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Jeunes - Page 21

  • Pauline Arrighi : une féministe au secours des ravages du genre… et du féminisme

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    De Blanche Streb en tribune sur aleteia.org :

    Une féministe au secours des ravages du genre… et du féminisme

    05/02/24

    Dans "Les Ravages du genre" (Le Cerf, 2023), la journaliste Pauline Arrighi mène une enquête approfondie sur une manipulation d’importance majeure. "Clair, sensé, percutant, nécessaire et étayé", c’est ainsi que notre chroniqueuse Blanche Streb résume l’essai de l’ancienne porte-parole d’Osez le féminisme.

    Comment en sommes-nous arrivés là ? De plus en plus de jeunes et d’enfants sont orientés extrêmement rapidement vers des parcours de transitions sociales, médicales voire chirurgicales mutilants, irréversibles, sans avoir été auparavant orientés vers la moindre psychothérapie, ou sans que ne soient explorées les causes conduisant à leur sentiment de mal-être lié à leur sexe. Le fait de mentionner une réalité aussi fondamentale que la division de l’espèce humaine entre hommes et femmes est devenu « offensant » et même qualifié de « discours de haine » et passible de poursuites judiciaires. Pour ne pas contrarier des personnes trans-identifiées, les services obstétriques britanniques parlent désormais de « parent qui accouche » et « d’allaitement au torse », quand les publicités pour tampon s’adressent « aux personnes qui saignent ».

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  • Dans six semaines : le Congrès Mission

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    Le Congrès Mission c'est un week-end de prière, de découvertes, de rencontres, d'échanges, de réflexions pour retrouver le feu de la mission et la joie de partager l'Évangile.

    Les 15, 16 et 17 mars à la basilique de Koekelberg, des dizaines de paroisses, de communautés et de croyants présenteront leurs initiatives très concrètes d'évangélisation.

    La Fondation Jean-Paul II y aura sa place dans le village des stands, venez nous soutenir, nous rendre visite….

    Et venez nombreux participer à cet évènement extraordinaire.

    Congrès Mission - Missiecongres

    Chers amis,

    Le Congrès Mission est dans 6 semaines et nous continuons de peaufiner le programme pour vous proposer un week-end ultra qualitatif.

    Découvrez dès maintenant les thèmes de nos tables rondes et les intervenants  qui ont déjà confirmé leur présence!

    Et parce que le Congrès Mission ne saurait exister sans le soutien de nombreux bénévoles, nous avons besoin de vous!

    Vous pouvez nous aider concrètement de trois manières:

    Les thèmes et intervenants des tables rondes 

    • Être missionnaire? Oui, mais comment?

    Monseigneur Luc Terlinden, archevêque de Malines-Bruxelles

    Patrick Gillard, Frère dominicain

    • Après le scandale des abus, comment parler au monde avec délicatesse?

    Aymeric Christensen, Rédacteur en chef de l'hebdomadaire La Vie

    Tommy Scholtes, prêtre jésuite, porte-parole des évêques de Belgique

    • Se laisser évangéliser par la fragilité 

    Yves de Lespinay, chrétien attentif aux signes du Seigneur

    Thierry des Lauriers, directeur de l’association Aux captifs, la libération, association qui rencontre et accompagne les personnes de la rue et les personnes prostituées

    Adjoua de Liniers, aumônière dans des établissements de santé

    • Quel catéchèse pour la génération 2024?

    Olivier Bonnewijn, prêtre de la communauté de l'Emmanuel. Auteur de très nombreux ouvrages pour la jeunesse

    Agnès Charlemagne, auteure et animatrice d’ateliers de catéchèse, inspirée de la pédagogie Montessori

    • Transmettre la foi aux ados. Mission impossible?

    Victor, auteur de la chaîne « le catho de service » sur Instagram, Youtube, TikTok.

    Soeur Valentine, salésienne, éducatrice auprès des jeunes

    • Développement personnel, yoga, méditation... A-t-on encore vraiment besoin de Dieu?

    François Mathijsen, Docteur en psychologie, spécialisé dans les croyances et les expériences paranormales chez les jeunes

    • Nous sommes (quasi) seuls dans notre paroisse. Que pouvons-nous faire?

    Didier Kabutuka, Docteur en théologie, curé de la Paroisse de Perbais et doyen de Walhain dans le Brabant wallon

    Arnaud-Join Lambert, Professeur de théologie à l'UCLouvain, fondateur du laboratoire d'innovation ecclésiale Ecclesialab

    • Pourquoi nous aimons tant l'Église!

    Martin Van Breusegem, jeune séminariste à Namur. Membre de la communauté de l'Emmanuel

    Les places pour assister aux tables rondes étant limitées, inscrivez-vous rapidement! Vous pourrez, à l'issue du processus d'inscription, choisir les tables rondes auxquelles vous souhaitez assister.

    Je m'inscris pour assister aux tables rondes

    Annoncer le Congrès Mission

    Pour nous permettre de toucher un large public, vous pouvez nous aider en:

    • commandant ci-dessous des flyers et des affiches
    • les affichant dans vos églises, vos communautés, vos groupes de prière...
    • faisant une annonce à la fin de la messe
    • distribuant des flyers à la sortie

    Je commande des affiches et des flyers

    Vous pouvez télécharger ci-dessous des propositions d'annonces:

    Je télécharge un exemple d'annonce

    Devenir volontaire

    Vous êtes disposés à nous aider ? Devenez volontaire pour le Congrès Mission ! En tant que volontaire :

    - Vous vous engagez à vous mettre au service du Congrès Mission pendant une demi-journée ou plus
    - Vous pouvez profiter du Congrès Mission le reste du temps
    - Vous bénéficiez d’un tarif préférentiel

    Les différents services : accueil, buvette, vestiaire, logistique, intendance, garderie… Il y en a pour tous les goûts !

    Je m'inscris comme volontaire­

    Chanter dans la chorale

    Missiecongres Brussel 2022

    Aidez-nous à prier en chantant  dans le chœur de la basilique de Koekelberg lors des deux messes auxquelles assisteront plus de 1500 congressistes!

    Les musiciens sont également les bienvenus !

    La méga chorale c'est:

    • un nombre de chanteurs et de musiciens illimité: amateurs, confirmés, toutes les voix et les instruments sont accueillies
    • un magnifique répertoire
    • l'occasion de pratiquer son bilinguisme

    Quand et où?

    • 3 répétitions à Bruxelles
    • les dimanches 25 février, 3 mars et 10 mars
    • de 20h à 22h
    • Boulevard Saint-Michel 24, Etterbeek

    Comment?

    En vous inscrivant ici pour les répétitions:

    Je m'inscris pour la méga chorale

    Et en rejoignant le groupe WhatsApp de la méga chorale ci-dessous!

    Je rejoins le groupe WhatsApp de la méga chorale

    Dans la joie de vous retrouver au mois de mars!

    Annonciade Leménager et l'équipe du Congrès Mission­

    Congrès Mission 2024
    congresmissionbruxelles@gmail.com

  • L'arbre à ses fruits : l'Eglise d'Allemagne en mal de prêtres

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    De Stefano Chiappalone sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Bätzing sans nouveaux prêtres : le Chemin Synodal présente l'addition

    Personne ne sera ordonné dans le diocèse dirigé par l'ultra chef synodal des évêques allemands. Et le reste de l'Allemagne n'est pas mieux loti.

    29_01_2024

    Le déclin des vocations n'est pas nouveau, mais cette année, dans le diocèse allemand de Limburg, il n'y aura même pas d'ordination de nouveaux prêtres. C'est la première fois en deux siècles, dans toute l'histoire du diocèse, fondé en 1821. Et ce n'est pas parce qu'il a été temporairement suspendu par le Saint-Siège, comme cela s'est produit l'année dernière en France, à Fréjus-Toulon, alors dirigé par Mgr Dominique Rey. A Limburg, il n'y a tout simplement personne à ordonner.

    À la tête du diocèse se trouve l'évêque Georg Bätzing, qui, pour les lecteurs de la Bussola, n'a plus besoin d'être présenté. Ajoutons seulement qu'en tant que président de la Conférence épiscopale allemande et champion du "Synodaler Weg", le flop revêt une importance qui dépasse le seul diocèse de Limburg. Thomas Colsy, dans le Catholic Herald, rapporte également l'inquiétude du prélat, citant une interview parue en septembre dernier dans Die Zeit : "Ce qui me préoccupe, c'est que presque personne ne veut devenir prêtre, parce qu'il n'y a pas d'Église catholique sans prêtres. Il est étrange que personne ne veuille aller dans un diocèse "en phase avec son temps" (du moins selon la mentalité dominante), avec un évêque comme Bätzing, tellement inclusif qu'il a mis en œuvre des directives obligatoires très appréciées par la communauté LGBT, et même prêt à renverser le catéchisme.

    Si le remède est la synodalité qui sévit dans toute l'Allemagne, on peut dire qu'il ne porte pas non plus ses fruits ailleurs, à en juger par le déclin historique général des ordinations teutonnes : "En 2021, 62 hommes ont été ordonnés prêtres ; 48 comme prêtres diocésains et 14 dans des ordres religieux. En 2022, il y a eu 45 ordinations ; 33 comme prêtres diocésains et 12 dans des ordres religieux". Outre les chiffres eux-mêmes, la tendance est également à la baisse d'une année à l'autre : de 62 à 45 (et beaucoup moins dans les ordres religieux) dans l'ensemble du pays.

    Si l'on considère une autre réalité allemande significative sur le front du synode, le cardinal Reinhard Marx (prédécesseur de Bätzing à la tête des évêques allemands et lui-même porte-drapeau des instances progressistes) a ordonné 3 prêtres pour l'archidiocèse de Munich et Freising en 2023, aucun l'année précédente, 5 en 2021 et 2 en 2020. En comparaison, l'hiver démographique du clergé milanais ressemble presque à un printemps, avec 15 prêtres ordonnés en 2023 et 22 l'année précédente (dans toute la péninsule, le total est d'environ trois cents).

    Pour faire un parallèle entre l'Allemagne et un pays voisin qui, de toute façon, ne se porte pas très bien, en France voisine, nous avons eu 88 ordinations en 2023 et 122 l'année précédente : des chiffres bien supérieurs à ceux de l'Allemagne, bien qu'il y ait aussi une forte baisse au delà des Alpes au niveau diocésain, alors que "dans les communautés, congrégations et sociétés de vie apostolique, ils restent stables". Mais les évêques français semblent au moins conscients du lien entre la crise des vocations et la crise de la foi, invitant les familles, les paroisses et les mouvements "à redécouvrir et à transmettre la beauté et la joie de ces vocations au sacerdoce et à la vie religieuse, au service de la vocation baptismale de chacun" (source : Catt.ch).

    En Allemagne, outre le nombre de prêtres, le nombre de fidèles est également en baisse, comme en témoignent ceux qui ont décidé de ne pas payer le kirchensteuer, l'impôt avec lequel chaque Allemand soutient son Église ou sa communauté religieuse : en 2022, il y a eu 522 822 défections, selon les données de la Conférence épiscopale allemande. Des chiffres qui "ne laissent pas d'échappatoire", écrivait Luisella Scrosati ici dans La Bussola, rapportant ensuite le "remède pire que le mal" proposé par l'intelligentzia synodale allemande, du Dr Irme Stetter-Karp, présidente du Comité central des catholiques allemands (ZdK), à Mgr Georg Bätzing lui-même, qui déclarait : "Nous nous sommes posé des questions importantes et des développements dans la Voie synodale sont survenus. Nous avons pour la plupart trouvé des réponses et voulons promouvoir le changement. Je m'y engage et j'assume volontiers cette responsabilité pour le diocèse de Limburg". En bref, il n'y a pas de retour en arrière possible.

    Et pourtant, cela ne produit pas d'effets, tant cet empressement à se montrer ouvert, moderne et inclusif ne freine pas l'effondrement des vocations et la fuite des fidèles. Mais comment, dira-t-on en se mettant à la place de Bätzing, tant de travail pour rien ? Des années et des années de synode permanent pour parvenir à une religion accommodante, des courses effrénées pour chasser les drapeaux les plus en vogue... et ce n'est toujours pas suffisant ? Pas assez, et cela ne sert à rien. Et les résultats sont là.

  • De nombreux jeunes ont marché pour la vie à Paris

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    De gènéthique.org :

    Marche pour la vie : « Ce qui nous mobilise, ce qui nous enthousiasme c’est encore et toujours la vie ! »

    22 janvier 2024

    Dimanche 21 janvier, quinze mille personnes ont arpenté les rues de Paris pour défendre la vie. Cette année, la Marche pour la vie avait appelé à se mobiliser « pour lutter contre la constitutionnalisation de l’avortement et la légalisation de l’euthanasie ». Deux sujets d’actualité puisque la loi visant à inscrire dans la Constitution la « liberté de recourir à l’IVG » sera débattue le 24 janvier à l’Assemblée, et que fin février le Gouvernement devrait présenter son avant-projet de loi sur la fin de vie (cf. IVG dans la Constitution : le projet de loi adopté en Commission à l’Assemblée nationale ; Fin de vie : 18 députés mettent la pression sur le nouveau Gouvernement).

    Dix propositions pour « prendre soin des plus vulnérables »

    Avant le départ, Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie, explique l’objectif : « prendre soin des plus vulnérables, des enfants à naitre, des femmes enceintes en difficulté, des personnes en fin de vie ». Il annonce les dix propositions faites par l’association, dont le refus de la constitutionnalisation de l’avortement, mais aussi celui de toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie. « Ce que nous voulons c’est 100% de soins palliatifs, 0% d’euthanasie » a-t-il précisé (cf. Euthanasie : la corruption des mots précèdera-t-elle la corruption des actes ?).

    Parmi les propositions figurent la réalisation d’une étude sur l’IVG par les pouvoirs publics afin de mieux comprendre les causes et les conséquences de l’avortement, et la création « d’une mission d’études parlementaires sur le sujet ». La Marche pour la vie suggère également « le remboursement à 100 % des actes liés à une maternité, alors qu’une prise en charge à 100 % est déjà prévue pour une IVG », mais aussi de « rétablir un délai de réflexion de trois jours minimum, avant toute IVG ».

    Accompagner les femmes enceintes

    « Mettre en place une politique familiale pour combattre la précarité et accompagner tous les parents pour que l’IVG ne soit jamais un choix réalisé pour des raisons économiques » est également une des propositions faites par la Marche pour la vie qui souhaiterait que l’accouchement sous X soit encouragé « pour permettre aux jeunes femmes en difficulté de mener leur grossesse à terme et permettre ainsi l’adoption ». « Nous voulons des politiques de prévention, pas d’inscription dans la Constitution » explique Nicolas Tardy-Joubert. « Une société démocratique doit pouvoir s’interroger sur les tabous de l’avortement : l’impact sur les femmes, la considération collective de l’enfant à naître, les avortements eugéniques qui discriminent dès avant la naissance les personnes porteuses de trisomie 21 » poursuit Lucie Pacherie, chargée de plaidoyer de la Fondation Lejeune, lors de la conférence de presse.

    Défendre le droit à l’objection de conscience

    Enfin, l’association propose de « défendre le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et de protéger la clause de conscience spécifique ». « Nous devons protéger l’objection de conscience car si cette loi passe, c’est sans doute le prochain sujet pour lequel on se réunira l’année prochaine » s’inquiète le Docteur Geneviève Bourgeois, gériatre et porte-parole de la Marche pour la vie. « Accompagner la mort plutôt que de la provoquer, éliminer les souffrances, plutôt qu’éliminer le souffrant, là est notre vraie vocation » a-t-elle alerté.

    Sur le podium, Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune, a lui-aussi interpelé les participants. « Refuser la vie par l’avortement ou anticiper la mort par l’euthanasie obéit à la même démarche inspirée par la peur. La peur des inconnues de la vie rejoint la peur des mystères de la mort » prévient-il, en ajoutant que « donner la mort et soigner sont des actes antinomiques ». « Demain les médecins fidèles à Hippocrate préciseront sur leur plaque : “ici on ne tue pas” » s’est-il indigné. Lucie Pacherie, poursuit « dépénaliser le meurtre pour un motif “médical” rompt le contrat social et dénature la médecine » (cf. Fin de vie : une stratégie politique travaillée pour légaliser l’euthanasie).

    De nombreux jeunes

    « Nous, ce qui nous mobilise, ce qui nous enthousiasme c’est encore et toujours la vie » s’est exclamée Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques (AFC) (cf. Marche pour la vie 2023 : « Le seul droit fondamental c’est le droit à la vie »). « La vie finissante car nous portons un devoir de gratitude envers ceux qui ont tracé le chemin avant nous. La vie à naitre parce que, comme le disait la philosophe Hannah Arendt, “le miracle qui sauve le monde, c’est la naissance d’hommes nouveaux” » a-t-elle précisé.

    Les défenseurs de la vie ont répondu présent. Plusieurs délégations étrangères se sont rendues à Paris venant de Belgique, du Luxembourg, d’Espagne, de Slovaquie, de Roumanie, du Canada et du Congo.

    Brandissant des pancartes « accompagner vers la mort, pas la donner », « soigner n’est pas tuer » ou « vivre est un droit pas un choix », la « Génération pro-vie » était également présente en nombre. Une jeunesse enthousiaste prête à s’engager comme le leur ont suggéré Pascale Morinière et le Docteur Geneviève Bourgeois. Aliette Espieux s’est également adressée à ces jeunes : « chers amis, soyez le caillou dans la chaussure du gouvernement, ne cédez jamais » s’est-elle exclamée avant même que la marche s’élance.

  • Le pape considère que les universités pontificales sont trop nombreuses mais, en attendant, il en a créé une de plus

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Les universités pontificales sont trop nombreuses, dit le Pape François. Mais en attendant, il en a créé une de plus

    (s.m.) Le 15 janvier dernier, à l’occasion d’une audience avec des professeurs et des étudiants du « Studium Biblicum Franciscanum », le Pape François ne s’est pas privé de lancer ce reproche, qui ne s’adressait pas seulement à eux : « Je profite de l’occasion pour vous dire qu’il y a trop d’universités ecclésiastiques à Rome. Vous devez vous mettre d’accord et faire une sorte d’unité : unité dans les programmes d’étude. Mettez-vous d’accord, parlez-vous ! »

    Ce n’était pas la première fois que le Pape François enfonçait le clou sur son idée fixe. Il l’avait déjà fait le 25 février dernier, en recevant les professeurs de toutes les universités, les athénées, les instituts et les facultés pontificales de Rome, auxquels il avait ordonné sur un ton péremptoire de faire équipe commune, et de cesser « de se battre entre nous pour prendre un élève, une heure de plus », dans un contexte de diminution générale d’étudiants et d’enseignants.

    Il y a sept universités pontificales à Rome : l’ « Angelicum » des dominicains, l’ « Antonianum » des franciscains, la Grégorienne des jésuites, l’université de Latran du diocèse de Rome, celle de Sainte-Croix de l’Opus Dei, la Salésienne et l’Urbanienne du Dicastère pour l’Évangélisation.

    Il y a en outre deux athénées pontificaux : l’ « Anselmanium » des bénédictins et la « Regina Apostolorum » des Légionnaires du Christ auxquelles il faut ajouter quatre facultés pontificales et neuf instituts d’études pontificaux, pour un total de vingt-deux établissements d’enseignement supérieur, chacun avec ses propres responsables.

    Jusqu’à présent, les velléités unitaires du pape n’ont guère produit de résultats significatifs. Au contraire, les institutions sont entretemps passées de vingt-deux à vingt-trois, et cela précisément grâce à une initiative personnelle de François.

    Et ceci parce que, en vertu d’un chirographe du pape daté du 15 août 2023, encore jamais publié jusqu’ici et qui est accompagné d’un message pontifical lui aussi seulement « virtuel », une neuvième université vient de s’ajouter à la liste « avec son Siège dans l’État de la Cité du Vatican », qui porte le nom surréaliste d’ « Université du Sens », et dans laquelle « ce qu’on enseigne n’est pas une chose mais la vie elle-même ».

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  • Marche pour la Vie à Paris : l'émergence d'une nouvelle génération pro-vie

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    IVG : à la marche pour la vie, l’émergence d’une nouvelle « génération pro-vie »

    Reportage

    Plusieurs milliers de manifestants, dont de nombreux jeunes, se sont retrouvés dimanche 21 janvier à Paris pour « défendre la vie ». Au cœur des revendications, les débats sur la fin de vie et l’inscription de l’IVG dans la Constitution, qui devrait être discutée à l’Assemblée nationale à partir du 24 janvier.

    21/01/2024

    C’est la première fois qu’Anne-Sophie vient à Paris pour la marche pour la vie. Originaire de Lille, cette membre des Associations familiales catholiques (AFC) n’avait jamais eu l’occasion de rejoindre cette manifestation qui se réunit tous les ans en janvier depuis 2005 pour défendre la vie, « de sa conception à la mort naturelle ». Cette année, c’est sa fille de 17 ans qui l’a convaincue d’y aller.

    Au cœur des préoccupations de cette 19e édition : la loi sur la fin de vie, et l’inscription de l’IVG dans la Constitution, qui sera discutée à l’Assemblée nationale à partir du 24 janvier. « Ma fille, qui veut faire médecine, craint de voir son objection de conscience remise en question. Elle a aussi récemment accompagné sa meilleure amie dans le deuil de sa mère, et a vu à quel point les derniers moments d’une vie sont précieux et doivent être accompagnés. »

    Départ du Saint-Sulpice et drapeaux du Sacré-Coeur

    Autour d’Anne-Sophie, plusieurs centaines de personnes sont réunies sur la place Saint-Sulpice à Paris, au départ du parcours qui les mène jusqu’à Denfert-Rochereau. Difficile de s’entendre au milieu du brouhaha des enceintes, qui diffusent « Stayin’ Alive » des Bee Gees. Les pancartes distribuées aux manifestants évoquent les inquiétudes partagées par ces militants : « Accompagner la mort, pas la donner »« Soigner n’est pas tuer », ou encore « Arrêtez d’emmerder les embryons ». Certains brandissent aussi le drapeau français frappé du Sacré-Cœur. Dans les rangs de la marche pour la vie, les manifestants sont de tous les âges, mais les jeunes sont particulièrement nombreux. Tous répondent au même cri de ralliement scandé au micro : « Génération pro-vie ! »

    Benoît, 29 ans, est venu seul de Grenoble en train. « Je viens renflouer les rangs, je fais ma part. » Proche d’Alliance Vita, le jeune ingénieur se dit inquiet de la direction que prend le gouvernement vis-à-vis des questions de bioéthique. « L’euthanasie est une ligne rouge à ne pas franchir, explique-t-il sous sa casquette “Osez la vie”Quant à l’IVG, la Constitution a un côté sacré. Le fait de sacraliser la mort m’inquiète. »

    « On voit bien qu’on est les seuls dans notre classe à être pro-vie »

    « Quand on croit en Dieu, c’est important de protéger la vie qu’Il nous a donnée », insiste Timothée, 18 ans, étudiant en théologie à Strasbourg et catholique pratiquant, comme la grande majorité des manifestants. Comme beaucoup d’entre eux, aussi, le jeune homme était enfant au moment de La Manif pour tous. De l’autre côté de la place, Fleur et Capucine, étudiantes à Angers, ainsi que leur ami vigneron Arnaud, sont venus à la fois pour manifester et se retrouver. « On voit bien qu’on est les seuls dans notre classe à être pro-vie, avoue Capucine. C’était important de montrer qu’on est toujours là, mais aussi pour nous de voir qu’on n’est pas tout seuls. »

    Outre le rejet de la constitutionnalisation de l’IVG, de la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, les organisateurs réclament une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d’« entendre battre le cœur du fœtus », ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG. Selon les derniers chiffres officiels, 234 300 IVG ont été enregistrées en France en 2022, soit 17 000 de plus qu’en 2021. « Il faut aussi encourager l’accouchement sous X en accompagnant les mères, rappelle Hedwige, 20 ans, venue du Mans. Emmanuel Macron veut enclencher une dynamique de natalité : il s’agirait de commencer par protéger la vie qui est déjà là ! »

  • France : les naissances au plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale

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    De Nicolas Pouvreau-Monti sur Figaro Vox :

    TRIBUNE - Si la crise de la natalité s’observe partout en Europe, la France se caractérise par des taux de fécondité très différents selon l’origine migratoire des populations, explique le cofondateur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie.

    La publication par l’Insee des derniers chiffres de la natalité en France, portant sur les onze premiers mois de l’année 2023, a été l’occasion d’une prise de conscience chez certains observateurs. En effet, ceux-ci attestent de manière incontestable de la poursuite et de l’approfondissement de l'« hiver démographique » dans lequel notre pays se trouve désormais plongé.

    Le nombre de naissances a marqué un recul de 6,8% par rapport à la même période en 2022 : seuls 621.691 bébés sont nés sur le territoire, soit 45.000 de moins que l’année précédente. Cette comparaison prend d’autant plus de sens que 2022 avait déjà marqué un plus bas historique en la matière : le solde naturel (constitué de la différence entre les naissances vivantes et les décès survenus sur le sol national) s’y était établi à + 56.000 personnes à peine, soit un résultat quasiment nul.

    Les données provisoires pour 2023 tendent à indiquer que ce solde basculera prochainement en négatif. (suite réservée aux abonnés)

     

    Et de Joséphine Boone sur Les Echos :

    Les naissances au plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale en France

    Les chiffres des onze premiers mois de 2023 montrent une chute marquée du nombre de nouveau-nés. La baisse la natalité s'ancre encore un peu plus chez les Français.

    5 janvier 2024

    Les mois passent, la tendance se confirme. Les Français ont moins de bébés, et l'année 2023 devrait être la plus basse pour la natalité tricolore depuis la Seconde Guerre mondiale. Quelque 621.691 enfants ont vu le jour entre janvier et novembre 2023, selon les chiffres provisoires publiés tous les mois par l'Insee. Une baisse de 7 % par rapport à l'année précédente.

    Même si un rebond venait à se produire pour les chiffres de décembre, le total resterait a priori inférieur aux chiffres de 2022. 726.000 bébés étaient nés, en baisse de 2,2 % par rapport à 2021.

    Tendance longue

    La baisse de la natalité s'ancre dans le temps long. Cela fait 17 mois sans interruption que les naissances reculent dans l'Hexagone, et cette tendance s'observe dans toutes les régions du pays.

     

     

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  • Comment évolue le catholicisme dans la Pologne de l'après COVID ?

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    Du Catholic World Report (Filip Mazurczak) :

    L'état de la foi catholique dans la Pologne post-COVID

    Entre 2019, dernier recensement des fidèles avant la pandémie, et 2022, la proportion de catholiques polonais assistant à la messe a chuté de 7,4 %. Mais il y a aussi de nombreuses tendances positives.

    3 janvier 2024

    En décembre, l'Institut des statistiques de l'Église catholique a publié son rapport annuel sur l'Église catholique en Pologne, le premier à contenir des données obtenues après la levée des restrictions imposées par la pandémie.

    Si le rapport contient quelques données optimistes, comme le fait que presque tous les bébés polonais nés en 2022 ont été baptisés, la publication indique néanmoins un déclin de la pratique religieuse, à l'instar d'autres pays euro-atlantiques. Plutôt qu'un motif de désespoir, le fléchissement de la foi au niveau mondial après la pandémie devrait inspirer les catholiques, clercs et laïcs, à accroître leur ferveur missionnaire.

    Le coup de la pandémie

    Depuis 1980, l'Institut polonais des statistiques de l'Église catholique publie un rapport statistique annuel qui offre une vue d'ensemble quantitative du catholicisme polonais. Les principales conclusions sont résumées en anglais dans cet article.

    Naturellement, la statistique la plus médiatisée du rapport est celle de la fréquentation de la messe, basée sur un comptage effectué un dimanche d'octobre dans l'ensemble des quelque 10 000 paroisses de Pologne. Bien que des facteurs arbitraires tels que le temps ou les enfants de chœur (qui font généralement le décompte) puissent influencer les résultats, il s'agit d'une méthode plus fiable que les sondages pour mesurer la pratique religieuse. En 2022, 29,5 % des catholiques polonais ont assisté à la messe, tandis que 13,9 % ont reçu la Sainte Communion. Ce chiffre est légèrement supérieur à celui de l'année précédente, lorsque des restrictions liées au COVID ont été imposées au nombre de personnes pouvant assister à la messe en Pologne ; en 2022, 28,3 % ont assisté à la messe, tandis que 12,9 % ont reçu l'eucharistie.

    Dans les années 1980, lorsque l'Église polonaise était au premier plan de la lutte du peuple polonais contre l'oppression communiste, environ 50 % des catholiques polonais assistaient à la messe. Dans les années 1990 et au début des années 2000, ce chiffre a légèrement baissé, pour se stabiliser autour de 40 %. Dans les années 2010, la proportion de Polonais baptisés assistant à la messe s'est située dans la partie supérieure des années 30, atteignant 36,9 %, dont 16,7 % ont reçu la Sainte Communion en 2019. Par rapport à 2018, il s'agit d'une baisse de 1,3 % et de 0,6 %, respectivement. Étant donné que 2019 - qui a été à la Pologne ce que 2002 a été aux États-Unis - a connu un énorme débat public sur les abus sexuels dans l'Église catholique polonaise (cette année-là, il y avait des gros titres sur le sujet presque tous les jours), il est remarquable que le niveau de déclin n'ait pas été plus marqué.

    En général, étant donné les énormes changements qui ont eu lieu dans la société polonaise depuis les années 1980 - la disparition du régime communiste et son remplacement par le consumérisme, le décès du fils préféré, le pape saint Jean-Paul II, qui, pour les jeunes générations, devient de plus en plus une figure historique lointaine, et la croissance de la prospérité polonaise (entre 1990 et 2018, le PIB polonais a explosé de façon vertigineuse de 381 %) - le taux de déclin a été étonnamment lent, la fréquentation de la messe polonaise diminuant d'environ 3 à 5 % par décennie.

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  • Qui sont les futurs prêtres de demain ? (d'après une enquête française)

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    Catholique de tradition, scout et ancien servant d’autel : portrait-robot du prêtre de demain

    En décembre 2023, plusieurs centaines de séminaristes français se sont réunis à Paris. Une enquête de La Croix permet de cerner leur profil type.

    Qui seront nos futurs prêtres ? C’est pour répondre à cette question que La Croix a mené une vaste enquête auprès des séminaristes français. Sur les 673 hommes qui se destinent à servir les diocèses français (sont donc exclus de cette enquête les futurs prêtres français des communautés religieuses ou des instituts traditionalistes), ils ont été un peu plus de 430 à répondre au questionnaire qui leur était adressé par le quotidien.

    Constat principal de cette enquête : les futurs prêtres ont grandi dans un environnement catholique. 72 % d’entre eux allaient à la messe tous les dimanches en famille. Leurs activités extra-scolaires parlent également d’elles-mêmes : près de 60 % ont été servants d’autels et 56 % ont été scouts. Fait marquant, plus d’un tiers des séminaristes répondants ont été scouts d’Europe. Pour un nombre important d’entre eux, leur vocation est née très tôt : 36 % disent avoir envisagé la prêtrise avant l’âge de 10 ans. Environ trois quarts ont déjà participé à des Journées Mondiales de la Jeunesse et les deux tiers ont fréquenté de près ou de loin une communauté nouvelle (Frères de Saint-Jean, communauté de l’Emmanuel, Chemin-Neuf, …).

    Génération Benoît XVI

    Mais de quelle sensibilité sont ces prêtres ? Plusieurs questions posées permettent d’entrevoir un profil conservateur. Ainsi, près de la moitié des séminaristes ont déjà fréquenté une communauté traditionnaliste et la même proportion compte porter la soutane « régulièrement » durant leur sacerdoce. La messe selon le rite tridentin n’est d’ailleurs pas un sujet à leurs yeux : un tiers disent qu’elle « ne correspond pas à leurs attentes mais qu’ils n’ont rien contre », 7 % espèrent la célébrer souvent et 14 % apprécient autant célébrer les deux rites. Sans surprise pour cette génération, 39 % jugent que parmi les papes, Benoît XVI leur a le plus apporté.

    Malgré cela, les séminaristes sont loin de rejeter l’Eglise actuelle. A une très grande majorité (83 %), ils disent se sentir « en affinité » avec le pape François. De même, ils portent une vision plutôt positive de Vatican II puisque 58 % d’entre eux considèrent que ce concile « reste encore à mettre en œuvre » et qu’ils comptent « s’y employer ». 24 % considèrent qu’il s’agit d’un « bel héritage » mais que sa mise en œuvre à entrainé des dérives qu’il faut gommer. Seul 1 % rejette ce concile, considérant qu’il est « allé trop loin dans la réforme de l’Eglise ».

    Sur les questions d’inclusion des femmes dans l’Eglise ou bien d’évolution du sacerdoce, une proportion importante se montre plutôt ouverte. Ainsi, plus de 40 % des séminaristes considèrent que les femmes devraient bénéficier de plus de reconnaissance et de plus de responsabilités au sein de l’Eglise. Sur la question du célibat des prêtres, si la majorité ne le remet pas en cause, un important contingent (29 %) considère qu’il devrait être possible d’ordonner des hommes mariés.

    Appelés à témoigner du Christ dans une France multiconfessionnelle, 57 % des futurs prêtres répondent que rencontrer et dialoguer avec nos compatriotes musulmans est une « priorité ». L’évangélisation sera donc un socle de leur sacerdoce. Pourtant, c'est avant tout la célébration des sacrements qui sera au centre de leur vie de prêtre selon 70 % d’entre eux.

    Lire égalementSur les cendres des scandales et des tensions, la résilience des catholiques de France

  • France : le "baby crash"

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    Pourquoi la France ne fait-elle plus d’enfants ? (DÉBAT)

    Selon l’Insee, la France a comptabilisé 726 000 naissances en 2022, le chiffre le plus faible depuis la fin de Seconde Guerre mondiale. La baisse des naissances est un phénomène qui touche la plupart de nos voisins. Mais pourquoi faisons-nous de moins en moins d’enfants ? Discussion avec Laurent Toulemon, Karine Berger et Gérard-François Dumont :

    Source : “28 Minutes”, Arte

  • Que restera-t-il de la France d’avant dans la France d’après ?

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    Le site "Pour une école libre au Québec" a retranscrit les propos de Jérôme Fourquet et Jean-Pierre Le Goff dans le cadre des Rencontres du Figaro (video) :

    École, famille, immigration : que restera-t-il de la France d’avant dans la France d’après ?

    Évoquer la France d’hier pour comprendre celle de demain et ausculter notre présent : c’est la tâche à laquelle se sont attelés Jérôme Fourquet et Jean-Pierre Le Goff dans le cadre des Rencontres du Figaro.

    20 novembre 2023

    LE FIGARO. - Vous avez publié, Jean-Pierre le Goff, La France d’hier il y a cinq ans et cette année vous poursuivez cette plongée dans le passé avec Mes années folles (Robert Laffont). Aujourd’hui, que reste-t-il de la France d’hier ?

    Jean-Pierre LE GOFF. – Pas grand-chose, répondrais-je spontanément. Mais encore faut-il s’entendre sur ce qu’on appelle la France d’hier et de quelle période historique au juste il est question. La France d’hier dont je parle est celle de la seconde moitié du XXe siècle, des années 1950 et 1960, en sachant qu’entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1960, il s’est produit une modernisation rapide du pays qui l’a profondément transformé.

    Pour le dire de façon schématique, au lendemain de la guerre, la France reste encore un pays rural avec des traditions ancestrales, des valeurs de stabilité et de modération liées à la civilisation paysanne. Le christianisme continue d’imprégner la société et le catholicisme demeure la religion de la grande majorité des Français. Il existe également un mouvement ouvrier dynamique et structuré avec ses syndicats, ses associations d’entraide et d’éducation populaire, au sein duquel dominent le Parti communiste et la CGT. Au tournant des années 1950 et 1960, la France entre dans une nouvelle étape de la modernité marquée par le développement de la société de consommation, des loisirs et de ce qu’on appelle alors les « mass medias ».

    La France d’hier, celle des années 1950-1960, c’est celle qui reste encore liée à une histoire ancestrale et qui, en même temps, se modernise rapidement pour aboutir à une nouvelle société qui va entraîner sur une échelle de masse des changements de mentalités et de comportements dans les domaines de la consommation, des loisirs et des mœurs. L’acquisition de nouveaux biens de consommation, la valorisation de la vie privée et des loisirs comme lieux de l’épanouissement participent d’un individualisme hédoniste qui se développe dès cette époque et commence à mettre en question la centralité du travail et la solidité des appartenances et des engagements collectifs. C’est précisément dans ce contexte de bouleversement rapide de la société française et de l’allongement de la scolarité que va se développer le «peuple adolescent» (expression que j’emprunte à Paul Yonnet). On ne comprend rien à mai 68 et à la révolution culturelle qui va suivre sans prendre en compte cette nouvelle situation historique dans l’ensemble de ses aspects. N’est-ce pas de cette France-là que nous avons hérité ?

    Jérôme Fourquet , votre livre s’appelle La France d’après. Philippe de Villiers, en 2005, disait : «La France d’après, c’est la France d’après la France…»

    Jérôme FOURQUET. – Nous sommes encore en France, il subsiste encore un certain nombre de vestiges de ce pays décrit par Jean-Pierre Le Goff , mais s’est ajouté, comme sur une toile bigarrée, toute une série d’ingrédients absolument nouveaux. Toutes les évolutions évoquées se sont accélérées depuis une trentaine d’années. La centralité du travail était encore valide dans les têtes au début des années 1990. Lorsque l’Ifop interroge les Français à cette époque, 60 % d’entre eux disent que le travail est très important dans leur vie, contre 31 % pour les loisirs. Aujourd’hui, 21 % des Français considèrent que le travail est très important dans leur vie, et on est passé à 42 % sur la thématique des loisirs. Nous sommes dans un moment tectonique où de vieilles plaques survivent, et de nouvelles émergent, ce qui donne ce paysage kaléidoscopique. Un autre changement majeur réside dans l’accroissement spectaculaire des influences culturelles étrangères, et notamment l’américanisation du pays qui s’est manifestée en profondeur dans tous les tissus de la société. Ce processus commencé dès les années 1950 s’est surmultiplié pour aboutir à un produit totalement inédit que j’appelle La France d’après.

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  • "Nous avons décidé avec beaucoup de détermination de déconstruire ce qui peut faire le sens même de l’existence de la civilisation que nous recevons en partage" (François-Xavier Bellamy)

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    De François-Xavier Bellamy (FXBELLAMY.fr) :

    L’espérance est une forme de radicalité

    Entretien initialement paru dans la revue Valeurs Actuelles du 9 novembre 2023.

    Quelle serait aujourd’hui notre raison d’espérer ?

    Il faut regarder l’espérance pour ce qu’elle est : un acte de la volonté qui ne se cherche pas d’abord des raisons de se rassurer, mais qui s’impose de se battre comme si une chance existait, même quand toute la réalité semble nous dire qu’il n’y en a plus. Là réside la radicalité de l’espérance. Le courage de l’espérance, d’une certaine façon, c’est le courage désespéré. Comme le dit Bernanos, pour connaître l’espérance, il faut non pas avoir des raisons d’être optimiste, mais au contraire, avoir été au bout du désespoir. Et, ayant affronté le désespoir, se dire que si jamais il existe un chemin, si jamais il y a une chance que tout ce à quoi nous tenons et qui semble disparaître se relève et se ranime, cette seule chance même improbable vaut la peine qu’on engage notre vie entière pour pouvoir la rendre possible.

    De quoi les évènements récents sont-ils le nom ?

    Du retour du tragique de l’histoire. Derrière l’Arménie aux prises avec l’Azerbaïdjan, ou Israël attaqué par le Hamas, se découvre, en réalité, le même visage, même si chacun de ces conflits est singulier. Mais ce qui me frappe le plus, c’est, face à ce retour du tragique, le sentiment que nous n’avons plus la main, que nous n’avons plus la capacité d’agir et de décider du destin de notre monde et du nôtre.

    C’est ce que vivent particulièrement tous ceux qui servent l’État, et qui sont concrètement confrontés à l’impuissance publique. Je pense aux policiers entendant le président de la République dire qu’on n’empêchera jamais le terrorisme. Je pense aux professeurs qui savent très bien que personne ne les protègera quand le premier fou furieux aura décidé de les sacrifier. Je pense aux infirmières qui voient l’hôpital s’effondrer autour d’elles sans pouvoir rien y faire. Tous ceux qui devraient être le bras de la force publique sont aujourd’hui les spectateurs désolés de son impuissance.

    De quoi souffre l’Occident dont ne souffrent pas les autres parties du monde ?

    De quoi sommes-nous le nom ? Quelle est notre mission dans l’histoire ? Quelle est notre vocation ? Aujourd’hui, il est plus simple pour un Chinois, pour un Saoudien, et même d’une certaine manière pour un Américain, de savoir quelle est la place que chacun occupe dans l’histoire, et le rôle qu’il faut y jouer. Nous, nous avons décidé avec beaucoup de détermination de déconstruire ce qui peut faire le sens même de l’existence de la civilisation que nous recevons en partage. Sur France Info, j’ai entendu un élève de Dominique Bernard témoigner sur le professeur qu’il était : « Il parlait comme un professeur de français en utilisant des mots que personne ne comprend ». Et il prenait pour exemple « aparté », qui lui paraissait un étrange reliquat obsolète d’une langue déjà disparue. La mort de Dominique Bernard est le symptôme de la faillite de l’école. On a laissé derrière nous des jeunes assez décérébrés pour adhérer à l’islamisme qui prospère aujourd’hui sur TikTok et dans les quartiers. Dans sa lettre à un djihadiste, Philippe Muray écrit : « Chevauchant vos éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont les propriétaires, de longue date, ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait entassé. (…) Vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs. »

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