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Santé - Page 39

  • En Irlande, des bébés nés vivants après un avortement sont laissés sans soins jusqu'à ce qu'ils meurent

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Irlande : des bébés nés vivants après un avortement tardif laissés sans soins jusqu’au décès

    Publié le : 25 novembre 2020

    En Irlande les bébés qui subissent des avortements tardifs naissent parfois vivants, et sont la plupart du temps laissés sans soins jusqu’à leur décès. C’est une étude publiée dans le British Journal of Obstetrics and Gynaecology qui révèle ces faits. L’étude se base sur des entretiens avec des médecins pratiquant des IVG en Irlande. Les avortements tardifs y sont dépénalisés en cas d’ « anomalie fœtale létale ». Ces médecins affirment devoir réclamer aux différents services les soins humains minimum pour ces bébés vivants, personne ne sachant qui exactement peut s’en occuper. Les médecins pratiquant les avortements doivent « supplier » pour obtenir des soins palliatifs. Plusieurs d’entre eux parlent de « conflit interne » et jugent la façon de mettre fin à la vie de ces bébés « brutale », « horrible » et « émotionnellement difficile ». L’étude mentionne des « querelles internes entre médecins sur la question de savoir qui est ‘responsable’ des soins à donner à ces bébés en détresse ».

    Ces faits viennent contredire les propos tenus par Simon Harris le 7 novembre 2018, alors ministre de la santé, au moment de la dépénalisation de l’IVG : il avait affirmé que « cela n’arriverait jamais » (cf. Le Parlement Irlandais dépénalise l’avortement ). Il avait rejeté l’amendement 98 « qui visait spécifiquement à garantir des protections pour tout enfant né vivant après un avortement ». Cet amendement aurait obligé les médecins à « prendre toutes les mesures appropriées et réalisables pour préserver la vie d’un nourrisson ». L’amendement ajoutait également que « pour éviter tout doute, le fait que le nourrisson soit né vivant à la suite d’une interruption de grossesse ou d’une tentative d’interruption de grossesse (…) ne [devait] pas être un élément pertinent pour le médecin lorsqu’il détermine ce qui constitue une mesure appropriée ». L’amendement visait précisément à « garantir que les bébés qui survivent à un avortement aient droit à des soins – qu’ils ne soient pas laissés pour mort sans soins palliatifs qui soulageraient toute souffrance ou détresse ». 

    Sources : Iona Institute (20/11/2020) ; Gript (24/11/2020)

  • Un lien entre les vaccins anti-covid19 et des tissus de foetus avortés ?

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    De Jonah McKeown sur le site du National Catholic Register :

    Quel est le lien entre le vaccin de Moderna et les tissus fœtaux avortés ?

    Le vaccin de Moderna n'est pas totalement dépourvu de tout lien avec l'avortement, car il est prouvé que les vaccins ont un certain rapport avec l'utilisation de cellules foetales avortées dans les premiers stades de la conception du vaccin.

    Moderna a récemment annoncé qu'un essai de son vaccin a démontré qu'il était efficace à 94,5 %.

    25 novembre 2020

    Au milieu du débat sur l'éthique d'un candidat vaccin COVID-19 en cours de développement par Moderna, un microbiologiste catholique a déclaré à l'CNA (Catholic News Agency) que si la recherche liée aux cellules foetales avortées peut avoir contribué à la base de connaissances utilisée dans le développement du vaccin, la production réelle du vaccin n'utilise pas de cellules d'aucune sorte, foetales ou autres.

    Le diacre Robert Lanciotti, microbiologiste et ancien chef du laboratoire de diagnostic et de référence du Center for Disease Control and Prevention à Fort Collins, Colorado, a déclaré à CNA que le mode de production du vaccin Moderna n'est pas controversé sur le plan éthique - contrairement à plusieurs autres vaccins courants, qui sont cultivés dans des cellules foetales avortées.

    Les vaccins traditionnels utilisent des virus morts ou altérés, et les virus doivent être cultivés dans des lignées cellulaires, a déclaré le diacre Lanciotti. Certains vaccins basés sur des virus modifiés sont produits en les cultivant dans des lignées cellulaires de fœtus avortés, ce qui les rend moralement illicites pour les catholiques, sauf pour des raisons graves.

    En revanche, la production de vaccins à ARN n'utilise pas du tout de cellules, a-t-il dit. Au cours de ses 30 années de travail au CDC, la spécialité du diacre Lanciotti était de produire de l'ARN dans la même réaction que celle utilisée pour produire le vaccin Moderna.

    Le vaccin de Moderna est basé sur l'ARN du coronavirus, et utilise une protéine de pointe, ou peplomère, provenant du SARS-CoV-2 plutôt que des lignées cellulaires dérivées de fœtus avortés.

    L'ARN est injecté au receveur, ce qui incite ses cellules à produire la protéine de pointe. Cela déclenche la production d'anticorps et de cellules T par le receveur.

    Le vaccin de Moderna n'est pas complètement exempt de tout lien avec l'avortement, car il est prouvé que les vaccins ont un certain lien avec l'utilisation de cellules de foetus avortés dans les premiers stades de la conception du vaccin.

    Cependant, selon le diacre Lanciotti, il y a une distinction entre "conception" et "production". Bien que cela puisse sembler être une différence subtile, il a déclaré que dans ce cas, il est plus logique d'évaluer l'éthique de la production du vaccin lui-même, plutôt que toute connaissance et compréhension préexistantes qui ont présidé à son développement.

    "L'association entre les cellules foetales avortées et ces vaccins à ARN est si lointaine que je ne pense pas que vous trouveriez un théologien en morale catholique qui dirait qu'il y a un problème du tout", a déclaré le diacre Lanciotti.

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  • Liberté des cultes et confinement sanitaire anti-covid : la colère de l'Église catholique après la jauge fixée par Macron

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    L'épiscopat catholique a interpellé dès mardi soir le chef de l'État jugeant « irrespectueuse » la limite fixée à 30 personnes pour les messes, en lui demandant de «réviser» cette mesure. Lu cet article de Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef du « Figaro » : 

    Plutôt bien disposée avant l'intervention du président de la République, mardi soir, l'Église catholique a très vite laissé exploser sa colère après l'intervention d'Emmanuel Macron par un communiqué de la Conférence des évêques où l'Église s'est dit « à la fois déçue et surprise » car, assure-t-elle, « 30 personnes par célébration », signifie que « les catholiques n'ont pas été entendus ».

    À LIRE AUSSI :Déconfinement : réouverture des commerces ce week-end, retour du couvre-feu le 15 décembre, exception pour Noël... Ce qu'a annoncé Macron

    Dès mardi soir, indique le communiqué, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques, - assistés du pasteur François Clavairoly, président de la Fédération Protestante de France et du métropolite Orthodoxe Mgr Emmanuel – ont donc immédiatement « interpellé le Président de la République pour demander que soit révisée cette mesure » car « cette mesure irréaliste et inapplicable est tout à fait irrespectueuse de la réalité de la pratique religieuse des catholiques. »

    Le document de l'épiscopat s'insurge également du fait que « cette annonce n'est pas du tout conforme aux discussions qui ont eu lieu ces dernières semaines avec les ministres concernés » où l'Église catholique avait proposé «un protocole avec un espace de 4 m2 autour de chaque fidèle et une occupation partielle de l'église au 1/3 de la capacité habituelle ».

    À LIRE AUSSI :Interdiction des messes: recours et manifestations se multiplient

    Autre grief : « les catholiques sont conscients des enjeux sanitaires et sont capables de faire preuve d'une totale responsabilité dans l'application des règles de protection. La mesure annoncée paraît ignorer ce sens des responsabilités dont ils ont déjà su faire preuve depuis le début de l'épidémie. »

    Le secrétaire général de l'épiscopat, le père Hugues de Woillemont, a confirmé au Figaro que « le protocole avancé par l'Église catholique restreignait déjà à un tiers de la capacité des églises, ce qui montrait là notre fort engagement de responsabilité sans compter toutes les autres mesures sanitaires très strictes. Mais comment limiter un office de la même façon à 30 personnes, dans une petite église rurale et dans une grande cathédrale ? C'est tout à fait incompréhensible ! Et tous les évêques et tous les fidèles ne comprennent pas. Les évêques ont été immédiatement prévenus de notre réaction et nous allons, dès mercredi matin, voir avec eux les décisions que nous allons prendre ».

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  • France : les messes autorisées pour 30 personnes maximum mais cela devrait changer

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    A lire sur Aleteia.org :

    Mais un correctif devrait être apporté à cette mesure :

  • Derrière la liberté du culte, l’enjeu des libertés publiques

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    Sur le site web « aleteia », ce billet de Guillaume de Prémare, à méditer aussi par les évêques joséphistes, au nord de Quiévrain et ailleurs…

    Liberté du culte FR322783A.jpg« Alors que certaines mesures sanitaires s’installent dans le temps long, les demandes persistantes en faveur de la liberté du culte montrent que c’est l’ensemble des libertés publiques qui est en jeu.

    Dimanche 15 novembre, l’Agence France Presse mettait à la Une l’information suivante : « Les restrictions pour faire face à la pandémie de Covid-19 pourraient durer plusieurs mois dans les pays européens. De l’Allemagne à la France, les gouvernements se préparent à des mesures sur le long terme malgré des mouvements de contestation. » Certes, le texte est au conditionnel, mais chacun perçoit que cette crise ne constitue plus une simple parenthèse. Elle pourrait inaugurer en quelque sorte un « nouvel état du monde » pour une assez longue période. Si tel est le cas, les gouvernements ont raison de préparer des mesures de long terme.

    Menaces de restrictions durables

    Cependant, ces mesures ne pourront raisonnablement constituer une simple continuité, en quelque sorte renforcée, des mesures actuelles, ou la poursuite d’un cycle un peu erratique de resserrage et de desserrage de vis. En effet, les restrictions sanitaires mettent en jeu des libertés publiques fondamentales. S’il est acceptable de mettre entre parenthèse quelques libertés fondamentales sur un temps court, cela ne peut se concevoir sur une longue durée. Ainsi, entre les mois de mars et mai, les différentes mesures restrictives n’avaient pas été exemptes de critiques mais elles avaient été globalement admises, au motif même qu’il s’agissait de dispositions provisoires et de courte durée.

    C’est ainsi, notamment, que la suspension du culte public le 17 mars dernier n’avait pas entraîné de manifestations. Pendant trois mois, cette privation a donc été supportée comme un effort coûteux mais inévitable, jusqu’au recours devant le Conseil d’État au mois de mai, lors du déconfinement partiel. Cette fois, la crainte s’installe de vivre dans un pays où le culte public pourrait être atteint durablement. Il est toutefois important de préciser qu’il ne s’agit pas uniquement de la liberté de culte : celle-ci est l’une des libertés publiques essentielles, dont le Conseil d’État avait rappelé en mai le caractère constitutionnel, mais elle n’est pas la seule.

    L’ensemble des libertés publiques

    C’est donc probablement une défense plus large des libertés publiques qui est nécessaire. Cependant, en demandant la messe, les catholiques montrent d’une certaine manière un bon exemple à la société tout entière. Le chemin à suivre est de demander au gouvernement que les mesures de long terme qui se profilent soient compatibles avec les libertés publiques dans leur ensemble. À défaut, nous pourrions vivre un point de bascule historique qui fragiliserait l’état de droit.

    Ce n’est donc pas un caprice de demander le rétablissement de la messe dans des conditions permettant d’assurer un certain niveau de sécurité sanitaire, mais c’est un premier pas pour mettre sur le tapis la question des libertés publiques dans leur ensemble. Cette demande n’est pas non plus une revendication purement catégorielle des catholiques : si le culte est rétabli — ce qui est envisagé pour le début du mois de décembre — ce sera pour toutes les confessions religieuses. L’Église de France ne demande pas une exception catholique.

    Au nom du bien commun

    Il y a parfois une mauvaise compréhension des manifestations pour la messe. Par exemple, Gilles Clavreul, membre du Printemps républicain, y voit « une instrumentalisation identitaire de la religion » qui participe « d’une remise en cause du commun ». C’est une erreur de perspective : défendre une liberté publique essentielle, comme la liberté de culte, ne constitue pas une remise en cause du commun, mais au contraire protège le commun, c’est-à-dire cet état de droit qui demeure l’un des rares « communs » à faire encore consensus dans la société.

    Chronique publiée en partenariat avec Radio Espérance, 18 novembre 2020.

    Ref. Derrière la liberté du culte, l’enjeu des libertés publiques

    JPSC

  • Covid-19 : la déraison sanitaire

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « Nos héritiers nous reprocheront notre irresponsabilité »

    Posted: 22 Nov 2020 10:48 PM PST

    Alexandra Laignel-Lavastine vient de publier « La Déraison sanitaire. Le Covid-19 et le culte de la vie par-dessus tout » aux Éditions Le Bord de l’Eau. Un essai aussi brillant que dérangeant dans lequel la philosophe interroge notre « sanitairement correct ». Entretien d’Alexandre de Vecchio avec Alexandra Laignel-Lavastine.

    – Vous écrivez : « Jamais l’humanité n’avait été mieux armée médicalement face à une épidémie ; jamais elle ne se sera montrée aussi désarmée moralement. » Pourquoi ?

    – Vu l’amplitude de la catastrophe qui s’annonce, nous serions en effet bien inspirés d’y réfléchir, car nos descendants, qui sont notre conscience, nous réclameront assurément des comptes. Je vois plusieurs raisons à cette déconfiture. D’abord, notre basculement, depuis quatre décennies, dans un « nouvel humanisme » (Luc Ferry) tel que jamais, dans l’Histoire, nous n’avions accordé une aussi grande valeur à la vie humaine. Il n’est donc plus question de consentir, en 2020, aux scènes d’épouvante que nos parents ou grands-parents, qui avaient connu la guerre, étaient encore capables d’endurer lors des grandes épidémies de grippe asiatique de 1957 ou de 1968.

    Ensuite, il y a ce calamiteux désaveu du tragique, à l’œuvre et même à la manœuvre à chaque étape de cette pandémie, comme si nous étions partis de l’idée folle selon laquelle, pour en finir avec les tragédies du XXe siècle, il suffirait d’en finir avec le tragique même. La fatalité, la finitude et la mort feraient ainsi insulte à notre condition. Trancher ? Nos technocrates optent pour l’antistratégie du moindre risque en se défaussant de leur responsabilité sur les médecins. D’où un bilan churchillien : on a confiné puis reconfiné afin d’éviter l’effondrement (des services de réa[nimation]) ; à la fin, on aura eu et le confinement, et l’effondrement (du pays). Mais la question de notre désarmement moral en soulève encore une troisième, qui constitue le surprenant angle mort de notre sanitairement correct : dans quelle mesure le fait de ravaler l’homme à la vie et d’élever la vie biologique au rang de valeur suprême est-il hautement périlleux et déraisonnable sur le plan civilisationnel ?

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  • "Rendez-nous la messe" : des centaines de catholiques français mobilisés devant les églises

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    Du site de RTFrance :

    «Rendez-nous la messe» : des centaines de catholiques prient à l'extérieur des églises en France

    22 nov. 2020

    Des centaines de catholiques se sont rassemblés devant des cathédrales et des églises à Paris, Toulouse et Bordeaux afin de réclamer la réouverture des églises pour les messes.

    Plusieurs rassemblements de catholiques se sont tenus en France devant l'entrée d'églises et de cathédrales ce dimanche 22 novembre, jour de messe.

    A Paris, ils étaient plusieurs dizaines agenouillés à même le sol devant l'entrée de l'église Saint-Augustin, dans le VIIIe arrondissement. Ils étaient également plusieurs centaines, selon notre reporter, devant l'entrée de l'église Saint-Sulpice, dans le VIe arrondissement de Paris, pour réclamer la levée de l'interdiction des messes publiques en raison du confinement.

    «La messe est vraiment essentielle car c’est là où on reçoit le sacrement, alors que prier, nous pouvons le faire de chez nous», a expliqué Adeline, une fidèle, au micro de notre reporter.

    Les catholiques étaient également plusieurs centaines devant les cathédrales de Bordeaux et Toulouse pour réclamer le retour de la messe dans les églises, interdite pendant le confinement. Agenouillés à l'ombre de la cathédrale Saint-André à Bordeaux, plus de 300 fidèles ont récité un chapelet et entonné des chants et des récitations de prières lors d'un rassemblement statique déclaré en préfecture, sous l’œil d’une présence policière discrète et entre deux banderoles «Rendez-nous la messe» et «Stop à la dictature sanitaire».

    Le 15 novembre, plus de 300 catholiques s'étaient déjà donné rendez-vous sur le parvis de la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Avant la prière collective, l'un des organisateurs a demandé aux fidèles de tendre les bras pour qu'ils s’écartent les uns des autres, afin de respecter la distanciation sociale.

    A Toulouse également, quelques centaines de catholiques, dont beaucoup de familles avec enfants, se sont rassemblés devant la cathédrale Saint-Etienne pour le deuxième dimanche consécutif. 

    Le 23 novembre, le gouvernement a prudemment donné son accord à une reprise des cérémonies religieuses avec public à partir du 1er décembre mais à deux conditions : le respect d'un nouveau protocole sanitaire au sein des lieux de culte et une évolution favorable de la situation épidémiologique.

    En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/france/80981-rendez-nous-messe-centaines-catholiques-prient-exterieur-eglises-france

  • L'interdiction du culte public est illégale et profite de l'éclipse du pouvoir spirituel

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    Nous publions à nouveau cette tribune de Benoît Schmitz, historien, publiée sur le Figaro Vox durant le premier confinement car elle n'a rien perdu de son actualité :

    L'éclipse du pouvoir spirituel et le sort des libertés publiques

    19 mai 2020

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L’historien replace la question de l’autorisation du culte public dans la longue histoire des relations entre l’Église et l’État dans les pays occidentaux. Benoît Schmitz est normalien, agrégé d’histoire et ancien membre de l’École française de Rome. Sa thèse de doctorat, soutenue en 2013, porte sur «Le Pouvoir des clefs au XVIe siècle. La suprématie pontificale et son exercice face aux contestations religieuses et politiques». Dans ses recherches, il s’est intéressé au rôle joué par la papauté dans l’Europe du XVIe siècle en examinant l’usage qu’elle fit du pouvoir d’excommunier et de déposer les princes.

    Le maintien par le gouvernement de l’interdiction du culte public après la fin du confinement, que le Conseil d’État vient de juger illégal, a suscité de nombreuses protestations de la part des autorités ecclésiastiques et des fidèles catholiques. Mais, même s’il y eut quelques exceptions - certains évêques relevant, en substance, que l’Église n’est pas soumise à l’État dans les choses spirituelles, qu’«il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes» (Actes des Apôtres 5, 29) et que le gouvernement s’inspire, dans ses autorisations et prohibitions, d’une anthropologie pour le moins réductionniste -, la ligne dominante, exprimée par la Conférence des évêques de France et son président, ne s’en est pas moins cristallisée très rapidement en un appel à l’apaisement et à l’obéissance au pouvoir civil. Certes, beaucoup de bonnes raisons justifiaient la plus grande prudence: la nocivité d’un virus encore mal connu, l’incurie des autorités publiques, la fragilité d’une société d’autant plus exposée au mal qu’elle se croyait devenue invulnérable aux épidémies, une opinion publique tenaillée par la peur et acquise au sacrifice de certaines libertés pourvu que l’État protégeât les citoyens de la mort, tout invitait sans doute à poursuivre loyalement l’effort national pour endiguer la propagation de la maladie.

    Les arguments qui ont été avancés mais aussi ceux qui ont été passés sous silence ne laissent toutefois pas de surprendre l’historien qui étudie, dans la longue durée, les relations entre l’Église et l’État. En premier lieu, la communication officielle des instances ecclésiales a mis l’accent sur la blessure que le mépris du gouvernement aurait infligée aux croyants. Selon une pente propre au catholicisme contemporain, enclin au sentimentalisme, les décisions du pouvoir n’ont pas été considérées politiquement et juridiquement, mais affectivement, comme si l’Église devait, comme d’autres groupes et minorités, voir d’abord en l’État une sorte de mère dont il faudrait rechercher désespérément la reconnaissance et l’approbation. De surcroît, une bonne part des réactions épiscopales semble avoir été dictée par le refus de tout conflit avec le pouvoir civil. Aucune condamnation formelle de l’atteinte portée à la liberté de l’Église n’a été prononcée, ce qui pouvait se faire même sans appeler les fidèles à la désobéissance civile. Les voies de recours qu’autorise le droit positif et que viennent de suivre avec succès certaines associations de prêtres ou de citoyens, ainsi qu’un parti politique, n’ont pas même été tentées par les évêques. Enfin, si on a rappelé, à juste titre, la tradition chrétienne de soumission aux pouvoirs publics, on a mis sous le boisseau la doctrine tout aussi chrétienne qui fixe de justes limites au pouvoir de l’État et distingue le pouvoir spirituel du pouvoir temporel.

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  • Covid-19 : a-t-on violé les droits de l'homme dans les maisons de retraite en Belgique

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Covid-19 : les maisons de retraite belges ont-elles violé les droits de l’homme ?

    Publié le : 18 novembre 2020

    Dans un rapport publié lundi, Amnesty International dénonce une mauvaise gestion de la Covid dans les maisons de repos belges. Selon l’organisation, les autorités belges ont « abandonné » des milliers de personnes âgées, décédées faute d’avoir été conduites à l’hôpital. Le rapport révèle une « succession de manquements », décrits comme des « violations des droits de l’homme ».

    Des mesures de protection trop tardives

    Entre mars et octobre 2020, 61,3 % des décès liés à la Covid en Belgique ont eu lieu dans les maisons de repos, une proportion qu’Amnesty International juge « effarante ». L’organisation estime que les autorités n’ont pas été assez rapides à mettre en place des mesures de protection pour les résidents et le personnel. « Chaque fois qu’un travailleur social venait dans ma chambre pour m’aider à me laver, j’avais peur. Je me demandais si COVID venait avec elle », a raconté après coup Henriette, une résidente.

    Des résidents abandonnés faute de personnel

    Le rapport accuse également les maisons de repos de négligence auprès des personnes âgées. Avec la restriction des visites et le personnel débordé, certains résidents ont été laissés pour compte. « Il était très difficile pour mon mari de manger seul. Avec le temps, il a perdu du poids, a expliqué la femme d’un résident. Quand j’ai interrogé le personnel à ce sujet, un travailleur social m’a dit : ‘Nous ne pouvons pas nourrir tout le monde tous les jours’ ».

    43 % des cas graves n’ont pas été transférés à l’hôpital

    Enfin, le rapport fait état d’une « interprétation préjudiciable des directives de tri ». « Tout le monde a été frappé par les images des hôpitaux italiens et espagnols, explique Vincent Fredericq, secrétaire général de la fédération des maisons de soins Femarbel. Ces situations ont eu un grand impact sur nos décideurs fédéraux, qui ont dit dès le début qu’il était absolument nécessaire d’éviter de surcharger les soins intensifs. Les maisons de retraite ont été reléguées en deuxième ligne et les résidents et le personnel en ont été les victimes ». Contrairement à leurs voisins européens, les hôpitaux belges ont effectivement « résisté à la crise » et les unités de soins intensifs n’ont jamais atteint leur capacité maximale de 2.000 lits.

    Maggie De Block, qui était ministre de la santé pendant les premiers mois de la pandémie réfute ces dernières accusations : « Il n’y a jamais eu de message, ni du gouvernement fédéral ni de mes collègues régionaux, disant que nous ne devrions pas hospitaliser les personnes qui en ont besoin, ou que nous pouvons refuser les personnes âgées ou handicapées », a-t-elle déclaré.

    Source : Washington Times, Samuel Petrequin (15/11/2020)

  • Le système politique belge responsable de nombreux décès de la pandémie

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    Lu sur la Libre :

    Le rédacteur en chef de The Lancet pointe du doigt la Belgique: "Beaucoup des 14 000 morts auraient pu être évitées, des gens sont décédés à cause de l'organisation politique"

    "Votre système politique a échoué. La plupart des 14 000 morts, liées au coronavirus en Belgique, auraient pu être évitées". C'est ce que Richard Horton, rédacteur en chef de la prestigieuse revue médicale The Lancet, a déclaré ce lundi 16 novembre.

     
    Ce lundi 16 novembre, Richard Horton était l'invité numérique du comité chargé de l'évaluation de la pandémie de Covid-19 en Belgique, nous rapporte Het Nieuwsblad.

    Selon les dires de ce dernier, la plupart des pays européens ont commis de nombreuses erreurs dans la lutte contre la crise du coronavirus: "Si les politiciens avaient lu nos articles à temps, il aurait été clair dans le passé que nous étions à la veille d'une pandémie mondiale".

    Pour le cas de la Belgique, le rédacteur en chef de 'The Lancet' a mis l'accent sur l'imbroglio que représentait notre système: "Ce système typiquement belge n'a rien donné de bon, il a échoué. Nous aurions pu éviter la plupart de ces 14 000 morts. Des gens sont décédés à cause de l'organisation politique, il faut y réfléchir"

    Une solution au niveau local

    M. Horton a également décrit certaines mesures nécessaires pour se sortir de cette pandémie.

    Il a évoqué des investissements qui doivent être réalisés au niveau des soins de proximité: "Les médecins généralistes, les pharmaciens, les centres de santé, ils doivent identifier les foyers locaux. Si nous avions réussi au niveau local, le lockdown aurait pu être évité". Tester, tracer, isoler et soigner sont les étapes cruciales de la stratégie résumée par Richard Horton.

    Il a également expliqué le rôle que jouent les différents acteurs de notre société: "En outre, les entreprises, les écoles, les détaillants, les hôpitaux, les clubs sportifs... doivent s'unir. Tout le monde a un rôle à jouer. La culture de l'action mutuelle est importante. Nous devons prendre soin les uns des autres. Cela a été perdu ces dernières années", a expliqué le rédacteur en chef de 'The Lancet' 

    Selon Richard Horton, l'une des grandes faiblesses de notre politique belge tient au manque d'unité: "Donner de l'espoir aux gens. C'est là que nos dirigeants politiques ont un rôle à jouer. Un plan de relance national, socialement, économiquement et culturellement. Les gens ont besoin d'une vision commune, tout le monde doit se rallier au même objectif", indique-t-il. "Et cela n'est possible que si tous les politiciens ne font qu'un. S'ils sont divisés, alors cela se répercute sur la population qui se décompose. Il faut une stratégie avec un leader qui essaie de rétablir la confiance".

  • "Dear Future Mom", la vidéo qui fait bouger les lignes ?

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    De gènéthique.org :

    Inès

    Dear Future Mom, la vidéo qui fait bouger les lignes ?

    Publié le : 16 novembre 2020

    Pour la journée de la trisomie 21, le 21 mars 2014, un collectif d’associations européennes, parmi lesquelles les amis d’Eléonore et la Fondation Jérôme Lejeune, a diffusé un clip vidéo Dear Future Mom. Résolument positif, il présente des personnes trisomiques s’adressant à une future maman qui attend un enfant porteur de cette anomalie chromosomique. En France, plusieurs chaines, Canal +, M6 et D8, acceptent de le diffuser à titre gracieux dans leurs écrans publicitaires. Cependant, saisi par seulement deux courriers, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) invite les responsables des chaines à l’autocensure, conseillant de retirer le clip de la diffusion. Les chaines incriminées obtempèreront. Pourtant, la vidéo fera l’objet de plus de 8,2 millions de vues à travers le monde.

    La Cour Européenne des droits de l’Homme est saisie

    En France, les différents recours successifs déposés par la Fondation Lejeune et Inès de Pracomtal, une jeune fille impliquée dans la vidéo, conduisent au Conseil d’Etat. Il tranche en faveur du CSA estimant que ce dernier n’a pas abusé de son « pouvoir de régulation » ni « porté une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression » (cf. « Dear future Mom » : un message légitime qui ne serait pas d’intérêt général). Le 9 mai 2017, des requêtes sont déposées pour contester cette décision auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui accepte d’examiner le fond de l’affaire le 21 septembre 2020, obligeant le gouvernement français à répondre aux questions ayant trait à la liberté d’expression (cf. « Dear future Mom » : la CEDH valide la requête).

    C’est une surprise, en effet, seules 5% des requêtes franchissent ce cap (cf. Censure eugéniste du CSA : nouvelle étape franchie à la CEDH). Que s’est-il passé ? Le vent serait-il en train de tourner ? C’est en tous cas la question qu’on pourrait légitimement se poser. En effet, depuis de nombreuses années des vidéos circulent mettant en scène des personnes porteuses de trisomie 21 : mannequins, acteurs, sports, insertion professionnelle, mais aussi frères et sœurs de ces personnes qui témoignent de leur tendresse, parents aimants, adoptants. Ces vidéos ont en commun de porter un regard très positif sur ces enfants, ces jeunes, ces adultes souriants et heureux, qui s’interrogent sur leur différence, la place qu’on leur laisse dans la société.

    Un regard sur la trisomie 21 qui change

    Lors des débats sur le projet de loi de bioéthique, des députés, des sénateurs, très concernés, avec beaucoup de sensibilité, ont refusé de cautionner le diagnostic préimplantatoire qui vise à sélectionner les embryons dans les parcours de PMA pour écarter ceux qui seraient porteurs d’anomalies, notamment des anomalies chromosomiques comme la trisomie 21 (DPI-A). Plus récemment, un téléfilm diffusé sur M6 Apprendre à t’aimer (cf. Trisomie 21 sur M6 : « Heureusement qu’on n’a rien décelé avant sa naissance »), a reçu un accueil très chaleureux de la part du public. En Mars dernier, Emmanuel Macron inaugurait sur les champs Elysées, le « café Joyeux » servi « avec le cœur » par des personnes en situation de handicap.

    Cependant, rien n’est encore joué. Lors de ces mêmes débats de bioéthique, Olivier Véran ne s’est pas attaché à défendre la trisomie 21, mais a demandé un délai pour expérimenter le DPI-A. Juste avant ce débat, les députés ont validé le principe du bébé médicament qui consiste à sélectionner un embryon in vitro exempt de la maladie d’un aîné, en vue de le soigner. Une pratique qui instrumentalise l’enfant à naître, abandonnée en 2014 (cf. La pratique du « bébé médicament » abandonnée en France en 2014) : la procédure est lourde pour les professionnels de santé et la loi imposait d’utiliser l’ensemble des embryons congelés, même si ces derniers ne sont pas compatibles, avant de permettre une nouvelle FIV. In fine, très peu de procédures ont abouti. Le bébé médicament reviendrait donc dans la pratique, mais la contrainte de la loi serait levée. Le ressort eugéniste est le même que pour le DPI-A.

    Au niveau international, l’avortement eugénique fait l’objet de condamnations

    Ces deux dernières années, d’un point de vue international, plusieurs instances de l’ONU, le Comité des droits des personnes handicapées en 2018 et le Rapporteur spécial sur les droits des personnes handicapées, ont considéré que « l’avortement eugénique viole les droits des personnes handicapées », explique l’ECLJ (cf. Censure eugéniste du CSA : nouvelle étape franchie à la CEDH). Espérons que la CEDH fasse preuve de sagesse et rende aux personnes porteuses de trisomie 21 leur droit de cité dans les médias.

  • Confinement sanitaire et liberté du culte : faut-il aller jusqu’à manifester dans la rue pour la messe ? Le point de vue de Mgr Aillet, évêque de Bayonne

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    aillet1.jpgLes pasteurs ne sauraient empêcher les fidèles laïcs de prendre des initiatives citoyennes, sinon ce serait du cléricalisme. Lu sur le site web « Riposte catholique » cet extrait d’un entretien de Mgr Aillet, évêque de Bayonne avec Jean-Marie Guénois, dans Le Figaro :

    « […] faut-il aller jusqu’à manifester dans la rue pour la messe ?

    Et pourquoi pas, puisque l’État considère que la liberté de manifestation l’emporte sur la liberté de culte. Pourtant, à Nice, M. Castex a déclaré : « Aucune célébration religieuse n’est une offense dans une République laïque… qui en garantit la pratique pour ce qu’elle est : l’exercice d’une liberté fondamentale. » J’avoue être touché par ce mouvement spontané de fidèles décidés à revendiquer publiquement le droit de pratiquer librement leur religion, pourvu que ce soit légalement, paisiblement et dans le respect des règles sanitaires. C’est une démarche politique justifiée, car la liberté religieuse est une composante essentielle du bien commun. Les pasteurs ne sauraient empêcher les fidèles laïcs de prendre des initiatives citoyennes, sinon ce serait du cléricalisme.

    L’objection sanitaire brandie par l’État pour l’interdiction des messes vous paraît-elle justifiée ?

    J’ai du mal à l’admettre, quand des lieux d’interactions sociales beaucoup plus risqués sont maintenus en activité : écoles, grandes surfaces, transports en commun… D’autant qu’on n’a jamais recensé de « clusters » dans nos assemblées : c’est pourtant facile à vérifier, car elles sont fréquentées par des habitués qui se connaissent tous. Mais la santé physique finit par primer sur d’autres valeurs essentielles à l’équilibre humain, comme la religion. Et nous savons aujourd’hui que la santé mentale et le moral de beaucoup se dégradent.

    Lors de l’audience au Conseil d’État, vous avez été mis en cause pour des messes qui ne respectaient pas les mesures sanitaires : que s’est-il passé ?

    Un regard impartial porté sur les vidéos fournies lors de l’audience suffit à démontrer la faiblesse de l’argument, qui ne semble pas avoir pesé lourd dans la décision du juge. Les vidéos de Bayonne montrent deux célébrations d’ordinations, donc à caractère exceptionnel, ayant eu lieu fin juin, alors que toute la France était en « zone verte » et que la circulation du virus était quasi stoppée ! Il faut se rappeler que nous sortions d’une période où le gouvernement lui-même avait affirmé que les masques étaient inutiles, et que partout on observait un certain relâchement. En outre pour raison sanitaire, nous avions démultiplié les cérémonies et pris le parti de les diffuser en direct pour inciter les fidèles à ne pas se déplacer. Et que dire de cette autre vidéo, également fournie, d’une célébration présidée par Mgr Aupetit à Paris le 6 octobre… 2019 ? Aussi est-il regrettable de pointer un fait, somme toute très circonstancié, qui ne saurait à lui seul préjuger de notre loyauté habituelle à suivre les mesures sanitaires.

    L’Église de France était peu combative lors du premier confinement, elle vient d’oser aller au Conseil d’État. Doit-elle aller plus loin ?

    Nous ne saurions en rester là. Les évêques sont dans leur rôle quand ils défendent la liberté de culte. Non seulement, avec les autres confessions, il leur appartient d’exercer une vigilance citoyenne sur sa formulation et son application, mais plus encore ils doivent prendre soin du bien spirituel des fidèles. Pour ce faire, ils ne doivent pas avoir peur d’interpeller avec respect mais fermeté les pouvoirs publics. Il y va de la crédibilité de notre mission qui tire son origine, non d’une autorité humaine, mais de Dieu : c’est à lui que nous devrons rendre des comptes ! Si saint Paul nous exhorte à obéir aux autorités civiles, c’est dans la mesure du bien commun, celui de la société, mais aussi celui supérieur de l’Église dont la loi suprême est le salut des âmes… »

    Ref. Confinement sanitaire et liberté du culte : faut-il aller jusqu’à manifester dans la rue pour la messe ?

    JPSC