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Société - Page 428

  • Melissa Ohden a survécu à l'avortement et estime être "une des plus chanceuses du monde"

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    SURVIVANTE DE L'AVORTEMENT, MELISSA OHDEN, ESTIME ÊTRE « UNE DES PLUS CHANCEUSES DU MONDE »

     

    Il y a 41 ans, Melissa Ohden a survécu à son avortement. Elle a grandi en sachant qu’elle était née prématurément et qu’elle avait été adoptée, mais ce n’est qu’à 14 ans qu’elle apprend les circonstances difficiles de sa naissance. Au cours d’une dispute avec sa sœur, adoptée elle-aussi, celle-ci lui a lancé : « Tu sais Mélissa, moi mes parents biologiques m’ont désirée au moins ! ». Suite à cette prise de conscience, sa santé mentale est tombée dans une « spirale descendante ». « J'ai développé des troubles alimentaires, lutté contre l'alcool. Je ne voulais plus être moi-même », se confie-t-elle.

    Cinq ans plus tard, elle décide de partir à la recherche de sa mère. Elle la retrouvera dix ans plus tard et découvre alors que celle-ci la croyait morte, qu’elle n’avait jamais su si son bébé était un garçon ou une fille, et que son adoption avait été tenue secrète.

    Lorsqu’elles se sont rencontrées pour la première fois, ce qui a le plus marqué Mélissa, c’est le « regret » qui habitait ses yeux… La maman a subi cette IVG à 19 ans, contrainte par sa mère infirmière qui travaillait dans l’hôpital, avec la connivence d’un ami obstétricien. « Ensemble, ils ont littéralement forcé l'avortement de ma mère biologique contre son gré ». Sa grand-mère avait clairement laissé des consignes et demandé à ses collègues de « laisser le bébé mourir dans la chambre».

    C’était compter sans l’infirmière qui, entendant la petite fille pleurer, « alors qu'elle gisait parmi les déchets médicaux de l’hôpital » l’a emmenée en soins intensifs où, « contre toute attente », elle a survécu. Après un diagnostic de cécité probable puis de malformation cardiaque fatale – elle ne pesait que 1,3 kg et venait de recevoir la solution saline toxique pendant cinq jours –  elle a finalement grandi en parfaite santé, dans une famille adoptive.

    « C’est incroyable », admet Mélissa elle-même, qui se considère comme « l'une des personnes les plus chanceuses du monde ». Chanceuse non seulement parce qu’elle a survécu, mais aussi parce qu’elle a à la fois sa mère biologique et ses parents adoptifs. « Ma famille biologique est une énorme partie de ma vie », se confie-t-elle, et avec sa mère, elles aiment se voir « aussi souvent que possible ».

    Quand elle repense aux mots de sa grand-mère le jour de sa naissance, elle reconnait que « ce n'est pas facile (…) de vivre avec », mais elle ajoute : « Je ne suis pas en colère contre elle, nous faisons tous des erreurs dans cette vie, je ne retiens pas ça contre elle. J’ai le cœur brisé pour elle, parce que je me demanderai toujours ce qui dans sa vie a pu lui faire prendre une telle décision à propos de la mienne ».

    Après la découverte du regret de sa mère, Mélissa est désormais heureuse « de faire l’expérience de sa joie ».

    Sources: BBC, Adam Eley et Jo Adnitt (05/06/2018)

  • Thibaud Collin :"Non à l'agenda de l'individualisme libéral !"

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    Vu sur le blog "salon beige":

    JPSC

  • Les fruits pourris de mai 68

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    Du Frère Clément-Marie (Famille missionnaire de Notre-Dame), lors du Grand rassemblement annuel des jeunes amis de Notre-Dame des Neiges à Saint-Pierre-de-Colombier (Pentecôte 2018) :

    Il est interdit d’interdire ? Raisons et conséquences de la crise de 1968

    Introduction

    Nous avons dans nos têtes et dans nos mémoires les images de 1968 que nous avons pu voir dans nos livres d’histoire, où des jeunes aux cheveux abondants jettent des pavés sur les forces de l’ordre… Cet événement social, particulièrement marqué en France, n’est pas arrivé par hasard.

    Cinquante ans après, il nous revient, avec le recul, de nous interroger sur la fécondité de ce mouvement. Quelles en sont les raisons ? Quelles en sont les conséquences ? Dans quelle mesure l’Église en a-t-elle été affectée ? Ces trois question pourraient chacune être l’objet d’un livre… Mais dans les quelques minutes que nous avons, nous allons essayer de les prendre pour plan, et de leur donner une réponse très succincte.

    I.   Les raisons

    Pour comprendre l’esprit qui a animé ce mouvement, on peut regarder les slogans qu’il a revendiqués, ou utilisés. Deux en particulier peuvent retenir notre attention : le premier est le suivant : « il est interdit d’interdire ». Dans son énoncé même il est évidemment contradictoire et révèle la contradiction intrinsèque à ce mouvement. « Il est interdit d’interdire » révèle un rapport erroné à la loi et à l’autorité. Plus que cela : c’est une revendication d’autonomie (au sens étymologique du terme : être à soi-même sa propre loi). C’est donc un refus de tout ce qui se situe au-dessus de l’homme, de tout ce qui pourrait contraindre son autonomie. Poussé à son terme, nous arrivons ainsi à un second slogan utilisé, reprenant le titre d’une chanson : « Ni Dieu ni maître ». On peut même en trouver une version plus développée : « Ni maître ni Dieu. Dieu, c’est moi. » Cette expression est encore révélatrice en ce sens qu’elle est, elle aussi, contradictoire. Mais de plus, elle permet de remonter à sa plus ancienne utilisation : « Vous serez comme des dieux » (Gn 3, 5). Nous reconnaissons le serpent de la Genèse, qui invite l’homme à se débarrasser des interdits, des commandements de Dieu ; autrement dit des limites de la créature, pour devenir autonome.

    C’est donc toute une conception de l’homme et de la vie qui est sous-jacente à ce mouvement de 68. Où prend-il sa source ? Dans le père du mensonge, présent dans le jardin de la Genèse, nous l’avons vu. Mais à l’époque moderne, un mouvement avait déjà été amorcé pour s’émanciper de Dieu : il s’agit des Lumières. En soi, tout n’est pas négatif dans cette pensée des Lumières. Et à plusieurs égards, certains idéaux de ces philosophes sont compatibles avec le christianisme, auquel ils ont puisé en réalité. Mais, selon l’expression de Mgr de Moulins Beaufort, leur « souci premier était de se passer de toute lumière venant d’en haut. »[1]Anticipons un peu, puisque nous faisons le parallèle entre l’époque des lumières et la crise de 1968, en citant un texte saisissant de Joseph Ratzinger soulignant les points de ressemblance entre ces deux époques, dans l’Église : « Les tensions que nous vivons ne sont que la reprise d’un processus depuis longtemps entamé. L’analogie est donc à trouver avec la situation de l’Église et de la théologie au temps de l’Aufklärung. À y regarder de plus près, on ne peut qu’être étonné devant l’extraordinaire similitude entre cette époque et la nôtre. » Il évoque ensuite un célèbre vicaire général de Constance de ce temps, Wessenberg : « À lire ses œuvres on croirait avoir affaire à un progressiste de 1969 : on y réclame la suppression du célibat, les sacrements seront formulés en allemand, les mariages mixtes bénis sans qu’il y ait engagement au sujet de l’éducation religieuse des enfants. »[2]

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  • Quand la Cour suprême des États-Unis donne raison au pâtissier qui a refusé de préparer un gâteau pour un mariage homosexuel

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    Grégor Puppinck répond aux questions de Paul Sugy sur Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Quelle place pour la liberté de conscience dans les sociétés libérales ?

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - La Cour suprême des États-Unis a donné raison au pâtissier ayant refusé de préparer un gâteau pour un mariage homosexuel. Grégor Puppinck decrypte cet arrêt et considère que la liberté de conscience est la «roue de secours» d'une société libérale.

    Grégor Puppinck est docteur en droit et directeur du European Centre for Law and Justice (ECLJ). Il est membre du panel d'experts de l'OSCE sur la liberté de conscience et de religion. Il est l'auteur d'une étude sur l'objection de conscience et les droits de l'homme, publiée aux éditions du CNRS en 2016.

    FIGAROVOX.- Quelles sont les conséquences de la décision rendue lundi par la Cour suprême des États-Unis

    Grégor PUPPINCK.- Même lorsque l'on connaît l'importance du «wedding cake» dans un mariage américain, cette affaire a l'air d'une plaisanterie insolite! Préparer un gâteau pour la fête d'un «mariage homosexuel» n'est qu'une coopération très éloignée à ce mariage. Un artisan-pâtissier a pourtant refusé de créer ce gâteau, en invoquant le respect de sa liberté d'expression et de ses convictions morales et religieuses. Le couple d'hommes l'a traîné pendant six années devant les tribunaux pour cette raison.

    En réalité, ce combat juridique est révélateur des difficultés causées par le pluralisme croissant des sociétés occidentales où les «nouveaux droits» se heurtent aux anciens. Il est difficile de faire coexister les militants LGBT et les personnes qui estiment que l'homosexualité est peccamineuse. La Cour suprême a donné raison au pâtissier, en affirmant la protection des «objections religieuses et philosophiques au mariage gay». C'est donc une victoire pour la liberté de conscience.

    Cependant, cette décision a une portée limitée, car les juges américains ont tranché sur un aspect secondaire de l'affaire, estimant que les autorités du Colorado avaient fait preuve d'une «animosité évidente et inadmissible» à l'encontre de la foi chrétienne du pâtissier, dont les convictions ont été traitées de «rhétorique méprisable».

    Vous œuvrez depuis plusieurs années à défendre le droit à l'objection de conscience à la CEDH. Pensez-vous que la décision américaine puisse influencer le juge européen?

    La Cour suprême a en effet une forte influence sur la CEDH. Les grandes juridictions internationales essaient donc d'être à l'unisson. Elles communiquent entre elles, de manière informelle, pour éviter de se contredire sur un même sujet.

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  • La radicalité religieuse liée à l'islam est bien plus un phénomène culturel et idéologique qu'un phénomène socioéconomique

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    D'Alexandre Devecchio sur Figaro Vox (LeFigaro.fr) :

    «La radicalisation religieuse n'est pas le fruit de facteurs sociaux ou économiques»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Face aux théories de la «victimisation», le sociologue Olivier Galland démontre dans ses travaux que la radicalisation religieuse chez les lycéens est d'abord produite par le rapport à la violence et l'exposition aux théories du complot

    Olivier Galland est sociologue et directeur de recherche au CNRS. Il a codirigé une grande enquête sur la radicalité des lycéens, lancée à la suite des attentats de 2015.

    FIGAROVOX.- Les résultats de votre enquête sur la tentation radicale de la jeunesse ont fait couler beaucoup d'encre. Beaucoup d'observateurs ont salué votre travail, d'autres l'ont vivement critiqué. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d'avoir construit «un dossier à charge contre l'islam»?

    Olivier GALLAND.- Les résultats de notre enquête sont en décalage avec beaucoup de travaux qui ont été menés en France sur les jeunes d'origine immigrée ou les jeunes musulmans. Ces travaux ont essentiellement analysé cette jeunesse sous l'angle des discriminations qu'elle subit (qui sont réelles). Sous ce seul angle, soit ils ignorent la question de la radicalité, soit ils l'analysent comme le simple résultat de la victimisation. Or notre enquête montre que les choses sont beaucoup plus compliquées et que la radicalité religieuse ne semble pas avoir sa racine, dans la population lycéenne sur laquelle nous avons enquêté, dans un sentiment aigu de victimisation. C'est évidemment très dérangeant. Quant à l'accusation d'avoir construit un dossier à charge contre l'islam, elle ne repose sur aucun élément tangible, c'est un pur procès d'intention. Nous avons pris grand soin au contraire de construire un protocole méthodologique aussi objectif et neutre que possible. Cette exigence était d'ailleurs contenue dans l'idée que nous avons eue dès le départ de conduire une enquête comparative, en interrogeant des jeunes de différentes croyances et de différentes origines. De ce fait nous étions tenus de construire des questions religieusement «neutres», c'est-à-dire qui puisse être adressées à des jeunes de toutes croyances.

    On vous reproche notamment d'avoir privilégié dans votre échantillonnage les lycées à fortes populations musulmanes… Pourquoi ce choix?

    Il faut se rappeler le contexte dans lequel a été engagée cette recherche. Elle a fait suite à un appel à propositions du président du CNRS de l'époque, Alain Fuchs, après les attentats de 2015, pour engager des travaux sur ces questions de la radicalité. Il est indéniable qu'en France et dans le monde un extrémisme religieux, parfois sanglant, s'est développé au nom de l'islam. Ça ne veut pas dire évidemment que l'ensemble des musulmans ou même qu'une grande partie d'entre eux y adhère, mais il serait absurde de nier qu'il y a un lien entre une certaine conception de l'islam, fondamentaliste, et des formes de radicalité et de violence. Pour autant, on n'a pas d'idée précise du degré auquel la population musulmane partage ces idées. C'était précisément l'objet de cette recherche d'essayer d'y voir plus clair en menant une enquête de grande ampleur (près de 7 000 jeunes interrogés).

    La radicalité religieuse ne semble pas avoir sa racine dans un sentiment aigu de victimisation.

    Pour mener à bien ce projet, il fallait donc bien interroger des jeunes de confession musulmane! Sinon, il fallait renoncer à conduire cette recherche! Est-ce ce que proposent nos détracteurs? Par ailleurs, comme je l'ai déjà dit, nous n'avons pas interrogé que des musulmans: notre échantillon comprend 1 753 musulmans, mais également 1 609 catholiques ou protestants, 2 814 lycéens qui se déclarent sans religion et 163 qui déclarent une autre religion. Notre échantillon est donc religieusement diversifié et permet, encore une fois, de comparer les opinions des jeunes qui affichent ces différentes orientations religieuses.

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  • La très catholique Espagne a cessé d'exister

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    La traduction d'un article de Sandro Magister publiée par diakonos.be :

    Adieu à la « très catholique » Espagne, dans une Europe de plus en plus sécularisée. Aux Etats-Unis, en revanche…

    Dans la dernière enquête exceptionnelle du Pew Research Center de Washington sur l’état du christianisme en Europe occidentale, les données qui frappent le plus sont celles de l’Espagne et de sa mutation accélérée de « catholique » à ultra-sécularisée.

    L’enquête mérite d’être lue dans son intégralité :

    > Being Christian in Western Europe

    Mais nous nous limiterons ici à en rappeler quelques données. Avant tout, la stabilité numérique du christianisme en Italie, au Portugal et en Irlande où les quatre-cinquièmes de la population continuent à se dire chrétiens et où ils sont 40% à pratiquer leur religion au moins une fois par mois en Italie, 35% au Portugal et 34% en Irlande.

    Dans ces trois pays, ils ne sont que 15%, c’est-à-dire relativement peu, à se dire athées, agnostiques ou sans aucune religion particulière, ce sont les « nones » du tableau reproduit ci-dessus.

    Ces derniers sont en revanche très nombreux dans les quatre pays les plus sécularisés d’Europe occidentale :

    • la Hollande, où les sans religion sont désormais plus nombreux que les chrétiens, 48% contre 41% ;
    • la Norvège, avec 43% de sans religion contre 51% de chrétiens ;
    • la Suède, avec 42% de sans religion contre 52% de chrétiens ;
    • la Belgique, avec 38% de sans religion contre 55% de chrétiens.

    Et dans quatre autres pays d’Europe, la sécularisation est à un stade très avancé : il s’agit de la France, de l’Allemagne, de la Suisse et du Royaume-Uni. Dans ces pays, ce processus remonte à longtemps et progresse à un rythme moins soutenu, avec un nombre de sans religion qui oscille aujourd’hui entre 21% et 28%.

    La grande surprise vient en revanche d’Espagne où les athées, les agnostiques et les sans religion représentent aujourd’hui déjà 30% de la population et sont arrivés à ce niveau dans un laps de temps très court.

    Pour bien comprendre à quel point la sécularisation a été aussi brutale en Espagne, il suffit de noter qu’en l’espace de quelques années, l’augmentation des sans religion a positionné l’Espagne presque au même niveau que les quatre pays les plus sécularisés d’Europe occidentale, c’est-à-dire la Hollande, la Norvège, la Suède et la Belgique.

    Mais avec cependant une grande différence. Alors que dans ces quatre pays, ceux qui se déclarent aujourd’hui sans religion sont dans la plupart des cas nés et ont grandi dans un milieu familial éloigné de la foi, en Espagne cinq sur six d’entre eux étaient catholiques dans leur enfance et la quasi-totalité ont été baptisés.

    Le tableau de l’Espagne se présente comme suit :

    • chrétiens qui pratiquent au moins une fois par mois: 24%
    • chrétiens non pratiquants : 44%
    • sans religion : 30%

    Il faut en outre remarque que même chez les pratiquants, la fidélité à l’Église sur certaines questions essentielle est très incertaine. En Espagne, 49% d’entre eux sont favorables à la légalisation de l’avortement et 59% sont en faveur du mariage des homosexuels, dans des proportions supérieures à celles – s’élevant quand même à 40% – que l’on rencontre chez les chrétiens pratiquants des trois pays les plus « catholiques » d’Europe occidentale : l’Italie, le Portugal et l’Irlande, ce dernier pays venant tout juste de se prononcer par référendum sur la question de la légalisation de l’avortement, avec une victoire du « oui » s’élevant à 66%.

    La façon dont on abandonne la foi dans les différents pays européens est décrite par les personnes sondées comme un « éloignement graduel » de cette dernière, non traumatique. Mais en Espagne, trois sondés sur quatre l’attribuent aux « scandales qui impliquent des responsables et des instituts religieux ».

    Dans l’ensemble, l’enquête révèle une grande disparité entre l’Europe occidentale et les Etats-Unis.

    Alors qu’en Europe, 31% des chrétiens pratiquent au moins une fois par mois, ils sont plus du double aux Etats-Unis, soit 64%. Et là-bas, même 9% des citoyens qui se disent sans religion particulière pratiquent un culte au moins une fois par mois.

    En Europe, alors que 14% des chrétiens déclarent prier tous les jours, ils sont 68% aux Etats-Unis, auxquels s’ajoutent 20% des sans religion.

    En Europe, 23% des chrétiens croient en Dieu avec certitude, contre 76% aux Etats-Unis, ainsi que 27% des sans religion.

    Ils sont 14% en Europe à considérer que la religion tient une place « très importante dans leur vie » contre 68% aux Etats-Unis, plus 13% de ceux qui ne s’identifient avec aucun confession religieuse particulière.

  • Attentat terroriste à Liège : des funérailles sous le signe de la Croix

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    L’évêque de Liège, Mgr Delville communique : « Les funérailles de Lucile Garcia et Soraya Belkacemi, les deux policières de la ville de Liège, tuées mardi 29 mai 2018, auront lieu au Centre funéraire de Robermont, mardi 5 juin à 10 h. en présence du Représentant du Roi et des autorités civiles. Elles seront présidées par Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, assisté de l’abbé Jean-Pierre Pire, doyen de Liège, et de M. Jean-Pierre Huyts, membre de l’aumônerie catholique du Centre funéraire.

    L’accès sera réservé aux membres de la famille et aux membres des services de police. Le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, M. Jan Jambon, remettra aux deux policière la Croix civique de 1e classe à titre posthume. Le chef de corps de la Police de Liège, M. Christian Beaupère, prendra la parole pour rendre hommage aux défuntes. La cérémonie religieuse sera celle du Dernier Adieu et se composera d’abord d’hommages des familles. Ensuite interviendra le rite de la lumière, par l’entrée du cierge pascal ; il sera suivi d’un rite de la Tenue de Service, soulignant le sens du service des policières défuntes ; il sera illustré par deux lectures choisies par les familles : la première lettre de Jean sur le thème de l’amour (1 Jean 3,14-20) et l’évangile sur la tenue de service (Luc 12,35-38). L’homélie sera assurée par Mgr Delville. Elle sera suivie de la bénédiction des corps et du défilé d’hommage des autorités et des participants.

    Il est demandé à chacun de s’associer à distance par la prière et le recueillement à cette célébration de funérailles, conçue dans un esprit de dignité, de gratitude et d’espérance. »

    Par ailleurs, selon « La Libre Belgique », les obsèques du tueur Benjamin Herman se dérouleront dans une église chrétienne :

    « L'église de On, à Marche-En-Famenne : c'est là que se dérouleront les funérailles de Benjamin Herman, le tueur de l'attaque de Liège qui a fait trois morts, selon L'Avenir.

    Le corps de l'assaillant, tué par la police peu de temps après avoir perpétré ces crimes, sera inhumé dans le cimetière de la commune.

    L'abbé du village de On, François Barbieux, s'est exprimé sur la démarche de la famille de celui qui se serait radicalisé en prison : "La famille a tout à fait conscience de l’inacceptable, mais elle doit faire le deuil d’un fils, d’un tonton, d’un petit-fils, qui est décédé de manière tragique, de par les actes qu’il a posés avant son décès et de par la manière dont il est décédé."

    La police sera présente en masse pour sécuriser ces funérailles. »

    Ref. Attaque de Liège : Les obsèques du tueur Benjamin Herman se dérouleront dans une église chrétienne

    Qu’est-ce qu’un rite funéraire de la tenue de service? le communiqué de l’évêché nous explique le sens chrétien susceptible de lui être appliqué.

    JPSC

  • Avortement : quand « La Croix » épingle « La Croix »

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    De Thibaud Collin dans l’hebdomadaire « La Croix » du 4 juin :

    « Le pape François, citant le concile Vatican II, déclarait en avril 2014 que l’avortement est « un crime abominable ». Il ajoutait : «Il convient de rappeler la plus ferme opposition à toute atteinte directe à la vie, spécialement innocente et sans défense: le bébé dans le ventre maternel est l’innocent par excellence». Enfin, à plusieurs occasions, il a vivement critiqué « la culture du déchet » si prégnante aujourd’hui.

    Force est de constater que le pape François semble prêcher dans le vide, puisque nombre de catholiques abordent ce sujet à la manière du « monde » (saint Jean 17, 16) et ce jusque dans les colonnes de notre quotidien. Dans son éditorial du lundi 28 mai, La Croix revient sur le référendum irlandais de manière particulièrement injuste. Pourquoi injuste ? Parce que le respect inconditionnel dû à la vie innocente des enfants à naître est nié. Mais qu’ont fait ceux-ci pour qu’elle mérite d’être ainsi occultée ? Justement, ils n’ont rien fait. Ils n’ont rien demandé. Pas même d’être projetés dans l’existence. Ce ne sont que des êtres humains, comme chacun d’entre nous (Comment oublier que chacun d’entre nous a été un enfant à naître ?). Mais ils sont silencieux. Ils ne revendiquent rien. Ne manifestent pas. N’organisent pas de référendums « démocratiques ».

    Le point de vue de La Croix est celui des souffrances vécues par les femmes que la future loi irlandaise légalisant l’avortement serait censée supprimer. Pourquoi le bien des mères passerait-il par la suppression de leur enfant ? Pourquoi taire que l’avortement loin de libérer la femme la ronge secrètement et durablement ? Fuit-on un mal par et pour un mal plus grand ? Le problème est que pour La Croix comme pour « le monde » l’avortement n’est qu’un moindre mal ; dont on peut dès lors se contenter tant qu’il reste dans une quantité limitée. En épousant la distinction rhétorique du « monde », entre avortement « de détresse » (à accepter) et avortement « à la carte » (à refuser), La Croix se donne bonne conscience en apparaissant comme modérée, renvoyant dos à dos les positions extrêmes des « pro » et des « anti-IVG ». Mais la dignité humaine n’est pas un domaine que l’on peut aborder dans une logique de compromis et de hiérarchisation des maux. Notre histoire récente nous l’a rappelé douloureusement. Or cette illusion de croire que l’on peut négogier ce qui n’est pas négociable, ce vichysme mental, éclate dans l’argument central du texte : il est possible de catégoriser la vie humaine, comme si celle-ci avait des degrés. « On sait bien que la vie, affirme La Croix, n’est pas un phénomène physique, comme semblait le dire la Constitution irlandaise, qui mettait un signe strict d’égalité entre une vie déjà là, celle de la mère, et une vie en devenir. » D’où La Croix tire-t-elle ce savoir ? Certes pas de l’Evangile ni de l’enseignement constant de l’Eglise qui depuis son origine s’est opposée à l’esclavage, au racisme, à l’infanticide, bref à tout ce qui pourrait conduire certains à exclure de l’humanité commune d’autres êtres humains, évalués à l’aune de tel ou tel critère. N’en déplaise à notre journal « catholique », l’Eglise a toujours refusé de considérer qu’il y avait une inégalité entre les êtres humains quant à leur appartenance à l’humanité commune. Sans compter que la pauvreté de l’argument est manifeste : l’enfant à naître n’est-il pas lui aussi « déjà là » ? Et sa mère, les médecins et même les journalistes n’ont-ils pas, eux aussi, une « vie en devenir » ?

    Souhaitons donc que La Croix accepte d’être cohérente en se laissant touchée par Celui qui est mort pour tous les hommes, reconnaissant par là leur égale dignité, quel que soit leur race, leur nation, leur sexe, leur niveau de vie et leur taille.

    Thibaud Collin »

    Ref. Avortement: non au vichysme mental!                                                                              

    JPSC

  • De la fierté d'être catholiques

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    Image-Domaine_public.jpgDe Madeleine-Marie Humpers :

    « Soyez fiers d’être catholiques ! »

    Des saints, des papes, des personnalités très diverses ont fait résonner cet appel à travers les époques, des premiers siècles jusqu’à aujourd’hui: « Soyez fiers d’être chrétiens! ». Ainsi Benoît XVI souhaitait des « témoins courageux et sans complexes ». Qu’en est-t-il au juste ?

    Les contextes changent mais le message reste identique: il s’agit de garder la conscience profonde de notre dignité, de porter fièrement le nom de chrétien.

    Qui sont ces hommes qui ont affirmé avec force ce sentiment ? Dans quelles circonstances a donc retenti cet appel à la fierté? Quelles en étaient les implications ? Et qu’est-ce qu’au fond la fierté

    Dans la Bible

    Tout d’abord Jésus lui-même mettait ses disciples en garde contre le sentiment de honte: « Quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges » (Marc 8, 38). A contrario, celui qui vit chrétiennement est, selon Saint Paul, une gloire pour les siens : « notre gloire et notre joie » (1 Th 2,19-20)[1]« Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant dans les affaires d'autrui. Mais si quelqu'un souffre comme chrétien, qu'il n'en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom », peut-on lire dans la première lettre de saint Pierre (1 Pierre 4, 15-16).

    Des papes ont par la suite appelé les chrétiens à être fiers de leur appartenance au Christ, en « reconnaissant leur dignité », à commencer par le pape Léon Ier, suivi notamment d’Urbain II et, plus tard, de Jean-Paul II et de Benoît XVI.

    Des papes parlent de fierté…

    « Reconnais, ô chrétien, ta dignité », affirmait le pape Saint Léon le Grand, au Ve siècle,  « veille à ne pas retomber par une conduite indigne dans ton ancienne bassesse. Souviens-toi de quelle Tête et de quel Corps tu es membre »[2]. A l’époque où le pape Léon Ier parlait en ces termes, la situation de l’empire et de la chrétienté était difficile : « D’un côté, l’Italie vient d’être envahie par les barbares, les Uns et les Vandales, et d’un autre côté, l’Église est infestée par toute sorte d’hérésie touchant en particulier la divinité du Christ », a expliqué Mgr Jean-Charles Dufour, aumônier des Servantes de Jésus-Marie, dans son homélie du 10 novembre 2017. « Il prêcha à temps et à contretemps, avec simplicité et profondeur, dignité et tendresse. Il a été un gérant habile. Ce n’est pas pour rien qu’on lui a donné le titre de « Grand » ». En effet, lors de sa rencontre avec Attila en 452 à Mantoue, Léon Ier persuade le conquérant de rebrousser chemin. En 455, face à Genséric, le pape Léon ne put éviter le pillage de la ville de Rome. Mais grâce à ses négociations, les Vandales ne tuèrent aucun habitant, Rome ne fut pas incendiée et il n’y eut ni viol, ni violence. « Il déploya un courage authentique et modeste quand il affronta les barbares. On le compare à un lion qui a dompté la férocité d’Attila, le chef des barbares », note Mgr Dufour. Le pape Léon Ier avait à cœur de protéger les chrétiens. Il les a protégés sur le plan théologique par ses positions face aux hérésies. Il les a protégés aussi sur le plan social et politique, face aux invasions barbares. Plus de deux siècles après sa mort, l'un de ses successeurs, Serge Ier lui a rendu hommage et, ce faisant, lui a attribué cette devise : « Je veille pour que le loup, toujours à l'affût, ne saccage pas mon troupeau ».

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  • Bazarder l'héritage de mai 68 : une nécessité selon Denis Tillinac

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    Du site de RTFrance :

    Denis Tillinac : «Il faut bazarder intégralement l'héritage de Mai 68» 

    Le gaulliste Denis Tillinac livre pour RT France une critique incisive de Mai 68 et de ses leaders, qu'il définit comme «des générations de jouisseurs égoïstes». L'écrivain constate d'ailleurs que «Mai 68 a désintégré toute la société».

    Ecrivain, Denis Tillinac est l'auteur de près de trente oeuvres littéraires. Il a reçu de nombreuses distinctions comme le prix Roger-Nimier ou le prix Paul-Léautaud. Cet ancien soutien et proche de Jacques Chirac vient de publier, aux éditions Albin Michel, Mai 68, l'arnaque du siècle.

    RT France : Denis Tillinac, vous publiez un livre, Mai 68, l'arnaque du siècle (aux éditions Albin Michel). Tout d'abord, racontez-nous votre Mai 68. Vous viviez à Bordeaux, vous étiez étudiant : comment l'avez-vous vécu ?

    Denis Tillinac (D. T.) : J’ai écrit ce livre pour dire que j’ai très mal vécu Mai 68. J’étais un étudiant de 20 ans, pas politisé, romantique, un peu anar’ – comme toujours à 20 ans – et je m’indigne de voir que, 50 ans après, on persiste à nous présenter Mai 68 comme un moment de ludisme, de créativité, de générosité et de libération, sexuelle entre autres – or ce n’est pas vrai. Personnellement, j’ai vécu quelque chose de très ennuyeux où les copains devenaient au fil des jours – ça avait commencé d’ailleurs dès mai 67 – de plus en plus politisés avec un langage de plus en plus manichéen, des mœurs de plus en plus policières.

    J’ai trouvé cela ennuyeux, oppressif et pas du tout créatif. Je trouvais que les slogans étaient ineptes. En définitive, j’ai pris mon solex et j’ai traversé la route sur des autoroutes désertes à 30 km/h pour aller retrouver à l’autre bout de la France la femme que j’aimais. C’était cela mon acte politique de Mai 68… Une fuite.

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  • Le philosophe Denis Moreau : "j'assume une foi intéressée"

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    Lu sur La Libre Belgique du 2 juin (p. 50-51) :

    “Il faut des catholiques de droite et de gauche”

    Le philosophe Denis Moreau :

    « Si je suis catholique, précisément, c’est parce que cela m’aide à bien vivre. Je le reconnais : je défends l’idée d’une religion intéressée, sans négliger non plus la question des “fins dernières”. Si je suis catholique, c’est aussi pour gagner la vie éternelle, et jouir du bonheur promis au Paradis. J’assume cette foi intéressée.  Si je suis chrétien, c’est parce que je suis convaincu que c’est bon pour moi, que cela m’aide à mieux vivre, et à affronter certains problèmes de l’existence. » … « Il y a une tradition de progrès social de la gauche, la défense des opprimés notamment, des plus faibles. Et, sur ces sujets, le catholicisme a aussi des choses à dire. Il faut pouvoir s’intéresser aux pauvres ; les inégalités sont insupportables. Le pape François répète cela en boucle… Le catholicisme doit irriguer toute la société, donc il est souhaitable qu’il y ait des catholiques de droite et des catholiques de gauche. Mais je trouve un peu dommage que le catholicisme de gauche ait quasiment disparu. Alors certes, la gauche française est en perte de repères, mais le catholicisme pourrait sans doute lui apporter quelque chose. D’ailleurs, il est souhaitable que les croyants s’engagent en politique pour participer à la vie du monde dans lequel ils évoluent. Et il me semble que cet engagement doit se faire différemment de la manière dont on le concevait dans les années 1950-1970 : on parlait alors du modèle de “l’enfouissement” du “levain dans la pâte”(les chrétiens devaient agir sans se signaler comme chrétiens, de manière discrète). » 

    Pour lire l'article in extenso : page 50page 51

  • L'heure est venue

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    (source)

    L’heure est venue

    14,00

    Dans cet ouvrage, le père Guibert appelle les chrétiens à un sursaut de lucidité, à un embrasement spirituel. Ils ne peuvent continuer sur la voie du compromis ou de l’esprit mondain, souvent par souci du vivre ensemble ou d’avoir la paix, dans une société de plus en plus déchristianisée, car cela ne sera pas tenable pour eux longtemps. En effet, comme avertissait le cardinal Sarah en octobre 2015, ils seront bientôt pris en étau entre deux idéologies : « les deux grandes idéologies totalitaires qui menacent actuellement la société, la famille et l’Église : la mentalité libertaire des démocraties occidentales ainsi que l’islamisme radical, l’un et l’autre ouvertement christianophobes. »

    « Pas d’amalgame », « nouvelles discriminations », « victimes des oppresseurs », etc., dans un contexte où la pensée peine à se déployer face à un champ lexical de plus en plus réduit et tabou, l’urgence est déjà de voir clair et ne pas se leurrer face à l’immigration de masse ou le choc des civilisations : « En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire », écrivait George Orwell.

    L’auteur analyse donc cet air du temps, ses racines idéologiques, l’oppression qu’elle déploie avant de proposer quelques boussoles pour les chrétiens désireux de traverser la tempête dans la fidélité à leur Maître et dans l’amour de l’Église.

    L’heure est venue de poser les bons diagnostics et de ne plus avoir peur de nommer les choses ; et en fonction de cela, adopter une attitude résolument prophétique. L’Église comme son Maître ne pourra faire l’économie de la Passion mais cela conduira à la résurrection.