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Islam - Page 16

  • 2020 au Pakistan : une année noire marquée par les abus de la loi anti-blasphème

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    De Vatican News :

    10 mai 2021

    Pakistan: la loi anti-blasphème toujours source d'abus

    Selon un récent rapport du Centre Social pour la Justice les abus de la loi anti-blasphème n'ont jamais été aussi nombreux qu'en 2020, fragilisant encore plus les minorités religieuses. L'ONG Aide à l'Église en Détresse demande l'abrogation urgente de cette loi discriminatoire.

    2020 a été une nouvelle année noire pour la loi sur le blasphème au Pakistan. Telles sont les conclusions d'un récent rapport du Centre pour la justice sociale (CSJ) du Pakistan, qui confirment les conclusions de la fondation pontificale Aide à l'Église en détresse (AED) dans son rapport 2021 sur la liberté religieuse dans le monde.

    Les abus des articles controversés du code pénal pakistanais, qui prévoient une peine de prison à vie ou la peine de mort pour le crime de diffamation du prophète Mahomet, de l'islam ou du Coran, ont augmenté de façon exponentielle l'année dernière. Selon le CSJ, de 1987 à décembre 2020, au moins 1 855 personnes ont été inculpées sur la base de ces règles, dont 200 pour la seule année 2020, soit le nombre le plus élevé enregistré depuis l'entrée en vigueur de la loi en 1986. 75% d'entre eux étaient des musulmans (dont 70% de chiites et 5% de sunnites), 20% d'ahmadis (secte musulmane dissidente), 3,5% de chrétiens, 1% d'hindous.

    La province pakistanaise où le pourcentage d'abus est le plus élevé (76%) est le Pendjab, suivi du Sindh (19%). En décembre 2020, les prisons du Pendjab abritaient 337 détenus (en attente de condamnation définitive et condamnés), dont 60 pour la seule ville de Lahore. Au moins 78 personnes ont été tuées à la suite d'accusations de blasphème, dont 42 musulmans, 23 chrétiens, 9 ahmadis, 2 hindous et 2 dont l'identité religieuse n'a pas été établie. Ces chiffres excluent les assassinats ciblés de personnes appartenant à des groupes jugés hérétiques ou apostats, qui sont souvent indirectement liés à la loi sur le blasphème.

    Musulmans chiites et minorités dans le viseur de la loi

    «Des accusations de blasphème sont portées à la fois contre des musulmans et des membres de minorités religieuses, mais lorsque l'auteur présumé est un non-musulman, ces accusations se traduisent souvent par des lynchages, des attaques de quartiers entiers et des meurtres» souligne Alessandro Monteduro, directeur de la branche italienne de l'AED. «Le nombre de membres de minorités accusés de blasphème est également très disproportionné par rapport à leur pourcentage de la population» précise t-il, commentant des données qui, selon lui, confirment la nécessité d'abroger la loi. Depuis des années, cette loi est contestée par les minorités et les organisations de défense des droits de l'homme au Pakistan en raison de sa nature discriminatoire et de ses abus.

    Intitulé "Justice Yet Afar" ("La justice encore loin"), le rapport du CSJ examine les mesures prises jusqu'à présent par les autorités pakistanaises à différents niveaux depuis un arrêt de la Cour suprême de 2014 sur la protection des minorités. Il révèle la lenteur de la mise en œuvre de l'arrêt, notamment en ce qui concerne la lutte contre le phénomène des mariages forcés et des conversions à l'islam, la non-application du système de quotas pour l'accès à l'emploi, la promotion de la tolérance entre les communautés religieuses et ethniques et la réforme de la loi sur le mariage chrétien, toujours régie par des règles datant de la domination britannique.

  • RDC : pour sécuriser l’Est du Congo , il faut d’abord mettre au pas l’armée congolaise

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    Source récurrente d’anarchie et de corruption depuis l’effondrement de la Force Publique en juillet 1960, l’armée congolaise n’est pas en mesure d’assurer un « état de siège » efficace pour venir à bout des guérillas multiformes qui, du nord au sud,  ensanglantent les provinces de l’Est congolais. La mission que lui confère Tshisekedi est un effet d’annonce sans portée réelle si les forces armées congolaises ne sont pas encadrées et rééduquées par une assistance professionnelle internationale vigoureuse et expérimentée : sur ce point, tout reste à faire. La note que publie Colette Braekman sur son site web hébergé par le journal « Le Soir » ne dit pas autre chose :

    « Oubliant les élections contestées qui ont porté Félix Tshisekedi au pouvoir à la suite d’un accord avec le président Kabila, fermant les yeux sur les sommes considérables qui ont circulé pour cimenter cette « Union sacrée » qui représente la nouvelle majorité, les capitales occidentales, depuis Washington jusque Paris et Bruxelles, ont décidé de faire confiance à l’actuel chef de l’Etat. De considérer avec optimisme que son pouvoir, homogène mais encore bien fragile, pouvait fonder un réel changement et opérer la rupture avec les pratiques de l’ère Kabila. Les bonnes intentions, les promesses, répétées au fil des multiples voyages du président ont pu nourrir cet optimisme, et, à la tête de l’Union africaine, Tshisekedi est devenu incontournable sur le plan international.

    Cependant, si la capitale Kinshasa demeure calme, la situation à l’Est du pays représente un véritable gouffre d’insécurité. Jamais, depuis la première puis la deuxième guerre du Congo, au début des années 2000, on n’avait vu s’affronter autant de milices guerrières, se multiplier autant d’actes de violence, autant d’exactions. Au fil des décennies et grâce à l’impunité qui fut garantie par des accords de paix soutenus par la communauté internationale, on a vu s’élargir les zones de non droit, se renforcer les groupes armés. Avec le temps, la pratique de la violence s’est en quelque sorte démocratisée. Cessant d’être le triste apanage des militaires et des miliciens, la violence est devenue l‘héritage des civils : désormais, eux aussi, sans être inquiétés pratiquent le viol, autrefois tabou, recourent aux armes pour soutenir tel ou tel politicien et répètent à l’envi les discours de haine que leurs livrent les apprentis sorciers des réseaux sociaux.

    Même si l’exercice sera difficile, et aurait peut-être du s’étendre au Sud Kivu, le chef de l’Etat n’a pas tort d’avoir décidé d’instaurer l ‘état de siège. Mais le soutien international qui lui est promis lors de ses tournées dans les capitales doit aller au-delà des paroles d’encouragement : il faut l’aider à améliorer l’outil régalien que doit être son armée. Pourquoi la Belgique ne reprendrait elle pas la formation d’officiers congolais qu’elle avait entamé avec succès à Kindu, avant la rupture avec Kabila ? Pourquoi la France ne renouvellerait elle pas une nouvelle opération Artemis dans l’Ituri, qui avait jadis remis au pas les milices de Thomas Lubanga ? Pourquoi les Etats Unis ne s’engageraient-ils pas dans la lutte contre les réseaux djihadistes qui encerclent Beni ? Certes, il y a d’autres fronts, dans le Sahel entre autres, d’autres urgences, comme le Covid. Mais si au départ de l’Est, l’immense Congo se trouve une nouvelle fois déstabilisé, si l’impunité continue à être la règle, qu’on cesse d’envoyer des lauriers au Docteur Mukwege et de faire des promesses à Tshisekedi. Même s’il est peut-être déjà trop tard, c’est aujourd’hui qu’il faut aider le Congo à rétablir sa souveraineté, à contrôler son territoire, à protéger toute sa population. »

    Ref. A l’Est du Congo, il faut du nouveau…

    JPSC

  • "Ce pays des hommes sans Dieu"

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    Une évocation de la France... mais de la Belgique, que pourrait-on dire ?

    Du Figaro via Artofuss.blog :

    Le nouveau livre de l’écrivain* Jean-Marie Rouart, Ce pays des hommes sans Dieu («Bouquins essais»), est un essai puissant et incisif sur le face-à-face civilisationnel entre une société française déchristianisée et un islam conquérant. Dans ce livre à la fois personnel et engagé, qui mêle souvenirs, littérature et grande histoire, l’écrivain développe une vision originale du catholicisme et de sa contribution essentielle à la culture française. Le Figaro publie, en exclusivité, de larges extraits de cet important ouvrage en librairie le 6 mai dans lequel il critique la «loi confortant les principes républicains» qui prétend s’appliquer à toutes les religions pour ne pas avoir à nommer l’islam. Il y propose un véritable réarmement spirituel. Faute duquel, explique-t-il, l’islam viendra occuper le vide laissé par l’absence de transcendance. À découvrir


    L’exception française

    Qui ne pressent que nous sommes à la croisée des chemins. Que l’ordre qui nous régit ne pourra pas durer en l’état. L’islam est à notre porte. De quelque manière qu’on aborde ce sujet, il pose un problème d’autant plus délicat à résoudre que nous avons du mal à l’aborder sur le fond. En effet nous avons pris l’habitude en France de nier l’existence du fait religieux, de le regarder d’un œil tantôt indifférent, tantôt suspicieux comme le vestige d’une arriération sinon mentale, du moins philosophique. Beaucoup acceptent de coexister avec les religions, sans pour autant faire l’effort de les comprendre ni même tenter de mesurer leur importance. Il y a depuis la Révolution une hostilité déclarée de militants laïcs qui, héritiers de Voltaire et des Lumières, continuent de mener le combat anticlérical contre «l’infâme» et la «calotte».

    La France, autrefois considérée comme «la fille aînée de l’Église», se veut aujourd’hui le parangon de la laïcité. S’émanciper de la tutelle religieuse, c’est sa manière de se sentir adulte. Elle est fière de son modèle et le considère, à son habitude, universaliste, comme devant servir d’exemple au monde. Il est de peu d’importance pour les gouvernants français de se dire que la France est l’un des rares pays au monde à ne pas tenir compte de Dieu dans ses proclamations.

    L’héritage judéo-chrétien

    C’est là qu’apparaît le risque d’un grand bouleversement religieux. Certes non pas à l’échelle de quelques années, mais dans trente, quarante ans, quand le monde musulman en France aura démocratiquement progressé de manière exponentielle. D’autant que, comme nous l’apprend l’histoire, les périodes d’extrême liberté frisant l’anarchie suscitent souvent une aspiration à la servitude. Pour ces raisons l’islam risque alors d’apparaître comme une issue morale et une planche de salut spirituelle pour ceux que le christianisme aura déçus ou ne convaincra plus sans pour autant qu’ils adhèrent au culte laïc. Et ce serait alors une autre révolution, une recomposition complète de nos valeurs et de nos institutions.

    Beaucoup acceptent de coexister avec les religions, sans pour autant faire l’effort de les comprendre ni même tenter de mesurer leur importance

    La grande interrogation aujourd’hui est donc double: la société française, si fragile et débordée, est-elle en mesure d’apporter un contre-projet efficace face à la menace de l’islam? La loi sur le séparatisme n’aborde qu’une partie de la question en la noyant dans un ensemble. En stigmatisant les extrémismes religieux, le projet de loi englobe dans un même discrédit l’islamisme extrémiste et l’héritage judéo-chrétien qui fonde notre civilisation. Or cet héritage, qu’on soit croyant ou non, on est obligé d’admettre qu’il a profondément pétri la pâte française, pays religieux par excellence: c’est de lui que proviennent nos valeurs, notre culture, notre sensibilité, y compris l’idée même de laïcité. Plutôt que de se montrer méfiant, voire hostile, vis-à-vis de cet acquis culturel judéo-chrétien d’une extraordinaire richesse morale et spirituelle, artistique et littéraire, ne vaut-il pas mieux le revendiquer pour offrir aux musulmans de France un modèle qu’ils puissent admirer et auquel ils puissent, par là même, adhérer?

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  • Congo : l'islam ou la mort

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : L’ISLAM OU LA MORT !

    La République Démocratique du Congo (RDC), qui célébrait l’an dernier le 60ème anniversaire de son indépendance, est soumise à des attaques islamistes destinées à reconfigurer le pays pour l’islamiser et accaparer ses abondantes ressources minières. Face aux terroristes et aux trafiquants (des prédateurs souvent identiques) qui asservissent, tuent ou chassent les populations, le gouvernement ne réagit pas, accuse sur le site de l’AED (en lien ci-dessous) Mgr Paluku Sikuli Melchisédech, évêque du diocèse de Butembo-Beni, dans l’est de la RDC, région particulièrement meurtrie. Tout en déplorant certains débordements lors des manifestations de la population qui secouent le pays depuis le début du mois d’avril, l’évêque comprend le désespoir qu’elles expriment : « On ne peut pas demander aux gens qu’on est en train de tuer comme des bêtes de se taire et ne rien faire » dit-il. Selon lui, « il existe un projet de grande envergure pour islamiser ou chasser les populations autochtones » qui se solde déjà par 3 millions de déplacés et environ 7500 personnes kidnappées. « Tous ceux qui ont été kidnappés par ces groupes terroristes et qui en sont sortis vivants rapportent la même histoire. Ils ont eu le choix entre la mort et la conversion à l’islam. » Les convertis de force se voient imposer des noms musulmans tandis que les mosquées destinées à les accueillir poussent comme des champignons. Quant à la mission de maintien de la paix de l’ONU, force est de constater sa totale inefficacité.

    Ce cri d’alarme complète celui de la Conférence épiscopale congolaise : « La situation de l’insécurité à l’Est est un véritable drame qui affecte tout le pays » expliquent les évêques dans un communiqué publié le 8 avril. Ce document synthétise le rapport d’une délégation conjointe de la Conférence épiscopale congolaise et de l’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale (ACEAC) qui s’était rendue au mois de janvier dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri particulièrement en proie aux milices islamiques. Profitant de la faiblesse ou de la complicité des Forces Armées gouvernementales, ces milices terrorisent la population pour la faire fuir ou l’islamiser, s’emparer des terres et exploiter leurs ressources naturelles, notamment des mines de cobalt, de germanium et de coltan (mot-valise pour colombite-tantalite), dont le sous-sol de la région du Kivu détient entre 60 et 80% des réserves mondiales. Ce sont des minerais rares et hautement stratégiques : le cobalt est utilisé en métallurgie pour des alliages durs et superalliages, la fabrication de batteries, les catalyses dans l’industrie chimique et pétrolière, le coltan pour fabriquer les téléphones portables, et le germanium pour les semi-conducteurs.

    Face à ce triple enjeu politique, social et religieux, les évêques déplorent explicitement la carence de l’État : « La population a le sentiment d’être abandonnée. Les promesses du Gouvernement central quant au rétablissement rapide de la paix sont nombreuses, mais plusieurs sont souvent restées sans effets », déclarent-ils. Quant à la mission de paix de l’ONU, la MONUSCO, sa passivité la fait soupçonner de complicité avec les trafiquants-islamistes par la population excédée et meurtrie, alors que certains massacres sont perpétrés à quelques mètres des positions des forces onusiennes… Parmi les 17 pays africains qui ont acquis leur indépendance en 1960, la situation du Congo RDC est particulièrement dramatique mais aussi emblématique d’un délitement institutionnel généralisé. Seule surnage l’Église catholique (responsable d’environ 50% des écoles, des centres de formation, des hôpitaux et des centres de santé en RDC) qui crie au secours pour des populations dont le sort laisse le monde indifférent.

    Les islamistes redessinent le pays
    AED 30-04-2021
    Les islamistes redessinent le pays
    Lire l'article sur le site de l'AED
  • Pourquoi les djihadistes multiplient les attaques terroristes durant le ramadan

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    D'Etienne Jacob sur le site du Figaro (via ce blog) :

    Pourquoi les djihadistes profitent du ramadan pour multiplier les attaques terroristes.

    DÉCRYPTAGE – Le mois sacré chez les musulmans est pour les extrémistes islamistes, Daech et al-Qaida en pôle, celui du djihad, la «guerre sainte». Ils accélèrent leurs actions violentes dans le monde entier pendant cette période.

    15/04/2021

    Le ramadan a commencé il y a une dizaine de jours en France. Et pour les forces de police et de gendarmerie, c’est aussi le mois de tous les dangers. «Les dispositifs de sécurité sont à un niveau élevé car la menace l’est toujours», confie-t-on place Beauvau. Dans un télégramme transmis à la mi-mars aux préfets, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé un renforcement de tous les lieux de culte à l’approche des différentes fêtes religieuses. Concernant les musulmans, le membre du gouvernement a demandé une attention particulière à partir du coucher du soleil, moment de la rupture du jeûne, «potentiellement susceptible de générer des rassemblements importants de personnes sur la voie publique et aux abords des mosquées». Mais ce vendredi, c’est une fonctionnaire administrative du commissariat de Rambouillet (Yvelines) qui a été tuée par un trentenaire tunisien, radicalisé pendant le confinement. L’homme aurait, selon nos informations, visionné des vidéos de djihadistes avant de passer à l’action.

    À LIRE AUSSI :«Djihadistes et fières»: la nouvelle propagande terroriste de l’État islamique infiltre l’Occident

    Appels au meurtre

    Le ramadan, pilier de l’islam, censé être un mois de jeûne, de prières et de partage, est interprété d’une autre manière par les djihadistes. Du côté de l’État islamique, et d’autres organisations extrémistes comme al-Qaida ou apparentés, il s’agit d’un moment privilégié pour perpétrer des attaques violentes. Et les chiffres sont édifiants.

    Un expert français du djihadisme qui requiert l’anonymat et publie ses analyses sur Twitter sous le pseudonyme de Mr Q a recensé que Daech avait revendiqué 383 attaques en 2020 dans 17 pays pendant le ramadan. Contre 180 en moyenne durant les autres mois de l’année, ce qui fait plus de deux fois plus qu’en temps normal, confirme l’expert, régulièrement cité par les agences de presse, auprès du Figaro.

    Seulement entre le 14 et le 21 avril, l’EI a revendiqué 63 attaques. La plupart de ces actions ont été menées en Irak, mais aussi dans plusieurs pays d’Afrique (Nigeria, République démocratique du Congo, Somalie), nouvelle cible privilégiée des partisans du califat. Ces chiffres étaient d’ailleurs en forte hausse l’an passé par rapport à 2018 et 2019 (258 et 358 revendications recensées).

    Chaque année, avant le début de ce mois sacré, l’État islamique communique à ses fidèles via son magazine hebdomadaire. Le 23 juin 2015, Abou Mohammed al-Adnani, djihadiste et porte-parole de Daech, a appelé à commémorer le ramadan en conduisant des attaques de par le monde. Une attaque suicide au Koweït contre une mosquée chiite a eu lieu trois jours plus tard, faisant 27 morts et plus de 200 blessés. Le même jour, un attentat contre un hôtel tunisien à Sousse a causé 38 morts et 39 blessés. L’année suivante, al-Adnani a renouvelé ses appels au meurtre: «Préparez-vous pour en faire un mois de calamité partout pour les non-croyants», a-t-il clamé dans un message audio. Il a également ajouté que viser des civils de pays occidentaux était non seulement permis mais désiré car «tant que la coalition est en guerre avec le groupe, il n’y a pas d’innocents». Les conséquences ont été dramatiques, avec une attaque ayant fait 49 morts dans une boîte de nuit d’Orlando. Puis des actions kamikazes ont été conduites dans un village chrétien du nord du Liban. Vingt personnes ont aussi ensuite été tuées dans un café au Bangladesh. Sans parler de la mort de plus de 300 civils lors de l’explosion d’un camion à Bagdad.

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  • Le coran et les kalashnikovs; bulletin de guerre du front du Sahel

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso; traduction de Diakonos.be :

    Coran et kalashnikovs. Bulletin de guerre du front du Sahel

    Idriss Déby, un musulman de l’ethnie Zaghawa, est arrivé au pouvoir en 1990, la même année que la visite sans histoire du pape Jean-Paul II dans son pays, le Tchad, à une époque où aucun envoyé de guerre n’avait encore de raison de se rendre sur place ou dans les pays voisins. Mais trois décennies plus tard, le président gendarme est mort au combat sur la ligne de front, entre le lac Tchad et la capitale N’Djaména, dans une escarmouche contre les combattants du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad, de l’ethnie Daza, eux aussi musulmans, une de ces nombreuses formations djihadistes qui infestent aujourd’hui la région du grand lac, au carrefour entre le Nigéria, le Cameroun, le Niger et le Tchad.

    Trente ans plus tard, plus rien n’est pareil dans l’immense région du Sahel qui s’étend entre la forêt et le désert du Sahara. En 2004, le « Wall Street Journal » faisait encore l’éloge du Mali, un pays à 90% musulman, le qualifiant de modèle de démocratie et de vivre ensemble pacifique avec les autres religions, en plus d’être une destination touristique raffinée pour prendre le « thé dans le désert », à Tombouctou et aux alentours. Mais le lourd rapport sur la liberté religieuse dans le monde publié ces derniers jours par l’organisation catholique internationale « Aide à l’Église en détresse » situe aujourd’hui les deux plus terribles épicentres africains de la violence islamiste précisément dans la région du lac Tchad et dans une vaste zone comprise entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, en plein Sahel.

    Deux épicentres en lien, selon le rapport, avec « un réseau islamique transnational qui s’étend du Mali au Mozambique, des Comores dans l’Océan Indien aux Philippines dans la Mer de Chine méridionale, dont l’objectif est de créer un soi-disant califat transcontinental ».

    Et en effet, il n’est pas rare que l’un ou l’autre des formations armées musulmanes se revendiquent d’organisations transnationales telles que Boko haram, Al Shabab, Al Queda ou Daesh, l’État islamique. Mais il n’est pas certain que toutes obéissent à une pyramide hiérarchique et à un plan de conquête coordonné.

    Sur le terrain, la réalité est bien plus compliquée, comme l’explique un livre très détaillé qui vient lui aussi de sortir récemment sous le titre de « Guerre nere. Guida ai conflitti nell’Africa contemporanea », sous la plume de Mario Giro, professeur de relations internationales à Université de Pérouse. Il est aussi responsable international de la Communauté de Sant’Egidio et a été le vice-ministre italien des affaires étrangères entre 2013 et 2018.

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  • Les terroristes veulent islamiser toute l'Afrique

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    De l'Agence d'Information SIR :

    Liberté religieuse : Mgr Dabiré (Burkina Faso) à l'AEC, "les terroristes veulent islamiser toute l'Afrique"

    20 avril 2021

    "Le terrorisme est une avalanche qui s'est abattue sur le Sahel et sur notre pays avec l'intention d'islamiser toute l'Afrique. Une menace sérieuse pour tous". Ainsi, Mgr Laurent B. Dabiré, président de la Conférence épiscopale du Burkina Faso et du Niger, s'est exprimé aujourd'hui lors de la présentation de la 15ème édition du rapport de l'Aide à l'Eglise en Détresse (AEC) sur la liberté religieuse dans le monde.

    S'exprimant depuis Dori, dans le nord du Burkina Faso, le diocèse dont il est l'évêque, le prélat a évoqué "la destruction des maisons, les massacres de civils, la dévastation des écoles et de tout autre symbole de coexistence et de tolérance" et a dénoncé "les limitations de la liberté religieuse imposées par les terroristes aux musulmans qui ne partagent pas leurs croyances, contraints de se convertir sous peine de mort, ainsi qu'aux chrétiens". "Les terroristes, a-t-il ajouté, ne veulent pas de dialogue et de coexistence, des valeurs que le Burkina Faso connaît bien. Pour notre part, nous essayons d'apporter une aide matérielle et un réconfort à ceux qui ont dû fuir les villages".

    Répondant aux questions des journalistes, Mgr Dabiré a défini "Takuba", la mission internationale dirigée par la France qui vise à former les troupes du Mali, du Niger et du Burkina Faso et à laquelle participe également l'Italie, comme "une grande aide contre le terrorisme car, comme il s'est manifesté au Sahel, aucun pays ne peut le combattre seul. L'aide de la communauté internationale est nécessaire pour arrêter le terrorisme et permettre aux Etats de s'organiser".

    Le rapport de l'AED souligne "la radicalisation progressive du continent africain, en particulier dans les régions subsahariennes et orientales, où la présence de groupes djihadistes a considérablement augmenté. Des violations de la liberté de religion ont eu lieu dans 42% des nations africaines". Sept pays africains ont été ajoutés à la liste des pays souffrant de persécutions religieuses : "Cameroun, Tchad, Comores, République démocratique du Congo, Mali, Burkina Faso et Mozambique. Ces derniers représentent deux cas frappants".

  • L'est du Congo menacé par l'islamisation

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (Suisse Liechtenstein) :

    République Démocratique du Congo : Les évêques attirent l’attention sur l’islamisation de l’est du Congo

    Camp de Kanyaruchinya pour personnes déplacées à Goma.Image: Église en détresse (AED)

    La Conférence épiscopale congolaise appelle à une nouvelle stratégie de lutte contre les milices rebelles.

    Les évêques catholiques de République Démocratique du Congo déplorent plus que jamais le manque de sécurité dans l’est du pays, ravagé par des milices rebelles. « La situation de l’insécurité à l’Est est un véritable drame qui affecte tout le pays. En effet, on ne peut pas espérer le développement de ce pays tant que l’Est restera sous contrôle des prédateurs », indique le communiqué publié le 8 avril et repris par la Fondation pontificale Aide à l’Église en Détresse (AED).

    À cet égard, ils demandent aux responsables politiques de réorienter complètement la stratégie politique, militaire et humanitaire du pays afin de lutter contre la crise dans l’Est. Le document résume les résultats d’un voyage de recherche d’une délégation conjointe de la Conférence épiscopale congolaise et de l’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale (ACEAC). Le groupe s’était rendu en janvier de cette année dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

    Selon la déclaration, les interlocuteurs des Evêques ont fait aussi allusion au caractère religieux du conflit in Beni-Butembo (Nord-Kivu), notamment à « l’islamisation de la région dans une sorte de stratégie plus profonde d’influence négative sur la politique générale du pays à long terme ». Les évadés parmi les capturés des ADF (Allied Democratic Forces) ont affirmé aux évêques avoir été « contraints à adhérer à l’Islam ».

    Les Evêques attirent l’attention sur les différents types d’intérêts des agresseurs. Les assaillants »se servent des points faibles des Forces Armées régulières pour parvenir à leur but politique ou religieux : l’occupation des terres, l’exploitation illégale des ressources naturelles, l’enrichissement sans cause, l’islamisation de la région au mépris de la liberté religieuse etc. »

    Selon le communiqué, les victimes se comptent par milliers : plus de 6.000 morts à Beni depuis 2013 et plus de 2.000 à Bunia pour la seule année 2020. On compte également au moins 3 millions de déplacés et environ 7.500 personnes kidnappées.

    Les évêques déplorent en particulier l’absence de toute autorité de l’État. « La population a le sentiment d’être abandonnée. Les promesses du Gouvernement central quant au rétablissement rapide de la paix sont nombreuses, mais plusieurs sont souvent restées sans effets », expliquent-ils.

    La mission de paix de l’ONU, la MONUSCO, est accusée de passivité et même de complicité par la population, expliquent les Evêques. Sa présence suscite de plus en plus de suspicion et de scepticisme parce qu’elle n’a pas réussi à stopper les massacres, même quand cela se passe à quelques mètres de positions des forces onusiennes.

    Après des massacres sanglants de civils, l’évêque catholique de Butembo-Beni avait déjà lancé en janvier un appel à la communauté internationale pour qu’elle entende le « cri de souffrance » de son pays. Dans un message vidéo transmis à la Fondation pontificale AED, Mgr Melchisédech Sikuli Palukuavait textuellement déclaré : « J’espère qu’ici, les pauvres pourront être aidés. Nous nous sentons abandonnés face au chemin de croix que nous vivons depuis des années ».

    Depuis des années, cette région de l’est de la République Démocratique du Congo, qui est riche en ressources naturelles, est victime de rebelles originaires d’Ouganda de la milice « Allied Democratic Forces » (ADF). Et il y a encore beaucoup d’autres milices. Cela fait des années que l’armée congolaise et la MONUSCO, mission de maintien de la paix de l’ONU, ne parviennent pas à pacifier la région.

  • Les missionnaires de la miséricorde divine : une communauté en pleine expansion

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    Le deuxième dimanche de Pâques était consacré à la miséricorde divine : une occasion de mettre en lumière une jeune communauté catholique en pleine expansion : les « Missionnaires de la Miséricorde divine », à l’école de sainte Faustine. Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

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    « L’abbé Jean-Raphaël Dubrule est supérieur des Missionnaires de la Miséricorde divine depuis juillet 2020, succédant au fondateur, l’abbé Loiseau. Il nous parle de sa communauté en plein développement et de ses projets.

    La Nef – Comment succède-t-on à un fondateur charismatique comme l’abbé Loiseau ? Quels sont vos principaux objectifs comme supérieur ?

    Abbé Jean-Raphaël Dubrule – Succéder à l’abbé Loiseau a été bien sûr une surprise pour moi, puisque ce sont des raisons de santé qui l’ont amené à remettre sa charge de supérieur avant le premier chapitre de la communauté qui se réunira quand nous serons douze membres incorporés définitivement. L’abbé Loiseau avait été mon directeur spirituel avant que je ne rentre au séminaire, puis mon supérieur et curé depuis la fondation de la communauté en 2005. J’ai donc beaucoup reçu de lui et aussi appris à le connaître. C’est pourquoi je lui succède avec reconnaissance et dans un souci de continuité. Après le temps de la fondation, vient maintenant le temps de la stabilisation durant lequel j’ai pour objectif de développer l’assise de la communauté, tout en veillant bien sûr à sa croissance, avec le souci particulier des vocations.

    Pourriez-vous nous rappeler ce que sont les Missionnaires, leur charisme et leur vocation, et aussi où en est votre communauté (statut, implantations et accueil…) ?

    C’est la spiritualité de la miséricorde reçue, vécue et répandue qui nous caractérise et nous unit. Nos statuts demandent en effet de mettre en valeur, à travers une vie communautaire, le témoignage de la miséricorde, comme le Christ l’a révélé à sainte Faustine, de puiser cette miséricorde dans l’Eucharistie, célébrée particulièrement dans la forme extraordinaire du rite romain, dans un esprit d’enrichissement mutuel avec la forme ordinaire et de répandre cette miséricorde en vue de la nouvelle évangélisation, particulièrement envers les musulmans. C’est notamment pour cette forme de mission que le bienheureux Charles de Foucauld est notre second saint patron.
    Après s’être vu confier des apostolats dans le sud de la France, à Toulon, Marseille et Draguignan, la communauté exerce maintenant un ministère à Lyon, Strasbourg et Colmar. Pour les quelques années qui viennent, il nous faudra conforter ces derniers lieux. Le reste appartient à la Providence. Notre croissance, modeste mais régulière, nous permet cependant d’envisager l’ouverture d’autres lieux d’ici 3 ou 4 ans.
     

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  • La montée de l'extrémisme religieux en Asie et la réponse de l'Eglise

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    De Santosh Digal sur Omnis Terra (Agenzia Fides) :

    La montée de l'extrémisme religieux en Asie et la réponse de l'Eglise

    L'Asie, le plus grand continent du monde, est confrontée à de nombreux problèmes tels que la pauvreté sporadique, les inégalités sociales et économiques, le chômage, les politiques majoritaires, la fracture numérique, les catastrophes, sans compter l'extrémisme religieux et le terrorisme. Ces problèmes affectent les gouvernements, les communautés, les groupes de la société civile, les communautés religieuses, y compris l'Église, entre autres.

    Le 28 mars, dimanche des Rameaux, la cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus à Makassar, capitale de Sulawesi Sud, en Indonésie, a été le théâtre d'un attentat à la bombe qui a fait deux morts et au moins 20 blessés. Il s'agit du troisième attentat de ce type perpétré par des kamikazes indonésiens ces dernières années. Les assaillants seraient des membres de Jamaah Ansharut Daulah (JAD), un groupe inspiré par l'État islamique et suspecté de commettre des attentats-suicides. Le groupe terroriste a fait exploser trois églises à Surabaya, dans l'est de Java, en 2018, faisant 28 morts. En 2019, une cathédrale de Jolo, dans le sud des Philippines, a vu une bombe tuer 23 personnes et en blesser plus de 100.

    L'Indonésie, le pays à majorité musulmane le plus peuplé du monde, est confrontée aux menaces de divers groupes extrémistes religieux.

    En outre, l'Asie, le plus grand continent du monde, est confrontée à de nombreux problèmes tels que la pauvreté sporadique, les inégalités sociales et économiques, le chômage, les politiques majoritaires, la fracture numérique, les catastrophes, sans compter l'extrémisme religieux et le terrorisme. Ces problèmes affectent les gouvernements, les communautés, les groupes de la société civile, les communautés religieuses, y compris les églises chrétiennes, entre autres. Essayons d'expliquer les cas croissants d'extrémisme religieux en Asie et la réponse de l'Église.

    Pour commencer, certains des pays qui ont été témoins d'une augmentation de l'extrémisme religieux sont l'Inde, le Bangladesh, le Sri Lanka, les Philippines, le Myanmar, l'Indonésie, le Pakistan. Il ne fait aucun doute que les conflits que l'on peut considérer comme étant de nature religieuse ont souvent des racines dans les histoires/complexités sociales et politiques, les idéologies et les soubassements économiques.

    Par exemple, une intolérance croissante constitue "un terrain fertile pour l'extrémisme, avec de graves conséquences pour l'harmonie si l'on n'y remédie pas immédiatement", explique Dwi Rubiyanti Kholifah, directrice nationale de l'Asian Muslim Action Network en Indonésie. Elle ajoute qu'une fausse notion de supériorité et des désaccords sur les différences réduisent l'espace d'apprentissage des échanges et empêchent un dialogue bénéfique.

    Il n'est pas surprenant de constater que de plus en plus de personnes dans certains pays asiatiques, comme la Malaisie, le Pakistan, l'Indonésie, l'Inde et le Bangladesh, sont attirées par des idéologies discriminatoires qui nuisent à l'ordre social et au bien-être. Il est donc nécessaire de passer de l'extrémisme à des initiatives interconfessionnelles pour le bien commun.

    De même, Amirah Ali Lidasan, leader Moro, secrétaire générale de l'"Alliance du peuple chrétien Moro" et porte-parole de "Suara Bangsamoro", affirme que les causes et les conséquences de la résurgence de l'extrémisme dans la région de Mindanao, dans le sud des Philippines, peuvent être un sujet de préoccupation pour tous.

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  • Après le départ des troupes américaines, l'Afghanistan va-t-il replonger dans la guerre civile et l'instabilité ?

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    Dépêche de l'Agence Fides traduite de l'italien (les dépêches ne sont plus traduites en français sur le site de Fides depuis le 26 mars....) :

    ASIE/AFGHANISTAN - Le barnabite Scalese sur le retrait des troupes américaines : "Le risque est de replonger dans la guerre civile et l'instabilité".

    16 Avril 2021  

    Kaboul (Agence Fides) - "Le risque le plus sérieux découlant du retrait des troupes américaines d'Afghanistan est que le pays puisse retomber dans la guerre civile. Jusqu'à présent, les négociations entre le gouvernement et les talibans, prévues par les accords de Doha, n'ont jamais commencé sérieusement ou du moins n'ont abouti à aucun résultat. Le plan consistait à former un gouvernement de transition, d'unité nationale, pour ensuite en arriver à des élections libres, qui décideraient qui doit gouverner. Mais si les partis ne se parlent pas, comment former ensemble un gouvernement ? Il est beaucoup plus facile de faire parler les armes". John Scalese, prêtre Barnabite, Supérieur de la Missio sui iuris en Afghanistan, sur l'annonce du retrait des troupes américaines faite il y a deux jours par le Président des Etats-Unis Joe Biden et prévue pour le 11 septembre 2021.

    "De toute façon - poursuit Scalese dans la note envoyée à l'Agence Fides - même si les talibans devaient avoir le dessus, parce qu'ils sont mieux organisés et financés, je ne pense pas qu'ils puissent se bercer d'illusions en pensant qu'ils vont restaurer l'Émirat islamique, comme si ces vingt années n'avaient pas existé". Ils pourront bien imposer une nouvelle constitution (après tout, la constitution actuelle prévoit déjà une "république islamique"), mais ils ne pourront pas prétendre annuler les libertés ou ignorer les droits auxquels les Afghans se sont habitués ces dernières années. N'oublions pas que les jeunes n'ont pas connu l'Émirat et ont grandi dans cette nouvelle réalité. Les femmes, contrairement à ce que l'on pense, sont une présence nombreuse, qualifiée et active dans la société afghane ; il serait impensable de vouloir les enfermer à nouveau chez elles ou dans une burqa".

    Le Barnabite, qui vit à Kaboul, dans la chapelle catholique établie dans l'enceinte de l'ambassade d'Italie, note que ce choix pourrait compromettre la sécurité et l'économie du pays : "Le gouvernement afghan sera-t-il en mesure de garantir la sécurité ? Il est légitime de nourrir quelques doutes à cet égard. Tout comme il est plus que légitime d'avancer une certaine perplexité quant à la capacité réelle du gouvernement à faire fonctionner la machine étatique sans pouvoir compter sur le soutien financier des pays occidentaux. Il est vrai que tout le monde jure maintenant qu'il n'abandonnera pas l'Afghanistan et qu'il continuera à le soutenir ; mais les interventions de la Coopération sont une chose, le subventionnement régulier des institutions en est une autre. Il ne me semble pas que beaucoup ait été fait ces dernières années pour relancer l'économie afghane, en partie parce que la situation ne le permettait pas, et je ne sais donc pas comment un pays sans économie fonctionnelle pourrait aller de l'avant.

    Selon le P. Scalese, il est toutefois difficile d'exprimer un jugement sur le choix du gouvernement américain : "Mieux vaut simplement prendre acte de la décision, qui de toute façon avait déjà été prise par l'administration américaine précédente. Ceux qui pensaient qu'un changement de présidence à la Maison Blanche suffirait à provoquer une remise en question n'ont manifestement pas réalisé qu'à ce jour, l'engagement militaire américain (et celui des autres pays de l'OTAN) était devenu insoutenable et, en fait, sans perspectives. Il ne reste plus qu'à attendre et à voir comment la situation va évoluer. En tant que chrétiens, nous ne pouvons qu'espérer une évolution positive, qui redonne, après tant d'années de violence, un peu de sérénité à ce pays", conclut-il.

    C'est en avril 1978 qu'un coup d'État a renversé le gouvernement de Mohammed Daud Khan, amorçant un état de guerre qui dure maintenant depuis plus de quarante ans en Afghanistan. Ce coup d'État a été suivi par l'occupation soviétique de 1979 à 1989 et, dès le début des années 90, par une guerre civile sanglante qui favorisera plus tard la montée des Talibans. L'émirat islamique d'Afghanistan qu'ils ont créé est resté en place jusqu'en 2001, lorsque Bush a attaqué le pays en réponse aux attentats du 11 septembre. (LF-PA) (Agenzia Fides 16/4/2021)

  • Ramadan : la marque Evian cède au chantage à l’islamophobie; un fait symptomatique

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    De Mathieu Slama sur le Figaro Vox :

    Ramadan: «Quand la marque Evian cède au chantage à l’islamophobie»

    14 avril 2021

    FIGAROVOX/TRIBUNE - La marque Evian a suscité une levée de boucliers en partageant un message sur les réseaux sociaux incitant à boire de l’eau. Publié le premier jour de Ramadan, il a été jugé islamophobe. La marque s’en est excusée. Pour Mathieu Slama, cette polémique est symptomatique du renoncement face au nouvel intégrisme qui menace nos sociétés.


    Les polémiques sur les réseaux sociaux se succèdent, se ressemblent, mais il y en a qui méritent qu’on s’y attarde tant elles sont révélatrices de l’état d’esprit d’une époque.

    La marque Evian a publié mardi matin le tweet suivant: «RT (retweetez) si vous avez déjà bu 1L aujourd’hui». Un tweet a priori anodin, mais c’était sans compter certains utilisateurs du réseau social qui se sont offusqués du manque de sensibilité du tweet qui serait provocant à l’égard des musulmans pratiquants, dans le contexte particulier du premier jour du Ramadan. «Mauvais timing», «ce tweet est islamophobe», «honte au community manager d’Evian»: voilà en substance certaines réactions qu’on pouvait lire sous le tweet d’Evian.

    On aurait pu penser que l’histoire s’arrêterait là, mais non: sous la pression, Evian publie un nouveau tweet quelques heures plus tard, s’excusant de la «maladresse» du tweet initial: «Bonsoir, ici la team Evian, désolée pour la maladresse de ce tweet qui n’appelle à aucune provocation!»

    Cette polémique - et la manière dont Evian a réagi - dit plusieurs choses de l’état de notre débat public et de notre faillite collective face au retour du religieux et à l’entrisme de la religion musulmane.

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