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Sexualité - Page 55

  • Québec : une Église en crise depuis les années 1960

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    Un effet de la « révolution tranquille » (un prodrome québécois de mai 68) ou de Vatican II ? C’est un peu l’histoire de la poule et de l’œuf. En quelques années, les catholiques du Québec ont vu leur Église vaciller et la société se séculariser à une vitesse accélérée. D’Yves Chiron sur le site du mensuel « La Nef » ( n° 297):

    "Jusqu’au début des années 1960, 88 % de la population du Québec était catholique et l’Église était impliquée dans toutes les œuvres sociales, dans le système hospitalier comme dans l’éducation. La quasi-totalité des « collèges classiques » (l’équivalent de nos lycées) et toutes les universités francophones étaient rattachées à l’Église. Les mouvements, organisations et œuvres liés à chaque paroisse couvraient tous les aspects de la vie religieuse mais aussi de la vie sociale (loisirs, services sociaux, syndicalisme, mouvements coopératifs, culture). À la fin des années 1950, un catholique sur cinq était actif dans un de ces secteurs de la vie paroissiale.

    En 1960, par la victoire électorale du Parti libéral québécois et l’arrivée au pouvoir de Jean Lesage s’engage une « Révolution tranquille » qui veut mettre fin à la « Grande Noirceur », terme polémique pour désigner les gouvernements de l’Union nationale qui avaient dirigé le Québec depuis 1944 et la politique conservatrice qui avait été menée avec l’appui de l’Église.

    La Révolution tranquille aboutira en quelques années à la création d’un système d’hôpitaux publics, d’un Ministère de l’Éducation et d’un Ministère des affaires sociales, à l’abaissement du droit de vote de 21 à 18 ans, à l’adoption d’un statut légal de la femme mariée, à la mise en vente de la pilule contraceptive dès 1961.

    Ces évolutions, peu « tranquilles » en fait, se sont accompagnées d’une transformation du catholicisme québécois, ce qu’on a appelé la « décléricalisation » de la société québécoise. L’Église a perdu le contrôle du système d’éducation, du système hospitalier et du système des aides sociales. Les syndicats se sont déconfessionnalisés. La pratique religieuse a très fortement baissé, passant, entre 1961 et 1971, de 61 à 30 % dans le diocèse très urbanisé de Montréal, et de 90 à 37/45 % dans les petites villes du Québec et des campagnes. Les vocations religieuses et sacerdotales se sont effondrées : quelque 2000 entrées au couvent ou au séminaire en 1946, un peu plus d’une centaine en 1970. Le nombre des ordinations sacerdotales a baissé de plus de 57 % entre 1960 et 1969. Des milliers de prêtres, de religieux et de religieuses sont retournés à la vie laïque.

    Certains analystes et commentateurs ont expliqué, a posteriori, cet effondrement comme une conséquence de la Révolution tranquille qui a fait perdre à l’Église son pouvoir institutionnel et qui a laïcisé la société. D’autres explications ont mis en lien la crise du catholicisme québécois avec le concile Vatican II qui se déroulait au même moment (1962-1965).

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  • Pédophilie cléricale : attention aux « scènes de chasse en Bavière » …

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    Un commentaire d'Arnaud Dumouch:

    JPSC

  • L’Eglise catholique bénit-elle aujourd’hui tout et n’importe quoi ?

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    Lu sur le site « Pro Liturgia »:

    « On ne peut pas bénir une union homosexuelle ! » Une réflexion claire de Mgr Andreas Laun, évêque auxiliaire de Salzbourg (AU) en réponse au Cardinal Marx, archevêque de Munich(D) et à Mgr Bode, évêque d’Osnabrück (D) respectivement président et vice-président de la Conférence des évêques d’Allemagne :

    « Le cardinal Marx et Mgr Bode ont pensé qu’ils pouvaient proposer aux couples homosexuels de bénir leur union. Pourquoi pas, diront certains : il semble bien qu’aujourd’hui l’Eglise soit prête à bénir tout, ou presque…

    Regardons-y de plus près.

    L’Eglise bénit avant tout des personnes, mais aussi des actions et des objets. A propos des bénédictions catholiques, le Père jésuite Eckhard Bieger écrit ceci sur internet : « Pour les fidèles catholiques, tout peut être béni, pas seulement les lieux liturgiques, les calices, et les fidèles à la fin de chaque messe ou de chaque office. La bénédiction ne se limite pas aux chapelets ou aux médailles religieuses : on peut bénir aussi les voitures, les ateliers de fabrication, les animaux, les herbes aromatiques ou médicinales et bien d’autres choses encore. Certaines bénédictions sont réservées aux prêtres ou aux diacres, surtout lorsqu’il s’agit d’objets du culte comme les calices ou les ornements liturgiques. Mais les parents peuvent bénir leurs enfants. Les fidèles peuvent emporter de l’eau bénite chez eux et en asperger les membres de leur famille, et aussi leurs étables et leur bétail pour les bénir. La procession de la Fête-Dieu est en quelque sorte une bénédiction des maisons et des parvis. Il existe même un livre liturgique dédié aux formules de bénédictions, le “Livre des Bénédictions,” contenant des rituels pour 99 occasions différentes ».
    Mais qu’attendons-nous d’une bénédiction ? Quelles espérances sont liées à un tel geste ? Pour les voitures par exemple, il s’agit d’attirer la protection du ciel sur ceux qui les conduisent ; on y ajoute souvent une médaille de St Christophe, saint patron des automobilistes. La prière pour demander la protection contre la grêle, la foudre et la sècheresse peut s’accompagner d’une bénédiction du temps, que le prêtre donne à la fin de la messe à l’aide de sa croix personnelle. Bénir, signifie toujours prier pour que quelque chose grandisse, s’épanouisse, pour que d’une action ou d’un projet surgisse quelque chose de bon. La bénédiction vient de Dieu, elle s’exprime sous la forme d’une demande, et elle se réalise en imposant aux personnes, aux objets, aux bâtiments, le signe de la croix, de l’eau bénite et de l’encens.
    Insistons encore sur la variété des situations appelant une bénédiction : un nouvel atelier, un nouvel appartement, une ambulance ou une voiture de pompiers, un instrument de musique ou un équipement d’alpiniste… Et sur le fait que non seulement le prêtre peut bénir, mais aussi que toute personne peut le faire, en particulier les parents qui désirent intercéder pour la protection divine de leurs enfants. J’ajoute ici une petite histoire personnelle qui m’a beaucoup marqué : après avoir écouté une belle méditation donnée par un ami rabbin sur le sens du Sabbat, j’ai demandé à cet ami qu’il me bénisse. Il le fit volontiers, et je rentrai chez moi. Peu de temps après, le rabbin m’appela au téléphone : il avait oublié de demander à son tour une bénédiction ! La prière n’est pas soumise à des impératifs d’espace : prier pour quelqu’un et le bénir peut tout aussi bien se faire par téléphone. C’est ainsi que je pus faire parvenir ma bénédiction à mon ami juif à distance, et la réitérer plus tard lors d’une visite à Jérusalem. Cet échange de bénédictions me comble encore aujourd’hui.

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  • Pourquoi la PMA n’est jamais éthique

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    Lu sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    Après le Manuel de bioéthique des jeunes, La Fondation Jérôme Lejeune publie un deuxième opus consacré cette fois à la Procréaton Médicalement Assistée. Gratuit, disponible sur demande, ce manuel de plus de 90 pages ne se contente pas de donner un apercu de la situation. Il s'attache à poser les bonnes questions et apporter des solutions. Victoire de Jaeghere, membre de la Fondation Jérôme Lejeune a bien voulu répondre aux questions de notre rédactrice en chef adjointe, Adélaïde Pouchol.

    La Fondation Jérôme Lejeune vient de publier un manuel sur la Procréation Médicalement assistée. Un travail de synthèse très complet et didactique, mais la Fondation Lejeune n’en est pas à son coup d’essai...

    Ce manuel sur la PMA est le cinquième manuel publié par la Fondation Jérôme Lejeune. Ces manuels sont la principale publication bioéthique en termes de diffusion. Le premier de la série, le Manuel de bioéthique des jeunes a été diffusé à plus de 500 000 exemplaires depuis sa sortie, un vrai best-seller. Ils sont gratuits et sont destinés en priorité à ceux qui s’adressent aux jeunes : parents, professeurs, éducateurs... pour leur donner tous les outils nécessaires à la réflexion bioéthique.

    Votre manuel sort au moment de l’ouverture des états généraux de la bioéthique dont nous savons qu’ils traiteront en particulier de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires. J’imagine que ce n’est pas un hasard !

    Effectivement, le contexte de la révision de la loi de bioéthique rend nécessaire la mise au point proposée par ce manuel. Le projet de loi doit être examiné en janvier 2019. Il sera rédigé sur la base du travail des états généraux de la bioéthique. C’est pourquoi il est essentiel que chacun y participe. Nous voulons informer le grand public sur cette question et l’inciter à participer au débat public pour soulever les problématiques posées par la conception artificielle des êtres humains. 

    Parler de la PMA dans ce contexte-là est assez compliqué, puisque cette année le débat sera centré sur l’ouverture de cette pratique aux couples de femmes et aux femmes célibataires et nous serions tentés de nous focaliser sur ce point. En réalité, si nous allons vraiment dans le sens du respect de l’enfant, c’est la PMA en général qu’il faudrait remettre en cause. 

    La « PMA pour toutes » sera en haut de l’affiche médiatique. Elle a d’importantes implications sociales, notamment sur le plan de la filiation. Et même si la Fondation Jérôme Lejeune défend l’idée que la PMA n’est pas un geste médical à proprement parler, reste que jusqu’à présent, elle était limitée dans sa pratique par un certain nombres de verrous médicaux... lesquels sauteraient avec l’autorisation de la PMA pour toutes, qui nous fait entrer dans une logique où l’acte médical doit obéir au désir social de n’importe quel couple ou personne seule. Mais notre manuel montre comment la PMA est déjà un problème, même lorsqu’elle est réservée aux couples hétérosexuels, parce qu’elle est une négation de la dignité de l’embryon et dissocie la sexualité et la procréation, ce qui est le lien fondamental d’un couple humain. 

    N’est-il pas trop tard pour se battre sur la question de la PMA « pour toutes » dans la mesure où des personnes célibataires peuvent déjà adopter des enfants ? N’est-ce pas là l’une des racines du problème ? 

    L’adoption par les personnes célibataires est l’accueil d’un enfant qui est déjà là, qui existe, et qui a été privé de ses parents par les accidents de la vie. La PMA est dans une logique inverse : logique de production d’un enfant à qui l’on donne naissance en le privant volontairement d’un ou de deux parents. 

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  • Un curieux prédicateur pour la retraite de carême du pape et de la curie

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    De Matthew Cullinan Hoffman sur lifesitenews.com :

    Pour guider la retraite de Carême, le Pape François choisit un prêtre pro-LGBT qui soutient que Jésus "n'a pas établi de règles"

    ROME, le 5 février 2018 (LifeSiteNews.com) - Le pape François a choisi un "prêtre-poète" portugais pour prêcher lors de sa retraite du Carême 2018, un promoteur ouvert de la "théologie critique" d'une religieuse espagnole qui défend la légalisation de l'avortement et la reconnaissance par le gouvernement du «mariage» homosexuel et des adoptions par des couples de même sexe.

    Le père José Tolentino Calaça de Mendonça, vice-recteur de l'Université catholique de Lisbonne, a écrit l'introduction à la traduction portugaise de «théologie féministe dans l'histoire» par Teresa Forcades, que la BBC désigne comme «la religieuse la plus radicale d'Europe».

    Dans l'introduction au travail de Forcades, Tolentino de Mendonça annonce au lecteur que Jésus n'a laissé aucune règle ou loi à l'humanité, une idée qu'il applique avec approbation à la «théologie critique» de Forcades.

    "Teresa Forcades i Vila rappelle ce qui est essentiel: que Jésus de Nazareth n'a pas codifié, ni établi de règles", écrit Tolentino de Mendonça. "Jésus a vécu. C'est-à-dire qu'il a construit un éthos de relation, a somatisé la poésie de son message dans la visibilité de sa chair, a exprimé son propre corps comme prémisse. "

    Lorsque la traduction portugaise du livre a été publiée en 2013 avec l'introduction de Tolentino de Mendonça, Forcades s'était bien positionnée comme défenseur de l'avortement légalisé et de la création du «mariage» homosexuel. La même année, elle publiait un hommage vidéo au dictateur vénézuélien Hugo Chavez, qui était alors en train de mourir d'un cancer.

    Tolentino de Mendonça compare Forcades à Hildegarde de Bingen, et affirme que sa théologie s'exprime «sous une forme symbolique, ouverte et sensible à l'égard du réel» par opposition à la façon traditionnelle de parler de l'Église en termes clairs et non métaphoriques, qu'il appelle "les grammaires triomphales univoques que nous connaissons".

    "Il faut que le récit doctrinal se conçoive comme une lecture plutôt qu'une écriture, plus comme un voyage que comme un lieu, car la mémoire qui transporte n'est pas réductible à un code légal, à une vision, à quelque chose d'automatique", écrit ce prêtre.

    Tolentino de Mendonça écrit : " C'est précisément ici que l'œuvre provocatrice de Teresa Forcades i Vila, "La théologie féministe dans l'histoire", que le lecteur a entre les mains, vient à notre aide. "

    Dans une interview à la radio Renascença de Lisbonne en 2016, Tolentino de Mendonça a fustigé des catholiques et en particulier des cardinaux qui ont critiqué le pape François, rejetant leur vision du «traditionalisme», qu'il opposait à une authentique «tradition».

    "Aujourd'hui, nous voyons le pape François contredit par une aile plus conservatrice de l'Eglise et par certains noms importants, même cardinaux, qui d'une certaine manière sont disposés à placer le traditionalisme au-dessus de la tradition", a-t-il dit.

    En ce qui concerne l'attitude "accueillante" du pape François envers ceux qui vivent obstinément dans des situations gravement pécheresses d'homosexualité et d'adultère, Tolentino de Mendonça a déclaré à l'interviewer: "Personne ne peut être exclu de l'amour et de la miséricorde du Christ. Et cette expérience de miséricorde doit être offerte à tous, qu'il s'agisse de chrétiens remariés, blessés par des expériences matrimoniales désastreuses, que ce soit la réalité de nouvelles familles, que ce soit des homosexuels, qui doivent dans l'Église trouver un espace pour être entendus, un lieu d'accueil et de miséricorde. "

    Tolentino de Mendonca prêchera et prodiguera des conseils spirituels au Pape François et aux hauts responsables de la Curie pendant leur retraite du 18 février au 23 février de cette année.

  • Une lettre dénonce la manoeuvre déloyale de ceux qui voudraient réécrire Humanae Vitae

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    De Diakonos.be, cette traduction d'une lettre publiée par S. Magister :

    La manœuvre déloyale de ceux qui voudraient réécrire « Humanae vitae ». Une lettre

    (Contribution externe.) L’auteur de cette lettre est un ecclésiastique doublé d’un scientifique spécialisé de haut niveau qui occupe de prestigieux postes d’enseignement en Italie et à l’étranger et qui consacre également une partie de son temps et de ses énergies à la pastorale.

    Il est déjà l’auteur d’une précédente lettre publiée en janvier 2016 par www.chiesa à propos de la dégradation de la « qualité » des confessions sacramentelles, une dégradation qui n’est pas sans rapport avec l’impact sur de nombreux fidèles de certaines déclarations du Pape François amplifiées par les médias.

    Dans cette nouvelle lettre, il met en lumière l’absence de fondement des arguments récemment avancés – principalement dans une conférence autorisée d’en haut à l’Université pontificale grégorienne – pour réinterpréter et en substance invalider l’enseignement de l’encyclique « Humanae vitae » de Paul VI.

    En particulier, il réfute et qualifie de « déloyale » la prétention de vouloir faire dériver la licéité des techniques anticonceptionnelles du fait qu’un grand nombre de conjoints catholiques les utilisent tout en étant convaincus de bien faire.

    La responsabilité de cette « conscience erronée » élevée au rang de vertu – explique-t-il – n’incombe pas aux conjoints mais bien à ceux qui, dans l’Eglise, les ont mal éduqués, en passant systématiquement sous silence ou en déformant l’enseignement d’ « Humanae vitae ».

    Comme déjà pour la lettre précédente, cette fois encore il nous faut rester discret sur l’identité de l’auteur afin de ne pas l’exposer à des rétorsions aussi prévisibles qu’inexorables.

    *

    Cher M. Magister,

    Parmi les arguments obsolètes exhumés par le professeur Maurizio Chiodi, théologien moraliste de la Faculté théologique de l’Italie septentrionale (FTIS, Milan) et par ailleurs membre fraîchement nommé à la « nouvelle » Académie pontificale pour la vie, dans le but d’enlever toute autorité et crédibilité à la norme de la lettre encyclique « Humanae vitae » (HV) du bienheureux Paul VI – qui indique en quoi la contraception est moralement illicite et, en revanche, en quoi les méthodes se basant sur la connaissance et l’identification personnalisée des périodes d’infertilité du cycle féminin sont acceptables – on retrouve celui du manque d’accueil de cette norme dans l’ethos conjugal des époux catholiques ; y compris chez ceux qui ont une foi solide et qui sont pratiquants pour ce qui concerne d’autres dimensions de la vie chrétienne.

    Le théologien, âgé de soixante-deux ans, a contesté, lors d’une conférence publique organisée à l’Université pontificale grégorienne de Rome intitulée « Relire ‘Humanae vitae’ à la lumière d’Amoris laetitia’ » qui s’est déroulée le 14 décembre 2017, la validité permanente et le caractère obligatoire, pour tous les fidèles qui ont reçu le sacrement du mariage et vivent more uxorio, de l’enseignement du bienheureux Paul VI – confirmé par ses successeurs Saint Jean-Paul II et Benoît XVI et à ce jour non abrogé par le pape François – qui « condamne comme toujours illicite l’usage des moyens directement contraires à la fécondation, même inspiré par des raisons qui peuvent paraître honnêtes et sérieuses » (HV, 16) et dénonce comme « une erreur de penser qu’un acte conjugal rendu volontairement infécond et, par conséquent, intrinsèquement déshonnête, puisse être rendu honnête par l’ensemble d’une vie conjugale féconde. » (HV, 14).

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  • L'Université de la Vie 2018 "Que faire du temps ?" est sur KTO

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    L'édition 2018 de l'Université de la vie donnait chaque soir (15, 22, 29 janvier et 5 février) la parole à de grands témoins. Ils ont partagé leur propre rapport au temps et la manière dont ils tentent de vivre en harmonie avec leur temps. 

    Université de la Vie 2018 : Vivre avec son temps

    Université de la Vie 2018 : Vivre avec son temps

    Intervenants : Tugdual Derville : Individualisme intégral et bioéthique ; Henri de Soos : une éthique intemporelle face à des lois bioéthiques éphémères ; Blanche Streb : décodeur bioéthique, les mots de notre temps ; Damien Desjonquères : bioéthique, s'inscrire dans notre temps.

    Université de la Vie 2018 : Etre présent

    Université de la Vie 2018 : Etre présent

    Intervenants : Valérie Boulanger : grossesse et maternité, vivre le temps ; François-Xavier Bellamy : en temps réel ; Tugdual Derville : décodeur bioéthique, être présent dans le débat ; Caroline Roux : être présent auprès des plus fragiles.

    Université de la Vie 2018 : Se donner le temps

    Université de la Vie 2018 : Se donner le temps

    Intervenants : Caroline Roux : le temps et la vie ; Martin Steffens : le temps et la mort ; Xavier Mirabel : décodeur bioéthique, se donner le temps de la réflexion ; Tugdual Derville : l'urgence du temps long.

    Université de la Vie 2018 : Conserver, progresser

    Intervenants : Pierre-Yves Gomez : les critères de l'écologie humaine pour notre temps ; Blanche Streb : un progrès au service de l'homme ; Tugdual Derville : décodeur bioéthique, s'ajuster au temps ; François-Xavier Pérès : faire du temps notre allié.
  • Antigone contre Créon

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    Qu’un débat vigoureux sur les enjeux bioéthiques mis à l'ordre du jour Outre-Quiévrain soit lancé par les catholiques français serait tout à leur honneur, même si  la partie est a priori perdue comme le pense Jean-Pierre Denis, directeur du mensuel « La Vie » :

    « Emmanuel Macron a-t-il berné les chrétiens ? Les a-t-il cajolés à coup de laïcité positive ou inclusive, d’honneur rendu au père Hamel, de déclarations ricœuriennes et autres réunions Théodule à l’Élysée ? A-t-il flatté leur besoin de reconnaissance pour mieux les ignorer ensuite ? Si je pose la question de manière volontairement choquante, c’est pour soulever un peu de cette ouate « bienveillante » qui s’abat comme manteau neigeux, assourdissant tout. Pour le dire plus poliment, la façon dont démarrent les États généraux de la bioéthique « interroge ». Le remue-méninges n’est-il que l’habillage du remue-ménage ? Tout se passe comme si un scénario maximaliste était écrit, bien qu’il ne soit jamais assumé.

    Un scénario maximaliste, c’est l’adoption de toutes les réformes sociétales restées dans les tuyaux du précédent quinquennat : PMA, gestation pour autrui, suicide assisté… Les indices se multiplient, même s’il reste difficile de savoir jusqu’où l’histoire est écrite. Prenez le malaise d’Édouard Philippe devant la rédaction de La Vie quand nous avions interrogé sa volonté d’interdire l’exploitation de mères porteuses. Prenez le programme des États généraux de la bioéthique, étendu à l’euthanasie, ce qui n’était pas prévu. Prenez, sans attendre ces débats, la création d’un groupe d’études parlementaire sur la fin de vie, présidé avec la bénédiction de l’exécutif par Jean-Louis Touraine, immunologiste réputé et franc-maçon assumé.

    Tout se passe comme si un scénario maximaliste était écrit, bien qu’il ne soit jamais assumé.

    La société, nous susurre-t-on, est « prête ». Arrêtons de nous mentir : c’est vrai. Même si l’on considère que sondages et médias fabriquent l’opinion et même si, sur le terrain, les Français expriment de tout autres préoccupations, de fait la France a changé. Pour le constater, il suffit de discuter avec des jeunes ou de relever à quel point le mariage pour tous est devenu un sujet de jadis. Le principe libéral de tolérance – « laissez-moi vivre ce que je veux, je vous laisse vivre ce que vous voulez » – suffit à clore la plupart des débats. Nous acceptons ou nous approuvons des transformations que nous refusions il y a moins d’une génération. Ajoutons que le point de vue catholique est devenu culturellement minoritaire, y compris… parmi les personnes se réclamant de cette culture, même peut-être parmi les pratiquants.

    Longtemps l’Église a cru pouvoir « peser ». C’est fini. Les logiques frontales type « Manif pour tous » ont profondément creusé le fossé entre le monde catholique et une bonne partie de la société, et durablement divisé de nombreuses communautés. Ne parlons même pas du complexe sénescent de la « forteresse assiégée » ! Quant aux solutions subtiles, type loi Leonetti, elles sont remises en cause sitôt après avoir été unanimement adoptées. La prétention de l’Église catholique à porter le bien commun n’est plus ni réaliste ni crédible, comme le lui font sans cesse remarquer, non sans hargne mais non sans raison, beaucoup de partisans de la révolution en marche. Quant à l’illusion selon laquelle un gouvernement souriant est un gouvernement qui écoute, elle se dissipe sous nos yeux.

    D’une certaine façon, cela clarifie le problème, en le dépolitisant. Je ne prêche pas le renoncement. « Le chrétien doit crier. Nous n’avons pas besoin de son sourire. Nous avons besoin de son cri. Cela consiste à rester lui-même, c’est-à-dire à rejeter sans nuance absolument toutes les idéologies modernes », nous demandait Albert Camus (l’Incroyant et les Chrétiens, 1946). Je ne prêche pas non plus la résignation, mais la libération. Le but n’est plus de peser, de compter ou de marchander, mais de privilégier l’exemplarité, l’espérance, la charité. Il est temps que les chrétiens renoncent à leur fantasme d’influence et de puissance, ces illusoires mondanités.

    Ref. Bioéthique : Macron a-t-il berné les chrétiens ?

    Posons la question autrement: quel rôle prophétique pour l’Eglise aujourd’hui ? Dans une lettre étonnante adressée au pape Paul VI en 1977, Pier Paolo Pasolini écrivait : « Dans le cadre d’une perspective radicale, peut-être utopiste ou dirigée vers la fin des temps, ce que l’Eglise devrait faire pour éviter une fin sans gloire est clair. En un tel combat, qui au demeurant remonte à une longue tradition, jusqu’à la lutte de la papauté contre l’empire séculier, l’Eglise pourrait rassembler toutes les forces qui ne veulent pas se courber contre la nouvelle domination… »  

    A  vingt ans de distance, en 1997 Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI, répond en écho à ce communiste hors normes :

    « Il y a beaucoup de vrai là-dedans. Le caractère inactuel de l’Eglise, qui cause d’une part ses faiblesses –elle est refoulée à l’écart- peut aussi être sa force. Sans doute les hommes peuvent-ils sentir qu’il est nécessaire de s’opposer à l’idéologie banale dominant dans le monde, et que l’Eglise peut précisément être moderne en étant antimoderne, en s’opposant à l’opinion commune 

     « A l’Eglise incombe un rôle de contradiction prophétique, et elle doit aussi en avoir le courage. C’est le courage de la vérité –même s’il semble plutôt nuire tout d’abord en diminuant la popularité de l’Eglise et en la refoulant pour ainsi dire dans un ghetto –qui est en réalité sa grande force.

    « Je ne voudrais toutefois pas réduire la mission de l’Eglise à une simple attitude d’opposition. Elle participe toujours essentiellement à une édification positive. Elle cherche toujours à agir positivement, afin que les choses trouvent leur véritable forme. Elle ne devra donc pas se retirer dans une attitude d’opposition générale, mais voir très exactement les points où elle doit offrir de la résistance et ceux où elle doit aider, apporter du renfort, aider à porter, où elle doit dire oui, où elle doit dire non, afin de défendre sa propre essence » (Joseph Ratzinger, Le sel de la terre, Flammarion/Cerf, mars 1997, p. 231 et sq.).

    JPSC

  • Humanae Vitae : saint Jean-Paul II au rancart ?

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    Cinquante ans après sa publication, l’encyclique de Paul VI « Humanae vitae » contre la contraception artificielle est désormais en plein chantier de refonte, comme l’a expliqué Settimo Cielo dans un article précédent.

    De toute évidence, l’intention du Pape François est de faire volte-face – c’est-à-dire en pratique de légitimer les contraceptifs – de la manière la plus tranquillisante qui soit, comme s’il s’agissait d’une évolution naturelle et nécessaire, sans rupture, en parfaite continuité avec le magistère précédent de l’Eglise et avec la même « véritable » dynamique profonde de l’encyclique.

    Mais dès qu’on regarde un peu en arrière, cet artifice ne semble nullement facile à réaliser. Certaines déclarations des prédécesseurs de François s’érigent en montagne contre un changement de la doctrine de « Humanae vitae ».

    Ces déclarations, les promoteurs du changement se gardent bien de les citer. Mais elles sont pourtant là, immuables.

    Il y a en particulier ce discours de Jean-Paul II du 12 novembre 1988 qui suffirait à lui seul à barrer cette route.

    A l’occasion des vingt ans de la publication de « Humanae vitae », le Pape Karol Wojtyla avait saisi l’occasion pour la défendre comme jamais en gravant les paroles suivants dans le roc :

    « Il ne s’agit pas d’une doctrine inventée par l’homme : elle a été inscrite par la main créatrice de Dieu dans la nature même de la personne humaine et a été confirmée par lui dans la révélation. La remettre en question revient donc à refuser à Dieu lui-même l’obéissance de notre intelligence.  Cela revient à préférer les lumières de notre raison à l’éclat de la sagesse divine et à tomber dans l’obscurité de l’erreur pour finir par porter atteinte à d’autres piliers fondamentaux de la doctrine chrétienne ».

    Devant lui se trouvaient des évêques et des théologiens du monde entier, rassemblés à Rome pour un grand congrès qui portait justement sur « Humanae vitae ».

    Et Jean-Paul II avait précisément voulu pointer du doigt et réfuter les raisons qui avaient mené tant de théologiens et de pasteurs à refuser ce qui avait été enseigné par Paul VI dans cette encyclique.

    *

    La première de ces raisons – disait-il – repose sur une compréhension erronée du rôle de la conscience :

    « Pendant ces années, à la suite de la contestation de ‘Humanae vitae’, on a remis en question la doctrine chrétienne de la conscience morale elle-même, en acceptant l’idée d’une conscience créatrice de la norme morale. De cette façon, on a radicalement rompu ce lien d’obéissance à la sainte volonté du Créateur qui est constitutif de la dignité même de l’homme.  La conscience, en fait, est le ‘lieu’ dans lequel l’homme est illuminé par une lumière qui n’est pas issue de sa raison créée et toujours faillible, mais de la sagesse même du Verbe, dans lequel tout a été créé.  ‘La conscience – écrit merveilleusement Vatican II – est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre’ (Gaudium et Spes, 16) ».

    Et à partir de là – poursuit-il – se développe une mauvaise compréhension du magistère de l’Église :

    « Etant donné que le Magistère de l’Église a été institué par le Christ Seigneur pour illuminer la conscience, […] on ne peut donc pas affirmer qu’un fidèle a entrepris une recherche diligente de la vérité s’il ne tient pas compte de ce que le Magistère enseigne ; si, en le comparant à n’importe quelle autre source de connaissance, il s’en fait lui-même le juge ; si, dans le doute, il poursuit plutôt sa propre opinion ou celle des théologiens et qu’il la préfère à l’enseignement certain du Magistère ».

    Tout comme cela porte atteinte à la force contraignante de la norme morale :

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  • Contraception artificielle : la position de l'Eglise se serait-elle adaptée ?

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    De Sandro Magister traduit sur diakonos.be :

    Adieu « Humanae vitae »

    Adieu « Humanae vitae ». A plus d’un demi-siècle de distance, l’encyclique contre les méthodes artificielles de régulation des naissances qui a constitué le moment le plus dramatique du pontificat de Paul VI, rejetée par des épiscopats entiers, contestée par d’innombrables théologiens, ignorée par des myriades de fidèles, cède désormais le pas à une réinterprétation radicale, à un « changement de paradigme » sans aucun doute souhaité et encouragé par le Pape François en personne.

    Paradoxalement, Paul VI est le pape que Jorge Mario Bergoglio admire et loue le plus. Et précisément à cause – et ce sont ses propres mots – de la « génialité prophétique » avec laquelle il a écrit cette encyclique et aussi pour son « courage de se dresser contre la majorité, de défendre la discipline morale, de faire jouer un frein culturel, de s’opposer au néo-malthusianisme présent et futur. »

    Mais précisément, « tout dépend de la manière dont on interprète ‘Humanae vitae’ », ne manque pas de préciser systématiquement le Pape François, parce que « la question n’est pas celle d’un changement de doctrine mais d’un travail en profondeur qui fasse en sorte que la pastorale tienne compte des situations et de ce que les gens sont en mesure de faire. »

    Aussitôt dit, aussitôt fait. Et celui qui vint de donner explicitement le feu vert à l’utilisation de contraceptifs artificiels, c’est l’un des théologiens qui a le plus de crédit auprès du pape actuel, Maurizio Chiodi, professeur de théologie morale à la Faculté théologique d’Italie septentrionale et membre tout juste nommé à l’Académie pontificale pour la vie et auteur en 2006 d’un livre intitulé « Ethique de la vie » qui soutient la licéité de la procréation artificielle.

    L’autorité de sa prise de position est renforcée par l’enchaînement de deux facteurs.

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  • Le cardinal Wim Eijk appelle le pape à clarifier les doutes semés par Amoris laetitia

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    Lu sur le blog « Salon beige »

    « De Jeanne Smits sur RITV :

    "Dans un entretien avec le quotidien néerlandais Trouw, l’archevêque d’Utrecht, le cardinal Wim Eijk vient d’appeler le pape François à apporter de la « clarté » face aux « doutes » semés par l’exhortation post-synodale Amoris laetitia à propos de l’accès à la communion pour les divorcés « remariés ». S’il s’efforce d’affirmer, dans cet entretien paru vendredi dernier, que le pape n’a « jamais, nulle part » déclaré que ces couples pouvaient recevoir le sacrement de pénitence et de l’Eucharistie, il emploie tout de même des mots qui ont été ceux de nombreux évêques, universitaires et théologiens, mais aussi ceux des quatre cardinaux des « Dubia » demandant au pape François de faire la lumière sur cette question, sans jamais recevoir de réponse.

    Le cardinal Wim Eijk, connu pour ses positions fidèles à la tradition de l’Eglise en matière de morale familiale et conjugale, avait déclaré à l’issue des deux synodes sur la famille que l’Eglise catholique ne saurait modifier son enseignement traditionnel sur le refus de la communion aux couples divorcés « remariés », assurant alors que le pape ne changerait pas la doctrine à cet égard.

    « A la suite des deux synodes sur la famille un document a été écrit par le pape, Amoris laetitia. De ce fait des doutes ont été semés. Les divorcés “remariés” peuvent-ils désormais communier ou non ? Ce que l’on voit, un peu, c’est que telle conférence épiscopale gère l’affaire d’une façon, tandis que tel autre la gère d’une manière exactement inverse. Mais bon, ce qui est vrai à l’endroit A ne peut subitement être faux à l’endroit B. A un moment donné on serait content de voir que la clarté soit faite. » 

    [...] Interrogé sur la question de savoir ce qu’il attend du pape François, le cardinal a répondu : « Je dirais : éclairez-nous. A propos de ce point précis. Otez ce doute-là. Sous forme d’un document, par exemple. » [...]"

    Ref. Le cardinal Wim Eijk appelle le pape à clarifier les doutes semés par Amoris laetitia

    Il se fait, malheureusement pour le Cardinal-Archevêque des Pays-Bas, que, dans l'esprit du pape, l’affaire est désormais close, comme l’explique clairement l’Agence Kathnet :

    « Le Vatican a publié dans les “Acta Apostolicae Sedis” (AAS), l’organe officiel du Saint Siège, le document explicatif qui avait été adressé aux évêques de la région pastorale de Buenos Aires suite à l’exhortation post synodale “Amoris Laetitia”, ainsi qu’une lettre du pape François, dans laquelle il donne son approbation au dit document.

    La parution dans les AAS de cette lettre privée du pape aux évêques de la région pastorale de Buenos Aires élève cet écrit au rang de “Lettre Apostolique”.

    Elle contient en outre une contribution du cardinal Pietro Parolin dans laquelle celui-ci précise que la parution des deux documents a été faite sur la demande expresse du pape François qui désire que, aussi bien le document explicatif aux évêques de Buenos Aires que sa propre lettre soient désormais considérés comme des éléments de son “magistère authentique”.

    Le document explicatif à l’adresse des évêques de Buenos Aires, datant de septembre 2016, prévoit au n°6, d’autoriser, au cas par cas, que des personnes “divorcées et remariées civilement” puissent recevoir la communion eucharistique, même si celles-ci ne se déclarent pas prêtes à vivre dans l’abstinence. La réception de la communion pourrait être le résultat d’un processus de discernement accompagné de façon personnelle et pastorale par un prêtre. A l’issue d’un tel processus, il n’y aurait pas obligatoirement une admission aux sacrements : les personnes pourraient aussi librement choisir une autre façon de participer à la vie de l’Eglise.

    Dans sa lettre aux évêques, le pape a expressément approuvé la valeur de ce processus. Le document explicatif se veut exhaustif en ce qui concerne le huitième chapitre d’ “Amoris Laetitia”. Le pape l’affirme sans ambiguïté : ‘Il n’y a pas d’autre interprétation’. »

    Ce point final péremptoire n’empêche évidemment pas de rappeler ici quels sont les divers degrés d’engagement de l’enseignement suprême du pape seul ou du pape et des évêques unis à lui et, spécialement, de préciser que le magistère le plus élevé peut se placer à deux degrés d’autorité :

    1°/ Celui des doctrines irréformables du pape seul ou bien du collège des évêques (Lumen gentium n. 25 § 2 et 3). Ce magistère infaillible, auquel il faut « adhérer dans l’obéissance de la foi », peut lui-même être proposé sous deux formes :

    1. a) les jugements solennels du pape seul ou du pape et des évêques réunis en concile ;
    2. b) le magistère ordinaire et universel (Dz 3011).

    2°/ Et, d’autre part, celui des enseignements du pape ou du collège des évêques avec le pape, sans intention de les proposer de manière définitive, auxquels est dû « un assentiment religieux de la volonté et de l’esprit » (Lumen gentium n. 25 § 1). On parle généralement de « magistère authentique », bien que le vocabulaire ne soit pas absolument fixé.

    C’est  à ce second degré d’autorité du magistère qu’il faut situer celle des deux documents que le pape vient de faire publier au « Moniteur » du Saint-Siège : le même que celui de l’exhortation post-synodale « amoris laetitia » : leur enseignement ne peut plus être remis en cause « nisi gravibus causis » (à moins de graves raisons). Cette clausule signifie, a contrario, qu’il peut l’être dans cette occurrence.

    JPSC

  • Aux yeux de l'Eglise, le recours à des moyens contraceptifs artificiels serait-il devenu légitime ?

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    Du site de la Fraternité Saint-Pie X (district de France) "La Porte Latine" :

    ...lors d’une conférence publique organisée à l’Université pontificale grégorienne de Rome, le 14 décembre dernier, le Père Maurizio Chiodi, théologien moral récemment nommé à l’Académie pontificale pour la vie par le pape François a présenté sa théorie selon laquelle la « paternité responsable » peut obliger un couple marié à avoir recours à des moyens contraceptifs artificiels. Et vu les circonstances, vu son invocation d’Amoris laetitia pour étayer son point de vue, il ne s’est pas agi d’une simple contestation d’Humanae vitae comme on en a tant vu depuis la parution de cette encyclique il y a exactement 50 ans. Volens nolens, c’est la logique de l’exhortation post-synodale qui est en cause, et donc l’enseignement du pape François.

    Il est vrai que la séance était présidée par l’un des principaux organisateurs de la série de conférences données à la Grégorienne où s’inscrivait cette présentation évidemment hétérodoxe, le père jésuite Humberto Miguel Yanez. Celui-ci n’est pas seulement le directeur du département de théologie morale de cette université, c’est aussi un proche du pape François, qui fut son supérieur en Argentine en tant que Jorge Bergoglio.

    Les deux hommes, Chiodi et Yanez, avaient d’ailleurs participé plusieurs mois auparavant, dans la même université, à la présentation d’un nouveau livre sur Amoris laetitia dans lequel Stephan Goertz et Caroline Witting affirment clairement que l’exhortation apostolique constitue un « changement de paradigme » pour l’ensemble de la théologie morale, et spécialement pour ce qui est de l’interdiction pure et dure de la contraception formulée dans Humanae vitae.

    Dans sa conférence, intitulée : « Relire Humanae vitae (1968) à la lumière d’Amoris laetitia », le Père Chiodi a déclaré que lorsque les « méthodes naturelles sont impossibles ou irréalisables, il faut trouver d’autres moyens de responsabilité ». Alors, « Une méthode artificielle de régulation des naissances pourrait être reconnue comme un acte de responsabilité qui serait mise en œuvre non pas pour rejeter radicalement le don de l’enfant, mais parce que dans ces situations c’est la responsabilité qui appelle le couple et la famille à d’autres formes d’accueil et d’hospitalité ». Lesquels ? Le prêtre n’en a pas parlé. Restons-en aux conjectures…

    Mais ceci est certain : s’exprimant ainsi, le prêtre dit bien qu’un acte intrinsèquement mauvais peut devenir humainement nécessaire et donc bon moralement. Et d’expliquer qu’il s’agit de réfléchir à la question centrale de la théologie morale aujourd’hui : « la relation entre l’objectif et le subjectif ». « Normalement, l’objectif s’identifie à la norme morale connue de la raison et le subjectif s’identifie à la conscience éclairée par la loi », a-t-il posé. Pour le contester aussitôt : « La relation entre l’objectif et le subjectif n’est pas une relation entre la norme connue par la raison et la conscience » mais « entre l’acte… et la conscience ».

    Autrement dit, dans cette nouvelle logique, l’acte reçoit sa valeur de la conscience de celui qui le pose.

    Selon Chiodi, il appartient aujourd’hui aux philosophes et aux théologiens de « repenser une théorie de la conscience » qui retrouve « le lien originel entre la conscience et l’acte moral ». Ce n’est pas dit de manière explicite, mais l’idée est bien de relativiser de manière générale la notion de l’acte intrinsèquement mauvais qu’aucune intention ne peut racheter (parce que la fin ne justifie pas les moyens). Ce qui, soit dit en passant, n’a rien à voir avec les circonstances atténuantes qui relèvent de la responsabilité personnelle sans rien changer à la nature d’un acte.

    Le P. Chiodi s’est d’ailleurs attaché à mettre en cause l’importance d’Humanae vitae, qui a selon lui toute sa place dans le développement historique du magistère de l’Eglise à propos du mariage, mais dont on comprend que c’est maintenant une affaire du passé. Il a expliqué que cette encyclique est devenue davantage une « affaire symbolique, critiquée ou rejetée par ceux qui ont été déçus par ses conclusions, ou bien considéré comme un vrai pilier de la doctrine morale catholique de la sexualité par d’autres ».

    Cette dernière position s’explique selon lui par la référence qui y est faite dans les paragraphes 29 à 34 de Familiaris consortio et plus encore par le classement de la contraception dans Veritatis splendor parmi les actes intrinsèquement mauvais. Manière de dire que Paul VI ne voulait pas aller aussi loin.

    Le cours de Chiodi était le troisième d’une série de conférences organisée pour l’année académique par les facultés de théologie morale et de sciences sociales de l’Université Grégorienne. Le but de ces conférences est d’avoir un nouveau et ample regard sur l’encyclique ‘dans le contexte d’un temps de changement’ et de situations ‘plus complexes’.

    Ces nouvelles "avancées" surviennent après les révélations confirmant que le Vatican a créé discrètement une commission de quatre membres avec l’approbation du pape, dans le but de ‘promouvoir une étude compréhensive et autorisée’ d’Humanae Vitae qui coïncidera avec son anniversaire. Cette initiative est intervenue après que le pape François a purgé l’Académie pontificale pour la Vie, la nantissant de nouveaux membres (dont le père Chiodi), dont certains ont des positions dissidentes sur Humanae Vitae. Et cela a coïncidé avec l’action pontificale du 8 septembre qui par décret papal a remplacé l’Institut Jean-Paul II avec un nouvel institut destiné à faire avancer l’enseignement d’Amoris Laetitia. » (...)

    Sources : Life Site News / RITV / abbatah.com / La Porte Latine du 18 janvier 2018

    Lire aussi : http://www.diakonos.be/settimo-cielo/adieu-humanae-vitae-francois-liberalise-la-pilule/