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Sexualité - Page 55

  • Mgr Michel Aupetit : « En libéralisant la PMA, nous créons des souffrances futures »

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    Interview de l’archevêque  de Paris par Antoine Pasquier et Samuel Pruvot  pour le magazine « Famille Chrétienne » :

    « EXCLUSIF - L’archevêque de Paris ne mâche pas ses mots après le dernier avis rendu par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). L'ancien médecin juge que l’embryon n’est plus protégé par la loi qui cède à la volonté du plus fort.

    Quel regard portez-vous sur l’avis du CCNE qui recommande l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et la libéralisation de la recherche sur l’embryon ?

    Ces deux points se rejoignent. Ceux qui sont sans-voix demeurent sans-voix. La France refuse toujours de statuer sur l’embryon alors que d’autres pays l’ont déjà fait. L’embryon n’est pas protégé par la loi ; il n’a pas même droit à la parole. Une larve de scarabée doré est certainement mieux protégée aujourd’hui qu’un embryon humain ! Au lieu de protéger le plus faible, ce qui est sa mission normalement, le droit se met aujourd’hui au service de la volonté du plus fort. Nous avons tous été un embryon à un moment donné. Nous étions totalement dépendants de la volonté de nos parents. Mais une chose est de dépendre de nos parents, qui nous ont accueillis avec amour, et une autre d’être à la merci d’une volonté coercitive.

    En quoi cette logique de domination est-elle présente dans la PMA ?

    De quel droit les parents font-ils peser sur leurs enfants leur désir ? Demain, ils voudront choisir aussi leur morphologie !? En libéralisant la PMA, nous sommes en train de créer des souffrances futures. J’ai constaté que les jeunes chrétiens de cette génération sont plus sérieux et plus pieux que ceux de la génération précédente. Quand on les écoute en confession, on perçoit qu’ils portent en eux les déchirures de cette société « liquide » dont parlent les sociologues. Une société dont les relations ne sont ni stables ni fiables.

    En demandant aux médecins de répondre à des demandes sociétales, ne modifie-t-on pas leur rôle ?

    On veut transformer les médecins en prestataires de services. Autrefois, le médecin et son patient entretenaient une vraie relation, avec la possibilité pour le premier de refuser de soigner (sauf urgence) et pour le second de changer de médecin. Aujourd’hui, la relation a disparu. Seul demeure un désir individuel auquel le médecin doit se soumettre.

    ︎ À LIRE AUSSI : Les objections de l'Église sur la PMA

    L’ordre des médecins se dit pourtant favorable à la PMA pour les femmes…

    Autrefois, l’ordre des médecins défendait une certaine forme de déontologie. Le mot « déontologie » vient du grec deontos, ce qui doit être. Le serment d’Hippocrate était ordonné au bien du malade et comportait une liste d’actes que les médecins se refusaient de poser. L’ordre des médecins a perdu cette capacité. Quand j’entends son président dire : « Nous n’avons pas à faire de morale », cela veut dire que la déontologie a disparu puisque la déontologie et la morale sont une seule et même chose.

    Le CCNE ne semble pas du tout tenir compte des avis exprimés lors des États Généraux de la bioéthique. Pourquoi ?

    On peut effectivement se poser la question de savoir à quoi ont vraiment servi ces États Généraux !? Près de 80% des personnes ont exprimé leur opposition à la PMA. Pourquoi organiser une telle concertation si on ne tient aucun compte de ses résultats ?

    Le CCNE est-il fidèle à sa mission d’origine ?

    Le comité d’éthique a été institué au départ comme une entité indépendante de sages, autour du professeur Bernard. Celui-ci avait la réputation d’être un sage, mais aussi un esprit libre. Aujourd’hui, force est de constater qu’une majorité de membres du CCNE sont choisis parce qu’ils pensent la même chose que le gouvernement ! Le CCNE n’est plus vraiment un comité de sages dont on peut attendre une parole indépendante et libre. Il existe cependant des voix divergentes, courageuses, grâce auxquelles cela ne ressemble pas trop à une démocratie à l’africaine.

    ︎ À LIRE AUSSI : Mgr Michel Aupetit : « sur la PMA, l’Église et les chrétiens doivent s’exprimer »

    Que peuvent faire les fidèles catholiques qui ont joué le jeu des débats de bioéthique et qui se sentent floués ?

    Les fidèles vivent la même chose que les évêques… Nous avons mené un important travail de réflexionpour informer les politiques et les citoyens, dont notre dernière déclaration « La dignité de la procréation » est un des fruits. Cependant, il est peut-être possible que la détermination du gouvernement ou du Parlement sera telle que notre parole ne sera pas entendue. Ceci dit, nous avons posé une parole, et cette parole demeurera toujours. Personne ne pourra nous reprocher de n’avoir rien dit.

    Vous défendez une parole prophétique des évêques, mais quelle est la valeur d’une parole qui ne produit pas de résultats tangibles au niveau législatif ?

    Notre parole continue à faire son chemin. Elle passe de conscience en conscience, de pensée en pensée. Un jour prochain, l’opinion publique se rendra compte que nos alertes étaient légitimes. La vérité a toujours le dernier mot. Quand Pilate demande à Jésus, « qu’est-ce que la vérité », Jésus ne lui répond pas. C’est maintenant que nous comprenons la vérité du Christ. Nous continuerons donc à parler sans nous faire d’illusion. Notre parole est pareil au grain de blé qui tombe en terre ; il meurt mais pour porter beaucoup de fruits. Si ma parole n’est pas entendue aujourd’hui, je crois qu’elle portera du fruit avec la grâce de Dieu.

    Pour hâter un retournement de l’opinion, faut-il se mobiliser dans la rue comme le demande La Manif pour tous ?

    Les chrétiens pourront agir en tant que citoyens pour se manifester ou manifester tout court. Il existe de nombreuses possibilités pour engager une action citoyenne.

    Des parlementaires demandent la suppression de la clause de conscience des médecins pour l’IVG. Êtes-vous inquiet ?

    Je crois vraiment que tout Etat qui touche à la liberté de conscience s’appelle une dictature. »

    Ref. Mgr Michel Aupetit : « En libéralisant la PMA, nous créons des souffrances futures »

    JPSC

     

  • Mgr Aupetit, du sort des embryons aux scandales sexuels cléricaux : un archevêque sans langue de buis chez RTL

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    JPSC

  • Mgr Robert Mutsaerts : le synode sur les jeunes ne sera guère crédible

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    Lu sur le site web « Salon beige » ce « post » de Michel Janva : 

    mutsaerts1.jpg« Désigné par la conférence des évêques des Pays-Bas pour assister au synode sur la jeunesse, l’évêque auxiliaire de Bois-le-Duc aux Pays-Bas a fait savoir par lettre au pape François qu’il ne s’y rendra pas. Mgr Robert Mutsaerts répond à Jeanne Smits sur RITV :

    «  […] Monseigneur, pourquoi avez-vous pris la décision de ne pas vous rendre à Rome pour participer au synode sur la jeunesse  ?

    Pour le dire de manière succincte, la raison est celle-ci : vu tous les développements récents et le manque actuel de transparence, ce synode ne sera guère crédible. Nous allons quand même parler des jeunes à un moment où il apparaît que nous ne sommes même pas capables de leur offrir la sécurité. Nous connaissons tous les complications actuelles à Rome, nous avons également connaissance de la lettre du pape à propos de l’Irlande, avec son mea culpa, ses demandes de pardon – mais il n’y a pas le moindre mot sur ce qu’il faut faire désormais, ni sur l’identité des coupables et les mesures à prendre à leur égard. Ce ne sera vraiment pas crédible si dans cette situation, nous entamons des discussions sur les jeunes. S’il s’était agi d’un autre sujet, on aurait pu l’envisager. Mais il faut d’abord de la transparence. C’est la vérité qui nous est nécessaire. Et on ne pourra y parvenir que grâce à la transparence, une transparence qui exige la mise en place d’une enquête indépendante. C’est ce qu’a déjà affirmé le cardinal Chaput. Je précise que ma lettre, je l’ai envoyée au pape à la fin du mois d’août.

    Avez-vous obtenu une réponse ? 

    Non. Mais enfin il est vrai que le pape reçoit énormément de courrier – je ne m’étonne donc pas vraiment de ce que cela prenne un peu de temps. […]

    Est-ce la lettre de Mgr Carlo Maria Viganò qui vous a fait prendre cette décision ?

    Oui, elle a tout à voir avec cette affaire. C’est même la cause immédiate de ma décision. Voilà un homme sérieux, qui avance des accusations sérieuses. De divers côtés, c’est aujourd’hui Mgr Viganò qui se voit subitement attaqué. Peu m’importe d’ailleurs de savoir si ses motivations sont pures, oui ou non. Je n’en sais rien. J’ai le sentiment qu’elles le sont mais je n’ai pas moyen de le savoir. Mais la question est de savoir si ce qu’il dit est vrai ou non : c’est cela, le nœud de l’affaire. Il n’y a qu’un seul moyen d’y répondre, c’est d’enquêter. Et le pape se tait : c’est incompréhensible, c’est véritablement incompréhensible. Il se contente de passer à la suite de l’ordre du jour. S’il y a une chose que nous ne pouvons pas faire, c’est bien celle-là – d’autant plus qu’il s’agit de parler des jeunes comme s’il ne s’était rien passé, comme s’il n’y avait pas un problème entre les jeunes et l’Eglise. […]

    Notre crédibilité est dans la balance. Cette lumière, ce n’est pas à nous de la faire. Si j’ai bien compris, le pape désigne le cléricalisme comme cause principale. C’est sans doute vrai pour partie, mais pour une très grande partie, il faut chercher ailleurs.

    Où est donc ce problème ?

    Quand je lis le rapport scientifique de l’université de New York, près de 80 % des personnes impliquées ont un rapport avec l’homosexualité. C’est sans doute un sujet gênant mais il faut nommer les choses, car lorsqu’on ne le fait pas, il n’est pas possible de juger et d’évaluer, et encore moins de prendre des mesures. Je ne dis pas que toute la réponse est là, je ne sais pas comment je dois analyser ces chiffres, mais je dis qu’il ne faut pas les pousser sous le tapis, il faut simplement les prendre en compte. »

    Ref. Mgr Robert Mutsaerts : le synode sur les jeunes ne sera guère crédible

    JPSC

     

  • Autodestruction ou réparation ?

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    De Samuel Pruvot, sur le site de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » :

    Après l’Irlande, le Chili, les États-Unis, maintenant l’Allemagne... 

    Un rapport accablant qui doit être présenté le 25 septembre par la Conférence épiscopale allemande révèle qu’au moins 3 677 enfants, en majorité des garçons âgés de moins de 13 ans, ont été victimes d’abus sexuels commis par 1 670 clercs entre 1946 et 2014. Outre-Rhin, ce mystère d’iniquité semble réduire à néant tous les efforts d’un autre pape, originaire d’Allemagne, pour nettoyer les écuries d’Augias.

    Le plus simple serait de nous taire. Pourquoi cette litanie morbide ? Pourquoi cette obsession journalistique pour les affaires de pédophilie dans l’Église ? Le nom de certaines maladies suffit à semer l’effroi. À chaque époque sa peste noire. On imagine qu’en taisant le mal, cela protégera le malade et ses proches. En vain. Il ne doit pas en aller ainsi avec les blessures qui défigurent le Corps de l’Église dont nous sommes les membres. « Le Corps du Christ est lacéré par le mal des abus sexuels », a résumé le cardinal américain DiNardo devant le pape. L’image est terriblement réaliste.

    Nous avons pourtant du mal à nommer le mal qui ronge l’Église. Ce n’est pas la première fois que des hommes de Dieu abusent de leur autorité en commettant des actes abominables. Au milieu du XIe siècle, Pierre Damien dénonçait déjà les vices du clergé dans Le Livre de Gomorrhe et réclamait au pape des mesures drastiques. Mais les crimes du clergé révélés sous le pontificat du pape François semblent avoir quelque chose d’inédit. La preuve avec la convocation à Rome, en février 2019, de tous les présidents des conférences épiscopales du monde. Par leur gravité et leur ampleur, ces abus sexuels semblent faire système et entraîner tout le Corps de l’Église vers la destruction.

    ︎ A LIRE AUSSI : « Pédophilie : rappel des procédures de l'Église en cas de soupçons d'abus sexuels »

    « Les attaques contre l’Église ne viennent pas seulement de l’extérieur, mais du péché qui existe dans l’Église », affirmait Benoît XVI. Comme si une partie du Corps de l’Église s’en prenait à l’autre pour l’anéantir. C’est ce que la médecine appelle les « maladies auto-immunes ». Je le vis moi-même dans ma chair : les défenses immunitaires censées protéger l’organisme peuvent un jour se dérégler. Totalement. Au lieu de protéger des agressions, elles attaquent leur propre camp. Ces nouvelles maladies frappent n’importe où et n’importe quand. Il n’y a pas de traitement miracle.

    Il faut que justice soit faite. Mais, en ce qui concerne l’Église, un remède existe pourtant depuis longtemps même s’il est amer. À l’autodestruction programmée, les saints ont toujours opposé la « réparation ». Une pénitence active consistant à payer soi-même un peu du crime des autres. C’est notre conversion à tous que le pape implore en faveur de toutes les victimes et aussi de leurs agresseurs. C’est de la folie, celle de la Croix.

    Ref. Autodestruction ou réparation ?

    Et au-delà des belles paroles, pontificales ou autres, on fait quoi à part de pieuses repentances et des déplorations collectives ?

    JPSC

  • Mithra ou le business juteux de la pilule contraceptive

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    LA PILULE CONTRACEPTIVE, UN BUSINESS JUTEUX

    une synthèse de presse bioéthique de genethique.org 

    14 septembre 2018

    L’entreprise belge spécialisée dans la santé féminine, Mithra, vient de conclure un accord avec la société hongroise Gédeon Richter pour la commercialisation en Europe et en Russie d’Estelle, son contraceptif oral combiné.

    Le partenaire « devra verser une avance totalisant 35 millions d’euros à la signature du contrat »suivie de paiements additionnels « pouvant atteindre 20 millions d’euros » en fonction « de l'aboutissement des étapes réglementaires liées au produit ». S’ajouteront au fil du temps, les royalties, variables en fonction du niveau des ventes. Mithra a cependant assuré ses revenus, le groupe hongrois s'étant « engagé à acheter une quantité minimale annuelle ». De son côté, Gédeon Richter pourrait tabler sur une chiffre d’affaires « de près de 3 milliards sur 20 ans ».

    Les premières autorisations de mises sur le marché sont envisagées pour le courant de 2020, mais l’entreprise a d’ores et déjà commencé la production d’Estelle. Elle prévoir de « communiquer les résultats de phase 3 pour Estelle aux USA début 2019, avec la dernière patiente qui sortira en novembre ». En effet, via son partenaire Gedeon Richter, Mithra vise le marché américain comme l’explique François Fornieri, son président : « Je rappelle que le marché US est le double du marché européen. Le deal américain sera donc encore largement supérieur ». Et à terme d’autres pays ou continents comme l’Amérique latine, l’Australie…

    Après cette annonce, à la Bourse de Bruxelles, l’action Mithra avait pris 6% à 14 heures.

    Pour aller plus loin :

  • Deux nouveaux cycles de formation à l'amour et au mariage "Bâtir sa maison sur le roc" à Bruxelles et à Rixensart

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    Le cycle de formation « Bâtir sa maison sur le Roc » s’adresse aux couples de fiancés ou jeunes mariés, qui souhaitent fonder les bases de leur mariage sur le Christ, pour bâtir leur foyer « sur le roc » et prendre un départ solide dans la vie conjugale.

    Il vise également à réfléchir et à approfondir avec des couples déjà mariés les réalités de l’amour conjugal et du mariage, à la lumière de l’enseignement de l’Eglise catholique. Cette réflexion les aidera à persévérer et à consolider leur engagement afin de rayonner cet amour dans leur foyer et vers l’extérieur.. 

    Deux nouveaux cycles de formation à l'amour et au mariage "Bâtir sa maison sur le roc", seront organisés en parallèle, l’un à Rixensart, chez et animé par Véronique et Christophe Depreter (première soirée le samedi 20 octobre 2018), l’autre à Bruxelles (WSL), chez et animé par Oriane et Christophe de Hemptinne (première soirée le samedi 27 octobre 2018).  

    Le nombre de places est limité.

    Pour toutes informations, y compris les dates des cycles de cette nouvelle saison, voir le site www.batirsamaisonsurleroc.be.

    Visitez la page facebook, sur laquelle vous trouverez de nombreuses publications enrichissantes.

  • Homosexualité : le pape a blasphémé !

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    De Christian Vanneste sur le site de Nouvelles de France :

    Pauvre Pape François…

    Pauvre Pape François élu en remplacement de Benoît XVI pour que l’Eglise soit plus conforme au goût du jour ! Il avait pourtant prodigué bien des efforts à propos de « l’homosexualité ». « Qui suis-je pour juger ? » avait-il dit dans une de ces conférences aériennes qu’il affectionne. De quoi décourager tous les catholiques qui croyaient défendre la morale de l’Eglise et sa condamnation des « actes d’homosexualité » comme « intrinsèquement désordonnés » en s’opposant à la légitimation de ceux-ci à travers le « mariage unisexe » ! La stratégie élastique qui consiste à reculer pour préparer la contre-offensive présente un défaut encore plus grave dans le combat des idées que dans la guerre réelle : elle conduit le plus souvent à la capitulation. C’est ce qui vient de se produire : le « Souverain-Pontife » a osé évoquer la psychiatrie à propos des tendances homosexuelles chez des enfants. Il a pourtant enrobé ce mot de multiples circonlocutions extrêmement respectueuses des personnes homosexuelles avec lesquelles les parents doivent dialoguer et qu’il faut respecter dans leur choix dès qu’elles sont adultes. Le mal était fait. (voir ici) Le Pape avait blasphémé ! Parce que dans notre société, qui marche sur sa tête en allant vers sa mort, c’est désormais le Pape qui peut être voué au bûcher s’il ne respecte pas les dogmes de la pensée dominante et de son clergé médiatique. Certains diront que ce n’est que justice à l’égard des victimes de l’Inquisition. On peut toutefois penser que cette censure inversée assassine l’un des progrès les plus évidents que nous avions connus : la libération de la parole. Que l’on interdise au Chef d’une Eglise, qui représente 1,2 milliard de croyants, de tenir le seul discours qui puisse correspondre à la morale contenue dans ses textes fondamentaux et issue de sa tradition, est assez inouï ! Si c’est une bonne nouvelle pour le groupe de pression « homosexuel » dont le pouvoir grandissant ne cesse de surprendre le bon sens, c’en est une très mauvaise pour la liberté de penser et de s’exprimer, sans laquelle la démocratie n’est qu’une illusion.

    Le type de lynchage médiatique dont le Saint-Père a été victime, au point de gommer sa parole, appartient à l’ordre du réflexe et non de la réflexion. Le mot « psychiatrie » sorti du contexte a été un stimulus qui a déclenché la réprobation. Ce phénomène tue la pensée. L’Eglise devrait pouvoir défendre son magistère et les opinions contraires s’exprimer librement. Elle ne peut plus le faire. Pourquoi ? Sa position sur le sujet est cohérente. Tout au moins l’était-elle jusqu’à Benoît XVI. L’Eglise, depuis Saint Augustin, ne condamne pas les personnes, mais les comportements, et elle fonde son jugement sur la loi naturelle. Les deux sexes appartiennent à la nature voulue par Dieu. Les « genres » sont étrangers au plan divin. La science confirme ce point de vue en ne faisant plus nécessairement appel à un créateur. On peut donc légitimement défendre l’idée que « l’homosexualité » est acquise et non innée ou génétique, ce qui serait quand même bien paradoxal. La psychanalyse fournit des explications. On peut aussi penser que le premier plaisir sexuel peut par imprégnation initier la préférence d’un individu. Lorsqu’au Chili, le Pape avait dit à une victime d’un prêtre pédophile : « que tu sois gay m’est égal », peut-être avait il pensé que le comportement du prêtre n’était pas étranger à la préférence actuelle de la victime. Bref, que la psychologie s’intéresse à la question, et qu’un pédo-psychiatre se penche sur le problème plutôt que de le considérer comme un fait inéluctable et quasiment sacré, ce sont des propositions pleines de bon sens et qui ne blessent personne. Il est même assez respectable que des parents qui aiment leur enfant s’entourent des avis d’un médecin pour l’aider dans son développement. L’homosexualité n’est plus une maladie depuis que l’OMS l’a exclue de la liste en 1992. A l’origine de cette évolution, il y a en 1973, le vote à 58% des psychiatres américains pour sortir l’homosexualité des maladies mentales. La connaissance ne procède pas du vote. Le débat idéologique autour de cette question a pris le pas sur la recherche scientifique. C’est ce qui fait dire aux prédicants de la pensée dominante qu’il est d’un autre temps, comme si la recherche devait dépendre des modes. Là encore, l’Eglise, en son temps, interdisait certaines recherches. L’inversion des situations est troublante.

    Aujourd’hui, l’Eglise catholique est condamnée à se soumettre à l’inquisition médiatique. Affaiblie par le scandale des « prêtres pédophiles » qu’on lui jette à la face sans nuance, elle assume sa culpabilité au point de ne plus défendre sa ligne parce que certains de ses membres l’ont trahie sans vergogne. C’est triste pour l’Eglise. C’est triste aussi pour le débat ouvert sans lequel notre société n’est qu’un contraignant mensonge.

  • Le « J’accuse » de Mgr Vigano divise l’épiscopat américain

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    La lettre de onze pages de Mgr Vigano, l’ancien nonce qui accuse - entre autres - le pape François d’avoir couvert le cardinal américain McCarrick, a déclenché une vague de réactions contradictoires chez les évêques américains. Certains y voient une manœuvre d’un camp pour atteindre le pape François. D’autres assurent de l’intégrité de Mgr Vigano. Commentaire d’Hugues Lefevre sur le site de « Famille Chrétienne :

    « Après la bombe lancée par Mgr Vigano, la guerre des tranchées. Les réactions des évêques américains aux graves accusations de l’ancien nonce sur le cardinal McCarrick et le pape François n’ont pas tardé. Deux sons de cloche. D’un côté, ceux qui voient en Mgr Vigano un affabulateur. De l’autre, ceux qui demandent à prendre au sérieux ses accusations. Au milieu, le cardinal Daniel DiNardo de Houston, le président de la conférence des évêques américains (USCCB). Dans un communiqué publié sur le site de la conférence, il explique que cette lettre mérite un examen « urgent ». « Les questions soulevées méritent des réponses concluantes et basées sur des preuves. Sans ces réponses, des hommes innocents pourraient être entachés de fausses accusations et les coupables répéter les péchés du passé », écrit-il, se disant « impatient d’avoir une audience avec le Saint-Père » pour évoquer l’affaire McCarrick.

     « Stupéfaction », « tristesse » et « consternation ». Tels sont les mots choisis par le Cardinal Tobin, archevêque de Newark, sur la côte-est, pour commenter la lettre de Mgr Vigano. Par communiqué, il dénonce un témoignage à l’« idéologie redoutable » dans lequel réside des « erreurs factuelles ». « Ensemble, avec le pape François, nous sommes convaincus que l’examen minutieux des revendications de l’ancien nonce contribuera à établir la vérité ».

    Réplique cinglante de l'archevêque de Chicago

    Dans la même veine, le cardinal Wuerl, archevêque de Washington directement visé par Mgr Vigano. Lui nie « catégoriquement » le fait que des informations concernant des sanctions prises par Benoît XVI à l’encontre de Mgr McCarrick lui seraient un jour parvenues. Egalement éclaboussé par l’ancien nonce, le cardinal Cupich, archevêque de Chicago a lui aussi réagi vertement en mettant en doute l’argumentaire de la lettre. Lui, dont la nomination à Chicago a, selon Mgr Vigano, était « orchestrée » par Mgr McCarrick - entre autres, s’étonne de l’attitude du nonce qui, en 2014, lui annonçait personnellement sa nomination en le félicitant. « De plus, l'ancien nonce a personnellement participé à ma cérémonie d'installation à Chicago, en novembre 2014, et a personnellement présidé à l'imposition du pallium l'été suivant et, dans les deux cas, n'a offert que des remarques et des félicitations favorables », précise-t-il.

    Autre évêque à monter au créneau pour tacler Mgr Vigano : Mgr McElroy, évêque de San Diego. « Malheureusement, au cours des dernières semaines, des guerriers idéologiques des deux côtés de l’Eglise ont utilisé la tragédie des victimes d’abus pour promouvoir leurs objectifs », regrette-t-il.  « Dans ses efforts clairs pour régler de vieux comptes personnels, dans son omission de toute référence à la participation personnelle massive de l’archevêque Vigano dans la dissimulation des abus sexuels commis par les évêques * et plus profondément dans sa haine pour le pape François et tout ce qu'il a enseigné, l'archevêque Vigano subordonne constamment la poursuite de la vérité complète à la partisannerie, à la division et à la distorsion. »

    "Bien que je ne sois pas au courant des informations qu’il révèle dans son témoignage, je l’ai toujours connu et respecté en tant qu’homme de vérité, de foi et d’intégrité"

    A contrario, d’autres évêques n’hésitent pas à prendre très au sérieux les déclarations de l’ancien nonce. C’est le cas de l’évêque de Phoenix, Mgr Olmsted, qui a tenu à apporter du crédit à la personnalité de Mgr Vigano, qu’il dit connaitre depuis 39 ans. « Nous sommes devenus collègues au Secrétariat d’État du Saint-Siège en août 1979, » raconte-t-il sur le site de son diocèse. « Bien que je ne sois pas au courant des informations qu’il révèle dans son témoignage écrit du 22 août 2018, et ne pouvant vérifier personnellement sa véracité, je l’ai toujours connu et respecté en tant qu’homme de vérité, de foi et d’intégrité. » Il demande par ailleurs que « le témoignage de l'archevêque Vigano soit pris au sérieux par tous et que chaque demande qu'il fasse soit examinée à fond ». « De nombreux innocents ont été gravement blessés par des religieux comme l'archevêque McCarrick ; quiconque a dissimulé ces actes honteux doit être porté à la lumière du jour », insiste-t-il. Des paroles qui vont dans le même sens que celles de Mgr Strickland, l’évêque de Tyler, dans le Texas. Jugeant les allégations du nonce « crédibles », il appelle à une « enquête approfondie ». « Je n'ai pas le pouvoir de lancer une telle enquête, mais je prêterai ma voix de toutes les manières nécessaires pour demander cette enquête et […] demander des comptes à tous ceux qui sont jugés coupables, même aux plus hauts niveaux de l'Église ».

    Doutes sur la capacité de certains médias à mener une enquête impartiale

    S’il ne s’est pas exprimé personnellement, l’archevêque de Philadelphie, Mgr Chaput, se serait, selon le New York Times, « porté garant de l’intégrité de l’archevêque Vigano dans une déclaration de son porte-parole ». Dans le diocèse de Madison (Wisconsin), Mgr Morlino a fait part de sa déception à propos de la réponse du pape dans l’avion qui le ramenait à Rome ; le Saint père se refusant à tout commentaires sur l’affaire et demandant aux journalistes de mener l’enquête.  «  Le pape François a ajouté expressément que de telles conclusions devraient être laissées à la "maturité professionnelle" des journalistes », rapporte le prélat, dubitatif sur la capacité de certains médias à mener une enquête impartiale. Il se dit par ailleurs convaincu de l’ « honnêteté », la « loyauté » et l’ « intégrité irréprochable » de l’ancien nonce. A la fin de son communiqué, l’évêque confie que sa « foi en l’Eglise n’est pas ébranlée par la situation actuelle. Des situations similaires, et pire encore, se sont produites dans le passé - mais peut-être pas aux États-Unis. »

    Une chose est certaine, comme l’écrit l’archevêque de Détroit, Mgr Vigneron, la déclaration de Mgr Vigano constitue pour l’Eglise américaine un « défi de taille » pour restaurer la confiance dans les dirigeants de l’Eglise, suite à « un été dévastateur concernant les abus sexuels et l’infidélité du clergé. » Toutes ces déclarations contradictoires montrent l’urgence d’une enquête impartiale faisant la lumière sur les faits. Faute de quoi, l’Eglise aux Etats Unis risquerait de se déchirer.

    Hugues Lefèvre

    *Mgr Vigano est accusé par certains d’avoir obligé le diocèse de Saint-Paul Minneapolis à enterrer une enquête pour attouchements sur mineurs à l’encontre de son archevêque, Mgr John Nienstedt.

    Ref. Les évêques américains se déchirent sur la lettre de Mgr Vigano

    Une enquête impartiale sur les accusations portées par Mgr Vigano est-elle possible ?

    JPSC

    Lire aussi :

  • Les silences du Pape face au rapport qui le met en cause

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    Le point de vue de Jean-Marie Guénois dans le « Figaro » :

    Pour l'heure, François a choisi la stratégie du silence. «Je ne dirai pas un mot à ce sujet», a-t-il rétorqué, dimanche 26 août, lors de la conférence de presse qu'il a donnée en soirée dans l'avion, de retour d'Irlande. Ce «sujet» est la lettre ouverte - et explosive - publiée, samedi, par Mgr Carlo Maria Vigano, ancien nonce apostolique aux États-Unis. Le Pape a reconnu l'avoir lue, mais il se tient à distance, et pour cause.

    Dans cette lettre de onze pages, Mgr Vigano, 77 ans, évêque à la retraite réputé pour la précision de ses informations, Italien connaissant tous les rouages du Vatican pour avoir été secrétaire général du gouvernement de la cité du Vatican, commet l'erreur de demander la démission du pape - cela affaiblit son propos - mais avance des faits que personne, pas même le Pape, n'est pour le moment en mesure de contredire.

    Il convient d'être prudent sur ce genre d'affaires mais l'enquête menée, dès sa parution, par Le Figaro auprès de quatre sources très informées, très différentes et internes du Vatican, conduisent à une même conclusion: les leçons tirées de l'affaire par Mgr Vigano sont de sa responsabilité, mais il sera difficile de contrer l'exactitude des faits décrits.

    L'ancien représentant du Pape aux États-Unis développe quatre thèses:

    la première est que le pape François a choisi, dès son élection en 2013, comme conseiller personnel pour les États-Unis, l'ancien archevêque de Washington, le cardinal Theodore McCarrick - qui avait joué un rôle décisif dans son élection - alors qu'il savait, affirme Vigano, la pratique homosexuelle de ce prélat avec ses séminaristes.

    Pression médiatique

    Par la stratégie du silence - grand classique de défense au Vatican -, le Pape entend ne pas donner d'importance à ce document

    La deuxième thèse est que le pape Benoît XVI, en 2009, informé par une enquête interne des mœurs de ce prélat - très connues aux États-Unis -, avait pourtant et aussitôt déposé cet archevêque. Mais ce dernier - de rang cardinalice et très puissant sur le plan financier - avait toujours refusé d'obéir et d'obtempérer. C'est finalement sous la pression médiatique du scandale qui a explosé aux États-Unis - car les faits sont exacts - que François a fini par faire appliquer la mesure, le 28 juillet 2018, retirant à McCarrick son titre de cardinal et lui imposant une vie de pénitence.

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  • Retour d’Irlande : le pape François repousse les balles dans tous les coins et encaisse un pénalty.

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro de ce jour :

    Homosexualite-decelee-a-l-enfance-le-pape-recommande-le-dialogue-et-la-psychiatrie.jpgL'affaire de la pédophilie dans l'Eglise n'a pas fini de rebondir. Le tout dans une bataille médiatique où l'opinion publique est directement prise à témoin. Et où le pape François n'hésite pas à monter en première ligne comme il l'a démontré, dimanche soir, lors de la conférence de presse qu'il a donnée dans l'avion qui le ramenait d'Irlande vers Rome.

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    Le point central de cette rencontre du Pape avec les journalistes - habituelle au retour de chaque voyage apostolique - a été les allégations portées par l'ancien nonce aux Etats-Unis, l'italien, Mgr Carlo Maria Vigano, 77 ans, dans une lettre ouverte de 11 pages publiée le 25 août, demandant la démission de François.

    Notamment parce que le Pape aurait été «informé» dès son élection sur le siège de Pierre en 2013 - par Vigano lui-même - des mœurs homosexuelles avec des séminaristes dont il aurait contraint certains, de l'ancien archevêque de Washington, le cardinal Theodore McCarrick. Un prélat aujourd'hui âgé de 88 ans, également visé par des affaires pédophiles, à qui François a retiré, en juillet dernier, sous la pression médiatique, son titre de cardinal en lui imposant une vie de pénitence. Mais dont il aurait fait, jusque-là, l'un de ses principaux conseillers, notamment pour la nomination des évêques aux Etats-Unis, selon la lettre de Vigano. Mgr McCarrick qui, de plus, aurait toujours refusé d'obéir et d'obtempérer à la mise à pied que Benoît XVI aurait exigé de lui, selon Mgr Vigano, dès qu'il avait appris ces affaires de moeurs en 2009.

    Pas de confirmation

    À cet ensemble de questions - et de lourdes accusations mettant en cause la crédibilité de François dans le contexte de lutte de l'Eglise contre la pédophilie - le Pape a choisi de repousser la balle en deux directions: s'il a reconnu avoir lu la lettre ouverte de Mgr Carlo Maria Vigano, il a refusé de confirmer quoi que ce soit de son contenu, laissant simplement entendre, sans dire sur quel point, que ce document comportait des faiblesses en lui-même et qu'il était donc à priori suspect.

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    Second retour de volée, François a pris à parti les journalistes, leur suggérant de faire leur travail pour se rendre compte, eux-même, de la réalité et les provoquant sur leur maturité professionnelle.

    Voici la réponse, mot à mot, du Pape à ce sujet: «J'ai lu ce matin ce communiqué [la lettre ouverte de Mgr Carlo Maria Vigano, ndlr.], je l'ai lu et je dirais sincèrement que je dois vous dire ceci, à vous et à tous ceux d'entre vous qui sont intéressés: lisez attentivement le communiqué et faites-vous votre propre jugement. Je ne dirai pas un mot là-dessus. Je pense que le communiqué parle de lui-même.»

    Puis: «vous avez la capacité journalistique suffisante pour tirer des conclusions. C'est un acte de confiance. Quand passera un peu le temps - et vous avez les conclusions - peut-être, je parlerai mais j'aimerais que votre maturité professionnelle fasse ce travaille. Cela vous fera vraiment du bien.» Ajoutant: «j'attends votre commentaire sur le document, cela me plairait. Merci.»

    Relancé alors sur la question de savoir quand il a été informé des accusations contre le cardinal McCarrick, et donc, s'il savait, oui ou non, François a rétorqué: «Ceci fait partie du communiqué de McCarrick. Etudiez et puis je dirai.»

    Le tribunal spécial «pas viable»

    L'autre nouveauté de cette conférence de presse a porté sur le fonctionnement effectif de la justice interne de l'Eglise à l'encontre des évêques qui auraient couvert des actes pédophiles. Le pape François a en effet décidé en 2016 de créer une sorte de tribunal spécial au Vatican pour juger de ces cas, mais, à ce jour, aucun évêque ne semble avoir été jugé. En Irlande, il a rencontré Marie Collins, une victime de prêtre pédophile, qui fut membre de la commission internationale de lutte contre la pédophilie que le Pape avait monté mais qui en a démissionné pour protester contre l'inaction et le manque de décisions concrètes.

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  • Benoît XVI : une réponse chrétienne à la question homosexuelle

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    En écho à l’article  « Rencontre mondiale des familles à Dublin : un plaidoyer poignant en faveur des LGBT »publié par Belgicatho, on peut relire utilement cet extrait de « Lumière du monde », un livre d’entretiens de Benoît XVI avec le journaliste et écrivain Peter Seewald publié aux éditions Bayard en 2010 : c’est concis, équilibré et précis (pp. 198-201) :

    "Peter Seewald :

    L’homosexualité pratiquée passe aujourd’hui en Occident pour une forme de vie largement reconnue. Les modernes estiment même que son acceptation est un critère du degré de progrès d’une société. Dans le catéchisme de l’Eglise catholique, dont vous avez assumé la responsabilité en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, on peut lire : » Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières […]. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie […].

    Mais dans le même catéchisme, on peut lire aussi : « S’appuyant sur la Sainte Ecriture qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés ». N’y a-t-il  pas dans cette phrase une certaine contradiction avec le respect pour les homosexuels exprimé dans celle que j’ai d’abord citée ?

    Benoît XVI :  

    Non. Le premier point, c’est qu’il s’agit de personnes humaines avec leurs problèmes et leurs joies, qu’en tant qu’êtres humains ils méritent le respect, même s’ils portent cette tendance en eux, et qu’ils ne doivent pas être rejetés à cause de cela. Le respect de l’être humain est tout à fait fondamental et décisif.

    Mais, dans le même temps, la signification interne de la sexualité n’est pas la même. On pourrait dire, si l’on veut s’exprimer ainsi, que l’évolution a produit la sexualité pour permettre la reproduction de l’espèce. Cela vaut aussi du point de vue de la théologie. Le sens de la sexualité est de guider l’homme et la femme l’un vers l’autre et de donner ainsi à l’humanité une descendance, des enfants, un avenir. Toute autre représentation s’oppose au sens interne de la sexualité. C’est à cela que nous devons nous tenir, même si ça n’est pas dans l’air du temps.

    Il s’agit de la vérité intérieure de ce que signifie la sexualité dans la construction de l’être humain. Si quelqu’un a des tendances homosexuelles profondes –on ignore à ce jour si elles sont vraiment innées ou si elles apparaissent dans la petite enfance- , en tout cas, si ces tendances tiennent cette personne en leur pouvoir, c’est pour elle une grande épreuve, à l’instar des autres épreuves  auxquelles un être humain peut être confronté. Mais cela ne signifie pas que l’homosexualité soit juste pour autant. Elle reste quelque chose qui s’oppose à l’essence même de ce que Dieu a voulu à l’origine.

    Peter Seewald :

    Ce n’est pas un secret : il y a aussi des homosexuels parmi les prêtres et les moines. Tout récemment, à Rome, un scandale autour de passions homosexuelles entre des prêtres a provoqué un grand émoi.

    Benoît XVI :

    L’homosexualité n’est pas conciliable avec la vocation de prêtre. Car dans ce cas, le célibat, comme renoncement, n’a pas de sens non plus. On courrait un grand risque si le célibat devenait en quelque sorte un prétexte pour faire entrer dans la prêtrise des gens qui ne peuvent de toute façon  pas se marier, parce qu’au bout du compte leur situation à l’égard de l’homme et de la femme est d’une certaine manière transformée, perturbée,  et qu’en tout cas elle ne se situe pas dans ce courant de création dont nous avons parlé.

    Il y a quelques années, la Congrégation pour l’éducation catholique a publié un décret affirmant que les candidats homosexuels ne peuvent pas devenir prêtres parce que leur orientation sexuelle les éloigne du véritable rôle de père, du cœur même de la prêtrise. La sélection les candidats à la prêtrise doit donc être très attentive. Il faut y apporter la plus grande attention, pour éviter que s’instaure une confusion de ce type et qu’au bout du compte  le célibat  des prêtres soit pour ainsi dire assimilé à la tendance à l’homosexualité.

    Peter Seewald :

    Il ne fait pourtant aucun doute que dans les monastères, parmi les religieux, il existe une homosexualité qui n’est peut-être pas vécue et donc justement pas pratiquée.

    Benoît XVI :

    Cela aussi fait partie des difficultés de l’Eglise. Et les personnes concernées doivent au moins essayer de ne pas céder à cette tendance activement afin de rester fidèles à la mission inhérente à leur ministère". 

    … La plus grande difficulté étant que désormais tout le sens des mots relevant de la bioéthique - sexe, mariage, paternité, procréation, gestation ou autres- est perverti par une idéologie occidentale qui asservit la science elle-même à l’assouvissement de ses fantasmes déconnectés du réel.

    JPSC

  • Le pape François réussira-t-il à redresser la barque de saint Pierre ce week-end en mer d’ Irlande ?

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    Face à une opinion catholique désorientée par les révélations sans fin de scandales sexuels dans le clergé (une première « lettre au peuple de Dieu » n’a pas calmé les esprits), on attend le pasteur suprême (et sa garde cardinalice rapprochée) sur deux points : la sortie, dès ce week-end, d’un document normatif et juridique (un de plus?) pour renforcer la lutte contre les prêtres « pédophiles » et leurs complices épiscopaux mais aussi un discours s’adressant aux autorités irlandaises après la libéralisation de l’avortement dans une atmosphère d’apostasie nationale, sans oublier un moment de populisme bergoglien au Croke Park Stadium de Dublin. Cela suffira-t-il ? De Jean-Marie Guénois dans le « Figaro » :

     « Le voyage du Pape en Irlande, samedi 25 et dimanche 26 août, sera-t-il dominé par le contexte de crise internationale liée aux prêtres pédophiles? La publication par François d'une grave «Lettre au peuple de Dieu» à ce sujet le 20 août, a survolté ce débat. Et la sortie, attendue dans la foulée de ce week-end irlandais, d'un document complémentaire du Vatican - normatif et juridique pour renforcer la lutte contre les prêtres pédophiles et contre certains évêques que le Pape accuse de «complicités» vis-à-vis de ces «atrocités» - renforcera cette thématique.

    D'autant que l'Irlande, 5 millions d'habitants et catholique à 76 %, a perdu la moitié de ses pratiquants en trente ans! À la suite, précisément, des affaires de prêtres pédophiles. Le scandale y a éclaté en même temps qu'aux États-Unis. Le Vatican a d'ailleurs confirmé que le Pape rencontrera des victimes de prêtres pédophiles lors de cette 24e visite hors d'Italie depuis son élection en 2013. Enfin, plusieurs archevêques américains de poids, Wuerl à Washington et O'Malley à Boston, ont décliné l'invitation irlandaise la semaine dernière, sur fond de crise pédophile rouverte aux États-Unis.

    L'objet de ce voyage, dont la décision, tardive, a été mûrement réfléchie par François n'est pourtant pas la pédophilie, mais la famille. La Rencontre mondiale des familles, neuvième édition du genre après son lancement par Jean-Paul II en 1994, en constitue le prétexte. Ce qui explique la brièveté de ce déplacement. Et le fait que François ne se rende pas en Irlande du Nord, sous contrôle britannique.

    Il vient donc essentiellement participer à ce congrès international - 103 pays représentés - qui a lieu tous les trois ans dans une grande ville du monde, la dernière édition s'étant déroulée à Philadelphie. Mais, là aussi, le contexte irlandais est très tendu pour ce pays catholique, s'il en est un en Europe, avec la Pologne et l'Italie. Après une longue résistance catholique, le mariage homosexuel et l'avortement y ont été finalement adoptés par référendum, respectivement en mai 2015 et mai 2018. L'Irlande a même été le premier pays du monde à adopter le mariage homosexuel également par référendum.

    Ouverture vers les divorcés remariés

    Pour les catholiques, observe, dans La Croix, l'archevêque de Dublin, Mgr Diarmuid Martin, il ne s'agit plus de «rêver du passé» ou à «l'âge d'or révolu d'un catholicisme dominant dans le pays». Il faut plutôt réinventer «la manière d'être chrétien dans un environnement plus hétérogène». Ce prélat, qui fut longtemps le collaborateur du cardinal Etchegaray à Rome, compte sur le charisme de François pour faire passer le message: «Il apparaît aux Irlandais comme un pape moderne, capable de toucher leurs cœurs. En présentant l'enseignement catholique d'une manière qui n'impose pas, mais qui invite, il porte le souci de former les consciences et non de les formater.» Ce qui pourrait, espère-t-il, «toucher tous ceux qui ont gardé l'image d'une Église irlandaise très moralisante par le passé…»

    De fait, le programme de cette rencontre internationale des familles - 45.000 personnes inscrites pour des célébrations religieuses, des conférences et des ateliers - est totalement orienté sur l'exhortation apostolique «Amoris Laetitia». Ce document, publié après les deux synodes sur la famille (2014, 2015) et leur ouverture à l'accueil plus large des divorcés remariés, n'a pas toujours été bien accueilli par une bonne partie des catholiques. Le pape François vient encore de le défendre jeudi dans la presse anglaise, en affirmant qu'«Amoris Laetitia» est dans «la continuité» de l'enseignement de l'Église. Ce que contestent certains théologiens et cardinaux. La présence et l'intervention à Dublin de plusieurs cardinaux, importants et proches de François, attestent donc de sa volonté de faire admettre ce texte et de créer une mentalité catholique, moins «moralisante» sur ces sujets.

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    Ainsi de Christoph Schönborn, archevêque de Vienne (Autriche), d'Oscar Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa au Honduras, et membre du C9, le groupe restreint qui conseille le Pape, de Blase Cupich, récemment créé cardinal et nommé à Chicago (États-Unis). Ils seront en Irlande, tout comme le jésuite américain James Martin, directeur de la revue America, qui intervient sur «l'accueil et le respect dans les paroisses des LGBT et leurs familles». Soit la mise en exergue de l'homosexualité dans l'Église, validée par Rome. Ce qui a déjà créé une polémique.

    Le Pape rencontrera les participants de ce congrès lors d'une veillée samedi soir au Croke Park Stadium de Dublin où chantera le ténor Andrea Bocelli, et le dimanche après-midi lors d'une immense messe en plein air. Mais il va aussi s'adresser aux autorités du pays lors d'un discours très attendu, peu après son arrivée, dans le contexte de l'adoption récente de l'avortement. Il y a aura aussi, dimanche matin, au sanctuaire de Knock, un échange, plus intime et désiré par François, avec le cœur catholique de ce pays. Ce lieu d'apparition marial au nord-ouest du pays est le «Lourdes» irlandais. »

    Ref. En Irlande, le pape François très attendu sur la question de la pédophilie

    Un regard silencieux vers Marie immaculée est sans doute ce dont, les uns et les autres, nous avons le plus besoin.

    JPSC