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Spiritualité - Page 238

  • Cette Église est-elle encore celle du Christ ?

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    De Martin Steffens sur "Le Verbe" :

    Une Église qui n’est plus celle du pauvre

    « Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? […] J’en ferai une pente désolée ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, il y poussera des épines et des ronces ; j’interdirai aux nuages d’y faire tomber la pluie. »

    Is 5, 4-6

    Par deux fois en trois semaines, je me suis vu, faute de préinscription ou à cause d’une erreur de code, refuser l’entrée d’une église. Cette fois, j’en ai pleuré. Certes ce phénomène, parmi d’autres, raconte ce que devient une société quand elle a peur. Mais l’Église peut-elle se contenter de répéter la société ? Réfugié dans un café, plein de chaleur et d’humanité, j’ai, pour me consoler un peu, rédigé ces lignes.

    Cette Église est-elle encore celle du Christ ?

    Cette Église qui flèche le mouvement du corps alors qu’elle devait être le lieu où le corps fatigué, ployant sous le joug, peut se reposer, peut se déposer.

    Cette Église qui troque l’eau bénite contre du gel hydroalcoolique.

    Cette Église qui parle une langue qui n’est pas la sienne, une langue de pureté, de microbes, de contagion possible.

    Qui supprime ce qu’elle a introduit dans le monde : le baiser de paix.

    Et qui le supprime, si l’on est franc, non par amour des plus fragiles. Mais parce qu’il le faut, « sinon… ».

    Elle n’est pas celle du Christ.

    Un nouveau gnosticisme

    D’ailleurs elle se vide, comme on se vide de son sang, parce que son sang, c’est le sang des pauvres. Mais les pauvres ne vont pas dans les endroits compliqués, dans les lieux dont l’accès suppose un QR-Code (NB. contexte français). Les pauvres ont un sensus fidei qui les mène au Christ. Ils vont encore dans les cafés, tant que les cafés sont ouverts. Ils ne viennent pas dans des messes pour initiés.

    Car une messe à laquelle on se préinscrit est à l’usage des gens connectés et organisés. Elle est pour les initiés. Les initiés ? Nous vivons une forme de gnosticisme.

    De deux choses l’une.

    Ou bien l’Église consent à résister un peu aux consignes de l’État. Non pas frontalement, par provocation, par bravoure. Déjà en refusant tout zèle. En ignorant un peu ce prêche de la distance sociale. En l’ignorant beaucoup s’il s’agit d’accueillir un pauvre : vous et moi qui n’y sommes préinscrits, cet étranger qui ne savait pas et cette mère qui n’ose plus venir avec son grand fils handicapé qui ne supporte pas le masque. En l’ignorant passionnément, au sens de la Passion, s’il nous faut, parce que l’État surveille, payer cher son accueil.

    Les voûtes d’une église sont assez larges, ses fidèles assez disciplinés pour que nul n’attrape ce virus qui, c’est vrai, nous tue sûrement, et non pas à hauteur d’un dixième de pour cent comme la Covid-19, mais totalement, radicalement, parce qu’il a fait de nous des esclaves de la peur tandis que l’Esprit, nous dit saint Paul, nous rend capables, ayant peur, d’appeler Dieu « Abba-père » (Rm 8, 15).

    Ou bien…

    Ou bien Mais quel est l’autre « Ou bien… » ? On le sait, on le voit. Il n’y a actuellement plus rien, que des rites grommelant derrière des consignes sanitaires. Nous avons oublié que Jésus n’était pas moins qu’un homme parce qu’il était Dieu. Il était d’abord un homme au sens où une femme espère d’être protégée par le sien. Jésus connaissait la peur, mais lui refusait de s’installer. C’était là la condition, non seulement de son sacrifice, mais de sa prudence. Car la peur nous inspire, non la prudence, mais seulement la panique.

    Aussi, de nos jours, ne sommes-nous pas même prudents. Est prudent le médecin qui, ayant pris ses précautions, se risque au contact de ses malades – et non celui qui, pour ne pas tomber malade, ne vient plus travailler. En filtrant l’entrée de nos églises, en bariolant ces lieux symboliques de consignes sanitaires infantilisantes et de sens interdits, nous nous renonçons.

    Nos églises sont devenues des maisons témoins où s’expose notre bonne conduite. Au Québec comme en France, jamais on n’a si bien senti que l’État possède les églises. Ainsi l’Église se retrouve aujourd’hui comme au commencement, quand Joseph et Marie n’avaient nulle part où aller.

    Que les chrétiens sortent donc et distribuent leurs biens, leur pauvreté, leur sourire. Que les prêtres se rendent visibles et offrent Dieu en pleine rue. Exclue de chez elle, que l’Église aille à la périphérie d’elle-même. Non pour sauver une face qui ne lui appartient pas.

    Mais pour que Dieu, dans le cœur de nos contemporains, ne meure pas trop de désespoir.

  • 11 octobre : consécration de la Belgique au Cœur Sacré de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie

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    Nous sommes heureux de vous annoncer le renouvellement de la consécration de la Belgique au Cœur Sacré de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie dans les trois langues nationales au cours d'une eucharistie bilingue qui sera célébrée le dimanche 11 octobre prochain à 15 heures au sanctuaire Notre-Dame de Lourdes à Jette.

    Cette eucharistie sera précédée de la prière du chapelet en Français et en Néerlandais à 14h 15, et immédiatement suivie d'un temps d'adoration du Saint Sacrement (d'environ 20 min.).

    Nous vous invitons à participer à cet événement important de l'une des manières suivantes :

    • en participant à l'eucharistie, et, si vous le souhaitez, au chapelet et à l'adoration eucharistique;
    • en priant la prière de consécration chez vous au même moment, ou du moins au cours du weekend du 10-11 octobre, individuellement ou en groupe (le texte de la prière de consécration vous sera envoyé prochainement).
    Le nombre de places dans l'église du sanctuaire est limité. Si vous souhaitez participer à l'eucharistie, il convient de réserver votre place en nous envoyant un email à toewijding.consecration@gmail.com avant le 5 octobre en précisant le nombre de personnes qui seront présentes.

    L'eucharistie sera diffusée en livestream. Si vous désirez la suivre sur votre ordinateur, tablette ou smartphone, il vous suffira de cliquer le 11 octobre à partir de 14 h 15 sur le lien suivant : 

    Il n’est pas nécessaire d’avoir un compte Facebook pour y accéder !

    Si vous pensez faire la prière de consécration en groupe dans votre paroisse, groupe de prière ou communauté, nous vous serions reconnaissants de nous en informer en nous envoyant un mail (toewijding.consecration@gmail.com), afin que nous puissions nous savoir en communion de prière les uns avec les autres.

    Portons déjà dans la prière cet événement important pour notre pays et son avenir.

    N'hésitez pas à diffuser ce message le plus largement possible autour de vous afin que, dans toutes les parties de la Belgique, nous soyons très, très nombreux à nous tourner vers notre Seigneur et Marie, sa Sainte Mère et notre Mère, le 11 octobre prochain.

    En communion de prière et de louange,

    Au nom de l'équipe porteuse,

    Vincent Piessevaux

    Sanctuaire Notre-Dame de Lourde à Jette : Rue Léopold Ier, 296, 1090 Bruxelles  

    Accessible en transports en commun :
    • Métro ligne 6 - station Pannenhuis
    • Bus STIB : 53 et 88 (arrêt Loyauté);
    • Tram STIB : 51 (arrêt Woeste);
    • Train : gare de Jette + bus 51 ou 88 ou gare Bockstael + bus  53 et 88.
  • Fratelli Tutti : la nouvelle encyclique du pape François est publiée

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    Lecture brève sur "Chrétiens dans la Cité" (blog de la lettre d'information de Denis Sureau)

    Du site du Vatican :

    LETTRE ENCYCLIQUE
    FRATELLI TUTTI
    DU SAINT-PÈRE
    FRANÇOIS
    SUR LA FRATERNITÉ ET L'AMITIÉ SOCIALE

    1. « Fratelli tutti »,[1] écrivait saint François d’Assise, en s’adressant à tous ses frères et sœurs, pour leur proposer un mode de vie au goût de l’Évangile. Parmi ses conseils, je voudrais en souligner un par lequel il invite à un amour qui surmonte les barrières de la géographie et de l’espace. Il déclare heureux celui qui aime l’autre « autant lorsqu’il serait loin de lui comme quand il serait avec lui ».[2] En quelques mots simples, il exprime l’essentiel d’une fraternité ouverte qui permet de reconnaître, de valoriser et d’aimer chaque personne indépendamment de la proximité physique, peu importe où elle est née ou habite.

    2. Ce Saint de l’amour fraternel, de la simplicité et de la joie, qui m’a inspiré l’écriture de l’encyclique Laudato si´, me pousse cette fois-ci à consacrer la présente nouvelle encyclique à la fraternité et à l’amitié sociale. En effet, saint François, qui se sentait frère du soleil, de la mer et du vent, se savait encore davantage uni à ceux qui étaient de sa propre chair. Il a semé la paix partout et côtoyé les pauvres, les abandonnés, les malades, les marginalisés, les derniers.

    Sans frontières

    3. Il y a un épisode de sa vie qui nous révèle son cœur sans limites, capable de franchir les distances liées à l’origine, à la nationalité, à la couleur ou à la religion. C’est sa visite au Sultan Malik-el-Kamil, en Égypte, visite qui lui a coûté de gros efforts du fait de sa pauvreté, de ses ressources maigres, de la distance et des différences de langue, de culture et de religion. Ce voyage, en ce moment historique marqué par les croisades, révélait encore davantage la grandeur de l’amour qu’il voulait témoigner, désireux d’étreindre tous les hommes. La fidélité à son Seigneur était proportionnelle à son amour pour ses frères et sœurs. Bien que conscient des difficultés et des dangers, saint François est allé à la rencontre du Sultan en adoptant la même attitude qu’il demandait à ses disciples, à savoir, sans nier leur identité, quand ils sont « parmi les sarrasins et autres infidèles … de ne faire ni disputes ni querelles, mais d’être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu ».[3] Dans ce contexte, c’était une recommandation extraordinaire. Nous sommes impressionnés, huit-cents ans après, que François invite à éviter toute forme d’agression ou de conflit et également à vivre une ‘‘soumission’’ humble et fraternelle, y compris vis-à-vis de ceux qui ne partagent pas sa foi.

    4. Il ne faisait pas de guerre dialectique en imposant des doctrines, mais il communiquait l’amour de Dieu. Il avait compris que « Dieu est Amour [et que] celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu » (1Jn 4, 16). Ainsi, il a été un père fécond qui a réveillé le rêve d’une société fraternelle, car « seul l’homme qui accepte de rejoindre d’autres êtres dans leur mouvement propre, non pour les retenir à soi, mais pour les aider à devenir un peu plus eux-mêmes, devient réellement père ».[4] Dans ce monde parsemé de tours de guet et de murs de protection, les villes étaient déchirées par des guerres sanglantes entre de puissants clans, alors que s’agrandissaient les zones misérables des périphéries marginalisées. Là, François a reçu la vraie paix intérieure, s’est libéré de tout désir de suprématie sur les autres, s’est fait l’un des derniers et a cherché à vivre en harmonie avec tout le monde. C’est lui qui a inspiré ces pages.

    5. Les questions liées à la fraternité et à l’amitié sociale ont toujours été parmi mes préoccupations. Ces dernières années, je les ai évoquées à plusieurs reprises et en divers endroits. J’ai voulu recueillir dans cette encyclique beaucoup de ces interventions en les situant dans le contexte d’une réflexion plus large. En outre, si pour la rédaction de Laudato si´ j’ai trouvé une source d’inspiration chez mon frère Bartholomée, Patriarche orthodoxe qui a promu avec beaucoup de vigueur la sauvegarde de la création, dans ce cas-ci, je me suis particulièrement senti encouragé par le Grand Iman Ahmad Al-Tayyeb que j’ai rencontré à Abou Dhabi pour rappeler que Dieu « a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité, et les a appelés à coexister comme des frères entre eux ».[5] Ce n’était pas un simple acte diplomatique, mais une réflexion faite dans le dialogue et fondée sur un engagement commun. Cette encyclique rassemble et développe des thèmes importants abordés dans ce document que nous avons signé ensemble. J’ai également pris en compte ici, dans mon langage personnel, de nombreuses lettres et documents contenant des réflexions, que j’ai reçus de beaucoup de personnes et de groupes à travers le monde.

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  • Marthe Robin, "un magnifique témoin d'espérance" : réponse de la postulation aux accusations de fraude mystique

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    Les éditions du Cerf ont annoncé récemment la publication, prévue le 8 octobre 2020, d’un livre du père Conrad De Meester, intitulé La fraude mystique de Marthe Robin. Religieux carme décédé en décembre 2019, l’auteur fut l’un des 28 experts sollicités pour le procès de béatification de Marthe Robin, au titre de spécialiste des écrits de Thérèse de Lisieux et Elisabeth de la Trinité. Il a été chargé, à ce titre, d’examiner et évaluer les écrits de Marthe Robin.

    La postulation n’a pas eu accès au texte de cet ouvrage, dont la primeur a été réservée à deux média, dont Paris-Match. Cependant, selon nos informations, cet ouvrage reprend pour l’essentiel les thèses contenues dans le rapport adressé en 1989 – et complété en 1994 – par le père De Meester à Mgr Didier-Léon Marchand, président de la commission d’enquête diocésaine. Á ce stade, la postulation ne sait pas si le père De Meester a inséré dans son ouvrage des éléments nouveaux. Si c’est le cas, la postulation prendra le plus grand soin de les étudier sérieusement.

    En tout état de cause, le rapport De Meester, défavorable sur certains points et favorable sur d’autres points, a été étudié de manière complète et précise dans le cadre de l’enquête en canonisation et mis en balance avec les autres expertises. Les thèses défavorables du rapport De Meester n’ont pas été retenues et, au terme de l’étude de l’ensemble des pièces, témoignages et expertises, l’Église catholique, par l’autorité du pape François, a déclaré en 2014 les vertus héroïques de Marthe Robin, ouvrant la voie à une possible béatification. Par cet acte, le jugement de l’Église a reconnu l’authenticité de la vie chrétienne de Marthe Robin.

    Compte-tenu de l’annonce de la publication prochaine d’un ouvrage accusant Marthe Robin de fraude mystique, de l’importance de cette figure spirituelle dans la vie de l’Église de France au XXe siècle, de son rayonnement international et de l’importante dévotion populaire dont elle est l’objet, la postulation juge utile d’éclaircir certains points de la vie de Marthe Robin et de son procès de canonisation. Il est important en effet de resituer les thèses du Père De Meester dans l’ensemble de l’enquête. Isoler une expertise défavorable parmi les 28 expertises d’un procès, donne une vision partielle de ce procès et ne permet pas de connaître de manière complète les éléments décisifs qui ont conduit au verdict de l’Église concernant les vertus héroïques de Marthe Robin.

    Le présent texte, rédigé par la postulation, ne constitue pas un simple avis personnel de la postulatrice Sophie Guex, mais se fonde sur les éléments décisifs présents dans la positio de Marthe Robin, c’est-à-dire le document qui a servi de fondement à l’Église catholique pour juger favorablement de l’authenticité de sa vie chrétienne.

    La postulation répond ainsi, par ce document se fondant sur la positio (laquelle traite les objections du rapport De Meester) aux accusations de fraude mystique et réaffirme pourquoi Marthe Robin est un magnifique témoin d’espérance : à partir d’une vie cassée, elle a rayonné, elle a pu aimer et accompagner des milliers de personnes, particulièrement à travers l’œuvre des Foyers de Charité, dont la mission et les fruits sont largement reconnus dans l’Église. Ce document de la postulation rappelle également quelle est la substance d’un procès de béatification (définition, étapes, acteurs, etc.) et met en perspectives les éléments-clés du procès de Marthe Robin (chronologie, postulateurs, experts, témoins, conclusions de la positio, jugement de l’Église catholique).

    La postulation souhaite que ce document puisse éclairer ceux – prêtres, laïcs et consacrés de l’Église catholique, membres et amis des Foyers de Charité, journalistes, etc. – qui s’intéressent à la figure spirituelle de Marthe Robin et souhaitent avoir une vision ajustée de certains aspects de sa vie et des conclusions générales du procès pour la phase de reconnaissance de l’héroïcité de ses vertus.

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  • Devant le mal, réalisme et espérance (homélie du 27e dimanche A)

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    De l'abbé Christophe Cossement sur son blog :

    Devant le mal, réalisme et espérance

    homélie du 27e dimanche A (archive du 8 octobre 2017)

    Aujourd’hui nous avons en quelque sorte accès au problème de Dieu confronté au mal, à l’injustice sous toutes ses formes. Plusieurs possibilités s’offrent à lui. La première, qui n’est pas envisagée ici, serait qu’il déclare : j’oublie tout le mal qui est fait, je passe l’éponge, et je vous demande de faire pareil. Cette façon de faire, qui déclare que le mal n’est finalement pas si grave, est un faux pardon, qui méprise celui qui a enduré l’injustice au plus profond de son être. Et même celui qui fait le mal n’est pas respecté par ce coup d’éponge céleste, car c’est comme si son agir avait peu de valeur et de poids.

    Une autre solution s’offre à Dieu, que nous voyons esquissée dans l’avertissement du prophète Isaïe. Le prophète met dans les possibilités qui s’offrent à Dieu ce dessein : puisque vous commettez l’injustice je vais vous dévaster, vous mettre au pas en faisant retomber sur vous le mal que vous avez commis. Cette attitude, nous la voyons monter en nous aussi lorsque nous voudrions que le coupable paie jusqu’au bout le méfait commis. Nous le faisons payer en le mettant en prison, en l’ignorant dans notre famille, ou par d’autres représailles dont nous avons le secret.

    La troisième solution est évoquée par Jésus dans la parabole des vignerons assassins. Il parle des prophètes que Dieu a envoyé à son peuple inlassablement pour le ramener sur le chemin de la vérité et de la justice. Tous ces prophètes ont été ignorés ou exclus d’une manière ou d’une autre. Jésus parle alors de ce projet fou de Dieu : je vais envoyer mon Fils, ils respecteront mon Fils ! Et il suggère à l’avance la manière dont il mourra, lui le Fils : mis à mort hors de Jérusalem avec préméditation.

    La mise à mort de Jésus pourrait passer pour un échec de plus. Mais Jésus annonce ce qu’il fera par sa mort, en citant le psaume 117 : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Lui, le Fils, l’innocent, il ne fait pas que mourir injustement, il prend sur lui le pouvoir du mal, il le noie dans son amour d’homme-Dieu. Ce que le mal abîme, ce que le mal détruit, il s’en charge en se laissant rejeter et clouer sur une croix, lui le Dieu d’Israël, lui par qui tout a été fait (Col 1,16 et le Credo).

    On dit qu’il nous a « rachetés », et on parle de rédemption. J’aime beaucoup ces mots, à une époque ou se réveille le désir de faire payer le coupable. C’est lui, le Christ, qui a vraiment payé tout ce que le mal détruit, et quand nous contemplons la croix nous le comprenons de plus en plus. Un jour, Jésus a dit que nous devions pardonner comme lui, mais nous nous demandons : comment vais-je faire ? Comment en suis-je capable ? Maintenant nous voyons le chemin. Nous irons près du Christ en croix, nous lui dirons : tu nous as racheté, lui mon agresseur et moi qui suis aussi un pécheur, tu as tout payé pour nous. Donne-moi la force de pardonner ! Toi, la pierre rejetée qui est devenue la pierre angulaire, je viens poser ma vie près de la tienne pour construire ensemble l’Église et le monde.

    Voici 20 ans que je suis prêtre, et je découvre de plus en plus combien le Christ est le chemin d’avenir de l’humanité. Les réponses qu’il apporte, par son enseignement et surtout par sa vie, par sa mort sur la croix et sa résurrection, ces réponses sont exactement ce dont nous avons besoin pour affronter le problème du mal et de la mort avec réalisme et espérance. Ce n’est pas que tout est facile à la suite du Christ, mais tout s’éclaire, chemin faisant. Et quand nous restons fidèles ou que nous le redevenons, notre vie devient belle et féconde.

    Cela fait aussi 20 ans que je sers le Christ dans son Église. Et je remarque ceci : il y a beaucoup d’imperfection dans l’Église, beaucoup de choses qui ne vont pas comme nous trouvons qu’elles devraient aller, mais l’Église réussit sa mission avec l’aide de l’Esprit Saint. Sa mission, c’est de transmettre le Christ, c’est de faire que l’amour du Christ s’allume dans le cœur des gens d’aujourd’hui. Et l’Église réussit sa mission avec toutes les sortes de personnes que nous sommes, ensemble. Elle est un miracle de transmission, qui permet à chacun d’apporter sa pierre. Les saints, bien sûr, mais aussi les médiocres parviennent à porter un peu de fruit pour l’avenir, bien que ce soit au milieu des souffrances. C’est la grandeur de l’Église de réussir cette mission de transmission avec tous, sans être un club de personnes excellentes. Donc, si vous voulez me faire un beau cadeau d’anniversaire, soyez fidèles au Christ et soyez le dans son Église.

  • Marthe Robin : une fraude mystique ?

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    De Christophe Henning sur le site du journal La Croix :

    Marthe Robin accusée de « fraude mystique »

    Un long travail d’enquête mené par Conrad De Meester dénonce la vénérable Marthe Robin, coupable de plagiat et de fraude mystique. Son livre posthume (1) suscite déjà, avant même sa sortie, une vive émotion.

    2/10/2020

    Le message spirituel de Marthe Robin ne serait pas de Marthe. Ses écrits seraient le résultat d’un patchwork habile mais frauduleux, à partir de dizaines d’auteurs mystiques. Presque trente ans après sa mort, tandis que Rome a reconnu, en 2014, les vertus héroïques de la « sainte » de la Drôme, un livre, à paraître le 8 octobre, dénonce, selon son auteur, une imposture.

    La mise en cause émane d’un carme déchaux, le père Conrad De Meester (1936-2019), spécialiste de la mystique, qui a travaillé sur les écrits de Thérèse de Lisieux et Élisabeth de la Trinité… Pas surprenant qu’il ait été sollicité en 1988 pour étudier les textes de Marthe Robin en vue de son procès en béatification.

    Une enquête scrupuleuse

    Quand il décède en décembre 2019, son supérieur découvre le manuscrit sur lequel l’auteur a travaillé jusqu’à ses derniers jours : l’enquête sur Marthe Robin, c’est l’œuvre d’une vie. Dans un tiroir, le contrat signé en 2012 avec les éditions du Cerf. En résultent 400 pages d’un livre implacable, fruit d’une enquête précise et scrupuleuse, menée avec le plus grand respect, en dépit d’une conclusion sans concession : Marthe Robin a trompé son monde.

    La paralysie, les stigmates, l’absence de nourriture pendant un demi-siècle excepté l’hostie consacrée, les visions : le frère carme n’est pas le premier à se poser des questions. Un capucin, le frère Marie-Bernard, l’ayant rencontrée dans les années 1940 finit par douter : « Dans cette affaire, ne me suis-je pas avancé imprudemment ? » Le postulateur, le père Bernard Peyrous, dans un livre publié en 2006, s’interrogeait déjà : « Si ses jambes sont paralysées, il est certain que Marthe tente de se déplacer quand ses bras lui répondent. (…) Elle agit donc ainsi la nuit, dans les périodes où cela est possible. »

    Mais ce ne sont pas les aspects surnaturels qui mobilisent Conrad De Meester : ce sont ses écrits qui vont trahir Marthe Robin. Plus il avance dans leur lecture, plus une impression trouble se dégage : De Meester a déjà lu cela quelque part. « La quantité d’emprunts effectués, et le fait que Marthe elle-même ne les avait jamais signalés, me déconcertait », relève-t-il, avant de se lancer dans un décryptage minutieux.

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  • Vivre après la mort d'un enfant

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    À la vie à l'amour

    Vivre après la mort d'un enfant

    Date de parution : 26/08/2020

    Trois mamans endeuillées offrent le témoignage original et poignant de leur chemin de vie et racontent comment elles ont survécu à la mort de leur enfant. Un hymne à la vie et à l’amour ! En savoir plus

    17.00 € En stock
    Présentation
    Marie-Axelle, Clémentine et Camille ont chacune perdu un enfant. La vie de Gaspard, Siméon et Auguste a été brisée bien trop tôt, blessant leurs parents à jamais.  

    Leurs mamans évoquent cette blessure du cinsondable, qui les a conduites par les chemins du deuil.  

    Comment continuer à se lever le matin lorsque la vie ne semble plus avoir de sens ?  

    Malgré la souffrance, ces mamans au destin particulier découvrent que le lien créé avec leur enfant dépasse les frontières de la mort et que la vie et l'amour sont plus forts !

    Un cri d'espérance pour toutes les personnes touchées par le deuil infantile.

    A propos des auteures

    Après Gaspard, entre terre et ciel (Cerf, 2018), Marie-Axelle Clermont reprend la plume avec deux amies, Clémentine Le Guern et Camille Canard, pour ce bouleversant témoignage original à trois voix.

    Extraits de lecture 19: Marie-Axelle Clermont, Clémentine Le Guern, Camille Canard, À la vie à l’amour (éd. Emmanuel) (source)

    Il s’agit d’un livre-témoignage écrit à trois mains. Trois mamans réunies par la même épreuve. Le sous-titre dit tout: Vivre après la mort d’un enfant. Ce livre aide à comprendre leurs attentes et principalement celui de garder vivant le souvenir de leur enfant décédé.

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  • Bruxelles, à partir du 5 octobre : catéchèses pour adultes à Saint-Lambert et à Notre-Dame-de-la-Consolation

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    A PARTIR DU 5 OCTOBRE | CATÉCHÈSE POUR ADULTES À ST-LAMBERT ET ND-DE-LA-CONSOLATION (source)

    A partir du lundi 5 octobre, ces catéchèses auront lieu tous les lundis et jeudis de 20h à 21h.

    Il s’agit de catéchèses pour adultes et grands jeunes à partir de 16 ans.

    La dernière catéchèse aura lieu le lundi 23 novembre.

    Il est bien sûr conseillé de participer dès le début et à l’ensemble des catéchèses mais chacun peut y venir quand cela est possible pour lui.

    Ces rencontres se donneront dans le respect des mesures sanitaires protocolaires dans des églises capables de contenir 100 pers.

    Le but est de donner l’occasion à des chrétiens baptisés (ou non baptisés) de (re)découvrir le sens de la vie chrétienne au sein d’une communauté qui se porte fortement dans la foi.

    « Celui qui veut garder sa vie la perd », disait le Christ, et « qui la donne la reçoit en abondance ».

    Paroisse Notre-Dame de la Consolation
    Rue du Bourdon 11 – 1180 Uccle
    Transport en commun: Ligne tram 51 Arrêt: Bourdon
    Informations: Père Alejandro Esteban +32 483 088 352

    Paroisse Saint-Lambert
    Place du Sacré-Coeur 1, 1200 Woluwe-Saint-Lambert
    Transport en commun: Ligne tram 8 Arrêt: Voot & Bus 28 Arrêt: Slegers & Métro ligne 1 Arrêt: Tomberg
    Informations: Père Guy Van Den Eeckhaut +32 474 216 375

    Date(s) - 05 octobre 2020 - 23 novembre 2020

    20h00 - 21h00

  • Bruxelles (exposition Acutis), 4 octobre : conférence de Mgr Léonard : "Connaître l'Eucharistie, l'aimer et en vivre"

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    Conférence de Mgr Léonard

    Quand ? Ce dimanche 4 octobre à 14h30

    Où ? En l’église St Pierre, 

    adresse : Parvis Saint-Pierre à Woluwe-Saint-Pierre

    Thème : « Connaître l’Eucharistie, l’aimer et en vivre »

    Inscription souhaitée via expoacutis@gmail.com

    Programme, avec messe à 16h30 : www.ExpoAcutis.be

    au cœur d’une exposition

    réalisée par Carlo Acutis qui va être béatifié !

    Plus d’infos ? www.ExpoAcutis.be

  • Liège, dimanche 4 octobre 2020 à 10h00 : Messe en musique à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) : plain chant, orgue et violons

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    affiche_premier dimanche du mois.jpg

    A Liège, Premier dimanche du mois en musique à l’église du Saint-Sacrement

    (Bd d’Avroy, 132) :

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    Le dimanche 4 octobre à 10h00l’organiste Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers ainsi que les violoncellistes Anne-Sylvie Primo et Frédéric Vandendunghen  interpréteront en trio des extraits d’une sonate à trois d’Antonio Caldara (1670-1736), célèbre précurseur du classicisme viennois, et de l’une des belles sonates d’église écrites par Mozart pour la célébration de la messe. Anne-Sylvie Primo est le  violon conducteur de l’Ensemble Darius, créé en 2004 : un petit groupe « à géométrie variable » dédié à la musique de chambre, trop souvent oubliée. Il offre un répertoire varié allant des grands classiques à la création d’œuvres nouvelles.

     Le propre grégorien de la messe «Da Pacem» du XVIIIe dimanche après la Pentecôte est chanté par les solistes de la Schola du Saint-Sacrement : il est dédié au thème de la parousie. La paix dont il est question ici évoque celle de la Jérusalem céleste exprimée par le chant de joie emblématique du psaume 121 : « De quelle joie mon cœur a tressailli à cette annonce : nous allons dans la maison de Dieu » que préfigure l’Eglise. Se chante également au cours de la liturgie du jour le Kyriale XI « Orbis factor » (XIVe s.) et le  célèbre « Salve Regina » » dédié à la Vierge Marie depuis le XIIe siècle.

    Pour mémoire:

    Les mesures sanitaires prescrites par le Conseil National de Sécurité (C.N.S.) pour juguler l’épidémie de Covid19 sont d’application comme d’habitude durant les concerts et offices religieux.

    Pour tout renseignement ou précision, laissez-nous votre message:

    par  téléphone 04 344 10 89  ou email  sursumcorda@skynet.be ou SMS : 04 70 94 70 05

    ____________

    20200330_155230 - Copie.jpgAppel pressant à tous nos amis : vous pouvez aussi faire un don fiscalement déductible pour la restauration de l’église du Saint-Sacrement (joyau de l’art classique du XVIIIe siècle) en versant un montant de votre choix au compte de projet : IBAN BE10 0000 0000 0404 – BIC BPOTBEB1 de la Fondation Roi Baudouin avec, en communication, la mention structurée (indispensable) : 128/2980/00091.

    Tout don de minimum 40 € est fiscalement déductible des revenus imposables à concurrence de 45% du montant effectivement versé (art. 145/33 du code de l’impôt sur les revenus).

    Dernière nouvelle :

    Exceptionnellement pour les dons de l’année 2020, le gouvernement vient de décider de porter cette déductibilité fiscale à 60% du montant versé.

    st sacrement restauré.jpg

    la vidéo de notre projet est accessible en cliquant ici :

    https://www.youtube.com/watch?v=viKf2ESmNCQ

    diffusez-la, avec un mot de recommandation, dans le cercle de vos amis et connaissances

    Pour tous renseignements, vous pouvez contacter notre Secrétariat (04 344 10 89) qui se tient à votre disposition. 

    JPSC

  • "Sacrae Affectus" : une lettre apostolique du pape pour les 1600 ans de la mort de saint Jérôme

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    Saint Jérôme écrivant, Le Caravage (1606), galerie Borghèse à Rome.
    Saint Jérôme écrivant, Le Caravage (1606), galerie Borghèse à Rome. 

    De Tiziana Campisi sur Vatican News :

    Le Pape consacre une lettre à saint Jérôme, 1600 ans après sa mort
     
    En ce 30 septembre 2020, mémoire de saint Jérôme de Stridon, le Pape François a signé une Lettre apostolique consacrée à la figure de ce Père de l’Église occidentale. “Scripturae Sacrae affectus” – «Une affection pour la Sainte Écriture» - analyse la vie, l’œuvre et l’actualité de l’auteur de la Vulgate, et invite les croyants d’aujourd’hui à se plonger avec passion dans la Parole de Dieu.

    «Sa figure demeure d’une grande actualité pour nous chrétiens du XXIème siècle». C'est pourquoi, mille six cents ans après sa mort, le Pape François a voulu dédier à saint Jérôme, l'un des quatre Pères de l'Église occidentale, la Lettre apostolique Scripturae Sacrae Affectus. C'est précisément l'affection, l'amour pour l'Écriture Sainte qui est l'héritage que Jérôme «a laissé à l'Église à travers sa vie et ses œuvres». «Infatigable chercheur, traducteur, exégète, profond connaisseur et vulgarisateur passionné de la Sainte Écriture»; «interprète raffiné des textes bibliques»;  «ardent et parfois impétueux défenseur de la vérité chrétienne»; «ermite ascétique intransigeant» et «guide spirituel expérimenté»: ainsi le Pape François décrit-il saint Jérôme.

    La vie de Jérôme

    Dans sa Lettre apostolique, le Saint-Père retrace la vie de Jérôme, rappelant sa solide éducation chrétienne et son sérieux dans les études, ses voyages, ses amitiés et ses expériences. Parmi celles-ci, on trouve le désert, qui par «la vie érémitique qui en résulte, est choisi et vécu par Jérôme dans son sens le plus profond: le lieu des choix existentiels fondamentaux, d’intimité et de rencontre avec Dieu, où, dans la contemplation, les épreuves intérieures, le combat spirituel, il arrive à la connaissance de la fragilité avec une conscience plus grande de ses limites et de celles d’autrui, et en reconnaissant l’importance des larmes».

    Et c'est dans le désert que le jeune homme originaire de Stridon fait l'expérience de «la présence concrète de Dieu, la relation nécessaire de l’être humain avec lui, sa consolation miséricordieuse». Jérôme, ami de jeunesse de Rufin d'Aquilée, connaît aussi Grégoire de Naziance, Didyme l'Aveugle, Épiphane de Salamine. Il rencontre Ambroise et entretient une correspondance étroite avec Augustin. Il consacre «son existence à rendre toujours plus accessibles aux autres les lettres divines, par son infatigable travail de traducteur et de commentateur».

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  • "Même si toutes les questions scientifiques possibles ont trouvé leur réponse, nos problèmes de vie n’ont pas même été effleurés"

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    Du blog de la lettre d'Information de Denis Sureau :

    La sagesse contre le scientisme

    Michael D. Aeschliman La restauration de l’homme

    Pierre Téqui, 288 p., 19 €

    Universitaire américain aujourd’hui émérite, Michael D. Aeschliman part de l’essai de C. S. Lewis L’abolition de l’homme mais élargit très vite son propos en citant de très nombreux penseurs principalement anglo-saxons pour dénoncer le scientisme – cette croyance naïve selon laquelle la méthode scientifique moderne serait la seule voie d’accès à la connaissance. A ce réductionnisme qualifié de « religion des athées », l’auteur lui préfère la sapientia, la sagesse comme forme suprême du sens commun. De Swift (Les Voyages de Gulliver) et Chesterton jusqu’à Hans Jonas ou George Steiner, les bons esprits – écrivains, philosophes, savants… – n’ont pas manqué pour expliquer ce que le philosophe Ludwig Wittgenstein a résumé dans une sentence lapidaire : « Nous sentons que même si toutes les questions scientifiques possibles ont trouvé leur réponse, nos problèmes de vie n’ont pas même été effleurés. » Riche de références, l’essai de Michael D. Aeschliman est complété par des annexes intéressantes sur Aldous Huxley (Le Meilleur des mondes), Pierre Duhem, Sade et Tocqueville, et par un utile index biographique.