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Société - Page 426

  • Italie : l'effondrement démographique d'un peuple catholique

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    De Sandro Magister en traduction sur diakonos.be :

    Effondrement des naissances et des mariages religieux en Italie. Après deux synodes sur la famille

    Le jour même l’Université pontificale urbanienne organisait une exposition (voir photo) consacrée à l’héroïque famille polonaise Ulma – « cette famille nombreuse », disait le Pape François, « fusillée par les nazis allemands pendant la deuxième guerre mondiale pour avoir caché et aidé des juifs » -, en Italie, l’Institut national des statistiques vient de publier les données des naissances et des mariages pour l’année 2017.

    Et on est loin des familles « nombreuses », comme celle de ces martyrs polonais ou comme tant d’autres familles de l’Italie du siècle dernier. En 2017, l’effondrement de la natalité est à son niveau le plus bas jamais atteint.  Dans un pays de 60,5 millions d’habitants, seuls 458.151 bébés sont nés l’an dernier, soit à peine plus de 7 pour 1.000 habitants, soit 30% sous la moyenne de l’Union européenne qui est déjà la région du monde qui détient le record de la dénatalité.

    Si l’on considère que le taux de fécondité – ou « total fertility rate » – qui permet d’assurer la croissance zéro, c’est-à-dire le maintien de la population, se situe à 2,1 enfants par femme, les statistiques italiennes sont nettement en-dessus depuis des décennies et, en 2017, il s’est écroulé à 1,32 avec des régions où les naissances sont encore plus rares, comme la Sardaigne où ce taux n’est plus que de 1,06.

    Ces chiffres à eux seuls attestent déjà par eux-mêmes de l’inexorable marche vers l’extinction de tout un peuple. Mais les données qui concernent les mariages sont encore plus impressionnantes. Ils y en avait encore 203.000 en 2016 et ils sont tombés à 191.000 en 2017, soit une baisse de 6% en à peine un an, ce qui correspond à une chute qui n’a d’égal dans l’histoire que celle de 1975, l’année de la légalisation du divorce en Italie.

    Mais attention. Les mariages avec au moins un conjoint étranger ne diminuent pas, pas plus que les remariages de divorcés et de veufs. Ce sont les premiers mariages qui s’effondrent – moins 7,3% – et plus encore les mariages religieux qui ont baissé de 10,5% entre 2016 et 2017.Voici comment le démographe Roberto Volpi, qui n’est pas catholique, commente cette dernière donnée dans le quotidien « Il Foglio » du 29 novembre :« La raison pour laquelle ce repli du mariage religieux est encore plus inquiétant que tout le reste s’explique aisément. Aujourd’hui encore, en Italie, 70% des naissances surviennent au sein du mariage mais c’est le mariage religieux qui assure nettement plus de naissances par rapport au mariage civil.  Ce dernier est en effet surtout le mariage contracté par les divorcés, les veufs et les couples mixtes d’italiens et d’étrangers, contrairement au mariage religieux qui reste de loin préféré par les célibataires et les jeunes filles qui sont davantage susceptibles d’avoir des enfants. » 

    Et il conclut :« En Italie, un taux de mariage élevé en Italie a marqué les années de la reconstruction de l’après-guerre, du miracle économique, de l’entreprenariat et de la confiance des italiens en l’avenir. Ce sont les mariages qui nous disent si nous sommes malades ou en bonne santé.  Pour le moment, nous en sommes à un stade quasiment terminal.  Ce ne serait pas un mal si l’Église, qui est la première à en faire les frais, pouvait le comprendre et se bouger un peu. » Cette dernière boutade semble paradoxale après un double synode que l’Église catholique vient justement de consacrer au thème de la famille.

    Paradoxal mais vrai, vu la façon dont ce double synode a été dès le départ intentionnellement détourné vers une controverse sur la communion des divorcés-remariés et sur l’admission à miséricordieuse de ce que le mariage n’est pas, de la cohabitation aux couples homosexuels.

    Une controverse qui a laissé le champ libre aux adversaires du véritable mariage. Comme le dit le célèbre dicton de Tite-Live : « Dum Romae consulitur, Saguntum expugnatur ».  Pendant qu’à Rome on bavarde, l’ennemi est en train d’envahir la ville.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Sénégal : un député dénonce les profanations répétées contre des lieux de culte et appelle l'Etat à agir

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    De Charles Senghor sur Africa (site d'actualité religieuse du journal La Croix) :

    Au Sénégal, un député appelle l’État à agir contre la profanation des lieux de culte

    Le député sénégalais Toussaint Manga a invité, mardi 27 novembre 2018, l’État du Sénégal à prendre des mesures fermes pour lutter contre les profanations de lieux de culte dont la multiplication inquiète les fidèles.

    De nombreux lieux de culte, notamment des églises, ont été profanés, ces dernières années au Sénégal. Cette situation inquiète de nombreux fidèles catholiques.

    Lors du vote, mardi 27 novembre, du budget du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique, le député Toussaint Manga, de confession chrétienne, a interpellé le ministre Ali Ngouille Ndiaye, sur la question des profanations de lieux de culte. « Je m’inquiète de la récurrence des profanations des églises, a-t-il affirmé. Nous demandons à l’État du Sénégal de prendre des mesures fermes contre ceux qui tenteraient de profaner les églises. » Pour le jeune parlementaire, le Sénégal est une référence en termes de dialogue islamo-chrétien. « Il ne faut pas laisser certaines personnes malintentionnées écorner cette image », a-t-il ajouté.

    Des cas fréquents

    Les cas de profanation de lieux de culte catholiques sont fréquents au Sénégal.

    Le dernier cas remonte au 24 octobre à Kaolack (Centre). Ce jour-là, un homme a fait irruption dans la cathédrale Saint-Théophile, saccageant les deux statues qui se trouvaient au cœur du lieu de culte, traitant les catholiques de païens.

    A lire : Au Sénégal, la cathédrale de Kaolack a été saccagée par un individu qui traite les catholiques de païens

    En mai 2017, une église catholique de Mbao, dans le diocèse de Dakar, avait été profanée par des inconnus. En mars 2016, des cimetières musulmans et catholiques ont été profanés à Rufisque et à Pikine, dans le même diocèse. En 2014, sept actes de cambriolage et de profanation, notamment de tabernacles, avaient été enregistrés au sein des différentes églises du diocèse de Ziguinchor, en l’espace d’un mois, entre le 15 mars et le 15 avril sans que les coupables ne soient identifiés. En 2013, l’église Marie-Immaculée des Parcelles assainies, à Dakar, avait connu le même sort. Un jeune qui avait apostasié est entré dans l’église pour casser des statues.

    Après la profanation de la cathédrale de Kaolack, de nombreux catholiques avaient exigé de l’État le renforcement de la sécurité dans les lieux de culte catholiques.

    Charles Senghor (à Dakar)

  • Quand les journalistes se muent en inquisiteurs et les médias en instruments du totalitarisme

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Médias: la nouvelle Inquisition ?

    Docteur de la Sorbonne en langue et littérature françaises, Ingrid Riocreux étudie dans son nouvel ouvrage le désamour généralisé envers les médias.

    Enclins à orienter l’information au gré des vents qui leur conviennent, les médias colportent et imposent une vision du monde qui leur est propre, souligne Ingrid Riocreux. 

    À l’heure des infox et des médias alternatifs, des polémiques à deux sous et des « buzz » pilotés, « médiatiquement nous sommes entrés dans l’ère du soupçon », indique Ingrid Riocreux. Après un premier ouvrage consacré au langage propre aux médias, l’agrégée de lettres modernes et docteur de la Sorbonne en langue et littérature françaises analyse dans son nouvel opus comment les médias et journalistes qui colportent la suspicion sont devenus indignes de confiance. 

    Mêlant témoignages et décryptages, l’ouvrage dévoile une parole dominante qui cherche à s’imposer dans le discours médiatique au détriment de la recherche de la vérité et du pluralisme.

    — Pourquoi, après un premier livre qui étudiait le langage des médias, consacrer à nouveau un ouvrage à ceux que vous appelez, citant Maupassant, les « marchands de nouvelles » ?

    — Le point de départ de la Langue des médias était la démonstration de l’existence d’un sociolecte journalistique : une manière de parler propre aux journalistes. Je m’attachais à la diction, au repérage de formules récurrentes, pas toujours marquées idéologiquement, que ce soient les anglicismes ou les métaphores clichés.

    Je voulais surtout insister sur le glissement qui conduit de l’absence de réflexion sur le langage à l’imprégnation idéologique. Dans ce second volume, c’est cette imprégnation idéologique qui est au cœur de mon analyse, de deux manières, puisque je montre que le discours médiatique est porté par une vision du monde qui préexiste à l’observation du réel et la modèle, et parallèlement, que cette manière de dire le monde oriente totalement notre compréhension des choses, en profondeur.

    Méthodologiquement, Les Marchands de nouvelles diffère beaucoup de La Langue des médias sur trois points : j’y ai mis beaucoup de moi, alors même que je m’étais effacée le plus possible de mon premier livre.

    J’ai voulu montrer l’impact de l’idéologie portée par les médias sur la vie, sur le quotidien, au travers d’anecdotes personnelles. J’ai suivi en cela l’exemple de Klemperer, précisément parce que, entre-temps, j’ai lu LTI [la langue du IIIe Reich de Victor Klemperer] et d’autres ouvrages que je cite abondamment. C’est la deuxième différence avec mon autre livre : le second est beaucoup plus nourri que le premier parce que, grâce aux conseils de lecteurs qui m’ont écrit, j’ai découvert Sternberger, Klemperer, Armand Robin, etc. Et le travail fascinant de Michel Legris (Le Monde tel qu’il est, Pion, 1976). Enfin, je reviens, dans ce nouveau livre, sur la réception du précédent : comment la Langue des médias a été accueilli et ce que cela dit de notre temps. J’ai traqué le off des journalistes, leurs confidences hors plateau, notamment sur la dégradation de leurs conditions de travail, directement en lien avec la pression idéologique qu’ils subissent et dont beaucoup se plaignent.

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  • Gilets jaunes : gare au chaos !

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    De Tugdual Derville sur le site de RCF :

    Gilets jaunes : gare au chaos !

    Le mouvement des "gilets jaunes" me paraît typique de l’histoire de France. Il me fait penser aux jacqueries du passé qui enflammaient le peuple exaspéré par le pouvoir central. L’ancien régime se finançait par la fameuse gabelle, l’impôt sur le sel, en monopolisant son stockage et sa distribution. Denrée nécessaire, le sel jouait le rôle de notre essence, rapportait d’indispensables revenus à la couronne… et provoquait des rébellions. Notre histoire est émaillée d’émeutes liée au sel. Connaissez-vous les Bonnets rouges ? Pas ceux qui ont fait reculer l’écotaxe, mais ceux de 1675. Déjà en Bretagne, ils contestaient les taxes sur les timbres, le tabac et le sel. Plus tôt, la gabelle avait provoqué la révolte des Nus-pieds en Normandie. Cet impôt, déjà complexe, générait des exemptions, des fraudes et une économie parallèle. Sa suppression pouvait ruiner des milliers de malheureux qui vivaient du trafic. Sur ce plan, le relais semble pris par le tabac et le cannabis.

    Rien de nouveau donc sous le soleil avec nos gilets jaunes. Les réseaux sociaux ont tout de même permis à cette jacquerie d’être générale, flexible, presque impossible à canaliser. Les protestataires se sentent pressurisés et méprisés ; aucun corps intermédiaire pour les représenter ou réguler la violence. Quand on sait celle qu’un conducteur peut générer avec son véhicule, on ne s’étonne ni des morts, ni des blessés car ce sont des êtres humains fragiles qui barrent les routes. Je ne sais pas si cette idée est aussi « géniale » que l’a dit le député Lassale après avoir arboré le jaune fluo dans l’hémicycle. En voyant des scènes opposant les mêmes concitoyens – je veux dire ceux qui ont les mêmes difficultés, et qui se sentent abandonnés par les élites parisiennes – les uns tentant de se rendre à leur travail en voiture, les autres tentant de les en empêcher, en entendant les altercations devant des forces de l’ordre débordées, j’ai pensé à Ravage de Barjavel. Ce roman d’anticipation décrit une France sombrant dans l’anarchie puis la barbarie, à partir d’un incendie catastrophique. Pillages, massacres, règlements de comptes.

    Nous en sommes capables, autant aujourd’hui qu’hier. Comme au temps des guerres de religion, de la Terreur et, plus récemment, pendant l’occupation nazie ou au moment de l’épuration qui suivit la Libération. Brutalité, vengeance, justice expéditive. Le peuple manque de repères. Certains n’ont rien à perdre. Les cités sont hors-la-loi. Nos chefs sont déconsidérés. Gare au chaos ! Et place aux bâtisseurs de paix.

     

    Un autre regard, celui d'Alain de Benoist, Intellectuel, philosophe et politologue :

    « Les gilets jaunes ? La revanche des ploucs émissaires ! »

    La France, depuis une dizaine de jours, vit à l’heure des gilets jaunes, et les commentaires sont déjà nombreux. Feu de paille ou vague de fond ? Nouvelle fronde ? Nouvelle jacquerie ? Quel est votre sentiment ?

    Il y a cinq ans, presque jour pour jour, le 23 novembre 2013, vous m’aviez interrogé sur le mouvement des bonnets rouges. J’avais alors attiré votre attention sur le fait que « tous les mouvements de protestation ou de révolte d’une certaine ampleur auxquels nous assistons aujourd’hui naissent en marge ou à l’écart des partis et des syndicats, lesquels ne sont de toute évidence plus capables d’incarner ou de relayer les aspirations du peuple ». Ma conclusion était celle-ci : « Un seul mot d’ordre : des bonnets rouges partout ! » Eh bien, nous y sommes : les gilets jaunes, ce sont les bonnets rouges partout. Après des années et des années d’humiliation, de paupérisation, d’exclusion sociale et culturelle, c’est tout simplement le peuple de France qui reprend la parole. Et qui passe à l’action avec une colère et une détermination (déjà deux morts et 800 blessés, plus qu’en mai 68 !) qui en disent long.

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  • Un militant musulman pakistanais prend la défense d'Asia Bibi

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Un musulman pakistanais prend la défense d’Asia Bibi

    La chrétienne pakistanaise Asia Bibi est toujours coincée au Pakistan et ne peut quitter le pays suite à un accord signé entre le gouvernement et les radicaux. Selon le militant musulman Wajahat Abbas Kazmi, les musulmans modérés restent silencieux parce qu’ils sont conscients que prendre la parole les mettrait en danger, eux et leurs familles. Selon lui, rien ne justifie les protestations des extrémistes contre l’acquittement d’Asia Bibi.

    Pour Wajahat Abbas Kazmi, un militant pakistanais et producteur musulman, ce qui se passe dans son pays contre Asia Bibi est « une honte ». L’accord passé entre le gouvernement et les islamiques radicaux est encore plus scandaleux selon lui, en empêchant efficacement la femme chrétienne de quitter le pays, malgré son acquittement des accusations de blasphème qui portaient contre elle. Wajahat, qui vit en Italie, fait partie de la poignée de musulmans pakistanais qui n’hésitent pas à prendre la parole ouvertement pour défendre Asia Bibi et s’opposer aux discriminations antichrétiennes au Pakistan. Sa vie a été menacée à de maintes reprises à cause de son travail en faveur des droits de l’homme. Malgré cela, le musulman continue de s’opposer aux persécutions contre les minorités. Son livre intitulé Asia Bibi : La tragedia di una donna cristiana vista attraverso gli occhi di un musulmano (Asia Bibi : la tragédie d’une femme chrétienne selon le regard d’un musulman) doit être publié au cours des prochaines semaines. Selon lui, la cause de la souffrance d’Asia Bibi vient des « abus de la loi sur le blasphème » qui a été utilisé, souligne-t-il, « non seulement contre les chrétiens, mais aussi contre les musulmans ».

    Comment interprétez-vous le silence des musulmans modérés dans le cadre de l’affaire Asia Bibi ?

    Au Pakistan, les modérés restent silencieux parce qu’ils savent que ceux qui ont essayé de prendre la défense d’Asia Bibi ont été menacés ou même tués. Les Pakistanais se taisent parce qu’ils savent que parler serait dangereux pour eux et pour leurs familles. De plus, je crois que ceux qui vivent en dehors du pays connaissent peu cette affaire et ils n’en connaissent pas tous les détails.

    Pourquoi les positions radicales dominent-elles le monde islamique ?

    C’est très simple : parce que ceux qui parlent plus fort que les autres sont plus facilement écoutés alors que les discours de paix sont toujours réduits au silence. Je pense aussi que ceux qui s’expriment en faveur de la paix n’ont pas de portée médiatique suffisante. De plus, la plupart des lecteurs préfèrent écouter ceux qui crient plus fort.

    Que pensez-vous de la loi sur le blasphème ? Pourquoi n’est-elle pas rejetée par la population ?

    Les lois qui pénalisent les offenses contre la religion musulmane sont enracinées dans le Code pénal britannique, qui date de l’époque coloniale comme toutes les autres lois en vigueur au Pakistan. Le problème est qu’elles n’ont pas été abolies, et que de nouvelles lois ont été ajoutées avec les années, comme sous le régime militaire du général Zia-ul Haq. Mais nous devons être prudents. Les chrétiens ne sont pas les seules victimes de cette loi ; les musulmans le sont également. Les lois sur le blasphème ont été abusées comme n’importe quelle autre loi. Elles ne sont pas utilisées seulement contre les minorités, parce qu’au Pakistan, toutes les lois peuvent être manipulées contre tous ceux qui ne sont pas suffisamment puissants pour se défendre. Ces dernières années, certains des plus grands pays du monde se sont débarrassés de ce genre de lois. J’espère que cela arrivera aussi au Pakistan peu à peu.

    Dans votre pays, les extrémistes ont bloqué les routes en demandant qu’Asia Bibi soit pendue. Finalement, le gouvernement d’Imran Khan a signé un accord avec eux. Pensez-vous que les autorités ont cédé ?

    C’est une honte, rien ne justifie cela. Rien ne peut justifier les protestations des gens contre l’acquittement d’Asia Bibi. En même temps, le nom d’Asia Bibi n’a pas été ajouté à la liste des Pakistanais interdits de quitter le pays, ce qui nous donne espoir que l’accord en question n’est peut-être pas si important.

    (Avec Asianews)

     
  • Au Nouveau Mexique : le partenariat de l'horreur

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    Lu ICI :

    Le partenariat de l’horreur

    Au Nouveau-Mexique (Etats-Unis) un établissement pratiquant des avortements s’est associé à l’Université d’Etat locale afin de fournir les cadavres de certains fœtus à des fins de dissection et de recherche.

    Les Etats-Unis sont le pays de tous les contrastes : tandis que certains Etats, encouragés par l’administration du président Trump, interdisent l’avortement, d’autres le permettent, même en toute fin de grossesse.

    C’est le cas à Albuquerque de la Southwestern Women’s Options, clinique dirigée par Curtis Boyd, médecin réputé pour pratiquer des avortements de fœtus en fin de terme.

    Le praticien, qui aime les caméras, répète invariablement avec froideur : « Est-ce que je tue ? Oui, je tue. Je le sais. » On ne saurait être plus clair.

    Dans cette spirale de l’horreur, l’établissement où Curtis Boyd officie s’est associé à l’Université du Nouveau-Mexique qui « commande » et prélève des parties de corps de fœtus avortés à des fins de dissection et de « recherche » : cœur, cerveau, poumon, pieds, yeux, tête entière ou non. Tout se vend et s’achète. 

    L’appât du lucre 

    Et comme l’horreur a souvent le cynisme pour compagne, une ancienne secrétaire de direction « repentie » de Curtis Boyd, Nina Whitten, avoue avoir été formée par son supérieur au « contrat-avortement par téléphone », dont l’objectif était « de s’assurer que la femme ne se fasse pas avorter ailleurs, qu’elle ne fasse pas adopter l’enfant à naître, ou change d’avis. Nous faisions ça pour l’argent ».

    Depuis le mois de mars 2018, Curtis Boyd a été placé sous surveillance par le Conseil des médecins à la suite de la mort d’une femme étant passée par son établissement, Keisha Marie Atkins. 

    La mère de cette dernière a même décidé d’entamer des poursuites judiciaires contre Curtis Boyd en septembre dernier. En dépit de la barbarie de ses actes, celui-ci persiste et signe, déclarant : « ce que je fais est important ». Et grave. Ce criminel en blouse blanche a-t-il prêté le serment d’Hippocrate ?

  • N'en déplaise à Luc Ferry, la nature humaine existe bel et bien

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    D'Aline Lizotte sur le site Smart reading Press :

    OUI, MONSIEUR FERRY, LA NATURE HUMAINE EXISTE !

    Dans une tribune publiée le 10 octobre dans Le Figaro, le philosophe Luc Ferry s’interrogeait sur la notion de «loi naturelle» invoquée lors des débats sur l’extension de la PMA et en contestait l’existence, parlant de «l’introuvable loi naturelle». Il y affirmait que «tout ce que l’humanité a fait de grand depuis le siècle des Lumières est pour l’essentiel artificiel, antinaturel et que, du coup, c’est à la liberté éclairée autant que faire se peut par la raison et non à la nature de poser des limites.» Une affirmation qui mérite réponse…

    Selon Luc Ferry, s’il y avait une «nature humaine» et en conséquence une «loi naturelle», nous serions enfermés dans le déterminisme de l’animal, et l’homme n’aurait rien produit de tout ce qu’il a fait depuis qu’il a émergé des ténèbres de son état primitif. Il n’aurait inventé ni la roue, ni la bombe atomique, ni l’avion, ni la médecine, ni l’art des cavernes, ni les toiles de Picasso. Il n’aurait produit ni les guerres, ni la torture, ni la prostitution, ni la traite des esclaves. Parce qu’il n’y a pas de nature, l’homme s’est donné à lui-même sa propre forme et sa propre loi. Non programmé, il est absolument libre de demeurer, selon ce que dit Hobbes, comme un loup pour l’homme ou comme un Socrate qui préfère boire la ciguë plutôt que d’enfreindre la loi. S’il n’y a pas de «nature humaine», il n’y a pas non plus d’humanité et, s’il n’y a pas d’humanité, il n’y a pas de société politique. Nos sociétés dites «humaines» ne seraient en réalité que d’immenses jungles dans lesquelles l’homme «libre» choisit d’être prédateur ou victime ! Affirmer l’existence d’une nature humaine, ce serait renoncer à la liberté ! Dans toute cette belle argumentation, il y a d’abord une confusion de langage qui porte sur le mot «nature».

    NATURE ET LOI NATURELLE

    Si l’homme n’est pas un être instinctif programmé et déterminé, n’a-t-il pour autant aucune «nature» ?

    Le langage courant appelle «nature» l’environnement qui est extrinsèque à l’homme et qui est composé des paysages qu’il voit, des animaux qu’il fréquente ou non, de la détermination du temps «par le déplacement du soleil autour de la terre». Vivre dans la nature, c’est vivre dans cet environnement quotidien et essayer de le gouverner tant bien que mal pour en bénéficier et se mettre à l’abri de ses méfaits. De sorte que la «nature» apparaît à l’homme à la fois bienfaisante et malfaisante. Si on lui dit qu’il est lui aussi un «être naturel», il proteste vaguement, car il ne se sent pas aussi déterminé que son chien, son chat ou ses lapins. Et il a bien raison car, comme le dit Luc Ferry, il n’est pas cet être instinctif «programmé et déterminé». Cela est juste, mais faut-il en tirer que l’homme n’a aucune «nature» ?

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  • Parlons enfin des soins palliatifs...

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Parlons enfin des soins palliatifs !

    Les soins palliatifs à l’honneur : nouveaux critères d’identification du patient palliatif et campagnes de démystification

    Un nouvel arrêté royal fixant les critères d’identification du patient palliatif a été publié le 20 novembre 2018. Les critères sont, à quelques modifications près, ceux du 1er volet de l’outil « PICT » (Palliative Care Indicators Tool), élaborés en 2015 par Marianne Desmedt, chef de projet aux Cliniques universitaires Saint Luc. Ils permettent une identification précoce du patient palliatif, indépendamment de sa pathologie. (Voir infra*)

    Le même jour, la Ministre de la Santé Maggie De Block a libéré un budget de 6 millions d’euros pour encourager la planification anticipée des soins (ACP), un processus de concertation entre le patient et son médecin sur l’orientation commune des soins et des traitements à mettre ou non en œuvre. (Voir aussi Carte de fin de Vie de l'IEB) En pratique, un nouveau code INAMI donnera droit à des honoraires spécifiques pour le médecin qui, après avoir identifié un patient comme palliatif, aura pratiqué un ACP. Se basant sur « l’autonomie de chaque individu de pouvoir décider des soins qu’il souhaite recevoir », la Ministre veut encourager une « démarche proactive et anticipative, qui facilite les prises de décision dans les situations d’urgence ou lorsque le patient n’est plus en état d’exprimer clairement ses volontés. »

    La Fédération Belge des Soins Palliatifs (FBSP) se réjouit de cette disposition, mais juge préalablement indispensable de dénoncer les mythes effrayants liés aux soins palliatifs et de montrer leur vrai visage, conforme à la réalité du vécu des patients. Pour démystifier les soins palliatifs et y sensibiliser les citoyens, elle a mis sur pieds une exposition de photographies, qui a été organisée à 2 reprises à Bruxelles et à Liège. Cette vidéo offre un aperçu des témoignages et photos de l’exposition.

    La plateforme bruxelloise des soins palliatifsPalliabru, estime pour sa part qu'il faut avant tout mieux informer les prestataires de soins, et principalement les médecins sur la bienfaisance des soins palliatifs, pour qu'à leur tour, ils encouragent leurs patients et les familles à y faire appel.

    La FBSP prévoit une campagne sur le sujet de bien plus grande envergure fin 2019, destinée au public et aux professionnels de la santé.

    Source : www.deblock.belgium.be ; www.fbsp-bfpz.org ; Rapport d’étude SPF sur le PICT

    Comment les soignants vont-ils identifier un patient apte à recevoir le statut de "patient palliatif" ?

  • Les origines de la crise de l'Eglise dans les années '70

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    De Guillaume Cuchet sur le site aleteia.org :

    Aux origines de la crise de l’Église dans les années 1970

    Dans le cadre du IXe colloque de l’Observatoire Foi et culture de la conférence des évêques de France, l’historien Guillaume Cuchet montrera comment les effets d’une crise religieuse et d’une crise culturelle peuvent se combiner. L’interpénétration d’une lente dérive de la pratique religieuse et de la mutation socio-culturelle héritée des Trente Glorieuses a été décisive dans le bouleversement du catholicisme après le concile Vatican II.

    La crise de l’Église des années 1970, plus précisément des années 1965-1978, de la fin du concile Vatican II à l’élection de Jean-Paul II, a-t-elle procédé de causes avant tout religieuses ou culturelles ? La question fait écho à un article bien connu de Lucien Febvre parue en 1929 sur « Les causes de la Réforme » au XVIe siècle à laquelle il avait apporté une réponse célèbre : « À révolution religieuse, causes religieuses », et non pas culturelles, sociales ou politiques. Formule profonde mais faussement claire, qui a des chances de ne pas l’être beaucoup plus en changeant de siècle et de révolution. Sans doute la crise des années 1970 procède-t-elle de causes à la fois religieuses et culturelles, tout le problème étant de savoir lesquelles, quel a été leur poids respectif et comment elles se sont articulées.

    Lire aussi : Mai 68 et Vatican II : les deux révolutions

    Deux thèses incomplètes

    Or on peut dire qu’il existe sur le sujet deux grandes thèses. La première, de type « externaliste » (comme disent les sociologues), consiste à dire que la crise en question a été socio-culturelle dans ses causes et religieuse dans ses effets. « Crise catholique de la société française » a écrit Denis Pelletier, et pas « crise du catholicisme français », c’est-à-dire version catholique de la crise générale que traverse alors la société française, qui a affecté aussi bien le protestantisme que l’école, la famille ou le Parti communiste.

    La seconde, de type « internaliste », considère, au contraire, que la crise a été avant tout spirituelle — « crise de la foi », pour reprendre une expression couramment employée, d’Henri de Lubac à Louis Bouyer —, voire, dans les milieux traditionalistes, résurgence de la crise moderniste du début du XXe siècle, jadis contenue par Pie X mais revenue avec une force décuplée à la faveur du concile. Dans cette hypothèse, la mutation socio-culturelle aurait tout au plus fourni à la crise ses matériaux, voire son simple prétexte.

    Lire aussi : Crise dans l’Église : quelques réformes possibles

    Ces deux thèses, ici réduites à leur clarté d’épure, me paraissent comporter chacune une part de vérité et il faut les combiner. Le problème de la première est qu’elle sous-estime trop la spécificité de la crise catholique, c’est-à-dire à la fois sa radicalité (bien manifestée par l’effondrement subit de la confession, les départs de prêtres, etc.), mais aussi son antériorité relative, puisque c’est un fait tout de même étonnant, et trop rarement souligné, que la crise dans l’Église ait, à bien des égards, précédé la crise dans la société. En sens inverse, la thèse de la crise spirituelle, indépendamment du fait qu’on ne sait pas toujours très bien en quoi elle consiste, explique la crise sans bien s’expliquer elle-même.

    Lire la suite sur aleteia.org

  • Irlande : quand des infirmières et des sages-femmes ne veulent participer d’aucune façon à l’avortement

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    IRLANDE : APRÈS LES MÉDECINS, LES INFIRMIÈRES ET LES SAGES-FEMMES REFUSENT DE PRATIQUER L'AVORTEMENT

     de genethique.org

    En Irlande, un groupe d’infirmières et de sages-femmes a rejoint les médecins et déclare ne pas vouloir participer aux services d’avortement. Elles expliquent que dans le cas d’avortements par méthode chirurgicale, elles devront donner les soins préopératoires, ce qu’elles refusent.

    Le mois dernier, des centaines de médecins ont élevé la voix contre l’avortement et ont manifesté leurs préoccupations à propos de la nouvelle loi. Ils ont demandé au ministre de la santé, Simon Harris, de ne rien précipiter (cf. Avortement en Irlande : les médecins demandent à inscrire leur droit à l’objection de conscience dans le projet de loi).

    Dans le texte prévu, les objecteurs de conscience doivent transférer les soins de la femme enceinte à un médecin susceptible de pratiquer l’avortement. Pour les infirmières et les sages-femmes, cette clause est une « participation à la procédure ». Elles ne veulent participer d’aucune façon à l’avortement : une participation qui « inclut toute supervision, délégation, planification ou soutien du personnel impliqué dans l'interruption de grossesse», a déclaré Mary Fitzgibbon qui a organisé la pétition.

    Elles demandent au ministre de la santé de les consulter et de soutenir les amendements qui protègent la liberté de conscience et estiment qu’elles devront quitter la profession si elles n’obtenaient pas gain de cause.

    Pendant ce temps, le Planning Familial irlandais a demandé que le projet de loi sur l'avortement soit dès maintenant  amendé et que les «sanctions pénales» soient supprimées.

    Le ministre de la santé a expliqué que les services d’avortement devraient être en place pour la nouvelle année.

    Sources: Irish Examiner, Evelyn Ring (28/11/2018)

  • A chacun ses priorités : les préoccupations de nos évêques sont climatiques...

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    De cathobel.be :

    Marche pour le climat: préoccupation commune des évêques belges

    Coalition  (voir article sur ce site), les évêques belges partagent les préoccupations des citoyens. Ils nous invitent à nous joindre à l’appel Claim the climate pour une politique climatique ambitieuse et socialement juste.

    « Comme le Pape François, nous appelons à une conversion écologique radicale et à une écologie intégrale. Nous sommes de plus en plus souvent confrontés ces dernières années, aux effets dévastateurs du changement climatique qui affectent principalement les plus pauvres et leur sécurité alimentaire, la pérennité de l’habitat, la biodiversité et la qualité des écosystèmes.

    Les conséquences sociales et écologiques de la crise climatique sont mobilisatrices. On opte de plus en plus pour un mode de vie durable, une simplicité volontaire, une réduction de la consommation de biens et d’énergie et une diminution des déchets. Les gens passent aux énergies renouvelables, aux produits locaux, à la mobilité verte et aux produits durables. Ils investissent dans des projets qui permettent la transition vers une économie sobre en carbone.

    De nombreuses organisations chrétiennes prennent cette direction. L’Église catholique s’engage également dans cette voie. Ainsi, à l’automne dernier, les diocèses belges ont explicitement demandé aux institutions financières avec lesquelles ils collaborent, de privilégier dans leurs investissements les entreprises qui œuvrent pour un avenir énergétique durable. Ce sont des pas importants dans l’immense tâche pour le ‘soin de la maison commune’ (cf. Pape François, Laudato Si’).

    Une politique climatique ambitieuse et socialement juste

    Le rapport du GIEC pour les Nations Unies indique ce qui est nécessaire pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C ainsi que les conséquences désastreuses si nous laissons monter la température moyenne sur Terre de 2°C ou plus. Le rapport nous enseigne que nous avons besoin de transformations rapides, de grande envergure et sans précédent.

    Le prochain sommet sur le climat qui se tiendra à Katowice en Pologne du 3 au 14 décembre 2018, sera crucial pour l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris et la mise en route du processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous partageons les préoccupations des nombreuses organisations de la Coalition Climat belge et soutenons leur appel à participer à la marche Claim the climate qu’ils organisent à Bruxelles, ce 2 décembre.

    Nous appelons les citoyens, les organisations et les gouvernements à accélérer et à intensifier leurs efforts pour faire face à la crise climatique. »

    Et pour ceux et celle s qui ne peuvent participer à cette marche, les évêques nous invitent aussi à agir en union de prière. Ils nous suggèrent  d’adresser cette intention lors des célébrations du début de l’Avent, le samedi 1er et le dimanche 2 décembre.

    « Prions pour les dirigeants du monde et leurs collaborateurs au grand sommet de l’ONU sur le climat, qu’ils prennent des mesures courageuses pour enrayer la spirale de la pauvreté et de la destruction écologique qui menacent notre monde et notre avenir. Qu’ils collaborent et s’accordent dans un dialogue qui dépasse les contradictions. Prions le Seigneur. »

    Source : communiqué de presse des évêques de Belgique, mardi 27 novembre, Bruxelles

  • Une mère porteuse américaine témoigne des mensonges qui entourent la GPA

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    D'Eléonore de Nouël et Paul Sugy sur le site du Figaro Vox (LeFigaro.fr) :

    «La GPA est entourée de mensonges» : le témoignage de Kelly, mère porteuse américaine

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Kelly a été mère porteuse à trois reprises, dans le Dakota, un État américain où la GPA est autorisée. Face à ceux qui décrivent cette pratique aux États-Unis comme «éthique», son témoignage fait retentir au contraire la détresse d'une femme qui, comme beaucoup d'autres, s'est sentie trahie. D'après elle, les agences qui lui ont proposé ce «travail» ne l'ont jamais mise en garde contre les risques physiques, juridiques et psychologiques qu'il comporte. 


    Un documentaire sur le témoignage de Kelly, «Bif Fertility», a été réalisé par Jennifer Lahl en 2018 et traduit en français par La Manif pour tous. Cette infirmière a accompagné de nombreuses mères porteuses qui avaient des difficultés pour se reconstruire après des gestations pour autrui éprouvantes. Elle a proposé à Kelly de se faire leur ambassadrice, pour lutter contre une pratique qui ne se maintient selon elle qu'au prix de nombreux mensonges.


    FIGAROVOX.- Quelles sont les raisons qui vous ont poussée, pour la première fois, à cliquer sur l'annonce d'une agence et à vous proposer pour être mère porteuse?

    Kelly MARTINEZ.- La première fois, je suis tombée sur une annonce par hasard sur Internet. Ma situation à l'époque n'était pas simple car à 19 ans j'étais déjà mariée, et mère de deux enfants. Mon époux n'avait pas d'emploi stable et nous avions vraiment besoin d'argent. J'ai donc postulé comme on candidate pour n'importe quel emploi, en me disant que cette offre était une aubaine: on me proposait 25 000 $! Il faut dire aussi que je ne savais pas vraiment en quoi cela consistait: je ne connaissais personne qui avait fait cela avant moi. Je vivais dans des cercles plutôt catholiques et conservateurs ; beaucoup de gens autour de moi n'ont d'ailleurs pas compris mon choix.

    Comment s'est passée ensuite cette première gestation pour autrui?

    Assez mal, je dois le reconnaître. Déjà, j'avais notifié à l'agence que je ne souhaitais pas porter un enfant pour un couple d'homosexuels parce que je voulais une femme qui m'accompagne pendant la grossesse ; mais finalement ils m'ont quand même mise en relation avec un couple de deux hommes, vivant à Paris. On a cherché à me persuader, en me faisant comprendre que j'étais leur seul espoir… Et on ne m'a pas laissé le choix. Pas plus qu'on ne m'a laissé choisir le nombre d'embryons implantés: on en implante systématiquement deux dans l'espoir que l'un des deux au moins survive, et c'est ainsi que je me suis retrouvée enceinte de jumeaux. C'était d'ailleurs plus lucratif: comme dans n'importe quel marché, plus on travaille et plus on gagne d'argent, et pour des jumeaux, l'agence touchait plus d'argent et moi j'étais mieux payée que pour un seul embryon.

    Nous avions vraiment besoin d'argent et cette offre était une aubaine : on me proposait 25 000 $ !

    Ensuite, on m'a forcé aussi à mettre mon nom sur l'acte de naissance alors que ce n'était pas ce qui était prévu dans le contrat initialement. Ce n'est d'ailleurs qu'en invoquant cette condition que j'avais réussi à persuader mon mari de me laisser faire cette gestation pour autrui: il était explicitement spécifié que mon nom n'apparaîtrait nulle part. Mais la nuit avant le transfert de l'embryon, l'agence m'a appelée pour me prévenir de ce qu'ils appelaient une «formalité»: les enfants naîtraient à mon nom, et l'acte de naissance serait réécrit aussitôt l'adoption faite. Là encore on m'a forcée: si je refusais, je devais rembourser l'intégralité des frais de clinique déjà avancés. Évidemment je ne pouvais pas rembourser, j'avais déjà en partie consommé les sommes avancées… j'étais prise au piège.

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