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Santé - Page 82

  • 12 raisons de dire non à l'euthanasie et oui aux soins palliatifs

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    3. L’interdit de tuer structure notre civilisation

    Légaliser l’euthanasie, c’est inscrire au cœur même de nos sociétés, la transgression de l’interdit de tuer. Un principe élémentaire de précaution devrait nous dissuader de suspendre désormais nos valeurs collectives à un « Tu tueras de temps en temps » ou « sous certaines conditions ». Notre civilisation a progressé en faisant reculer les exceptions à l’interdit de tuer (vengeance, duels, peine de mort…). Légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté serait une régression.

    4. Demander la mort n’est pas toujours vouloir mourir

    Très peu de patients nous disent vouloir mourir et bien moins encore le redisent quand ils sont correctement soulagés et accompagnés. Beaucoup, en outre, veulent signifier bien autre chose que la volonté de mourir lorsqu’ils demandent la mort. Vouloir mourir signifie presque toujours ne pas vouloir vivre dans des conditions aussi difficiles. Et demander la mort parce qu’on souffre, est-ce vraiment un choix libre ? Les soins palliatifs permettent de restaurer la liberté du patient en fin de vie en prenant en charge sa douleur comme sa souffrance psychique. De façon ultime, la loi française permet au patient de demander l’arrêt des traitements de maintien en vie et que soit mise en place une sédation dite profonde et continue jusqu’au décès quand il est en fin de vie et qu’il juge ses souffrances insupportables.

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  • Louvain-la Neuve : campagne publicitaire pour promouvoir une fin de vie choisie

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Louvain-la Neuve : campagne publicitaire pour promouvoir une fin de vie choisie

    Le Centre d’Action Laïque (CAL) du Brabant Wallon a lancé une campagne pour encourager aux déclarations anticipées sur les « souhaits de fin de vie », notamment le refus de soins et l’euthanasie. La campagne est menée en collaboration avec l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), une association qui promeut la pratique de l’euthanasie et qui est subsidiée par la Région Wallonne et le SPF Santé Publique.

    L’ADMD a d’ailleurs rédigé l’explication de la déclaration anticipée d’euthanasie, qu’elle définit explicitement comme une « bonne mort, autrement dit une mort dans de bonnes conditions ». Le CAL conseille aussi de remplir sa déclaration avec l’aide d’un délégué de l’ADMD ou d’un délégué de Laïcité Brabant Wallon et d’enregistrer sa demande d’euthanasie et de refus de soins auprès de l’ADMD, « pour plus de sécurité ».

    Une des déclarations proposées, intitulée « Refus de soin ou non acharnement thérapeutique » sème la confusion entre ces deux notions. En commençant par ces mots, « Si je ne devais plus être capable d’exprimer ma volonté, je ne souhaite plus de traitement visant à prolonger la vie, mais simplement un traitement de confort. », elle assimile le refus d’acharnement thérapeutique à l’arrêt des soins. Or, l’acharnement thérapeutique se définit comme la mise en œuvre de traitements disproportionnés, c’est-à-dire dont le bénéfice escompté est sans commune mesure avec les désagréments qu’ils entraînent. L’arrêt de soins alors que les traitements ne sont pas considérés comme disproportionnés, peut mener à une euthanasie par omission. En effet, l’omission euthanasique consiste en la privation de soins ou traitements ordinaires et proportionnés. (Voir Dossier de l’IEB : Accompagner la personne en fin de vie : repères éthiques pour la définition de ces pratiques.)

    On peut s’interroger sur l’objectif d’une telle campagne pour les déclarations anticipées d’euthanasie, alors que le champ d’application de ces déclarations est très étroit. En effet, celles-ci ne peuvent être exécutées que si, et seulement si les personnes qui les ont rédigées se trouvent dans une situation de coma irréversible (et en aucun cas de démence). Le dernier rapport de la Commission d’évaluation et de contrôle de l’euthanasie montrait que pour la période de 2016-2017, seulement 1,3% des personnes euthanasiées l’avaient été sur base d’une déclaration anticipée, un pourcentage légèrement en baisse. (Voir la Note de synthèse de l’IEB)

    Ne faudrait-il pas tout autant informer la population sur l’existence de soins palliatifs, leur capacité à soulager la douleur et à entourer le patient dans toute sa personne ? Inciter les citoyens à décider à l’avance de leur mort ne contient-il pas une sorte de « forçage psychique », comme le dit le Dr Marc-Hélie Huon, qui pourrait se retourner contre le patient une fois qu’il se trouve dans une situation telle que décrite par la déclaration ?

    Mieux comprendre : Fiche Didactique : Déclaration anticipée en fin de vie

    Obtenir la Carte de Fin de vie de l'IEB

    Lire également : Des médecins canadiens mettent en garde par rapport à l'euthanasie

  • Eugénisme euthanasique des personnes atteintes de démence

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Eugénisme euthanasique des personnes atteintes de démence

    Dans une lettre ouverte du 6 octobre dernier, le Prof. et Président de la Commission fédérale d’évaluation et de contrôle de l’euthanasieWim Distelmans demande de modifier la loi pour permettre l’euthanasie des personnes démentes.

    Selon la loi en vigueur, les patients ne peuvent obtenir l’euthanasie que s’ils sont conscients et capable de discernement. La déclaration anticipée d’euthanasie, qui n’est exécutée qu’en cas de coma irréversible, est donc sans effet si le patient est atteint de démence.

    Le Prof. Distelmans décrit la situation à laquelle font face de nombreux patients déments, leurs proches aidants et leurs médecins : les aidants naturels sont souvent épuisés, les personnes atteintes de démence restent trop souvent seules chez elles, ne bénéficiant pas de soins résidentiels adaptés et particulièrement agréables. Il s’inquiète de ce qu’on prévoie d’ici 2035 une augmentation de la moitié du nombre de personnes démentes. Les personnes atteintes d’Alzheimer sont en effet de plus en plus nombreuses (Voir Bulletin de l’IEB), alors que « les budgets de recherche d’une thérapie efficace de la maladie d’Alzheimer et d’autres processus de démence ont récemment été considérablement réduits en raison de résultats trop coûteux et insuffisants ». La solution serait donc, selon lui, l’euthanasie pour les personnes démentes.

    Au Canada, selon une étude menée par l’Université de Sherbrooke, 91% des aidants proches seraient d’accord pour étendre l’euthanasie aux personnes inaptes en phase terminale (moyennant des signes de détresse et une directive anticipée), et 72% des aidants proches y seraient favorables même sans directive anticipée. Une autre étude, menée par l’Association des proches aidants de la Capitale-Nationale(Québec, octobre 2017) montre la détresse des proches aidants : 36% des proches aidants songent à abandonner en raison du poids de toutes leurs responsabilités, 57% disent ressentir « une forme de pression pour accélérer le départ de la personne aidée ». On saisit le poids et la fatigue des proches tentés de proposer et de suggérer l’euthanasie à leurs parents…

    Comment ne pas craindre des euthanasies non voulues par le patient, qui changerait d’avis entre le moment de sa déclaration et celui où l’on va exécuter cette demande ?

    Source : VRT  et les 2 études canadiennes

  • Euthanasie : l'Association Médicale Mondiale résiste aux pressions des Canadiens et des Néerlandais

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    EUTHANASIE : L’ASSOCIATION MÉDICALE MONDIALE RÉSISTE AUX PRESSIONS DES CANADIENS ET DES NÉERLANDAIS

     de genethique.org

    Les associations médicales canadiennes et néerlandaises, toutes deux favorables à l’euthanasie, ont tenté en vain de modifier la position de l’Association médicale mondiale sur le sujet. Leur projet de résolution en faveur de l’euthanasie a été retiré faute de soutien lors de la réunion annuelle de l’AMM.

    Diverses associations locales ont au contraire montré leur opposition à l’euthanasie : pour le Brésil « si le médecin est préparé non seulement à soigner mais aussi à tuer, l’éthique de la pratique médicale et la confiance du patient envers son médecin seront très malmenées ». Les associations médicales de la région Asie-Pacifique (Australie, Nouvelle Zélande, Japon, Chine) et d’Israël, africaines, allemande ont toutes fait connaitre leur opposition à l’euthanasie.

    Source : Bioedge (6/10/2018)

  • Le docteur Denis Mukwege reçoit le prix Nobel de la paix

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    Mukwege 648x360_docteur-denis-mukwege-femmes-panzi.jpgAvec une confiance inébranlable en Dieu, ce médecin congolais soigne des milliers de femmes rescapées de viols et témoigne dans le monde. Il a été nommé Prix Nobel de la Paix 2018 ce vendredi 5 octobre (prix partagé avec Nadia Murad, une ancienne victime du groupe Etat islamique). Le gouvernement congolais a "félicité"  Denis Mukwege, « malgré les "désaccords" avec cette figure de la société civile congolaise aux messages radicaux contre le régime du président Joseph Kabila (Belga) ». 

    Lu sur le site du magazine «Famille chrétienne »,  sous la signature de Pierre Jova :

    « L’homme qui répare les femmes ». Ce titre singulier, le Dr Denis Mukwege le doit à son engagement. Gynécologue, il soigne les victimes de viols de guerre dans la région des Grands Lacs, à l’est de la République démocratique du Congo. Habitué des unes du Monde et de Time Magazine, il a reçu le prix Sakharov du Parlement européen, en 2014. Des honneurs qui, souvent, omettent de mentionner sa foi chrétienne. Elle est pourtant palpable.

    Dans le salon de l’hôtel parisien où nous le rencontrons, le médecin congolais a posé sur sa table une Bible. Il est de passage en France pour présenter l’ouvrage de Nicolas Fouquet Ils ont aimé leur prochain (Blf éditions), série de portraits de philanthropes chrétiens, dont il a rédigé la préface. La voix posée, le Dr Mukwege, qui a échappé à six tentatives d’assassinat, ouvre son cœur. Les yeux plantés dans les nôtres.

    « Je n’avais jamais planifié ma vie. C’est un accident de parcours.  J’avais fait des études pour soigner la mortalité infantile », raconte celui qui, dans sa jeunesse, visitait les enfants malades avec son père, pasteur pentecôtiste. Après des études à l’université d’Angers, il retourne dans son pays natal pour ouvrir un hôpital à Bukavu, à la frontière avec le Rwanda. La guerre civile qui s’ouvre en 1998 lui apporte sa première patiente. « Cette femme, qui avait subi un viol, était très gravement blessée au niveau génital. Au bout de trois mois, une cinquantaine d’autres se sont présentées avec des séquelles identiques. »

    Depuis, le médecin et son équipe ont soigné près de cinquante mille femmes rescapées de ces viols commis avec une extrême brutalité par des soudards. « C’est une arme de guerre satanique, détruisant la femme et son entourage, s’attaquant à l’Église, dont la cellule de base est la famille », juge Denis Mukwege. Il blâme sévèrement la cupidité des grands groupes occidentaux, qui achètent les bandes armées de la région pour exploiter le coltan, un minerai utilisé pour les condensateurs d’ordinateur et de téléphone portable. « Si cette exploitation était réglementée, les milices ne se battraient plus sur le corps des femmes. »

    Épuisé de voir se succéder dans son hôpital, depuis vingt ans, « la mère, la fille et la petite-fille », il parcourt le monde pour alerter les décideurs internationaux. « Je suis citoyen, je dois participer à la gestion de la cité. L’indifférence a toujours tué, surtout les innocents. Je considère qu’on ne peut pas garder le silence, qui peut apparaître comme une complicité. »

    Battu par les flots de l’horreur, Denis Mukwege est un roc. Les femmes qu’il opère ne se révoltent-elles pas contre Dieu ? « Elles sont animées d’une force morale et spirituelle qui les poussent en avant. Je me sens si petit devant elles. » Lui-même, n’a-t-il jamais été tenté de reprocher au Seigneur ces atrocités ? « Mon Dieu est un Dieu de miséricorde, qui nous donne sa grâce, mais aussi le choix. Nous ne sommes pas ses esclaves. Celui qui ne voit pas dans l’autre l’image de Dieu, c’est son péché. Ce n’est pas de Dieu, mais de la perversion humaine que vient le péché. »

    Cette confiance inébranlable fait du lui un missionnaire dans l’Occident sécularisé. Il témoigne de sa foi auprès des dirigeants et milliardaires désireux de l’aider, comme Bill Gates. « Ils veulent être heureux en servant l’homme : ils comprennent que leur fortune ne peut pas les combler. Mais ils ont besoin de faire l’expérience qu’ils sont aimés de Dieu, et que c’est de Lui dont on tire la force d’aider son prochain ! » De l’aider, et, ce qui est plus difficile encore, la force de l’aimer.  »             

    Ref. Le docteur Denis Mukwege reçoit le prix Nobel de la paix

    Panzi bklv_p14.jpgL’hôpital du Dr Denis Mukwege à Bukavu est situé à Ibanda: la plus importante (résidence du gouverneur de la province du Sud-Kivu, anciens quartiers européens) -quoique la moins peuplée- des trois communes de la ville.  L’hôpital se trouve dans le quartier en expansion de Panzi  (où l’on a beaucoup construit, le long de la route vers Uvira via Nyangezi : photo). L'hôpital de Panzi a été fondé en 1999 par les pentecôtistes d’Afrique centrale. La population de la RDC est christianisée à 80-90% environ: 50% de catholiques et de 20 à 35% de protestants. Le reste se partage entre animistes et musulmans.

    JPSC

  • Les médecins canadiens affirment que la neutralité en matière d'euthanasie est un permis de tuer

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    Collectif des médecins contre l'euthanasie : les médecins canadiens ne tueront pas (source)

    Communiqué

    REYKJAVIK, Islande, October 1, 2018 /PRNewswire/ --

    Alors que les délégués de l'Association médicale mondiale (AMM) se réunissent à Reykjavik, en Islande, pour leur Conférence sur l'éthique médicale et leur Assemblée générale annuelle, les médecins canadiens s'élèvent contre une position éthique soi-disant neutre sur l'euthanasie.

    Les médecins canadiens affirment que la neutralité en matière d'euthanasie est un permis de tuer.

    L'Association médicale canadienne (AMC) et la Société royale néerlandaise pour la promotion de la médecine (KNMG) présentent une motion demandant à l'AMM de prendre une position neutre sur l'éthique de l'euthanasie et du suicide assisté. L'AMM a longtemps rejeté ces actes comme étant contraires à l'éthique. Seuls six pays sur 200 (3 %) dans le monde autorisent les médecins à causer intentionnellement la mort, et la grande majorité des associations médicales nationales s'y opposent.

    En tant que médecins canadiens, nous affirmons que la position de l'AMC ne reflète pas nos opinions et notre expérience, et qu'une position neutre est illogique et indéfendable.

    L'abandon par l'AMC de sa politique de longue date contre l'euthanasie et le suicide assisté, et l'adoption d'une position neutre ont influencé la décision de la Cour suprême du Canada en 2015, qui a conduit à la loi de 2016 autorisant l'euthanasie et le suicide assisté.

    Depuis lors, des pressions constantes s'exercent pour normaliser et étendre ces pratiques et pour abandonner les mesures de sécurité mises en place pour protéger les personnes vulnérables. Le gouvernement envisage d'étendre l'euthanasie et l'aide au suicide aux enfants et aux personnes atteintes de maladie mentale et de troubles cognitifs. Les médecins et les hôpitaux subissent des pressions pour pratiquer l'euthanasie ou y faire référence, même lorsque cela viole leurs principes fondamentaux.

    Le Dr Paul Saba, un médecin de famille de Montréal, affirme : « Les gens ont besoin d'aide pour vivre, pas pour se suicider ».

    La Dr Catherine Ferrier, présidente du Collectif des médecins contre l'euthanasie, met en garde l'AMM contre une position neutre sur l'euthanasie et le suicide assisté, soulignant que la « neutralité » de l'AMC a immédiatement conduit à la promotion de l'euthanasie et du suicide assisté dans les forums nationaux et internationaux.

    Le Collectif des médecins contre l'euthanasie cherche à garantir des soins médicaux de qualité et une prise de décision respectueuse aux patients vulnérables, en particulier à ceux qui risquent d'être poussés à mettre fin prématurément à leurs jours par le biais de l'euthanasie ou du suicide assisté, et il vise aussi à protéger l'intégrité professionnelle de tous les travailleurs de la santé.  

    http://www.collectifmedecins.org/en

    En lire plus: http://www.lelezard.com/communique-18288892.html

  • "Si la personne se sent aimée, respectée, acceptée, l’ombre négative de l’euthanasie disparaît..."

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    De zenit.org :

    Le miracle, c’est de trouver dans le malade un frère, affirme le pape

    Séminaire sur l’éthique dans la gestion de la santé (Traduction intégrale)

    « Le miracle ne consiste pas à faire l’impossible ; le miracle, c’est de trouver dans le malade, dans la personne sans défense que nous avons devant nous, un frère. »

    C’est ce qu’a expliqué le pape François en s’adressant en espagnol aux participants au IVe séminaire sur l’éthique dans la gestion de la santé qui se tient au Vatican du 1er au 5 octobre 2018. Le pape les a reçus ce lundi matin, 1er octobre, au Palais apostolique.

    « Nous sommes appelés à reconnaître dans celui qui reçoit les prestations l’immense valeur de sa dignité en tant qu’être humain, en tant qu’enfant de Dieu », a déclaré le pape qui a voulu réfléchir sur « trois mots » : « miracle, soin et confiance ».

    Le pape a invité tous ceux qui travaillent dans le domaine de la gestion de la santé à être « courageux et généreux » dans leurs « résolutions, plans et projets et dans l’emploi des moyens économiques et techno-scientifiques ». « Ceux qui en bénéficieront, surtout les plus pauvres sauront apprécier vos efforts et vos initiatives », a-t-il souligné.

    Et de plaider pour les soins palliatifs: « Nous vivons pratiquement à un niveau mondial une forte tendance à la légalisation de l’euthanasie. Nous savons que quand on offre un accompagnement humain serein et participatif, le patient chronique grave ou le malade en phase terminale perçoit cette sollicitude. Même dans ces circonstances difficiles, si la personne se sent aimée, respectée, acceptée, l’ombre négative de l’euthanasie disparaît ou devient presque inexistante. »

    Le pape a aussi encouragé tous les participants du séminaire dans leur « tâche d’apporter à tant de personnes et à tant de familles l’espérance et la joie qui leur manquent ».

    Voici notre traduction du discours du pape François.

    MD

    Discours du pape François

    Excellences, Mesdames et Messieurs,

    Je vous souhaite la bienvenue à cette rencontre et je remercie Mgr Alberto Bochatey, o.s.a., évêque auxiliaire de La Plata, président de la Commission de la Santé de la Conférence épiscopale argentine, Mr Cristian Mazza, président de la fondation Consenso Salud, et les organismes que vous représentez, pour l’opportunité de ce séminaire qui, avec le soutien de l’Académie pontificale pour la vie, est organisé pour aborder des questions du domaine de la santé qui sont d’une grande importance dans la société, à partir d’une réflexion éthique basée sur le Magistère de l’Église.

    Le monde de la santé en général, et en particulier en Amérique latine, vit une époque marquée par la crise économique ; et les difficultés dans le développement de la science médicale et dans l’accès aux thérapies et aux médicaments plus adéquats peuvent nous faire tomber dans le découragement. Mais le soin de nos frères ouvre notre cœur pour accueillir un don merveilleux. Dans ce contexte, je vous propose trois mots pour notre réflexion : miracle, soin et confiance.

    Les responsables des institutions d’assistance me diront à juste titre qu’on ne peut pas faire de miracles et qu’il faut admettre que le bilan coût-bénéfice suppose une distribution des ressources et qu’en outre les crédits sont conditionnés par une myriade de questions médicales, légales, économiques, sociales et politiques, ainsi qu’éthiques.

    Toutefois, le miracle ne consiste pas à faire l’impossible ; le miracle, c’est de trouver dans le malade, dans la personne sans défense que nous avons devant nous, un frère. Nous sommes appelés à reconnaître dans celui qui reçoit les prestations l’immense valeur de sa dignité en tant qu’être humain, en tant qu’enfant de Dieu. Ce n’est pas quelque chose qui peut, tout seul, délier tous les nœuds qui existent objectivement dans les systèmes, mais cela créera en nous la disposition pour les dénouer autant que cela nous est possible et en outre cela donnera lieu à un changement intérieur et de mentalité en nous et dans la société.

    Cette conscience – si elle est profondément enracinée dans notre substrat social – permettra que se créent les structures législatives, économiques et médicales nécessaires pour aborder les problèmes qui pourront surgir. Les solutions ne doivent pas être identiques à tous les moments et dans toutes les réalités, mais elles peuvent naître de la combinaison entre public et privé, entre législation et déontologie, entre justice sociale et initiative entrepreneuriale. Le principe inspirateur de ce travail ne peut pas être autre que la recherche du bien. Ce bien n’est pas un idéal abstrait mais une personne concrète, un visage qui souffre très souvent. Soyez courageux et généreux dans vos résolutions, plans et projets et dans l’emploi des moyens économiques et techno-scientifiques. Ceux qui en bénéficieront, surtout les plus pauvres, sauront apprécier vos efforts et vos initiatives.

    Le second mot est soin. Soigner les malades n’est pas simplement l’application aseptisée de médicaments et de thérapies appropriées. Et sa première signification ne se limite pas à chercher le recouvrement de la santé. Le verbe latin « soigner » veut dire : assister, se préoccuper, prendre soin, être responsable de l’autre, du frère. Nous devrions beaucoup apprendre de cela, nous, « curas » (curés) parce que c’est à cela que nous appelle Dieu. Nous, « curas », nous sommes là pour prendre soin, pour soigner.

    Cette disposition du personnel de la santé est importante dans tous les cas, mais elle se perçoit peut-être avec une plus grande intensité dans les soins palliatifs. Nous vivons pratiquement à un niveau mondial une forte tendance à la légalisation de l’euthanasie. Nous savons que quand on offre un accompagnement humain serein et participatif, le patient chronique grave ou le malade en phase terminale perçoit cette sollicitude. Même dans ces circonstances difficiles, si la personne se sent aimée, respectée, acceptée, l’ombre négative de l’euthanasie disparaît ou devient presque inexistante, puisque la valeur de son être se mesure sur la base de sa capacité à donner et à recevoir de l’amour, et non sur la base de sa productivité.

    Il est nécessaire que les professionnels de la santé et ceux qui se dévouent à l’assistance sanitaire, s’engagent dans une mise à jour constante des compétences nécessaires, afin de pouvoir répondre toujours à leur vocation de ministres de la vie. La Nouvelle Charte des Personnels de la santé (ncas) est pour vous un instrument utile de réflexion et de travail et un élément qui peut aider dans le dialogue entre les initiatives et les projets privés et d’État, nationaux et internationaux. Ce dialogue et ce travail conjoint enrichit concrètement les prestations dans le domaine de la santé et rejoint les nombreux besoins et urgences médicales de notre peuple latino-américain.

    Le troisième mot est confiance, que nous pouvons distinguer dans différents domaines. Avant tout, comme vous le savez, c’est la confiance du malade en lui-même, dans la possibilité de se soigner, parce qu’une grande partie du succès de la thérapie en dépend. Il n’est pas moins important pour le travailleur de pouvoir exercer sa fonction dans un contexte serein et cela ne peut être séparé du fait de savoir que l’on fait ce qui est juste, ce qui est humainement possible, en fonction des ressources à disposition. Cette certitude doit se baser sur un système durable d’attention médicale, où tous les éléments qui le forment, gérés par une saine subsidiarité, s’appuient les uns sur les autres pour répondre aux besoins de la société dans son ensemble et du malade dans sa singularité.

    Il est très difficile de se mettre entre les mains d’une personne, surtout lorsque notre propre vie est en jeu ; toutefois, la relation avec le médecin ou l’infirmière a toujours été fondée sur la responsabilité et sur la loyauté. Aujourd’hui, à cause de la bureaucratisation et de la complexité du système de santé, nous courons le risque que ce soit les termes du « contrat » qui établissent ce rapport entre le patient et le personnel médical, en trahissant ainsi cette confiance.

    Nous devons continuer de lutter pour maintenir intègre ce lien d’humanité profonde, puisqu’aucune institution d’assistance ne peut, seule, remplacer le cœur humain ni la compassion humaine (cf. saint Jean-Paul II, Motu Proprio Dolentium hominum, 11 février 1985 ; ncas, n.3). La relation avec le malade exige donc du respect pour son autonomie et un fort apport de disponibilité, attention, compréhension, complicité et dialogue, pour être l’expression d’un engagement assumé comme un service (cf. ncas, n.4).

    Je vous encourage dans votre tâche d’apporter à tant de personnes et à tant de familles l’espérance et la joie qui leur manquent. Que notre Vierge sainte, Santé des malades, vous accompagne dans vos idéaux et vos travaux et qu’elle, qui a su accueillir la Vie, Jésus, en son sein, soit pour vous tous un exemple de foi et de courage. Du plus profond de mon cœur je vous bénis tous. Que Dieu, Père de tous, donne à chacun de vous la prudence, l’amour, la proximité à l’égard du malade pour que vous puissiez remplir vos devoirs avec une grande humanité. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

    © Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

  • Académie pontificale pour la Vie : un Livre blanc sur les soins palliatifs

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  • Belgique : le financement des soins palliatifs fait défaut

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique (06/092018) :

    LES SOINS PALLIATIFS SOUS-FINANCÉS EN BELGIQUE 

    En Belgique, le financement public des soins palliatifs n’est pas du tout à la hauteur des besoins réels. « Nous sommes subsidiés pour 180 patients, mais nous en suivons environ 400 », déplore Marie-Bernadette Mossay, infirmière au sein de l’ASBL Accompagner Famenne-Ardenne (Afa). L’Afa est une équipe mobile de soins palliatifs à domicile, qui agit dans le sud-est de la Belgique (province du Luxembourg). L’expertise de leurs professionnels de la santé est secondée par des bénévoles formés à l’accompagnement des malades en fin de vie. Pourtant les subventions publiques dont ils bénéficient représente moins de 50 % de leur financement, et l’Afa « fonctionne en grande partie grâce à des dons ».

    La province du Luxembourg ne compte que douze lits de soins palliatifs, ce qui est insuffisant pour répondre à toutes les demandes, « alors que la loi prévoit que chaque citoyen se trouvant confronté à une maladie grave a droit aux soins palliatifs ». 

    L’hôpital de Jolimont, à la Louvière, n’a tout simplement aucun financement public pour ce type de soins, et c’est en puisant dans ses fonds propres qu’il fait fonctionner ses six lits palliatifs afin de permettre un accueil optimal des malades en fin de vie.

    Comment une loi affirmant le droit des patients à bénéficier des soins palliatifs peut-elle être appliquée, si les budgets sont absents ou insuffisants, et dénient ainsi ce droit d’être pris en charge dans une structure adaptée et humaine ? »

  • Une centaine de Belges ont retiré leur demande anticipée d'euthanasie en 2016-2017

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    2016-2017, 98 BELGES ONT RETIRÉ LEUR "DÉCLARATION D’EUTHANASIE"

     

    En 2016 et 2017, « 98 Belges ont retiré la déclaration anticipée d’euthanasie qu’ils avaient déposée ».

    La Belgique autorise ce type de déclaration depuis 2008. A ce jour, 170 942 déclarations pour demander l'euthanasie ont été déposées. Parmi elles, « 128 291 déclarations toujours actives et 42 651 autres arrivées à échéance ». Concernant les déclarations arrivées à échéance, « 29 842 enregistrements n’ont pas été confirmés, le reste émanait de personnes entre-temps décédées ».

    Gert Huysmans, président de la Fédération flamande des soins palliatifs, estime entre autres que « les gens rédigent leur déclaration alors qu’ils sont en bonne santé et sous-estiment alors l’instinct de survie qui les animera quand ils seront malades ».

    Sources: La Libre (01/09/2018)

  • Une première mondiale : deux enfants de 9 et 11 ans ont été euthanasiés en Belgique

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    De Jeanne Smits sur RéinformationTV :

    Premières euthanasies d’enfants en Belgique

    La presse internationale s’est saisie d’une information qui circule déjà depuis plusieurs semaines en Belgique : deux enfants âgés de neuf et de 11 ans sont présentés comme les « bénéficiaires » les plus jeunes au monde de l’euthanasie. Cela s’est passé en Belgique, où l’euthanasie des mineurs a été légalisée en 2014, sans limite d’âge. La présentation de cette nouvelle ne tient pas compte d’une réalité hélas plus large, puisque le « laisser mourir » – l’euthanasie lente – des nouveau-nés et des bébés jugés en trop mauvais état pour pouvoir « vivre dignement » s’installe de plus en plus dans les mœurs dans de nombreux pays.

    Mais en Belgique, ce qui fait la différence, c’est la possibilité d’administrer une piqûre létale aux mineurs qui ne supportent plus les souffrances occasionnée par une maladie grave. Selon la commission de suivi des euthanasies en Belgique, la CFCEE, trois mineurs ont obtenu une telle mise à mort au cours des années 2016 et 2017 : un jeune de 17 ans souffrant de dystrophie musculaire, et donc cet enfant de neuf ans atteint d’une tumeur cérébrale et cet autre, 11 ans, victime de fibrose cystique.

    Deux euthanasies d’enfants Belgique en 2016 et 2017

    Aux Pays-Bas, l’euthanasie des mineurs n’est envisagée qu’à partir de 12 ans, avec une autorisation écrite des parents jusqu’à 16 ans. En Belgique, les parents doivent exprimer leur accord par écrit pour tout mineur demandant l’euthanasie.

    Pour les deux enfants belges concernés, les médecins ont établi des rapports très détaillés où l’on peut lire notamment qu’ils étaient en « phase terminale » de leur maladie et que leur dossier a été soumis à un grand nombre de médecins et de soignants, au-delà des exigences habituelles de la loi. La commission d’évaluation des euthanasies les a jugés conformes.

    Il faut dire que le président de la commission d’évaluation, Wim Distelmans, est lui-même un médecin spécialiste d’éthique et de la fin de vie très favorable à l’euthanasie, et a participé à de nombreux cas jugés limites ou transgressifs même à l’aune de la loi belge, extrêmement libérale. « Il n’y a pas d’âge pour souffrir », a-t-il déclaré, ajoutant que de toute manière, l’euthanasie d’enfants resterait toujours « très exceptionnelle ». « N’y aurait-il eu qu’une euthanasie de jeunes, la loi aurait fait la preuve de sa grande utilité » a-t-il jugé.

    Le vice-président de la commission, le Dr Luc Proot de Bruges, a été tout à fait ravi lui aussi de la modification législative. « Tant mieux qu’il n’y ait pas de limite d’âge chez nous », a-t-il déclaré. « Les pédopsychiatres ont pu établir pour les trois quarts que ces mineurs étaient fortement capables d’exprimer leur volonté et qu’ils savaient très bien où ils en étaient », assure-t-il. On n’en saura pas davantage, par respect de la vie privée des intéressés.

    Des enfants euthanasiés à 9 et 11 ans : une première mondiale

    La presse belge n’émet pas le moindre jugement négatif. C’est notamment dans la presse britannique que l’on rappelle les déclarations de 162 pédiatres belges déclarant au moment de l’adoption de la loi : « Aujourd’hui, nous sommes capables de contrôler parfaitement la douleur physique, l’étouffement ou l’anxiété à l’approche de la mort. » Le pédiatre oncologue Stefaan Van Gool ajoutait : « Il n’existe en réalité aucun outil objectif qui vous permette réellement de dire : “Cet enfant a entière compétence et capacité pour donner son consentement informé en pleine connaissance de cause.” »

    L’affaire des euthanasies d’enfants est de fait utilisée dans la presse belge pour promouvoir la cause de l’euthanasie qui devient de plus en plus banale et acceptée par la population. En 2016 et 2017, pas moins de 4.337 personnes ont officiellement obtenu une euthanasie (il s’agit des euthanasies déclarées), dont la plupart souffrant de cancer.

    Mais les victimes comprennent aussi 710 personnes, pour la plupart âgées, souffrant d’affections telles la cécité ou l’incontinence. 70 personnes ont « choisi » de mourir pour cause de souffrances psychiatriques « insupportables ». Et l’on compte 19 jeunes de 18 à 29 ans qui ont obtenu l’euthanasie au cours de cette période. Les règles sont appliquées de manière de plus en plus laxiste : l’an dernier, le neurologue Ludo Vanopdenbosch a démissionné de la CFCEE pour manifester son opposition à l’approbation de la commission d’une euthanasie sur une patiente démente qui n’avait pas donné son consentement. Et un nombre croissant de médecins s’insurge contre l’euthanasie des malades psychiatriques.

     
  • En Belgique, l'euthanasie est comme sacralisée

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    Du site "Euthanasie STOP" :

    En Belgique, aujourd'hui, l'euthanasie est "sacrée"

    Willem Lemmens
    Professor of Modern Philosophy and Ethics at the U

    Willem Lemmens est professeur de philosophie et d'éthique à l'université d'Anvers en Belgique. Il est intervenu lors d'un symposium organisé à Oxford au Royaume Uni au cours, une demi-journée était consacrée aux questions d'éthique autour de la fin de vie et de l'euthanasie.

    En Belgique et aux Pays-Bas où l'euthanasie pour « souffrance psychique » a commencé d'être autorisée , la question s'avère d'une acuité particulière : « En l'espace de quelques années, les demandes d'euthanasie en psychiatrie sont devenues de plus en plus acceptable et habituelle », explique le philosophe, et ce, bien que tous les médecins y compris ceux favorables à l'euthanasie, considèrent que la loi a été uniquement mise en place pour soulager les souffrances somatiques des malades en phase terminale.

    Pour le philosophe, le changement culturel est profond parce que l'euthanasie est devenue une option pour des patients qui souffrent de tendances suicidaires et les psychiatres subissent souvent des pressions pour « garantir » l'euthanasie, parfois même de la part de la famille.

    Des cas inquiétants ont été relatés : des familles ont raconté qu'un être cher qui souffrait de désordre mental avait été euthanasié sans le consentement de la famille et contre l'avis de certains médecins. Une part des préoccupations provient du fait que les patients suivis en psychiatrie cherchent eux-mêmes des praticiens complaisants et beaucoup de psychiatres s'alarment parce qu'« ils ont de la sorte perdu certains de leurs patients les plus vulnérables ».

    « Typiquement », poursuit l'intervenant, « la loi sur l'euthanasie de 2002 est vue comme une loi qui veut briser le tabou de la 'mort volontaire'. Cependant, la pratique créée par cette loi a engendré de nouveaux tabous : les psychiatres qui s'opposent à l'application trop large et indulgente de la loi sont méprisés, accusés d'être inhumain, de manquer d'empathie vis à vis des souffrances insupportables ». Il constate que « le climat moral a complètement changé » et l'euthanasie est considérée par certains comme « un droit fondamental et la mort comme une solution thérapeutique ». De cette façon, « l'euthanasie est, pour ainsi dire, sacralisée et toute critique est rejetée comme étant inhumaine et dès alors immorale ». Il y a aussi une méfiance croissante et une culture de l' 'omerta' entre les psychanalystes, certains préférant ne pas parler ouvertement de leurs craintes. Ainsi, « une minorité farouchement en faveur de l'euthanasie de leurs patients reçoivent une large attention dans les médias et sont souvent présentés comme des pionniers et de vrais humanistes ».

    Pour le Prof. Willem Lemmens, il faudrait que les congrès professionnels et les associations de psychiatres encouragent ouvertement l'ouverture d'une discussion et d'un débat, plutôt que de faire taire les voix critiques comme c'est souvent le cas. Il réclame « une prise en charge attentive de la souffrance psychique, en renonçant à faire de l'euthanasie une option thérapeutique, car celle-ci signifie en fait la fin de toute thérapie ».