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Foi - Page 246

  • Avons-nous une foi aussi ferme que celle des premiers missionnaires ?

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/TANZANIE - Le 400e anniversaire de Propaganda Fide : "Avons-nous une foi aussi ferme que celle des premiers missionnaires ?"

    21 novembre 2022

    Dar es Salaam (Agence Fides) - " Avons-nous une foi aussi forte que celle des premiers missionnaires qui sont venus dans notre pays ? " a demandé Mgr Damian Denis Dallu, archevêque de Songea et président des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) en Tanzanie, dans son homélie lors de la messe solennelle pour le 400e anniversaire de la fondation de la Sacrée Congrégation De Propaganda Fide, aujourd'hui Dicastère pour l'Évangélisation, qui s'est tenue le 13 novembre.

    Dans son homélie, Mgr Dallu a fortement insisté sur la nécessité de demander à Dieu le don d'une foi solide. Faisant une comparaison avec les premiers missionnaires, il a mis au défi chaque chrétien d'aujourd'hui de se demander si nous avons toujours cette foi forte des premiers missionnaires. De son point de vue de pasteur, il a témoigné que dans le monde d'aujourd'hui, la majorité des croyants ont peu de foi ou une foi vacillante, et que face aux défis de la vie, ils finissent par rejoindre des sectes religieuses en expansion ou d'autres tendances, simplement parce qu'ils espèrent obtenir une solution rapide à leurs problèmes.

    Pire encore, a souligné l'archevêque, il y a une tendance croissante parmi les fidèles à chercher des miracles au point d'abandonner la foi catholique parce qu'ils n'en trouvent pas ! Il est donc nécessaire que chacun soit ferme dans la foi, en gardant à l'esprit que la Croix est inévitable si nous voulons rester de vrais chrétiens. De même, l'Église doit veiller à ce que, même dans les services sociaux qu'elle offre à différents niveaux, l'accent soit mis sur le service comme moyen d'évangélisation, comme l'ont fait les premiers missionnaires. Si cela a été possible avec les premiers missionnaires, pourquoi pas avec nous aujourd'hui ? Que les célébrations du Jubilé soient donc l'occasion de réveiller le zèle missionnaire de chaque baptisé.

    Cette année, l'Église catholique célèbre des jubilés particuliers, à savoir : le 400e anniversaire de la fondation de la Sacrée Congrégation De Propaganda Fide, aujourd'hui Dicastère pour l'Évangélisation, et quatre autres jubilés des OPM. Parmi ces derniers jubilés figurent le 200e anniversaire de la fondation de l'Œuvre Missionnaire de la propagation de la foi (OPPF), le 100e anniversaire de l'élévation à l'état pontifical des trois premières Œuvres missionnaires (OPPF, OPSPA et OPSE) et le 150e anniversaire de la naissance du bienheureux Paolo Manna, fondateur de la Société de l'Union missionnaire (UPM).

    En réponse à l'invitation du Pape François dans son message pour la Journée missionnaire 2022, où il encourage tout le monde à se réjouir avec les OPM en cette année spéciale, la Conférence épiscopale de Tanzanie (CET) a organisé des célébrations les 12 et 13 novembre 2022. Ces événements ont été suivis par des représentants de tout le pays, notamment : des évêques, des prêtres, des religieux et religieuses, des grands séminaristes, des catéchistes, un grand nombre d'enfants appartenant à l'Œuvre de la Sainte Enfance, et quelques fonctionnaires du gouvernement tanzanien. Le premier jour a été spécialement conçu pour des séminaires spéciaux sur l'évangélisation et a été enrichi par un livre spécial sur l'histoire de la Congrégation (avant et après sa création) édité par le directeur national des OPM. Le 13 novembre, une messe jubilaire solennelle a eu lieu, présidée par l'archevêque président de la Conférence épiscopale de Tanzanie, Mgr Gervas M. Nyaisonga, évêque de Mbeya.
    (Alfred S. Kwene)

    (Agence Fides 21/11/2022)

  • Les confidences de Veerle Lodrigo, la gouvernante de Mgr Léonard

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    De Jan Antonisses sur Humo (22 novembre 2022) (extraits) :

    (...) Les dernières nouvelles n'étaient pas très bonnes. L'ancien archevêque André Léonard (82 ans), qui s'était retiré dans le sud de la France, avait été infecté par le corona. Il avait survécu à trois crises cardiaques. Il a été réanimé. Et à présent, il avait fait inscrire dans son testament qu'il ne voulait pas être enterré en Belgique. Seule sa gouvernante, Veerle Lodrigo (54 ans), représente encore le lien avec la mère patrie. "Je ne regrette pas de l'avoir suivi. Qui a un patron qui vous remercie pour tout ce que vous faites ?". (...)

    Veerle Lodrigo est une Gantoise qui a changé de carrière en 2010 : elle est passée de la tour de contrôle de Bruxelles Sud à l'archevêché de Malines. Elle a suivi André Léonard, qu'elle connaissait depuis un certain temps. (...)

    V. LODRIGO "Est-il conservateur ? (Soupir) Non, sinon il ne serait pas ouvert aux mouvements mariaux et au renouveau charismatique dans l'Église. Mais le blanc est blanc et le noir est noir. Le gris n'existe pas pour lui. ..." "Il était très diplomate en tant qu'archevêque. Mais quand il veut réaliser quelque chose, il va tout droit." (...)

    A. LÉONARD (dans un courriel) "Je ne regrette pas mes actions, notamment la manière dont j'ai réformé le séminaire de Namur. De ce fait, il est aujourd'hui le séminaire de la Belgique francophone. Avec la grâce de Dieu, j'y ai ordonné 90 prêtres pour le diocèse de Namur, et 20 pour l'archidiocèse de Malines-Bruxelles. Pour qu'un séminaire s'épanouisse, il doit être en parfaite harmonie avec les enseignements de l'Église catholique. Les jeunes ne s'engageront pour la vie et n'accompliront le vœu de célibat que si la théologie ainsi que la pratique pastorale sont conformes au magistère suprême. Je regrette la fermeté avec laquelle j'ai proclamé ma conviction : elle était parfois écrasante." (...)

    HUMO Jean-Paul II et Benoît XVI sont deux papes avec lesquels Léonard s'est bien entendu. En tant qu'archevêque, a-t-il bénéficié d'un soutien plus important à l'étranger que dans son pays ?

    LODRIGO "Assurément. Vous connaissez le dicton : un prophète n'est pas honoré chez lui. Monseigneur est toujours en contact avec Benoît XVI de temps en temps. L'homme a 95 ans mais il est encore très brillant. Attention, tout le monde en Belgique n'est pas anti-Léonard. Beaucoup de gens ont encore de l'affection pour lui. Je le vois quand je sors le courrier : la boîte aux lettres est bourrée." (...)

    HUMO Léonard, contrairement à ses prédécesseurs en tant qu'archevêque, n'a PAS été nommé cardinal par l'actuel pape François. C'était une déception ?

    LODRIGO "'Peut-être était-il préférable que je ne devienne pas cardinal', dit-il parfois. Sinon, je devrais constamment faire des allers-retours à Rome. En même temps, cela a dû l'attrister. Son successeur, Jozef De Kesel, est devenu cardinal. Et même Luc Van Looy, l'ancien évêque de Gand, a reçu le titre (puis l'a rendu, après des critiques sur son action laxiste dans des dossiers d'abus sexuels, ndlr). Qu'est-ce que Van Looy a accompli de plus que Léonard ?

    "Monseigneur a fait des choses merveilleuses. Il a toujours été très attentif aux personnes qui ont avorté. Chaque année, il célébrait une messe pour elles. (...)

    LÉONARD (dans un courriel) "Lorsque le pape François ne m'a pas créé cardinal, j'ai supposé qu'il donnait la priorité aux diocèses de la périphérie, où ils n'avaient jamais vu un cardinal de près. Cette hypothèse s'est avérée fausse. Mon successeur en tant qu'archevêque est devenu cardinal. L'hypothèse la plus probable est donc : mon style épiscopal ne correspond pas au profil souhaité par Rome. Cela a attristé de nombreux Belges. Je trouve moi-même la politique cardinalice étrange, mais franchement, elle me convient aussi. Que serais-je devenu si j'avais porté de la pourpre maintenant ? Un cardinal doit assister à des réunions significatives et inutiles à Rome plusieurs fois par an, tandis que moi, depuis que je me suis retiré en France, je mène une vie sacerdotale extraordinaire : je n'ai jamais confessé aussi souvent, accompagné autant de personnes, prêché des retraites, animé des sessions théologiques et philosophiques. Comme dirait Edith Piaf, 'Je ne regrette rien'." (...) (un passage sur la volonté de Mgr Léonard d'être enterré en France)

    HUMO L'archevêque devenu sous-pasteur. Du jamais vu. Ou bien s'agissait-il surtout d'un adieu à la Belgique, qui l'avait injustement traité ?

    LODRIGO "Après sa retraite, Monseigneur ne voulait plus réagir au moindre pet dans l'Eglise belge. Il n'avait plus envie de parler aux journalistes. Et : le site de pèlerinage marial de Notre-Dame-du-Laus l'a attiré." (...) (long passage sur les ennuis de santé du prélat et son refus de se laisser vacciner contre le corona (qu'il a contracté))

    LÉONARD (dans un courriel) "Depuis mes graves problèmes de santé, je pense souvent à la mort. Cette pensée m'aide à me repentir, à me détacher, à m'oublier. La mort me remplit d'une certaine crainte, mais aussi d'une grande confiance dans la miséricorde du Seigneur. J'essaie d'utiliser au mieux le temps qui m'est laissé pour explorer "les nouveaux cieux et la nouvelle terre" que le livre de l'Apocalypse nous fait désirer." (...)

  • Le chant grégorien présenté sur "La foi prise au mot" (KTO)

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    De KTO Télévision sur Youtube :

    2022_11_21_08_47_48_Greenshot.pngLe chant grégorien est le chant propre de la liturgie de l'Église catholique romaine. Légué par une longue tradition, ce répertoire musical, que le concile Vatican II qualifie de "trésor d'une inestimable valeur", est composé principalement à partir de versets de la Bible dans sa version latine. Il est le fruit d'une longue tradition d'origine byzantine dont on peine à remonter le fil. Comment s'est-il formé ? Quelles sont ses caractéristiques ? Comment l'interpréter aujourd'hui ? A la veille de la sainte Cécile, le bibliste Régis Burnet reçoit François Polgàr, directeur artistique et musical de la Maîtrise de Sainte-Croix de Neuilly - The Paris Boys Choir - depuis 1983.

     

  • Tourner notre regard vers la destination finale de l’histoire qui sera le règne définitif et éternel du Christ

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    HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI (Basilique vaticane - Dimanche 25 novembre 2012)

    (...) En ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église nous invite à célébrer le Seigneur Jésus, Roi de l’univers. Elle nous appelle à tourner notre regard vers l’avenir, ou mieux plus profondément, vers la destination finale de l’histoire qui sera le règne définitif et éternel du Christ. Il était au commencement avec le Père, quand le monde a été créé, et il manifestera pleinement sa seigneurie à la fin des temps, quand il jugera tous les hommes. Les trois lectures d’aujourd’hui nous parlent de ce règne. Dans le passage de l’Évangile, tiré de l’Évangile de saint Jean, que nous avons écouté, Jésus se trouve dans une situation humiliante – celle d’accusé – devant le pouvoir romain. Il a été arrêté, insulté, raillé, et ses ennemis espèrent obtenir maintenant sa condamnation au supplice de la croix. Ils l’ont présenté à Pilate comme quelqu’un qui aspire au pouvoir politique, comme le prétendu roi des juifs. Le procureur romain mène son enquête et interroge Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? » (Jn 18, 33). Répondant à cette demande, Jésus précise la nature de son règne et de sa messianité-même, qui n’est pas un pouvoir mondain, mais un amour qui sert ; il affirme que son règne ne doit pas être absolument confondu avec un règne politique quelconque : « Ma royauté ne vient pas de ce monde … Non, ma royauté ne vient pas d’ici » (v. 36).

    Il est évident que Jésus n’a aucune ambition politique. Après la multiplication des pains, les gens, enthousiasmés par le miracle, voulaient s’emparer de lui pour le faire roi, afin de renverser le pouvoir romain et établir ainsi un nouveau règne politique, qui aurait été considéré comme le royaume de Dieu tant attendu. Mais Jésus sait que le royaume de Dieu est d’un genre tout autre, il ne se fonde pas sur les armes et sur la violence. C’est la multiplication des pains qui devient alors, d’une part, le signe de sa messianité, mais, d’autre part, un tournant dans son activité : à partir de ce moment, la marche vers la croix se fait plus évidente ; là, par un acte suprême d’amour, resplendira le règne promis, le règne de Dieu. Mais la foule ne comprend pas, elle est déçue et Jésus se retire, tout seul, dans la montagne pour prier, pour parler à son Père (cf. Jn 6, 1-15). Dans le récit de la passion, nous voyons comment les disciples aussi, tout en ayant partagé la vie avec Jésus et écouté ses paroles, pensaient à un royaume politique, instauré même avec l’aide de la force. À Gethsémani, Pierre avait tiré du fourreau son épée et avait commencé à combattre, mais Jésus l’avait empêché (cf. Jn 18, 10-11). Il ne veut pas être défendu par les armes, mais il veut accomplir jusqu’au bout la volonté de son Père et établir son royaume non pas par les armes et la violence, mais par la faiblesse apparente de l’amour qui donne la vie. Le royaume de Dieu est un royaume totalement différent des royaumes terrestres.

    Et c’est pour cela que, face à un homme sans défense, fragile, humilié, comme l’est Jésus, un homme de pouvoir comme Pilate reste surpris ; surpris parce qu’il entend parler d’un royaume, de serviteurs. Et il pose une question qui lui semblera paradoxale : « Alors, tu es roi ? ». Quel genre de roi peut être un homme dans ces conditions-là ? Mais Jésus répond par l’affirmative : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité, écoute ma voix » (18, 37). Jésus parle de roi, de royaume, cependant, il ne se réfère pas à la domination, mais à la vérité. Pilate ne comprend pas : peut-il exister un pouvoir qui ne s’obtient pas par des moyens humains ? Un pouvoir qui ne réponde pas à la logique de la domination et de la force ? Jésus est venu révéler et apporter une nouvelle royauté, celle de Dieu ; il est venu rendre témoignage à la vérité d’un Dieu qui est amour (cf. 1 Jn 4, 8.16) et qui veut établir un royaume de justice, d’amour et de paix (cf. Préface). Celui qui est ouvert à l’amour, écoute ce témoignage et l’accueille avec foi, pour entrer dans le royaume de Dieu.

    Nous retrouvons cette perspective dans la première lecture que nous venons d’écouter. Le prophète Daniel prédit le pouvoir d’un personnage mystérieux placé entre ciel et terre : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » (7, 13-14). Ces paroles annoncent un roi qui domine de la mer à la mer jusqu’aux bouts de la terre, grâce à un pouvoir absolu qui ne sera jamais détruit. Cette vision du prophète – une vision messianique – est éclairée et trouve sa réalisation dans le Christ : le pouvoir du vrai Messie – pouvoir qui ne décline jamais et qui ne sera jamais détruit – n’est pas celui des royaumes de la terre qui s’élèvent et s’écroulent, mais celui de la vérité et de l’amour. Cela nous fait comprendre comment la royauté annoncée par Jésus dans les paraboles et révélée ouvertement et explicitement devant le Procureur romain, est la royauté de la vérité, l’unique qui donne à toute chose sa lumière et sa grandeur.

    Dans la deuxième lecture, l’auteur de l’Apocalypse affirme que nous aussi nous participons à la royauté du Christ. Dans l’acclamation adressée à « celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang », il déclare que celui-ci « a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père » (1, 5-6). Il est clair ici aussi qu’il s’agit d’un royaume fondé sur la relation avec Dieu, avec la vérité, et non pas un royaume politique. Par son sacrifice, Jésus nous a ouvert le chemin pour une relation profonde avec Dieu : en lui, nous sommes devenus de véritables fils adoptifs, nous sommes rendus ainsi participants de sa royauté sur le monde. Être disciples de Jésus signifie donc ne pas se laisser séduire par la logique mondaine du pouvoir, mais apporter au monde la lumière de la vérité et de l’amour de Dieu. L’auteur de l’Apocalypse étend ensuite son regard à la deuxième venue de Jésus pour juger les hommes et établir pour toujours le règne divin, et il nous rappelle que la conversion, comme réponse à la grâce divine, est la condition pour l’instauration de ce royaume (cf. 1, 7). C’est là une invitation pressante adressée à tous et à chacun : nous convertir toujours au règne de Dieu, à la seigneurie de Dieu et de la Vérité, dans notre vie. Chaque jour, nous l’invoquons dans la prière du ‘Notre Père’ avec les paroles : « Que ton règne vienne » ; cela revient à dire à Jésus : Seigneur fais-nous devenir tiens, vis en nous, rassemble l’humanité dispersée et souffrante, pour qu’en toi, tout soit soumis au Père de miséricorde et d’amour.

  • La Solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ, Roi de l'Univers

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    De John Grondelski  sur le National Catholic Register :

    Solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ, Roi de l'Univers

    ÉCRITURES ET ART : Le temps est la seule chose que Dieu a rationnée, pourtant, même dans ces derniers moments entre la vie et la mort, on peut toujours se tourner vers Dieu.

    Titian, “Christ and the Good Thief,” ca. 1566
    Titien, "Le Christ et le bon larron", vers 1566 (photo : Domaine public)

    19 novembre 2022

    Avec ce dimanche, l'année liturgique touche à sa fin. Dimanche dernier et dimanche prochain nous rappelleront la fin du monde.

    Le dernier dimanche ordinaire du Temps ordinaire nous le rappelle, car c'est là que s'achève l'histoire humaine. Le premier dimanche de l'Avent nous le rappelle, car nous ne regardons pas en arrière vers la venue de Jésus à Bethléem, mais en avant vers sa seconde venue dans la gloire.

    Entre ces deux charnières, nous regardons vers l'origine, la cause et le but de l'histoire humaine : Jésus-Christ, Roi de l'Univers.

    L'Évangile d'aujourd'hui nous ramène au moment central de la vie de ce roi : sa passion, sa mort et sa résurrection. Il évoque en particulier sa rencontre avec le bon larron.

    Le regretté Ján Chryzostom Korec, archevêque de Nitra, en Slovaquie, a écrit dans sa méditation sur le Bon larron que Jésus était exactement là où il voulait être sur cette croix.

    En crucifiant Jésus, l'establishment juif de Jérusalem à l'époque de Jésus voulait marquer un point. Mourir sur un arbre" était considéré comme une mort maudite (voir Deutéronome 21:22-23). Pendre Jésus à une croix n'était pas seulement le moyen disponible pour la peine capitale. C'était le moyen pour les ennemis de Jésus de s'assurer que sa réputation parmi ses disciples potentiels serait à jamais ternie.

    Ils l'ont donc pendu à un arbre. Et, pour bien montrer qu'il était un malfaiteur, deux autres criminels ont été pendus avec lui.

    Mais Jésus a passé sa vie parmi les pécheurs. Il a été attaqué par ses ennemis pour avoir mangé "avec des collecteurs d'impôts et des pécheurs" (Matthieu 9:11). Il n'était donc pas surprenant qu'il finisse sa vie avec eux aussi.

    Voici comment Korec résume la situation :

    ... le Père permet que le Fils ne meure pas dans une solitude majestueuse, mais aux côtés des malfaiteurs. Jésus a vécu parmi les gens ; il a vécu parmi les pécheurs et il est mort parmi les pécheurs. Lui, l'ami des pécheurs, reste leur ami jusqu'au bout. Il meurt comme eux et il meurt avec deux d'entre eux. Nous savons que ce n'était pas en vain - Il a sauvé l'un d'entre eux au dernier moment. Et il l'a sauvé pour l'éternité (c'est nous qui soulignons, extrait de Rok nad evanjeliom).

    Jésus s'est fait homme "pour nous les hommes et pour notre salut". Il est donc approprié que nous reconnaissions sa royauté au moment où, presque dans son dernier souffle, il apporte encore au Père un homme désireux de se tourner vers Dieu. Quelques instants avant de mourir, Jésus élargit encore son royaume en accueillant un citoyen de plus.

    Ceux qui l'ont crucifié ont fait du titre de "Roi des Juifs" un objet de dérision. Ses accusateurs l'ont utilisé comme un faux drapeau pour manipuler les Romains afin qu'ils le crucifient. Les soldats qui l'ont crucifié "se moquaient de lui ... 'si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!'"

    Le mal conduit les hommes sur des chemins bizarres et autodestructeurs. Les soldats romains et les "dirigeants [qui] se moquaient de Jésus" pouvaient se permettre de le ridiculiser. Ils s'attendaient à être en vie le lendemain, ce qui n'est pas ce qu'ils attendaient de Jésus.

    Mais Jésus a été ridiculisé même par l'un de ceux qui étaient condamnés avec lui. "Un des criminels qui étaient pendus là a injurié Jésus." Cet homme n'avait rien à gagner à cracher sur Jésus. Comme Jésus, il serait bientôt mort. Mais le désespoir et la malice du mal sont tels que même ce voleur - que l'histoire a nommé Gestas - se joint à l'attaque contre son compagnon condamné.

    Gestas n'a même pas le sens de la justice de ce qui lui est arrivé. Il faut que l'autre voleur - que l'histoire a nommé Dismas - lui rappelle : "Nous avons été condamnés à juste titre, car la peine que nous avons reçue correspond à nos crimes." Dismas est clairement en train de réfléchir à sa vie qui s'achève et de reconnaître ce qui était bien et ce qui était mal dans celle-ci. Gestas n'examinera ce qui l'a amené à cet endroit que lorsqu'il sera trop tard : le temps du repentir n'est pas après la mort.

    Dismas reconnaît la justice de sa sentence et l'injustice de celle de Jésus. "Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume."

    "Aujourd'hui, tu seras avec moi au Paradis."

    Celui du Christ est - comme nous le rappelle la préface de cette solennité - " un royaume de vérité et de vie, un royaume de sainteté et de grâce, un royaume de justice, d'amour et de paix ". Dans la mesure où Dismas était prêt à adhérer à ce Royaume, dans cette mesure, il est entré dans l'éternité en paix. Je suis sûr que sa prière était comme celle du poète polonais Roman Brandstaetter, une prière que nous devrions tous faire nôtre :

    Car je veux, ô Dieu, malgré tous mes doutes et mes tentations, Qu'à l'heure de ma mort, quand personne ne sera entre moi et Toi, Me reposer dans Ton regard Sous l'arc de Tes sourcils... ("La Tentation dans le désert").
    Car c'est là que se trouve le Royaume des Cieux.

    L'Évangile d'aujourd'hui est illustré par le grand peintre vénitien du XVIe siècle, Titien (vers 1488-1576). Le tableau "Le Christ et le bon larron" a été peint vers 1566 et est conservé par le Musée national de Bologne, en Italie.

    Le tableau est centré sur les deux personnages clés de l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus et le bon larron. Jésus incline la tête sur sa droite pour écouter Dismas. Dismas, par la parole et le geste, fait sa dernière demande pour une place dans le Royaume de Jésus.

    Elizabeth Lev a décrit ce tableau comme une scène de confessionnal. Le bon larron admet son mal et demande une place auprès du Christ. Jésus l'écoute et la lui promet. Cette ambiance de confession est renforcée par l'omission de Gestas et l'élévation des deux personnages dramatiques au-dessus des lances romaines qui s'agitent en dessous.

    Certains pourraient s'interroger sur la représentation de Dismas, en particulier sur la liberté relative de ses bras. La crucifixion consistait à attacher la victime à la croix par clouage, ligature ou les deux. Le clouage était plus douloureux mais accélérait la mort. La ligature prolongeait le châtiment mais était moins douloureuse. Le clouage puis le ligotage pouvaient intensifier et prolonger le châtiment. Comment cela ? La crucifixion a déplacé le centre de gravité du corps vers la région de la poitrine, qui n'est pas conçue pour fonctionner normalement - notamment pour respirer - tout en supportant le poids d'un corps. C'est pourquoi de nombreux spécialistes pensent qu'une personne crucifiée devait se soulever pour mieux respirer... se soulever sur des membres cloués. En attachant un prisonnier, les cordes aidaient à supporter le poids du corps et donc à prolonger la torture. Dismas est clairement attaché.

    Titien est considéré comme l'un des plus grands peintres vénitiens de la Renaissance. Lorsqu'il a peint "Le Christ et le bon larron", dix ans avant sa mort, il était passé des couleurs vives qui caractérisaient ses premières œuvres à une palette plus subtile. C'est ce que l'on constate dans ce tableau, où la mort qui s'approche est visible dans le fond brunâtre, qui se fond dans le bois des croix et les corps semi-bronzés des deux mourants, chacun quelque peu illuminé, celui du Christ encore plus. Suivant les conventions de la Renaissance sur la physicalité, les deux hommes sont musclés et anatomiquement exacts.

    Le temps est la seule chose que Dieu a rationnée, mais même dans ces derniers instants entre la vie et la mort, on peut encore se tourner vers Dieu. Sans présumer de sa miséricorde, rappelons-le nous toujours.

    John M. Grondelski (Ph.D., Fordham) est l'ancien doyen associé de l'école de théologie de la Seton Hall University, South Orange, New Jersey. Il s'intéresse particulièrement à la théologie morale et à la pensée de Jean-Paul II.

  • Comment Dieu s’y prend-t-il pour établir son Royaume ? Homélie pour le dimanche du Christ Roi de l'Univers

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    Nous remercions Monsieur l'abbé Christophe Cossement de nous autoriser à publier ici ses homélies. Voici celle de ce dimanche du Christ Roi de l'Univers (sur son blog) :

    Le Royaume du Christ et ses méthodes

    Tout en nous aspire au Royaume du Christ Roi, tant nous sommes fatigués des ténèbres du mensonge et de la trahison, de la domination et des abus, de l’impureté et de tant de choses qui réduisent l’être humain à un objet entre ses propres mains. Oh oui, comme nous désirons être arrachés « au pouvoir des ténèbres » dont parle saint Paul, afin d’hériter de la lumière du ciel, de la paix et de la joie pour lesquelles nous sommes faits !

    Comment serons-nous libérés de l’oppression de toutes ces choses mauvaises que font les êtres humains et que parfois nous faisons aussi ? Comment serons-nous libérés des erreurs dans lesquelles le diable plonge l’humanité, lui qui est le menteur par excellence, lui qui semble piloter jusqu’aux décisions politiques qui salissent le cœur des jeunes et jettent beaucoup de monde dans la perplexité ? Ah, nous aimerions bien, parfois, une bonne petite remise en ordre… Horrible tentation qui sous couvert de bien insinue la dureté, le rejet de ceux qui ne sont pas conformes ou qui se sont mal conduit ! Ce n’est pas avec un fouet que le Christ est venu dans le monde. Ce n’est pas avec la répression et en accablant le pécheur que Dieu veut redresser le cours de l’histoire, sauver le monde et instaurer son Royaume. Autant nous aspirons à ce que la lumière chasse les ténèbres, autant nous devons choisir aussi les moyens qui sont ceux de la lumière : éclairer, procurer la joie et l’espérance. Parfois, des chrétiens pourraient être attirés par des programmes politiques qui prônent un régime fort qui remet de l’ordre. Ce n’est pas la manière de la véritable lumière qui chasse les ténèbres.

    Comment Dieu s’y est-il pris pour établir son Royaume ? Par la vie, la passion et la résurrection du Seigneur Jésus. Celui « par qui et pour qui tout est créé », celui qui « est avant toute chose », « fait la paix par le sang de sa croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel » (Col 1). C’est ainsi qu’il s’est rendu capable d’introduire le « bon » larron dans le paradis. Il était loin d’être irréprochable, ce larron qui dit qu’être crucifié, pour lui et son compagnon d’infortune, c’est juste. Et Jésus ne dit pas que le mal qu’il a commis est excusable. Il parle comme celui qui a le pouvoir de purifier les cœurs qui s’ouvrent à lui. Lui qui est « le chemin, la vérité et la vie », il a ce pouvoir, il l’a acquis en donnant sa vie.

    Pourtant, l’autre malfaiteur crucifié lui résiste. Il n’ouvre pas son cœur, il ne laisse pas de prise à l’amour de Dieu. Celui qui est le chemin butte sur une impasse. Celui qui est la vérité ne parvient pas à s’imposer à l’autre qui ne veut pas le reconnaître. Celui qui est la vie ne peut se déverser dans le cœur qui veut rester maître de tout. Tant d’hommes aujourd’hui risquent de se retrouver dans la position du deuxième malfaiteur, n’acceptant pas que le Royaume de Dieu vient à leur porte dans l’humilité, la faiblesse, le dépouillement. Ils veulent rester maîtres, continuer à suivre leurs vues comme ils l’entendent. Ils refusent un Dieu qui conteste leur façon de vivre. Ils ne cherchent nul pardon, ceux qui n’acceptent pas qu’on parle encore de péché. Oh comme il nous faut prier pour ceux qui font ainsi barrage au règne du Christ dans leur vie ! Qu’ils ne soient pas perdus à jamais ! Demandons la grâce, pour eux et aussi pour nous, de savoir reconnaître nos torts, nous humilier devant Dieu, afin qu’il nous relève, nous console et nous comble. Celui qui se justifie lui-même ne pourra être comblé que par lui-même. Celui qui laisse Dieu le rendre juste sera comblé par Dieu. C’est vraiment une autre mesure.

  • Communiqué conjoint du Saint-Siège et de la Conférence épiscopale allemande

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    Communiqué conjoint du Saint-Siège et de la Conférence épiscopale allemande, 18.11.2022

    (traduction automatique)

    Dans la matinée d'aujourd'hui, 18 novembre, s'est tenue à l'Institut Augustinianum, à Rome, une réunion interdicastérielle à laquelle ont participé les responsables de certains Dicastères de la Curie romaine et les 62 évêques de l'Église catholique d'Allemagne présents à Rome pour la visite ad Limina Apostolorum.

    La réunion avait été prévue depuis un certain temps comme une occasion de réfléchir ensemble sur le chemin du synode en cours en Allemagne, convoqué en réponse aux cas d'abus sexuels sur mineurs par des ecclésiastiques.

    La rencontre a été modérée par le Cardinal Secrétaire d'État, Son Éminence Pietro Parolin, qui, en introduisant les travaux, a rappelé le lien de communion et d'amour qui unit les évêques entre eux et avec le Successeur de Pierre et, soulignant l'importance de la rencontre comme moment de partage et de grâce, d'unité dans les différences, il a mentionné les préoccupations que suscite le Chemin synodal, indiquant le risque de "réformes de l'Église et non dans l'Église".

    Dans son discours d'introduction, Son Excellence Mgr Georg Baetzing, évêque de Limburg et président de la Conférence épiscopale allemande, a proposé une lecture des travaux du Chemin synodal allemand, et en a souligné l'esprit, fondé sur l'écoute du peuple de Dieu et le deuil des abus commis par les membres du clergé. L'archevêque Baetzing a également énuméré les sujets abordés lors des assemblées : le pouvoir et la répartition des pouvoirs dans l'Église - la participation communautaire et la planification missionnaire ; la vie sacerdotale aujourd'hui ; les femmes dans les ministères et les bureaux de l'Église ; vivre des relations qui fonctionnent - vivre l'amour dans la sexualité et dans les relations. Enfin, Son Excellence a exprimé son appréciation pour le travail du Synode convoqué par le Saint-Père pour toute l'Église et pour la décision de prolonger sa durée.

    Ont suivi les rapports théologiques des Éminences Cardinal Luis Francisco Ladaria, Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, et Marc Ouellet, Préfet du Dicastère pour les Évêques, qui ont parlé franchement et clairement des préoccupations et des réserves concernant la méthodologie, les contenus et les propositions du Chemin synodal, proposant, au bénéfice de l'unité de l'Église et de sa mission évangélisatrice, que les demandes qui ont émergé jusqu'à présent soient incluses dans le Synode de l'Église universelle.

    De nombreux évêques allemands et des représentants de la Curie ont participé au dialogue ouvert qui a suivi. C'est ainsi qu'est apparue l'importance et aussi l'urgence de définir et d'approfondir certaines des questions mises en évidence, par exemple celles relatives aux structures de l'Église, au ministère sacré et à son accès, à l'anthropologie chrétienne, etc. En même temps, tous étaient pleinement conscients d'être en chemin avec l'ensemble du peuple de Dieu, saint et patient, même dans la confrontation de positions différentes. C'est précisément dans ce sens que de nombreuses interventions ont indiqué la centralité de l'évangélisation et de la mission comme objectif ultime des processus en cours, ainsi que la conscience de l'indisponibilité de certains sujets.

    Dans cette perspective de partage ouvert et fraternel, plusieurs propositions ont été faites, comme celle d'appliquer un moratoire au Chemin synodal allemand, qui n'a pas trouvé d'espace, et celle d'encourager la poursuite de la réflexion et l'écoute mutuelle à la lumière des perplexités apparues.

    En conclusion, le cardinal secrétaire d'État s'est félicité de cette confrontation, qui n'était pas formelle, mais nécessaire et constructive, et qui "ne peut être ignorée" dans les chemins en cours.

    Il a été convenu que l'écoute mutuelle et le dialogue doivent se poursuivre dans les mois à venir, afin de contribuer à l'enrichissement de la voie synodale allemande et du Synode universel de l'Église.

  • Les chrétiens d'Afrique dans le collimateur des extrémistes islamiques

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    D'Anna Bono sur La Nuova Bussola Quotidiana :

    Les chrétiens d'Afrique dans le collimateur des extrémistes islamiques

    19-11-2022

    Rien qu'au Nigeria, 7 600 chrétiens ont été tués en un an et demi, mais dans toute l'Afrique - à quelques exceptions près - les chrétiens sont menacés par l'extrémisme islamique. C'est ce qui ressort du dernier rapport sur les chrétiens persécutés publié par l'Aide à l'Église en détresse (AEC). "Dans 75% des 24 pays examinés, la persécution des chrétiens a augmenté". Des situations très critiques existent également au Moyen-Orient, en Corée du Nord, en Chine et en Inde.

    Mappa delle persecuzioni, ACS

    La fondation pontificale Aide à l'Église en détresse (AEC) publie tous les deux ans un rapport sur les chrétiens persécutés dans le monde. Le 17 novembre, elle a présenté sa huitième édition, intitulée "Persécutés plus que jamais. Rapport sur les chrétiens opprimés pour leur foi 2020-2022. La période de référence s'étend d'octobre 2020 à septembre 2022. Les informations et les données rapportées ont été recueillies par l'AEC elle-même et ses correspondants locaux dans 24 pays où les violations de la liberté religieuse et les violences infligées aux fidèles sont fréquentes et particulièrement préoccupantes. Les pays, tous sauf un, la Russie, sont asiatiques et africains : Afghanistan, Arabie saoudite, Chine, Corée du Nord, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Inde, Iran, Irak, Israël et les territoires palestiniens, Maldives, Mali, Mozambique, Myanmar, Nigeria, Pakistan, Qatar, Russie, Sri Lanka, Soudan, Syrie, Turquie et Vietnam.

    L'objectif de la fondation est de donner une voix aux persécutés, de faire connaître leur situation au public, aux médias et aux représentants des institutions qui peuvent leur venir en aide. "L'Église qui souffre a besoin de personnes qui parlent en son nom. Pour que les meurtres cessent, davantage d'organisations comme l'AEC doivent proclamer la vérité sur ce qui arrive aux chrétiens dans le monde. Sinon, nous resterons à jamais persécutés et oubliés". C'est par ces mots que Monseigneur Jude A. a commenté la présentation du rapport. Arongudade, évêque d'Ondo, le diocèse du Nigeria où un commando armé a attaqué une église où une messe était célébrée en juin dernier, tuant plus de 40 personnes.

    Le Nigeria détient le record du nombre de chrétiens tués en Afrique : environ 7 600 entre janvier 2021 et juin 2022, pour la plupart victimes des deux groupes djihadistes du pays, Boko Haram et Iswap. Mais sur tout le continent, à quelques exceptions près, les chrétiens sont menacés par l'extrémisme islamique, qui a gagné du terrain au Sahel et en Afrique subsaharienne. Depuis 2017, elle a également pénétré dans le nord du Mozambique, s'installant et recrutant des centaines de jeunes de confession islamique pour le djihad. Par ailleurs, sur l'ensemble du continent, la haine envers les chrétiens se superpose aux divisions tribales et les renforce : c'est le cas des affrontements armés entre bergers musulmans et agriculteurs chrétiens dans les régions centrales du Nigeria et en République centrafricaine.

    Dans 75% des 24 pays examinés, a expliqué Alessandro Monteduro, directeur de l'AEC Italie, en présentant le rapport au public, l'oppression ou la persécution des chrétiens a augmenté. Au Moyen-Orient, cela a conduit de nombreux chrétiens à partir et à ne jamais revenir. En Syrie, le nombre de chrétiens est passé de 1,5 million avant la guerre à environ 300 000 : en termes de pourcentage, la population chrétienne est passée de 10 % à moins de 2 %. En Irak, l'exode est moins important. Cependant, les chrétiens, qui étaient environ 300 000, ont été mis en fuite en 2014 par la formation d'Isis, l'État islamique. Malgré sa défaite en 2018, beaucoup ne sont pas revenus et maintenant leur communauté est réduite de moitié. "Paradoxalement", selon l'AEC, "plusieurs signes indiquent que dans certaines régions du Moyen-Orient, les chrétiens vivent dans des conditions pires que pendant l'occupation par Isis".

    Dans le reste du continent asiatique, la pire situation reste celle des chrétiens de Corée du Nord, où l'interdiction de culte est pratiquement totale. Au Sri Lanka, ce sont les nationalistes hindutva et les bouddhistes cinghalais qui persécutent les chrétiens avec le soutien des autorités : ce sont les policiers eux-mêmes qui interrompent les services religieux et arrêtent les fidèles qui y assistent. En Inde, l'extrémisme hindou est responsable des cas de plus en plus fréquents d'intolérance à l'égard des chrétiens et des autres minorités, avec le soutien du parti nationaliste hindou au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP). Entre janvier 2021 et début juin 2022, 710 incidents de violence anti-chrétienne ont été enregistrés, mais beaucoup d'autres ne sont pas signalés en raison de la méfiance envers les institutions. Lors d'une manifestation de masse à Chhattisgarh en octobre 2021, a rappelé le président Monteduro, les membres du BJP ont acclamé le chef religieux hindou de droite Swami Parmatman et ont appelé au meurtre des chrétiens. "En Chine", a souligné M. Monteduro, "les autorités ont accru la pression sur les chrétiens par des arrestations sans discernement, la fermeture forcée des églises et l'utilisation de systèmes de surveillance oppressifs. Parmi les victimes de persécution figure le cardinal Joseph Zen, arrêté en mai dernier et accusé de collusion avec des forces étrangères pour avoir fait partie des administrateurs du Fonds de secours humanitaire 612, créé pour aider financièrement et légalement les participants aux manifestations antigouvernementales de 2019 à Hong Kong. Le procès contre lui et cinq autres accusés a débuté le 26 septembre.

    Même dans les pays islamiques d'Asie, les chrétiens souffrent de discrimination, d'injustice, d'intimidation et de violations des droits de l'homme. Leur situation est devenue presque désespérée en Afghanistan, après le retour au pouvoir des Talibans qui imposent une interprétation stricte de la shari'a, la loi islamique. Moins grave, mais extrêmement sérieuse est également la position de la petite minorité chrétienne aux Maldives, où les autorités refusent même la citoyenneté aux non-musulmans.

    En Occident, conclut le rapport, il existe une "perception culturelle erronée très répandue qui continue de nier que les chrétiens restent le groupe religieux le plus persécuté". Et c'est une partie du problème.

  • La dédicace des basiliques des saints Pierre et Paul

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    De l'Homme Nouveau (archive):

    Dédicace des basiliques saint Pierre et saint Paul : le sens d'une fête

    Aujourd’hui, l’Église célèbre la dédicace des basiliques saint Pierre et saint Paul. À cette occasion, nous publions ci-dessous un extrait du bréviaire romain, donnant un aperçu de la raison et l’historique rapide de cette fête. Rappelons que la dédicace d’une église est la cérémonie de consécration de cet édifice religieux. Chaque année, à la date anniversaire de cette cérémonie, on fait mémoire de cet événement, qui est une occasion de prière et d’action de grâce.

    Selon le Bréviaire romain :

    Parmi les sanctuaires vénérés autrefois des Chrétiens, les plus célèbres et les plus fréquentés étaient ceux dans lesquels des corps de Saints avaient été ensevelis, ou bien dans lesquels se trouvait quelque vestige ou quelque souvenir des Martyrs. Au nombre de ces lieux saints et au premier rang, l’on distingua toujours cette partie du Vatican appelée Confession de saint Pierre. Les Chrétiens, en effet, y accouraient de tous les points de l’univers, comme à la pierre ferme de la foi et au fondement de l’Église, et vénéraient avec une religion et une piété souveraines, l’emplacement consacré par le sépulcre du prince des Apôtres.

    L’empereur Constantin le Grand vint là huit jours après avoir reçu le baptême ; il déposa le diadème, et, prosterné à terre, versa des larmes abondantes. Après quelques instants, ayant pris une houe et un hoyau, il se mit à creuser le sol. Il en tira douze corbeilles de terre, en l’honneur des douze Apôtres, désigna l’emplacement destiné à la basilique du prince des Apôtres et y fit commencer la construction d’une église. Le Pape saint Sylvestre la dédia le quatorze des calendes de décembre, en y observant les mêmes rites que pour la consécration de l’église de Latran, qui avait eu lieu le cinq des ides de novembre. Il y érigea un autel de pierre, qu’il oignit du saint chrême, et ordonna que dès lors on ne construirait plus que des autels en pierre. Saint Sylvestre dédia encore la basilique de l’Apôtre saint Paul, élevée à grands frais sur la route d’Ostie, par le même empereur Constantin. Cet empereur donna de grandes richesses à ces basiliques et les orna de splendides présents.

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  • Fraternité Saint Pie X : la plus grande entrée de séminaristes depuis sa création

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    De l' sur La Porte Latine :

    Fraternité Saint Pie X : près de 80 nouveaux séminaristes

    17 novembre 2022

    Chers amis,

    La rentrée académique vient d’avoir lieu dans nos séminaires, et c’est un cri d’étonnement et d’action de grâces qui monte vers Dieu. Car nous venons d’avoir la plus grande entrée de séminaristes depuis la création de la Fraternité Saint Pie X par Son Excellence Monseigneur Lefebvre en 1970.

    97 jeunes hommes sont entrés cette année en première année de formation dans nos séminaires, dont 79 en vue du sacerdoce et 18 en vue de la vie religieuse (Frères de la Fraternité). Ici à Flavigny, nous venons d’accueillir une promotion de 21 séminaristes et 3 postulants frères.

    Pour les séminaristes : un Anglais, un Suisse, un Autrichien, un Hongrois, un Serbe, un Croate, un Danois, un Néerlandais, un Indien, un Sri Lankais, un Chilien, un Nicaraguayen, un Nigérian, 2 Canadiens, 2 Argentins, 2 Mexicains, 2 Italiens, 4 Brésiliens, 6 Allemands, 9 Polonais, 14 Français, 25 Américains.

    Pour les postulants frères : un Suisse, un Argentin, un Brésilien, 2 Canadiens, 2 Polonais, 3 Français, 8 Américains.

    Nous vous invitons à chanter les miséricordes du Seigneur avec nous ; béni soit Dieu mille et mille fois car nous sommes les témoins de l’activité de Dieu dans les âmes et de sa force douce et patiente. Il est vraiment à l’œuvre, malgré tous nos défauts.

    N’hésitons pas à nous approprier les mots de saint Vincent de Paul, pour nous maintenir dans l’humilité : « Estimons la Fraternité Saint Pie X, comme la plus petite de toutes les Compagnies ; pas même la pénultième, mais la dernière… Ne mettons jamais les yeux sur ce qu’il y a de bien en nous, mais sur ce qui est mal, c’est un grand moyen de conserver l’humilité [1]».

    Il faut d’ailleurs bien se garder de s’imaginer que le nombre est forcément un signe de bénédiction, puisque ce que Dieu cherche, c’est la sainteté.

    Cependant cette augmentation du nombre de séminaristes suit une courbe générale, d’une croissance lente mais constante, parallèle à la croissance du nombre de fidèles. Il est éclairant d’en dresser brièvement les facteurs.

    Les facteurs intérieurs

    En premier lieu, c’est le fruit des familles cherchant à vivre conformément à l’Évangile, et à combattre l’infiltration de l’esprit du monde actuel en leur sein, avec un bon équilibre naturel. Cette année, 79% des jeunes hommes entrés à Flavigny proviennent de familles gardant la fidélité à la Tradition catholique.

    C’est aussi le fruit des écoles de la Tradition, puisque 70% des candidats de cette promotion y ont été formés, et parmi eux tous les français y ont passé un bon nombre d’années.

    C’est en outre le fruit du développement de l’apostolat missionnaire des confrères. En effet, cette année nous accueillons, parmi ces 79 séminaristes, 22 nationalités différentes, ce qui est encore un record. Pensons aux prêtres, missionnaires en tous ces pays, qui sèment année après année, et nous confient ces vocations. Ceci est possible grâce à la relative liberté de la Fraternité dans ses fondations, et son élan missionnaire non entravé par l’œcuménisme. Chaque vocation est presque un miracle de la grâce, en tout cas le fruit d’années de dévouement et de prières.

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  • La prière de saint Grégoire le Thaumaturge (17 novembre) à la Sainte Vierge

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    Du Site-Catholique.fr :

    Prière de Saint Grégoire le Thaumaturge

    Voici la Prière « Ô très Sainte Vierge, en vous Dieu a pris chair » de Saint Grégoire le Thaumaturge (213-270), Évêque de Néo-Césarée du Pont en Cappadoce, l’actuelle Turquie.

    Saint Grégoire, évêque de Néo-Césarée du Pont, illustre par sa sainteté et sa science, l'est beaucoup plus encore par ses miracles, dont le grand nombre et l'éclat l'ont fait appeler le Thaumaturge et l'ont fait comparer, d'après saint Basile, à Moïse, aux Prophètes et aux Apôtres. Par sa prière il déplaça une montagne qui empêchait la construction d'une église. De même, il dessécha un marais qui était un motif de discordes entre les frères. Sur le bord du Lycus, qui dévastait les campagnes par ses inondations, il planta son bâton, qui devint aussitôt un arbre vigoureux, et empêcha les eaux du fleuve de dépasser désormais cette limite. Très souvent il fit sortir les démons des statues des idoles ou des corps des possédés, et accomplit beaucoup d'autres prodiges. Grâce à eux et à l'esprit prophétique qui lui donnait de lire dans l'avenir, il amena un nombre incalculable d'hommes à la foi de Jésus-Christ. Près de quitter cette vie, il demanda combien il restait d'infidèles à Néo-Césarée. On lui répondit : « Il n'y en a plus que dix-sept » . Alors il rendit grâces à Dieu et dit : « C'était exactement le nombre des fidèles quand on m'a nommé évêque » . On a de lui plusieurs écrits par lesquels, non moins que par ses miracles, il illustra l'Église de Dieu.

    La Prière de Saint Grégoire le Thaumaturge « Ô très Sainte Vierge, en vous Dieu a pris chair » :

    « Ô très Sainte Vierge, votre louange surpasse toute louange, car en vous Dieu a pris chair et Il est né homme.

    Toute la nature, dans les cieux, sur la terre ou au fond des enfers, vous rend son légitime hommage.

    Du faîte de votre royaume spirituel, vous resplendissez des pleins feux de votre lumière. Là, le Père incréé est glorifié, dont la puissance vous a couverte de son ombre : le Fils est adoré, que vous avez engendré dans la chair ; le Saint-Esprit est célébré, qui, en votre sein, a préparé la naissance du grand Roi.

    Par vous, ô comblée de grâce, la Trinité sainte et consubstantielle se manifeste dans le monde.

    Daignez avec vous nous faire participer à votre grâce parfaite, en Jésus-Christ notre Seigneur, avec qui gloire soit au Père et au Saint-Esprit, aujourd'hui et toujours, dans les siècles des siècles. Amen. »

    Voir également de Saint Grégoire le Thaumaturge :