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Islam - Page 70

  • Charlie-Hebdo et "Je suis Charlie" : "En état de choc, on fait n'importe quoi"

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    #JeSuisCharlie : En état de choc, on fait n’importe quoi (source)

    « En état de choc, on fait n’importe quoi » : Guillaume de Prémare livre son décryptage du choc « Charlie Hebdo » et du mouvement « Je suis Charlie ».

     

    Que pensez-vous de ce que nous vivons autour du choc « Charlie Hebdo » ?

    Il faut partir du fait générateur qui est le terrorisme. La France a déjà connu, dans un passé récent, des vagues de terrorisme. Mais elles n’étaient pas de la même nature. Je vois deux différences profondes.

    La première différence est que les vagues de terrorisme des années 1980 et 1990 étaient principalement destinées à faire pression sur la politique internationale de la France, qu’il s’agisse du conflit israélo-palestinien ou de l’Algérie. Aujourd’hui, les terroristes cherchent aussi à faire pression sur la France par rapport à ses engagements militaires à travers le monde, mais ils poursuivent plus largement un objectif de conquête politico-religieuse à l’échelle mondiale, ce qui est nouveau, appuyé sur une idéologie politico-religieuse qui est ancienne.

    La deuxième différence, c’est que les terroristes venaient jusqu’ici le plus souvent de l’extérieur. Aujourd’hui, l’islam radical s’appuie principalement sur des musulmans qui vivent en France, et sont même de nationalité française. Les jeunes sont radicalisés en France, font leurs armes à l’étranger puis reviennent en France pour combattre. C’est un élément-clé de la stratégie terroriste en France : mener une guerre de l’intérieur qui s’appuie sur des troupes déjà sur le sol français.

    Selon vous, quelle est la stratégie de ces terroristes ?

    Leur stratégie est de semer le chaos, de provoquer un état de choc global de notre société, pour créer une fracture irrémédiable entre les musulmans français et le reste de la population. Ils commettent donc des attentats pour faire grimper à son paroxysme la peur de l’islam et l’hostilité envers l’islam, jusqu’à la psychose, à un point tel que les musulmans ressentent cette hostilité, y compris, si possible, en raison de représailles contre la communauté musulmane. Il nous faut donc impérativement éviter les délires identitaires agressifs.

    Ils misent sur l’aspect très communautaire de la religion musulmane pour gagner l’opinion musulmane. Celle-ci, se sentant en terrain hostile, se communautariserait toujours davantage et serait mûre pour d’abord éprouver de la sympathie pour le djihadisme, ensuite leur apporter un soutien. Cela ne signifie pas qu’une majorité des millions de musulmans qui vivent en France deviendrait terroriste – dans une guerre les combattants sont toujours minoritaires -, mais les islamistes pourraient recruter de jeunes musulmans sur un terreau de plus en plus favorable et évoluer, dans les quartiers musulmans, en terrain ami. Je ne dis pas qu’ils vont réussir, mais je pense que c’est leur projet.

    Pour accentuer ce processus de séparation des musulmans de la communauté nationale, il y a un autre aspect qui est la guerre culturelle. Il s’agit de séparer toujours davantage culturellement les musulmans de la culture française. Pour cela, ils s’appuient sur la décomposition de la culture française pour en faire un parfait repoussoir pour tout bon musulman. Plus la société française est athée, libertaire, permissive, consumériste, sans repères, vide de sens, et en faillite éducative, plus la fracture culturelle grandit avec les musulmans. Je crois que cet aspect des choses est majeur dans le défi auquel nous sommes confrontés. Ce n’est pas le « choc des cultures », mais le « choc des incultures » comme dit François-Xavier Bellamy.

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  • Le Coran justifie-t-il la violence des islamistes ?

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    Lu sur le site de l'Homme Nouveau, ce billet du Père Louis-Marie de Blignières

    La violence des islamistes a-t-elle un fondement dans le Coran?

    Notons que l’interprétation donnée par certains dignitaires musulmans sur le caractère historique et circonstanciel des versets violents ne résout pas le problème. D’une part, cette interprétation n’est pas soutenue par les textes de la tradition musulmane, les hadiths. D’autre part, d’autres responsables soutiennent (et parfois imposent violemment) une autre lecture (Citons un exemple. L’homme politique et théologien réformateur soudanais Mahmoud Mohamed Taha, qui voulait donner une portée relative, valable uniquement pour l’époque du Prophète, aux versets violents de la période médinoise, a été condamné à mort par un tribunal religieux, sous l’influence des Frères musulmans et exécuté au titre d’apostat en janvier 1985), et comme il n’y a pas, en islam, de magistère pour les départager, le problème reste entier.

    Les crimes atroces des djihadistes en Irak et tout récemment en France révoltent une grande partie des musulmans en Occident. On ne peut que se réjouir que beaucoup de musulmans, notamment des imams, dénoncent l’horreur de ce terrorisme. Ces événements abominables peuvent aussi être pour eux l’occasion de s’interroger sur la caution que les textes canoniques de l’islam apportent ou non à de telles violences. Un très grand nombre de musulmans sont des hommes de bon sens, réellement pacifiques, et ils sont sincères lorsqu’ils désavouent ces horreurs. Mais l’islam lui-même, tel que le donnent à connaître ses textes normatifs, le Coran et les hadiths (paroles attribuées au Prophète), est-il bien une « religion de paix et d’amour » ? Cela vaut la peine de se poser la question.

    Parallèlement, la presse française, en son immense majorité, tient aujourd’hui à dissocier devant l’opinion publique l’islam des crimes djihadistes. « Surtout pas d’amalgame ! » Pourtant ces mêmes crimes étaient perpétrés depuis longtemps ailleurs (notamment au Pakistan, en Inde, au Nigéria, en Syrie, en Centre-Afrique, etc.) sans susciter de réactions proportionnées dans la presse occidentale. On n’a pas non plus alors observé de vives réactions chez les musulmans, ni de claire condamnation par les instances islamiques, malgré les appels répétés du Vatican, par exemple auprès de l’Université Al-Azhar et de l’Arabie Saoudite.

    Les atrocités des djihadistes sont-elles clairement contraires à l’islam ? Qu’enseigne donc le Coran ?

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  • La réponse publique "Je suis Charlie" par Jean-Pierre Delville, Evêque de Liège, spécialiste de l'histoire du Christianisme

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    La réponse publique "Je suis Charlie"

    par Jean-Pierre Delville, Evêque de Liège,

    spécialiste de l'histoire du Christianisme

    Cette journée du 7 janvier 2015 marque un sommet de violence dont la symbolique est énorme. Deux logiques s’affrontent : la logique hyper-identitaire des frères Kouachi qui se réclament abusivement de l’islam, et la logique hyper-critique des douze journalistes de Charlie-Hebdo, sauvagement assassinés. Les deux logiques font partie de la mondialisation vécue aujourd’hui. Suite à cet attentat, beaucoup de Français ont adopté le slogan « Je suis Charlie ». 

    La logique de « Je suis Charlie »

    Pourquoi se reconnaît-on à ce slogan, même si on ne partage pas nécessairement les idées de Charlie-Hebdo ? « Charles » ou « Charlie » est un nom identitaire de la France. C’est le nom de son premier roi Charles Ier, qui n’est autre que Charlemagne. « Charles » est un nom germanique, « Karl », car Charlemagne et toute la dynastie des rois carolingiens est germanique, elle est de la tribu des Francs. Ce sont les Francs, entrés en Gaulle dès le 4e siècle, qui vont transformer les Gaulois en « Français », c’est-à-dire « Francs ». L’identité française est donc plurielle : elle est la fusion de la culture germanique avec la culture gauloise, d’origine latine et celte. Cette fusion s’est faite grâce à l’influence du christianisme, qui a beaucoup inspiré Charlemagne. Dire « Je suis Charlie » reflète cette expérience millénaire de rencontre des cultures germanique et latine ; c’est le reflet d’une culture plurielle. 

    La logique des frères Kouachi et du wahhabisme

    Face à cela, l’Islam revendiqué par les terroristes est un ersatz d’Islam. Il s’agit du courant wahhabite, qui est une reconstitution fictive de l’Islam médiéval, simplifié à l’extrême et réduit à certaines lois codifiées dans la sharia. C’est un Islam de combat, destiné à s’opposer au pluralisme et au matérialisme de la culture mondiale actuelle. Il s’agit d’une culture de revanche face aux humiliations subies par l’Islam suite à la chute de l’Empire ottoman en Turquie (1918) et à la perte de toutes ses possessions européennes (les Balkans), suite aussi aux oppressions engendrées par les colonisateurs anglais et français sur les régions musulmanes historiques (Pakistan, Syrie, Irak ; Algérie, Tunisie). Cette identité devient un véritable fascisme, comme l’a montré le P. Emilio Platti dans Tertio (décembre 2014). Ici il s’agirait d’une inspiration de la branche yéménite d’Al-Qaïda.

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  • Les racines du mal qui défigure l'islam trouvent leur origine dans l'islam lui-même

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    C'est l'avis du philosophe Abdennour Bidar, philosophe, spécialiste des évolutions contemporaines de l'islam et des théories de la sécularisation et post-sécularisation, dans une "Lettre au monde musulman" publiée sur le site du Huffington Post et reprise sur celui de la Libre.

    Extraits :

    "... je te (Monde musulman) vois en train d'enfanter un monstre qui prétend se nommer État islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : DAESH. Mais le pire est que je te vois te perdre - perdre ton temps et ton honneur - dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement interminable entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine.

    Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Quel est ton unique discours ? Tu cries « Ce n'est pas moi ! », «Ce n'est pas l'islam ! ». Tu refuses que les crimes de ce monstre soient commis en ton nom (hashtag #NotInMyName). Tu t'indignes devant une telle monstruosité, tu t'insurges aussi que le monstre usurpe ton identité, et bien sûr tu as raison de le faire. Il est indispensable qu'à la face du monde tu proclames ainsi, haut et fort, que l'islam dénonce la barbarie. Mais c'est tout à fait insuffisant ! Car tu te réfugies dans le réflexe de l'autodéfense sans assumer aussi, et surtout, la responsabilité de l'autocritique. Tu te contentes de t'indigner, alors que ce moment historique aurait été une si formidable occasion de te remettre en question ! Et comme d'habitude, tu accuses au lieu de prendre ta propre responsabilité : « Arrêtez, vous les occidentaux, et vous tous les ennemis de l'islam de nous associer à ce monstre ! Le terrorisme, ce n'est pas l'islam, le vrai islam, le bon islam qui ne veut pas dire la guerre, mais la paix! » (...)

    ... cela m'inspire une question, LA grande question : pourquoi ce monstre t'a-t-il volé ton visage ? Pourquoi ce monstre ignoble a-t-il choisi ton visage et pas un autre ? Pourquoi a-t-il pris le masque de l'islam et pas un autre masque ? C'est qu'en réalité derrière cette image du monstre se cache un immense problème, que tu ne sembles pas prêt à regarder en face. Il le faut bien pourtant, il faut que tu en aies le courage.

    Ce problème est celui des racines du mal. D'où viennent les crimes de ce soi-disant « État islamique » ? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c'est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd'hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre, le cancer est dans ton propre corps. Et de ton ventre malade, il sortira dans le futur autant de nouveaux monstres - pires encore que celui-ci - aussi longtemps que tu refuseras de regarder cette vérité en face, aussi longtemps que tu tarderas à l'admettre et à attaquer enfin cette racine du mal !

    Même les intellectuels occidentaux, quand je leur dis cela, ont de la difficulté à le voir : pour la plupart, ils ont tellement oublié ce qu'est la puissance de la religion - en bien et en mal, sur la vie et sur la mort - qu'ils me disent « Non le problème du monde musulman n'est pas l'islam, pas la religion, mais la politique, l'histoire, l'économie, etc. ». Ils vivent dans des sociétés si sécularisées qu'ils ne se souviennent plus du tout que la religion peut être le cœur du réacteur d'une civilisation humaine ! Et que l'avenir de l'humanité passera demain non pas seulement par la résolution de la crise financière et économique, mais de façon bien plus essentielle par la résolution de la crise spirituelle sans précédent que traverse notre humanité toute entière ! Saurons-nous tous nous rassembler, à l'échelle de la planète, pour affronter ce défi fondamental ? La nature spirituelle de l'homme a horreur du vide, et si elle ne trouve rien de nouveau pour le remplir elle le fera demain avec des religions toujours plus inadaptées au présent - et qui comme l'islam actuellement se mettront alors à produire des monstres. (...)

  • On meurt d'oublier le Christ

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    De l'Homme Nouveau (Philippe Maxence)

    On meurt d'oublier le Christ

    Il aura fallu l’odieuse attaque perpétrée contre le journal satirique Charlie Hebdo pour que la France prenne conscience que nous étions en guerre. Et que la guerre fait mal ! Qu’elle n’est pas indolore et qu’elle est même sanglante. Mortellement sanglante ! 

    Terrible dérision, c’est le jour de l’ouverture des soldes, moment cultuel de notre société hyper-individualiste et marchande, que des hommes ont tiré faisant douze victimes parmi les journalistes de Charlie Hebdo et les forces de l’ordre. Le rapprochement paraîtra scandaleux. Et, pourtant ! Aux yeux de beaucoup, l’Occident n’est devenu qu’un vaste supermarché d’où le sacré a été évacué quand il n’a pas été mis en vente entre Miss France et les préservatifs.

    Au nom d'Allah

    Que les assassins aient été Français de carte d’identité ne changent rien à la tragédie. Ils ont agi au nom d’Allah afin de venger ceux qui avaient tourné en dérision la figure principale de l’islam. Celui-ci est par nature conquérant, et même s’il a parfois dégagé une sagesse, il s’est toujours imposé par les armes. Cet attentat contre Charlie Hebdo démontre dans la douleur que la laïcité et la dérision du sacré sont incapables de lui répondre. À une soif de divin même déréglé, on ne réagit pas par l’évacuation de Dieu.

    À ce titre, le catholicisme français porte une terrible responsabilité dans l’enchaînement des causes. À force de déserter l’évangélisation, à force de battre notre coulpe sur la poitrine de nos ancêtres croisés ou de nos grands-pères coloniaux, à force de diluer le message du Christ dans des slogans débiles ou dans des liturgies à l’horizontalité navrante, nous avons laissé s’installer en France un islam qui, quelle que soit la bonté des individus, est appelé à développer son dynamisme propre. Nous avons laissé défigurer le christianisme en laissant croire que toutes les religions se valent. Mais croyons-nous encore vraiment dans le Credo que nous proclamons chaque dimanche ? Avons-nous prêché le Christ à ceux qui peuplent aujourd’hui nos banlieues ? Nous l’avons-nous prêché dans toute sa force à nous-mêmes ? Seul le christianisme, fondé sur le mystère trinitaire révélé par l’Incarnation du Christ, affirme que Dieu est amour. On meurt aujourd’hui de l’oublier.

    Le sacré évacué

    Face à cela, les « Je suis Charlie », pleins de compassion et de solidarité, apparaissent pourtant dérisoires. Ils montrent une fois de plus que notre époque ne sait plus pleurer ses morts et prier pour eux. Tourné en dérision, prétexte à la violence, le sacré est à nouveau évacué. Même s’il est légitime que l’émotion d’un peuple s’exprime, il est important aussi de resacraliser la mort par le silence et l’appel à Dieu.

    La mort, parlons-en justement ! Le jour même de l’attaque contre Charlie Hebdo la Cour européenne des Droits de l’homme statuait sur le cas de Vincent Lambert pour déterminer s’il devait vivre ou mourir. Bien sûr, les mots aseptisés n’exprimaient pas les choses ainsi. N’empêche ! Une instance humaine – une de plus – s’érigeait en juge de la vie ou de la mort d’un innocent. Car le crime de Vincent Lambert porte un nom : la vie. Personne, ou presque, ne s’est ému devant la terrible menace qui pèse sur lui. Comme personne ne s’émeut des chiffres effroyables de morts par avortement et par l’avancée de l’euthanasie. Là aussi, la mort avance, même si c’est à pas masqués et feutrés. L’Occident bedonnant et repus s’offre ainsi les moyens de mourir. Pas étonnant qu’on veuille le pousser un peu plus vite dans la fosse. La tragédie de notre époque appelle un retour à la foi qui doit également s’incarner dans des institutions, garantes d’une vraie justice et du bien commun. 

    Lire aussi : Je ne suis pas Charlie

    et encore : Etes-vous soumis ?

  • Le pape François salue un groupe d’imams français en visite à Rome

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    ROME, 7 janvier 2015 (Zenit.org) - Le pape François salue le dialogue avec le christianisme "au service de la paix, de la fraternité, de la vérité", d'un groupe d'imams français présents à cette première audience générale de l'année civile, en la salle Paul VI du Vatican, ce mercredi 7 janvier.

    Dans sa salutation au francophones, après sa catéchèse en français sur l'importance de la maternité dans une société, le pape a en effet dit ceci: "

    "Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier la délégation d’imams français engagés dans les relations islamo-chrétiennes, ainsi que le groupe venant de divers médias français. En ce temps de Noël, je souhaite à tous de poursuivre avec courage votre engagement au service de la paix, de la fraternité et de la vérité. Que Dieu vous bénisse."

    Une délégation d’imams français engagés dans le dialogue islamo-chrétien est en effet en visite à Rome du 6 au 8 janvier 2015.

    Elle est conduite par Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry-Corbeil-Essonnes, président du Conseil pour les relations interreligieuses de la CEF et par le P. Christophe Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l’islam (SRI).

    Les participants à cette initiative sont : M. Azzedine Gaci, recteur de la Mosquée Othman à Villeurbanne, un des initiateurs de l’Appel des 110 à Lyon ; M. Tareq Oubrou, recteur de la grande Mosquée de Bordeaux ; M. Mohammed Moussaoui, président de l’Union des Mosquées de France ; et M. Djelloul Seddiki, directeur de l’institut Al Ghazali de la grande Mosquée de Paris.

    Ils ont participé à l'audience générale et ils auront une réunion de travail le 8 janvier avec le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

    Accueillis au Séminaire français de Rome, les membres seront également reçus par l'ambassade de France près le Saint-Siège. Ils visiteront le centre historique de la Ville éternelle, la basilique Saint-Pierre, l’Institut pontifical pour les études arabes et l'islamologie (PISAI), voulu par Paul VI.

    Organisé par le Secrétariat des relations avec l’Islam de la CEF, ce voyage se veut être témoin du dialogue interreligieux en France : « dans un monde qui aime le spectacle de la violence, il est bon de montrer l’entente cordiale qui se développe en France entre la majorité des musulmans et la majorité des chrétiens. La visite de ces grands leaders musulmans à Rome en est le signe », explique Mgr Dubost.

    Le Dr Djelloul Seddiki souhaite quant à lui « écouter, échanger nos expériences et partager ce moment solennel en priant Dieu, Allah, d’accepter nos diversités, et de rapprocher ses créatures dans l’amour, le respect, l’estime, et l’affection ».

    Par la voix du Père Lombardi, le pape François a aussi exprimé,mercredi soir, sa « plus ferme condamnation pour l’horrible attentat » qui a frappé la rédaction de Charlie Hebdo, « semant la mort, jetant dans la consternation toute la société française, bouleversant profondément tous les amants de la paix, bien au-delà des frontières de la France ».

    JPSC

  • Du jamais vu : le chef de l’État égyptien vient saluer les chrétiens à l’office de Noël copte au Caire

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    Lu sur l’observatoire de la christianophobie :

    « La visite n’était pas annoncée, mais quand le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, Président égyptien, a remonté la nef de la majestueuse cathédrale copte orthodoxe du Caire, il fut accompagné dans sa remontée vers le chœur par des cris de joie et des applaudissements des nombreux fidèles réunis hier au soir pour la célébration liturgique de Noël par l’Église copte orthodoxe d’Égypte. C’est le premier chef d’État égyptien, musulman qui plus est, à faire ce geste au symbolisme très fort. Il put, pendant plusieurs minutes, s’adresser aux fidèles présents dans un discours improvisé, donner l’accolade au patriarche Tawadros II avant de quitter la cathédrale où allait se célébrer la Messe de Noël. Phénomène tout aussi inédit, la télévision égyptienne a retransmis l’événement… »

     

    Du jamais vu : le chef de l’État égyptien vient saluer les chrétiens à l’office de Noël copte au Caire

    JPSC

  • L'attentat à Charlie Hebdo... à chaud

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    De Metablog (abbé G. de Tanoüarn) :

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    L'attentat à Charlie hebdo... à chaud

     
    Nous, chrétiens, n'aimons pas Charlie hebdo, qui a suffisamment joué - sans risque - avec la foi des cathos. Mais il faut bien reconnaître qu'ils sont, aujourd'hui, du côté de la liberté et que ce bien est le plus précieux de tous - celui qui nous rend responsable, celui qui nous rend capables de mérites, celui qui nous sauve.
    Le dernier dessin - prémonitoire - de Charb 
    Les onze personnes (flics, journalistes antiflics, dessinateurs- Cabu, Charb, Tignous et Wolinski - mais aussi petites mains ou passants mélangés - terrible ironie du destin) qui ont payé de leur vie la publication de charia hebdo et des caricatures de Mahomet, sont des martyrs de la civilisation européenne. Les cinq blessés graves ne peuvent pas être oubliés. Les tueurs (deux ou cinq personnes selon les témoins) courent toujours : le bilan risque de s'alourdir."Il faut venger le Prophète" ont entendu des passants.
     
    On nous parle d'armes automatiques ; on nous parle même de lance-roquette... Cela évoque le contexte du djihad, que ce soit celui d'entraînement djihadiste en France ou de retour du djihad syrien ou irakien. On n'a plus affaire à des amateurs, mais à des gars surentraînés, qui ont devant eux des policiers, autant dire, ceux-là, des amateurs, pour la plupart. Le spectre de la guerre urbaine est en train sous nos yeux de devenir une réalité. L'Etat est-il armé pour faire face à cette Terreur ? Les hommes d'Etat sont-ils armés pour faire face à la Terreur islamiste ? Pendant la Révolution française, c'est l'Etat qui était terroriste. Aujourd'hui l'Etat est terrorisé. Sa grande force était sa capacité de renseignement. Cette fois, pour une opération de cette envergure, qui n'est pas le fait d'un loup solitaire comme Merah, la Police n'a rien vu venir. Le roi est nu. La parole risque d'être enchaînée. Pour être un homme politique, il faudra se sentir capable de perdre la vie, ou bien se condamner au mensonge...
     
    Quel rapport avec l'islam, religion de liberté et de tolérance direz-vous ? Pourquoi est-ce du monde islamique que viennent ces violences ? Kamel Daoud, dans son très beau Meursault, Contre-enquête chez Actes sud, prête ce mot à Haroun, son tueur à lui. Nous sommes à la seconde du meurtre : "J'ai pensé aussi, même si ça peut paraître incongru pour un gars comme moi [non pratiquant] qu'il n'était pas musulman et que sa mort n'était pas interdite. Mais c'était une pensée de lâche" (p. 86). Attention : Haroun dit, c'était une pensée de lâche, qui se réfugie dans des considérations religieuses, parce que lui n'est pas un religieux et que non seulement il est non pratiquant mais en plus vaguement agnostique. Mais même à lui de telles pensées lui surviennent. On pourrait dire : c'est culturel...
     
    Le problème est effectivement culturel : comme dit Hubert Champrun, dans le prochain numéro de Monde et Vie, il nous faut un Ratisbonne II. Ce que le pape Benoît a dit sur la violence en matière religieuse, il faut le redire ensemble et que les hommes de religion (ceux que Pascal appelle "les spirituels") s'unissent pour condamner avec horreur cette culture de la violence que l'islam instille même chez des non-pratiquants. Je ne vois pas que l'on puisse éviter de dire que, sous ce rapport, cette culture est dangereuse. Si nous ne le faisons pas, ce danger se matérialisera toujours d'avantage et il y aura d'autres Charlie Hebdo. On finira par traiter en fait divers ce qui est un fait de civilisation.
  • Soumission de Houellebecq : une nouvelle bataille d'Hernani?

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    Soumission : le dernier Houellebecq entre mystique et politique [par l'abbé de Tanoüarn sur Metablog]

    Le roman doit paraître le 7 janvier. Son sujet est explosif : l'avenir de l'islam en France. Un bel avenir assurément nous dit Houellebecq, un avenir fécond. Un avenir... radieux ? Même Télérama, pourtant échaudé par la célèbre sortie de l'écrivain dans Plateforme sur "l'islam la religion la plus con", a daigné trouver qu'il fallait lire ce livre, que Houellebecq était "notre contemporain capital" de substitution (après Sartre, mazette !) et que, sur l'islam, heureusement, cette fois, sa perspective n'était pas totalement critique. 

    Je crois vraiment qu'il y a mille manières de lire ce livre et que c'est justement pour cela qu'il faudra l'avoir lu, que Soumission sera, mais en plus grave, notre "Bataille d'Hernani" à nous, qu'il y aura, dans la littérature et dans la Culture un avant Soumission et un après Soumission. On distinguera non seulement les pour et les contre, mais, l'ayant lu, les houellebecquiens, islamophiles guénono-nietzschéens et les houellebecquiens islamophobes identitaires et chrétiens. La Bataille d'Hernani sera une bataille interne... entre amateurs divergents... avec un enjeu bien plus grave que la manière de faire un vers selon le fameux enjambement de l'escalier... dérobé ou pas. L'enjeu de Soumission, c'est l'avenir de notre vieux pays, tout simplement. De quoi en venir aux mains comme au temps du Comte Hugo ? Sans doute pas : la plupart d'entre nous accepteront... la soumission, c'est manifestement ce que pense l'auteur de Soumission.

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  • Peut-on faire avancer un « dialogue de paix » sans mettre en cause ce qui va contre la paix

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    Du Père Edouard-Marie Gallez sur le site "Enjeux de l'Etude du Christianisme des Origines" :

    Violence ou finalité ?  un nœud de l’islam

    Trop souvent, les débats concernant le phénomène islamique se réduisent à des discussions sur la violence de l’islam dont « l’Etat islamique » d’Irak-Syrie constitue une illustration revendiquée par ses propres vidéos postées sur le web. On peut penser que de telles vidéos monstrueuses servent une politique de terreur, laquelle est vieille comme le monde.

    Des intérêts pas clairs

    Malheureusement, les choses ne sont pas si simples. Nos grands médias relaient ces vidéos. Pourquoi faire un tel déballage de violence islamique – qui attire certains jeunes et qui, selon des sondages, n’est pas globalement rejetée par les populations se référant en Europe à l’islam –, et cela tout en exaltant l’islam comme « religion de paix » et en promouvant même un délit d’islamophobie dans la jurisprudence (anglaise mais aussi française) ?

    À quoi joue-t-on ? Qui veut-on manipuler ?

    Les illustrations de cette situation ne manquent pas. En France, on note que la propagande islamique est de plus en plus présente dans les manuels scolaires, et pas seulement ceux de 5e : dans un manuel utilisé en CM1, on trouve une présentation très soft de l’islam suivie par l’exposé idyllique d’un propagandiste, Tahar Ben Jelloun. Au nom de quoi serait-il interdit de dire aux enfants que l’islam s’est répandu essentiellement par la guerre et la force – de nombreux musulmans s’en vantent – et que par exemple un tiers de la population de la Turquie était chrétienne au 19e siècle encore, et qu’elle a été chassé ou exterminée ? Serait-ce parce certains enfants risqueraient de penser « que le christianisme est meilleur que l’islam », pour reprendre la phrase d’un journaliste de France Inter qui , en 1998, évoquait le livre du P. Antoine Moussali, La croix et le croissant ? Et quelle présentation du christianisme est faite dans ces mêmes manuels ?

    Et peut-il y avoir une once de vérité si l’on interdit d’y comparer ce que les traditions elles-mêmes disent respectivement de Jésus et de Mahomet, à l’instar de ce qui est arrivé à Mike Overd, un prédicateur de rue anglais, Mike Overd poursuivi pour avoir fait cette comparaison (jugée attentatoire à « l’ordre » public) ?

    En Allemagne en octobre,  des Kurdes ont manifesté contre l’Etat islamique ; on le comprend. Mais, vu que la Turquie soutient les jihadistes et l’Etat islamique, des Turcs, dans plusieurs villes, ont attaqués les Kurdes à l’arme blanche (ici les images de Hambourg). À Berlin, une église copte a été incendiée. Est-ce cela « l’ordre public » qu’on veut instaurer ? Qui y a intérêt ?

    Une Eglise qui subit les événements

    On attendrait de l’Eglise qu’elle soit un phare pour démêler et dénoncer les manipulations qui visent essentiellement les immigrés d’origine musulmane ; on peut se demander d’ailleurs si le but poursuivi n’est pas de les séparer le plus possible des populations européennes et de les monter contre elles. Mais, s’il existe des gens lucides (dans l’Eglise ou ailleurs) qui étudient cette question, quels moyens sont utilisés pour en faire connaître le résultat ?

    Lire la suite sur eecho.fr

  • La nationalité « chrétienne araméenne » divise les Arabes israéliens

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    Certains chrétiens de l’État hébreu, jusqu’ici identifiés comme arabes, peuvent adopter depuis deux mois la nationalité « araméenne ». Selon la plupart des Arabes israéliens, le gouvernement cherche par cette mesure à diviser chrétiens et musulmans pour faire d’Israël l’« État-nation du peuple juif ». Lu sur le site du journal « La Croix » :

     « Juif », « arabe », « druze », « circassien », « bédouin » ? En plus de la citoyenneté du pays, chaque Israélien a la possibilité de faire inscrire dans son état civil sa « nationalité ». Le 16 septembre, le ministère de l’intérieur a publié un décret reconnaissant une sixième : les « chrétiens araméens ».

    Cette nationalité est accessible sur la base du volontariat, à condition de remplir trois critères : être originaire du Moyen-Orient, parler couramment l’araméen et appartenir à l’une des confessions ayant conservé, pour la liturgie, cette langue très ancienne (maronite, syrienne-catholique, syrienne-orthodoxe, grecque-catholique, grecque-orthodoxe). Sur les 150 000 chrétiens d’Israël (1,8 % de la population), environ 20 000 personnes pourraient s’en réclamer.

    Considéré par les chercheurs comme la seule langue courante à l’époque du Christ, l’araméen était déjà parlé par les juifs six siècles auparavant. Cette proche parente de l’hébreu et du syriaque a été pratiquée en Asie mineure jusqu’à l’époque des premiers chrétiens : elle a alors reculé face au grec et au latin, bien avant l’avènement de l’arabe, au VIIIe siècle. On peut encore entendre l’araméen dans certains villages syriens et irakiens, notamment près de Mossoul.

    20 % DE LA POPULATION D’ISRAËL

    Chrétiens et musulmans confondus, les Arabes représentent 20 % de la population d’Israël. Aussi appelés « Palestiniens de l’intérieur » ou « Palestiniens de 1948 », ils sont installés essentiellement dans les environs de Haïfa et de Nazareth. D’une manière générale, ils présentent un front uni face aux juifs israéliens.

    Mais depuis quelques années, certains chrétiens (principalement grecs-orthodoxes et maronites) ne veulent plus être identifiés à des Palestiniens. Aspirant à une meilleure intégration, ils répondent aux sollicitations du gouvernement à faire leur service militaire – les musulmans, eux, en sont exemptés. 

    C’est pour se démarquer plus clairement de ces derniers que certains chrétiens revendiquent aujourd’hui leur identité « araméenne ».

     « Si nous parlons arabe, c’est seulement à cause de la conquête musulmane, ce n’est pas notre langue d’origine », souligne un membre du Forum pour le recrutement des chrétiens, qui préfère rester anonyme. 

    UNE PROXIMITÉ D’ORDRE SOCIOLOGIQUE

    Fondé il y a deux ans par un prêtre grec-orthodoxe de Nazareth, il incite les chrétiens à entrer dans les rangs de Tsahal. « On voit tous les chrétiens tués par des musulmans dans les pays voisins alors que les Israéliens, eux, nous traitent très bien », ajoute cet homme qui s’est empressé d’adopter la nouvelle nationalité araméenne.

    Pour Mayaan Raveh, universitaire israélienne, la proximité entre juifs et chrétiens est notamment d’ordre sociologique. « Dans ce pays, explique-t-elle, les chrétiens ressemblent davantage aux juifs qu’aux musulmans : ils font des études plus longues, se marient plus tard et ont moins d’enfants. Mais ils restent solidaires des autres Palestiniens ». 

    L’État hébreu cherche-t-il à diviser pour mieux régner ? C’est l’avis de la plupart des Arabes. En février, le Parlement a déjà voté une loi distinguant les Israéliens chrétiens et musulmans dans certaines assemblées représentatives. Une première.

     « ON NE DEVIENT PAS QUELQU’UN PAR DÉCRET MINISTÉRIEL ». 

    La tension est d’autant plus forte que ce décret survient alors qu’un projet de loi vise à faire d’Israël l’« État-nation du peuple juif » et à destituer l’arabe de son statut de deuxième langue officielle.

    L’Assemblée des ordinaires catholiques de Terre sainte n’a pas mâché ses mots, estimant qu’une nationalité araméenne « attaque » et même« défigure » l’identité des chrétiens d’Israël. Dans un communiqué, ces évêques ont exhorté les candidats « à se réveiller » : « Rendez-vous service à vous-mêmes, rendez service à votre peuple et à Israël en restant dans la vérité, vous êtes des Palestiniens chrétiens. » 

    Pour Mgr Giacinto Boulos Marcuzzo, évêque latin de Nazareth, accorder l’identité araméenne aux seuls chrétiens est de toute façon un« contresens historique ». « La plupart des musulmans palestiniens de Terre Sainte descendent eux aussi des Araméens, avant que ceux-ci ne soient devenus chrétiens, puis musulmans ! » Excédé, il ajoute qu’« on ne devient pas quelqu’un par décret ministériel ». 

    En deux mois, seuls quelques centaines de chrétiens auraient demandé à adopter cette nouvelle nationalité. Ce sont globalement les mêmes, semble-t-il, que ceux qui se portent déjà volontaires pour être enrôlés dans l’armée israélienne. Ces récents naturalisés araméens revendiquent d’ores et déjà une représentation à la Knesset.

    Ref. La nationalité « chrétienne araméenne » divise les Arabes israéliens

    JPSC

  • Djihadisme : vaincre le mal par le bien

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    Un éditorial d’Aymeric Pourbaix dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne » de cette semaine : plaidoyer pour sortir de l’analphabétisme chrétien. Comme dit justement un proverbe chinois : « le poisson périt toujours par la tête »…

    «Occupez-vous des jeunes, ou ils s’occuperont de vous ! » Jamais l’adage de Don Bosco n’a semblé autant d’actualité qu’en ces temps où la France regarde avec stupeur ses propres fils transformés en djihadistes barbares. Y compris ceux qui, comme Maxime Hauchard, 22 ans, ont été au catéchisme. Né de parents chrétiens, mais non pratiquants, il avait fait sa première communion et sa profession de foi, avant de se convertir à l’islam, pour ressembler aux superhéros hollywoodiens.

     Mais face au défi du djihadisme, la stupéfaction ne peut être le dernier mot. Psychiatres et spécialistes de la lutte contre les sectes sont convoqués, afin de « déradicaliser » ces jeunes Français. Fort bien. Mais la radicalisation est-elle une maladie, un « virus », et si oui, quelle partie de l’homme concerne-t-elle : son intel­ligence, sa psychologie, son âme ? Faut-il des cellules de décontamination, une thérapie, des groupes de partage comme les Alcooliques anonymes ? Autant d’interrogations qui reflètent le désarroi moderne, symptôme de notre difficulté de nommer correctement le mal… et donc d’y répondre.

    Le mal, c’est aussi le manque d’idéal de notre propre société occidentale.

    Le mal, en l’espèce, ne consiste pas seulement en la fausseté de l’idéal recherché par ces jeunes – le paradis d’Allah. Le mal, c’est aussi le manque d’idéal de notre propre société occidentale. À Strasbourg, le pape François a d’ailleurs remis les pendules à l’heure « C’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence ».

    On ne détruit bien que ce qu’on remplace. Notre société, faute de nommer Dieu et de lui donner la première place, se prive en définitive de la seule véritable réponse à la hauteur de l’enjeu. De nos jours, disait Gustave Thibon, « il faut mettre Dieu tout entier dans la balance pour pencher du côté du bien. » Il est tout aussi nécessaire, dans un contexte de pluralisme religieux, d’affirmer clairement de quel Dieu il s’agit.

    Ce qui suppose un enseignement solide des vérités de la foi , pour sortir d’un certain « analphabétisme » chrétien, selon l’expression de Benoît XVI. C’est-à-dire d’une attitude extérieure et sentimentale, qui n’implique pas une adhésion ferme à ces vérités enseignées par l’Église. Attitude que l’on perçoit, par exemple, dans des documentaires ou films récents qui présentent la vie religieuse en omettant de mentionner sa source : la vie en Dieu.

    Dans une lettre célèbre, saint François Xavier, patron des missions, exprimait son désir de parcourir les universités d’Europe, et d’abord celle de Paris, pour « hurler partout d’une manière folle » : « Hélas, quel nombre énorme d’âmes, exclu du ciel par votre faute, s’engouffre dans l’enfer ! ». Par ces paroles de feu, le jésuite voulait susciter des apôtres parmi des étudiants qui avaient, disait-il, plus de « doctrine que de charité » missionnaire. Aujourd’hui, il semble que les deux soient devenues aussi nécessaires l’une que l’autre.

    Ref. Djihadisme : vaincre le mal par le bien

    JPSC