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International - Page 238

  • G7 : les Etats-Unis se sont opposés à l’inclusion du langage des « droits reproductifs » (incluant l'avortement) dans les déclarations officielles

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    De Rebecca Oas sur le Friday Fax (c-fam) :

    Les États-Unis s’opposent violemment au langage de l’avortement lors des négociations du G7.

    WASHINGTON D.C., le 14 juin 2018 (C-Fam) Peu de temps avant le sommet du G7 à Québec, les officiels canadiens étaient clairs : les femmes et les enfants allaient être au centre, et un élément essentiel de leur santé et de leur émancipation est l’avortement. Mais lorsque les déclarations finales furent publiées, toute mention des « droits reproductifs » en avait été enlevée et, selon Devex, « la délégation des États-Unis… est responsable de l’adoucissement des termes officiels ».

    Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, suivant l’exemple célèbre de la Suède, a décrit son gouvernement comme « féministe ». Il utilise les quotas pour s’assurer que la moitié des membres de son cabinet sont des femmes, et impose des règles à son parti pour ne soutenir que les politiques et les candidats pro-avortement. Pour la première fois, comme hôte du G7, le Canada a instauré un « Comité Consultatif sur l’Égalité de Genre » qui a soumis ses propositions pour intégrer le genre dans le travail du G7. D’autres apports comprenaient une déclaration de plus de soixante féministes qui contenait un appel à la fin de « la criminalisation ou des règlementations restrictives de l’avortement ».

    Le Comité Consultatif sur l’Égalité de Genre incluait aussi l’avortement dans ses recommandations, qui appelaient au retrait de la politique des États-Unis de « Protection de la vie dans l’aide à la santé mondiale » (Protecting Life in Global Health Assistance, également appelée Politique de Mexico), la fourniture de l’avortement comme un élément de l’aide humanitaire, le financement de la défense de l’avortement, et la prise en charge de l’avortement subventionnée par le gouvernement.

    Selon le résumé des discussions du président de séance, de nombreux dirigeants ont appelé à l’inclusion du langage des « droits reproductifs » dans les déclarations officielles, mais cela s’est avéré impossible sans l’accord des États-Unis.

    L’une des membres du comité est Katja Iversen, présidente de Women Deliver, qui tiendra sa conférence au Canada l’année prochaine. Après la fin du sommet, Iversen et la ministre des Affaires étrangères du Canada, Marie-Claude Bibeau, ont écrit un éditorial commun qui affirme que la formation du comité sur l’Égalité de Genre est le principal résultat du G7, en omettant toute mention des documents officiels publiés.

    L’une des deux co-présidentes du comité est la philanthrope Melinda Gates dont la volonté d’attacher son nom à un document contenant un message pro-avortement aussi extrême est en contraste frappant avec son insistance antérieure pour que la promotion de la planification familiale soit séparée de l’avortement. Utilisant le slogan « Pas de polémique », Gates a suscité la critique de groupes féministes pour avoir « stigmatisé » l’avortement. En même temps, les groupes pro-vie ont remarqué sa volonté à être partenaire et à financer les organisations de planification familiale qui sont clairement des partisans de l’avortement. Il y a peu, Gates a également critiqué la politique de Mexico des États-Unis.

    La dernière fois que le Canada a reçu G7 (puis G8) était en 2010, où le premier ministre d’alors, Stephen Harper, avait lancé l’Initiative de Muskoka, effort global pour améliorer la santé maternelle et infantile dans le monde, sans référence à l’avortement. Cela fut critiqué par la Secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, qui était en fonction avec le président Barack Obama, et Cecile Richards, de la Fédération d’Amérique du Planning Familial. À la suite des élections, tant aux États-Unis qu’au Canada, les positions des gouvernements respectifs sur l’avortement se sont en effet inversées.

    Lorsque Harper a renouvelé le financement de l’Initiative de Muskoka en 2014, la réaction violente sur l’exclusion de l’avortement s’est rallumée. À cette époque, Melinda le défendait : « la santé maternelle et infantile fait partie du calendrier général, en partie il est vrai, grâce à l’action du Canada ».

    À propos de la polémique sur l’avortement, Gates répétait son intention de l’éviter : « J’ai décidé de ne pas m’y engager publiquement, et la Fondation Gates a décidé de ne pas financer l’avortement. »

    Si les recommandations du Comité Consultatif sur l’Égalité de Genre constituent une indication, sa réticence à s’engager publiquement sur l’avortement fait désormais partie du passé.

  • Pour rendre visite ce 26 juin au Pape François, le Président Macron emmène avec lui le philosophe Rémi Brague

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    De Samuel Pruvot sur le site de « Famille Chrétienne » :

    « Lors de sa visite au Vatican et à la basilique Saint-Jean du Latran, le 26 juin 2018, le président français Emmanuel Macron sera accompagné d’une délégation politique – au moins deux ministres – mais aussi intellectuelle, associative et médiatique. Parmi elle figure le philosophe Rémi Brague, membre de l’Institut de France et spécialiste du monde médiéval. Pour lui un des enjeux de la visite réside dans le “contrepoids spirituel“ que peut apporter l’Eglise au pouvoir temporel, a-t-il confié à I.MEDIA et Famille chrétienne.

    Pourquoi le Vatican est-il un passage obligé pour un Président ?

    Venir à Rome est le signe que l’on veut de bonnes relations entre l’Eglise et l’Etat. Auguste Comte avait eu le mérite de comprendre que le pouvoir civil, dont la puissance était encore accrue à l’ère moderne par les progrès de l’industrie, avait besoin d’un contrepoids sous la forme d’un pouvoir spirituel. Il voulait remplacer la papauté. Or, depuis que celle-ci a perdu quasiment tout pouvoir temporel, et donc qu’elle n’a plus d’intérêts particuliers à défendre, elle est plus libre pour assumer ce rôle d’autorité morale. Ainsi, sans disposer des “divisions blindées“ dont s’enquérait Staline, elle a puissamment contribué à faire tomber les régimes léninistes de l’Est. Plus discrètement, elle a servi de médiatrice dans bien des conflits, soit directement, soit par le truchement de la communauté de Sant’Egidio. Un chef d’Etat intelligent doit percevoir les limites de son propre pouvoir à partir de cet exemple.

    Venir à Rome est le signe que l’on veut de bonnes relations entre l’Eglise et l’Etat.

    Le rapport entre spirituel et temporel a parfois été orageux sous la République... Comment voyez-vous le climat sous le quinquennat d'Emmanuel Macron ?

    Cela n’a pas commencé avec la République. Il y a là un problème aussi vieux que l’Église. D’abord persécutée par l’Etat romain, elle a toujours cherché à garder le plus de distance possible par rapport à l’Empire devenu chrétien. Les révolutionnaires ont essayé en 1791 de réaliser ce dont les rois de France n’avaient fait que rêver : une Eglise de fonctionnaires totalement soumise au pouvoir étatique. En 1793, ils ont essayé d’en finir avec le christianisme. Pendant quelques dizaines d’années, sous la Restauration légitimiste, puis au début du second Empire, l’Eglise, encore sonnée après la Révolution, a accepté de collaborer avec le trône. Depuis les débuts de la IIIe République, c’est cette période que les anticléricaux montent en épingle et généralisent, au mépris de l’histoire. Pour qu’il y ait un rapport entre spirituel et temporel, il faut que les deux existent et se reconnaissent mutuellement comme légitimes. Or, le temporel est constamment tenté de s’annexer le spirituel, par exemple en créant une religion civique artificielle. On a entendu des voix dans ce sens sous le dernier quinquennat. Pour l’instant, il semble que le présent quinquennat ne connaisse pas cette tentation. Mais il n’est vieux que d’un an...

    Vous avez écrit Europe, la voie romaine (Gallimard, 1992). Que peut apporter la sagesse de Rome au pouvoir politique sur des questions brûlantes comme les migrants ?

    La Rome qui pourrait nous aider à résoudre ces problèmes brûlants n’est pas le « modèle romain » d’appropriation des cultures étrangères dont je parle dans mon livre. C’est plutôt la Rome de l’histoire, celle qui a inventé la politique comme art de garder la tête froide, le contrat comme engagement réciproque des parties, qui font toutes les deux des concessions et se considèrent comme tenues de respecter les clauses.  

    Samuel Pruvot, pour I.MEDIA »

    brague.jpgRef. Emmanuel Macron au Vatican : « Le pouvoir temporel a besoin d’un contrepoids », affirme Rémi Brague

    Le philosophe Rémi Brague est professeur ordinaire à l’Université de Paris/Panthéon-Sorbonne et à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich. Il est membre de l’Institut de France et Prix 2012 de la Fondation Ratzinger-Benoît XVI (photo).

    JPSC

  • L’évangélisation n’excuse pas tout

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    Certains films labellisés chrétiens venus des États-Unis, présentent l'athéisme comme le résultat d'une blessure d'enfance. La réponse du berger à la bergère ? Une réflexion de Denis Moreau sur le site de « La Vie »:

    « Aux États-Unis fleurissent les christian movies (« films chrétiens »), destinés à défendre et à promouvoir la foi chrétienne. Deux de ces films ont récemment été distribués en France. Dans le premier, Dieu n'est pas mort, Josh, un jeune étudiant chrétien doit affronter Radisson, son méchant professeur de philosophie, athée, qui veut le contraindre à abandonner sa foi. Dans le second, Jésus, l'enquête, Lee Strobel, un journaliste lui aussi athée dont l'épouse se convertit, est mis au défi par cette dernière d'entamer des recherches - qui se révéleront vaines - pour prouver que Jésus n'est pas ressuscité.

    Ces films ont un point commun : ils présentent l'athéisme comme une pathologie. Au fil de Dieu n'est pas mort, réalisé par Harold Cronk, on découvre que l'athéisme de Radisson s'enracine dans une enfance difficile dont il lui reste des conflits psychiques non résolus. Le sommet est atteint avec Jésus, l'enquête, du réalisateur Jon Gunn, qui explique (sans rire !) que tous les grands penseurs de l'athéisme ont eu des relations problématiques avec leur père, et montre Lee, qui s'entendait très mal avec son papa, embrassant la foi après avoir découvert que ce dernier l'aimait.

    De l'argumentation aux penseurs du soupçon

    Dans les deux cas, avec une grille de lecture qui relève d'une psychologie des profondeurs de pacotille, l'athéisme est donc présenté comme une pathologie psychique, et la foi, comme le signe d'une certaine normalité. On conçoit que les athées qui se hasarderaient à aller voir ces films en ressortent courroucés dans la mesure où ils s'y font littéralement traiter de malades.

    Il faut dire que les athées l'ont un peu cherché. Dans l'histoire de l'athéisme, depuis trois siècles, on peut dégager deux périodes. Dans la première, celle des Lumières (Denis Diderot, Jean Meslier, le baron d'Holbach), on a affaire à un athéisme argumenté qui donne des raisons de ne pas croire au Dieu des chrétiens : l'existence du mal, les incohérences du texte biblique, la puissance explicative du matérialisme, etc. Les choses changent à la fin du XIXe siècle avec les « penseurs du soupçon ». Ce sont eux qui ont « pathologisé » le débat en développant l'idée que la foi est une maladie mentale et que les croyants sont des gens en mauvaise santé psychique. Nietzsche explique que les croyances religieuses sont les symptômes d'une « volonté de puissance » malade et constituent les outils de paralysie du désir dont les « faibles » et les ratés, guidés par le ressentiment, se dotent afin de dominer l'aristocratie des « forts ». Freud, de son côté, voit dans la religion la « névrose obsessionnelle de l'humanité », une illusion qui renvoie aux désirs et aux angoisses du petit enfant face aux dangers de l'existence, ainsi qu'aux répercussions du traumatisme de la mise à mort du père dans la horde primitive.

    S'expliquer, oui, mais avec douceur et respect

    En un sens les athées n'ont donc pas volé la réponse que leur fournissent certains chrétiens, en se plaçant, maladroitement, sur le terrain où ils ont amené le débat. Mais cette mentalité de cours de récréation - ou de vendetta (oeil pour oeil) - n'est conforme ni aux préconisations bibliques (« ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse »), ni aux exigences élémentaires de l'éthique de la discussion, qui réclament de ne pas disqualifier d'emblée les arguments de l'adversaire au nom de raisons « non théoriques » (l'origine sociale, les problèmes personnels réels ou supposés, etc.). 

    Les chrétiens se grandiraient, et offriraient une image d'eux-mêmes bien plus avenante, en acceptant de discuter avec les athées sans les considérer d'emblée comme des malades qui s'ignorent. Pour justifier leurs démarches apologétiques, les chrétiens citent souvent le magnifique verset 15 de la Première Lettre de Pierre, 3 : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre raison de l'espérance qui est en vous. » Il ne faudrait pas oublier le verset 16, qui ajoute : « mais faites-le avec douceur et respect ». Puissent les croyants désireux de débattre et les scénaristes de christian movies ne pas l'oublier.

    Ref.  Croyants et athées : Tu ne pathologiseras point

    Distribuer des films sensibilisant le public aux questions de la foi, boycottés ou négligés par la grande distribution commerciale, est une initiative méritante. Le faire avec discernement fait partie du « challenge » à relever. L’art est toujours difficile.

    JPSC

  • Des échos du "Rome Life Forum" où Stéphane Mercier a été ovationné

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    A Rome, la voix de la famille s’est levée (source)

    L’abbé Angelo Citati qui assistait au « Rome Life Forum », les 17 et 18 mai 2018, à l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin, l’Angelicum, en a donné un compte rendu détaillé dans Correspondance européenne n°351 du 31 mai 2018.

    Organisé par l’association Voice of the Family, le « Rome Life Forum » s’est tenu les 17 et 18 mai 2018, préludant à la Marche pour la vie du samedi 19. Ce congrès, consacré à la défense de la famille traditionnelle, se penchait plus particulièrement cette année sur le rôle et les limites de la conscience personnelle dans la morale familiale.

    Inauguré en 2014, le congrès était jusque-là réservé à un nombre restreint de spécialistes. Cette année, pour sa cinquième édition, il a ouvert ses portes au grand public. Près de 200 personnes – dont le cardinal Raymond Burke, Mgr Athanasius Schneider et Mgr Dario Edoardo Viganò, ancien nonce apostolique aux Etats-Unis – ont pu assister pendant ces deux jours aux conférences qui se sont suivies, sur un rythme assez serré, dans l’amphithéâtre de l’Angelicum. (...)

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    Stéphane Mercier

    Stéphane Mercier : « Nous avons besoin de pasteurs prêts à lutter comme David contre Goliath. Mais où sont les David ? Ils sont trop peu nombreux ! »

    Le témoignage du professeur Stéphane Mercier fut un des plus touchants. Celui-ci a relaté son histoire personnelle : il était encore il y a un an professeur de philosophie à l’Université catholique de Louvain et dans une école dirigée par des jésuites. L’Université catholique (sic) de Louvain le destitua de sa charge en avril 2017 pour avoir invité ses étudiants à réfléchir sur un argumentaire philosophique contre l’avortement, puisque – ce furent les incroyables paroles des représentants de l’Université – « nous ne croyons pas qu’on puisse affirmer que tout avortement est un homicide », et parce qu’ils estimaient inopportun d’aborder un sujet si délicat. Les jésuites pour leur part l’ont renvoyé de leur école après avoir appris qu’il avait cosigné la Correctio filialis adressée au souverain pontife. Ainsi, jeune marié et bientôt père d’un enfant, il se retrouve aujourd’hui, malgré ses titres et sa brillante carrière, sans travail pour avoir soutenu que l’avortement était un crime et que ceux qui vivaient en concubinage n’avaient pas le droit de recevoir la communion : « Comme vous le savez, a-t-il ironisé, la miséricorde coûte cher ! ». Il s’est attaqué alors aux évêques de son pays, qui ont appuyé la décision de l’Université : « Les évêques actuels n’ont pas d’épine dorsale. Aujourd’hui, ne pas dénoncer le mal signifie en être complice. Nous n’avons pas besoin de pasteurs lâches. Nous avons besoin de pasteurs prêts à lutter comme David contre Goliath. Mais où sont les David ? Ils sont trop peu nombreux ! En tant que catholique romain, je me sens trahi par tous ces évêques qui après soixante années de sécularisation, nous parlent encore de liberté religieuse, qui soutiennent les mouvements LGBT…, de ces papes qui interdisent la messe de nos aïeux, qui baisent le Coran… ! Moi, qui suis-je ? Je suis un des petits dont parle Jésus dans l’Evangile, un de ces petits scandalisés par les pasteurs ». A ce moment-là, tous les assistants se sont levés et ont manifesté leur solidarité par une véritable ovation. (...)

    Les travaux de la dernière demi-journée ont débuté par une intervention de Mgr Livio Melina, professeur de théologie morale et disciple du cardinal Carlo Caffarra. Il a stigmatisé le « changement de paradigme » pour lequel se battent les progressistes en matière de morale, ainsi que ce qu’il a appelé « l’herméneutique du discernement au cas par cas » qui s’est diffusée depuis Amoris lætitia pour discréditer l’enseignement des papes précédents, car « Amoris lætitia représente un enseignement partiel, puisqu’il contient des expressions qui doivent être intégrées, interprétées et même corrigées ». « La voie de la casuistique ainsi entendue, la voie du cas par cas, c’est la voie des pharisiens », a-t-il conclu : « Ce n’est donc pas d’un changement de paradigme que nous avons besoin, mais d’une conversion du cœur afin que notre conscience s’ouvre à la vérité et la réalise dans nos actions ».

    Le congrès a été clos par l’intervention du cardinal Raymond Leo Burke sur « le règne du Christ à travers son Sacré-Cœur ». Le cardinal a critiqué une idée fausse très répandue aujourd’hui : la conscience, a-t-il expliqué, n’est pas formée des désirs et des opinions de chaque individu, mais de la vérité qui purifie les désirs et les opinions de chaque individu. « La royauté du Christ n’est pas seulement pour certains fidèles, mais bien pour tous, ni non plus seulement pour les catholiques, mais pour tous les hommes. Il y a un devoir social de professer la religion et un devoir moral vis-à-vis de la vraie religion ». Et cette vérité, a-t-il ajouté, vaut même encore plus dans une société pluraliste, car « la vérité n’est pas pluraliste. La vérité est unique. La royauté sociale du Christ est aujourd’hui plus nécessaire que jamais. Le pluralisme n’appartient pas à notre Credo ». Et quoiqu’on en dise aujourd’hui, « la liberté de religion ne consiste pas en la liberté de pratiquer des fausses religions ».

    Dans les réponses aux questions, le cardinal Burke s’est livré à quelques considérations sur le prochain Synode sur la jeunesse : « S’il n’y a pas une conversion des cœurs, il est probable qu’il y aura de nouveaux problèmes. Et si on doit en juger d’après sa préparation, il y a raison de craindre que ce sera le cas. Les jeunes eux-mêmes qui ont participé à sa préparation ont l’impression d’avoir été instrumentalisés avec la diffusion de sondages selon lesquels ils auraient besoin de nouveaux changements dans la doctrine morale de l’Eglise. Mais des sondages plus véridiques nous révèlent que c’est d’autres choses que les jeunes ont besoin : par exemple, les jeunes demandent la Messe tridentine ».

  • Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) : non à l'utilisation de nouvelles catégories ("orientation sexuelle", "identité de genre"...)

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    De Marina Doujnina sur zenit.org :

    UNHCR: Mgr Jurkovic plaide pour «une approche holistique et intégrée»

    Non aux catégories «orientation sexuelle» et «identité de genre»

    « Il est essentiel que l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) maintienne une approche holistique et intégrée de ses activités », affirme Mgr Ivan Jurkovic. Il souligne que les nouvelles catégories «orientation sexuelle » et «identité de genre», utilisées dans le nouveau document de l’UNHCR, « ne trouvent aucune définition claire en droit international » et « risquent d’introduire de nouvelles formes de catégories discriminatoires ».

    L’observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies et aux autres organisations internationales à Genève (Suisse) est intervenu à la 72e réunion du Comité permanent du Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), aussi connu comme l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, le 20 juin 2018, à Genève.

    Mgr Ivan Jurkovic exprime de « sérieuses préoccupations » du Saint-Siège concernant le document de l’UNHCR intitulé « Mise à jour sur l’âge, le genre et la diversité » qui introduit de nouvelles catégories de réfugiés selon l’«identité de genre» et l’«orientation sexuelle ».

    Il rappelle une déclaration du Saint-Siège, présentée à la Conférence de Pékin sur les femmes, le 15 septembre 1995, ou il a été dit que « le terme ‘genre’ est compris par le Saint-Siège comme fondé dans l’identité sexuelle biologique, homme ou femme … Le Saint-Siège exclut donc les interprétations qui introduisent un doute, basées sur des visions du monde qui affirment que l’identité sexuelle peut être adaptée indéfiniment pour répondre à des objectifs nouveaux et différents. »

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  • La situation des chrétiens au Moyen-Orient inquiète le pape

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    Devant la ROACO, le Pape s’inquiète de la situation au Moyen-Orient

    Le Moyen-Orient risque de voir disparaître les chrétiens. Le Pape s’en est inquiété ce vendredi matin (22 juin) devant les participants à l’assemblée plénière de la ROACO.

    Cyprien Viet -- Cité du Vatican

    Le Pape François a délaissé le discours prévu pour exprimer sa préoccupation face au drame des chrétiens d’Orient. «Le Moyen-Orient est aujourd’hui un carrefour de situations difficiles, et il y a le risque -- je ne veux pas dire la volonté de quelqu’un -, le risque d’annuler les chrétiens. Un Moyen-Orient sans chrétiens… ne serait pas un Moyen-Orient», s’est attristé le Souverain Pontife.

    «Le Moyen-Orient aujourd’hui souffre, pleure, et les puissances mondiales regardent le Moyen-Orient sans trop de préoccupation pour la culture, la foi, la vie de ces peuples, mais si, ils le regardent, pour prendre du poids et avoir plus de domination», a déclaré François. Le nombre de chrétiens sur ces terres qui furent le berceau du christianisme diminue dangereusement, «et beaucoup ne veulent pas revenir parce que la souffrance est forte».

    François s’est aussi arrêté sur la question des migrations, évoquant notamment le Liban, où les réfugiés syriens forment désormais la moitié de la population. «Il y a un grand péché au Moyen-Orient, et les pauvres gens en souffrent. Le péché de la volonté de pouvoir, le péché de la guerre, chaque fois, plus forte, plus forte… Aussi avec des armements sophistiqués. Et les gens souffrent, les enfants.»

    Le Pape a regretté notamment la destruction de nombreuses écoles et de nombreux hôpitaux, en raison des bombardements, «le grand péché de la guerre». Il s’est aussi arrêté sur le péché propre aux Églises d’Orient, où certains évêques ou certaines communautés religieuses qui devraient professer la pauvreté vivent en réalité dans la richesse. «Le péché de l’incohérence entre vie et foi», a dénoncé le Pape, en invitant les religieux à se dépouiller pour leurs frères et sœurs dans le besoin.

    Plus positivement, François a aussi remercié la ROACO pour son travail au service des Églises d’Orient, de leur tradition, de leur théologie, de leur liturgie. «Ceci est aussi le suc qui vient des racines pour donner vie à notre âme» en Occident, en enseignant la route de la contemplation, de la sainteté. «Le Seigneur ne nous laissera pas seuls», a conclu le Pape, en mettant en valeur l’espérance qui existe au Moyen-Orient, et qui doit être cultivée.

    Le texte remis aux membres de la ROACO

    Dans le discours prévu, dont le texte a été remis aux participants, le Pape remercie tous ceux qui œuvrent au soutien du «témoignage évangélique» des chrétiens orientaux, dans «la mère-patrie» comme dans la diaspora.

    Depuis 50 ans, le témoignage évangélique des chrétiens orientaux a été «durement éprouvé, souvent à travers des douleurs et des persécutions, d’abord de la part des régimes totalitaires d’Europe de l’Est, puis, plus récemment, par des formes de fondamentalisme et de fanatisme avec des prétextes religieux, et par des conflits qui ne semblent pas vouloir cesser, surtout au Moyen-Orient», regrette le Pape, tout en remarquant que dans ce contexte difficile, la ROACO a su garantir la poursuite de l’activité des Églises locales, dans l’évangélisation et l’assistance sociale et humanitaire.

    «Tout ceci manifeste le visage de l’Église du Christ qui annonce l’Évangile avec les œuvres et les paroles, en rendant présente la charité même de Dieu vis-à-vis de tout homme.» Les Églises orientales, «qui sont les témoins vivants des origines apostoliques, sont appelées d’une manière spéciale à cultiver et à diffuser une étincelle du feu de la Pentecôte», en redécouvrant chaque jour «leur propre vocation prophétique dans les lieux où elles sont pèlerines». Le témoignage des chrétiens est notamment essentiel à Jérusalem, «Ville Sainte dont l’identité et la vocation particulière doit être préservée au-delà des différentes tensions et disputes politiques».

    Le Pape insiste aussi sur le soin à apporter aux chrétiens de la diaspora, qui participent à l’annonce de l’Évangile de Jésus, «aussi dans les contextes souvent plus sécularisés de notre Occident, où ils arrivent comme émigrés ou réfugiés». Ils montrent que «cela vaut encore la peine de vivre et de souffrir pour l’Évangile, même en étant en minorité ou persécutés, parce que l’Évangile est la joie et la vie des hommes et des femmes de tout temps», explique le Pape, en répétant que le témoignage des chrétiens orientaux ouvre aussi un chemin vers l’unité visible des chrétiens de toutes les Églises.

    Source : Vatican News

  • "Si tu savais le don de Dieu" : Cinquième Festival Marial des Familles à Banneux du 1er au 5 août

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    Dates 2018 : du mercredi 1 au dimanche 5 août 2018

    Thème : "Si tu savais le don de Dieu" (Jean 4-10)

    Affiche Festival Marial des Familles 2018

     

    –> Lieu : le prieuré Regina Pacis, chez les frères de Saint-Jean, à Banneux (près de Liège, en Belgique).

    5 jours pour vivre sa foi en famille : des conférences et des ateliers pour réfléchir aux sujets qui touchent les familles; des temps de prière, des temps en couple et en famille; des activités spécifiques par tranche d'âge pour les enfants et pour les adolescents; une prise en charge des tout-petits. Le festival est aussi familial par sa taille avec une cinquantaine de familles participantes. Informations et inscription : http://festivaldesfamilles.be/"

  • RDC : augmentation du nombre de catholiques

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    Lu sur le site actualite.cd :

    RDC-Religion : Accroissement du nombre de chrétiens catholiques (étude)

    Le cabinet d’étude Target constate un accroissement de 3% de croyants catholiques (39% en 2018 contre 36% en 2017).

    Globalement, la RDC reste un pays à dominance chrétienne (93%), la communauté musulmane est composée de 4% de Congolais alors que 3% affirment avoir d’autres croyances, dit Target dans un rapport d’étude.

    « Cette situation pourrait sans doute être liée à l’implication de l’Eglise catholique dans les derniers développements de la situation politique en République Démocratique du Congo. En effet, la conférence des évêques catholiques congolais et une structure locale des laïcs ont fait entendre leurs voix en cette année et appelé la population à des manifestations publiques pour la tenue des élections, conformes à la Constitution et à l’accord dit de la Saint-Sylvestre, s’attirant de ce fait la sympathie de plus d’un Congolais. Le score des protestants (28%) et des musulmans (4%) est resté statique par rapport à 2017 », dit la firme spécialisée dans les études statistiques et d’opinions.

    Les autres croyants – Eglise de réveil, Pentecôtiste, Témoins de Jéhovah, Brahmaniste et autre chrétien – connaissent une baisse de 7%, (23% en 2017 contre 30% en 2018), ajoute Target.

    D’après l’étude, près de la moitié de la population ayant 50 ans et plus est catholique et c’est plus dans les Kivu (50%), Equateur (45%), Bandundu (44%). Kinshasa regorge plus d’adeptes des églises de réveil (38%).

    Target explique que l’échantillon pour cette enquête est de 1400 personnes dont 700 hommes et 700 femmes, représentatif de la population congolaise âgée de 18 à 65 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, occupation et ville de résidence. Tous les 26 chefs-lieux des provinces de la RDC étaient concernés, ajoute-t-il.

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  • «Au Vatican, Macron fera vite oublier Hollande !»

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    Macron Lebrun 83918_emmanuel-macron-mgr-dominique-lebrun-hommage-pere-jacques-hamel.jpgLe président de la République Française sera reçu en audience à Rome par le pape François mardi prochain 26 juin. Il prendra aussi possession de son titre de chanoine honoraire de la Basilique Saint-Jean de Latran, selon une tradition qui remonte au roi Henri IV. Mais quels peuvent être l’intérêt et l’enjeu réels de cette visite ? Un jeune homme aussi pressé qu’Emmanuel Macron ne se déplace pas pour accorder du temps à un simple rite protocolaire.

    Dans la tribune qu’il publie sur le site web « Figarovox », Samuel Pruvot, rédacteur en chef du magazine « Famille Chrétienne » disserte  sur les profils comparés de M. Macron et de son prédécesseur sans nous en apprendre plus que ce que l’on sait déjà depuis la rencontre organisée par l’épiscopat français au Collège des Bernardins.

    Mais le président Macron,  qui est un communicateur de talent, nous réservera peut être une surprise en poussant un peu plus loin à Rome les pistes qu’il a déjà tracées à Paris pour rafraîchir le concept de la laïcité de l’Etat  à la française ? A suivre. JPSC.

    « S'il est un domaine où Emmanuel Macron veut se distinguer de son prédécesseur, c'est bien la religion. En particulier en ce qui concerne son rapport au catholicisme. Le contraste est si saisissant qu'il devrait se vérifier au Vatican le 26 juin prochain.

    Entre Emmanuel Macron et François Hollande, c'est un peu le jour et la nuit. En privé, le Président n'hésite pas à marquer sa différence avec «l'ancien monde», c'est-à-dire le temps de l'enfouissement où les catholiques avaient peur - même de leur ombre. «Mes parents sont de la même génération que François Hollande, me confiait-il. Ils partagent un peu les mêmes réflexes vis-à-vis du religieux… Je dirais les mêmes traumatismes.» Tel n'est pas son cas à lui. En apparence. Il appartient en effet à une génération qui n'a pas de temps à perdre avec un anticléricalisme d'un autre âge. Non par vertu mais par réalisme: le poids social de l'institution a fondu au soleil. Autrement dit, il n'a pas de comptes à régler avec l'Église.

    Contrairement à François Hollande. Souvenons-nous: quand ce dernier rencontre le pape François, il traîne derrière lui le boulet du mariage pour tous. Nommé Président, il n'avait pas voulu venir chercher son titre de chanoine du Latran - histoire de ne pas froisser son électorat. C'était évident qu'il allait suivre l'exemple de Mitterrand et non celui de Sarkozy (dont le discours au Latran résonnait encore aux chastes oreilles des instituteurs). En plus, il est de notoriété publique que la chose religieuse n'intéresse guère Hollande. C'est pour lui un archaïsme, une curiosité obsolète, une sorte d'objet muséographique destiné à disparaître. Hollande est un savant mélange de Voltaire et de Comte. Autrement dit, le catholicisme est à la France ce que les hiéroglyphes sont à l'Égypte. Des signes trop anciens et incompréhensibles qui ne peuvent se traduire en langage LGBT.

    Si le Président est plus à l'aise dans la posture du chercheur que du fidèle, son agnosticisme semble ouvert à tous les possibles.

    Si la rencontre entre les deux François a fait flop c'est peut-être aussi que le Président en voulait non au pape mais à son propre père... Un paternel plutôt autoritaire chez qui les valeurs réactionnaires embrigadaient le catholicisme à la manière de Maurras. Plus tard, seuls les cathos de gauche avaient trouvé grâce à ses yeux. Il faut dire qu'ils formaient les gros bataillons de son réseau, les «transcourants» au sein du PS. Encore n'étaient-ils pour lui qu'un simple marchepied vers la direction du PS et le pouvoir.

    Emmanuel Macron, lui, ne doit pas se faire pardonner son éducation catholique. S'il est allé chez les jésuites à Amiens, c'est uniquement pour des raisons de standing. Et non de foi. Son esprit indépendant lui a d'ailleurs fait demander le baptême à 12 ans… quitte à fâcher un père peu enclin à admirer la Compagnie de Jésus. Emmanuel Macron a un intérêt naturel (surnaturel?) pour la religion. Un attrait réactivé par sa fréquentation du protestant Paul Ricœur qui lui a fait découvrir les merveilles de l'herméneutique. Si le Président est plus à l'aise dans la posture du chercheur que du fidèle, son agnosticisme semble ouvert à tous les possibles. Fils de l'Église et «en même temps» fils des Lumières.

    Macron et Hollande, c'est donc le jour et la nuit. La vérité veut que nous rappelions qu'il y a quand même un péché originel entre l'actuel Président et le pape. C'était pendant l'entre-deux tours de la présidentielle. Dans un avion qui le ramenait d'Égypte, François avait répondu à un journaliste qu'il ne connaissait pas «l'autre» candidat face à Marine Le Pen. On imagine l'humiliation, la déception et l'incompréhension pour le candidat Macron. Depuis, l'eau a coulé sous les ponts du Tibre. Et «l'autre» est devenu Président. Sans doute que la rencontre se passera au mieux entre ces hommes rompus à la haute diplomatie à l'école de la spiritualité jésuite. Il y aura peut-être des sujets qui fâchent, comme les migrants, la PMA et la GPA. Mais pas de colère inutile.

    Ref. Au Vatican, Macron fera vite oublier Hollande

     

  • Mgr Tsarahazama, futur cardinal malgache, dénonce l'islamisation de son pays

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    source : https://www.christianophobiehebdo.fr/le-futur-cardinal-malgache-denonce-lislamisation-de-son-pays/

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  • Nigeria : des fillettes utilisées comme bombes vivantes

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    De François Gloutnay sur presence-info.ca :

    Boko Haram utilise des enfants pour commettre des attentats-suicides

    Mgr Ignatius Kaigama, archevêque de Jos, a donné une conférence à Montréal le 14 juin 2018.

    Mgr Ignatius Kaigama, archevêque de Jos, a donné une conférence à Montréal le 14 juin 2018.   (Présence/François Gloutnay)

    Cette fin de semaine, la célébration de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, fut meurtrière dans le nord-est du Nigeria.

    Le groupe djihadiste Boko Haram y est accusé d'avoir utilisé six fillettes, sanglées d'explosifs, afin de perpétrer des attentats-suicides dans la nuit de samedi à dimanche. Ces bombes humaines, âgées de 7 à 10 ans, ont tué 31 personnes et fait un grand nombre de blessés.

    L'utilisation d'enfants par le groupe Boko Haram ne surprend pas Ignatius Kaigama, l'archevêque de Jos, au Nigeria, et jusqu'à récemment président de la conférence épiscopale nigériane.

    Jeudi soir, lors d'une soirée publique tenue à Montréal, dernier arrêt de sa tournée canadienne d'une semaine, Mgr Kaigama a rappelé que dans son pays, «il y avait jusqu'à récemment, des attaques à la bombe chaque jour ou presque».

    «Si le nombre de ces attentats a beaucoup chuté, cela ne veut pas dire que Boko Haram a cessé ses activités», a-t-il lancé quelques 48 heures avant que Boko Haram ne soit relié aux attentats-suicides de la fin de semaine.

    «Ici, les gens pensent que Boko Haram ne s'attaque qu'aux chrétiens.» C'était sans doute le cas auparavant, «mais ce n'est plus ce qu'on observe aujourd'hui», a-t-il dit à la soixantaine de personnes présentes en soirée dans la salle de conférence de la bibliothèque Atwater.

    «Les objectifs du groupe ont changé. Ils attaquent aujourd’hui tout le monde, y compris leurs propres membres qui ne suivent pas sa philosophie ainsi que les musulmans qui n'approuvent pas ses actions. Les membres de Boko Haram entrent dans les mosquées et tuent les gens.»

    De plus, a révélé jeudi soir l’archevêque, le groupe djihadiste «utilise maintenant des enfants, des garçons ou des fillettes, dont les vêtements sont bourrés d'explosifs. On les envoie au marché, à l'école, à l'hôpital, à tous les endroits où il y a beaucoup de gens. Ils font sauter les explosifs, ils se tuent eux-mêmes et font un maximum de victimes.»

    C'est arrivé dans des églises, y compris dans sa propre cathédrale, ajoute l'archevêquem qui explique que les fêtes de Noël et de Pâques se déroulent dorénavant sous haute surveillance. «Fêter Noël à l’église durant la nuit, il faut oublier cela», dit Mgr Kaigama.

    Travailleurs sociaux

    L'Église du Nigeria fait face a de nombreux défis, dit l'archevêque Kaigama. «Mais je comprends, après ma visite au Canada, que l'Église d'ici éprouve aussi des difficultés», lance-t-il. Il a appris lors de sa tournée canadienne qui l'a mené, du 7 au 14 juin, de Vancouver jusqu'à Montréal, que des églises ferment leurs portes, que les grands séminaires sont déserts et que peu de fidèles participent aux cérémonies religieuses.

    «Nos églises sont pleines», dit-il. Et pas seulement le dimanche. Tous les jours, les gens s'adressent à l'Église pour qu'elle les aide, y compris pour leurs besoins de base comme la nourriture, l'eau, l'éducation, les soins de santé. «Nous sommes devenus des travailleurs sociaux. Nos agent de pastorale passent beaucoup de temps à aider les gens.»

    N'est-ce pas plutôt le rôle du gouvernement? «Bien sûr», répond l'archevêque. «Mais l'État n'a pas la volonté politique de régler ces problèmes.» Il rappelle que le Nigeria possède d'énormes quantités de ressources, pétrolières entre autres, «suffisamment pour que tous puissent en profiter équitablement».

    «Mais ce n'est pas le cas. Les ressources ne sont pas bien distribuées. Cette richesse est concentrée entre les mains de quelques personnes  alors que la vaste majorité souffre», soutient l'archevêque de Jos, un archidiocèse situé au centre du Nigeria. «Ceux qui possèdent» les richesses et le pouvoir, «ne rencontrent jamais les pauvres, car ils habitent dans des quartiers fortifiés, protégés par les policiers et des soldats.»

    «Si les gens vont vers l'Église, c'est qu'elle est toujours ouverte.» Mgr Ignatius Kaigama explique que son bureau à l'archevêché est toujours accessible. «Quand je suis là, je vois se former une longue file de gens qui viennent me voir avec toutes sortes de problèmes. Je les écoute mais je me sens tellement impuissant devant toutes les difficultés que rencontrent les gens.»

    «Chaque jour, malgré nos défis - c'est ainsi qu'il appelle la misère, les meurtres et les attentats auxquels les gens du Nigeria sont confrontés! - nous tentons d'aider du mieux possible.»

    La tournée canadienne de Mgr Kaigama était organisée par l’organisme catholique Aide à l’Église en détresse Canada.

  • Australie : le secret de la confession mis à mal

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    D'Alain Pronkin sur presence-info.ca :

    Le secret de la confession en péril

    Le Territoire de la capitale australienne vient d'adopter une loi qui oblige les prêtres à divulguer les secrets de la confession dans les affaires d'agressions sexuelles sur enfants. Cette disposition législative entrera en vigueur au printemps 2019. Ainsi, un prêtre qui reçoit la confession d’un prêtre pédophile ou de tout autre adulte ayant agressé un ou des enfants doit dénoncer cet aveu aux autorités policières.

    La loi prévoit deux situations bien différentes: la première oblige un prêtre témoin d’une agression sur un mineur de la signaler aux autorités policières, tandis que la seconde l’oblige à le faire s’il s’agit d’un aveu fait lors du sacrement de la réconciliation, autrefois appelé «confession».

    Cette nouvelle loi survient dans un contexte de procès et de révélations ces dernières années sur l’ampleur des abus sexuels contre des mineurs commis par des membre du clergé, et sur les prêtres, évêques et supérieurs qui ont préféré fermer les yeux ou qui ont tenté d’étouffer l’affaire.

    L’Église catholique, rappelons-le, impose une sanction à tout prêtre qui divulgue le secret de la confession. Elle est automatique : c’est l’excommunication, purement et simplement.

    Les prêtres ne divulguent pas les secrets de confession, mais entrent généralement en dialogue avec la personne afin de l’encourager à se dénoncer elle-même. Ils lui expliquent que le pardon nécessite souvent de se mettre concrètement en quête de justice, et que cela commence en reconnaissant ses propres torts. Mais comment concilier cet impératif religieux de non divulgation de la confession avec la protection des enfants mineurs?

    S’il est un crime odieux, c’est bien celui des agressions sexuelles contre les enfants. La société ne tolère pas ces crimes et les pédophiles n’ont droit à aucune compassion. Le crime paraît d’autant plus grave lorsqu’il est commis par des ministres ordonnés, qui bénéficient souvent d’un grand ascendant moral au moment de passer à l’acte.

    Même devant un tel crime, le système judiciaire assure un procès juste et équitable à ce type d’accusé. Un secret de confession n’est pas admissible en preuve.

    Ce que fait la nouvelle loi du Territoire australien est de mettre un terme à cette garantie de la justice criminelle, rompant avec une tradition légale qui existe depuis des lustres dans la plupart des démocraties. Déjà, des prêtres australiens ont indiqué qu’ils seraient prêts à aller en prison plutôt que de briser le secret.

    Un élément essentiel lors d’un procès criminel est le fait que la preuve doit exclure tout doute raisonnable. La meilleure preuve en matière criminelle est l’aveu, libre et volontaire, de l’accusé. Ce que recherche le procureur de la couronne, c’est l’aveu de l’accusé, ce qui entraîne irrémédiablement sa condamnation.

    Un seul endroit donne l’assurance d’une déclaration libre et volontaire d’un aveu de culpabilité: c’est celui qui survient lors d’une confession à un prêtre. Actuellement, aucun prêtre ne peut être appelé à témoigner de ce qui lui a été dit lors d’une confession. Ainsi, tout accusé au criminel peut confesser tout crime, de quelque nature que ce soit, à un prêtre. Il a la certitude qu’aucun prêtre ne divulguera ce qu’il a entendu. Toute personne – même si elle a commis le crime le plus vil qui soit – peut avoir un lieu, un asile, où se confier à Dieu en toute quiétude.

    Or, que fait le système judiciaire du Territoire de la capitale australienne? Il vient introduire une exception à ce principe, sur la question des crimes contre des enfants. Est-ce légitime ou moral? Dans les deux cas, je ne crois pas.

    La liberté de religion est un droit fondamental qui inclut celui de la confession à un ministre de son culte. L’État ne peut s’immiscer dans une matière qui a toujours été reconnue comme relevant d’un domaine intimement lié à la religion, malgré le fait que le crime soit des plus répugnants et odieux.

    Reste à voir, si cette disposition législative sera contestée devant les tribunaux ou si elle fera boule de neige vers d’autres juridictions.