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Jeunes - Page 160

  • Des hommes et des prêtres : la Communauté Saint-Martin

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    Un article de l’écrivain Jean Sévillia dans le Figaro Magazine du week-end dernier (extraits):

    « La Communauté Saint-Martin, qui forme des prêtres catholiques, vient d'acquérir l'abbaye d'Evron, dans la Mayenne, afin d'y installer son séminaire. Un pari sur l'avenir (…)

     

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     « Nous sommes un corps mobile de prêtres et de diacres qui vivent en communauté et qui se mettent au service des évêques », explique l'abbé Paul Préaux, le supérieur, qui porte le titre de modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Forte aujourd'hui de 80 prêtres, celle-ci compte plus de 60 séminaristes, ce qui place sa maison de formation au troisième rang, dans l'Eglise de France, après les séminaires de Paris et de Toulon.

    Ces dernières années, le nombre de jeunes qui se sont sentis appelés à la prêtrise et qui ont frappé à la porte de la Communauté Saint-Martin est allé croissant. « La moitié d'entre eux ne se seraient pas engagés si nous n'existions pas », précise le responsable de la formation, l'abbé Louis-Hervé Guiny, qui ajoute : « Nous ne faisons donc concurrence à personne. » 

    La communauté doit ses principes à son fondateur, l'abbé Jean-François Guérin, qui la dirigea presque jusqu'à sa mort, survenue en 2005. En 1976, à un moment où beaucoup conjuguaient Marx et l'Evangile, ce prêtre a voulu créer un séminaire pour les candidats au sacerdoce qui, déroutés par la crise de l'Eglise, entendaient rester fidèles au pape, tout en s'inscrivant dans l'enseignement de Vatican II.(…) Soutenu par le cardinal Siri, archevêque de Gênes, l'abbé Guérin a donc établi sa maison de formation en Italie, à l'usage de quelques jeunes Français. En 1993, avec l'accord de l'évêque de Blois, qui avait confié des paroisses à des prêtres sortis de son séminaire, la Communauté Saint-Martin s'est installée à Candé-sur-Beuvron, sur les bords de la Loire.

    C'est là, dans une grosse maison offerte à l'Eglise après la guerre, que se trouve aujourd'hui son séminaire. Les lieux n'ont pas été conçus pour héberger une collectivité, si bien que le moindre recoin de l'édifice est occupé. Au fil de la croissance de la communauté, il a fallu transformer le grand salon en chapelle, investir les dépendances et même loger des séminaristes dans le village. Aussi le déménagement à Notre-Dame d'Evron est-il attendu avec impatience, même si le budget de l'opération, qui est un défi et un pari sur l'avenir, reste à boucler. « Nous faisons appel à la générosité des fidèles », souligne le modérateur, l'abbé Préaux. (...)

    Quatre axes de formation sont privilégiés ici :

    Formation spirituelle, par la prière. Formation intellectuelle, en six années d'études : métaphysique, anthropologie, exégèse, langues anciennes, théologie fondamentale, théologie morale, Histoire sainte, histoire de l'Eglise. L'enseignement est dispensé par des prêtres de la communauté, dont l'Ecole supérieure de théologie, affiliée à l'Université pontificale du Latran, délivre un diplôme qui a des équivalences dans les grandes universités européennes. Conformément aux directives de Vatican II, la formation philosophique et théologique des futurs prêtres de la Communauté Saint-Martin s'effectue à la lumière de saint Thomas d'Aquin. Si certains séminaristes possèdent un bon niveau d'études en arrivant (avec des cursus allant de la philo à l'Essec en passant par la fac dentaire), d'autres n'ont pas le bac. L'entraide prévaut : lors des heures de travail en commun, les plus expérimentés assistent les autres.

         Troisième axe pour les séminaristes, la formation pastorale. A travers un stage d'un an en paroisse ou l'encadrement de camps de jeunes pendant l'été, c'est le choc du concret. Bertrand, 27 ans, en quatrième année à Candé, raconte : « Je suis entré ici avec une image un peu idéaliste sur «le prêtre, homme du sacré». Pendant mon année de stage, j'ai cependant pu mesurer combien notre société est déchristianisée. Benoît XVI compare avec raison notre époque aux premiers temps de l'Eglise. Le prêtre doit donc commencer par le commencement : apporter le Christ aux hommes qui l'ignorent. »

     Quand ils seront prêtres, ils vivront en communauté

    Quatrième axe, au séminaire, la formation humaine. « Avant de faire des prêtres, il faut faire des hommes », répètent les supérieurs de la communauté. Selon eux, un bon prêtre, c'est quelqu'un qui, s'il n'était pas célibataire, serait d'abord un bon mari et un bon père. La vie en collectivité, avec ses contraintes (de la vaisselle à la lessive et du ménage au jardinage, ce sont les séminaristes qui font tourner la maison), prépare les candidats au sacerdoce à l'esprit de service, au don de soi.
         Humilité, discipline, obéissance, partage, écoute, peu ou pas de téléphone ou d'internet. Ces renoncements sont acceptés, car ils font partie du contrat, d'autant plus qu'ils ouvrent l'esprit à l'essentiel. « Je souhaite, explique l'abbé Préaux, que cette maison soit un lieu où l'on fasse l'apprentissage de la liberté intérieure. »

    Trois années de premier cycle, dit de philosophie ; une année de stage ; trois années de second cycle. A l'issue de ces sept années, le séminariste reçoit l'ordination diaconale. Au bout d'un an encore, le diacre accède normalement à l'ordination presbytérale. Huit années en tout sont donc nécessaires, à la Communauté Saint-Martin, pour faire un prêtre. Des prêtres qui, là où ils sont nommés, vivent en communauté, au moins par trois, célèbrent la messe de Vatican II dans sa forme romaine, où le latin a sa large place, et portent la soutane, afin de témoigner de leur état. Actuellement, la communauté est présente dans 12 diocèses. L'abbé Thomas Diradourian, professeur de liturgie à Candé, est vicaire à Saint-Raphaël, dans le Var. « Chez nous, remarque-t-il, le prêtre reste un personnage familier. Notre mission est reconnue, et l'évêque comme la municipalité nous soutiennent. »

         Le modérateur a en attente 25 demandes de prêtres émanant de diocèses français ou étrangers. Pour les satisfaire toutes, il lui faudrait 450 séminaristes... Ceux qui étudient ici, comme dans les autres séminaires français, sont prévenus : une tâche immense les attend. Le long temps de formation qui leur est imposé n'a pour but que de leur donner la force nécessaire à cette mission.

    Qu'est-ce qu'un prêtre, selon eux ? « Quelqu'un qui porte la parole de Dieu, mais qui ne sera écouté que s'il aime les gens », affirme Christophe, 6e année. « Un homme de prière, ce qui n'est pas séparable du service des pauvres et des malades », renchérit Pierre-Marie, 5e année. « Un serviteur de la miséricorde de Dieu », conclut Paul, 3e année. Si on les interroge sur leurs modèles, ils citent saint Pierre, saint Paul, saint Vincent de Paul, le curé d'Ars, le Padre Pio ou Jean-Paul II. Impressionnants garçons, qui ont librement choisi une vie radicalement différente des jeunes de leur âge. Ils ne sont nullement à plaindre : ils respirent la foi, la paix et la joie. En souriant, ils répètent une devise de l'abbé Guérin, leur fondateur : « Prendre Dieu au sérieux, sans se prendre au sérieux. »

    C’est sur le blog de Jean Sevillia, ici : Des hommes et des prêtres

    Il nous étonnerait que parmi ces 25 demandes en attente dont l’abbé Préaux fait état, ne figurent pas quelques pressantes sollicitations venues de Belgique…

  • Vers un nouvel élargissement de l'accès à l'euthanasie en Belgique ?

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    C'est paru sur le site de la RTBF:

    Le bureau du Parti socialiste a donné son feu vert au dépôt de propositions visant à "actualiser" la loi sur l'euthanasie votée il y a dix ans.

    Le sénateur Philippe Mahoux, l'un des pères de la loi, déposera des textes visant notamment à l'élargir aux mineurs et à prendre en compte le cas des personnes atteintes d'Alzheimer. Ces textes viseront plus précisément à étendre la loi aux mineurs "s'ils sont capables de discernement, atteints d'une maladie incurable et d'une souffrance inapaisable".Ils auront par ailleurs pour objectif de "prendre en compte la situation des patients atteints de maladies mentales dégénératives (de type Alzheimer)".

    Le PS souhaite à cet égard l'organisation d'un débat au Sénat pour "vérifier si les dernières avancées des neuro-sciences permettent d'étendre la loi aux personnes souffrant de ce type de maladies lorsque celles-ci le souhaitent", cela dans des circonstances qui devraient être très précisément définies pour garantir tant "l'autonomie des patients" que la "sécurité juridique des médecins".

  • Un BD sur saint Augustin

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    Dominique BAR, Saint Augustin, 40 pages (BD pour les jeunes de plus ou moins 12 ans), Editions du Triomphe, 14,70 € 

    Présentation de l'éditeur : 

    Augustin, fils de Monique, s'intéresse à toutes les philosophes et théories religieuses qui fleurissement dans l'Empire romain, avant de se convertir au christianisme.

    Un long cheminement vers le mystère du Salut, de la Grâce et de l'amour de Dieu qui influencera les plus grands penseurs et suscitera aussi de nombreuses controverses religieuses.

    Une BD intégralement réalisée par Dominique Bar, à la fois dessinateur et scénariste, qui rend ainsi cette figure de Père de l'Église humaine et proche de nous, par ses tâtonnements dans la Foi et sa recherche de Vérité.

  • Les enjeux qui se cachent derrière les manuels scolaires

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    C'est ICI : Les manuels scolaires sont aussi des armes de guerre

    via "Veille éducation"

    Partout, y compris en France, les enfants sont l’enjeu des luttes d’influence pour faire valoir la supériorité d’une nation, d’une politique, d’une religion, d’une idéologie. A lire dans «BoOKs», en kiosque tout le mois de décembre

    Publié dans «The Nation» le 2 juillet 2012, cet article a été traduit par Laurent Bury pour le n°38 du magazine «BoOks» (en kiosque tout ce mois de décembre).

    On l’a vu en France à propos de l’introduction de la «théorie du genre» dans les manuels de sciences naturelles, le contenu idéologique des livres scolaires est un sujet sensible. Pas moins de quatre-vingts députés de droite demandèrent en août 2011 au ministre de l’Éducation le retrait des manuels scolaires de SVT pour les première ES et L qui défendaient (selon eux) la«théorie du genre sexuel» (laquelle privilégie les facteurs culturels dans la formation de l’identité et de l’orientation sexuelles).


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  • Un curieux exercice de rédaction

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    source

    "Vous venez d'avoir 18 ans. Vous avez décidé d'en finir avec la vie. Votre décision semble irrévocable. Vous décidez dans un dernier élan de livrer les raisons de votre geste. En dressant votre autoportrait, vous décrivez tout le dégoût que vous avez de vous-même. Votre texte retracera quelques événements de votre vie à l'origine de ce sentiment".

    Ce sujet de rédaction a été donné à deux classes de 3e du collège de Montmoreau. C'était le 22 octobre dernier. Ce sont des parents choqués, qui, anonymement, ont communiqué à Charente Libre la copie du courrier qu'ils viennent de faire parvenir au principal et à l'inspection académique. «Nous sommes révoltés que l'on puisse proposer ce genre de sujet à des enfants qui ont entre 13 et 14 ans», écrivent-ils. «De par notre éducation, nous n'avons pas l'habitude de remettre en question ce qui se passe à l'école, mais il y a des limites». Ils interrogent: «Quel va être le prochain sujet? "Que ressentez vous lorsque vous vous piquez?" On aimerait comprendre».

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  • Le piège des drogues dites douces

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    L'interview éclairante de Dominique Morin (via petrus.angel) :

    Damien Meerman : Après être sorti de la drogue, de la violence et de l'errance sexuelle, vous avez appris que vous étiez malade du sida. Aujourd'hui, vous dénoncez le piège des drogues dites " douces " . Quelle a été votre première expérience de la drogue ?

    Dominique Morin : J'ai d'abord découvert le cannabis dans des concerts de rock. A l'époque, je vivais un certain mal-être : absence de père, échec scolaire et angoisses existentielles. Le cannabis était proposé par les groupes de rock comme une expérience nouvelle et faisait partie d'une panoplie de rebelle, ce qui suffit à tenter un adolescent de 17 ans en crise. Et de fait, avec le cannabis, je me suis senti bien, au moins en apparence et à courte vue et j'ai eu l'impression d'exister. Je devenais subitement le héros d'un film. Fumer un joint me permettait de ressentir des sensations, d'apaiser mes tensions et d'oublier mes inhibitions. Ensuite, j'ai fréquenté d'autres fumeurs, je n'étaits plus seul. Puis, je suis entré dans un monde marginal avec ses rites et ses voyages initiatiques.

    Damien Meerman : Pourquoi s'agit-il d'un piège ?

    Dominique Morin : Contrairement à l'héroïne, le cannabis n'est pas une drogue qui a une image négative. On a le sentiment de pouvoir quand même assumer sa vie. De plus, le cannabis paraît une sorte de " médicament miracle " contre le mal de vivre. Il donne l'impression d'un bien-être, d'avoir des amis, alors que si ses effets anesthésient le malaise, qu'il rapproche ponctuellement et par intérêt égoïste les fumeurs, il empêche de chercher la solution à ses problèmes en permettant de les fuir et d'oublier la vie réelle. L'illusion paraissant plus belle que la réalité pourquoi se heurter à une vie avec ses combats, aux succès fragiles et aléatoires?

    Damien Meerman : Mais le cannabis n'est-il pas officiellement classé comme une drogue "douce" ?

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  • Le "catho style", vraiment ?

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    Connaissez-vous le catho style ? (source)

    Tradi' ou charismatique, classique ou enthousiaste, grenouille de bénitier ou électron libre, super croyant ou en phase d'interrogation intense, tous les cathos devraient se retrouver dans ce clip jubilatoire qui n'a d'autre prétention que de faire rimer amour avec humour. Plus de 110 000 vues en trois jours. Bravo pour le buzz ! Les jeunes du Chemin Neuf qui ont conçu et réalisé ce film de 3 minutes s'en sont donnés à cœur joie !

  • Quand la RTBF s'intéresse aux jeunes pro-life de Belgique...

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    La RTBF annonce un reportage qui sera diffusé mardi soir (11 décembre à 20H15) sur la Deux, dans le cadre de l'émission "Tout ça ne nous rendra pas le Congo"; on peut s'attendre au pire rien qu'en lisant la présentation sur le site de la RTBF (ci-dessous). La couleur y est clairement annoncée mais c'était couru d'avance lorsqu'on connaît la tonalité de cette émission qui a pris la relève de "striptease". La question se pose d'ailleurs de savoir si l'on est bien avisé de se prêter au jeu de ce genre d'émission où l'on se fait piéger à tous les coups...

    Tout ça (ne nous rendra pas le Congo) nous emmène à la rencontre de jeunes missionnaires, qui se battent contre l’avortement et pour la vie. Et dans leur combat, ils ne sont pas soutenus par n’importe qui mais par Monseigneur Léonard en personne ! (...)

    Les chrétiens, c’est comme les autres : il y en a de toutes sortes. Il y a ceux qui se souviennent de Dieu juste avant de mourir. Ceux-là ne fréquentent l’église qu’aux baptêmes, aux mariages et aux enterrements. Et mangent même de la viande le vendredi ! Et puis il y a les vrais, ces jeunes courageux qui nagent dans l’eau bénite en fumant de l’encens, luttant avec ferveur contre l’adultère, les vices contre nature, l’euthanasie et l’avortement. Ceux-là le proclament : " L’intolérance peut être belle ! ". Dieu merci, dans ce combat, les Croisés du Christ ne sont pas seuls : une star américaine du mouvement Pro Life les a formés au combat et Monseigneur Léonard leur montre la voie. Et même parfois la voix, n’hésitant pas à entonner Le temps des cerises, une chanson de ... révolutionnaires! Réalisation : Safia Kessas

  • Un petit catéchisme des c...

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    http://kehlkarjan.unblog.fr/

  • Les méthodes d'apprentissage de la lecture et de l'écriture

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    A découvrir sur lire-écrire.org :

    Sommaire

    1 - Ce que sont la lecture et l'écriture
    2 – Comparaison des méthodes d'apprentissage
               Méthodes globales
               Méthode alphabétique
               Méthodes mixtes
               Facteurs intervenant dans les comparaisons entre méthodes
               Observations sur les comparaisons
                               Départ global et départ alphabétique

                               Faut-il parler français avant d'apprendre à lire ?
                               L'exemple anglais
    Annexe – Le dernier état de l'art d'instruire en mixte.

  • L’anarchisme chrétien ou l’épée de Perceval

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    9782356310613.jpg“Voici le peuple immense de ceux qui t’ont cherché”, chante la liturgie de la Toussaint. Cette exclamation tirée du psaume 23 pourrait résumer L’anarchisme chrétien de Jacques de Guillebon et Falk van Gaver. Oui, voici le peuple immense, turbulent et bariolé des chercheurs de Dieu, tel qu’il défile sous nos yeux étonnés au long des 400 pages de cet ouvrage dont le titre est un paradoxe et un défi. En effet, comment peut-on être en même temps anarchiste et chrétien? Comment réconcilier Ni Dieu ni maître avec Mon Dieu et mon tout (S. François d’Assise)? Comment prétendre faire marcher ensemble les poseurs de bombes et les semeurs de joie? Réponse : en retournant à la source de toute révolte pure : la soif de justice. Pas seulement la soif, mais aussi la faim, telles que Jésus les proclame en S. Matthieu (5, 6) : “Heureux ceux qui ont faim et soif de justice : ils seront rassasiés!” La soif et la faim signifient que l’être tout entier est mobilisé par le désir infini de justice. Et ce désir n’est pas sans conséquence politique, car “la foi chrétienne, qui est accidentellement politique, est intimement subversive des pouvoirs aliénants éternellement constitués” (p. 11). 

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    Jacques de Guillebon; Falk van Gaver

    Or, les âmes ardentes et les esprits passionnés ne peuvent que se fracasser contre l’ordre d’airain des sociétés humaines.

    Le croyant sait que la justice des hommes n’est pas forcément celle de Dieu, il est même invité par le Christ à “dépasser la justice des scribes et des pharisiens” sous peine de ne pas entrer dans le Royaume des Cieux (Mt 5, 20), saint Pierre engage même les croyants à “obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes” (Actes 5, 29) ; quant aux hommes de bonne volonté, ces “saints laïcs” mus par la seule justice, ils devront faire l’expérience douloureuse de la résistance aux commandements du monde.

    On connaît la recommandation de saint Paul enjoignant aux chrétiens de se “soumettre aux autorités en charge, car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu” (Rom. 13, 1). Toute révolte contre un ordre inique serait-elle dès lors interdite? Non, bien sûr, au contraire. L’Eglise invite même les chrétiens à la résistance “si l’autorité viole gravement et de façon répétée les principes du droit naturel” et saint Thomas d’Aquin précise qu’ “on n’est tenu d’obéir... que dans la mesure requise par un ordre fondé en justice” (Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise, Cerf, p. 225).  Si donc l’ordre des hommes en vient à s’opposer frontalement à l’ordre divin, l’insoumission devient un droit, voire un devoir. Les martyrs des premiers siècles ont été principalement condamnés pour le simple motif qu’ils refusaient de sacrifier aux idoles et de reconnaître la divinisation du pouvoir politique. Dans nos sociétés, où les nouvelles idoles se présentent à l’adoration sous des formes multiples et où l’Etat en vient à règlementer l’espace de la conscience et à déplacer d’autorité les fondements immémoriaux de l’ordre social, cette résistance peut prendre deux formes principales : l’engagement chrétien radical ou l’insurrection comme étape vers la sainteté.

    C’est à partir de ce tronc commun que les auteurs nous invitent à considérer les pensées et les actes des anarchistes.

    Ils démontrent ce que l’anarchisme et le premier socialisme doivent au christianisme plus qu’à n’importe quelle autre doctrine ou philosophie.

    En nous plongeant dans les eaux profondes de l’insoumission à l’ordre des hommes, les auteurs nous font découvrir une foule de personnages originaux, étonnants, extraordinaires, connus ou méconnus, une troupe d’assoiffés et d’affamés de justice, quelquefois très éloignés de Dieu, en apparence, quelquefois très proches de Lui, mais à leur manière.

    Les auteurs ne canonisent personne, ce n’est pas leur moindre mérite ; ils analysent les ressorts de l’âme, les fondements des actes, la volonté droite. Ils posent en définitive un regard pénétrant et miséricordieux sur la vie de ces défunts qui forment la cohorte tempétueuse et haute en couleurs de ceux qui cherchent Dieu à travers la Justice, en piétinant quelquefois nos pelouses sacrées ou zigzagant à travers les transepts en heurtant les chaises alignées. Ainsi Proudhon (“L’anarchie, c’est l’ordre sans le pouvoir” ou encore “Il est surprenant qu’au fond de notre politique, nous trouvions toujours la théologie”) voisine avec Tolstoï (“La grande révolution, c’est le véritable christianisme, base de l’égalité entre les hommes et de la vraie liberté”) qui fraternise avec le prince noir Kropotkine (“Du berceau à la tombe, l’Etat nous étrangle dans ses bras”); Barbey d’Aurevilly, Claudel, Hello, Bloy, Péguy, Bernanos, Thibon forment la procession chrétienne de ces cavaliers de l’Apocalypse ; puis viennent les errants, les clochards, les fols en Christ, les dandies : l’archimandrite Spiridon, figure brûlante et exaltée de la foi russe, S. Benoît Labre, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Oscar Wilde, Adolphe Retté (athée, matérialiste militant, anarchiste et jouisseur, auteur de Contes blasphématoires  et qui décrit sa conversion incroyable dans Du diable à Dieu) ; les pages consacrées à Gandhi sont d’une stupéfiante luminosité évangélique ; et l’on ne s’étonnera pas de retrouver notre cher G. K. Chesterton en si tonifiante compagnie.

    On voudrait s’attarder sur tous les personnages décrits dans ce livre, tant chacun d’eux devient attachant et fraternel, fût-ce à travers ses errances et ses maladresses.

    Le trait commun de tous ceux qui forment ce “peuple immense” est la recherche éperdue de justice et de vérité - jusqu’à la résistance passive, jusqu’à la désobéissance, jusqu’à rupture sociale voire la prise de maquis (le “recours aux forêts” : Thoreau, Jünger, Hainard). Un fil rouge traverse cet ouvrage, et ce fil relie entre elles toutes ces personnalités diverses et contradictoires en une sorte de tapisserie mystique en laine brute, une communion des saints tout étonnés d’être là : à la noce divine, seront conviés “les mauvais comme les bons”, trouvés sur les chemins (Mt 22, 10), “les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux ramassés sur les places et les rues de la ville” (Lc 14, 21).

    On aura compris que l’anarchie analysée dans ce livre n’est pas celle des assassins ni des déséquilibrés. L’anarchisme est ici présenté dans son processus intellectuel et affectif, quand il procède d’un sentiment quasi océanique, c’est-à-dire “tributaire de forces parfois inconscientes, parfois mises au jour, que meut pourtant toujours un  désir de s’extraire de la fausse contradiction moderne imposée par la domination  des ethos socialiste et libéraux” (p. 12), contradiction à masque d’alternance, dont le seul point commun est le “narcissisme anthropocentrique et la même négation de la nature” (p. 315).

    Il y a pourtant bien une troisième voie (qui est en réalité la première et la plus éternellement moderne) : l’amour de Dieu et du prochain comme source de subversion par le bien, comme seule alternative aux culs-de-sac idéologiques de tous les temps. La vraie et seule révolution ne commence-t-elle pas dans le cœur de l’homme, avec les premiers mots de Jésus dans l’Evangile selon S. Marc : “Convertissez-vous!”

    Pierre René Mélon

    __________

    Jacques de Guillebon et Falk van Gaver, L’anarchisme chrétien, Editions de l’Œuvre, 2012, 411 p., 29 €.

  • Une démarche religieuse d'un autre temps ?

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    Christian Laporte, dans La Libre, nous informe du passage d'une relique de Don Bosco en Belgique, et se demande s'il ne s'agit pas là d'une "démarche de religiosité d'un autre temps" (!) :

    La “tournée mondiale” du saint italien passe par Louvain-la-Neuve et Liège.

    Si tu ne vas pas au saint, le saint viendra à toi" : on paraphrase volontiers la réplique célèbre de Paul Féval à propos de Don Bosco dont la main droite sera ce mercredi 28 novembre à Louvain-la-Neuve et le jeudi 29 novembre à Liège. Ce n’est pas le premier saint à venir par relique interposée en Belgique : on se souvient de visites de restes de sainte Thérèse de Lisieux, il y a quelques années. Si Don Bosco vient chez nous pendant deux jours, cela s’inscrit dans une vaste tournée mondiale qui a commencé en juin 2009 en Amérique du Sud et qui se terminera au Moyen-Orient en janvier 2014. C’est à l’initiative du P. Pascual Chávez, neuvième successeur du saint et pédagogue piémontais que se déroule ce tour de la planète. C’est qu’en 2015, le fondateur des Salésiens aurait eu 200 ans. "Don Bosco a laissé à toute la société un trésor, celui de sa pédagogie basée sur la confiance, explique-t-on du côté des promoteurs de l’initiative. Les deux jours en Belgique après un séjour de deux semaines en France sont l’occasion pour tout qui le souhaite d’aller plus loin, de goûter à sa spiritualité qui demeure bien vivante dans le monde des Salésiens et de leurs réseaux d’enseignement et d’action sociale.

    Des êtres de chair et de sang

    On peut évidemment se demander si vénérer de la sorte une relique n’est pas une démarche de religiosité qui n’est plus vraiment de ce temps."Il n’en est rien, s’exclament les organisateurs. La vraie mission de la relique est de nous reconduire à Don Bosco pour que nous vivions aujourd’hui de son esprit mais aussi pour que nous nous interrogions sur le présent et envisagions le futur."Et d’ajouter qu’"il ne faut évidemment pas tomber dans l’idolâtrie ! Le concile de Trente en 1545 précisait déjà qu’on ne croit pas qu’il y ait du divin ou des vertus qui justifieraient leur culte ou que l’on doit leur demander quelque chose. C’est ce qui arrivait aux païens qui mettaient leur espérance dans les idoles. L’honneur qu’on rend aux reliques nous renvoie aux personnes qu’elles représentent. En fait, à travers la relique de Don Bosco, c’est le Christ que nous adorons" Et puis, les reliques c’est aussi l’occasion de se repencher sur les vies des saints qui furent souvent loin d’être des longs fleuves tranquilles car avant d’être élevés à la dignité des autels ils et elles étaient aussi des êtres de chair et de sang, avec leurs défauts, leur sale caractère, etc. Ce mercredi à LLN et jeudi à Liège, le programme sera assez identique respectivement aux églises Saint-François d’Assise et Saint-François de Sales : le matin, les Salésiens aidés par les équipes paroissiales accueilleront les enfants de 6 à 11 ans et l’après-midi ce sera au tour des adolescents de s’initier à sa vie notamment à travers la bande dessinée dont l’une restée célèbre de Jijé. En fin de journée, se déroulera de part et d’autre une eucharistie festive. A LLN, elle sera présidée par Mgr Hudsyn et par Mgr Van Looy, l’évêque de Gand qui est lui-même Salésien. Et cela se terminera par une double veillée.

    Renseignements : www.catho.be