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Islam - Page 78

  • Le pape François, le Rabbin Abraham Skorka et le Professeur Omar Abboud visiteront ensemble la Terre Sainte

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    Sur le site « aleteia » :

    Lors de son voyage en Terre Sainte du 24 au 26 mai prochain, le pape François sera accompagné du rabbin argentin Abraham Skorka, ami de longue date, et du professeur musulman Omar Abboud, président de l’Institut pour le dialogue interreligieux de Buenos Aires. L’initiative est historique puisque c’est la première fois qu’au cours d’un voyage apostolique la délégation d’un pape comprendra des représentants d’autres religions. Le symbole est d’autant plus fort qu’il intervient à l’occasion d'un voyage du Pape en Terre Sainte. Si la présence du rabbin Skorka était pressentie depuis quelques mois déjà, la présence d’Omar Abboud n’est pas surprenante non plus. Le pape François connaît depuis longtemps les deux hommes. À Buenos Aires, les amitiés tissées ont participé au travail de dialogue interreligieux, thème qui tient particulièrement à cœur le pape François.

     

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  • Afrique centrale : le chaos continue

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    archeveque-bangui-centrafrique-360-x-200_article_large.jpgDans les années 1960, la France comme la Belgique a tout à coup jeté les populations d’Afrique centrale dans le bain de l’indépendance, un peu comme on jette les jeunes chiens à l’eau. L’idéologie « tiers-mondiste » était à la mode. Mais voilà, les hommes ne sont pas des chiens. Ils ont besoin d’apprendre. Après un demi-siècle de déconvenues et de régression sociale, le spectacle est désolant, de part et d’autre de l’Oubangui et de l’Uélé. L’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga (photo), fait actuellement le tour des capitales européennes pour plaider la cause de la Centrafrique, en proie aux violences tribales sur fond de guerre de religions. Pour l’hebdomadaire « Famille Chrétienne », Jean-Claude Bésida l’a interviewé sur le présent chaotique de son pays  :

    Qu’êtes-vous venus demander aux Européens ?

    Je suis en Europe avec l’imam de Bangui pour demander l’intervention des Casques bleus. Et demander de l’aide humanitaire pour la République Centrafricaine. C’est ce que j’ai dit à tous mes interlocuteurs, que ce soit à Paris, Bruxelles, Londres, Rome ou La Haye. Tous m’ont écouté avec beaucoup d’attention. L’intérêt est là, indéniablement. Maintenant, nous avons besoin d’une aide au plan militaire, mais aussi aux plans financier et humanitaire.

    Comment jugez-vous l’opération Sangaris ?

    Sangaris, avec la Misca (mission africaine) a stabilisé la situation. Sans Sangaris, on aurait basculé dans le pire, c’est-à-dire le génocide. On sentait les cœurs des uns et des autres gorgés de vengeance et de haine. Au départ, la mission était de désarmer les ex-Séléka. Or, avec le 5 décembre, les données ont changé rapidement. Il y a eu en effet ce jour-là l’attaque coordonnée des anti-balakas, qui sont arrivés de partout avec machettes et couteaux sur Bangui. Tous ces jeunes ont commencé à pourchasser les ex-Séléka. Puis très vite, ils s’en sont pris à des familles musulmanes dans un élan de vengeance difficile à arrêter. Du coup, aujourd’hui, il faut beaucoup plus que 6 000 ou 7 000 hommes pour restaurer l’ordre dans le pays.

    Quelle est en ce moment la situation sur place ?

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  • Les chrétiens du nord de la Syrie réduits à la dhimmitude

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    De Matthieu Bruynseels sur info.catho.be :

    Les chrétiens du nord de la Syrie devront vivre sous la charia

    « L’Etat Islamique en Irak et au Levant » a imposé le statut de Dhimmi aux chrétiens de la ville de Raqqa, au nord de la Syrie. Ils devront désormais payer un impôt spécial et ne pourront pas manifester leur religion.

    Le mouvement islamiste impose aux chrétiens le statut de « dhimmi » .  Issu de la charia, le statut de « dhimmi » confine les non-musulmans dans un ensemble de droits et d’obligations ; celles-ci furent diversement appliquées selon les pays et les époques. Parmi ces règles, on retrouve généralement un impôt spécial touchant uniquement les non-musulmans, l’interdiction d’avoir une arme ou de servir dans l’administration, l’imposition de vêtements réservés aux non-musulmans, etc. Conformément au droit coranique, les hommes musulmans peuvent épouser une chrétienne, mais l’inverse n’est pas possible. Le communiqué de « l’Etat islamique » – le nom de cette branche extrémiste se situant dans la mouvance d’Al Quaïda – reprend ces différents points, en précisant que les églises détruites ne pourront pas être reconstruites ou rénovées.

    Les islamistes syriens ont déja prévenu que les chrétiens ne respectant pas ces règles seront traités en ennemis.

    Une inégalité imposée par les islamistes

    Cette situation enferme les chrétiens dans un statut de sous-citoyen par rapport aux habitants musulmans de Raqqa. A présent, les derniers chrétiens vivant sous la coupe de l’opposition syrienne n’auront plus beaucoup de choix : soit accepter leur statut de sous-citoyen devant payer et se cacher pour rester en vie, soit partir pour un long et dangereux voyage d’exil en espérant un avenir moins sombre. Il y a une autre possibilité : que les chrétiens se convertissent à l’Islam pour gagner un peu de dignité. Et c’est probablement le but des islamistes.

    Les évêques appellent à la prière

    Réunis en assemblée, les évêques catholiques irakiens ont demandé aux fidèles de prier durant le Carême pour implorer le don de la paix et de la sécurité pour tout le pays. Aux forces politiques et sociales est demandé de dialoguer et de trouver des solutions politiques urgentes à la crise de la nation, pour freiner la recrudescence de la violence. Les évêques s’adressent aussi à tous ceux qui ont fui le pays depuis des années à cause de l’instabilité et des conflits, en demandant aux émigrés de revenir au pays.

    Une espérance qui restera un vœux pieux tant que des islamistes extrêmes menacent le vivre-ensemble des toutes les communautés.

  • Des chrétiens coptes massacrés par des djihadistes en Libye

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    Du blog copte :

    La petite communauté copte de Benghazi vit dans la peur 

    Sept jeunes coptes égyptiens exécutés par des fondamentalistes islamiques

    La peur s’est installée au sein de la petite communauté chrétienne de Benghazi, à l’est de la Libye, après l’exécution de sept travailleurs coptes égyptiens. Les jeunes Egyptiens enlevés dimanche soir 23 février à leur domicile par des hommes armés ont été assassinés sur une plage, dans la banlieue de Garhoutha. La région de Benghazi est le repaire de nombreuses bandes islamistes armées.

    L’Eglise copte orthodoxe au Caire a vivement condamné ces assassinats de jeunes travailleurs âgés de 17 à 25 ans, attribués à des terroristes islamistes. «Nous prions pour que Dieu protège le peuple égyptien contre ce terrorisme brutal», écrit l’Eglise copte orthodoxe dans un communiqué publié par le journal Watani (»Ma Patrie»), la voix de la communauté copte d’Egypte.

    L’Eglise copte d’Egypte dénonce un «crime odieux»

    L’Eglise copte exige l’arrestation des terroristes qui se cachent derrière «ce crime odieux». Des hommes armés sont entrés dimanche soir dans l’immeuble où habitaient les travailleurs égyptiens et ont demandé dans tous les appartements si les gens étaient chrétiens ou musulmans. Ils se sont ensuite emparés des coptes et les ont emmenés vers une destination inconnue. Les cadavres aux mains entravées et portant des traces de balles à la tête ont été découverts sur une plage de Garhoutha lundi 24 février.

    La Libye connaît, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, une dangereuse montée en puissance des fondamentalistes islamistes. Le 17 mai dernier, un attentat avait pris pour cible l’église catholique de l’Immaculée de Benghazi, une région où il est devenu très dangereux d’être repérés comme chrétiens. Ces derniers se font très discrets, car les actes de violence et d’intimidation à leur encontre se multiplient.

    Les chrétiens dans le collimateur des jihadistes

    L’Eglise copte en Libye a été particulièrement visée l’an dernier. Le 14 mars dernier, l’église copte orthodoxe de Benghazi a été incendiée par des hommes armés qui avaient auparavant fait sortir les fidèles qui s’y trouvaient.

    A la même période, un certain nombre d’attaques contre des églises et des prêtres ont été perpétrées ailleurs en Libye. Des dizaines de coptes ont été arrêtés et torturés sur accusation de ‘prosélytisme’. Des congrégations catholiques ont dû fuir le pays devant les menaces. En Cyrénaïque, l’an dernier, divers instituts religieux catholiques féminins ont été contraints à fermer leurs portes à Tobrouk, Derna, Beida, Barce, ainsi qu’à Benghazi. Le Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou rappelait l’an dernier que près de 100’000 chrétiens vivaient en Libye avant le début de l’insurrection contre le régime de Kadhafi en 2011. Aujourd’hui, ils ne seraient plus que quelques milliers. (via kipa-apic)

  • L'Eglise priée de céder la cathédrale de Cordoue à une gestion publique

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    Lu sur saphirnews.com :

    L’Eglise appelée à céder la mosquée-cathédrale de Cordoue

    Plus de 90 000 personnes ont signé une pétition lancée en ce mois de février pour appeler l’Eglise catholique à céder la grande mosquée de Cordoue dont elle est propriétaire à une gestion publique. Ce joyau de l’histoire, classé au patrimoine mondial de l’Unesco comme l'ensemble du centre historique de Cordoue, est devenue cathédrale au 13e siècle après la Reconquista. 

    Les initiateurs de la pétition estiment que ce patrimoine historique appartient à « tous les Espagnols » car « il s'agit d'un symbole universel d'entente entre les cultures ». Par conséquent, ils ont le droit d’en récolter les fruits de sa gestion, notamment sur le plan touristique, jugent-ils. 

    L'Église catholique gagnerait « 8 millions d'euros par an » en ne comptabilisant que le nombre d'entrées à la mosquée de Cordoue - 8 euros par personne - qui reçoit chaque année plus d'un million de visiteurs. Elle ne paye pas d’impôts sur l'argent récolté par ce biais : « il est considéré comme un don et, à ce titre, il est exonéré d'impôts », lit-on. 

    Le gouvernement régional d’Andalousie, dirigé par la gauche, a annoncé, vendredi 21 février, qu’il avait commandé un rapport pour établir s’il pouvait réclamer sa gestion, selon l'AFP. Pour sa part, le maire de droite de la ville a affirmé ne voir « aucun problème » dans la gestion de l’Église. Au-delà de ce débat, la communauté musulmane espagnole demande depuis longtemps que l’ancienne mosquée devienne un lieu de culte œcuménique afin qu’ils puissent aussi y prier. Une demande renouvelée dans la pétition mais jusque là rejetée catégoriquement par l'évêque de Cordoue. 

  • Un débat est nécessaire sur la place de la raison dans l’Islam

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    Non, ce n’est pas le « vilain » Benoît XVI qui ose ressortir ici son discours de Ratisbonne C’est l’éditorial d’Aymeric Pourbaix dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne » de cette semaine :

     « Un débat est nécessaire sur la place de la raison dans l’islam. Samedi 15 février, dans le nord-est du Nigeria, plus de cent personnes ont été massacrées dans un village chrétien. Le lendemain, dans le Sinaï égyptien, un attentat a fait quatre morts, dont trois pèlerins chrétiens sud-coréens… On pourrait ainsi multiplier les exemples d’exactions commises ou revendiquées ces dernières semaines, ces derniers mois, par les épigones de l’internationale islamiste Al Qaïda. 

    Frapper au Mali ou en Irak, déstabi­liser la Centrafrique ou la Syrie : il s’agit à chaque fois d’imposer par la force ledjihad, idéo­logie nourrie et alimentée au sein des pétromonarchies du golfe Persique. 

    La réponse, elle, tarde à s’élaborer de manière globale. La lutte des États contre le terrorisme, bien sûr, plutôt que la violence de représailles populaires : en Centrafrique, l’archevêque de Bangui ne cesse de dire son refus de la haine et de la vengeance. Mais il faudra aussi que cette violence soit condamnée par des voix musulmanes. Et elles sont encore trop rares et trop timides… 

    Oui, il faut respecter et aimer les ­musulmans, qui sont nos frères. Et non, l’islamisme n’est pas le tout de l’islam. Mais il est aussi l’islam, et en l’absence de toute interprétation autorisée et reconnue par tous, il se proclame comme la seule lecture véritable du Coran. 

    C’est ce que traduit le cri d’alarme du patriarche latin de Jérusalem, lors d’un récent colloque en Jordanie : « Ce qui nous unit à l’islam, avec tout ce qu’il comporte comme versets appelant à la fraternité, ne nous protège plus face à un fanatisme aveugle chez certains groupes extrémistes qui ne connaissent aucune miséricorde ». Et Mgr Fouad Twal d’ajouter : « De surcroît, le silence de l’islam modéré et rationnel, mais sans influence aucune sur le cours des événements, nous place devant un état de panique ».

    Ce silence doit désormais être questionné. Sur le terrain d’abord, où le nécessaire dialogue avec les musulmans doit s’accompagner d’un débat sur la place de la raison à côté de la foi, ainsi que sur la liberté de pouvoir changer de religion. Au plan diplomatique enfin, par les plus hautes autorités françaises et européennes, car ces violences sont bien ­souvent commises contre les chrétiens, même si les musulmans en sont également victimes.

    Lors de sa rencontre avec le pape ­François, le chef de l’État a rappelé « l’attachement de la France » à la protection des chrétiens et au libre accès des lieux saints. Il serait temps de mettre ces paroles en pratique. L’Égypte et la Tunisie tentent actuellement de ­desserrer l’étau islamiste qui s’était refermé sur ces deux pays après les révolutions arabes ­avortées. Nous serions coupables de ne pas les aider ».

    Réf. Face à l’islamisme, un devoir de vérité

    A Ratisbonne, l’affirmation décisive de Benoît XVI dans son, argumentation contre la conversion au moyen de la violence est : « ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu ». Pour l’empereur byzantin  Manuel II Paléologue que citait le pape Benoît,ce postulat imprégné de philosophie grecque était évident.

    Pour la doctrine musulmane, en revanche, Dieu est absolument transcendant : sa volonté n’est liée à aucune de nos catégories, fût-ce celle du raisonnable.

    Il n’en fallut pas plus pour déchaîner le monde musulman contre le pape aujourd’hui émérite. Et la clique des athées occidentaux, peu regardante sur les moyens, saisit l'aubaine pour faire chorus avec l’Islam contre le pape : où sont les lumières, où est l’obscurantisme ? JPSC

  • Si je t’oublie, chrétienté d’Orient…

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    article_000_Nic524337.jpgLu sur le blog de « La Nef » cet article rédigé par Annie Laurent le 01 février 2014 dans Religion :

    « L’exemple du conflit syrien montre la méconnaissance profonde du monde occidental de la dimension religieuse qui imprègne la vie dans les pays du Moyen-Orient. D’où les mauvaises réactions et les décisions partisanes dont souffrent les chrétiens. Tour d'horizon et enquête.

    La déception des chrétiens d'Orient

    Dans un récent entretien à la revue trimestrielle Politique internationale, un jeune député libanais maronite, Samy Gemayel (34 ans), confie sa déception face à la politique de l’Occident envers les chrétiens du Liban et du monde arabe.

    « Les chrétiens du Liban ne figurent pas sur la carte politique des pays occidentaux. Je peux comprendre leur point de vue : après tout, les chrétiens n’ont pas de valeur stratégique ; ils n’ont pas de rôle à jouer dans le conflit russo-américain ou le conflit chiites-sunnites. Mais au-delà des intérêts matériels, il y a aussi l’intérêt moral. Les chrétiens défendent, au cœur du Moyen-Orient, un mode de vie et des valeurs qui sont celles du monde occidental. En les abandonnant, c’est à ces principes qu’on renonce. C’est regrettable. » (N° 141, automne 2013.)

    L’auteur de ces lignes n’est pas le seul à s’exprimer de la sorte. Ces derniers mois, d’autres voix orientales se sont plaintes de l’oubli ou de l’incompréhension d’un Occident auquel l’histoire et la civilisation les ont attachées. Voici un aperçu de ces regrets.

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  • Centrafrique : un prêtre sauve 800 musulmans

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    52df65d13570ba3e183fcc17 (1).jpgCe que nous avions prévu ici: Afrique : folies meurtrières  le 22 novembre 2013 et là, le 13 décembre suivant :  Centrafrique : on n’est pas sorti du « poto-poto »au lendemain du débarquement  des mille paras Français à Bangui s’est évidemment vérifié.

    Est-il possible de remonter la pente d’un demi-siècle d’aberrations post-coloniales ? L'Eglise catholique locale, au cœur de cette Afrique noire pour laquelle la foi chrétienne n’est pas un vain mot, joue son rôle comme elle le fit en Europe dans la nuit des temps barbares.  

    Lire  dans « La Libre » d'aujourd'hui: Centrafrique: l’archevêque et l’imam donnent l’exemple, le beau témoignage de Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui recueillant chez lui l’imam local menacé, et cet autre que rapporte aujourd’hui le site de « La Vie » : Le témoignage de l'abbé Xavier Fagba:

     « Je viens d'avoir au téléphone, écrit Anne Guion ce 22 janvier 2014, l'abbé Xavier Fagba (photo), 32 ans,image.jpg prêtre de la paroisse Saint-Pierre apôtre de Boali, une ville à 95 km de Bangui en Centrafrique. Vendredi 17 janvier, il a ouvert les portes de son église à environ 800 musulmans de la ville. Et évité ainsi un massacre. Voici son témoignage. « Tout a commencé le vendredi 17 janvier dernier dans la matinée avec l'arrivée des forces françaises de l'opération Sangaris à Boali qui sont venus désarmer les milices anti-balakas et les hommes de la sélékas. Plus de 300 anti-balakas, des hommes et des femmes armés, en ont profité pour entrer dans la ville. Ils ont pillé, saccagé les trois mosquées de Boali et ont fait une dizaine de blessés. Les musulmans ont commencé à se regrouper pour fuir vers Bangui. Je me suis dit qu'il fallait tout faire pour empêcher un massacre certain. La tension était très forte. Le 2 décembre, il y a eu un grand soulèvement de la population musulmane contre les chrétiens. Tous les Chrétiens - les pentecôtistes, les adventistes, etc- ont accouru vers l'église pour se réfugier. J'ai moi-même négocié avec la Séléka. Ils m'ont menacé de mort. J'ai même été détenu pendant plusieurs heures. Finalement, j'ai obtenu que les gens puissent revenir chez eux. Mais depuis, les Chrétiens ont gardé de la rancoeur contre les musulmans.

    Lorsque les anti-balakas sont arrivés, vendredi 17 janvier, les Chrétiens ont voulu se venger. Il n'y avait absolument personne pour protéger les musulmans, personne pour les secourir. Depuis deux mois, il n'y a plus aucune présence de l'Etat centrafricain dans la ville. Le sous-préfet, le maire et son adjoint ont tous fui vers Bangui. Même le commandant de brigade de gendarmerie est parti. Il reste juste son suppléant qui, avant l'arrivée des Français, travaillait pour les hommes de la Séléka. Avec l'abbé Boris Wiligale, le diacre stagiaire qui me seconde, nous sommes devenus les seules autorités morales de la ville : les habitants -chrétiens comme musulmans- venaient nous voir pour tout ce qui concerne leur vie quotidienne. Nous jouions tous les rôles : même celui de psychologue ou de juriste. Je ne pouvais pas les laisser à leur sort.

    Ce vendredi, certains qu'un massacre se préparait, nous avons, l'abbé Boris et moi revêtu notre soutane et nous sommes allés chercher les musulmans pour les convaincre de venir se réfugier dans l'église. Nous avons d'abord fait le tour des mosquées. Puis fait du porte à porte, aidés d'une vingtaine de jeunes de bonne volonté. Pourquoi ces gens m'ont-ils suivi ? Parce qu'ils me font confiance. Avant de devenir prêtre, j'ai vécu deux années à Boali. Je m'y suis fait beaucoup d'amis parmi les musulmans. Avec les Chrétiens, aujourd'hui l'église accueille environ 1000 personnes qui dorment par terre. La paroisse est protégée par les forces françaises de l'opération Sangaris, mais nous manquons de vivres et d'eau potable. Pendant les messes, j'ai demandé aux chrétiens de se mobiliser et certains apportent de la nourriture, malgré les menaces et les coups des anti-balakas. Aucune ONG n'est venue nous aider à part le CICR qui a juste évacué les blessés.

    Pourquoi ai-je agi ainsi ? Je n'ai pas réfléchi. J'ai agi comme cela. Je devais le faire. Et s'il faut le refaire, je le referais. Un prêtre doit tenter d'imiter le Christ à la perfection. Or, Jésus s'est sacrifié sur la croix pour l'humanité entière et pas simplement pour les Chrétiens. J'ai fait cela au nom de ma foi. Jamais je n'aurais pensé me retrouver un jour dans cette situation. J'y vois un signe de Dieu, Dieu a voulu que je sois là pour être son témoin et sa voix. »

    Réf. CENTRAFRIQUE : un prêtre sauve 800 musulmans

    Cette foi en action me parle en vérité beaucoup plus que les grands discours sur l’Eglise des pauvres  ou de la révolution. En Afrique noire, quelles qu'en soient les faiblesses humaines, l’Eglise est une force de civilisation plus authentique qu’ailleurs.  JPSC

  • Evangelii gaudium et les difficultés du dialogue entre islam et christianisme

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    De Sandro Magister (chiesa.espresso.repubblica.it) :

    Islam et christianisme. Là où le dialogue bute

    Dans "Evangelii gaudium", le pape François dicte les règles concernant les relations avec les musulmans. Le jésuite islamologue Samir Khalil Samir les examine une par une. Et il en relève les limites 

    – Dans son message "urbi et orbi" de Noël, le pape François a fait cette prière :

    "Toi, Seigneur de la vie, protège tous ceux qui sont persécutés à cause de ton nom".

    Et lors de l'Angélus de la fête de saint Étienne, le premier des martyrs [26 décembre], il a de nouveau prié "pour les chrétiens qui subissent des discriminations en raison du témoignage qu’ils rendent du Christ et de l’Évangile".

    À de nombreuses reprises, le pape Jorge Mario Bergoglio a manifesté la douleur que lui cause le sort des chrétiens qui se trouvent en Syrie, au Moyen-Orient, en Afrique et dans d’autres régions du monde, partout où ils sont persécutés et tués, bien souvent "en haine de la foi" et par des musulmans.

    À tout cela, le pape répond en lançant sans cesse des appels au "dialogue comme contribution à la paix".

    Dans son exhortation apostolique "Evangelii gaudium" rendue publique le 24 septembre, le plus important des documents qu’il ait publiés jusqu’à présent, François a consacré au dialogue avec les musulmans les deux paragraphes suivants :

    252. La relation avec les croyants de l’Islam acquiert à notre époque une grande importance. Ils sont aujourd’hui particulièrement présents en de nombreux pays de tradition chrétienne, où ils peuvent célébrer librement leur culte et vivre intégrés dans la société. Il ne faut jamais oublier qu’ils « professent avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour ». Les écrits sacrés de l’Islam gardent une partie des enseignements chrétiens ; Jésus-Christ et Marie sont objet de profonde vénération ; et il est admirable de voir que des jeunes et des anciens, des hommes et des femmes de l’Islam sont capables de consacrer du temps chaque jour à la prière, et de participer fidèlement à leurs rites religieux. En même temps, beaucoup d’entre eux ont la profonde conviction que leur vie, dans sa totalité, vient de Dieu et est pour lui. Ils reconnaissent aussi la nécessité de répondre à Dieu par un engagement éthique et d’agir avec miséricorde envers les plus pauvres.

    253. Afin de soutenir le dialogue avec l’Islam, une formation adéquate des interlocuteurs est indispensable, non seulement pour qu’ils soient solidement et joyeusement enracinés dans leur propre identité, mais également pour qu’ils soient capables de reconnaître les valeurs des autres, de comprendre les préoccupations sous-jacentes à leurs plaintes et de mettre en lumière les convictions qu’ils ont en commun. Nous, chrétiens, nous devrions accueillir avec affection et respect les immigrés de l’Islam qui arrivent dans nos pays, de la même manière que nous espérons et que nous demandons à être accueillis et respectés dans les pays de tradition islamique. Je prie et j’implore humblement ces pays pour qu’ils donnent aux chrétiens la liberté de célébrer leur culte et de vivre leur foi, en prenant en compte la liberté dont les croyants de l’Islam bénéficient dans les pays occidentaux ! Face aux épisodes de fondamentalisme violent qui nous inquiètent, l’affection envers les vrais croyants de l’Islam doit nous porter à éviter des généralisations odieuses, parce que le véritable Islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence.

    Ceux qui ont commenté "Evangelii gaudium" ont prêté peu d’attention à ces deux paragraphes.

    Ils ne sont pas nombreux, par exemple, à avoir remarqué la vigueur inhabituelle avec laquelle le pape François demande que la liberté de culte dont les croyants de l'Islam bénéficient dans les pays occidentaux soit également assurée dans les pays musulmans.

    Ceux qui ont mis en évidence ce "courage" du pape – c’est le cas du jésuite et islamologue égyptien Samir Khalil Samir – ont néanmoins également relevé qu’il s’était limité à demander la liberté de culte, en passant sous silence cette privation de la liberté de se convertir en passant d’une religion à l’autre qui est le véritable point faible du monde musulman.

    Lire la suite sur chiesa.espresso.repubblica.it

  • Irak : Noël devient fête nationale

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    Selon Radio-Vatican :

    3aadab82-f005-11de-b994-ed8a8c8ddad1.jpg« (RV) Entretien - Un geste de solidarité en faveur des chrétiens : en Irak, le gouvernement chiite de Nouri al-Maliki a ainsi institué le 25 décembre, jour de « fête nationale » pour tous les Irakiens, à la demande de Mgr Louis Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens. C’est une nouvelle reconnaissance de l’exécutif irakien envers la minorité chrétienne du pays, une communauté depuis toujours très impliquée dans la vie du pays, et tentée depuis près de 10 ans par les sirènes de l’exode, face à l’instabilité et aux menaces.
    Le gouvernement veut ainsi montrer sa « proximité » et son « respect » à l’égard des chrétiens. Des sapins illuminés et décorés ont d’ailleurs surgi un peu partout dans différents quartiers de Bagdad, la capitale.

    Ici :Irak : le 25 décembre devient fête nationale

    JPSC

  • Ces chrétiens confrontés à l'Islam

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    Lu ICI :

    Ces chrétiens face à l'Islam

    Par Jean Sevillia, Jean-Marie Guénois

    Alors que la cohabitation entre chrétiens et musulmans, en Afrique, au Moyen-Orient et jusque dans les Balkans, se fait de plus en plus difficile, des hommes ou des femmes d'Église, la foi chevillée au corps, continuent leur mission.

    Enlevé dans sa paroisse du nord du Cameroun, le 13 novembre, par les djihadistes du groupe Boko Haram, le père Georges Vandenbeusch, un prêtre français, aujourd'hui détenu dans le nord du Nigeria, se trouve pris en otage dans un combat qui n'est pas le sien. Tout comme les douze religieuses grecques orthodoxes capturées par les rebelles syriens, le 2 décembre, dans leur couvent de Maaloula. Noël, fête de la joie, peut avoir pour certains un goût de larmes:de par le monde, 200 millions de fidèles du Christ ne sont pas entièrement libres de manifester leur foi.

    Ce rejet, parfois violent, voire mortel, revêt souvent la forme banalisée d'un ostracisme ordinaire. Mais ce visage insidieux de l'intolérance tue, lui aussi, à petit feu, comme le montre la saignée dont sont victimes les chrétiens de Terre Sainte. Jean-Paul II et Benoît XVI ont souvent exprimé leur préoccupation à ce sujet. A son tour, le pape François ne cesse d'alerter sur la menace qui plane sur le berceau historique du christianisme. Lundi dernier, sur son compte Twitter, le souverain pontife lançait le message suivant:«Ne nous résignons pas à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens. Prions chaque jour pour la paix!»

    Lire la suite sur le Figaro Magazine

  • Syrie : des djihadistes coupables de torture et de meurtres

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    Communiqué de presse d'Amnesty International (19 décembre 2013)

    Syrie. Tortures et exécutions sommaires dans les centres de détention secrets d’ISIS

    La torture, les coups de fouet et les exécutions sommaires sont monnaie courante dans les prisons secrètes gérées par l’État islamique en Irak et al Sham (ISIS), un groupe armé qui contrôle de larges zones du nord de la Syrie, écrit Amnesty International dans une synthèse rendue publique jeudi 19 décembre.

    ISIS, qui se targue d’appliquer strictement la charia (loi islamique) dans les zones qu’il contrôle, piétine impitoyablement les droits des habitants locaux. Dans son document de 18 pages, intitulé Rule of fear: ISIS abuses in detention in northern Syria, Amnesty International identifie sept centres de détention qu’ISIS utilise dans le gouvernorat d’al Raqqa et à Alep.

    « Parmi les personnes enlevées et détenues par ISIS figurent également des enfants de seulement huit ans, emprisonnés avec des adultes dans les mêmes conditions cruelles et inhumaines », a indiqué Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

    Des anciens détenus décrivent une longue liste choquante d’atteintes aux droits humains ; eux-mêmes ou d’autres ont été fouettés à l’aide de courroies de générateurs ou de câbles en caoutchouc, torturés par administration de décharges électriques ou contraints d’adopter une position douloureuse connue sous le nom d’aqrab (scorpion), qui consiste à attacher les poignets d’un détenu au-dessus de son épaule.

    Certaines personnes détenues aux mains d’ISIS sont soupçonnées de vol ou d’autres crimes, d’autres sont accusées de « crimes » contre l’islam, par exemple d’avoir fumé des cigarettes, de zina ou de sexe en dehors du mariage. D’autres encore ont été arrêtées pour avoir remis en cause la règle d’ISIS ou parce qu’elles appartenaient à des groupes armés rivaux opposés au gouvernement syrien. ISIS est également soupçonné d’avoir enlevé et détenu des ressortissants étrangers, notamment des journalistes couvrant le conflit en Syrie.

    Plusieurs mineurs comptaient parmi des détenus qui ont été lourdement flagellés, selon des témoignages obtenus par Amnesty International. Un jour, un père dévasté a dû endurer les cris de douleur de son fils, que les ravisseurs d’ISIS tourmentaient dans une pièce à côté. Deux détenus ont raconté qu’ils avaient vu un adolescent d’environ 14 ans recevoir plus de 90 coups de fouet durant un interrogatoire à Sadd al Baath, une prison qu’ISIS gère dans le gouvernorat d’al Raqqa. Un autre adolescent de 14 ans qu’ISIS accusait d’avoir volé une moto a été fouetté à répétition pendant plusieurs jours.

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