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Islam - Page 20

  • "Pâques est la fête de l'espérance" (Mehdi Djaadi)

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    De KTO télévision :

    Après avoir grandi à Saint-Étienne, Mehdi Djaadi tombe dans la petite délinquance avant de trouver sa voie : celle de la comédie. De 2008 à 2010, il étudie le théâtre au Centre Dramatique National de Valence puis suit, pendant trois ans, les cours de la Haute école de théâtre de Suisse romande à Genève, dont il ressort diplômé en 2013. Deux ans plus tard, sa carrière décolle vraiment avec la comédie de Baya Kasmi « Je suis à vous tout de suite », au côté de Ramzy Bedia et Agnès Jaoui. Grâce à son interprétation, il figure à 28 ans dans la liste des trente-deux révélations du cinéma français et il est sélectionné pour le César 2016 du Meilleur espoir masculin. Dans son spectacle «Coming out », le comédien, fils d'immigrés algériens musulmans, raconte sa conversion au catholicisme avec fraîcheur, loin de la complainte victimaire et des assignations identitaires. Ce soir dans « Lumière intérieure », il se livre sur son rapport à Dieu, sa manière de vivre Pâques et sa vision d'artiste chrétien.

  • Le sort des Arméniens du Karabagh est de plus en plus incertain

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    De sur le site de la revue Conflits :

    5 avril 2022

    Nouvelle donne dans le Sud Caucase

    Tandis que l’armée russe s’enlise en Ukraine, le sort des Arméniens du Karabagh qui doivent leur survie aux forces de maintien de la paix de Moscou est de plus en plus incertain.

    « Nous sommes comme des brebis enfermées dans une cage, entourés de loups aux dents longues. Les loups n’attendent qu’une occasion pour que la grille s’ouvre et déchiquètent leur proie ». En déplacement en France à l’invitation de l’ONG, SOS Chrétiens d’Orient, le primat du diocèse d’Artsakh de l’Église arménienne Apostolique Mgr Vrtanès Aprahamian ne pouvait être plus explicite. La portion congrue de territoire qui échappe encore au contrôle de l’Azerbaïdjan après la guerre des 44 jours de l’automne 2020 sera-t-elle anéantie à la faveur de l’affaiblissement de la Russie ?

    C’est pourtant une évidence, les Arméniens ont beaucoup à craindre de l’enlisement russe en Ukraine. La veille du déclenchement du conflit, le président azéri Ilham Aliyev était à Moscou pour conclure une sorte de pacte de non-agression. De quoi nourrir de sérieuses inquiétudes en Artsakh, petite république autoproclamée indépendante en 1991, qui depuis novembre 2020 a confié sa destinée à la seule Russie et ses 2 000 soldats de maintien de la paix. Rien d’étonnant si le russe a été décrété seconde langue officielle de la république quelques semaines après le cessez-le-feu. Car l’Arménie, grande perdante de la guerre, ne peut plus prétendre à son statut d’État garant de l’intégrité de sa petite sœur doublement enclavée et à la merci d’un nettoyage ethnique de la part de l’Azerbaïdjan.

    A lire aussi : Fenêtre sur le monde. Conflit au Haut-Karabagh

    En dépit d’une victoire militaire obtenue de haute lutte en 1994, les forces arméniennes n’avaient pu traduire cet avantage en victoire politique, l’Artsakh n’ayant été reconnu ni par la communauté internationale, ni même par la République d’Arménie. Erevan n’ayant jamais voulu reconnaître l’Artsakh, du moins seule, afin de ne pas apparaître comme pays belligérant aux yeux de la communauté internationale ; le contrôle de 14% du territoire reconnu comme azerbaïdjanais serait perçu comme une annexion de la part de l’Arménie. Ce qu’aucune résolution de l’ONU n’avait établi à ce jour. Depuis la défaite de 2020, aucun haut dirigeant arménien, à l’exception du catholicos Karekine II, patriarche suprême de l’Église national, ne s’est rendu à Stepanakert. Tandis que la société arménienne et sa classe politique ultra polarisée peinent à se relever du traumatisme de la défaite, l’Azerbaïdjan considère la question du Karabagh comme réglée.

    Selon un décompte établi par le Défenseur des droits arméniens, près de 1 500 monuments arméniens seraient passés sous le contrôle de l’Azerbaïdjan après le conflit. Parmi eux figurent 161 monastères et églises, 345 pierres tombales historiques et 591 khatchkars (pierres croix). Une partie a été détruite, sans émouvoir l’UNESCO, tandis que la cathédrale Saint-Sauveur de Chouchi a subi des « travaux de restauration » visant à lui ôter toute trace de son passé arménien.

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  • L'islam et l'islamisme : des frères ennemis ou des frères siamois ?

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    De sur le site de la Revue Catholica :

    Islam, entre imaginaire et réalité

    4 avril 2022

    Comment peut-on aujourd’hui oser  écrire un livre  sur l’islamisme et ses rapports avec l’islam sans encourir les violentes critiques de la classe bien-pensante ?  C’est un véritable spécialiste de l’islamologie,  Marie-Thérèse Urvoy, qui s’y est attaqué, en collaboration avec Dominique Urvoy, comme souvent, dans Islam et islamisme[1]. La première et principale difficulté est la définition de ces deux termes, qui est essentielle et ne peut être neutre. À reprendre quelques ouvrages et  articles de ces cinquante dernières années, on comprend vite comment la définition retenue détermine le contenu ou, inversement, comment la conception qu’on se fait de l’islam et de l’islamisme prédéfinit leur contenu. Pour sa part, Marie-Thérèse Urvoy a choisi d’y voir deux frères. Le sous-titre heureux de son livre court et très dense est lui-même source de difficultés ou de questions ; la religion de l’islam  est-elle complétée, dédoublée, contrariée ou menacée dans son existence même par cet islamisme qui fait peur ?

    Avec prudence, l’auteur a adopté une stratégie progressive ;  sans la contester,  elle part de la filiation possible de la prophétie de Mahomet (on gardera la graphie traditionnelle en France) en un duo fraternel, et  donc de la distinction apparue au XIXe siècle pour tenter de différencier, dans ce que l’on englobait jusqu’alors dans « l’islam » ce qui est vraiment religieux et ce qui est vraiment social ou politique.

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  • Al-Andalus ou l'invention d'un mythe

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    De sur le site de la Revue Catholica :

    L’invention d’un mythe

    4 Avr 2022

    En fait un peu antérieur à l’étude de Rafael Sánchez Saus[1], portant également sur le  mythe de l’Andalousie musulmane comme modèle de cohabitation heureuse entre l’islam, le catholicisme et le judaïsme dans un territoire de souveraineté musulmane, l’ouvrage de Serafín Fanjul[2] le complète opportunément. Il s’agit de même d’un livre « politiquement incorrect », à contre-courant de la tendance de nos jours dominante consistant à célébrer ce qui n’est pourtant qu’un mythe démenti par le gros de la littérature historique sur le sujet. Membre de l’Académie royale d’histoire espagnole et professeur de littérature arabe à l’Université autonome de Madrid, Serafin Fanjul s’érige donc contre le travestissement de la longue période de domination musulmane de l’Espagne. Période qui s’étend de l’agression arabo-berbère fulgurante des années 711-754  à la disparition du Royaume de Grenade en 1492, en passant par le moment triomphal du califat de Cordoue (929-1031), présentée comme règne supposé d’une Arcadie illustrée par la cohabitation harmonieuse et pacifique des trois cultures arabo-musulmane, catholique et juive. Pour l’auteur en revanche, « Le bon sauvage n’a jamais existé, pas plus en al-Andalus qu’ailleurs. Ce que l’Islam a perdu n’est en rien un paradis originel » (p. 669).

    Substantiel, précédé d’une préface signée par Arnaud Imatz comme celle du livre de Sanchez Saus, l’étude très documentée de Serafin Fanjul comporte deux parties. Intitulée al-Andalus contre l’Espagne, la première s’emploie pour l’essentiel à ramener à sa juste mesure l’apport arabo-musulman à l’Espagne. Il y est question de tous les clichés qu’il importe de redresser : en particulier le caractère nullement pacifique du contact interculturel et la fusion en réalité introuvable des trois sociétés. Sont examinés ensuite la brutalité de l’intervention musulmane, arabe et aussi berbère, puis l’interprétation par les populations locales de cette catastrophe, perçue comme un châtiment de Dieu, ainsi que l’observation du peu d’importance démographique de l’immigration musulmane. Longtemps, le gros de la population d’al-Andalus fut constitué de mozarabes, chrétiens réfractaires à l’islam longtemps majoritaires, ou juifs, les uns et les autres soumis au statut subalterne de dhimmis, régime de prétendue protection assurée par le pouvoir islamique, mais en réalité contraints très souvent à une réelle servitude et à d’incessantes humiliations. Inversement, l’auteur souligne la faible influence puis l’expulsion en 1609 hors de l’Espagne chrétienne des morisques, musulmans convertis de force au catholicisme à l’issue de la Reconquête. Dans une perspective plus convenue, Fanjul observe toutefois également la fréquence de vocables arabes dans la toponymie et moindrement dans l’onomastique, qui n’entraîne cependant guère de conséquences à long terme. Parallèlement, il relève la multitude de fables concernant l’origine arabo-musulmane imaginaire de certaines danses ou éléments de culture populaire, dont en particulier le flamenco. De même encore qu’une prétendue découverte de l’Amérique par des navigateurs arabes ou la présence de pilotes noirs dans la flotte de Magellan (pp. 567 et 570).

    De son côté, la seconde partie de l’ouvrage est consacrée plus spécifiquement à l’invalidation du mythe d’al-Andalus dans une perspective thématique et quelque peu anthropologique, inspirée notamment par Julio Caro Baroja. Fanjul s’y révèle plutôt mesuré dans une perspective toujours critique. Il se situe dans une ligne proche de celle de José Antonio Maravall, pour lequel une culture andalouse à bien existé en dépit des frontières entre les trois populations. Mais il prend soin en même temps de rappeler par exemple que le grand politologue Giovanni Sartori ou l’essayiste italienne Oriana Fallaci ont compté parmi les plus pertinents censeurs du mythe des trois cultures. Fanjul revient en outre dans cette seconde partie sur le phénomène essentiel de la « dhimitude », ce statut de quasi servage appliqué aux chrétiens sous prétexte de les protéger (p. 603). Il réduit par ailleurs à néant la thèse selon laquelle les gitans, apparus pour la première fois en 1432 à Barcelone, auraient eu à voir avec le pseudo-miracle andalou-musulman. Il récuse également l’idée que des morisques (musulmans convertis de force plus tard au catholicisme) auraient contribué après la Reconquête au peuplement de l’Amérique espagnole. Dans l’ensemble, tout comme le grand hispaniste Ramón Menéndez Pidal, il confirme que la conversion de plus en plus étendue des chrétiens à l’Islam au fur et à mesure de la longue poursuite de sa domination a été due à l’usage de la force ou de la persécution plus ou moins violente. Tout au plus minimise-t-il quelque peu cette violence, ou du moins s’abstient-il de la répertorier aussi en détail que le fait l’ouvrage de Rafael Sánchez Saus, dont le plan non plus thématique mais minutieusement chronologique livre une véritable histoire de la réalité plus consternante qu’angélique d’al-Andalus.

    [1] Rafael Sánchez Saus, Les chrétiens dans al-Andalus. De la soumission à l’anéantissement, Le Rocher, 2020, 468 p., 9,90 €, recensé précédemment dans la revue (n. 143, puis pour une nouvelle édition, 146).

    [2] Serafín Fanjul, Al-Andalus, l’invention d’un mytheLa réalité historique de l’Espagne des trois cultures, L’Artilleur, 2017, 717 p., 28 €.

  • Que penser du dialogue entre le Saint-Siège et El-Azhar ?

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    D'Annie Laurent (Petite Feuille Verte n°87) :

    Le Pape François et El-Azhar

    LE GRAND IMAM À ROME

    Le 23 mai 2016, le cheikh Ahmed El-Tayyeb, grand imam d’El-Azhar, s’est rendu à Rome pour sa première rencontre avec le pape François. Au programme de leur échange figuraient « l’engagement commun des autorités et des fidèles des grandes religions pour la paix dans le monde, le refus de la violence et du terrorisme, la situation des chrétiens dans le contexte des conflits et des tensions au Moyen-Orient, ainsi que leur protection » (L’Osservatore Romano, 23 mai 2016).

    A l’issue de l’entretien, El-Tayyeb a déclaré à la presse : « Aujourd’hui, nous effectuons cette visite pour poursuivre notre mission sacrée qui est la mission des religions : rendre l’être humain heureux où qu’il soit […]. Je crois que le moment est venu pour les représentants des religions monothéistes de participer de manière forte et concrète à donner à l’humanité une nouvelle orientation vers la miséricorde et la paix, afin d’éviter la grande crise dont nous souffrons à présent » (Proche-Orient chrétien, n° 66-2016, p. 388-389). Le Souverain Pontife semble avoir été impressionné par son visiteur. Quelques jours après, il confiait à un jésuite oriental au cours d’un entretien privé : « J’ai longuement discuté avec El-Tayyeb. Les musulmans veulent la paix ».

    Cette rencontre avait été longuement préparée par le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux (CPDI), alors dirigé par le cardinal Jean-Louis Tauran (+ 2018) dont la position peut se résumer ainsi : « Toutes les religions ne se valent pas, mais tous les chercheurs de Dieu ont la même dignité » (cité par Jean-Baptiste Noé, François le diplomate, Salvator, 2019, p. 99).

    LE PAPE EN ÉGYPTE

    Les 28 et 29 avril 2017, François a effectué un voyage officiel au Caire. Sa visite s’est déroulée dans un contexte tendu en raison de la multiplication d’attentats contre les coptes et de l’influence croissante des idéologies islamistes dans la société. Il a prononcé un discours à El-Azhar où se tenaitune Conférence internationale pour la paix organisée par cette institution, avec la participation de dignitaires musulmans et chrétiens. Les mots islam, islamisme et djihadisme ne figuraient pas dans son texte dont l’essentiel portait sur le rappel du passé biblique du pays du Nil et sur l’éducation des jeunes générations (J.-B. Noé, op. cit., p. 118-123). Le pape a aussi déclaré : « Nous sommes tenus de dénoncer les violations de la dignité humaine et des droits humains, de porter à la lumière les tentatives de justifier toute forme de haine au nom de la religion, et de les condamner comme falsification idolâtre de Dieu : son nom est Saint, il est Dieu de paix, Dieu salam » (Proche-Orient chrétien, n° 67-2017, p. 359-401).

    Le Pape et El Tayyeb

    Dans une tribune publiée quelques jours avant, Mgr Michel Chafik, recteur de la Mission copte catholique de Paris, avait présenté l’enjeu de cette visite pontificale. Évoquant la position « ambiguë » d’El-Tayyeb, il y écrivait : « S’il témoigne, dans ses propos, d’un islam éclairé, ses décisions contredisent trop souvent ses prises de position. Il parle de paix et de liberté religieuse mais sanctionne durement l’apostasie et diffère toujours la réforme religieuse en faveur de laquelle il s’est pourtant engagé. L’ambivalence de son discours explique qu’il soit contesté, tant à l’intérieur par les islamistes radicaux qu’à l’extérieur par les tenants d’un islam modéré » (Le Figaro, 24 avril 2017).

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  • Comment il faut voir l'avenir de l'Europe

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    Lire l'article d'Emmanuel Berretta.

  • Grand carnaval et foutoir théologique à Saint-Sulpice

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    Du Père Danziec sur le site de Valeurs Actuelles :

    Prière musulmane dans une église : est-ce bien sérieux ?

    Les images de la rencontre organisée en l’église Saint-Sulpice à Paris entre catholiques et musulmans a légitiment soulevé une vague d’indignations. Peut-on raisonnablement discuter avec l’islam d’une façon aussi ingénue ? Pour notre chroniqueur, le Père Danziec, la réponse est résolument négative.

    Aux éditions Buchet-Chastel, Soazig Quéméner et François Aubel, respectivement journalistes à Marianne et au Figaro, viennent de cosigner un ouvrage La dictature des vertueux au sous-titre évocateur : Pourquoi le moralement correct est devenu la nouvelle religion du monde. Une religion pour en chasser une autre ? Depuis cinquante ans en effet, on ne le voit que trop, l’influence de la religion catholique s’étiole. Les progressistes des années 70 avaient pour grand rêve de réconcilier l’Église avec le monde. Ils n’auront réussi qu’à la faire disparaître du champ des hommes. Finis les rites sacrés, la grande pompe liturgique et les mystères magiques qui subjuguaient les humbles, transportaient la nef et savaient édifier petits et grands.  Disparue l’aura intellectuelle de l’Église, experte en sagesse et en recul. La nature ayant horreur du vide, le progressisme s’est fait une place au soleil des renoncements des autorités ecclésiastiques. Le printemps merveilleux que l’esprit du concile Vatican II promettait de faire bourgeonner au-delà des sacristies aura finalement laissé place à un grand hiver au cœur même de l’Occident. Certains se féliciteront que l’Église ait perdu de sa superbe. Réalisent-ils seulement qu’elle a surtout perdu de sa saveur et de son goût. Or, « si le sel vient à s’affadir, avec quoi le salera-t-on ? » (Matthieu 5, 13).

    Des jeunes adolescentes en niqab dans le chœur de l’église Saint-Sulpice

    Oui, le moralement correct est une nouvelle religion et parmi ses prophètes, certains portent un col romain. Tandis que la culture de l’effacement contribue à façonner un nouvel ordre sociétal, les hommes d’Église font l’étalage de leurs carences et brillent par leur discrétion, hélas. Où se trouvent les veilleurs authentiques face à l’effondrement des murs porteurs de la société occidentale et chrétienne ? Trop de clercs donnent le sentiment d’être passifs et dépassés. Un grand nombre préfère nier le désastre quand d’autres se rangent eux-mêmes à la cohorte des destructeurs.

    L’épisode atterrant du week-end dernier dans le chœur de Saint-Sulpice (VIe arrondissement de Paris) est à cet égard suffisamment éloquent pour être passé sous silence. Que s’est-il donc produit dans la plus grande des églises de la capitale le dimanche 6 février ? En apparence, chrétiens et musulmans se sont vus proposer un moment unique de fraternité. Prier ensemble, se rencontrer, dialoguer. En réalité, dans l’édifice sacré, un panneau indiquait même aux disciples de Mahomet qu’un lieu (temporaire) leur avait été réservé garantissant un « espace de silence pour la prière musulmane » (sic). Des lectures coraniques et des récitations de sourates eurent lieu à l’ambon. Le rassemblement islamo-chrétienne se clôturait par une danse autour de l’autel accompagnée de chants et de tapements de main. Le tout en compagnie de jeunes adolescentes en niqab dans le chœur. Qui peut se laisser séduire par un dialogue interreligieux vécu de la sorte ?

     

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  • Salle de prière musulmane à Saint-Sulpice, lancement du synode sur la synodalité... le "club des hommes en noir"

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Le Club des Hommes en Noir, composé de l'Abbé Célier, de l'Abbé de Tanouarn, de l'Abbé Guelfucci et de Jeanne Smits, se penche cette semaine sur un fait d'actualité qui a troublé de nombreux catholiques : la présence d'une salle de prière pour les musulmans au sein de l'église Saint Sulpice à Paris, à l'occasion d'une journée inter-religieuse autour de la figure de Marie.

    Puis, Philippe Maxence a orienté nos invités sur un sujet non moins épineux : le Synode des évêques sur la synodalité. Que nous révèle cet évènement sur la tendance de fond qui oriente notre Église ? Bon visionnage !

  • Egypte : un chrétien à la tête de la Haute Cour constitutionnelle

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/EGYPTE - Pour la première fois, un chrétien copte devient président de la Haute Cour constitutionnelle

    9 février 2022

    Le Caire (Agence Fides) - Le président égyptien Abdel Fattah Al Sisi a nommé président de la Haute Cour constitutionnelle d'Égypte le juge chrétien copte Boulos Fahmy, jusqu'à présent vice-président de la même institution. Le nouveau président succède au juge Said Marei Amr, qui a démissionné pour des raisons de santé. Le décret républicain n° 51 de 2022, signé par le président al Sisi, établit que le nouveau titulaire de la fonction assumera le plein exercice de ses fonctions à partir d'aujourd'hui, mercredi 9 février.

    Boulos Fahmy, 65 ans, est le premier chrétien copte à occuper le poste suprême de la Cour constitutionnelle depuis sa création. Il est né le 1er janvier 1957 et est actuellement le quatrième juge le plus ancien membre de la Cour. Nommé au Parquet en 1978, il a gravi les échelons pour devenir juge à la Cour d'appel en 1997, puis Chef de la Cour d'appel en 2001. Le juge copte a exercé le rôle de suppléant. Il est président de la Cour constitutionnelle depuis 2014, après avoir occupé le même poste de 2010 à 2012.

    Le nouveau président de la Haute Cour constitutionnelle est l'auteur de nombreux ouvrages et recherches juridiques, et a reçu par le passé plusieurs missions de conseil de la part de ministères et d'institutions gouvernementales.

    La Cour suprême constitutionnelle d'Égypte est un organe judiciaire constitutionnel indépendant de la République arabe d'Égypte, créé en 1979 pour remplacer la Cour suprême créée dix ans plus tôt par le président Gamal Abd el Nasser. La principale fonction de la Cour est de vérifier et de confirmer la constitutionnalité des lois et des règlements émis par les autorités égyptiennes compétentes en la matière. La Cour constitutionnelle est également la juridiction suprême à laquelle il est fait appel en cas de conflits de compétences, et elle est appelée à résoudre les contradictions entre les jugements rendus par les autorités judiciaires.

    L'article 2 de l'actuelle Constitution égyptienne, entrée en vigueur en 2014, reconnaît les "principes de la charia islamique" comme la "principale source de législation". Après la Révolution de 2011, pendant l'intermède où le gouvernement était dirigé par les Frères musulmans, la Cour suprême a été l'un des principaux facteurs institutionnels d'opposition aux programmes d'islamisation rigide de la législation égyptienne.

    Les médias égyptiens ont présenté la nomination de Fahmy à la tête de la Cour constitutionnelle comme un nouveau signe de la volonté du président al Sisi de garantir aux chrétiens la possibilité d'accéder aux plus hautes institutions égyptiennes. Entre-temps, comme le rapporte l'Agence Fides (voir Fides 11/1/2022), le Parlement égyptien se prépare à approuver la nouvelle loi sur le statut personnel des citoyens chrétiens. Une loi attendue depuis des décennies par l'Église orthodoxe copte et les autres Églises et communautés ecclésiales présentes en Égypte, qui contiendra également des dispositions importantes sur des questions sensibles liées au droit de la famille.

    L'implication des Églises et des communautés ecclésiales présentes en Égypte dans le long processus de rédaction d'une nouvelle loi sur le statut personnel avait déjà commencé en 2014 (cf. Fides 22/11/2014). À l'époque déjà, le ministère de la Justice avait soumis un projet de loi aux chefs des différentes Églises, en leur demandant d'étudier le texte et de faire part de leurs considérations sur la question dans les meilleurs délais. L'élaboration du projet a pris plus de temps, principalement en raison des négociations visant à garantir la formulation d'un texte qui, tout en étant uniforme, protège les différentes approches ecclésiales sur des questions telles que la séparation conjugale et le divorce, qui sont réglementées différemment par les diverses confessions chrétiennes.

    (GV) (Agence Fides 9/2/2022)

  • De la haine de soi à l'Empire Céleste à venir

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    De Paolo Piro sur le site de l'Observatoire International Cardinal Van Thuan sur la Doctrine Sociale de l'Eglise :

    DE LA HAINE DE SOI À L'EMPIRE CÉLESTE À VENIR

    Alors que l'Occident s'auto-flagelle pour ses crimes historiques contre l'humanité, la puissance chinoise envahit le monde. L'empire céleste est engagé dans l'auto-dissémination. En Chine, ce dont Lénine a rêvé et qu'il a essayé d'établir est en train de se produire. Un état de surveillance totale, omniprésente et capillaire, un modèle socio-politique que la Chine propose au monde entier, démontrant l'efficacité décisive de la puissance publique, dans la circonstance du covid19. En 1989, Francis Fukuyama prophétisait l'imminence de la "fin de l'histoire". Après l'effondrement du communisme soviétique et la fin de la guerre froide, la démocratie libérale et le capitalisme seraient destinés à prévaloir dans toutes les nations de la planète. Aujourd'hui, nous constatons que cette prédiction était erronée. Après 30 ans, la Chine se présente comme une alternative aux démocraties libérales occidentales avec sa société disciplinée, parfaite et super high-tech. Le premier État numérique de l'histoire, un marché libre mais non libéral en plein développement, bref, un prototype du "Nouveau Monde" dans le style d'Aldous Huxley. Une réalité étatique de style impérial, dans laquelle on peut être prospère sans être libre, "un marché libre pour des personnes non libres".  Les élites occidentales pensaient que le libéralisme et le mondialisme chinois iraient nécessairement de pair. Mais, tout comme 500 hommes ne font pas un mille-pattes, une Chine prospère et capitaliste ne se transformera pas spontanément en démocratie.

    Le meilleur de la production occidentale, les joyaux de l'Ouest, notre technologie, ont été délocalisés en Chine. Le résultat a été une augmentation de 90 % du PIB de la Chine. Au contraire, le pouvoir du Parti communiste a été renforcé, structuré et technologisé, et il dispose aujourd'hui d'un leader absolu, Xi Jinping, qui, pour la première fois depuis l'époque de Mao, a rassemblé en sa seule personne tout le pouvoir du parti, politique et militaire. Un empereur calme et rassurant qui a l'habitude de répéter : " Le développement de la Chine ne se fera pas au détriment des autres pays et Pékin ne cherchera pas l'hégémonie mondiale " (discours du 18/12/2018).

    Dans ce contexte, la volonté d'expansion géopolitique de la Chine a reçu une impulsion majeure, la route de la soie fascine et conquiert. L'Europe est faible, elle s'autodémolit, se dénationalise, se divise entre peuples et élites, avec une complication majeure, la multiplication des enclaves musulmanes. L'Islam ne peut être intégré pour la simple raison qu'il est lui-même une nation, l'Umma, la nation juste. Dans un cadre d'autodémolition des réalités nationales, le remplacement est déjà là, prêt, l'Umma n'est pas optionnelle, elle est inhérente à l'Islam, non réductible à la pluralité des manières dont les musulmans vivent leur Islam. Une fresque dans laquelle la Chine est de plus en plus sûre d'elle, l'Europe moins.  

    Alors que l'idéologie progressiste érode l'Europe et que l'Église catholique est en proie à une crise d'époque, le mariage de Lénine avec Confucius donne aux Chinois un supplément d'âme, l'âme nationaliste que le colonialisme occidental avait humiliée dans la première moitié du XXe siècle. En même temps, la Chine est, pour les États-Unis, un problème militaro-économique que l'UE ne veut pas reconnaître parce que son progressisme, son multiculturalisme suicidaire aveugle, nie la possibilité d'avoir des ennemis, au point de nier la réalité même des faits et de rechercher des formes de compromis et de coexistence.

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  • Pakistan : forte augmentation des conversions forcées de chrétiennes

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    Lu sur Kath.Net/News :

    Pakistan : forte augmentation des conversions forcées de chrétiennes

    4 février 2022

    Le ministère des droits de l'homme a documenté 60 cas d'enlèvements et de mariages forcés avec des maris musulmans et de conversions forcées l'année précédente.

    Berlin (kath.net/KAP) Au Pakistan, le nombre d'enlèvements de chrétiennes et de leur conversion forcée à l'islam est en augmentation. C'est ce qui ressort des données du ministère pakistanais des droits de l'homme, comme l'a rapporté jeudi l'agence de presse allemande dpa. Selon ces données, environ 60 chrétiennes ont été enlevées en 2021, mariées de force à des musulmans sunnites et contraintes de se convertir à l'islam. L'année précédente, seuls 15 cas de ce type avaient été enregistrés.

    Les organisations de défense des droits de l'homme estiment toutefois à au moins 1.000 par an le nombre de jeunes filles chrétiennes et hindoues victimes de conversion forcée à l'islam.

    Près des trois quarts des chrétiennes concernées officiellement enregistrées en 2021 n'avaient pas encore 18 ans, a déclaré le ministre des droits de l'homme et des affaires des minorités de la province centrale du Punjab, Ejaz Alam Augustine. Les femmes hindoues sont également concernées par les conversions forcées. Ces données ne sont toutefois pas encore disponibles, a indiqué le ministère.

    Le Pakistan est un pays islamique majoritairement conservateur. Plus de 94 pour cent des 220 millions d'habitants sont des musulmans sunnites, tandis que les hindous représentent environ 2,1 pour cent et les chrétiens 1,27 pour cent de la population. Le reste appartient aux minorités islamiques des chiites et des ahmadis ainsi qu'à la communauté religieuse des sikhs. Ces derniers groupes sont régulièrement confrontés à l'intimidation et à la persécution et se plaignent de ne pas être considérés comme des citoyens à part entière.

    Selon les analystes pakistanais, l'un des principaux moteurs de la forte augmentation des conversions forcées, mais aussi des cas de blasphème au Pakistan, est la prise de pouvoir des talibans militants islamistes en Afghanistan voisin. Celui-ci a encouragé les islamistes dans le pays et leur a donné le sentiment de pouvoir écraser l'Etat et la loi, explique l'analyste en sécurité Fida Khan.

  • Redevenue mosquée, Sainte-Sophie suscite des inquiétudes

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    D'Anne Andlauer sur le site du Figaro via ce blog :

    Turquie: inquiétudes pour Sainte-Sophie, redevenue mosquée par la volonté d’Erdogan

    31 janvier 2022

    ENQUÊTE – L’Unesco attend ce mardi des Turcs un rapport sur l’état de conservation de Sainte-Sophie. Ce symbole d’Istanbul, tour à tour église byzantine, mosquée ottomane puis musée républicain, est redevenu mosquée en juillet 2020. Certaines préoccupations demeurent.

    La seule chose qu’on n’entend plus à l’intérieur de Sainte-Sophie, ce sont les bruits de pas. Les touristes, par centaines à certaines heures, se promènent en chaussettes sur le tapis couleur turquoise qui recouvre le marbre gris. Ils ont les yeux levés vers la grande coupole, les oreilles tournées vers le guide qui commente la visite. C’est un brouhaha multilingue.

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    Pendant que les touristes déambulent, s’assoient ou même s’allongent sur le tapis et font un selfie, des fidèles musulmans prient. Plus on avance vers les côtés et le bout de la nef – là où est situé le mihrab – plus on voit d’hommes, imperturbables, réciter le Coran ou se prosterner à toute heure. Des femmes aussi, mais à l’écart, dans une zone qui s’étire à gauche, derrière d’épaisses colonnes et un moucharabieh en bois. Et puis, cinq fois par jour, dans ce mélange de recueillement et d’agitation permanent, résonne l’appel à la prière.

    Un haut-parleur invite les visiteurs à reculer derrière des barrières. Lucia s’attarde quelques instants, puis récupère ses chaussures dans un casier du vestibule. «J’ai été très surprise, confie cette jeune Espagnole en laissant glisser le voile léger qui couvrait ses cheveux. Je ne m’attendais pas à ce que ça soit si grand. Je m’y suis vraiment sentie comme dans une mosquée, pas du tout comme dans un musée.»

    Un édifice redevenu mosquée

    Ainsi va Sainte-Sophie depuis le 24 juillet 2020. Depuis que l’édifice est redevenu mosquée au cours d’une grande prière à laquelle participait le chef de l’État, Recep Tayyip Erdogan. Deux semaines plus tôt, le Conseil d’État l’avait rendu, de droit, au culte musulman, jugeant qu’il n’aurait jamais dû lui être retiré, au motif que le bâtiment appartient à une fondation dont les statuts prévoient son usage comme mosquée. Sainte-Sophie d’Istanbul, née basilique byzantine en 537 sous l’empereur Justinien, convertie en mosquée quand les Turcs ottomans menés par Mehmet II conquièrent Constantinople en 1453, transformée en musée en 1934 par le président-fondateur de la République de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, s’appelle désormais, de nouveau, la grande mosquée Sainte-Sophie.

    «Quand la prière est terminée, des gens du monde entier, musulmans et non-musulmans, visitent Sainte-Sophie. La seule différence avec le musée, c’est qu’ils entrent gratuitement. C’est mieux, non?», s’amuse Ferruh Mustuer, 50 ans, l’un des deux imams affectés au service de la mosquée. «De jour comme de nuit, ceux qui entrent ici sont nos invités, et nous les accueillons de la meilleure des manières. Sainte-Sophie appartient à tous.»

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