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Politique - Page 373

  • « Sont-ils voués à disparaître ? » - Marche pour la Vie - Bruxelles, dimanche 22 avril

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    La Marche Pour la Vie à Bruxelles revient pour une 9ème édition. Le 22 avril, les marcheurs défileront en silence, pour tous ceux qui ne peuvent plus s'exprimer. Leur thème : « Sont-ils voués à disparaître ? ». Ce "ils" regroupant les enfants dépistés handicapés, les personnes âgées, les isolés, les personnes souffrantes, tous ceux qui sont fragiles et auxquels notre société ne propose que la mort comme solution. Nous relayons ci-dessous le communiqué de presse de La Marche pour la Vie Bruxelles :

    Marche pour la Vie 2018

    Communiqué de presse 

    Chaque année, de milliers de personnes marchent dans le monde entier pour défendre les valeurs de la vie et sa protection depuis la conception de l’être humain jusqu’à sa mort naturelle. En Belgique, la Marche pour la Vie a lieu depuis maintenant 9 ans. Elle rassemble de plus en plus de personnes et de familles. Son objectif est de défendre publiquement le droit à la vie de toutes les victimes d’innombrables avortements, de l’euthanasie, et de toutes les pratiques qui portent atteinte ou marchandent la vie humaine (GPA, recherche sur et destruction d’embryons, ...). C’est aussi de soutenir les personnes et associations qui œuvrent pour la protection de la vie, qui proposent des alternatives à l’avortement, assistent les mères en détresse, et entourent les personnes en fin de vie.

    Le rassemblement a lieu le dimanche 22 avril 2018 à 15h, au Mont des Arts à Bruxelles, pour arriver au pied du Palais de Justice. La Marche se déroule en silence, en hommage à toutes les victimes des atteintes à la vie. Tous sont les bienvenus, des bébés en poussette aux personnes âgées ou à mobilité réduite, car le parcours est facile et court. A cette occasion, des intervenants prennent également la parole sur la protection de la vie et de la dignité humaine.

    « Sont-ils voués à disparaître ? » 

    Telle est la question que la Marche pour la Vie pose à tous les Belges cette année. Qui sont-« ils » ? Ils sont des enfants à naître atteints d’un handicap « dépisté » gratuitement pour pouvoir « prévenir » leur naissance, c’est-à-dire mettre fin à leur vie. Ils sont des personnes âgées souffrant de la solitude, abandonnées par leur famille, qui demandent l’euthanasie parce qu’elles se sentent un poids pour leurs proches ou inutiles à la société. Ils sont des personnes fatiguées de vivre parce que personne n’est là pour leur dire que leur vie a un sens propre. Ils sont des enfants atteints de grandes souffrances, à qui on propose la mort comme solution, au lieu de soins palliatifs respectueux de leur vie. Ils sont bien plus que des phoques ou des pandas en voie de disparition. Pourtant, on leur fait comprendre qu’ils n’ont plus leur place dans notre société. Ils sont fragiles, et on les enfonce dans leur fragilité, jusqu’à la mort. 

    Face à cette politique de tri sélectif des êtres humains en fonction de critères matérialistes, la Marche pour la Vie proclame haut et fort le caractère inviolable de la vie de chaque personne. Parce que chaque personne détient, de par son humanité, une dignité intrinsèque qui ne dépend ni de sa santé mentale ou physique, ni du degré d’amour des personnes qui l’entourent, ni de son niveau de vie, ni de ce qu’elle va coûter, en attention, en amour ou en argent, à la société. Nous sommes tous également dignes de vivre parce que nous partageons tous la même dignité humaine. Et aucun régime politique ne pourra éradiquer ce lien vital de solidarité entre les êtres humains. 

    Nous voulons le respect de la vie de chacun, qu’il ait une semaine ou 97 ans, qu’il soit malade ou bien portant, qu’il soit seul ou entouré, qu’il soit pauvre ou riche. Nous voulons une société où l’on soigne les malades jusqu’au bout et où l’on aime nos anciens qui ont tant à nous transmettre jusqu’à leur mort naturelle. Nous voulons qu’en Belgique, les femmes faisant face à une grossesse inattendue reçoivent tout le soutien nécessaire pour porter sereinement leur enfant au monde. Que l’on réponde aux pressions qui s’exercent sur elles et que la souffrance de l’avortement soit entendue et reconnue. Nous voulons que chaque personne puisse vivre, parce qu’absolument chaque personne a sa place dans notre société.  

    Pour que toutes ces personnes ne disparaissent pas, nous marcherons le 22 avril 2018. 

    Nous marcherons pour la Vie ce 22 avril, tout spécialement :

    • Pour que les femmes enceintes puissent être honnêtement orientées vers des alternatives à l’avortement lors de leur première visite médicale,
    • Pour que les enfants trisomiques en particulier et les enfants handicapés soient mieux intégrés dans la société grâce à un budget plus important alloué à leur famille, 
    • Pour que la Commission nationale d’évaluation relative à l’interruption relative de grossesse soit remise en place et délivre des données fidèles à la réalité tragique de l'avortement en Belgique,
    • Pour la protection des professions médicales dont la mission est de soigner et non de tuer par le biais de l’euthanasie et l’avortement,
    • Pour un réel effort de société et un investissement plus large dans les soins palliatifs afin que chacun puisse être accompagné jusqu'au bout et que personne ne doive plus se tourner vers l’euthanasie en raison d’une détresse morale ou physique, 
    • Finalement, pour que si une école aborde l’éducation sexuelle, celle-ci éduque les jeunes à la responsabilité et soit délivrée dans le respect profond de la vie qui peut résulter d’une relation sexuelle.

    La Marche pour la Vie Bruxelles

  • Aveuglements

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    Lu sur le site du mensuel « La Nef » :

    Aveuglements 9782204110983-5a868999f0d73.jpgJean-François Colosimo, directeur des Éditions du Cerf, essayiste, a consacré l’ensemble de ses recherches aux métamorphoses contemporaines de Dieu.

    La Nef – Dans un panorama grandiose, votre livre apparaît comme l’une des charges les plus virulentes contre la modernité fille des Lumières : alors que ces Lumières semblent un acquis unanimement loué, que leur reprochez-vous principalement ?
    Jean-François Colosimo – En proclamant la mort de Dieu, les Lumières donnent libre cours au culte de l’humanité autonome, prométhéenne, libre de tout, y compris d’elle-même. La glorification du progrès de demain passe par la liquidation de l’obscurantisme d’hier. À commencer par le fait religieux que les Encyclopédistes transforment en une illusion et une pathologie contraires à l’avènement de la Raison. Ils en dressent une légende noire et lui attribuent le monopole de la violence. Or, la modernité, en divinisant le fait politique, va fabriquer des religions séculières purement mortifères. Voyez Robespierre et la Terreur, Lénine et le Goulag, Hitler et la Shoah : avec la descente apocalyptique du ciel sur la terre, l’homme nouveau et régénéré s’édifie sur l’élimination massive des « dégénérés ». Les totalitarismes sont d’abord des systèmes de croyance absolutisée détournant crédos, icônes et rites pour rasseoir le sacrifice sanglant.

    Dieu n’est donc pas mort, la sortie de la religion est une illusion, dites-vous : mais si cela saute aux yeux dans les pays musulmans où l’islam est bien vivant et même parfois très véhément, qu’est-ce qui vous permet d’affirmer cela pour l’Occident totalement sécularisé ?
    Le réveil du monde musulman nous aveugle pareillement. L’islamisme représente cet « islam des Lumières » moderne et réformé que certains appellent de leurs vœux. En ce sens, les djihadistes sont aussi les enfants des sans-culottes et des bolcheviks. Quant à l’Occident, c’est une fiction. L’Amérique se distingue foncièrement de l’Europe par sa religion civile et impériale : Dieu figure sur le dollar, le président jure sur la Bible, le Capitole est un temple et Thanksgiving un offertoire populaire. Résultat : la mobilisation de la jeunesse au service de guerres lointaines et idéalisées bat son plein. La même Europe qui se veut sécularisée se rêve sans ennemi. Dépourvue d’armée ou de diplomatie comme elle l’est de tout projet symbolique, c’est en fait elle, et non pas le christianisme, qui sort de l’histoire.

    En quoi le concept de « théologie politique » cher à Carl Schmitt est-il un athéisme ?
    Schmitt invente cette notion dans l’entre-deux-guerres pour expliquer pourquoi toutes les idées politiques modernes sont des concepts théologiques laïcisés. Ce qui n’est pas faux. Mais il endosse et naturalise cette mutation au point de se rallier au nazisme tout en se proclamant catholique. Sur un mode allemand, il professe « l’Église de l’ordre » contre la « révolution de l’Évangile ». Il revivifie philosophiquement les hérésies anciennes dans lesquelles il se reconnaît : comme les ariens, il préfère le monothéisme à la Trinité ; comme les manichéens, il suppose une certaine égalité entre le Bien et le Mal ; comme les marcionites, il élude Yahvé et méprise le Juif. Schmitt destitue la théologie de l’histoire, qui repose sur le mystère de la liberté, pour maximaliser la sacralité de la force qui n’est jamais que l’impiété poussée au maximum.

    Parmi les « aveuglements » que vous dénoncez, comment analysez-vous la question du « choc des civilisations », est-ce un mythe ou une réalité ? Et idem pour la mondialisation, quel clivage fondamental révèle-t-elle ?
    Telle qu’exposée par Samuel Huntington, la théorie du choc des civilisations est moins erronée dans l’intuition que fautive dans les développements. Les grands ensembles supposés l’animer ne sont en rien consistants : le « bloc islamique » est traversé par la guerre civile à laquelle se livrent sunnites et chiites tandis que la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie se sont dissociées du « bloc slavo-orthodoxe » pour s’associer à l’OTAN contre Moscou. Ce qui veut dire que le choc des civilisations n’empêche pas l’implosion des cultures.
    Quant à la mondialisation, elle est à la fois centripète et centrifuge. Au centre, elle suscite un consommateur unique et identique. À la périphérie, elle provoque un éclatement paroxystique des identités. Plus elle unifie, plus elle nucléarise. Ce n’est pas l’un ou l’autre, mais les deux mouvements en même temps et pour longtemps. C’est aussi pourquoi le « christianisme culturel », en tant que réflexe identitaire et identité reconstruite, ne saurait être confondu avec le sursaut attendu de la foi et dont la France a besoin.

    Propos recueillis par Christophe Geffroy

    Jean-François Colosimo, Aveuglements. Religions, guerres, civilisations, Cerf, 2018, 544 pages, 23 €.

    Cette interview a été publiée dans le n° 302, avril 2018 du magazine.

    Ref. Aveuglements

    Jean-François Colosimo, est un historien, essayiste, théologien, éditeur et enseignant français, auteur de plusieurs livres et films. Il est directeur général des éditions du Cerf, après avoir été président du Centre national du livre de 2010 à 2013. Chrétien orthodoxe, il enseigne depuis 1990 l'histoire de la philosophie et de la théologie byzantine à l’Institut Saint-Serge (Paris).

    JPSC

  • La FAFCE apporte son soutien sans réserve à l'initiative citoyenne polonaise pour la vie

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    unnamed.jpgSoutien sans réserve à l'initiative citoyenne polonaise pour la vie 

    Bruxelles, le 4 avril 2018

    La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE) a déjà exprimé tout son soutien à l'initiative citoyenne polonaise #StopAbortion (« Zatrzymaj Aborcję ») qui consiste en une proposition législative visant à interdire l'avortement eugénique.

    Face à une pression internationale et médiatique croissante, la FAFCE réitère son soutien à cette initiative citoyenne, en réaffirmant le principe de subsidiarité et le droit à la vie de tous les êtres humains. Toute vie humaine compte : une société qui respecte vraiment la dignité humaine accueillera tous les bébés, avec un soin particulier pour les plus faibles et les sans-voix parmi nous, comme ces enfants à naître atteints de maladies ou d'anomalies fœtales. L'année dernière déjà, un «Plan pour la vie» était mis en œuvre en Pologne, accordant un soutien financier à la naissance d'un enfant handicapé ou atteint d'une maladie grave.

    Selon le président de la FAFCE, Antoine Renard, « Ceux qui se définissent comme ‘défenseurs des droits de l'homme' et experts mais qui ne tiennent pas compte des faits scientifiques sur le début de la vie humaine ne méritent pas beaucoup de considération de la part des décideurs politiques polonais : au contraire, en adoptant le projet de loi #StopAbortion, les membres du Parlement feront de leur pays un exemple pour toute l'Europe ». À l'occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21, célébrée récemment au Parlement européen, il a été rappelé qu'au Royaume-Uni, en Islande et au Danemark, plus de 90% des bébés atteints de trisomie 21 sont avortés.

    Une initiative législative #StopAbortion serait nécessaire non seulement en Pologne, mais dans de nombreux autres pays, également en accord avec les récents commentaires publiés par le Comité des droits des personnes handicapées de l'ONUdéclarant que « les lois qui autorisent explicitement l'avortement pour des raisons de handicap violent la Convention relative aux droits des personnes handicapées ».

    La FAFCE souligne que ce projet de loi est le fruit d'une initiative citoyenne rassemblant environ 830,000 signatures, bien au-delà du minimum de 100,000 demandé pour une initiative législative de ce type. Travaillant pour faire entendre ces voix au niveau européen, la FAFCE pense aussi à tous les parents qui, loin de la clameur des médias et des manifestations, élèvent et prennent soin d'un enfant avec une maladie, une richesse pour toute notre société : ils méritent notre respect, notre soutien et notre compassion pour toutes leurs luttes. Ils n'ont pas besoin d'un État qui aurait empêché la naissance de leurs enfants, mais d'un État respectueux de la vie à tous les stades, dans toutes les situations, engagé dans la recherche pour combattre les maladies et à améliorer la qualité de la vie.

    La FAFCE appelle tous les dirigeants politiques polonais à écouter leurs nombreux concitoyens et à ne pas être intimidés par les pouvoirs extérieurs et les lobbies internes qui s'opposent à la culture de la vie. L'Europe a besoin d'un exemple à suivre dans la culture de la vie.

    La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE) représente 22 associations locales et nationales: nous sommes la voix des familles d'une perspective catholique au niveau européen. La FAFCE détient un statut participatif auprès du Conseil de l'Europe et fait partie de la plateforme des droits fondamentaux de l'Union européenne.

  • Plus l'Eglise sera forte plus l'islam sera sage...

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    Du site i24news.tv

    "Plus l'Eglise sera forte plus l'islam sera sage" (P. Bruckner à i24NEWS)

    L'essayiste Pascal Bruckner dans "Conversations avec Anna Cabana" le 29.03.2018

    Je pense que le danger aujourd'hui, je ne parlerai pas d'occupation, c'est cette minorité de salafistes et d'islamistes", a déclaré jeudi soir le romancier et essayiste Pascal Bruckner à i24NEWS dans "Conversations avec Anne Cabana."

    "Ils ne veulent pas vivre selon nos mœurs et selon nos lois, et qui eux génèrent ces générations de djihadistes, de terroristes qui veulent tuer indifféremment des militaires, des gendarmes, des Juifs, des infidèles, tout ce qu'ils leur tombent sous la main parce qu'ils sont mués par une volonté d'assassinat sacré, parce qu'il faut bien comprendre que le djihadiste meurt pour aller au ciel," a expliqué l'essayiste à i24NEWS.

    "Je pense que pour résister à l'assaut de l'islam radical, il serait bon que l'Eglise catholique se remuscle un peu parce que je pense que la religion arrête la religion et qu'au fond plus l'Eglise sera forte plus l'islam sera sage," a-t-il asséné en prenant l'exemple des Etats-Unis.

    Evoquant le lieutenant colonel Arnaud Beltram assassiné vendredi dernier, M. Bruckner le qualifie de double héros". "C'est un catholique il s'était converti à trente ans, d'ailleurs l'Eglise lui a fait hommage appuyé, et c'était la double foi catholique et républicaine."

    Pour revoir l'intégralité de l'intervention de l'essayiste Pascal Bruckner : 

  • Quand Henri Conscience évoquait la chouannerie belge

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    De Paul Vaute sur le blog "Le Passé belge"

    Henri Conscience et la chouannerie belge

    PASBEL20180402.jpg

    La Belgique est française depuis trois ans et Overmere, près de Termonde, appartient au département de l'Escaut quand, le 12 octobre 1798, un huissier, accompagné de quelques soldats de l'armée occupante, vient saisir les biens d'un citoyen récalcitrant à l'impôt. L'affaire fait rapidement le tour du village. Les jeunes commencent à s'attrouper, montrant les dents ou les poings en direction des sbires qui n'en mènent pas large. Les cris de "Vive l'Empereur" (d'Autriche) sont lancés comme autant de défis. Les représentants de l'ordre n'insistent pas: ils s'en vont sous les huées.

    Partie remise, bien sûr. On envoie peu après des gendarmes pour réduire les bagarreurs. Mais les jongens ont ameuté les communes environnantes. La guerre des Paysans est déclenchée. Elle va s'étendre, à des degrés divers, dans toutes nos provinces et, malgré l'appellation réductrice, mobiliser dans toutes les couches sociales. La République mettra trois mois au moins pour venir, partiellement, à bout de l'incendie.

    Un demi-siècle s'est écoulé depuis ces événements quand Henri (ou Hendrik) Conscience en fait, en 1853, la matière d'un roman qui sera l'un de ses plus grands succès, tant en néerlandais qu'en traduction française.

    De Boerenkryg (La guerre des Paysans), observe Kevin Absillis (Université d'Anvers), a "ancré dans la mémoire collective belge et flamande" ce chapitre de l'histoire en en faisant, "selon les standards d'alors, une épopée tourbillonnante[1]. C'est une révolte pour la foi et pour la patrie – patrie qui est bien d'un bout à l'autre la Belgique. Même si l'essentiel de l'action se situe en Flandre, dans le village campinois de Lichtaart (Kasterlee) rebaptisé du nom de Waldeghem, les héros sont les "Belges opprimés" et la "Belgique combattante". Cinq mois après la parution du livre, le roi Léopold Ier offrira à Conscience une bague en diamant comme "marque de Sa haute bienveillance".

    Lire la suite sur le blog "Le Passé belge"

  • Marée humaine pour la vie en Argentine

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    Sources : Vatican Insider/Crux/LifeSite/Gènéthique/Aciprensa/Infovaticana/MarchaxlaVidaArgentina - FSSPX.Actualités - 03/04/2018

    Argentine : succès historique de la Marche pour la vie

     
    Par centaines de milliers, les Argentins ont envahi les rues de plus de 200 villes du pays, le 25 mars 2018, afin de dénoncer un projet de loi visant à légaliser l'avortement qui doit être examiné au Parlement après Pâques.

    Cela fait 20 ans que l'Argentine célèbre la Journée nationale de l'enfant à naître, tous les 25 mars, en la fête de l'Annonciation qui rappelle le « oui » de la Vierge Marie à sa mission de devenir la Mère de Dieu, et donc la conception du Christ en son sein virginal.

    Une forte mobilisation

    Au pays du pape François, l’édition 2018 de la Marche pour la vie fera date : si l’on en croit les chiffres communiqués par les manifestants et relayés par Vatican Insider, deux millions de personnes se sont mobilisées à travers tout le pays.

    A Buenos-Aires, en un 25 mars ensoleillé, les Porteños - ainsi se nomment les habitants de la capitale - ont arpenté en un flux ininterrompu les principales artères situées entre les avenues Sarmiento et Libertador.

    Les participants étaient jeunes pour la plupart, issus de toutes les couches sociales de la population. On ne trouvait aucun slogan ni bannière faisant référence à des partis politiques, mais uniquement des drapeaux argentins et des banderoles en faveur de la protection de la vie humaine, de sa conception jusqu'à sa mort.

    Des manifestations semblables ont eu lieu dans plus de deux cents villes d'Argentine. Citons parmi les plus importantes ou les plus connues : Córdoba, Mendoza, Rosario, Bahía Blanca, Resistencia, Concordia, Paraná, Mar del Plata, Río Gallegos et Ushuaia, à l'extrémité sud du continent.

    Le vaticaniste Andrea Tornielli estime que les quelques mots du pape François dans sa lettre aux Argentins en date du 16 mars 2018 ont été compris comme un soutien discret mais réel. Le Saint-Père avait en effet écrit : « je vous demande à tous d'être des canaux de bien et de beauté, afin que vous puissiez contribuer à la défense de la vie et de la justice ».

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  • Chine : le pape ferait-il fausse route ?

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    De Christian Makarian sur le site de l'Express.fr

    Chine: la fausse route du pape

    Le chef de l'Eglise de Rome a l'intention d'amorcer la normalisation des relations avec Pékin. Mais est-ce une si bonne idée?

    Après le probable tête à tête de Donald Trump avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, faut-il s'attendre à une visite du pape François en République Populaire de Chine (RPC) ? Il est difficile de percer le mur du secret qui entoure les tractations entre le Vatican et Pékin, mais on peut s'attendre à une évolution sensible des relations diplomatiques puisque, de part et d'autre, des hommes de l'ombre oeuvrent à la normalisation. Pourquoi ? Et à quel prix ?

    Deux Eglises concurrentes

    Il n'existe pas de relations diplomatiques entre Rome et Pékin depuis 1951, le Vatican reconnaît Taïwan comme représentant de la Chine. Certains adversaires du pape - ils commencent à être sérieusement nombreux - évoquent un orgueil personnel : François voudrait être le premier pape à se rendre en Chine. Il s'agit là bien davantage d'une calomnie que d'une explication. Il serait plus juste de parler, éventuellement, d'angélisme : Jorge Bergoglio, qui n'est pas européen mais argentin, ne voit pas du tout le monde à l'instar des représentants traditionnels de l'Eglise. Issu du monde émergent, il trouve inconcevable que le chemin du pays le plus peuplé de la planète (1,4 milliard d'habitants), où la foi chrétienne est appelée à un très grand avenir, soit toujours obstrué par un blocage total entre le Vatican et Pékin. Une des voies de dénouement pourrait être un accord entre le Saint Siège et le RPC portant sur la procédure de nomination des évêques, point extrêmement sensible. 

    Car le régime chinois a encouragé la naissance et le développement d'une Eglise officielle - nommée, de façon hautement significative, l'"Association catholique patriotique", institution officielle destinée à faire souffrir, et à faire taire, les catholiques libres et fervents qui entendent vivre leur foi en dehors de tout alignement politique. Ces croyants libres, catégorisés par le régime comme Eglise clandestine, ont aussi leurs évêques. Parmi eux, on compte l'emblématique et courageux cardinal et évêque émérite de Hong Kong, Mgr Joseph Zen, qui n'a cessé de mettre en garde la Vatican contre un rapprochement qui ferait principalement les affaires du régime chinois et l'encouragerait à favoriser l'Eglise officielle contre l'Eglise réelle. Du reste, Jean Paul II comme Benoît XVI ont obstinément refusé, pour ces raisons, de normaliser les rapports avec la RPC ; ils savaient que cela n'influerait en rien sur une plus grande liberté accordée à l'Eglise, bien au contraire.

    Un christianisme en plein essor

    Le catholicisme a beau être très ancien en Chine, puisqu'il y a été implanté par saint François-Xavier, dès 1552, il n'est pas pour autant le fer de lance du christianisme dans l'empire du Milieu. En France, lorsque l'on dit "chrétien", on entend subséquemment le mot "catholique" car l'Eglise de Rome fut totalement dominante dans notre histoire ; en Chine, il en va différemment, car le terme "chrétiens" désigne en premier lieu les protestants, tant ils sont majoritaires. Rappelons que Tchan Kaï-Chek, l'ennemi de Mao Tse Toung, qui trouva refuge à Formose (Taïwan) après sa défaite et la fondation de la Chine Populaire, en 1948, était lui-même protestant, ainsi que son épouse. Les protestants se sont multipliés après l'arrivée des premiers missionnaires britanniques (puis américains) à partir des guerres de l'opium de la décennie 1840. On considère qu'il y aurait aujourd'hui en Chine environ 12 millions de catholiques et près de 80 ou 90 millions de protestants, correspondant à des dénominations très diverses. Le nombre de lieux de culte retranscrit la même disproportion ; entre 4000 et 5000 pour les catholiques, peut-être 30 000, ou davantage pour les protestants : il est évidemment impossible d'être plus précis sur ce point totalement soumis aux autorités chinoises. Autant dire que la foi chrétienne est galopante au pays de Mao, ce qui constitue un cinglant échec du régime.

    Foi contre foi

    Depuis des décennies, et plus particulièrement durant les dix dernières années, les communistes chinois ont en effet tout entrepris pour restreindre les droits des chrétiens, les ficher, humilier ou emprisonner leurs chefs, et dissuader les conversions au protestantisme ou au catholicisme. Derrière ces persécutions, une crainte essentielle, celle de voir l'esprit libéral occidental, avec son cortège de libertés fondamentales (de culte, donc de pensée, d'expression, d'aller et venir...). Ce n'est sûrement pas par hasard que, lors du dernier Congrès du Parti Communiste Chinois, en octobre 2017, Xi Jinping a pourfendu l'esprit occidental, l'a désigné comme une cible et qu'il a utilisé une expression assez singulière : "Quand le peuple a la foi, a-t-il déclaré, la nation a la force". De quelle fois s'agit-il ? Celle qu'il faut avoir dans le parti, évidemment, et dans son dirigeant, qui s'est arrogé, il y a trois semaines, la possibilité d'exercer le pouvoir suprême sans limite de mandat. Benoit Vermander, ancien directeur de l'Institut Ricci, la prestigieuse institution catholique, basée à Taïpeh, et aujourd'hui professeur de sciences religieuse à l'université Fudan de Shanghai, résume tout le débat : "La Chine est un Etat-Eglise ; et le parti est l'Eglise de cet Etat". C'est pourquoi le pape François aura le plus grand mal, si une forme de normalisation devenait effective, à dessiner un espace de vraie liberté pour l'Eglise de Rome.

  • France: l’hommage d’une grande élévation d’Emmanuel Macron au colonel Beltrame

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    Dans la cour d’honneur de l’hôtel des Invalides, le président de la République a rendu hommage mercredi au colonel Arnaud Beltrame, assassiné par un terroriste islamiste le 23 mars dernier à Trèbes (Aude). Dans son intervention, sur laquelle planait la figure de Charles Péguy, le chef de l’État a voulu donner pleinement sens au sacrifice de l’officier de gendarmerie. Il y est incontestablement parvenu. De Guillaume Desvignes sur le site web « aleteia » :

    « Le don de soi, l’esprit de sacrifice, l’amour de son pays, la protection des siens, le courage, la responsabilité singulière du chef, la générosité et l’espérance étaient au cœur de l’hommage rendu au colonel Beltrame par le chef de l’État… Certains pourront regretter avec amertume qu’il faille attendre que le pays soit frappé par des tragédies pour que ces valeurs séculaires, attachées à la civilisation européenne, soient évoquées et défendues. C’est néanmoins avec une conviction palpable qu’Emmanuel Macron les a invoquées ce mercredi 28 mars devant le cercueil du gendarme héroïque, mort pour avoir pris la place de Julie — mère de famille et hôtesse de caisse au Super U de Trèbes — que Radouane Lakdim avait pris en otage. En affirmant avec force que cet officier demeurera pour longtemps l’incarnation de ces valeurs, le chef de l’État a su révéler en profondeur l’un des fruits les plus précieux que porte déjà son sacrifice exemplaire.

    Lire aussi : La France rassemblée pour rendre hommage au colonel Beltrame

    Certes, Emmanuel Macron a longuement salué la dimension magnifique et exceptionnelle du geste du colonel Beltrame, et a rappelé les traits de sa belle personnalité. Il aurait pu se cantonner à cette dimension, ce qui n’aurait pas été indigne, mais convenu. Toute l’intelligence symbolique et politique – dans la noble acception du terme — du discours du président de la République, fut de rappeler que le geste sublime était non pas réservé à une catégorie supérieure d’individus mais la manifestation contemporaine et déchirante, de vertus ancrées très profondément dans l’âme du peuple français. Vérité paradoxale de prime abord, à l’heure des perches à selfies et des « like », mais néanmoins peu contestable. Et de convoquer pour cela l’histoire de France qu’il se garde de faire démarrer en 1789. Le colonel Beltrame, estime Emmanuel Macron dans un passage qui fait songer aux vers de Charles Péguy, s’inscrit dans la lignée de célèbres figures héroïques, de Jeanne d’Arc à Pierre Brossolette et Jean Moulin, mais aussi dans celle des anonymes qui se sacrifièrent pour leur pays et leur peuple, qu’il s’agisse des poilus de Verdun ou des 177 fusiliers marins du commando Kieffer qui débarqua le 6 juin 1944 sur la plage de Ouistreham. Arnaud Beltrame a fait surgir « l’esprit de résistance français », a souligné le président. Son sacrifice « dit comme aucun autre ce qu’est la France ».

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  • Les évêques irlandais contre la légalisation de l'avortement

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    Du site du journal La Croix :

    “Aucune vie humaine n’est dépourvue de valeur” insistent les évêques irlandais dans leur lettre pastorale

    7 mars 2018, lettre pastorale des évêques catholiques d’Irlande sur le droit à la vie

    Conférence des évêques catholiques d’Irlande (*)

    La Conférence des évêques catholiques d’Irlande a tenu son Assemblée plénière de printemps du 5 au 7 mars 2018 à Maynooth, (comté de Kildare). Lors de leurs travaux, les évêques d’Irlande ont réexaminé leur message pastoral Deux vies, un amour – document initialement rendu public en décembre 2016. Alors que l’Irlande se prépare à un référendum sur le droit à l’avortement au mois de mai 2018 et pour apporter leur contribution au débat national sur le droit à la vie, ils ont publié, le 7 mars 2018, une édition révisée du précédent document. Les évêques irlandais y réaffirment leur conviction : « aucune vie humaine n’est dépourvue de valeur ». Par conséquent, ils réfutent la possibilité pour certains de décider de la mort d’autres personnes. Distinguant les droits fondamentaux des droits civils, ils rappellent que tandis que les derniers sont « accordés par la loi aux citoyens », les premiers sont tout simplement inaliénables. Et, dans un contexte où l’avortement est maintenant présenté comme un droit humain, ils évoquent la Convention européenne des droits de l’homme qui souligne l’importance de protéger le droit de toute personne à la vie. Ils s’opposent à toute modification ou à la suppression de l’article 40.3.3 de la Constitution irlandaise qui pourrait autoriser l’avortement. Cet article, insistent-ils, a « une vision particulière, fondée sur le respect du droit à la vie de toute personne ». Aussi, exhortent-ils, en conclusion, leurs concitoyens à défendre le « maintien du droit à la vie dans la Constitution ». La DC

    1. Introduction

    Après avoir soigneusement consulté les fidèles laïcs, hommes et femmes, la Conférence des évêques catholiques irlandais souhaite présenter les considérations suivantes afin de contribuer à l’actuel débat national sur le droit à la vie.

    L’Église catholique a récemment conclu une Année jubilaire de la miséricorde. Cette initiative du pape François a été célébrée par l’Église universelle et elle nous a appelés à la fois à nous ouvrir à la miséricorde de Dieu dans notre vie et à rechercher les moyens d’être plus miséricordieux envers les autres, et en particulier les plus vulnérables. La Constitution irlandaise célèbre l’égalité de la mère et de l’enfant à naître dans son Huitième amendement. Nous nous devons donc d’être extrêmement compatissants et miséricordieux quand de futurs parents et leur enfant à naître ont besoin de soutien au cours d’une grossesse non désirée. Mais il faut plus que des mots pour exprimer ce soutien. Les ressources publiques devraient par exemple être employées avec davantage de pragmatisme et d’imagination. Soutenir et pérenniser une culture de la vie est dans l’intérêt de chaque génération et cela nous définit en tant que société.

    Nous croyons que la vie humaine est sacrée de la conception jusqu’à la mort naturelle et que l’Article 40.3.3 reflète le juste équilibre des droits. Nous demandons à Dieu de bénir et de guider les membres de notre société afin que chacun assume la lourde responsabilité qui lui incombe et que nous défendions ce droit pour la génération actuelle et celles à venir.Certaines personnes soutiennent que le droit à la vie de l’enfant à naître devrait être une question de choix personnel de la part de la mère. D’autres, bien qu’opposés par principe à l’avortement, pensent que ce droit ne s’applique pas à certains enfants parce qu’on leur a diagnostiqué un problème médical grave ou parce que leur conception résulte d’un viol. Nous souhaitons affirmer notre ferme conviction, fondée autant sur la raison que sur la foi, qu’aucune vie humaine n’est dépourvue de valeur. Nous acceptons, bien sûr, que la mort fasse partie de notre condition humaine. Mais nous rejetons l’idée que n’importe qui puisse décider du moment où, pour une autre personne, il est temps de mourir.

    2. Le droit à la vie en tant que droit personnel fondamental

    L’article 40 de la Constitution s’intitule « Droits personnels » et se trouve dans une section intitulée « Droits fondamentaux ». Ainsi, bien avant que la Déclaration universelle des droits de l’homme ne soit promulguée par les Nations unies, le peuple irlandais a reconnu la nature fondamentale des droits tels que le droit à la vie, le droit à la liberté, le droit au respect de la vie privée et le droit à la liberté d’expression.Les droits humains fondamentaux sont différents des droits civils. Alors que les droits civils sont les droits accordés par la loi aux citoyens dans une société particulière, les droits humains fondamentaux appartiennent à chaque personne tout simplement parce qu’elle est une personne. Les droits humains fondamentaux ne sont pas « donnés » par la société, qui ne peut pas non plus les soustraire.

     

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  • Belgique : les tissus humains bientôt commercialisés

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    DES TISSUS HUMAINS BIENTÔT EN VENTE EN BELGIQUE

     de genethique.org

    La ministre de la Santé Belge Maggie de Block souhaite autoriser la commercialisation des tissus humains, en modifiant la loi de 1986 sur le prélèvement et la transplantation d'organes. Actuellement les tissus humains (ossements, cornées, vaisseaux sanguins…) prélevés sur les donneurs avant ou après leur mort, sont stockées dans des biobanques, accessibles aux seuls médecins et chercheurs.

    La ministre souhaite confier à l’industrie et aux firmes commerciales un droit d’accès à ces biobanques. Le Professeur Eric Mortier, de l’UZ Gent, soutient que « l’accès aux tissus peut constituer une plus-value, parce que les entreprises ont les moyens d’aider à la recherche scientifique ». Maggie de Block a déjà déposé un avant-projet de modification de la loi.

    La Conférence des Hôpitaux Académiques de Belgique (CHAB), présente aux débats en commission, craint des abus. Le consentement des donneurs étant présumé, les industries bénéficieront elles aussi de ce « consentement implicite », mais Marc Decramer, Président de la CHAB, considère que« la procédure de consentement des patients n’est pas suffisamment réglée en Belgique ». Il faudrait au minimum informer les Belges avec transparence pour qu’ils puissent prendre leurs disposition en connaissance de cause, mais la ministre n’a « pas confirmé qu’il y aurait une campagne d’information sur le sujet ».

    La question de l’import-export est cruciale aussi. Si l’Europe « ne permet pas de faire du gain sur la vente de tissus humains sur son territoire », rien n’empêchera les entreprises de commercer avec les Etats-Unis, où les prix sont « exubérants », ou avec la Chine et l’Inde pour acheter à bas coût. La Ministre précise bien que les tissus importés « devront répondre aux normes de qualité belges », mais les risques de problèmes de contrôle ne peuvent être exclus.

    Sources: Institut Européen de Bioéthique (20/03/2018)

  • La vie est une longue marche solidaire : Constance du Bus, porte-parole de la Marche pour la Vie, sur RCF

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    La vie est une longue marche solidaire, Constance du Bus

    Présentée par Jacques Galloy

    La vie est une longue marche solidaire, Constance du Bus

    La vie est une longue marche qui mérite d'être chérie et protégée à toutes ses étapes. Cela n'est possible que par l'entraide. Témoignage de Constance du Bus, étudiante en droit KUL et porte-parole francophone de la marche pour la vie du 22 avril 2018. De père orpheline, passionnée et déterminée, elle s’est également investie dans une unité de soins palliatifs au Chili.

  • Les déclarations inappropriées du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe à propos de l'avortement en Pologne

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    De Gregor Puppinck :

    AVORTEMENT EN POLOGNE : LES DÉCLARATIONS ERRONÉES DU COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME DU CONSEIL DE L'EUROPE

    Le coin des experts de genethique.org

    Le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Nils Muiznieks, a menacé vendredi la Pologne que l’éventuelle adoption de son projet de loi contre l’avortement eugénique violerait les engagements du pays en matière des droits de l'homme[1].

    Ce n’est pas la première fois que M. Muiznieks se fait l’apôtre de l’avortement.

    Pourtant, à y regarder de plus près, sa menace paraît largement exagerée. La Convention européenne des droits de l’homme, telle qu’interprétée par la Cour de Strasbourg, ne saurait justifier un tel avertissement. En effet, cette Convention adoptée en 1950 ne contient pas de tel droit, mais seulement un « droit à la vie ». La Cour, quant à elle, a toujours jugé que ce texte ne contient pas de droit à l’avortement. Elle a d’ailleurs précisé que les Etats sont libres, s’ils le souhaitent, de considérer « l’enfant à naître » comme une « personne ».

    Ainsi, la Pologne, pas plus que Malte, l’Irlande, San Marin et les autres pays européens s’ont d’obligation de légaliser l’avortement. Ils ont, en revanche, pris l’engagement de prévenir et de réduire le recours à l’avortement.

    Dire que les droits de l’homme obligent à légaliser l’avortement eugéniste n’est pas sérieux : c’est contraire à la réalité juridique, à l’histoire et à l’éthique des droits de l’homme d’après-guerre qui se sont affirmés contre l’eugénisme. C’est donc un discours militant mais aussi anti-démocratique puisque ce « Commissaire » se permet d’intervenir abusivement dans un processus législatif national. On ne voit pas par quel sinistre logique l’eugénisme pourrait devenir un droit fondamental garant à ce titre de la dignité humaine.

    Un tel discours porte finalement atteinte au crédit du mandat de Commissaire européen et au Conseil de l’Europe. En pervertissant les droits de l’homme, il renforce l’hostilité à leur encontre et les affaiblit. C’est fort regrettable.

    Ce n’est pas la première fois Nils Muiznieks tient des propos excessifs. Prié de se prononcer sur les cas d’infanticides néonataux, notamment ceux concernant des enfants handicapés, il avait estimé que ce sujet ne faisait pas partie de son mandat (cf. Le Conseil de l'Europe rejette la pétition sur les infanticides néonataux). En décembre dernier, il publiait sous son nom un rapport rédigé principalement par une organisation de promotion de l’avortement, pour dénoncer « des menaces résurgentes pour la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes » (cf. « Jamais l’Europe n’a été aussi favorable à la vie »).

    [1] Dépêche Afp du 23 mars 2018 : Avortement : avertissement du Conseil de l'Europe et manifestations à Varsovie.