Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Foi - Page 495

  • Penser qu’un changement dans le célibat sacerdotal va régler nos problèmes de déforestation spirituelle est très naïf

    IMPRIMER

    De didoc.be :

    Célibat sacerdotal en zones de déforestation

    Écrit par Ignacio Aréchaga le .

    Le problème de la prédication et de l’administration des sacrements aux communautés catholiques des forêts amazoniennes est une question pratique. Il se peut qu’elle trouble le sommeil des évêques locaux mais elle n’accroche pas beaucoup les médias. Mais si, parmi les mesures proposées, on mentionne la possibilité d’ordonner des hommes mariés, tout change et il semble que l’on se trouve au seuil d’un changement révolutionnaire.

    C’est ce qui est arrivé (…) dans la présentation [récente] de l’instrumentum laboris [c'est-à-dire le dernier document préparatoire] du Synode des Evêques sur l’Amazonie, qui aura lieu en octobre prochain.

    Pour évaluer la prétendue nouveauté de la mesure, il ne faut pas oublier qu’il y a déjà des prêtres mariés dans l’Eglise catholique. Les Eglises catholiques de rite oriental, unies à Rome, comptent des prêtres mariés et des prêtres célibataires, selon une tradition toujours en vigueur. C’est une situation qui n’est pas sans poser des difficultés, comme l’a signalé récemment Sviatoslav Shevchuk, archevêque de Kiev et chef de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine. Dans le monde anglo-saxon, il y a également d’anciens clercs anglicans, épiscopaliens, luthériens et autres qui étaient mariés au moment de leur entrée en pleine communion avec l’Eglise catholique et à qui l’on a permis de continuer comme prêtres catholiques.

    On ne peut pas dire non plus que c’est la première fois que l’on débat de cette proposition d’ordonner des viri probati, c'est-à-dire des hommes mariés qui ont fait preuve de maturité dans la foi et qui pourraient rendre ce service dans leur communauté. Ces derniers temps, chaque fois que l’on parle du manque de vocations sacerdotales, apparaissent les viri probati, dont il semble y avoir un grand réservoir, du moins sur le papier.

    Comme le faisait remarquer le vaticaniste John Allen, « après avoir couvert les synodes d’évêques pendant vingt ans, je ne me souviens pas de beaucoup d’assemblées où n’ait surgi l’idée des viri probati, si pas dans l’agenda officiel du moins dans l’ambiance ». Il suffit de rappeler le Synode sur l’Eucharistie de 2005, où des évêques du Sud soulevèrent le problème de communautés isolées qui restaient sans prêtre pendant de longues périodes. Mais, à l’issue du débat, l’idée fut écartée et le Synode réaffirma la valeur spirituelle et pastorale du célibat sacerdotal. Ce qui est nouveau cette fois-ci, c’est que le thème figure dans l’instrumentum laboris. Mais qu’une idée soit débattue ne signifie pas qu’elle sera approuvée.

    Exception ou précédent

    En réalité, ce que le document évoque est une suggestion pour aborder une question ardue de pastorale, liée à l’isolement de ces communautés : « Affirmant que le célibat est un don pour l’Eglise, on demande que, pour les zones les plus éloignées de la région, on étudie la possibilité de l’ordination sacerdotale de personnes âgées, de préférence indigènes, respectées et acceptées par leurs communautés, bien qu’elles aient déjà une famille constituée et stable, en vue d’assurer l’administration des sacrements qui accompagnent et soutiennent la vie chrétienne ».

    Mais ce que l’on présente en Amazonie comme une urgence pour des motifs pastoraux est vu en Occident comme un précédent dans une discussion idéologique sur le célibat sacerdotal. Là-bas, il s'agit d’administrer les sacrements à ceux qui n’y ont pas accès ; ici, il s’agit de reformuler la figure du prêtre dans des communautés qui ne montrent pas toujours un grand intérêt pour les sacrements, alors qu’elles les ont à portée de la main.

    En Occident, nous nous plaignons du manque de prêtres, mais, en fait, nous sommes actuellement dans une situation privilégiée par rapport à d’autres régions du monde catholique. Selon les données de l’Annuaire Pontifical, en 2016 il y avait 1.600 catholiques par prêtre en Europe et 1.300 aux Etats-Unis, face à 7.200 fidèles par prêtre en Amérique du Sud, un peu plus de 5.000 en Afrique et un peu moins de 2.200 en Asie. Le problème dans les Eglises d’Occident est l’âge moyen chaque fois plus élevé du clergé, sans rénovation suffisante.

    Taux de substitution des générations de prêtres

    Cette rénovation dépend moins du célibat sacerdotal que de la vitalité religieuse des communautés dont doivent surgir les vocations. Il est significatif que les catholiques asiatiques, qui représentent 11% du total des fidèles de l’Eglise, fournissent aujourd’hui 30% des séminaristes, et que les Africains, qui forment 17,8% des catholiques, interviennent pour 27% dans le nombre total des séminaristes. Par contre, les catholiques européens représentent 21,8% du total, et leurs séminaristes ne comptent que pour un peu moins de 15% du total des candidats au sacerdoce.

    En Afrique et en Asie, il ne semble pas que le célibat sacerdotal soit un problème pour trouver des candidats au sacerdoce. Cette vigueur spirituelle favorise un taux élevé de « substitution générationnelle ». Pour 100 prêtres en activité, l’Afrique et l’Asie font preuve d’une grande capacité de renouvellement avec respectivement 66 et 54 nouveaux candidats, tandis que l’Europe n’enregistre que 10 candidats pour 100 prêtres, l’Amérique 28 et l’Océanie 22.

    En Europe et en Amérique, le manque de vocations sacerdotales n’est qu’un indicateur parmi d’autres qui sont au rouge. Songeons par exemple à la pratique dominicale et à la fidélité matrimoniale. Il y a une peur de l’engagement définitif, tant dans le sacerdoce que dans le mariage. Penser qu’un changement dans le célibat sacerdotal va régler ces problèmes de déforestation spirituelle est très naïf. Plutôt qu’un geste fort, ce pourrait être une méthode Coué.

    Ignacio Aréchaga est l’ancien rédacteur en chef de l’agence Aceprensa. Ce texte a été traduit de l’espagnol par l’abbé Stéphane Seminckx.

    Source : https://www.aceprensa.com/articles/celibato-sacerdotal-en-zonas-deforestadas/.

  • Après les élucubrations de l’instrumentum laboris du synode amazonien convoqué par le pape François

    IMPRIMER

     Lu sur le site Benoît et moi  (extrait):

    pape amazonie 1548924559385.png« Les élucubrations de l'"Instrumentum Laboris" m'ont fait revenir en mémoire le discours prononcé [par le Saint-Père Benoît XVI] au Sanctuaire de Notre-Dame d'Aparecida le 13 mai 2007, lors de la séance inaugurale des travaux de la CELAM (cf. w2.vatican.va). En voici un extrait, que les Pères synodaux seraient eux aussi bien inspirés de relire:

    La foi en Dieu a animé la vie et la culture de ces pays [d’Amérique latine] pendant plus de cinq siècles. De la rencontre de cette foi avec les ethnies originelles est née la riche culture chrétienne de ce continent exprimée dans l'art, dans la musique, dans la littérature et, surtout, dans les traditions religieuses et dans la manière d'être de ses peuples, unis par une même histoire et un même credo, en donnant ainsi le jour à une grande harmonie également dans la diversité des cultures et des langues. Actuellement, cette même foi doit affronter de sérieux défis, parce que sont en jeu le développement harmonieux de la société et l'identité catholique de ses peuples. A cet égard, la Vème Conférence générale se prépare à réfléchir sur cette situation pour aider les fidèles chrétiens à vivre leur foi avec joie et cohérence, à prendre conscience d'être disciples et missionnaires du Christ, envoyés par Lui dans le monde pour annoncer et témoigner de notre foi et de notre amour.

    Mais, qu'a signifié l'acceptation de la foi chrétienne pour les pays de l'Amérique latine et des Caraïbes? Pour eux, cela a signifié connaître et accueillir le Christ, le Dieu inconnu que leurs ancêtres, sans le savoir, cherchaient dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le Sauveur auquel ils aspiraient silencieusement. Cela a également signifié qu'ils ont reçu, avec les eaux du Baptême, la vie divine qui a fait d'eux les fils de Dieu par adoption; qu'ils ont reçu, en outre, l'Esprit Saint qui est venu féconder leurs cultures, en les purifiant et en développant les nombreux germes et semences que le Verbe incarné avait déposés en elles, en les orientant ainsi vers les routes de l'Evangile.

    En effet, à aucun moment l'annonce de Jésus et de son Evangile ne comporta une aliénation des cultures précolombiennes, ni ne fut une imposition d'une culture étrangère. Les cultures authentiques ne sont pas fermées sur elles-mêmes ni pétrifiées à un moment déterminé de l'histoire, mais elles sont ouvertes, plus encore, elles cherchent la rencontre avec les autres cultures, elles espèrent atteindre l'universalité dans la rencontre et dans le dialogue avec les autres formes de vie et avec les éléments qui peuvent conduire à une nouvelle synthèse dans laquelle soit toujours respectée la diversité des expressions et de leur réalisation culturelle concrète.

    En dernière instance, seule la vérité unifie et la preuve en est l'amour. C'est pour cette raison que le Christ, étant réellement le Logos incarné, "l'amour jusqu'au bout", n'est étranger à aucune culture ni à aucune personne; au contraire, la réponse désirée dans le cœur des cultures est celle qui leur confère leur identité ultime, en unissant l'humanité et en respectant dans le même temps la richesse des diversités, en ouvrant chacun à la croissance dans la véritable humanisation, dans l'authentique progrès. Le Verbe de Dieu, en se faisant chair en Jésus Christ, se fit également histoire et culture.

    L'utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l'Eglise universelle, ne serait pas un progrès, mais plutôt une régression. En réalité, il s'agirait d'un retour vers un moment historique ancré dans le passé.

    La sagesse des peuples originaires les conduisit, fort heureusement, à créer une synthèse entre leurs cultures et la foi chrétienne que les missionnaires leur offraient. C'est de là qu'est née la riche et profonde religiosité populaire, dans laquelle apparaît l'âme des peuples latino-américains:

    - L'amour pour le Christ souffrant, le Dieu de la compassion, du pardon et de la réconciliation; le Dieu qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous;

    - L'amour pour le Seigneur présent dans l'Eucharistie, le Dieu incarné, mort et ressuscité pour être Pain de Vie;

    - Le Dieu proche des pauvres et de ceux qui souffrent;

    - La profonde dévotion à la Très Sainte Vierge de Guadalupe, l'Aparecida, la Vierge des diverses invocations nationales et locales. Lorsque la Vierge de Guadalupe apparut à l'indio saint Juan Diego, elle lui adressa ces paroles significatives: "Ne suis-je pas ici moi qui suis ta mère? N'es-tu pas sous mon ombre et mon regard? Ne suis-je pas la source de ta joie? Ne demeures-tu pas à l'abri sous mon manteau entre mes bras?" (Nica Mopohua, nn. 118-119).

    Cette religiosité s'exprime également dans la dévotion aux saints avec leurs fêtes patronales, dans l'amour pour le Pape et pour les autres Pasteurs, dans l'amour pour l'Eglise universelle comme grande famille de Dieu qui ne peut ni ne doit jamais laisser seuls ou dans la misère ses propres fils. Tout cela forme la grande mosaïque de la religiosité populaire qui constitue le précieux trésor de l'Eglise catholique qui est en Amérique latine, et qu'elle doit protéger, promouvoir et, lorsque cela est nécessaire, purifier également. »

    Ref.La foi chrétienne en Amérique latine

    JPSC

  • Nos diocèses : des figuiers stériles

    IMPRIMER

    parabole-figuier-sterile.jpgNos diocèses sont devenus stériles. En écho à l’article publié ici  par Belgicatho, notre excellent confrère diakonos.be écrit :

    « Nos collègues de Belgicatho s'interrogent. Il n'y a apparemment eu aucune ordination en Flandre cette année et seulement quatre pour toute la Belgique.

    Il faut bien sûr se réjouir et prier pour eux et pour les vocations plus que jamais.

    Mais ce qui est le plus frappant dans ce bilan, c'est qu'aucun de ces jeunes prêtres n'est issu du diocèse où il a été ordonné.

    Liège:
    - Un prêtre diocésain originaire de Côte d'Ivoire

    Arlon:
    - Un prêtre originaire du Vietnam pour les religieux du Sacré-Coeur

    Namur:
    - Un prêtre diocésain originaire du Bénin
    - Un prêtre diocésain originaire du diocèse de Malines-Bruxelles

    Comment comprendre qu'après tous ces efforts de nouvelles catéchèses, de refondations, de messes vivantes, ces milliers de jeunes passés par l'enseignement catholique, par les catéchèses modernes et existentielles, par les messes adaptées en paroisse, par les karaokés liturgiques, aucun diocèse n'ait été capable de susciter des vocations en son sein cette année ?

    Comment comprendre que malgré le recrutement massif de prêtres africains, d'assistantes paroissiales, d'auxiliaires de l'apostolat et autres laïcs en responsabilité, personne n'ait voulu les imiter ?

    Nos évêques auront-ils le courage de remettre sérieusement en question la pastorale désastreuse de ces 50 dernières années, malgré la pression écrasante de la sécularisation ?

    Seront-ils capables de répondre à l'appel du pape François et de se consacrer corps et âme à l'évangélisation plutôt qu'à l'autopréservation de bâtiments devenus trop grands et de communautés vieillissantes et stériles à coup de chantiers diocésains que personne ne peut plus porter ?

    Seront-ils capables de lire les signes des temps ? Ceux des jeunes d'aujourd'hui et non pas les illusions de la génération passée ?

    Sont-ils capables de reconnaître les communautés qui sont fécondes aujourd'hui et où l'appel du Seigneur est entendu, même si ce ne sont pas toujours celles qui rencontrent leurs propres préférences ?

    Seront-ils capables de méditer cette parole de Jérémie ?

    "Revenez, fils renégats – oracle du Seigneur ; c’est moi qui suis votre maître. Je vais vous prendre, un par ville, deux par clan, et vous faire venir à Sion. Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur : ils vous conduiront avec savoir et intelligence."

    Selon "mon" coeur, dit le Seigneur… »

    Comme le poisson du proverbe chinois, l’ Eglise d’Occident périt par la tête, sous nos yeux, parce qu’elle a cessé  d’être une Eglise selon le cœur de Dieu. Aujourd’hui, les prophètes de la foi fidèle à l’Evangile viennent d’ailleurs mais le monde aux  cheveux blancs n’est plus en état de les entendre. Alors, loin de l’anthropologie mortifère de l’Occident tardif, passons aux barbares pour reconstruire depuis la source un monde nouveau .

    Loin des fausses périphéries, un air plus frais à découvrir :

    JPSC

  • Combien d'ordinations sacerdotales en Belgique cette année ?

    IMPRIMER

    Ordination sacerdotale de Vincent Minh Nhat Nguyen à Arlon (Belgique)

    Si la France compte 126 nouveaux prêtres ordonnés cette année, chez nous ils semblent se compter sur les doigts d'une seule main. Nous avons dénombré quatre ordinations sacerdotales en ce mois de juin 2019 : 2 à Namur, une à Liège et une à Arlon (chez les prêtres du Sacré-Coeur de Jésus). Nous n'en avons relevé aucune dans les diocèses flamands où la pénurie des vocations est chronique depuis de nombreuses années. Mais peut-être certaines nous ont-elles échappé ? Y en a-t-il eu d'autres ? Ou y en aura-t-il ? Merci de nous aider à compléter nos informations si vous êtes au courant d'autres ordinations dans les diocèses ou dans les familles religieuses de notre pays.

    (On peut signaler une ordination sacerdotale chez nos frères orthodoxes de Belgique en février dernier.)

    photo : l'ordination de Vincent Minh Nhat Nguyen, à Arlon

  • La Fête-Dieu à Liège

    IMPRIMER

    Le jeudi 20 juin, la foule était au rendez-vous dans la basilique Saint-Martin pour la célébration de la Fête-Dieu. L'église était comble et les fidèles ont ensuite escorté le Saint-Sacrement en procession jusqu'à la cathédrale. Une galerie reprenant les photos de l'évènement est accessible ICI

  • Le synode sur l'Amazonie va-t-il consommer la rupture avec les deux pontificats précédents ?

    IMPRIMER

    Du site "Benoît et moi", la traduction d'un article de José Antonio Ureta :

    Synode Amazonie: revoilà la "Teologia india"

     

    Il faut remonter aux années 90 du siècle dernier, à l'époque où le cardinal Ratzinger était préfet de la CDF, et aux provocations d'un obscur prêtre indigène, Eleazar Lopez, pour comprendre la rupture consommée avec les deux pontificats précédents (20/6/2019)

    Ce article est issu du site Pan-Amazon Synod Watch, mis en ligne spécialement à l'occasion du Synode sur l'Amazonie par un mouvement qui fait hurler les 'bons' catholiques, l'Institut Plinio Corrêa de Oliveira. Pour autant que j'ai pu en juger, le site, bilingue, (italien et anglais) est une véritable mine. Il a été signalé par Giuseppe Nardi (qui annonce rien de moins que «la révolution à venir dans l'Eglise») ici: katholisches.info

    LE SYNODE PANAMAZONIQUE OU LA REVANCHE D'ELEAZAR LÓPEZ SUR JOSEPH RATZINGER

    José Antonio Ureta
    panamazonsynodwatch.info 
    9 avril 2019
    * * *
    Le prochain Synode aura lieu à Rome et traitera de l'Amazonie, la vaste région de plaines d'Amérique du Sud. Mais, paradoxalement, le grand gagnant de l'événement sera un Zapotèque indien originaire des régions de haute montagne d'Amérique du Nord, plus précisément de Oaxaca, au Mexique. En l'occurrence, le prêtre Eleazar López Hernández1, du diocèse de Tehuantepec, qui se consacre à la pastorale indigène depuis 1970 et qui est «considéré comme l'accoucheur de la Teologia india (Théologie indienne) » en Amérique latine.

    Déjà dans les années 90, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF), dirigée par le Cardinal Joseph Ratzinger, avait demandé à un professeur mesuré de l'Université de Salamanque, le jésuite Luis Ladaria Ferrer, actuellement Cardinal Préfet de cette Congrégation, d'étudier et de donner une opinion sur les écrits de Don Eleazar López.

    Lire la suite

  • 14 religieuses espagnoles massacrées par les Rouges espagnols en 1936 ont été béatifiées

    IMPRIMER

    Ritratto delle martiri Concezioniste francescane - Monastero di Madrid

    De Vatican News :

    Le cardinal Becciu béatifie 14 contemplatives espagnoles

    Pour le préfet de la Congrégation pour les Causes des saints, ces 14 sœurs de l’Ordre de l’Immaculée Conception tuées «in odium fidei» au début de la guerre civile espagnole, représentent «un encouragement à poursuivre, avec joie, le témoignage de la miséricorde de Dieu».
     
    Roberta Barbi – Cité du Vatican«Dieu ne nous abandonne jamais, surtout au moment de la défaite et de l’échec». Les quatorze religieuses béatifiées ce samedi le savaient très bien, a assuré le cardinal Angelo Becciu. Elles ont été tuées durant la guerre civile en divers lieux mais, toutes en raison de leur foi et de leur appartenance à l’Église et, jusqu’au dernier moment, elles ont senti la présence de Dieu. 

    La présence de Dieu

    Lors de la cérémonie de béatification de Mère Maria Carmen Lacaba Andia et de treize compagnes martyres, le préfet a mis en exergue la force que Dieu offre à chacun, Lui qui est présent à chaque instant de la vie, en particulier lors des épreuves les plus difficiles. «Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort», peut-on lire dans la seconde Lettre aux Corinthiens (2 Co 12:10). Les lieux et les dates des décès ne sont pas les mêmes, mais il s’agit d’un unique sacrifice, le plus extrême, affronté avec la même générosité et le même courage. Dans son homélie, le cardinal Becciu évoque les trois guet-apens lors desquels les 14 religieuses furent tuées à la fin de 1936.

    Trois guet-apens

    Il décrit «l’assaut lancé contre le monastère de Madrid par des agresseurs qui criaient: ‘Mort aux religieuses’ ; et celle-ci qui moururent en s’exclamant: ‘Vive le Christ Roi ! » Le monastère d’El Pardo avait, lui, déjà été abandonné et les sœurs avaient trouvé refuge dans les maisons voisines. Quand elle furent découvertes, lorsqu’il leur fut demandé si elles étaient religieuses, elles répondirent: «Oui, par la grâce de Dieu». Des paroles qui les condamnèrent à mort. Enfin, le cardinal Becciu se souvient des victimes du monastère d’Escolana. «Expulsée par la mairie et des miliciens locaux, elles furent envoyées à la Direction générale de la Sécurité à Madrid pour les contraindre à abandonner leur foi et faire d’elles des apostats». A ces fins, les agresseurs tuèrent les plus âgées devant les plus jeunes, sans résultat.

    Un exemple pour les consacrés et les laïcs

    Toutes ces bienheureuses ont été tuées «en raison de leur état de vie religieuse et de leur adhésion totale au Christ et à l’Église, et ce fut bien l’aversion pour Dieu et pour la foi chrétienne qui détermina le martyre» explique le cardinal Becciu. La rapidité avec laquelle a été scellée, avec le sacrifice de leurs vies, la Vérité qu’elles annonçaient «associant leur martyre de foi, d’espérance et de charité», fait d’elles un modèle de vie pour tous. Elles sont un exemple «pour les religieuses de leur ordre et pour toutes les consacrées qui dédient leur vie entière à la prière et à la contemplation ; elles qui sont appelées à témoigner combien l’amour de Dieu est enveloppant» affirme le cardinal. Quant aux laïcs, elles leur enseignent «la nécessité d’écouter et d’adhérer docilement à la parole de Dieu».

    Le martyre, révélation du mystère pascal

    L’expérience des martyres montre combien «la force de la foi, de l’espérance et de l’amour est plus fort que la violence». Le martyre «est une révélation particulière du mystère pascal qui continue à œuvrer et à s’offrir aux hommes de tout temps comme promesse de vie nouvelle», a expliqué le cardinal Becciu.Les bienheureuses n’avaient pas la frénésie d’être des acteurs de premier plan. Elles étaient simplement fidèles à leur vocation de croyantes qui aiment Jésus sans réserve, jusqu’au prix de leur vie. «Voilà un signe éloquent qui montre comme la vitalité de l’Église ne dépend pas de projets ou de calculs humains mais jaillit d’une adhésion totale au Christ et à son message de salut» a conclu le Préfet. 
  • Le cardinal Sarah : "Je suis persuadé que la civilisation occidentale vit une crise mortelle"

    IMPRIMER
    Le cardinal Robert Sarah © La Nef

    Soyons des bâtisseurs de cathédrale

    Le Cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, a prononcé une conférence à Paris en l’église Saint-François-Xavier le 25 mai 2019. Voici le texte intégral de cette remarquable conférence.

    Chers amis,

    permettez-moi de remercier tout d’abord Monseigneur Michel Aupetit, Archevêque de Paris et le Curé de cette paroisse saint François-Xavier, le Père Lefèvre-Pontalis pour leur accueil si fraternel.

    Je dois vous présenter mon dernier livre : Le soir approche et déjà le jour baisse. J’y analyse la crise profonde que vit l’Occident, crise de la foi, crise de l’Eglise, crise sacerdotale, crise d’identité, crise du sens de l’homme et de la vie humaine, l’effondrement spirituel et ses conséquences.

    Je voudrais ce soir vous redire ces convictions profondes qui m’habitent en les mettant en perspective avec l’émouvante visite que j’ai faite hier. Il y a quelques heures j’étais à la cathédrale Notre-Dame de Paris. En entrant dans cette église éventrée, en contemplant ses voûtes effondrées, je n’ai pu m’empêcher d’y voir un symbole de la situation de la civilisation occidentale et de l’Église en Europe.

    Oui, aujourd’hui de tout côté, l’Église semble être en flamme. Elle semble ravagée par un incendie bien plus destructeur que celui de la cathédrale Notre-Dame. Quel est ce feu ? Il faut avoir le courage de lui donner son nom. Car, « mal nommer les choses, c’est augmenter le malheur du monde. »

    Ce feu, cet incendie qui ravage l’Église tout particulièrement en Europe, c’est la confusion intellectuelle, doctrinale et morale, c’est la couardise de proclamer la vérité sur Dieu et sur l’homme et de défendre et transmettre les valeurs morales et éthiques de la tradition chrétienne, c’est la perte de la foi, de l’esprit de foi, la perte du sens de l’objectivité de la foi et donc la perte du sens de Dieu. Comme l’écrivait Jean-Paul II dans Evangelium Vitae : « Quand on recherche les racines les plus profondes du combat entre la « culture de vie » et la « culture de mort »… il faut arriver au cœur du drame vécu par l’homme contemporain: l’éclipse du sens de Dieu et du sens de l’homme, caractéristique du contexte social et culturel dominé par la sécularisation qui, avec ses prolongements tentaculaires, va jusqu’à mettre parfois à l’épreuve les communautés chrétiennes elles-mêmes… ce qui aboutit à une sorte d’obscurcissement progressif de la capacité de percevoir la présence vivifiante et salvatrice de Dieu »[1].

    Chers amis, la cathédrale Notre-Dame avait une flèche qui était comme un doigt tendu vers le ciel. Cette flèche semblait nous orienter vers Dieu. Au cœur de Paris, elle semblait dire à chacun le sens ultime de toute vie.

    Cette flèche symbolisait bien l’unique raison d’être de l’Église : nous conduire vers Dieu, nous orienter vers Lui. Une Église qui ne serait pas orientée vers Dieu est une Église qui meurt et s’effondre. La flèche de la cathédrale de Paris s’est effondrée : ce n’est pas un hasard ! Notre-Dame de Paris symbolise tout l’Occident. A force de se détourner de Dieu, l’Occident s’effondre.

    Elle symbolise la grande tentation des chrétiens d’Occident : à force de ne plus être tournés vers Dieu, à force de se tourner vers eux-mêmes, ils meurent.

    Je suis persuadé que cette civilisation vit une crise mortelle. Comme à l’époque de la chute de Rome, les élites d’aujourd’hui ne se soucient que d’augmenter le luxe de leur vie quotidienne et les peuples sont anesthésiés par des divertissements de plus en plus vulgaires.

    Lire la suite

  • Sur RCF : Christianisation, déchristianisation : l'Église face à la raison et aux paganismes

    IMPRIMER

    Christianisation, déchristianisation : l'Église face à la raison et aux paganismes

    Une émission de RCF présentée par Frédéric Mounier

    LES RACINES DU PRÉSENT - LUNDI 17 JUIN À 21H0 - DURÉE ÉMISSION : 55 MIN

    Christianisation, déchristianisation : l'Église face à la raison et aux paganismes

    © M.MIGLIORATO/CPP/CIRIC - 28 mai 2019 : Fidèles sur la place Saint Pierre lors de l'audience générale au Vatican.

    Se pencher sur l'histoire de l'Église c'est observer l'histoire des hommes et de leurs croyances. Dans une société post-chrétienne, verra-t-on le retour de la raison ou des paganismes?

    L'Église opère toujours dans un monde en mutation, ce qui lui permet d'exister encore, disent les historiens invités de Frédéric Mounier. Au fil de ses 2.000 ans d'histoire en effet, l'Église a du se situer face aux pouvoirs et aussi face aux croyances et aux idéologies, face aux paganismes ou à la raison. Marcel Gauchet définissait le christianisme comme la religion de la sortie de la religion : que reste-t-il après ? Éléments de réflexion. 

    CONSTAT DE DÉCHRISTIANISATION

    "L'Église a été peu à peu expulsée de la sphère publique à mesure que s'est autonomisée une conscience individuelle qui a restreint au for privé l'emprise de la religion." Dans son ouvrage, "Une brève histoire de l'Église" (éd. Flammarion) Françoise Hildesheimer décrit un mouvement, qui s'est déroulé sur la longue durée, de sécularisation. Mouvement relativement "précoce" puisqu'on peut grossièrement remonter à l'impulsion donnée par saint Thomas d'Aquin (1225-1274) et ses théories sur la raison humaine. 

    Entre la perte de l'Orient, les divisions au XVIe siècle, la montée de la sécularisation, l'avènement de la raison humaine, la révolution des Lumières, la laïcité à la française et la chute de la pratique contemporaine, Françoise Hildesheimer voit une continuité. "Depuis la Réforme, qu'elle qualifie "de drame absolu" pour l'Église, un spectre hante l'histoire du religieux qui est la perte de son objet."

    LE PROGRÈS A-T-IL REMPLACÉ L'IDÉE DE DIEU ?

    Jusqu'au XVIe siècle environ, on a longtemps cru en Occident que "l'histoire de l'homme est celle que Dieu veut", peut-on résumer avec Didier Le Fur, auteur de "Et ils mirent Dieu à la retraite" (éd. Passés composés). Le concept d'un homme qui "s'autonomise et peut vivre sa vie et son destin, voire pratiquer son salut" a d'abord été "une idée philosophique", rappelle l'historien. Il a fallu du temps pour "nettoyer histoire de ces légendes" et réinterpréter l'histoire.

    Son ouvrage propose une réflexion sur l'histoire en tant que construction, en tant que science qui "accompagne les pouvoirs religieux et politiques". Didier Le Fur écrit : "Personne n'a trouvé les lois de cette histoire parfaite, définitive, jamais non plus il ne réussit à réaliser ce qui habitait l'imaginaire des philosophes de l'histoire : rassurer collectivement sur la raisons de l'existence humaine, et contribuer à apaiser la peur de la mort par une vie sans Dieu."

    APRÈS LE CHRISTIANISME

    20 ans après sa parution, les éditions du Cerf rééditent "Vers une France païenne ?", dont François Taillandier préface la réédition. En 1999, l'ouvrage de Mgr Hippolyte Simon posait une question : en supposant un effacement du christianisme en France, qu'est-ce qui lui succédera ? L'évêque de Clermont avançait pour hypothèse une résurgence du paganisme, ou voire des paganismes.

    Il y a 20 ans, Mgr Simon écrivait : "On peut imaginer dans 20 ans une société française où les banlieues seraient islamisées par des groupes intégristes, où les campagnes seraient peuplées de témoins de Jéhovah, où les milieux médicaux et paramédicaux seraient adeptes du nouvel âge, où les milieux artistiques seraient adeptes du bouddhisme ou de la scientologie et où la petite bourgeoisie demeurerait d'inspiration catholique." Certes, "il ne faut pas caricaturer", comme le dit François Taillandier, mais on peut trouver là un certain nombre de "symptômes" actuels. Comme le dit François Taillandier s'il y a lieu de s'inquiéter de l'émergence des croyances, on peut méditer en quoi celles-ci diffèrent de la foi.

    INVITÉS

    • Françoise Hildesheimer, archiviste paléographe, conservateur général honoraire du Patrimoine, spécialiste de l'histoire politique et religieuse de l'Ancien Régime
    • Didier Le Fur, historien, spécialiste des XVe et XVIe siècles français
    • François Taillandier, romancier, essayiste

    BIBLIOGRAPHIE

    • Une brève histoire de l'Église - Le cas français, IVe-XXIe siècles

    Françoise Hildesheimer - coll. Champs Histoire, éd. Flammarion (2019)

    • Et ils mirent Dieu à la retraite - Une brève histoire de l'histoire

    Didier Le Fur - éd. Passés composés (2019)

    • Vers une France païenne (réédition)

    Hippolyte Simon, François Taillandier - éd. Cerf (2019)

    • Rendez à César - L'Église et le pouvoir, IVe-XVIIIe siècle

    Françoise Hildesheimer - coll. Au fil de l'histoire, éd. Flammarion (2017)

  • In nativitate sancti Joannis Baptistae

    IMPRIMER

    De ventre matris meae vocavit me Dominus nomine meo :
    et posuit os meum ut gladium acutum :
    sub tegumento manus suae protexit me,
    posuit me quasi sagittam electam.
     
    Dès le ventre de ma mère le Seigneur m’a appelé par mon nom ;
    et il a fait de ma bouche comme une épée tranchante :
    à l’abri de sa main il m’a protégé,
    il a fait de moi comme une flèche de choix.
  • Bruxelles, dimanche 23 juin : procession de la Fête-Dieu dans le quartier des Minimes

    IMPRIMER

    affiche FeteDieu2019.jpg

  • Florilège pour la fête du Très Saint Sacrement de l'Autel

    IMPRIMER

    L’ostensoir dit de la Fête-Dieu
    Liège, 1722 ; orfèvre Charles de Hontoir
    Poinçons : J.Cl. de Bavière, 1711, lettre annale L, striche, CH.
    Argent repoussé, ciselé et laiton
    Liège, Grand Curtius. Dépôt de l’église Saint-Martin, Liège

    La Très Sainte Eucharistie

    La Présence réelle

    source

    Devant le Saint-Sacrement, on se sent si bien en présence de l'Etre, alors que tout le créé paraît, avec tant d'évidence, toucher au néant !
    Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916).

    Et c'est cette immense merveille qui s'accomplit à travers tous les siècles et se renouvelle en l'Eucharistie, cette immense merveille qui fait d'une Église le vaisseau d'une présence, une Présence sans bruit, une Présence silencieuse, une Présence qui nous recrée et nous purifie, une Présence où nous entendons vibrer l'éternité de l'Amour.
    Maurice Zundel (1897-1975).

    Après la consécration, le bon Dieu est là comme dans le ciel !... Si l'homme connaissait bien ce mystère, il mourrait d'amour.
    Dieu nous ménage à cause de notre faiblesse...
    Si l'on nous disait : "A telle heure, on doit ressusciter un mort", nous courrions bien vite pour le voir. Mais la consécration qui change le pain et le vin en corps et en sang d'un Dieu, n'est-ce pas un bien plus grand miracle que de ressusciter un mort ?
    Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), curé d'Ars.

    Le Seigneur s’est servi d’une femme non croyante pour me faire comprendre ce que devrait ressentir quelqu’un qui prend l’Eucharistie au sérieux. Je lui avais donné à lire un livre sur ce thème, la voyant intéressée à la question religieuse, bien qu’étant athée. Au bout d’une semaine elle me le rend me disant : "Ce n’est pas un livre que vous m’avez mis entre les mains, c’est une bombe… Mais vous vous rendez compte de l’énormité de la chose ? Si on s’en tenait à ce qui est écrit là-dedans il suffirait d’ouvrir les yeux pour découvrir qu’il existe tout un autre monde autour de nous ; que le sang d’un homme mort il y a deux mille ans nous sauve tous. Savez-vous qu’en le lisant j’avais les jambes qui tremblaient et que je devais de temps en temps m’arrêter de lire et me lever ? Si cela est vrai, ça change tout".
    Heureux de voir que le grain n’avait pas été jeté en vain, j’éprouvai en même temps à l’entendre, un profond sentiment d’humiliation et de honte. J’avais reçu la communion quelques minutes auparavant, mais mes jambes ne tremblaient pas. Il n’avait pas tous les torts cet homme athée qui déclara un jour à un ami croyant : "Si j’arrivais à croire que dans cette hostie il y a véritablement le Fils de Dieu, comme vous le dites, je pense que je tomberais à genoux et que je ne me relèverais jamais plus".
    P. Raniero Cantalamessa O.F.M. Cap, prédicateur de la Maison pontificale, décembre 2004.

    « C'est toute l'Essence divine que vous recevez en ce très doux Sacrement, sous cette blancheur du pain. Comme le soleil est indivisible, ainsi Dieu se trouve tout entier et l'homme tout entier dans la blancheur de l'hostie. Diviserait-on l'hostie en mille et mille miettes s'il était possible, en chacune je suis encore, Dieu tout entier, homme tout entier, comme je t'ai dit ... »
    Jésus à Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Le Dialogue (trad. Hurtaud, 1931, t.2, p. 4-5)

    La Sainte Eucharistie n'est pas autre chose que l'Incarnation du Fils de Dieu fait homme prolongée sur la terre, d'une manière invisible mais réelle, jusqu'à la fin des siècles, et étendue dans l'espace jusqu'aux confins du monde, autant que l'Eglise catholique elle-même.
    Mgr Bourchany (1855-1931, évêque auxiliaire de Lyon de 1914 à 1924)

    Ce n'est pas seulement en mémoire de sa mort que Jésus institua l'Eucharistie ; non, c'est pour rester tout entier avec nous, tout entier et pour toujours.
    Sainte Angèle de Foligno (1248-1309), Visions et Instructions, ch. 67.

    Aujourd'hui pendant la sainte messe, j'ai vu Jésus crucifié. Jésus était cloué à la croix et dans de grands supplices. Mon âme fut pénétrée des souffrances de Jésus, dans mon âme et dans mon corps, quoique de façon invisible, mais douloureusement. Oh ! Quels terribles mystères ont lieu pendant la sainte messe.
    Un grand mystère s'accomplit pendant la sainte messe. Avec quelle piété devrions-nous écouter et prendre part à cette mort de Jésus. Nous connaîtrons un jour ce que Dieu accomplit pour nous à chaque messe et quel don Il y prépare pour nous. Seul Son amour divin a pu vouloir nous gratifier d'un tel don.
    Sainte Faustine (1905-1938), Petit Journal, n°913-914, Parole et Dialogue, Paris, 2002.

    Notre Seigneur se montre à moi avec les mains et les pieds tuméfiés et un morceau de chair qui retombe dessus... Quelles souffrances !… Je touche souvent ses pieds, qui sont entre le calice et le canon, quand Il est debout sur l'autel, pendant la messe ; je touche son côté, et je sens la plaie du côté et ses côtes à travers son manteau quand j'élève l'Hostie. Je la pose et l'appuie contre son côté.
    P. Edouard Lamy (1853-1931), in Comte Paul Biver, Apôtre et mystique : le Père Lamy, Gabriel Enault, 1946.

    Longtemps on peut être séduit, ému par cette idée qu'il y aurait une parenté entre les trois grandes religions monothéistes, le judaïsme, l'islam et le christianisme parce qu'elles seraient toutes trois une religion du "livre". Ce n'est pas un livre que Jésus propose et confie à ses apôtres. C'est sa Présence. Pendant plus de cinquante ans, l'Eglise n'a pas vécu seulement et d'abord du Livre, mais d'une Présence, celle d'une Personne aimée, vivante, offerte, celle du fils Bien-aimé qui nous a assimilés à Lui. Pendant des décennies, avant que soient ultimement fixés les textes (c'est au Concile de Latran en 360, qu'a été établie définitivement la liste des livres désignés comme Parole de Dieu, les livres dits canoniques), c'est d'abord autour de l'Eucharistie, de la Présence réelle de son Seigneur que l'Eglise s'est réunie. Avant que les Evangiles soient définitivement stabilisés et écrits, les fidèles ont célébré Pâques après Pâques, Jeudi Saint après Jeudi Saint, dimanche après dimanche, la communion à leur Seigneur bien aimé. C'est tout autre chose qu'un livre :une Présence réelle, la plénitude de la vie, du Corps, de l'âme et de la divinité de Jésus livré en partage, le pain rompu et le sang versé dans la coupe.
    Bernard BroPeut-on éviter Jésus-Christ ?, Ed. de Fallois-Ed. Saint-Augustin, 1995.

    L'Ecriture Sainte est la Parole de Dieu ; mais elle n'est pas Dieu. La Sainte Hostie, en effet, est réellement et en propres termes, Dieu. La Bible constitue un message de Dieu à l'homme, tandis que l'Eucharistie, c'est lui-même donné aux hommes. Le message de Dieu à l'homme se présente comme un intermédiaire entre Dieu et l'homme, tandis que l'Eucharistie n'est pas un intermédiaire, mais le Fils unique du Dieu vivant. La Parole de Dieu écrite ne s'identifie pas avec la Personne du Verbe, tandis que l'Eucharistie s'identifie avec la Personne du Verbe incarné, Jésus, vrai Dieu et vrai homme.
    Frère JérômeVigilant dans la nuit, Ed. Saint-Augustin, Saint-Maurice, 1995.

    Cette présence, on la nomme "réelle", non à titre exclusif, comme si les autres présences n'étaient pas "réelles", mais par excellence ou "antonomase", parce qu'elle est substantielle, et que par elle le Christ, Homme-Dieu, se rend présent tout entier.
    Ce serait donc une mauvaise explication de cette sorte de présence que de prêter au Corps du Christ glorieux une nature spirituelle ("pneumatique") omniprésente; ou de réduire la présence eucharistique aux limites d'un symbolisme, comme si ce Sacrement si vénérable ne consistait en rien autre qu'en un signe efficace "de la présence spirituelle du Christ et de son union intime avec les fidèles, membres du Corps Mystique". […]
    Le Concile de Trente, appuyé sur cette foi de l'Eglise, "affirme ouvertement et sans détour que dans le vénérable Sacrement de la Sainte Eucharistie, après la consécration du pain et du vin, notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, est présent vraiment, réellement et substantiellement sous l'apparence de ces réalités sensibles". Notre Sauveur est donc présent dans son humanité non seulement à la droite du Père mais en même temps dans le Sacrement de l'Eucharistie "en un mode d'existence que nos mots peuvent sans doute à peine exprimer, mais que notre intelligence, éclairée par la foi, peut cependant reconnaître et que nous devons croire fermement comme une chose possible à Dieu".
    Paul VI (1897-1978), Encyclique Mysterium Fidei, 3 septembre 1965.
    Texte intégral

    Avec toute la tradition de l'Eglise, nous croyons que, sous les espèces eucharistiques, Jésus est réellement présent. Il s'agit d'une présence qui — comme l'a si bien expliqué le Pape Paul VI — est dite «réelle» non par exclusion, comme si les autres formes de présence n'étaient pas réelles, mais par antonomase, car, en vertu de cette présence, le Christ tout entier se rend substantiellement présent dans la réalité de son corps et de son sang (Cf. Encycl. Mysterium fidei (3 septembre 1965), n.39). C'est pourquoi la foi nous demande de nous tenir devant l'Eucharistie avec la conscience que nous sommes devant le Christ lui-même. C'est sa présence même qui donne à toutes les autres dimensions — repas, mémorial de la Pâque, anticipation eschatologique — une signification qui va bien au-delà d'un pur symbolisme. L'Eucharistie est mystère de présence, par lequel se réalise de manière éminente la promesse de Jésus de rester avec nous jusqu'à la fin du monde. […]
    Il convient tout particulièrement, aussi bien dans la célébration de la Messe que dans le culte eucharistique hors de la Messe, de développer une vive conscience de la présence réelle du Christ, en prenant soin d'en témoigner par le ton de la voix, par les gestes, par les mouvements, par le comportement tout entier. A cet égard, les normes rappellent - et j'ai eu moi-même l'occasion de le rappeler récemment (Cf. Message Spiritus et Sponsa, pour le XLe anniversaire de la Constitution Sacrosanctum Concilium sur la Sainte Liturgie (4 décembre 2003), n.13) - l'attention qui doit être portée aux moments de silence dans la célébration comme dans l'adoration eucharistique. En un mot, il est nécessaire que les ministres et les fidèles traitent l'Eucharistie avec un très grand respect (Congr. pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, Instruction Redemptionis Sacramentum sur certaines choses à observer et à éviter concernant la très sainte Eucharistie (25 mars 2004). La présence de Jésus dans le tabernacle doit constituer comme un pôle d'attraction pour un nombre toujours plus grand d'âmes pleines d'amour pour lui et capables de rester longuement à écouter sa voix et à entendre presque les battements de son cœur. « Goûtez et voyez : le Seigneur est bon ! » (Ps 33 [34], 9).
    En cette année, puisse l'adoration eucharistique en dehors de la Messe, constituer un souci tout spécial des communautés paroissiales et religieuses ! Restons longuement prosternés devant Jésus présent dans l'Eucharistie, réparant ainsi par notre foi et notre amour les négligences, les oublis et même les outrages que notre Sauveur doit subir dans de nombreuses parties du monde. Dans l'adoration, puissions-nous approfondir notre contemplation personnelle et communautaire, en nous servant aussi de textes de prière toujours imprégnés par la Parole de Dieu et par l'expérience de nombreux mystiques anciens ou plus récents! Le Rosaire lui-même, entendu dans son sens le plus profond, biblique et christocentrique, que j'ai recommandé dans la Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, pourra être une voie particulièrement adaptée à la contemplation eucharistique, réalisée en compagnie de Marie et à son école (Instruction Redemptionis Sacramentum, n. 137).
    Jean-Paul II (1920-2005), Lettre Apostolique Mane nobiscum Domine (16 & 18), 7 octobre 2004.
    Texte intégral

    Précisément parce qu'il s'agit d'une réalité mystérieuse qui dépasse notre compréhension, nous ne devons pas nous étonner si, aujourd'hui encore, de nombreuses personnes ont du mal à accepter la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Il ne peut en être autrement. Il en fut ainsi depuis le jour où, dans la synagogue de Capharnaüm, Jésus déclara publiquement être venu pour nous donner en nourriture sa chair et son sang (cf. Jn 6, 26-58). Ce langage apparut "dur" et de nombreuses personnes se retirèrent. A l'époque, comme aujourd'hui, l'Eucharistie demeure "un signe de contradiction" et ne peut manquer de l'être, car un Dieu qui se fait chair et se sacrifie pour la vie du monde met en crise la sagesse des hommes. Mais avec une humble confiance, l'Eglise fait sienne la foi de Pierre et des autres Apôtres, et proclame avec eux, tout comme nous proclamons : "Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jn 6, 68). Renouvelons nous aussi ce soir la profession de foi dans le Christ vivant et présent dans l'Eucharistie. Oui, "c'est un dogme pour les chrétiens, / que le pain se change en son corps / que le vin devient son sang".
    Benoît XVIHomélie en la solennité de la Fête Dieu, jeudi 7 juin 2007.
    Texte intégral

    Lorsque nous pensons que ces mystères sont trop forts pour nous, et que nous en venons à douter, demandons-Lui sincèrement l'humilité et l'amour. Ceux qui sont humbles et qui aiment auront le sens de ce qui est caché. De ces choses que les esprits charnels ne cherchent pas, et qui choquent les esprits orgueilleux. Prions-Le de nous donner de Lui un ardent désir – une soif de sa Présence, - une inquiétude de Le trouver, - une joie d'apprendre qu'on Le trouve dès maintenant, sous le voile des choses sensibles, et bon espoir que nous L'y trouverons. Oui, qu'ils sont heureux, ceux qui croient sans avoir vu !
    Cardinal John-Henry Newman (1801-1890), PS. VI 141.151 du 13 mai 1838, in Le mystère de l'Eglise, Centre des amis de Newman, Rome, Téqui, 1983.

    Mon âme, arrête-toi ici de discourir ; crois aussi simplement, aussi fortement que ton Sauveur a parlé, avec autant de soumission qu'Il fait paraître d'autorité et de puissance. Encore un coup, Il veut dans la foi la même simplicité qu'Il a mise dans ses paroles. "Ceci est mon Corps" ; c'est donc son Corps. "Ceci est mon Sang" ; c'est donc son Sang. Je me tais, je crois, j'adore.
    J.-B. Bossuet (1627-1704), Méditations sur l'Evangile, La Cène, XXIIème jour.

    « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »
    Mc 13, 31 & Lc 22, 33