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Islam - Page 74

  • Irak, la guerre par procuration des États-Unis

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    L’Etat islamique (EI) a revendiqué la décapitation d’un nouvel otage, le travailleur humanitaire britannique David Haines, au moment où les Etats-Unis mènent une vaste offensive diplomatique pour bâtir une coalition internationale anti-jihadistes. Les principaux pays mobilisés contre l’EI se retrouvent lundi à Paris pour une conférence internationale sur l’Irak, à laquelle participera le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui a obtenu le soutien de dix Etats arabes. Les États-Unis vont-ils réellement faire la guerre contre l'État islamique ? C'est la question qui habite tous les esprits et qui est sur toutes les lèvres. Pour y répondre, Olivier Hanne et Thomas de La Neuville, apportent des éléments d'appréciation sur le blog du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

     Qu’est ce que l’État islamique ?

    L’État islamique se présente comme une structure eschatologique dans l’islamisme : les sujets du calife sont les annonciateurs du Jugement. Prétendre comme John Kerry que l’État islamique n’a rien de religieux n’a aucun sens. La technostructure de l’État américain veut croire, pour des raisons médiatiques, que le califat est une simple organisation criminelle. Sa dimension politique (la prétention à l’hégémonie califale) et religieuse (l’affirmation qu’il est la réalisation eschatologique de l’islam) est totalement occultée.

    Pourquoi une surenchère dans la violence ?

    Malgré leurs ressemblances et des passerelles de recrutement entre eux, l’État islamique et Al-Qaïda sont concurrents. Ils se présentent comme deux faux jumeaux en compétition, ce qui explique la surenchère dans une barbarie légitimatrice. La stratégie de communication de l’État islamique vise à prôner la violence absolue pour éliminer tout concurrent plus radical. Mais cette structure associant des groupes très variés, elle ne se maintient que par une vague sujétion au calife Abû Bakr al-Baghdâdî. Sur le terrain, chacun de ses groupes est autonome et veut prouver sa détermination et son respect plus intact que les autres aux règles du djihad compilés au IXe siècle dans les hadiths du Prophète.

    Obama vient-il de remporter un succès en fédérant une coalition ?

    Il peut sembler étonnant que les États-Unis aient réussi à rassembler une coalition malgré leur échec récent en Irak. Les alliés des États-Unis sont conscients du danger que représente l’État islamique, et de fait ils représentent la seule force militaire structurante capable d’endiguer ce proto-État. Toutefois, la constitution de cette coalition a d’abord valeur d’action de communication afin de réaffirmer un leadership déclinant.

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  • Conseil des droits de l'homme : Mgr Tomasi dénonce la traite des êtres humains

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    Cité du Vatican, 12 septembre 2014 (VIS). A Genève le 9 septembre, l'Observateur permanent près les organismes des Nations-Unies est intervenu lors de la XXVII session ordinaire du Conseil des droits de l'homme. Citant certaines formes de l'esclavage contemporain ayant récemment fait la une la presse, comme les enlèvements massifs en Irak ou la vente de jeunes nigérianes sous de faux prétextes d'enseignement religieux, de Mgr. Silvano Tomasi a évoqué les 250.000 enfants enrôlés de force et notamment utilisés ici et là comme boucliers humains. Puis il a stigmatisé des formes plus subtiles d'esclavage qui impliquent 5, 7 millions d'enfants victimes du travail forcé, de mariages précoces forcés, de la ségrégation sociale par castes, etc, et pas uniquement dans les pays pauvres ou sous-développés. Ces situations sont favorisées par la pauvreté de familles frappées par la crise économique, l'ignorance, l'analphabétisme, le chômage, des phénomènes apparemment irréversibles obligeant nombre de personnes à travailler précairement, sans juste rétribution ni protection sociale, ou bien à l'émigration voire à la traite des êtres humains. Si la communauté internationale s'est dotée de règles et de conventions contre l'esclavage contemporain, il est besoin d'une plus grande volonté politique, d'une plus grande efficacité d'intervention et d'une meilleure sensibilisation de l'opinion publique. Il convient, a conclu Mgr. Tomasi, de rompre le silence entourant une plaie qui infecte l'humanité en motivant les bonnes volontés. Et de souligner comment le Pape, d'accord avec les représentants des autres traditions religieuses, ne cesse de dénoncer les visages hideux du nouvel esclavage, en développant les idéaux et valeurs qu'elles partagent, afin d'éradiquer à jamais le fléau de la traite.

  • Quand les musulmans de France prennent la défense des chrétiens persécutés

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    Irak : les musulmans de France prennent officiellement la défense des chrétiens persécutés (source)

    L’été dernier, les différentes fédérations musulmanes de France avaient déjà plus ou moins condamné la barbarie de l’Etat islamique, contre les chrétiens d’Irak. Cette fois-ci, c’est officiel. Le Conseil Français du Culte Musulman lance mardi "l’appel de Paris", un message solennel condamnant avec force les exactions du califat.

    Musulmans de France : une prise de position commune contre l'Etat islamique

    Aucun prise de position commune n’avait encore été formulée, officiellement du moins. Dans un texte nommé "Appel de Paris", qui sera lu mardi 9 septembre à la grande Mosquée de Paris, par Dalil Boubakeur, recteur et président du CFCM, ainsi que par Patrick Karam, président de la coordination "Chrétiens d’Orient en danger", les musulmans de France s’insurgent publiquement contre les actes de barbarie de l’Etat islamique en Irak.

    L'absence de l'UOIF de l'Appel de Paris

    Plusieurs signataires ont rejoint ce manifeste. Parmi eux, on compte Abderrahmane Dahmane, le président du Conseil des démocrates musulmans de France, Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France, et Ahmet Ogras, président de la Coordination des musulmans turcs de France. On notera l’absence, remarquée, de l’Union des Organisations islamiques de France, qui avait cependant auparavant condamné les actes du califat dans un communiqué le 25 juillet dernier.

    Un soutien total envers les chrétiens d'Irak

    "L’appel de Paris" pose, sans doute possible, les bases d’un soutien moral envers les chrétiens d’Irak, persécutés depuis des mois par l’Etat islamique, du fait de leur foi. Les signataires du texte rappellent également le "droit inaliénable" de ces chrétiens à demeurer sur leurs terres, en Irak, tout en soulignant la "liberté" de "pratiquer leur foi" sans en être empêché.

    Une condamnation de l'Etat islamique

    Le texte condamne également avec des mots très durs l’Etat islamique. On y parle de "barbares", d’"actes terroristes", de "crime contre l’humanité", d’"agissements d’un autre âge", de "menace" pour la stabilité et la paix entre les peuples de toute la région. En clair, l’Etat islamique ne peut se prévaloir de l’Islam, en tout cas de l’Islam de France. Un message adressé aux apprentis djihadistes, issus de l’Hexagone, qui seraient plusieurs centaines dans les rangs du califat.

    LIREhttp://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/09/10/31003-20140910ARTFIG00042-les-trois-silences-de-l-islam-de-france.php

  • François Fillon : «Il faut une puissante réponse militaire en Irak»

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    L’ancien premier ministre français, au « Figaro », sans langue de bois :

     « LE FIGARO - Que faire pour lutter contre les exactions des djihadistes en Irak?

    François FILLON - On ne peut répondre que par la force au danger et à la menace que représentent ces djihadistes, organisés, suréquipés. Il y a des milliers d'apprentis terroristes étrangers qui se sont engouffrés dans leur combat fanatique. On ne peut pas les laisser faire et ignorer leur crime, non! Barbarie, cynisme, violences inouïes… C'est une sorte de fascisme intégriste où tout opposant mérite la mort. Sans parler de l'esclavage ou de la traite des femmes… À cinq heures de vol de Paris, on vend des femmes sur le marché et on s'en vante! On assassine des enfants, des vieillards, des handicapés… C'est une question de civilisation. C'est l'humanité qui est interpellée par cette violence radicale. J'appelle donc à la force et à une réponse militaire puissante! Le président Obama a raison quand il dit qu'il faut éradiquer l'État islamique, car c'est l'alerte rouge en Irak. Cette menace pèse désormais sur le monde entier.

    Comment s'engager concrètement?

    Il y a trois urgences pour l'Irak. La première est humanitaire. Les réfugiés que j'ai rencontrés vivent dans des conditions épouvantables. Ils ne sont pas dans des camps mais dans les rues, les parcs, les églises, là où ils peuvent. Il fait actuellement 50° à l'ombre mais il va bientôt faire très froid, car cela va durer un certain temps. Je demande donc la réunion d'une conférence des pays donateurs pour organiser une aide immédiate en matière de logement, de santé et de scolarisation. Je suis choqué de constater l'inaction de l'Europe qui réagit d'ordinaire très rapidement à ce genre de drame.

    Sur le plan militaire?

    Il faut constituer sous l'égide de l'ONU une coalition internationale qui soit en mesure d'intervenir, y compris sur le terrain. La proposition de François Hollande de réunir une conférence internationale sur la question irakienne est une bonne idée. Je la soutiens à fond, à condition de déboucher sur l'implication dans le conflit des pays de la région comme la Turquie, l'Iran et les pays du Golfe, car il y a des interrogations sur qui aide et finance l'État islamique. Et pourquoi la plupart des combattants islamistes arrivent par la Turquie…

    Quelle est votre troisième urgence?

    Le gouvernement français doit se porter juridiquement devant la Cour de justice internationale, contre les auteurs de ces crimes et contre les dirigeants des États qui les soutiennent et les financent.

    La France en fait-elle assez?

    Il faut reconnaître que la France s'est engagée. Les livraisons d'armes ont commencé. J'ai rencontré les responsables militaires kurdes qui sont élogieux à cet égard, même si cela ne va pas assez vite. Ma démarche n'est pas partisane. Dans cette crise irakienne, la politique française va dans le bon sens, même si elle n'est pas assez puissante. Le président de la République devrait prendre des initiatives plus visibles pour entraîner les Européens.

    Voyez-vous des risques de répercussions en France?

    Si on ne stoppe pas l'État islamique aux portes du Kurdistan, le combat sera demain à Istanbul, Francfort, Paris, Londres… Il faut éviter la contagion et être absolument intransigeant en «criminalisant» toute participation à ce djihad pour que des citoyens français ou des personnes qui vivent sur notre territoire et qui manifestent d'une manière ou d'une autre un soutien à cette guerre puissent être pénalement responsables, condamnés, expulsés s'ils ne sont pas de nationalité française.

     Pourquoi êtes-vous parti là-bas?

     J'ai évoqué l'urgence humanitaire et militaire, mais il y a au cœur de cette question celle des chrétiens d'Orient. Leur extinction est désormais possible. La France a un rôle spécifique dans ce domaine que l'histoire lui a confié. J'estime donc nécessaire de mettre la lumière du projecteur sur eux. »

    Réf. François Fillon : «Il faut une puissante réponse militaire en Irak»

    Merci à Jean-Marie guénois pour cette interview. Enfin un catholique concret, politiquement engagé sans langue de buis dans cette odieuse affaire où, après tant d'autres,  le pape lui-même a vidé l’eau de quelques bénitiers; ce qui est peut-être, après tout, son rôle. JPSC

  • Le Califat, nouvel horizon du djihadisme international

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    al-quaeda-crucifixions (1).jpgSur FigaroVox, ce billet d’Arnaud de la Grange, rédacteur en chef du quotidien « Le Figaro » :

    L'État islamique (EI) a un territoire, une armée, et il s'est installé si vite dans le paysage moyen-oriental que l'on se demande s'il ne va pas bientôt battre monnaie. En quelques mois, le mouvement djihadiste a réussi ce qu'Al-Qaida n'a jamais réellement accompli en une décennie. En proclamant un califat à cheval sur l'Irak et la Syrie, il a bousculé des frontières vieilles d'un siècle et s'est taillé un sanglant royaume d'où il entend bien rayonner. L'État islamique n'a pas seulement un discours mobilisateur, il a la force d'attraction des vainqueurs.

    La question dès lors se pose de la démonétisation de la «marque al-Qaida». L'État islamique aurait-il réussi une OPA magistrale sur le djihadisme international? Si l'on s'en tient au bruit médiatique et à l'effroi des chancelleries, la réponse est clairement oui. Les sabreurs d'Abou Bakr al-Baghdadi - le nom de guerre du calife - se sont imposés en quelques semaines comme les ennemis publics N°1. Ce sont des maîtres en communication. C'est le terrifiant mariage d'une barbarie anachronique et des technologies connectées.

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  • Répliquer à la violence ou tendre l'autre joue : le dilemme du Pape et des Chrétiens

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    Le-pape-Francois-il-succede-a-Barack-Obama-et-devient-la-Personnalite-de-l-annee-2013-selon-le-Time-Magazine_portrait_w674.jpgFigaroVox a interrogé Jean-Sébastien Philippart, conférencier à l’’Ecole Supérieur des Arts de Bruxelles (extraits) :

    FigaroVox: Le Pape François a récemment suggéré que l'intervention militaire en Irak pouvait être la solution pour aider les chrétiens persécutés. Le recours à la violence s'oppose-t-il à la doctrine de l'Eglise?

     Jean-Sébastien PHILIPPART: En réalité, les propos du Pape François sont plus ambivalents (…):, il s'agirait de faire violence à l'agresseur en le stoppant mais sans user de la violence. On voit donc bien ici que François se réfère de manière embarrassée à la doctrine de la «guerre juste» mais en refusant d'en assumer la dimension guerrière (…).

    La doctrine de la guerre juste, plus précisément, n'est pas une création de l'Eglise, mais Augustin en reprenant les réflexions d'Aristote et Cicéron — pour lesquels la guerre elle-même doit être soumise au droit et avoir la paix pour finalité —, y ajoute l'élément d'une disposition intérieure à laquelle fait référence selon moi François. D'après Augustin en effet, dont les principes seront canonisés par saint Thomas d'Aquin (l'autre pilier de la doctrine ecclésiale), pour se conformer à la justice, il ne suffit pas que le soldat se conforme aux ordres, il doit agir sans haine à l'égard de l'ennemi. Autrement dit, la manière de stopper l'ennemi est aussi importante que le résultat. D'où l'importance d'évaluer les moyens par une conscience éclairée.

    François agit donc conformément au principe de réalité en affirmant qu'une intervention réfléchie et sans passion s'avère nécessaire mais son surmoi l'empêche de prononcer le mot «guerre».

    Dans quels cas, la légitime défense est-elle tolérée par l'Eglise?

    Il faudrait encore distinguer entre «légitime défense» et «guerre juste». Augustin en tout cas le fait. Celui-ci n'admet pas le droit de tuer autrui pour se défendre. Par contre, celui qui ne stoppe pas l'injustice qui frappe autrui est aussi coupable que l'agresseur. C'est en ce sens qu'aux yeux d'Augustin (et d'autres Pères de l'Eglise) le soldat peut être au service de la justice. Toutefois, Thomas d'Aquin admettra comme licite la légitime défense pourvu que la riposte soit mesurée.

    De manière canonique, la doctrine de la guerre juste comporte alors trois conditions. 1) L'autorité juste: la décision de la guerre doit relever d'une authentique autorité, c'est-à-dire au service du bien commun. 2) La cause juste, c'est-à-dire la défense du prochain agressé par un adversaire dont on suppose qu'il a commis une faute (et dont la punition peut conduire à la repentance). 3) L'intention droite: la guerre ne doit pas dissimuler des intérêts personnels.

    Quant à lui, François tente de s'en sortir en substituant au vocabulaire de la guerre connotant la mort, celui de la «légitime» défense de la «vie». Mais la rhétorique papale est par conséquent confuse: ce droit se rapporte à ma vie et non à celle de l'autre qui n'est envisagé dans ce cas que comme un adversaire. Par ailleurs, comment à nouveau éviter de repousser de manière proportionnée un djihadiste armé jusqu'aux dents et courant après la mort, sinon en le tuant?

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  • L'Etat islamique "expliqué à mon fils"

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    Lu sur Oasis, ce beau récapitulatif concernant l'Etat islamique :

    L’Etat islamique expliqué à mon fils

    L’Islam, la violence, la guerre sainte et le califat: voici une conversation à trois voix pour répondre aux questions les plus fréquentes que l’actualité de ces derniers mois impose. Dialogue avec Martino Diez et Michele Brignone, recueilli par Maria Laura Conte.

    Que se passe-t-il en Iraq?

    MD: En Iraq en ce moment on a affaire à un génocide commis par les milices sunnites de l’Etat Islamique contre les minorités religieuses, et contre quiconque ne se reconnaît pas dans leur version de l’Islam. La cause immédiate de ce génocide est la guerre en Syrie, qui a commencé en 2011 pour renverser le régime de Asad. Les groupes les plus fondamentalistes ont fini par prévaloir dans les rangs de l’opposition syrienne, avec notamment l’appui de nombreux combattants étrangers. Mais la guerre a pu se transférer de la Syrie en Iraq aussi facilement parce que l’Iraq n’a jamais pu se stabiliser véritablement après l’intervention américaine et la chute de Saddam Hussein. Plus profondément, il existe dans la région une rivalité séculaire entre sunnites et shiites, deux types d’Islam différents, qui sont en Iraq à peu près aussi forts numériquement l’un que l’autre. C’est à ce point qu’entrent en jeu les intérêts des pays voisins, en particulier de l’Iran shiite et des sunnites wahhabites de l’Arabie Saoudite, qui cherchent à exploiter cette rivalité à des fins politiques. L’idéologie wahhabite-saoudite, depuis le XVIIIème siècle, est un grave facteur de déstabilisation car elle enseigne un Islam pur et dur qui se proclame comme le seul authentique.

    Au début, les medias parlaient de ISIL (Etat Islamique de l’Iraq et du Levant), puis d’ISIS (Etat Islamique de l’Iraq et de la Syrie), à présent, il se donne le nom d’IS (Etat Islamique): qu’est-ce donc que ce califat?

    MB: Le califat est une institution classique de l’Islam. Littéralement, le terme de calife (khalîfa) indique celui qui succède è Muhammad à la tête de la communauté islamique pour « la sauvegarde de la religion et la gestion des affaires terrestres ». Après les premiers califes, appelés les « bien guidés », le califat a assumé – d’abord avec la dynastie des ommayades (661-750), puis surtout avec celles des abbasides (750-1258) – les caractères d’un empire multiethnique et multireligieux à vocation universelle. A l’époque moderne, après l’abolition du califat ottoman en 1924, califat est devenu le synonyme de “Etat islamique”. L’organisation de l’Etat islamique incarne de la manière la plus radicale le mythe de la construction d’une entité politique fondée sur une interprétation rigoriste de la Loi islamique, une entité qui n’a probablement jamais existé dans les termes avec lesquels on l’envisage aujourd’hui.

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  • Pour le roi d'Arabie Saoudite, la prochaine cible des islamistes sera l'Occident

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    Selon le site « aleteia » :

    « Vendredi, le roi Abdullah d'Arabie Saoudite a mis les pays occidentaux en garde contre une possible déferlante djihadiste dans les mois à venir.

    Le roi d'Arabie  Saoudite s'est exprimé lors de la cérémonie d'accueil des nouveaux ambassadeurs accrédités en Arabie saoudite, à Jeddah, dont ceux des USA et de Grande-Bretagne. Le roi Abdullah Bin Abdul Aziz a mis clairement en garde contre la menace terroriste représentée par les combattants de l'EEIL, qui pourraient selon lui atteindre l'Europe et l'Amérique en quelques semaines, si le monde ne s'unit pas rapidement pour les combattre. Le souverain saoudien a souligné que "le terrorisme ne connaît pas de frontière ; c'est un danger qui peut toucher de nombreux pays en dehors du Moyen-Orient." Si on ne se charge pas d'eux,  je suis sûr qu'ils peuvent parvenir  en un mois en Europe, et un mois plus tard en Amérique."

    Pour le monarque saoudien, ces "djihadistes"  ne pratiquent pas le véritable islam, car ils ne respectent par le caractère sacré de la vie humaine. Ne pas agir face à ce phénomène est "inadmissible" : "Voyez comment ils procèdent à des décapitations, laissant des enfants exhiber des têtes coupées dans la rue. Vous n'ignorez pas les crimes qu'ils ont commis et qu'ils vont encore commettre. Je vous demande de transmettre ce message à vos dirigeants : combattez le terrorisme avec force, avec raison et sans attendre."
    Le Roi Abdullah a par ailleurs demandé aux autres pays de se joindre aux efforts du centre anti terrorisme des Nations Unies, créé en 2011 pour faire face aux nouvelles menaces, et financé à hauteur de 100 millions de dollars par l'Arabie Saoudite.

     Ref. Pour le roi d'Arabie Saoudite, la prochaine cible des islamistes sera l'Occident

    Et blablabla : de quel poids concret l’Arabie Saoudite pèse-t-elle dans l’éradication du chancre islamiste ? Pour le moment, ce sont les Kurdes qui ont libéré la ville d’Alqosh, où les chrétiens peuvent rentrer chez eux...

    JPSC

  • Nigeria : un archevêque présent aux côtés de son peuple

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    NIGERIA : rester et « servir mon peuple » malgré la violence

    Alors que des milliers de fidèles en Irak sont traqués dans leur propre pays par les impitoyables radicaux islamistes de « l’État Islamique », le Nigeria subit lui aussi une série d’attaques meurtrières sans réponse efficace du gouvernement. La encore, l’Eglise agit comme elle le peut à travers notamment la présence de Mgr Kaigama, archevêque de Jos.

    20130726_014-200x300.jpgNigéria, le pays le plus peuplé d’Afrique, est assiégé par des forces djihadistes déterminées à imposer leur poigne de fer au moyen d’une implacable campagne meurtrière qui a récemment commencé à enrôler des jeunes filles d’à peine 10 ans pour commettre des attentats suicide. C’est là la situation au Nigeria, où une réponse inefficace et inepte du gouvernement a laissé les dirigeants de l’Église être les dernières personnalités auxquelles les gens font confiance.

    « mon devoir est d’être présent »

    Parmi ces personnalités se trouve Mgr Ignatius Kaigama, archevêque de Jos, âgé de 56 ans et président de la Conférence des évêques nigérians. Il est l’un des prélats catholiques du pays les plus visibles et courageux. La ville de Jos ayant été le cadre de deux attaques à la bombe de Boko Haram en une seule journée en mai dernier – faisant plus de 100 morts – l’archevêque est clairement en danger. Pourtant, il refuse fermement d’être entouré par des gardes armés lors de ses visites pastorales. « Je n’ai pas de gardes du corps », explique-t-il à l’Aide à l’Église en Détresse, lors d’une récente visite à New York ; « Ça attire les malfaiteurs. » L’archevêque ajoute également : « me protéger moi-même ferait de moi un prisonnier. Cela effraierait les gens. Imaginez si les prêtres se promenaient avec une protection rapprochée ! Nous croyons que Dieu est avec nous. Nous croyons que nous triompherons malgré les machinations » des terroristes.

    L’archevêque estime que son devoir est d’« être présent », de rester auprès du peuple, « même si la violence se trouve à proximité. » « Nos dirigeants », déplore-t-il, « sont tout simplement insensibles à la situation des pauvres », tandis que l’Église, malgré ses « possibilités limitées », fait tout son possible pour aider les chrétiens ainsi que les musulmans, en « tendant la main au-delà des divisions politiques et religieuses. »

    Avant même l’avènement de Boko Haram — qui, dit-il, s’appuie sur des « sympathisants engagés » à l’intérieur et à l’extérieur du Nigeria —l’archevêque a été un pionnier de ce qu’il appelle le « Dialogue de vie. » Il s’agit d’une approche des relations islamo-chrétiennes qui, réaliste quant à la grande fracture théologique entre les deux religions, met l’accent sur la mise en place d’amitiés et de liens au niveau le plus élémentaire. Le « dialogue » reconnaît simplement que « votre vie affecte la mienne, et ma vie affecte la vôtre, » comme le dit l’archevêque.

    L’archevêque ne mâche pas ses mots : « lorsque vous tuez et détruisez non seulement des combattants mais aussi des femmes, des enfants et des pauvres, c’est le mal. Ceux qui sont morts sur le marché de Jos étaient des vendeurs d’oranges, d’arachide ou de lait, qui cherchent simplement à gagner un peu d’argent pour la soirée. C’est une expression du mal. »

    Il n’est pas étranger à la peur. « Il est normal d’avoir peur », dit l’archevêque, « mais j’ai renoncé à tout pour servir Dieu et son peuple. Je n’ai ni famille biologique ni biens matériels que je puisse considérer comme à moi. Au cas où je perdrais ma vie en défendant les droits des personnes à la liberté de culte et l’unité de l’humanité, je ne laisserais ni veuve ni orphelin. Pourtant, il est vrai que la mort fait peur à tout le monde. »

  • Les jihadistes sont parmi nous

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    De Philippe Oswald sur aleteia.org :

    Ces jihadistes venus de chez nous

    La probabilité que l’égorgeur du journaliste américain James Foley soit un ex-rappeur londonien se renforce. Une certitude : les jihadistes sont parmi nous.

    Analysées avec des technologies de pointe par les spécialistes du renseignement britannique, la voix et les mains non gantées du bourreau de James Foley auraient permis de l’identifier (la même méthode avait servi pour identifier l'assassin du journaliste américain Daniel Pearl, égorgé en 2002 (cf. Le Figaro). « Il semble de plus en plus probable » que le bourreau soit britannique, a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron lui-même (cf. Europe 1).

    Selon le quotidien The Independent, il s’agirait  d’Abdel-Majed Abdel Bary,24 ans, un rappeur londonien surnommé "Lyricist Jinn" ou "L Jinny", dont certains morceaux avaient été diffusés par la BBC en 2012 (cf Francetvinfo). Il est de toute façon établi que cet homme fait partie des quelque 500 britanniques qui sont allés en Syrie ou en Irak pour combattre dans les rangs des jihadistes. L’individu, qui a rejoint l'Etat islamique en Syrie, avait publié sur son compte Twitter dix jours plus tôt une photo, prise à Raqqa, en Syrie, sur laquelle on le voyait à côté d’une tête tranchée avec cette délicate légende : "Tranquille avec mon pote, enfin ce qu'il en reste".  Contrairement à d’autres jihadistes venus d’Europe, ce jeune homme n’est pas vraiment en rupture avec son milieu familial : son père, un égyptien, fut l'un des proches lieutenants d'Ousama Ben Laden. Arrêté au Royaume-Uni comme suspect d’avoir participé à des attentats contre des ambassades américaines en Afrique à la fin des années 1990, il a été extradé vers les Etats-Unis en 2012.

    Que l’Europe ou les Etats-Unis soient des pépinières de jihadistes n’est plus à prouver. Les britanniques sont encore sous le choc du sauvage assassinat à la machette d’un de leur soldat par deux immigrés d’origine nigériane convertis à l'islam dans une rue de Londres en mai 2013 (selon la BBC, la police britannique a arrêté cette année 69 personnes soupçonnées d'être parties se battre en Syrie, contre 24 en 2013). Mais la France est malheureusement très bien placée dans les pays à risques comme le prouvent les sanglants palmarès de Khaled Kelkal (9 morts des dizaines de blessés dans divers attentats dont celui de la station Saint-Michel - Notre-Dame de la ligne B du RER parisien en juillet 1995), de Mohammed Merah (sept personnes dont trois enfants juifs assassinés et six blessés en mars 2012 à Toulouse et Montauban), ou de Mehdi Nemmouche (auteur présumé de la fusillade au musée juif de Bruxelles le 24 mai 2014 : 4 morts).

    Après l’assassinat de John Foley, les responsables européens semblent avoir pris conscience de l’urgence de s’unir pour lutter contre la barbarie, notamment en armant les Kurdes face aux jihadistes du prétendu Etat islamique. Mais cette mesure d’urgence ne saurait dispenser les gouvernements, et d’ailleurs l’ensemble de nos nations, d’une véritable réflexion sur l’état de nos sociétés, des familles qui les composent, de l’éducation et, bien évidemment, de l’intégration. Le rêve soixante-huitard d’un avenir radieux dans une société « libérée » de la religion et de la morale « judéo-chrétienne » se fracasse aujourd’hui contre le nouveau visage du nihilisme totalitaire greffé sur le Coran.

  • Que sait-on de l'Etat Islamique ?

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    Argent, effectifs, organisation... Ce que l’on sait de l’Etat islamique

    par Pascal Riché sur Rue89 :

    Le 10 juin, l’Etat islamique en Irak et au Levant, une organisation djihadiste gonflée par le chaos syrien, a pris le contrôle de Mossoul, deuxième ville d’Irak, puis de Tikrit, à 160 km de Bagdad. Ses combattants se sont appuyés sur des tribus sunnites, lassées des politiques sectaires du premier ministre irakien chiite Nouri al-Maliki, qui a depuis été chassé du pouvoir.

    Le 29 juin, l’organisation a changé de nom (pour un simple « Etat islamique ») et un « califat » a été proclamé à Mossoul. Le calife, Abou Bakr al-Baghdadi, contrôle désormais une région à cheval entre l’Irak et la Syrie. Ses conquêtes se poursuivent : ses djihadistes se sont emparés ce weekend du dernier bastion du régime de Bachar Al-Assad dans la province de Rakka, l’aéroport militaire de Tabqa.

    A l’intérieur de cette zone, grande comme la Belgique, ses hommes persécutent tous ceux qui ne sont pas musulmans sunnites (chiites, chrétiens, yézidis...) ou ceux qui ne respectent pas à la lettre la charia.

    Depuis l’indignation causée par la décapitation du journaliste James Foley, l’Etat islamique a détrôné Al Qaeda dans le rôle de l’organisation terroriste la plus dangereuse du monde. Elle prétend se transformer en Etat de plein exercice, théocratique et totalitaire, avec sa bureaucratie, sa police, ses tribunaux. Mais son sort reste fragile.

    Lire la suite sur Rue89

  • Nos vies sont finies

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    Courrier International publie le témoignage d'une prisonnière de l'Etat islamique

    Une chrétienne a trouvé réfuge au Kurdistan irakien après avoir échappé à ses geôliers djihadistes. Elle révèle la brutalité des femmes engagées au côté des terroristes.

    Les centaines de réfugiés chrétiens entassés dans cette église inachevée de Sulaimani ont tous des histoires terribles à raconter. Tous ont réussi à échapper aux combattants de l'Etat islamique, qui pourchassent sans relâche les non-musulmans. Et Flora Anwar a bien cru qu'elle ne pourrait jamais raconter son histoire.

    Capturée avec sa famille par les djihadistes, elle est restée jour et nuit sous leur surveillance. Alors que les combattants marchaient sur la ville de Karakoch, non loin de Mossoul, Flora, son mari et ses deux enfants avaient tout de suite cherché à fuir la région. Mais ils ont été rattrapés par des combattants.

    "Elles nous ont tout pris"

    Flora reste hantée par cet épisode, par le regard de ses ravisseurs "vêtus de noir de la tête aux pieds" et elle a du mal à raconter son histoire sans se mettre à pleurer. "Avec mes deux enfants, ils nous ont jetés dans une pièce où se tenaient deux femmes entièrement vêtues de noir, raconte Flora. L'une d'elles était apparemment ivre. Et elle n'avait pas l'accent arabe."

    Flora raconte avoir été ensuite fouillée par les deux femmes, qui portaient la même tenue de combat que leurs homologues masculins. "Elles nous ont fouillé et elles nous ont tout pris", raconte Flora, assise au milieu de centaines d'autres femmes et d'enfants épuisés qui, comme elle, ont trouvé refuge dans cette église. "J'avais caché 1 000 dollars dans la couche de mon bébé, elles les ont trouvés et elles me les ont pris aussi."

    Il y a deux semaines [le 7 août], la chute de Karakoch, la plus grande ville chrétienne d'Irak actuellement aux mains de l'Etat islamique, a provoqué un nouvel afflux de réfugiés vers le Kurdistan, mais aussi une mobilisation internationale face à la gravité de la menace que représentent les terroristes.

    "Aussi brutales que les hommes"

    Flora et ses enfants ont été emprisonnés avec 50 autres femmes, poursuit-elle. "Toutes les heures, ils venaient et emmenaient une femme avec eux, je ne sais pas où", se souvient-elle, de gros soupirs dans la voix, les mains tremblantes. Flora a redouté le pire pour elle et pour sa famille. Et puis, "le lendemain, ils nous ont dit de partir, à moi et aux enfants". Elle les a suppliés de lui rendre un peu de son argent pour qu'elle puisse nourrir ses enfants, en vain.

    "Les gardiens postés à l'extérieur brandissaient des chaînes, et si vous insistiez, vous vous faisiez rouer de coups, raconte Flora. Les femmes étaient aussi brutales que les hommes… elles étaient même plus impitoyables."

    Zikrat Nimat, une autre chrétienne assise sous des portraits de la Vierge Marie et du Christ dans l'église de Sualaimani, tremble à l'idée d'être capturée par les combattants, qui auraient tué, emprisonné et asservi de très nombreuses personnes non musulmanes – notamment des chrétiens et des Yézidis du Kurdistan.

    "Nos vies sont finies"

    Zikrat avoue s'être évanouie de terreur en apprenant que les combattants de l'Etat islamique avançaient en direction de sa ville. “Heureusement, mon mari nous a tout de suite rassemblés pour nous emmener jusqu'à Erbil [dans le Kurdistan]”, précise-t-elle. Ses voisins n'ont pas eu cette chance : trois femmes qui vivaient à côté de chez elle ont été enlevées par les islamistes et elle n'a plus entendu parler d'elles.

    Malgré sa détresse, Zikrat ajoute qu'elle a surtout été frappée par la souffrance d'une chrétienne plus âgée, "qui a sangloté tout au long de notre évasion". "Les terroristes avaient kidnappé deux de ses filles et les avaient violées, mais les deux femmes ont riposté et elles ont été tuées par balles sous les yeux de leur mère", se souvient Zikrat.

    Elle se rappelle aussi que, tout au long du voyage, cette vieille dame répétait constamment la même phrase : "Nos vies sont finies."