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On fête les 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Comment l'Eglise se situe-t-elle à l'égard de cette proclamation ? Du site ICHTUS.fr, cette synthèse qui, publiée en 2012, conserve toute son actualité :
L’Eglise et les droits de l’homme
Fondements des droits de l’homme
Les droits de la personne humaine sont par là-même antérieurs à la société et à l’Etat qui ont l’obligation de les reconnaître. C’est une idée sur laquelle Jean Paul II insiste également dans son livre “Entrez dans l’espérance”, où il écrit : “Les droits de l’homme ont été inscrits dans l’ordre de la création par le créateur lui-même. On ne peut parler ici de concession faite par des institutions humaines, gouvernements ou organisations internationales, ces institutions n’expriment que ce que Dieu a inscrit dans l’ordre qu’il a lui-même créé”. Autrement dit, aucun Etat, aucune institution, ne peut décréter les droits de l’homme, ils ne peuvent que les entériner, ces droits étant inscrits dans l’ordre que Dieu a lui-même créé.
Plus récemment, Jean-Paul II est revenu sur cette idée à propos des cinquante ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 en disant, dans son message du ler janvier 1999, qu'”elle est claire parce qu’elle reconnaît les droits qu’elle proclame, elle ne le confère pas”.
L’erreur tragique de notre siècle consiste précisément à considérer que les droits de la personne humaine dépendent de la volonté collective des hommes. Car si les droits de l’homme dépendent de la volonté exprimée, à un moment donné, par un Etat ou une institution internationale, alors l’arbitraire est effectivement possible et ces droits peuvent être niés, déformés ou remis en cause à tout moment.
Or les droits de l’homme sont inscrits dans l’ordre naturel des choses tel que Dieu l’a voulu; les vrais droits de l’homme viennent de Dieu. Peut-il d’ailleurs exister de fondement plus solide et moins incontestable que celui-là ?
Etienne Gilson, le célèbre philosophe néo-thomiste, attestait de cette évidence lorsqu’il écrivait : “les droits de l’homme nous sont beaucoup plus chers qu’ils ne le sont aux incroyants, car ils ne se fondent pour eux que sur l’homme qui les oublie, au lieu qu’ils se fondent pour nous sur les droits de Dieu qui ne nous permet pas de les oublier”.
« De la Cité du Vatican, le pape émérite Benoît XVI, sorti pour cela de son silence monacal, a écrit voici quelques mois la préface de l’édition en anglais du livre du cardinal Robert Sarah « La force du silence », publié en français chez Fayard.
Plus qu’une préface c’est même un « essai » servant de préambule à cet entretien avec Nicolas Diat : « The Power of Silence : Against the Dictatorship of Noise » (« La force du silence : contre la dictature du bruit »), publié en anglais par Ignatius Press.
Le pape émérite répond à sa question en termes christologiques : « Nous savons par les Évangiles que Jésus passait fréquemment des nuits seul « sur la montage » en prière, en conversation avec son Père. Nous savons que son discours, sa parole, vient du silence et n’a pu mûrir que là. Il est donc raisonnable de penser que sa parole ne peut être correctement entendue que si nous aussi, nous entrons dans son silence, si nous apprenons à l’entendre de son silence. »
Il cite les paroles de saint Ignace d’Antioche (35-115), évêque syrien, père et docteur de l’Eglise, martyr : « Dès la première fois que j’ai lu les Lettres de saint Ignace d’Antioche, dans les années 1950, un passage de sa Lettre aux Éphésiens m’a particulièrement frappé : « Mieux vaut se taire et être que parler sans être. Il est bon d’enseigner, si celui qui parle agit. Il n’y a donc qu’un seul maître, celui qui ‘a dit et tout a été fait’ et les choses qu’il a faites dans le silence sont dignes de son Père. Celui qui possède en vérité la parole de Jésus peut entendre même son silence, afin d’être parfait, afin d’agir par sa parole et de se faire connaître par son silence. » (15, 1f.). »
Comme il le fait dans ses livres « Jésus de Nazareth », Benoît XVI redit son option pour une exégèse : « Certes, pour interpréter les paroles de Jésus, la connaissance historique est nécessaire, elle qui nous enseigne à comprendre le temps et le langage de ce temps. Mais seul, cela ne suffit pas si nous voulons vraiment comprendre le message du Seigneur en profondeur. Aujourd’hui quiconque lit les commentaires de plus en plus épais des Évangiles est déçu à la fin. Il apprend beaucoup de choses utiles sur cette époque et de nombreuses hypothèses qui n’apportent finalement rien du tout à la compréhension du texte. À la fin, vous sentez que dans tout cet excès de paroles, il manque quelque chose d’essentiel : entrer dans le silence de Jésus d’où sa parole est née. Si nous ne pouvons pas entrer dans ce silence, nous n’entendrons toujours la parole qu’en superficie et nous ne la comprendrons donc pas réellement. »
« En lisant le livre du cardinal Robert Sarah, confie le pape émérite, toutes ces pensées ont traversé à nouveau mon âme. Sarah nous enseigne le silence – être silencieux avec Jésus, véritable calme intérieur, et c’est précisément de cette façon qu’il nous aide à saisir à nouveau la parole du Seigneur. »
Il cite cette question de Nicolas Diat : « Vous est-il arrivé dans votre vie que les mots deviennent trop encombrants, trop lourds, trop bruyants ? » Et la réponse : « Dans ma prière et dans la vie intérieure, j’ai toujours ressenti le besoin d’un silence plus profond, plus complet… Les journées de solitude, de silence et de jeûne total ont été un grand soutien. Elles ont été une grâce sans précédent, une lente purification et une rencontre personnelle avec… Dieu… Des journées de solitude, de silence et de jeûne, nourries seulement par la Parole de Dieu, permettent à l’homme de fonder sa vie sur ce qui est essentiel ». Ces lignes indiquent la source d’où vit le cardinal, qui donne à sa parole une profondeur intérieure. »
Pour Benoît XVI le manque de silence est un « danger » pour l’Eglise et spécialement pour les évêques : « De ce point de vue privilégié, il peut alors voir les dangers qui menacent continuellement la vie spirituelle, des prêtres et des évêques aussi, et qui mettent donc en danger l’Église elle-même aussi, dans laquelle il n’est pas rare que la Parole soit remplacée par un verbiage qui dilue la grandeur de la Parole. J’aimerais juste citer une phrase qui peut devenir un examen de conscience pour tous les évêques : « Il peut arriver qu’un bon prêtre pieux, une fois élevé à la dignité épiscopale, tombe rapidement dans la médiocrité et une préoccupation pour le succès mondain. Submergé par le poids des devoirs qui lui incombent, inquiet pour son pouvoir, son autorité et les besoins matériels de son bureau, il s’épuise progressivement. ».
Il ne s’agit évidemment pas de l’éloge des « chiens muets » qui se taisent face au mal qui subjugue la création en son état présent, mais du silence comme maîtrise de soi et approfondissement de l’homme intérieur confronté à l’agitation cruelle et inutile du monde: « dans tes blessures, cache-moi, ne me laisse pas séparé de toi » priait saint Ignace de Loyola en récitant l’ « anima Christi » ( voir ici : Âme du Christ: un commentaire sur la célèbre prière de saint Ignace de Loyola)
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Cette année, les quatre soirées de formation organisées par l’association en visioconférence auront pour thème : La vie, à quel prix? Les participants se retrouveront les lundis 14, 21, 28 janvier et le 4 février 2019 dans plus de 140 villes en France et à l’étranger pour suivre en direct exposés, débats et tables rondes sur des sujets d’actualité.
A l’heure où le gouvernement s’apprête à déposer un nouveau projet de loi bioéthique, experts et grands témoins croiseront leurs regards pour aborder des questions cruciales, parmi lesquelles :
Faut-il fabriquer la vie à n’importe quel prix ? Toute vie vaut-elle la peine d’être vécue ? Comment manifester la valeur de la vie fragile ? Peut-on protéger l’Humanité contre les excès du marché ?
Présentant sur son affiche un enfant sur le plateau d’une balance, cette nouvelle session de l’Université de la vie abordera de façon inédite de multiples problématiques : désir d’enfant, procréation artificielle, gestation par autrui, marchandisation du corps, handicap, dépendance, vieillissement, fin de vie, etc.
Parmi les personnalités attendues, outre Tugdual Derville, François-Xavier Pérès,Caroline Roux, Blanche Streb et Olivier Trédan, d’Alliance VITA, interviendront :
Michael Lonsdale, comédien
Olivier Rey, philosophe,
Clotilde Noël, à l’initiative de la communauté « Tombée du nid« ,
Maître Adeline le Gouvello, avocate de « Juristes pour l’enfance« ,
Dr. Xavier Mirabel, cancérologue,
Benoît Clermont, auteur avec sa femme de « Gaspard, entre Terre et Ciel« ,
Bertrand et Gaëlle Lionel-Marie, responsables bioéthique nationaux des AFC,
Sophie et Cédric Barut, auteurs de « Je rentrerai avant la nuit« ,
Le Général Henri Marescaux, fondateur d’une association d’aide aux prostituées.
D’autres invités exceptionnels, témoins ou experts, interviendront au plan national ou local.
Plus de 35 000 personnes au total ont déjà participé aux cinq précédentes éditions nationales de l’Université de la vie d’Alliance VITA en faisant le tout premier évènement bioéthique national.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site :
FIGAROVOX/TRIBUNE - Bérénice Levet a participé à une table ronde sur la réception de Soljenitsyne en France, qui s'est tenue le 20 novembre à L'Institut de France dans le cadre du colloque organisé à l'occasion du centenaire de la naissance de Soljenitsyne. Le Figarovox publie en exclusivité son intervention.
Bérénice Levet est docteur en philosophie et professeur de philosophie au Centre Sèvres. Elle vient de faire paraître Libérons-nous du féminisme! aux éditions de l'Observatoire.
Née dans les années 1970, j'appartiens à la deuxième génération des lecteurs de Soljenitsyne. Une vie d'Ivan Denissovitch est publié en France en 1963, Le Pavillon des cancéreux en 1968, L'Archipel du Goulag en 1973 et Le discours d'Harvard, Le Déclin du courage, prononcé en 1978.
Je me permettrai d'évoquer ma propre expérience, non par plaisir narcissique, mais parce qu'elle ne me semble pas exclusive. Notre tâche à nous qui atteignions l'âge de la majorité, ou en approchions, avec la chute du mur de Berlin, n'était pas tant de nous délivrer des sortilèges du communisme que de répliquer à l'anthropologie progressiste qui façonnait nos sociétés depuis les années 1960-1970, dans laquelle nous avions grandi, selon laquelle nous avions été éduqués et à laquelle nous avions un temps adhéré. Mais nous commencions à en sentir dans notre chair, mais aussi aiguillonnés par des penseurs comme Alain Finkielkraut, à en sentir les failles. Nous aussi nous avions besoin d'un dégrisement idéologique mais les idoles que nous avions à briser étaient celles du progressisme, lequel s'obstinait à méconnaître, quand il ne criminalisait pas, les besoins fondamentaux de l'âme humaine: l'enracinement, l'inscription dans une histoire singulière, le droit des individus et des peuples à la continuité historique. L'idole par excellence de cette idéologie était la liberté, une liberté conçue comme déliaison. L'individu, postulait-on, serait d'autant plus libre, plus créatif, qu'il serait affranchi de toute tradition, allégé du fardeau du vieux monde. Alibi de la liberté au nom duquel les adultes renoncèrent à leur mission de transmission: l'enfant n'est plus escorté dans le monde où il entre, il y est jeté, selon le mot d'Hannah Arendt.
L’auteur du livre, lui-même, ne s’y méprend pas : il ne s’agit pas de 67 recettes infaillibles pour trouver le bonheur parfait. Qui, d’ailleurs, aurait cette prétention ? Non, il s’agit plutôt de cuisiner, jour après jour, 67 ingrédients qui participent assurément du bonheur ou, pour le dire autrement, qui nous rendent un peu plus humains. Ce sont 67 petits riens qui sont en fait beaucoup pour qui veut bien retrouver le goût de la simplicité. Réapprendre à voir et à écouter vraiment, déconnecter (au moins un peu !), écrire une lettre, réparer un objet cassé, apprendre par cœur un beau texte, préférer s’impliquer plutôt que s’intéresser... Basique ? Trop facile ? Évident ? Essayez un peu, pour voir ! Derrière son apparente légèreté, le livre de Tugdual Derville est plus sérieux qu’il n’y paraît, alors même que l’auteur n’est paré ni de l’autorité ni de l’expertise du psychologue ou du coach en développement personnel, mais riche d’une longue expérience humaine. Le livre est sérieux parce que chacun des ingrédients proposés porte en lui toute une vision de l’homme et de la société profondément réaliste et chrétienne, parce que ces 67 recettes disent en creux la beauté de la création, la nécessité de la charité, l’importance de l’enracinement et de la mémoire, parce qu’elles envisagent l’homme non plus comme un individu mais comme une personne faisant partie d’un ensemble de communautés, depuis sa famille jusqu’à son pays.
Que sera l’humanité de demain « à l’ère des robots et des êtres scientifiquement modifiés ? » L’écrivain Sébastien Lapaque s’inquiète « du profond dégoût de notre humanité, de l’homme tel qu’il est » que véhicule le Transhumanisme. Une inquiétude que partage Olivier Rey qui constate que « ceux qui se disent transhumanistes entendent en finir avec l’humanité telle que nous la connaissons, ou la réduire à la condition peu enviable de ‘chimpanzés du futur’ ». Aussi, « les humains qui souhaitent que l’humanité continue sont obligés de prendre en compte l’existence de ceux qui veulent leur faire la peau ».
Dans leur démarche, les transhumanistes en évitant de se confronter aux grandes questions existentielles : « A qui appartient-il de vivre ? Qu’est-ce que la vie ? » vont « contourner l’angoisse de vivre et de mourir qui nous tenaille », explique Sébastien Lapaque. « Ils ont une conception désespérée de la vocation de l’homme ! »
« En vérité », commente Olivier Rey, « les promesses les plus spectaculaires des transhumanistes, comme la mort de la mort, ne sont que des leurres jetés dans l’espace public pour arracher le consentement des populations à son asservissement toujours plus complet aux dispositifs technologiques, et aux firmes qui les contrôlent. En fait de ‘santé’ par exemple », continue le philosophe, « nous resterons mortels, mais au prétexte d’augmenter notre longévité, la ‘transhumanisation’ ambiante nous habituera à être en permanence monitorés – afin que des algorithmes déduisent à chaque instant, de nos paramètres physiologiques transmis en temps réel, les aliments convenablement dosés à absorber, les médicaments à prendre, les activités auxquelles nous adonner, etc. ». Olivier Rey conclut : « C’est se réduire, pour une vie plus longue, à un ersatz de vie ». Par ailleurs, « l’hybridation avec la machine prônée par les transhumanistes est la négation même de la santé : pareille ‘cyborgisation’ nous ravalerait tous au statut de patients des services hospitaliers de soins intensifs, qui ne doivent leur survie qu’à un branchement permanent sur un appareillage sophistiqué ».
Sources: Le Figaro magazine, Eugénie Bastié et Alexandre Devecchio (07/12/2018)
Abus sexuels dans l’Église : oser voir ce que l’on voit !
Le synode a abordé la question des abus sexuels dans l’Église, mais sans s’y étendre. Sur cette difficile question existent des rapports, américains notamment, peu médiatisés et tout aussi peu évoqués par les responsables ecclésiastiques qui ne les intègrent pas dans leur réflexion. Or, ces rapports mettent en évidence un certain nombre de faits qu’il est essentiel de prendre en compte si l’on veut éradiquer un terrible fléau aux conséquences si dramatiques.
Depuis les dernières révélations concernant les abus sexuels sur mineurs commis par les membres du clergé au Chili, en Pennsylvanie et maintenant en Allemagne, la thèse officielle de l’Église est désormais claire : ces abus sont imputables au « cléricalisme », c’est-à-dire à ce sentiment de toute-puissance que le statut clérical conférerait à ses titulaires et qui les autoriserait à commettre de véritables crimes, en particulier sur les enfants. C’est en ce sens que, dans sa Lettre au peuple de Dieu du 20 août 2018, le pape François a souligné que l’origine de cette tragédie était à rechercher dans « la manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Église », autrement dit dans le cléricalisme qui, « favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs, engendre une scission dans le corps ecclésial qui encourage et aide à perpétuer beaucoup de maux que nous dénonçons aujourd’hui ». Et le pape, dans cette lettre, de conclure de manière on ne peut plus claire : « Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toutes formes de cléricalisme. » Pourtant, d’autres voix, parmi lesquelles figurent des hauts prélats (tels que le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi), refusent de s’inscrire dans ce schéma explicatif et font entendre une thèse alternative, il est vrai un peu provocatrice : selon eux, les abus sexuels dans l’Église seraient, dans une large part, la conséquence de la surreprésentation d’homosexuels dans le clergé, et l’Église aurait fait preuve d’une tolérance aveugle en laissant accéder à la prêtrise ou à l’état religieux des hommes faisant courir, en raison de leur orientation sexuelle, un risque élevé aux mineurs et aux jeunes majeurs.
Pour tenter d’y voir plus clair dans le débat cléricalisme versus homosexualité, il convient plus que jamais d’avoir égard à la célèbre invitation de Charles Péguy : « Il faut toujours dire ce que l’on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. » Or, que voit-on justement sinon que la victime type d’un abus sexuel dans l’Église n’est pas à proprement parler un enfant, ce en quoi le terme de pédophilie souvent entendu est mal choisi, mais plutôt un adolescent, qui plus est de sexe masculin. Il suffit, pour s’en convaincre, de se référer à l’étude la plus précise jamais menée jusqu’alors sur les abus sexuels dans l’Église, celle du John Jay College of Criminal Justice de New York de 2004, portant sur les années 1950-2002. Or, cette étude a mis en évidence que, en ce qui concerne l’Église catholique aux États-Unis, les victimes étaient avant tout des mineurs pubères de 11 à 17 ans (81 %) et que, parmi cette dernière catégorie, la proportion selon le sexe s’établissait à 85 % de garçons et 15 % de filles. Ces chiffres, qui ont été peu ou prou confirmés par des études plus récentes conduites en Belgique (1) et en Allemagne (2), attirent d’autant plus l’attention qu’ils sont exactement l’inverse de ce qui est observé dans la société dans son ensemble, où les victimes sont, dans leur immense majorité, de sexe féminin (3).
"Alors que la France est traversée par un profond mouvement social, Mgr Aupetit, archevêque de Paris, appelle « les protagonistes à un véritable dialogue où chacun accepte de sortir de ses certitudes pour établir un vrai diagnostic d’une situation délétère et trouver humblement les voies d’une reconstruction fraternelle de notre société ».
Mgr Aupetit, archevêque de Paris depuis un an, vient de publier un texte intitulé « L’urgence de la fraternité ». Il revient sur le mouvement des Gilets jaunes et appelle à un vrai dialogue afin de « reconstruire une société fraternelle ». Découvrez ci-dessous le texte en intégralité :
L’urgence de la fraternité
Les événements récents montrent une souffrance importante d’une grande partie de nos concitoyens, qui génère la colère quand elle ne semble pas entendue et une frustration devant ce qui peut être pris pour de l’arrogance. Comme archevêque de Paris, je comprends la peine de ceux qui manifestent pacifiquement et luttent pour conserver une vie digne, je dénonce la violence scandaleuse de ceux qui en profitent pour saccager notre ville, je salue le courage des services de police et de gendarmerie et je m’unis au souci de nos gouvernants qui cherchent des réponses à la crise.
Notre pays souffre d’une incompréhension généralisée. L’individualisme devient la valeur absolue au détriment du bien commun qui se construit sur l’attention aux autres et en particulier aux plus faibles. Les valeurs de la République que sont la liberté et l’égalité sont parfois détournées par des réseaux d’influence qui réclament des droits nouveaux sans égard pour les plus vulnérables.
Où sont les véritables priorités ? Les urgences nationales, les « grandes causes » de notre pays ne peuvent légitimement être celles des revendications communautaristes ou catégorielles. Le devoir primordial de l’État est de garantir pour chacun les moyens d’entretenir sa famille et de vivre dans la paix sociale. Il nous faut reconstruire une société fraternelle. Or, pour être frères, encore faut-il une paternité commune. La conscience de Dieu le Père qui nous apprend à nous « aimer les uns les autres » a façonné l’âme de la France. L’oubli de Dieu nous laisse déboussolés et enfermés dans l’individualisme et le chacun pour soi.
La violence engendre la vengeance et la haine. Apprenons ensemble à nous écouter vraiment et à nous parler sans à priori méprisant pour ceux qui ne pensent pas comme nous. J’appelle modestement les protagonistes à un véritable dialogue où chacun accepte de sortir de ses certitudes pour établir un vrai diagnostic d’une situation délétère et trouver humblement les voies d’une reconstruction fraternelle de notre société. Je demande enfin aux chrétiens de prier et d’être ce qu’ils sont appelés à être au nom du Christ : des artisans de paix.
Je porterai notre pays dans la prière lors de la Messe de l’Immaculée Conception du vendredi 7 décembre prochain à 18h30 à Notre Dame de Paris. En ces temps troubles que nous vivons, nous pourrons confier à la sainte Patronne de la France la paix de notre nation qui ne peut naître que de la justice.
Les éditions Golias publient “Les confessions de Mgr X”. Un évêque se confie sur des sujets qui concernent l’Église.
“Certes, beaucoup de confrères se reconnaîtront dans mes mots, j’en suis sûr. Mais je ne veux pas les engager dans cette entreprise : nous sommes si divisés entre nous”.
La division de l’épiscopat… Quand on n’a pas la même foi catholique, nous sommes évidemment divisés.
Quelques morceaux choisis :
“Notre Église a toujours accueilli les candidats homosexuels, nos structures leur permettent de s’épanouir presque naturellement. De même, c’est une erreur de parler de l’homosexualité comme “moralement désordonnée”. Du reste, nous poussons le bouchon car le Code de droit canonique prend un malin plaisir à presque décrire les “formes très variables à travers les siècles qu’elle revêt (can. 2357), preuve qu’il s’agit d’un sujet que nous maîtrisons. Sur ce sujet en particulier, nous n’avons aucun conseil à donner tant que n’aurons pas fait notre petit ménage.”
“Dans dix ou vingt ans, quand on s’apercevra que la Manif pour tous nous a fait un tort considérable, on formulera nos discours autrement.”
“De ce que je vois sur le terrain, ce sont les femmes qui portent nos communautés et je me dis parfois, en voyant certaines d’entre elles, que si je pouvais les ordonner, je n’hésiterai pas une seule seconde.”
“Nous ne savons faire qu’une chose : des prêtres comme hier. Mais ces prêtres sont inutiles pour ces temps que nous vivons. Il faut être aveugle et sourd pour persister dans ces choix.”
“Le catholique affiché et revendiqué, “décomplexé” comme on le dit aujourd’hui, fait peur, il apparaît comme un illuminé. Cela a toujours existé mais les manifs autour du Pacs, puis du mariage pour tous ont décuplé ce côté exalté, fondamentaliste même. Il y a un effet repoussoir et que nous ne voulons pas trop analyser car ce serait reconnaître que nous nous trompons depuis au moins deux décennies.”
“Sur les divorcés remariés, je peux vous dire que finalement Amoris Laetitia entérine une pratique déjà bien ancrée en paroisses. J’avoue qu’il ne me viendrait pas à l’esprit de refuser la communion à qui que ce soit.”
“Une chose pas très difficile que nous pourrions faire : enlever nos cols romains et nos soutanes, nous débarrasser de certains signes qui nous rendent certes visibles mais qui nous mettent à part, encore et toujours.”
“Nous devons être capables d’appeler des gens mariés et célibataires. Nous ne sommes pas plus grands que Paul et Paul n’a jamais empêché une communauté de se choisir un homme marié pour présider l’eucharistie. Il était pourtant célibataire !’
Avortement
“Un embryon est-il une personne ? Officiellement, je dis oui mais là, je vais être honnête avec vous : c’est non ! Il n’y a pas de conscience dans un embryon. Un homme ou une femme n’est pas qu’un être naturel, entre en lui de la culture; il y a aussi des attributs pour le dire philosophiquement, des accidents qui permettent à l’homme et à la femme d’être une personne.”
Humanae vitae
“La Tradition qu’ils défendent n’est qu’un élément de tradition. En cela, les appeler “traditionalistes” est une erreur de langage car ils ne respectent pas la totalité de la Tradition vivante, toujours en mouvement. Le christianisme, à la différence du judaïsme ou de l’islam, ne fait pas de ses textes un élément fondateur ; à ce titre, le christianisme n’est pas une loi et ceux qui le pensent devraient sérieusement se poser la question sur la vérité de leur foi.
“On le voit sur Humanae vitae et Monique (Baujard) a eu bien raison de rappeler comment cet épisode a été vécu et les égarements de l’Église à ce moment-là. C’est rare de voir une institution qui choisit délibérément de se couper d’une partie des siens pour des raisons idéologiques et philosophiques datées ! Car la vision de la femme qui est portée dans Humanae vitae n’avait déjà plus aucun sens à l’époque, alors aujourd’hui…”
Déclaration du Président de la COMECE rappelant le soutien de l’Église Catholique au Pacte mondial sur la migration
“L’immigré qui réside avec vous sera parmi vous comme un israélite de souche, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous-mêmes avez été immigrés au pays d’Égypte. Je suis le Seigneur votre Dieu” (Lévitique 19:34).
Le 11 décembre, un pacte mondial des Nations Unies doit être signé à Marrakech. Fruit d'une vaste négociation, il reconnaît la responsabilité partagée des autorités et des sociétés des pays de départ, de transit et d'arrivée pour encadrer et réglementer les migrations dans l'intérêt de toutes les personnes et communautés concernées. Il vise à assurer la sécurité et la protection des personnes migrantes ainsi que des sociétés d’accueil en promouvant des voies de migration légales, empêchant ainsi le trafic d’êtres humains, les voyages meurtriers, les bouleversements familiaux et la violence.
Rappelant les exhortations du Saint-Siège sur ce sujet, la COMECE encourage les États membres de l'Union européenne à faire de ce pacte mondial un accomplissement pour le bien commun d'une humanité partagée.
+ Jean-Claude Hollerich S.J.
Archevêque de Luxembourg
Président de la COMECE
... mais, pour Alexandre del Valle sur le site de Valeurs actuelles :
Le Pacte mondial pour les migrations ou l’offensive onusienne va contre le principe de souveraineté nationale
Le Pacte “Global Compact” vise à favoriser une immigration extra-européenne massive, tant légale qu’illégale. Alexandre del Valle souligne ici les postulats tiersmondistes et anti-souverainistes qui sous-tendent ce texte.
Le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » lancé en avril 2017 par l’Assemblée générale des Nations Unies et que les États du monde entier sont invités à ratifier avant le 11 décembre 2018, suscite depuis des semaines des débats houleux entre « immigrationnistes » et « populistes », mais pas seulement, car le Pacte, de son vrai nom « Global Compact », vise en fait à favoriser une immigration extra-européenne massive, tant légale qu’illégale (les deux étant confondues de façon perverse), que les pays d’accueils européens sont sommés d’accepter et d’organiser sous peine d’être qualifiés de « racistes » et « xénophobes ». Alexandre del Valle souligne ici les postulats tiersmondistes et anti-souverainistes qui sous-tendent le texte mais que les 193 États de l’Assemblée générale de l’ONU, à l’anti-occidentalisme revanchard, ont d’autant plus facilement adopté qu’ils ont intérêt à se débarrasser de populations excédentaires sans travail et que seuls les Etats européens en respecteront réellement les termes « non-contraignants » pour se donner bonne conscience. Sauf si les désistements en chaîne observés ces dernières semaines - Hongrie, Pologne, Slovaquie et République Tchèque en tête – et les demandes d’amendements formulés par nombre d’États occidentaux non-dupes se multiplient.
Le ministère italien de l’Éducation italien a autorisé l’installation de crucifix et la réintégration de crèches de Noël dans les écoles du pays.
« Le crucifix est pour moi le symbole de notre histoire, de notre culture et de nos traditions », a déclaré le ministre de l’Éducation, Marco Bussetti, devant la Fédération des écoles catholiques. « Je ne vois pas comment cela peut être offensant, cela peut au contraire aider les écoliers à réfléchir à notre histoire. » Il a ajouté « Le crucifix et la crèche sont des symboles de nos valeurs, de notre culture et de nos traditions, expression de notre identité. Je ne vois pas comment cela peut poser problème à l’école. Ceux qui pensent que pour pratiquer l’inclusion il faut les cacher font fausse route ».
Après qu’une école de Terni, au nord-est de Rome, a annulé la crèche vivante traditionnelle sous le prétexte de respecter les enfants d’autres cultures, le ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini a qualifié la mesure d’« IDIOTIE ».
« Il ne s’agit pas seulement de religion », a déclaré Salvini sur Facebook, « mais de l’histoire, des racines, de la culture. Vive nos traditions. Je ne lâche pas ! » a-t-il ajouté.
Samedi dernier, Salvini s’est exclamé au sujet d’un autre incident du même type quand une école avait interdit le mot offensant de « Jésus » qu’il ne voyait pas comment le mot « Jésus » dans un Noël pouvait offenser quiconque pour conclure par « exceptionnelle écolière [qui s’est rebellée], lamentables institutrices. »
Dans ce dernier incident, les institutrices d’une école primaire du Nord de l’Italie avaient demandé aux élèves d’omettre le nom de Jésus dans le cantique de Noël afin de ne pas offenser la sensibilité de leurs camarades non catholiques. Mais une écolière se rebella, recueillit les signatures de ses camarades et obtint à la fin que la chanson soit chantée dans sa version originale lors du Récital de Noël. Le fait s’est produit dans une école élémentaire de la Riviera del Brenta, à la frontière entre les provinces de Venise et de Padoue. La fille a 10 ans et est en 5e année.