le cardinal Robert Sarah, préfet émérite du Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements, a prononcé le 26 juin à l'Université La Salle de Mexico un discours sur le thème "être témoins de la vérité dans un monde en crise".

    Le cardinal africain a souligné qu'"aujourd'hui, il y a tant de confusion, tant d'ambiguïté et d'incertitude dans l'enseignement doctrinal et moral, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'Église, en particulier en ce qui concerne l'identité du Christ et le salut qu'il apporte".

    Le cardinal a proposé cinq pistes pour faire face à la situation actuelle.

    1. La Parole de Dieu

    Le cardinal a invité les personnes présentes à se préparer avec la parole de Dieu afin de combattre le mal et d'être bien disposées, citant Matthieu 4, 1-11, où Jésus a été conduit dans le désert et tenté par Satan.

    Le cardinal Sarah a souligné que "notre principale arme dans le combat spirituel est la parole ; nous devons donc la connaître parfaitement".

    2. La prière

    "L'autre arme fondamentale est la prière. Le pape Benoît nous a donné une grande leçon sur le pouvoir de la prière au cours des dix dernières années de sa vie", a-t-il fait remarquer.

    Le cardinal a encouragé les fidèles à ne pas cesser de prier, d'aller à la messe ou de se confesser : "Aujourd'hui, nous avons un besoin urgent de nous réapproprier ces dons divins", a-t-il souligné.

    Le cardinal Sarah a également encouragé la prière, la réflexion et le dialogue avec Dieu dans le silence.

    3. La vie intérieure

    "Lorsque nous nous retirons dans le désert de la vie intérieure, nous discernons la vérité que la création est en guerre contre l'homme, qui prétend s'occuper de l'écologie et défendre l'environnement, mais qui en même temps promeut l'avortement, l'euthanasie et l'homosexualité", a déclaré le prélat guinéen.

    4. Le silence

    "Dans le silence, nous entrons dans la présence de Dieu dans nos cœurs. Dans le silence, tous les bruits, les distractions et même les préoccupations les plus légitimes sont opportunément relativisés, mis en relation avec la croix, et c'est là qu'apparaît la lumière de l'Évangile. Là, tout est offert à Dieu, y compris nous-mêmes", a-t-il déclaré.

    "Il est impératif aujourd'hui de discipliner l'esprit et le cœur en fixant notre regard sur la croix", a-t-il souligné.

    "L'homme moderne a déclenché une guerre terrible contre Dieu et contre l'homme : une guerre satanique. C'est pourquoi le combat spirituel contre le mal fait partie de la vie chrétienne", a-t-il ajouté.

    Le cardinal Sarah a souligné que "l'homme se bat pour protéger la nature, mais en même temps il détruit l'homme, le mariage, la vie, et refuse de s'accepter dans sa propre identité d'homme ou de femme".

    "Dieu nous a créés hommes ou femmes et aujourd'hui nous disons que chacun peut choisir d'être homme ou femme".

    Le cardinal africain a déclaré que "l'Occident a oublié Dieu et ne recherche que des plaisirs éphémères. Il en résulte des individus chaque jour plus isolés et avec un grand vide existentiel".

    5. Lutte intérieure

    "Le combat d'aujourd'hui et de tous les jours se déroule dans le cœur et, comme le dit saint Paul, contre les esprits du mal : Les démons cherchent à tout prix ma ruine et mon éloignement de Dieu", a souligné le cardinal Sarah.

    Le cardinal a affirmé qu'"avec le transhumanisme, nous voulons augmenter l'homme, faire de l'homme une machine, un surhomme, nous trompant peut-être nous-mêmes en devenant immortels, invincibles, super intelligents, super puissants, faisant de l'homme un dieu".

    Le transhumanisme est un mouvement intellectuel, culturel et scientifique qui affirme le devoir moral d'améliorer les capacités physiques et cognitives des humains et d'appliquer les nouvelles technologies pour éliminer les conditions indésirables telles que la fatigue, la douleur, la maladie, le vieillissement et la mort.

    Le cardinal Sarah devait célébrer une messe à la basilique nationale de Notre-Dame de Guadalupe le 29 juin et le 3 juillet. 

    Il devait également rencontrer des prêtres de l'archidiocèse primatial de Mexico au séminaire conciliaire.

    Le cardinal sera l'orateur principal du cours international de théologie, un événement pour les prêtres organisé par la Société sacerdotale de la Sainte-Croix, qui fait partie de l'Opus Dei.

  • 50% des Belges se disent catholiques

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    De Kerknet :

    50% des Belges se disent catholiques

    4 juillet 2023

    Le sociologue des religions Wim Vandewiele (KU Leuven) a fait une estimation du nombre de Belges qui se déclarent catholiques. Sur la base d'études internationales, il conclut qu'en 2022, 50,02 % des résidents enregistrés en Belgique professent le catholicisme romain.

    8,9 % fréquentent l'église au moins une fois par mois.

    En Belgique, il n'existe pas de chiffres exacts sur le nombre de résidents enregistrés qui professent le catholicisme (romain). Pour obtenir ces chiffres, le professeur Wim Vandewiele (KU Leuven) a combiné des données provenant de deux études représentatives récentes : l'enquête sociale européenne Round 10 (2022) et le rapport PEW "Being Christian in Western Europe" (PEW, 2018 : 7). Celles-ci permettent une estimation approximative du nombre de Belges qui déclarent appartenir à une confession chrétienne en 2022 et indiquent s'ils fréquentent l'église (au moins) une fois par mois.

    Sur la base de ces études, Vandewiele conclut que 6 487 044 Belges professent le christianisme, dont 1 118 400 sont des chrétiens pratiquants et 5 328 644 des chrétiens non pratiquants. Si l'on répartit ces chiffres selon les différentes confessions chrétiennes, 1 034 799 résidents enregistrés en Belgique appartiennent au catholicisme au sein du groupe des chrétiens pratiquants. En d'autres termes, 8,93% de tous les Belges assistent à un culte catholique romain au moins une fois par mois. Au sein du groupe des chrétiens pratiquants moins d'une fois par mois, 4.760.078 habitants, soit 41,09% de la population belge, se déclarent catholiques romains. En d'autres termes, ils ne vont pas à la messe tous les mois, mais se considèrent comme catholiques. Ils adhèrent (en partie) à la foi ou aux valeurs et participent occasionnellement à certaines activités religieuses (par exemple, choix du baptême ou du mariage à l'église).

    À titre de comparaison, 52 % des Belges confessaient être catholiques romains en 2018 (Vandewiele, 2018) et 58 % en 2012 (Commission européenne, 2012 : 98-99).

  • Le Cardinal Müller réagit à la nouvelle nomination du Pape François à la Doctrine de la Foi

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    De Michael Haynes sur LifeSiteNews :

    EXCLUSIF : Le Cardinal Müller réagit à la nouvelle nomination du Pape François à la tête de la Doctrine du Vatican

    L'ancien préfet de la CDF, le cardinal Gerhard Müller, a répondu aux questions de LifeSite sur l'importance de la nouvelle nomination du Pape à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

    4 juillet 2023

    VILLE DU VATICAN (LifeSiteNews) - Ce qui suit est une interview que le cardinal Gerhard Müller a accordée à LifeSiteNews par courriel, en réponse à la récente nouvelle de la nomination de l'archevêque Victor Fernández pour devenir le nouveau préfet de la Congrégation (maintenant Dicastère) pour la Doctrine de la Foi (CDF).

    LifeSiteNews a rapporté l'annonce le 1er juillet, soulignant la position controversée de l'archevêque Fernández sur un certain nombre de questions, telles que la réception de la Sainte Communion pour les personnes divorcées et remariées, la promotion d'Amoris Laetitia, et ses écrits sur la sexualité.

    Le cardinal Müller a été préfet de la CDF de 2012 à 2017, date à laquelle le pape François l'a remplacé par le cardinal Luis Ladaria Ferrer, S.J.

    Michael Haynes : Votre Éminence, vous avez déjà qualifié certaines déclarations de Mgr Fernández d'"hérétiques". Quel danger représente-t-il aujourd'hui en tant que chef de la CDF, en particulier étant donné qu'il a écrit et promu Amoris Laetitia comme ouvrant la communion aux divorcés et aux remariés ?

    Cardinal Gerhard Müller : La décision de savoir qui deviendra préfet de la principale congrégation (ou dicastère) qui assiste directement le Pontife romain dans son magistère universel appartient au Saint-Père seul. Il doit aussi en répondre en conscience devant le Christ, Seigneur et Chef de son Église. Cela n'exclut pas la préoccupation de nombreux évêques, prêtres et fidèles à travers le monde. Ils ont le droit d'exprimer librement leurs préoccupations (Lumen gentium 37).

    L'opinion, que j'ai critiquée à l'époque, selon laquelle n'importe quel diocèse pourrait devenir le siège du successeur de Pierre, est déjà directement qualifiée par les Pères de Vatican I de contradiction hérétique avec la foi révélée dans le 2e canon de la Constitution "Pastor aeternus" (Denzinger-Hünermann 3058). Le concept selon lequel "le Pontife romain a sur l'Église le pouvoir plénier, suprême et universel" (Lumen gentium 22), c'est-à-dire la plenitudo potestatis, n'a rien à voir avec le commandement illimité de potentats séculiers qui se réfèrent à un pouvoir supérieur.

    L'Église du Dieu trinitaire n'a pas non plus besoin d'une nouvelle fondation ou d'une modernisation, comme si elle était devenue une maison délabrée et comme si des hommes faibles pouvaient surpasser le divin maître d'œuvre. Elle est déjà historiquement établie dans le Christ une fois pour toutes et parfaitement conçue dans sa doctrine, sa constitution et sa liturgie dans le plan de salut de Dieu.

    Dans l'Esprit Saint, elle sert continuellement les hommes comme sacrement du salut du monde. Son enseignement n'est pas un programme à améliorer et à mettre à jour par les hommes, mais le témoignage fidèle et complet de la révélation eschatologique de Dieu en son Fils incarné "plein de grâce et de vérité" (Jn 1,14).

    La tâche du dicastère, au service du magistère papal, est de montrer comment la doctrine de la foi est fondée bibliquement, comment elle s'est développée dans l'histoire du dogme et comment son contenu est exprimé de manière autoritaire par le magistère. L'obéissance religieuse due par tous les catholiques à l'épiscopat universel, et en particulier au Pape, se réfère uniquement aux vérités surnaturelles de la doctrine de la foi et de la morale (y compris les vérités naturelles de l'ontologie, de l'épistémologie et de l'éthique, qui sont les présupposés de la connaissabilité de la Parole de Dieu dans notre esprit humain).

    Le pape et les évêques ne peuvent exiger l'obéissance pour leurs opinions privées, et certainement pas pour des enseignements et des actions qui contrediraient la révélation et la loi morale naturelle. C'est ce qu'avaient déjà déclaré les évêques allemands en 1875 contre l'interprétation erronée des enseignements de Vatican I par le chancelier allemand Bismarck. Le pape Pie IX a expressément approuvé cette déclaration (Denzinger-Hünermann 3115 ; 3117).

    Le pape et les évêques sont liés à la Sainte Écriture et à la Tradition apostolique et ne sont en aucun cas les sources d'une révélation supplémentaire ou d'une révélation qu'il faudrait soi-disant adapter à l'état actuel de la science.

    Le Pontife romain et les évêques, compte tenu de leur charge et de l'importance de la question, s'efforcent avec diligence d'examiner correctement cette révélation et d'en exprimer correctement le contenu ; mais ils n'acceptent pas une nouvelle révélation publique comme faisant partie du dépôt divin de la foi (divinum depositum fidei). (Lumen Gentium 25).

    Haynes : L'archevêque Fernández a également soutenu que les relations sexuelles entre couples cohabitants ne sont pas toujours un péché. Quel danger cela représente-t-il pour lui d'occuper une telle position au sein de la CDF ?

    Cdl. Müller : Invoquant la volonté originelle du Créateur, Jésus lui-même a qualifié le divorce et le "remariage" d'adultère dans ses discussions avec les pharisiens au cœur dur, qui arguaient de la réalité de la vie de leurs contemporains et de leur incapacité à accomplir les commandements de Dieu (Mt 19, 9).

    Tout péché grave nous exclut du royaume de Dieu tant qu'il n'est pas repenti et pardonné (1 Co 6,10). La miséricorde de Dieu consiste à réconcilier le pécheur repenti avec lui-même par l'intermédiaire de Jésus-Christ. Nous ne pouvons en aucun cas nous justifier par rapport à notre fragilité, pour persister dans le péché, c'est-à-dire en contradiction fatale avec la volonté sainte et sanctifiante de Dieu.

    Tout autre est le traitement pastoral sensible des nombreuses personnes dont les mariages et les familles ont été endommagés ou brisés par leur propre faute ou celle d'autrui. Cependant, l'Église n'a pas l'autorité pour relativiser les vérités révélées sur l'unité du mariage (monogamie), son indissolubilité et sa fécondité (acceptation des enfants comme un don de Dieu). Une bonne pastorale est basée sur une bonne dogmatique, car seul un bon arbre avec des racines saines produit aussi de bons fruits.

    Haynes : L'archevêque Fernandez a déclaré que "dans de nombreux domaines, je suis beaucoup plus progressiste que le Pape". En tant qu'ancien préfet de la CDF, quels conseils donneriez-vous à l'archevêque Fernandez pour qu'il puisse protéger en toute sécurité les doctrines de la foi ?

    Cdl. Müller : En Amérique latine, l'Eglise a perdu la moitié de ses membres. En Allemagne synodale, plus de 500 000 catholiques ont publiquement renoncé à leur communion avec l'Église au cours de la seule année 2022. Partout, les séminaires sont vides, les monastères ferment, et le processus de déchristianisation des Amériques et de l'Europe est conduit de manière sophistiquée et violente par des "élites" anticléricales.

    Seul un fou peut parler d'un printemps de l'Église et d'une nouvelle Pentecôte. Les louanges des médias grand public à l'égard des réformateurs progressistes ne se sont pas encore traduites par un retournement de la population vers la foi en Jésus-Christ. Car c'est dans le Fils du Dieu vivant qu'ils peuvent placer leur espoir de vivre et de mourir.

    Penser ici encore dans les vieilles catégories théoriques culturelles de "progressistes/libéraux et conservateurs", ou classer les croyants sur l'échelle politique de "droite à gauche", est déjà d'une naïveté criminelle.

    Ce qui compte, ce n'est pas de savoir où nous nous situons sur l'échiquier idéologique, mais de savoir si nous "rendons au Dieu révélé dans le Christ l''obéissance de la foi' et si nous adhérons volontiers à sa révélation". Nous ne nous orientons pas vers les hommes et leurs idéologies, mais vers le Fils de Dieu, qui seul peut dire de lui-même : "Je suis le chemin, la vérité et la vie". (Jean 14:6).

    Il n'est pas certain que mes conseils soient souhaités par les destinataires en question. En ce qui concerne la doctrine de l'Église sur la foi véritable et salvatrice, et ce que le préfet et son dicastère sont tenus de faire à la lumière du magistère universel du Pontife romain, nous préférons laisser les Pères de Vatican II s'exprimer : "Pour accomplir cet acte de foi, la grâce de Dieu et l'aide intérieure de l'Esprit Saint doivent précéder et assister, en émouvant le cœur et en le tournant vers Dieu, en ouvrant les yeux de l'esprit et en donnant "joie et facilité à tous d'adhérer à la vérité et de la croire". Pour une compréhension toujours plus profonde de la révélation, le même Esprit Saint ne cesse d'achever la foi par ses dons". (Dei verbum 5).

  • En RDC : les élections coûte que coûte

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    Alors que l’opposition et l’Eglise catholique sont de plus en plus critiques sur la crédibilité des élections prévues en décembre prochain, Félix Tshisekedi promet un scrutin « transparent et digne de confiance dans les délais constitutionnels » au risque d’organiser des élections bâclées.

    Pour mémoire, son prédécesseur Joseph Kabila, le fils de Laurent, prit la place de son père assassiné, et fut ensuite réélu en 2011 tandis qu’Etienne Tshisekedi, le père de Félix, contestait les résultats. Ensuite les jeux de rôle s’inversèrent entre les deux familles. Suite au prochain numéro.

    Article de Christophe Rigaud sur le site web « Afrikarabia » :

    « Des élections à marche forcée, c’est la feuille de route que semble s’être fixé le pouvoir congolais à 6 mois du scrutin malgré les contestations de l’opposition, la guerre à l’Est du pays et des moyens financiers débloqués au compte-gouttes. Depuis plusieurs semaines, l’opposition est vent debout après la publication du fichier électoral qu’elle juge « frauduleux, douteux et corrompu ». L’enregistrement des électeurs s’est déroulé de manière « chaotique » selon l’opposition, des institutions de la société civile ou l’Eglise catholique, censée déployer des observateurs pour surveiller le scrutin. Dans ce fichier, de sérieux doutes persistent concernant les nombreux doublons enregistrés, les personnes mineures ou décédées. Certains centres d’enrôlement d’électeurs n’existaient pas. Des kits d’enregistrement et des cartes d’électeurs ont été retrouvés dans les mains de personnes « non-habilitées » par la Commission électorale. Certaines cartes d’électeurs, de mauvaise qualité, s’effacent avec le temps, rendant le vote impossible, mais aussi ouvrant la voie à toutes sortes de fraudes. Un audit indépendant devait être réalisé par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui a fini par jeter l’éponge devant les délais trop courts de la CENI. Ce sont finalement des experts internationaux choisis par la centrale électorale qui ont validé le fichier électoral malgré les protestations de l’opposition.

    Un processus électoral «malengagé»

    Deux autres éléments inquiètent les opposants quant à la crédibilité du scrutin de décembre. Il y a tout d’abord la nomination de Denis Kadima, jugé proche de Félix Tshisekedi, à la tête de la CENI. La composition de la centrale électorale est également contestée, car constituée en majorité de membres ayant rejoint l’Union sacrée, la plateforme électorale de Félix Tshisekedi. Il y a ensuite la nomination de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle par le chef de l’Etat grâce à un tour de passe-passe dénoncé par les opposants. Les deux institutions-clés pour les élections de décembre semblent donc avoir été « caporalisées » par le pouvoir selon l’opposant Martin Fayulu, qui redoute un scrutin avec des résultats « fabriqués » par le camp présidentiel. Dans ce concert de critiques, la très puissante Eglise catholique, par la voix de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), a estimé le 23 juin que le processus électoral était « mal engagé » en RDC. La CENCO a relayé les inquiétudes de l’opposition en regrettant un manque de consensus autour des membres de la Commission électorale, mais également « une absence de contre-expertise crédible » du fichier électoral.

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  • Quel est le rôle des évêques et que propose le prochain synode des évêques ?

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    Une analyse du Club des Hommes en noir avec Mgr Schneider comme invité exceptionnel, entouré des abbés Barthe et Célier et du père Thomas : diffusée par le site web de la revue « L’Homme Nouveau » :

  • Plus de 50.000 chrétiens tués au Nigeria : tout le monde s'en fout ?

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    Une tribune du père Justine John Dyikuk publiée sur le site de La Croix Africa :

    « Tant que l’Église ne se mobilisera pas, la persécution des chrétiens au Nigeria restera une plaie ouverte »