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Hostilité au christianisme et à l'Eglise - Page 59

  • Quand un antichristianisme de fond s'installe dans les sociétés occidentales

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    De Laurent Fourquet sur aleteia.org :

    De quoi l’antichristianisme contemporain est-il le nom ?

    Comme le montrent les faits divers qui viennent périodiquement à la surface du grand fleuve médiatique, mais aussi ces « petits riens » qui sont souvent bien plus révélateurs de l’esprit du temps que les évènements sonores, tout indique qu’un antichristianisme de fond, puissant et vigoureux, est en train de s’enraciner dans l’ensemble des sociétés occidentales. Cet antichristianisme va bien au-delà de l’anticléricalisme traditionnel des milieux libertaires, tendance Charlie Hebdo, ou de la réaction aux scandales de pédophilie dans l’Église. C’est une hostilité de principe envers le christianisme qui s’exprime de façon de plus en plus radicale et qui, loin d’être marginale, concerne par exemple une fraction significative de la classe dirigeante, dans les médias mais aussi dans l’ensemble des lieux de pouvoir.

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  • Plus de 200 églises et chapelles sont vandalisées chaque année en Belgique

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    De Christophe Lamfalussy sur le site de la Libre : 

    Plus de 200 églises et chapelles vandalisées chaque année en Belgique

    Christophe Lamfalussy

    Le 21 décembre, une crèche à Saive brûlait. Le 28 décembre, la crèche de Noël de Watermael flambait sur la place Eugène Keym. "Un acte criminel" selon la police. Puis ce fut le tour de la crèche de Vilvorde le 6 janvier. Une mère dénonça les deux responsables, deux mineurs qui n’avaient que 11 et 12 ans.

    L’Église catholique belge ne comptabilise pas les dégradations de ses édifices. "Chez nous, on ne fait pas ce genre de recensions. Quand une crèche est incendiée, comme à Watermael-Boitsfort, on dit que c’est du vandalisme. Les faits ne sont pas nécessairement antichrétiens", explique Tommy Scholtes, porte-parole de l’Église.

    Pourtant les curés déposent plainte à la police lorsqu’ils constatent des dégradations - tags sur les murs, crèches incendiées, statues renversées. La police fédérale a donc des chiffres. En 2018, 220 églises et chapelles ont subi une dégradation de la propriété, 188 cimetières, 17 cures, 11 couvents et monastères, 2 abbayes mais aussi 4 mosquées, 8 temples et synagogues et 4 édifices de la communauté juive.

    Les chiffres sont constants, de 2016 à 2018. On y découvre que les édifices chrétiens sont les premiers à être vandalisés. Cela tient sans doute au nombre d’églises que compte le pays : 2 550 en Wallonie, 1 748 en Flandre selon le rapport 2018 de l’Église catholique belge, qui rappelle que les biens d’église n’appartiennent plus à l’Église depuis la Révolution française de 1789, mais que le Concordat de 1801 lui accorde des subventions publiques en guise de réparation. Il n’y a que 300 à 400 mosquées en Belgique, pour la deuxième religion du pays après le christianisme.

    Comment distinguer un crime de haine ?

    La police fédérale rencontre pourtant la même difficulté que l’Église : comment différencier un vrai acte de haine religieuse de graffitis barbouillés par des jeunes ? Sur ce point, la police précise qu’"il n’est pas possible d’extraire les crimes de haine sur base des informations présentes dans la Banque de données nationale générale (BNG)". Une des raisons est que "les codes-faits présents dans la nomenclature policière ne sont pas assez détaillés" pour identifier ces crimes de haine.

    Une autre difficulté pour bien cerner le problème est que les chrétiens ne se plaignent habituellement pas auprès des organisations qui combattent la xénophobie et le racisme.

    Chez Unia par exemple, ces chiffres étonnent. L’ex-centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, enregistre pourtant les plaintes pour discrimination et haine sur base des convictions religieuses. "Nonante pour cent des dossiers que nous ouvrons concernent les musulmans", explique son codirecteur Patrick Charlier. "L ’un des rares dossiers dont je me souviens est le cas d’un employé chrétien qui affirmait avoir été licencié parce qu’il avait protesté contre le fait que sa direction avait arboré le drapeau arc-en-ciel, celui de la Gay Pride, sur la façade."

    Le dernier rapport en date de l’Unia évoque l’ouverture de 307 dossiers liés aux convictions religieuses ou philosophiques en 2018, souvent des questions liées au port du foulard.

    © DR

  • 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz : l’O.N.U met le pape Pie XII à l’ ‘honneur

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    Lu sur le site web "le Salon Beige":

    Le 27 janvier 2020 a marqué le 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. “Il est temps pour la vérité!”, a déclaré Michael Hesemann, un historien et auteur du livre «Le Pape et l’Holocauste», au siège du Conseil de tutelle des Nations Unies, l’un des six principaux organes de l’ONU. Depuis que la résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2005 a institué le 27 janvier Journée internationale de commémoration de l’Holocauste, d’innombrables commémorations ont lieu dans le monde.

    Mais le 27 janvier 2020, c’est la première fois que les Nations Unies ont organisé un événement consacré au thème «Se souvenir de l’Holocauste: les efforts documentés de l’Église catholique pour sauver des vies».

    Michael Hesemann explique : “Quand, enfin, en mars, les archives du Vatican ouvriront leurs dossiers du pontificat de Pie XII, il n’y aura plus d’excuse”. «Le monde doit reconnaître ce que ce grand pape a fait pour sauver le plus de Juifs possible.»

    L’année dernière, le pape François a annoncé que le 2 mars 2020, toute la documentation du Vatican sur la période de 1939 à 1958 sera ouverte, ce qui rendra le pontificat de Pie XII accessible à la consultation des chercheurs et des universitaires.

    Pourtant, cela ne signifie pas qu’il n’y avait pas de documentation disponible jusqu’à présent pour montrer des preuves de ce que Hesemann a dit: “Grâce à plus de 40 interventions diplomatiques, en en cachant des milliers même à Rome et en obtenant autant de visas que les gouvernements du monde étaient disposés à accorder, il a sauvé environ 947 000 vies juives”.

    Il dénonce les «fausses nouvelles» diffusées sur «un saint pape, qui ne mérite que reconnaissance et gratitude et doit être déclaré le saint patron des réfugiés et des aides-réfugiés! »

    L’événement était parrainé par la Mission permanente d’observation du Saint-Siège et la Fondation Pave the Way, cofondée par son président, Gary Krupp. Krupp, qui est juif, était un enfant lorsque Pie XII était pape. Il a rappelé son engagement à nettoyer l’image de Pie XII des taches de la «légende noire» du «pape d’Hitler», qui le dépeignait comme silencieux tandis que 6 millions de Juifs étaient abattus.

    Le principal objectif de la Fondation Pave the Way est d’éliminer «les barrières de désinformation qui attisent la méfiance entre les religions». Krupp a expliqué que depuis 2006, la fondation «a consacré des milliers d’heures à dénicher des documents primaires provenant de sources pour prouver que le Saint Siège et Pie XII ont sauvé plus de Juifs que tous les chefs religieux et politiques du monde réunis. »

    Grâce à la fondation, plus de 76 000 pages de cette documentation, ainsi que des interviews vidéo de témoins oculaires, sont disponibles gratuitement en ligne.

    Ref. L’ONU souligne les efforts du Pape Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale

     JPSC

  • Incendies, vandalisme, vols, profanations... : le patrimoine chrétien mis à mal

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    De Samuel Gregg sur 'The Spectator' en traduction française sur le site de la revue 'Conflits' :

    Le christianisme en feu, les églises d’Europe attaquées

    18 janvier 2020

    En 2017, 878 actes de vandalisme ont été commis contre des lieux de culte chrétiens. Les attaques d’églises, les destructions de statues, les vols d’œuvres d’art ne cessent de croître, dans une grande indifférence des autorités politiques et de la population civile. En ressort une perte du sens du sacré et une indifférence de plus en plus grande à l’égard du christianisme.

    Je ne prends pas les théories du complot au sérieux. Mais lorsque les flammes ont englouti la cathédrale Notre-Dame de Paris le soir du 15 avril 2019, mon esprit s’est momentanément engagé dans cette voie. Après tout, les tentatives d’incendie, de vandalisme, de vol d’églises et de sanctuaires chrétiens sont devenues monnaie courante en France au cours de ces trois dernières années. Arriver à une conclusion plus sinistre pourrait nous être pardonné.

    Rien qu’en 2017, selon le ministère français de l’Intérieur, 878 actes de vandalisme ont été commis envers des lieux de culte, des cimetières et des sanctuaires chrétiens. C’est une moyenne de près de deux sites et demi qui sont visés chaque jour.

    Les responsables gouvernementaux minimisent le problème. Comme me l’a dit un évêque français, ils pensent qu’en attirant l’attention sur les incendies et les vols d’églises, on encourage les imitateurs. Mais, a-t-il ajouté, ils craignent aussi que la « publicité » ne fasse qu’alimenter au sein des populations la peur d’un État qui n’a aucun contrôle sur la loi et l’ordre. Cette perception se manifeste par des cas de figure comme les zones interdites à la police dans certaines villes françaises et les actes continues de gilets jaunes. La plupart des journaux français ne cherchent pas à briser le silence. Il faut donc se tourner vers des organisations comme l’Observatoire sur l’intolérance et la discrimination contre les chrétiens en Europe, localisé à Vienne, pour découvrir ce qui se passe.

    Compte tenu de la montée du terrorisme djihadiste dans toute la France à partir de 2012, il est tentant d’accuser les islamistes de cet assaut d’attentats. Il y a des exemples clairs où, en effet, c’est le cas. En mai dernier, « Allahu Akbar » était griffonné sur la porte de Notre-Dame du Taur à Toulouse. En juillet 2018, les mêmes mots ont été découverts sur les murs brûlés de Saint-Pierre du Martroi à Orléans après l’acte de pyromanes.

    On ignore si ces attaques ont été planifiées par des professionnels ou s’il s’agit simplement d’actes spontanés commis par des musulmans français malheureux de leur situation sociale mais les djihadistes du XXIe siècle comprennent l’impact psychologique des agressions contre les symboles nationaux. L’histoire religieuse, si particulière à la France, signifie que toute campagne de ce genre impliquerait inévitablement son patrimoine chrétien.

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  • Une journée de réparation organisée en Inde (Karnataka) après le profanation d'un tabernacle dans une église

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Une journée de réparation organisée à Bangalore après la profanation d’une église catholique

    24/01/2020

    Ce vendredi 24 janvier, l’archidiocèse de Bangalore, dans l’État du Karnataka dans le sud du pays, a appelé les fidèles à observer une journée de réparation suite à la profanation de l’église Saint-François d’Assise de Kengeri, en banlieue ouest de Bangalore, dans la nuit du 20 au 21 janvier. L’archevêque a invité toutes les paroisses et maisons religieuses à exposer le Saint-Sacrement durant douze heures, en ajoutant que non seulement les paroissiens de Kengeri, mais tous dans l’archidiocèse étaient touchés par l‘événement : « La police est toujours en train d’enquêter et le rapport préliminaire semble indiquer une tentative de vol, mais je suis choqué et fortement peiné. »

    L’église Saint-François d’Assise de Kengeri (en banlieue de Bangalore) a été vandalisée dans la nuit du 20 au 21 janvier.

    Mgr Pierre Machado, archevêque de Bangalore dans l’État du Karnataka, dans le sud du pays, a appelé les fidèles de l’archidiocèse à observer une journée de réparation, le 24 janvier après la profanation d’une église de Kengeri, en banlieue ouest de Bangalore. Des intrus ont vandalisé l’autel et détruit le tabernacle de l’église Saint-François d’Assise, dans la nuit du 20 au 21 janvier. « La police est toujours en train d’enquêter et le rapport préliminaire semble indiquer une tentative de vol, mais je suis choqué et fortement peiné que la Sainte Eucharistie ait été profanée dans cette église », a confié Mgr Machado aux journalistes, le 22 janvier. L’archevêque a expliqué avoir été informé de la profanation par le curé de la paroisse, le père Satish, de l’ordre des frères capucins. « C’est une question grave non seulement pour les paroissiens concernés, mais aussi pour les sentiments religieux de nous tous dans l’archidiocèse. » 

    Le 21 janvier, les responsables de la paroisse de Kengeri ont déposé une plainte auprès du commissariat local. « Nous condamnons cet acte abject commis par des personnes sans scrupule », a déclaré la paroisse Saint-François d’Assise dans un communiqué. Une caméra de surveillance placée dans l’église a permis d’identifier une personne en train d’entrer par une porte dérobée. Aucuns biens de valeurs n’ont été volés dans l’église. Toutefois, selon les rapports, la police estime que l’objectif d’un vol ne peut pas être écarté, même si les motifs derrière l’attaque sont encore inconnus. « Tout ce que nous savons, c’est que ce sacrilège et ce déshonneur touchent tout l’archidiocèse. Dans un cas pareil, il est normal que nous fassions tous pénitence et que nous marquions un jour de réparation.

    Mgr Machado a demandé aux prêtres de l’archidiocèse d’exposer le Saint Sacrement pendant au moins douze heures, le 24 janvier, dans toutes les églises et maisons religieuses. Mgr Bernard Blasius Moras, archevêque émérite de Bangalore, a confié que lui-même et plusieurs prêtres se sont précipités auprès de la paroisse Saint-François d’Assise dès qu’ils ont appris la nouvelle. « Des caméras de surveillance ont filmé l’entrée et la sortie d’une personne seule, entre 22h30 et 1h30, et je ne crois pas que ce soit seulement une attaque contre l’église. L’homme en question a ouvert le tabernacle et a retiré le ciboire, avant de jeter à terre toutes les hosties consacrées », a ajouté Mgr Moras.

    (Avec Ucanews et Asianews, New Delhi)

  • Louis XVI, victime d’une conjuration hostile au christianisme catholique

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    Le 21 janvier est la date anniversaire de l'exécution du roi Louis XVI.

    Du site "Le rouge et le noir" :

    Abbé Iborra : Louis XVI a été la victime d’une conjuration hostile au christianisme catholique

    21 janvier 2020

    REQUIEM POUR LOUIS XVI Sermon donné le 20 janvier 2020 en l’église Saint-Roch par l’abbé Éric Iborra

    Une fois de plus, nous venons d’entendre le texte si pathétique du testament de Louis XVI. Testament d’un prince, testament surtout d’un chrétien, conscient d’avoir à paraître bientôt, dans des conditions tragiques, devant son Créateur, son Juge et son Sauveur. Testament auquel devait se référer quelques mois plus tard, devant les cardinaux assemblés en consistoire, une autre victime de la Révolution française, le pape Pie VI : « Ce que Nous ne saurions surtout pas passer sous silence, c’est l’opinion universelle que le Roi a donnée de sa vertu par son testament, écrit de sa main, émané du fond de son âme, imprimé et répandu dans toute l’Europe. Quelle haute idée on y conçoit de sa vertu ! Quel zèle pour la religion catholique ! Quel caractère d’une piété véritable envers Dieu ! (…) Qui pourra jamais douter que ce monarque n’ait été principalement immolé en haine de la foi et par un esprit de fureur contre les dogmes catholiques ? » Celui qui allait devenir confesseur de la foi, à Valence, reconnaissait au roi supplicié place de la Concorde la qualité de martyr. Avec perspicacité, il souligne, je le cite, que « le principal reproche qu’on ait élevé contre lui portait sur l’inaltérable fermeté avec laquelle il refusa d’approuver et de sanctionner le décret de déportation des prêtres et la lettre qu’il écrivit à l’évêque de Clermont pour lui annoncer qu’il était bien résolu de rétablir en France, dès qu’il le pourrait, le culte catholique ». Et le Pape concluait : « Tout cela ne suffit-il pas pour qu’on puisse croire et soutenir, sans témérité, que Louis fut martyr ? » Certes, objecte-t-il, il a apposé sa signature à cette Constitution du clergé que lui-même devait ultérieurement condamner. Mais ne l’a-t-il pas fait contraint et forcé, comme il le dit dans son testament, induit peut-être même en erreur par ses conseillers, ajoute le Pape ? Il sait que les accusations portées contre le roi sont fallacieuses et font partie d’un plan destiné à éradiquer la foi en commençant par abattre les piliers sur lesquels elle s’appuie dans la société. « L’indignation redouble encore, écrit-il, de ce que le caractère de ce Prince était naturellement doux et bienfaisant ; que sa clémence, sa patience, son amour pour son peuple furent toujours inaltérables ». Et sur ce point, l’historiographie contemporaine n’a fait que confirmer l’impression qui se dégage à la lecture du testament. Louis de France, comme le bienheureux Charles d’Autriche, a certes été la victime des circonstances historiques, mais plus encore d’une conjuration hostile au christianisme catholique. Pour Pie VI ce moment de faiblesse ne retire rien à la grandeur d’âme de la victime et à son profond attachement à l’Église. C’est pourquoi il invite les cardinaux à assister au service solennel qu’il s’apprête à célébrer pour le repos de l’âme du Roi, ajoutant même que « les prières funèbres peuvent paraître superflues quand il s’agit d’un chrétien qu’on croit avoir mérité la palme du martyre puisque S. Augustin dit que l’Église ne prie pas pour les martyrs mais qu’elle se recommande plutôt à leurs prières ».

    Rassemblés aujourd’hui, comme les cardinaux il y a deux siècles, et dans une église qui comptait sur son territoire des monastères ou des couvents dont les noms évoquent le terrible engrenage d’une Révolution qui dévorait ses enfants – les Feuillants, les Jacobins, par exemple – nous prions donc pour le repos de l’âme du Roi tout en ne pouvant nous empêcher d’espérer qu’il intercède déjà pour nous, quoi qu’il en soit des vicissitudes qu’a connues sa cause de béatification. Cela ne signifie pas pour autant que le Roi ait été en tout exemplaire, comme l’a bien souligné le regretté Pr. Jean de Viguerie. Je ne relèverai qu’un point, qu’il reconnaît lui-même lorsqu’il écrit, avec une pointe de douleur et de regret, « qu’un Roi ne peut faire respecter les lois et faire le bien qui est dans son cœur qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile ». Le drame de Louis XVI, ce fut probablement d’avoir été trop débonnaire, de ne pas avoir suffisamment intégré l’autorité à la bonté. Un Frédéric de Prusse, ce vieux cynique, ne se serait certainement pas fait ravir son trône de cette manière !

    C’est aussi que la conception chrétienne de la royauté établit un lien pour ainsi dire charnel entre le prince et son peuple. Un lien paternel d’un côté, filial de l’autre. Qui d’entre nous ne se sent pas en quelque sorte orphelin, même deux siècles après l’événement ? Qui d’entre nous n’a pas le sentiment qu’un parricide a été commis, parricide dont notre société française n’a pas fini de payer le prix ? Le 21 janvier 1793 a constitué une fracture certainement plus considérable que le 30 janvier 1649 en Angleterre. La preuve, c’est qu’elle est toujours ouverte, alors que nos voisins ont su, semble-t-il, pragmatiquement réduire la leur. Ce qui leur vaut aujourd’hui de vivre réconciliés avec leur passé, ce qui n’est pas le cas chez nous.

    Un peuple réconcilié avec son passé, c’est aussi, vous le savez, un peuple confiant en son avenir. Je n’insiste pas. Je voudrais juste vous faire part de quelques réflexions que je porte depuis mes lointaines études de droit, et que la fréquentation de la philosophie et de la théologie n’a fait que confirmer. À l’occasion de la fête de la S. Famille, je disais que la famille est la seule institution humaine qui trouve son archétype en Dieu. Lorsque la Genèse dit que Dieu créa l’homme à son image et à sa ressemblance, qu’il le créa homme et femme, c’est déjà au mystère de la Trinité qu’il est fait allusion. De même que l’amour mutuel du Père et du Fils est ressaisi dans l’unité par le Saint Esprit, de même l’amour mutuel de l’homme et de la femme trouve son unité dans l’enfant qu’ils engendrent. La famille est ainsi à l’image de la Trinité. Elle est aussi, de la sorte, la cellule matricielle de la société, « antérieure à l’Etat » comme l’a souligné à maintes reprises le Magistère. Et la société elle-même, la nation, apparaît comme une famille de familles. Quoi de plus naturel alors qu’une famille normale pour symboliquement la représenter ? Et je dis cela justement au lendemain de la manifestation qui défend la conception traditionnelle de la famille. Il n’y a pas en effet de roi sans famille royale, même quand celle-ci déçoit en certains de ses membres comme on s’en rend compte ces temps-ci en Angleterre. C’est l’hérédité en effet qui donne au roi sa concrétude. En cela le principe royal renoue avec deux dimensions philosophiques que la pensée contemporaine a redécouvertes alors que l’époque moderne les avait occultées : celle de l’enracinement dans le temps et celle de la corporéité. Parce que le roi est un être de chair qui s’enracine dans une histoire, il est mieux à même de toucher l’homme en profondeur, jusque dans sa dimension affective. Le roi est un être concret alors que la république, par exemple, est une réalité abstraite, symbolisée dans la France post-révolutionnaire par un buste de plâtre, une tête sans corps, une idée, encline à ne mobiliser que l’intellect et à donc dégénérer en idéologie. Je ne me risquerai pas plus loin dans ce parallèle. Mais je suis tout de même frappé par le sentiment de responsabilité en même temps que d’affection qu’ont montré les grands rois envers leur peuple, sentiment qui s’exprime sur un mode tragique avec celui qui nous rassemble ce soir. Cela ne rend que plus douloureuse l’ingratitude de ces mêmes peuples et plus mortel le venin de ceux qui prétendent les gouverner. Laissons l’infortuné Pie VI conclure :

    «  Ah, France ! Toi que nos prédécesseurs appelaient le miroir de la chrétienté et l’inébranlable appui de la foi, toi qui, par ton zèle pour la croyance chrétienne et par ta piété filiale envers le Siège Apostolique, ne marche pas à la suite des autres nations mais les précède toutes, que tu Nous es contraire aujourd’hui ! De quel esprit d’hostilité tu parais animée contre la véritable religion ! Combien la fureur que tu lui témoignes surpasse déjà les excès de tous ceux qui se sont montrés jusqu’à présent ses persécuteurs les plus implacables ! Et cependant tu ne peux pas ignorer, quand même tu le voudrais, que la religion est la gardienne la plus sûre et le plus solide fondement des empires, puisqu’elle réprime également les abus d’autorité dans les puissances qui gouvernent, et les écarts de la licence dans les sujets qui obéissent. Et c’est pour cela que les factieux adversaires des prérogatives royales cherchent à les anéantir et s’efforcent d’amener d’abord le renoncement à la foi catholique. Ah, encore une fois, France ! Tu demandais même auparavant un Roi catholique. Tu disais que les Lois fondamentales du Royaume ne permettaient point de reconnaître un Roi qui ne fut pas catholique, et c’est précisément parce qu’il était catholique que tu viens de l’assassiner ! (…) Ô jour de triomphe pour Louis XVI à qui Dieu a donné et la patience dans les tribulations, et la victoire au milieu de son supplice ! Nous avons la confiance qu’il a heureusement échangé une couronne royale toujours fragile et des lys qui se seraient flétris bientôt, contre cet autre diadème impérissable que les anges ont tissé de lys immortels ! »

  • Portes Ouvertes vient de publier l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2020 : sombre tableau !

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    Du site de "Portes Ouvertes" :

    CE QU’IL FAUT RETENIR DE L’INDEX 2020

    LES TENDANCES DE LA PERSÉCUTION AUJOURD'HUI

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    1 - L’Afrique de l’Ouest devient le nouveau foyer brûlant du terrorisme islamique

    • Le Burkina Faso, le Niger et le Cameroun entrent dans le classement. En Afrique, 1 chrétien sur 5 est fortement persécuté. La persécution y a augmenté de 2,4 % par rapport à l’année précédente et de 5,1 % si l’on considère uniquement les pays d’Afrique de l’Ouest. 
    • Cette tendance risque de s’aggraver dans les années qui viennent quand on considère le nombre de pays africains à la porte de l’Index 2020 (15 pays sur 23 où la persécution est déjà élevée). L’extrémisme islamique est le mécanisme de persécution prévalant dans ces pays.

    2- En Asie du Sud et du Sud-Est, la liberté de religion mise en danger par la violence islamiste et par les États

    • L’influence de l’idéologie islamique radicale a émergé lors d’attentats contre des églises remplies de monde. On pense particulièrement au Sri Lanka (200 chrétiens morts à Pâques) et aux Philippines (qui ne figurent pas dans l’Index 2020) où 20 personnes sont mortes et plus de 100 ont été blessées dans la cathédrale de Jolo.
    • En Chine et en Inde, de nouvelles lois refrénant la liberté religieuse ainsi que l’utilisation croissante de la technologie biométrique et de l’intelligence artificielle est un danger supplémentaire pour les chrétiens. En Chine, le nombre d’églises ciblées explose (5 576 contre 171 l’année précédente).

    3- Au Moyen-Orient, la persécution systémique confirme son emprise alors que le christianisme risque de disparaître

    • La plupart des pays de ces régions présents dans l’Index 2020 montent ou restent au même niveau de persécution. Les chrétiens y sont discriminés dans leur vie quotidienne (accès à l’éducation, à l’emploi, à un lieu de culte…).
    • Le nombre de chrétiens en Irak est passé de 1,5 million en 2003 à environ 202.000 de nos jours: soit une baisse de 87 % sur une seule génération. Les chrétiens de Syrie, épuisés par neuf ans de conflits, ne sont désormais plus que 744.000 contre 2,2 millions avant le début de la guerre.

    LES 5 PAYS OÙ LES CHRÉTIENS SONT LE PLUS PERSÉCUTÉS

    Tout découvrir de ce rapport sur le site de Portes Ouvertes

  • 9500 églises ont été ciblées à travers le monde en 2019

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    Selon le rapport de Portes Ouvertes qui ne semble pas évoquer toutes les églises qui, en Europe occidentale, notamment en France ou en Belgique, ont été l'objet de vandalisme ou même de tentatives d'incendie.

    Du site "Portes Ouvertes" :

    Le nombre d'églises ciblées augmente de façon dramatique dans le monde

    15 janvier 2020

    L'Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2020 vient de sortir. Que nous montre-t-il sur l'État de la liberté de religion?

    Plus de 260 millions de chrétiens sont fortement persécutés dans le monde. Les arrestations arbitraires de chrétiens et le nombre d'églises ciblées augmentent de manière spectaculaire.

    9500 églises ciblées

    Ce sont surtout les chrétiens en position d'autorité qui sont visés et menacés, arrêtés ou assassinés. Une grande partie des populations des pays du classement de l'Index manifeste une attitude hostile à l'encontre des chrétiens. Que ce soit dans la vie quotidienne, au travail, dans la possibilité de vivre librement leur foi ou dans leurs rapports avec les autorités, ils sont victimes de discriminations et de persécutions massives. Au cours de la période prise en compte pour ses analyses, soit du 1er novembre 2018 au 31 octobre 2019, Portes Ouvertes a répertorié quelques 9500 fermetures, attaques ou destructions d'églises et institutions religieuses, contre 1850 l'année précédente.

    Les pays les plus touchés 

    La Corée du Nord est à nouveau en tête de l'Index (depuis 2002), suivie de l'Afghanistan, de la Somalie, de la Libye et du Pakistan.

    • En Corée du Nord, la dynastie au pouvoir perpétue une exigence de vénération absolue de la part de son peuple. Le calendrier national se calque sur la naissance du fondateur du pays, Kim Il Sung. Le dirigeant actuel, Kim Jong Un, maintient des dizaines de milliers de chrétiens en prison ou internés dans des camps de travail.
    • En Afghanistan et en Somalie (deuxième et troisième rangs), les chrétiens sont généralement des convertis d'arrière-plan musulman. Ils ne peuvent vivre leur nouvelle foi qu'en secret, car le rejet de l'islam est considéré comme un crime passible de mort. Les chrétiens libyens sont confrontés à une situation similaire, encore aggravée par l'instabilité et les conflits que traverse leur pays. 
    • Au Pakistan aussi, la violence contre les chrétiens reste au plus haut niveau. Les attaques contre les filles et les femmes chrétiennes sont toujours d'actualité et les lois antiblasphèmes en vigueur les obligent à être extrêmement prudentes. La situation est telle que les menaces d'assassinat s'étendent à quiconque s'engagerait à faire évoluer ces lois. La mobilisation des chrétiens du monde entier a conduit à l'acquittement de la chrétienne pakistanaise Asia Bibi, qui avait été condamnée à mort suite à une accusation de blasphème montée de toute pièce, et avait passé 9 ans en prison. Du Canada, où elle a trouvé refuge, elle déclarait avoir pardonné à ceux qui l'avaient emprisonnée et exigé sa mort. Elle a demandé au peuple pakistanais de ne pas oublier ceux «qui souffrent en prison depuis des années».

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  • 2019 : une année de martyrs

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    2019 a été une année de martyrs

    Pour Thomas Heine-Geldern, président de la fondation pontificale Aide à l’Église en Détresse (AED), « 2019 a été une année de martyrs, l’une des plus sanglantes dans l’histoire des chrétiens. Les attentats commis contre trois églises au Sri Lanka, qui ont coûté la vie à plus de 250 personnes, en a été la terrible apogée. Nous sommes également très préoccupés par la situation en Chine ou en Inde. »

    Selon Mr Heine-Geldern, un aspect positif est qu’ « en Europe occidentale, les personnalités politiques et les leaders d’opinion parlent désormais beaucoup plus de la liberté religieuse ». À titre d’exemple particulièrement encourageant, il cite le message vidéo du Prince Charles, héritier du trône britannique, enregistré à Noël pour l’Aide à l’Église en Détresse. Dans ce message, le prince attire l’attention sur la souffrance et la persécution croissantes des chrétiens dans le monde entier et lance un appel à la solidarité.

    Thomas Heine-Geldern, président exécutif de l’AED, à côté du portrait du père Werenfried, fondateur de l’oeuvre internationale

    Dans ce contexte, le président de l’AED rappelle la demande faite aux organisations multinationales et intergouvernementales – comme l’Union européenne ou l’ONU – de permettre et de protéger la liberté religieuse en tant que droit humain fondamental à tous les niveaux et dans tous les pays. « Ce sujet est abordé plus souvent, mais on entreprend encore toujours trop peu. Il est difficile de croire que dans un pays comme la France, on a encore enregistré cette année plus de 230 exactions commises contre des institutions chrétiennes. Les événements au Chili, où quarante églises ont été profanées et endommagées depuis la mi-octobre, sont aussi choquants. »

    En ce qui concerne l’Afrique, le président de l’AED est particulièrement préoccupé par la situation des chrétiens au Nigeria, où des terroristes islamistes de Boko Haram sévissent dans le nord du pays et le long de la frontière avec le Cameroun. « La veille de Noël, le village chrétien de Kwarangulum, situé dans l’État fédéral de Borno, a été attaqué par des djihadistes qui ont abattu sept personnes, enlevé une jeune femme et incendié les maisons et l’église. Un jour plus tard, un groupe dissident de Daesh a diffusé une vidéo qui, selon eux, montre l’exécution de dix chrétiens et d’un musulman dans le nord-est du Nigeria. Nous sommes profondément accablés par tous ces événements. Pendant que nous célébrons Noël, d’autres sont endeuillés et vivent dans la crainte. »

    L’année 2019 a également été fatale pour les chrétiens du Burkina Faso, poursuit Thomas Heine-Geldern. Dans certaines régions du pays, les chrétiens sont peu à peu expulsés, des établissements scolaires et des chapelles ont dû y être fermés. « Selon nos informations, au moins sept attaques ont été perpétrées contre des communautés catholiques et protestantes, durant lesquelles 34 chrétiens – dont deux prêtres et deux pasteurs – ont été assassinés. Nos partenaires de projet nous parlent d’une tentative de déstabiliser le pays, d’attiser des conflits religieux et d’enflammer la violence. »

    La situation des chrétiens au Proche-Orient a toujours été présente dans les pensées et les prières. À ce sujet, Mr Heine-Geldern revient sur les propos de l’archevêque d’Erbil, Mgr Bashar Matti Warda, qui a attiré l’attention sur le danger planant sur les chrétiens en Irak et sur leur situation : « l’invasion du groupement terroriste Daesh n’a été qu’une des nombreuses attaques contre cette communauté de chrétiens ». Avant l’émergence de Daesh, il y en avait déjà eu plusieurs autres « et à chaque attaque, le nombre de chrétiens en Irak – et en Syrie – diminue de façon spectaculaire». L’intensification de la crise au Liban aggrave également la situation des chrétiens dans le pays et crée en même temps, comme effet secondaire, de nombreux obstacles pour l’aide humanitaire à la population en Syrie.

    Cependant, Mr Heine-Geldern regarde aussi l’année avec gratitude : « Ce qui est magnifique dans notre travail, c’est qu’en sus de la croix et de la souffrance dont nous sommes témoins, il nous est aussi permis d’éprouver de très près l’immense dévouement et le grand amour de nombreuses personnes. Prenons par exemple la Syrie, un pays qui est toujours en guerre et qui en subit les conséquences. Au cours des dernières années, nous nous y sommes rendus à plusieurs reprises et avons été profondément impressionnés par la manière dont tous – laïcs engagés, religieuses, prêtres et évêques, soutenus par la générosité de nos donateurs – entreprennent tout leur possible et parfois même l’impossible pour atténuer la détresse spirituelle et matérielle des gens ».

    Par Maria Lozano & Jürgen Liminski

  • Une lettre du cardinal Zen dénonçant le "meurtre de l'Eglise de Chine" fait des remous

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    De Claire Lesegretain sur le site du journal La Croix :

    Polémique autour d’une lettre du cardinal chinois Zen

    Publiées ces jours-ci sur divers réseaux sociaux plutôt hostiles au pape François, une lettre et deux annexes que le cardinal Zen avait envoyées en septembre dernier aux membres du Collège des cardinaux, remettent en cause l’accord signé en septembre 2018 entre le Vatican et la Chine.

    09/01/2020

    « C’est en conscience que je vous écris à propos de problèmes qui ne concernent pas seulement l’Église en Chine mais toute l’Église, car nous, cardinaux, avons la lourde responsabilité d’aider le Saint-Père à diriger l’Église. » Ainsi commence la lettre, datée du 27 septembre 2019, que le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, 88 ans, évêque émérite de Hong Kong et connu comme l’un des principaux opposants au régime communiste chinois, a envoyée à tous les membres du Collège des cardinaux.

    Dans cette lettre, qui vient d’être rendue publique par des réseaux sociaux et agences plutôt hostiles au pape François, le cardinal Zen reprend l’analyse qu’il avait faite des « Orientations pastorales à propos de l’enregistrement civil du clergé en Chine », initialement publiées par le Vatican le 28 juin 2019, puis mises à jour le 8 juillet 2019.

    Cette lettre remet en cause l’accord signé entre le Saint-Siège et Pékin

    Rome voulait répondre aux évêques de Chine continentale qui demandaient quelle attitude adopter face à l’obligation d’un enregistrement civil - selon la nouvelle réglementation sur les activités religieuses. « Cet enregistrement civil implique presque toujours, rappelle le cardinal Zen, la signature d’un document dans lequel, malgré l’engagement pris par les autorités chinoises de respecter également la doctrine catholique, il faut déclarer accepter le principe d’indépendance, d’autonomie et d’auto-administration de l’Église en Chine ».

    Selon le cardinal chinois, « il est tout à fait clair qu’il (ce document) encourage les fidèles en Chine à entrer dans une Église schismatique, c’est-à-dire indépendante du pape et aux ordres du Parti communiste chinois » (PCC).

     À LIRE. Le Vatican en défense de la « liberté de conscience » des catholiques chinois

    Le cardinal Zen rappelle qu’il avait présenté le 10 juillet dernier sa « dubia » (doutes) au pape et que celui-ci lui avait promis de s’y intéresser : « mais à ce jour, je n’ai encore rien entendu ».

    Plus profondément, cette lettre aux cardinaux remet en cause l’accord (ad experimentum de deux ans) signé entre le Saint-Siège et Pékin en septembre 2018.

    « Rien n’a changé dans la politique religieuse du PCC »

    Dénonçant le fait que cet accord reste secret - y compris pour lui, cardinal chinois -, le cardinal Zen « espère pouvoir démontrer un jour (avec des documents d’archives) que l’accord signé est le même que celui que le pape Benoît XVI avait, à l’époque, refusé de signer ». Il cite d’ailleurs à plusieurs reprises la « Lettre de Benoît XVI aux catholiques de Chine » de 2013.

    Le cardinal Zen estime surtout que « rien n’a changé dans la politique religieuse du PCC » depuis cette signature. Et d’interpeller les membres du Collège cardinalice : « pouvons-nous assister passivement à ce meurtre de l’Église en Chine par ceux qui devraient la protéger et la défendre contre les ennemis ? »

    Dans les deux annexes qui suivent cette lettre, et qui sont des relectures comparatives des deux versions des « Orientations pastorales du Saint-Siège concernant l’enregistrement civil du clergé en Chine », le cardinal Zen veut donc démontrer que Pékin « nie ses promesses de respecter la doctrine catholique et l’état civil du clergé ».

    Le cardinal redoute que les « Orientations pastorales » soient « inversées »

    Ce que le gouvernement chinois demande, selon lui, n’est pas une simple déclaration mais « tout un système, dans lequel il n’y aura plus de liberté pastorale », et où tous les ordres du PCC devront être respectés, « y compris l’interdiction pour les moins de 18 ans de participer à toute activité religieuse ». Finalement, le cardinal Zen redoute que ces « Orientations pastorales » soient « radicalement inversées » par Pékin, « ce qui est normal devenant anormal, ce qui est légitime devenant toléré ».

    Parallèlement depuis plusieurs jours, plusieurs médias américains publient des informations à propos des mesures de normalisation - ou sinisation - que prépare Pékin pour contrôler plus étroitement les groupes et institutions religieux.

    Selon certaines fuites, ces nouvelles règles, attendues début février, seraient organisées en six sections et en 41 articles. L’article 5 stipulerait ainsi : « Les organisations religieuses doivent adhérer à la direction du PCC, respecter la Constitution, les lois, les règlements et les ordonnances politiques. Ils doivent également adhérer au principe d’indépendance et d’autonomie, adhérer aux directives sur les religions, mettre en œuvre les valeurs du socialisme. »

  • Endoctrinement : des mots tels que "Dieu", "Christ" ou "Bible" sont exclus des écoles chinoises

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Pékin continue sa répression sur l’éducation en bannissant les manuels étrangers des écoles

    10/01/2020

    Le parti communiste chinois a publié de nouvelles directives interdisant l’usage de manuels scolaires étrangers dans les écoles primaires et secondaires. Ces directives imposent aux auteurs, aux éditeurs et aux enseignants de soutenir « l’esprit de la pensée de Xi Jinping » dans tous les manuels. Cette décision souligne le contrôle strict imposé sur l’éducation des jeunes, qui ne se limite pas aux salles de classe. Ainsi, au Tibet pour la 3e année consécutive, les autorités ont rappelé aux familles de Lhassa l’interdiction de toute activité religieuse pour les enfants durant les vacances d’hiver.

    Le 19 décembre, le parti communiste chinois a annoncé de nouvelles directives sur l’usage de manuels étrangers et autre matériel pédagogique. Elles ont été publiées sur le site internet officiel du ministère de l’Éducation, afin de demander aux enseignants, aux auteurs et aux éditeurs de respecter « l’esprit de la pensée de Xi Jinping »« Les supports pédagogiques utilisés par les écoles primaires et secondaires doivent refléter la volonté du parti et de l’État », est-il affirmé, en stipulant que tous les textes pédagogiques doivent être soumis à l’analyse politique d’experts sur le marxisme, sur la culture traditionnelle chinoise et sur les valeurs révolutionnaires. Les manuels scolaires et tout autre matériel pédagogique seront abandonnés en cas de « problèmes vis à vis de la direction politique et des valeurs contenues dans les manuels »« Les écoles obligatoires [jusqu’à l’âge de 16 ans en Chine] ne peuvent utiliser de matériel pédagogique étranger » poursuivent les nouvelles orientations. À propos des élèves en dernière année de lycée, elles ajoutent que « les établissements doivent suivre la politique nationale quant à la sélection de manuels scolaires étrangers ».

    Sinisation et endoctrinement

    Le 9 décembre 2016, les autorités chinoises ont lancé une campagne afin d’accentuer l’éducation idéologique et politique, lors d’une conférence sur le travail idéologique et politique dans les universités (思想 政治 教育, IPE). À cette occasion, le président Xi Jinping avait pris la parole en réaffirmant la suprématie du marxisme et du socialisme dans les établissements supérieurs chinois, et en faisant pression pour poursuivre les efforts dans ce but afin d’endoctriner les 37 millions d’étudiants universitaires chinois. En août dernier, les autorités ont également banni des mots tels que « Dieu », « Bible » et « Christ » des manuels destinés aux écoles primaires. Ces mots ont même été supprimé des manuels étrangers, dans une tentative de réduire l’influence des religions (en particulier du christianisme) et de poursuivre la sinisation des religions.

    Certaines références ont également été retirées des traductions chinoises de quatre contes classiques, publiés par la People’s Education Press, dont La petite fille aux allumettes de Hans Christian Andersen, et Robinson Crusoé de Daniel Defoe. La politique de Pékin concernant l’éducation au Tibet est également étroitement surveillée ces derniers temps. Ainsi, la Campagne internationale pour le Tibet (ICT), une ONG internationale basée à Washington, a dénoncé une directive datée du 31 décembre, envoyée par l’école primaire Chengguan Haicheng de Lhassa aux parents d’élèves, contenant des recommandations sur les projets et devoirs scolaires à effectuer durant les vacances d’hiver, ainsi que sur la santé et sur les comportements interdits, dont les activités religieuses. La directive a également invité les parents à soutenir les « quatre interdits » – à savoir patiner sur les rivières, entrer dans les cybercafés ou autres lieux de divertissement, porter des couteaux et autres objets dangereux, et sortir seul.

    (Avec Asianews, Pékin)

  • Débordements antichrétiens au Chili : une église incendiée

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    De Vatican News :

    Église incendiée au Chili : «Ils ont brûlé le temple mais ils n’ont pas brûlé la foi»

    Lors de la première manifestation de l'année contre le gouvernement du président Piñera, des manifestants ont brûlé l'église San François Borgia et son mobilier le vendredi 3 janvier. L'évêque du diocèse aux armées, Mgr Santiago Silva Retamales, a célébré la messe de réparation pour cette église rattachée à sa juridiction.

    Alina Tufani - Cité du Vatican

    L'évêque du diocèse aux Armées du Chili, Mgr Santiago Silva, a présidé une messe de réparation devant l'église de San Francisco Borgia, dédiée à la gendarmerie, qui a été incendié vendredi dernier par un groupe d'hommes cagoulés qui manifestaient sur une place voisine.

    «Ils ont brûlé le temple, mais ils n'ont pas brûlé la communauté, ils n'ont pas brûlé la foi», a dit Mgr Silva pendant l'homélie de la messe à laquelle ont participé le nouveau nonce apostolique au Chili, Mgr Alberto Ortega Martin, les évêques auxiliaires de l'archidiocèse de Santiago, les aumôniers des trois branches des Forces armées, le directeur général des carabiniers et des centaines d'officiers et de civils.

    Le besoin d’une «conversion du cœur»

    Dans un autel improvisé devant les portes brûlées de l'église, l'évêque aux Armées a réfléchi sur «la violence, les justes désirs du peuple, le manque de dialogue, le manque de respect pour les personnes et les institutions», qui se sont exprimés à travers les manifestations et les émeutes de rue qui, depuis octobre 2019, ont plongé dans le chaos plusieurs villes du pays, en particulier la capitale. «Nous avons besoin d'une conversion du cœur, afin que le Seigneur, face à cette église institutionnelle détruite des carabiniers, ne nous fasse jamais perdre le désir d'avoir un Sauveur pour que nous puissions reconstruire notre société, comme une société dans la justice, la paix et la loi», a souligné Mgr Silva.

    L'église saint François Borgia, construite à la fin du XIXe siècle et assignée aux gendarmes en 1976, a été attaquée par un groupe d'hommes cagoulés qui participaient à une manifestation sur une place toute proche. Les manifestants ont sorti des chaises, des meubles et des Bibles qui ont été brûlés devant l'enceinte alors que l'intérieur de l'église était complètement détruit, car les vandales ont bloqué l'action des pompiers pour maîtriser le feu.

    À la fin de la messe de réparation, en même temps que la prière de l'Ave Maria, la communauté a été invitée à ouvrir et à passer les portes de l'église brûlée.