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Spiritualité - Page 29

  • Saint André : une foi fondée sur la confiance

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    Homélie pour la fête de saint André, apôtre, du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr) :

    La liturgie de la fête de Saint André nous invite à faire une interruption dans notre lecture continue de Saint Luc, pour entendre l’appel des premiers disciples, dans l’Évangile de Matthieu.

    Saint Grégoire le Grand était frappé par le fait que ces hommes, Simon-Pierre et André son frère, puis Jacques et Jean, abandonnent leurs filets pour suivre Jésus dès le premier mot, sans avoir vu aucun miracle, ni entendu aucune promesse de récompense. Telle est la foi vigoureuse que Jésus attend de ses disciples : une foi qui ne se fonde pas sur des signes, mais sur la confiance absolue dans celui que nous reconnaissons, à la lumière de l’Esprit, comme notre Seigneur et Maître.

    La promptitude, la générosité, bref la liberté avec laquelle ces simples pêcheurs répondent à l’appel de Dieu devrait nous donner honte de notre tiédeur, remarque le prédicateur qui précise : « En suivant le Seigneur, ils ont abandonné tout ce qu’ils auraient pu désirer en ne le suivant pas. Il n’y a pas ici de prix fixé ; mais le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes. Il coûta ainsi à Zachée la moitié de ses biens, puisqu’il se réserva l’autre moitié pour rembourser au quadruple ce qu’il avait pris injustement (cf. Lc 19,8). Il coûta à Pierre et à André l’abandon de leurs filets et de leur barque. Il coûta deux piécettes à la veuve (cf. Lc 21,2), et un verre d’eau fraîche à tel autre (cf. Mt 10,42). Oui, comme nous l’avons dit, le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes ».

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  • Le 29 novembre 1932, la Vierge Marie apparaissait à Beauraing...

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    De Morgane Afif  sur Aleteia.org :

    Apparition mariale : le message de Beauraing

    Beauraing

    Sanctuaire de Beauraing et ASBL PRO MARIA

    28/11/23

    Le 29 novembre 1932, la Vierge Marie apparaît à Beauraing, en Belgique, à cinq jeunes voyants. Elle est venue déposer une lumière dans la banalité de la vie de tous les jours.

    Cette petite ville de l’Ouest de la Wallonie ressemble à toutes les petites villes de Belgique, de France et de Navarre. Coincée entre le chemin de fer et la grand’route, les ardoises grises de ses maisons ne cachent rien de grandiose. En 1932, Beauraing est un petit village de 1.500 âmes. Ni beau, ni laid, entouré par les champs qui s’étendent jusqu’à l’horizon de la plaine wallonne. C’est dans cette campagne banale que la Vierge Marie apparaît, 33 soirs de suite, du 29 novembre 1932 au 3 janvier 1933, à cinq jeunes enfants issus de familles modestes. 

    En Europe, les temps sont troubles : en Allemagne, Hitler conquiert le pouvoir. « La Vierge Marie apparaît souvent dans des périodes historiques complexes, souligne le père Joël Rochette, recteur du sanctuaire. A Pontmain, c’est la guerre franco-prussienne, à Fatima, la Première guerre mondiale. Ici, nous sommes juste avant la Seconde. Marie nous rejoint dans notre Histoire et dans notre vie. A Beauraing, on est loin des paysages sublimes de Lourdes, de Fatima, ou de La Salette, Marie est apparue sur un lopin de jardin sans fleur, au cœur de l’hiver, dans la nuit, pas très loin de l’église paroissiale et à deux pas du cimetière, dans un village sans charme particulier comme on en trouve beaucoup dans le pays. J’aime l’appeler Notre-Dame du quotidien : ici, Marie est vraiment venue déposer une lumière dans la banalité de la vie de tous les jours, dans la monotonie du temps qui passe. Elle nous redit sa présence, dans un lieu bruyant, qui est un peu l’image de notre monde aujourd’hui ».

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  • Sainte Catherine Labouré (28 novembre)

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    Discours de Sa Sainteté le Pape Pie XII
    prononcé le lundi 28 juillet 1947 dans la Cour Saint-Damase
    à l’adresse des pèlerins Français
    et de la famille vincentienne
    présents à Rome à l’occasion de la canonisation
    de
    Sainte Catherine Labouré

    (source)

    « Dès les premières pages de son incomparable chef-d’œuvre l’auteur de «L’imitation de Jésus-Christ » laisse tomber de sa plume cette leçon de sa propre expérience, ce secret de sa paix sereine et communicative : « Veux-tu apprendre et savoir quelque chose d’utile ? Aime à être ignoré ! » (Livre 1 chap. 2).

    Ama nesciri ! Deux mots prodigieux, stupéfiants pour le monde qui ne comprend point, béatifiants pour le chrétien qui sait en contempler la lumière, en savourer les délices. Ama nesciri ! Toute la vie, toute l’âme de Catherine Labouré est exprimée dans ces deux petits mots.

    Rien pourtant, même de la part de la Providence, ne semblait lui dicter ce programme : ni son adolescence, durant laquelle la mort de sa mère, la dispersion des aînés avaient fait reposer sur ses épaules d’enfant toute la charge du foyer domestique ; ni les étranges voies, par lesquelles elle doit passer pour répondre à sa vocation et triompher des oppositions paternelles ; ni cette vocation même à la grande et vaillante phalange des Filles de la Charité qui de par la volonté et suivant l’expression pittoresque de saint Vincent de Paul, ont « pour cloître, les rues de la ville ; pour clôture, l’obéissance ; pour grille, la crainte de Dieu ; pour voile, la sainte modestie ».

    Du moins, semblerait-il, sa retraite et sa formation dans le Séminaire de la rue du Bac favoriseront son recueillement et son obscurité ? Mais voici qu’elle y est l’objet des faveurs extraordinaires de Marie, qui fait d’elle sa confidente et sa messagère. Si encore il s’était agi seulement de ces hautes communications et visions intellectuelles, qui élevaient vers les sommets de la vie mystique une Angèle de Foligno, une Madeleine de Pazzi, de ces paroles intimes, dont le cœur garde jalousement le secret ! Mais non ! Une mission lui est confiée, qui doit être non seulement transmise, mais remplie au grand jour : réveiller la ferveur attiédie dans la double Compagnie du Saint de la charité ; submerger le monde tout entier sous un déluge de petites médailles, porteuses de toutes les miséricordes spirituelles et corporelles de l’Immaculée ; susciter une Association pieuse d’Enfants de Marie pour la sauvegarde et la sanctification des jeunes filles.

    Sans aucun retard, Catherine s’est adonnée à l’accomplissement de sa triple mission. Les doléances de la Mère de Dieu ont été entendues et l’esprit du saint Fondateur a refleuri alors dans les deux communautés. Mais, non moins que par sa fidélité à transmettre le message, c’est par sa constance à y répondre elle-même que Catherine en a procuré l’efficacité, mettant sous les yeux de ses Sœurs, pendant près d’un demi siècle, le spectacle saintement contagieux d’une vraie fille de saint Vincent, d’une vraie Fille de la Charité, joignant à toutes les qualités humaines de savoir-faire, de tact, de bonté, les vertus surnaturelles qui font vivre en Dieu, « cette pureté d’esprit, de cœur, de volonté, qui est le pur amour ».

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  • Sainte Catherine Labouré et la médaille miraculeuse (28 novembre)

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    Du site de la Rue du Bac (Chapelle de Notre-Dame de la médaille miraculeuse) :

    "Catherine Labouré est née le 2 mai 1806 dans un village de Bourgogne, Fain-les-Moutiers. Elle est la huitième de dix enfants de Pierre et Madeleine Labouré, propriétaires fermiers. La mort de Madeleine, à 46 ans, plonge la famille dans le deuil. Catherine, en larmes, monte sur une chaise pour embrasser la statue de la Sainte Vierge et dit: « Maintenant, tu seras ma maman ».

    A vingt-quatre ans, Catherine, après avoir vaincu beaucoup d'obstacles, entre comme novice à la Maison-Mère des Filles de la Charité, rue du Bac à Paris. C'est là, dans la chapelle, que la Sainte Vierge lui apparaît quelques mois plus tard, la première fois, le 19 juillet 1830, pour lui annoncer une mission, la deuxième fois, le 27 novembre qui suit, pour lui revéler la médaille que Catherine est chargée de faire frapper.

    L'année suivante, son séminaire achevé, soeur Catherine est affectée à Reuilly, alors faubourg déshérité du sud-est de Paris. Elle assurera jusqu'à la fin de sa vie le service des vieillards, dans l'incognito le plus total tandis que la médaille se répand miraculeusement dans le monde entier.
    Catherine Labouré meurt le 31 décembre 1876 dans la paix: "Je m'en vais au ciel… voir Notre-Seigneur, sa Mère et saint Vincent."

    En 1933, à l'occasion de sa béatification, on ouvre le caveau de la chapelle de Reuilly. Le corps de Catherine est retrouvé intact et transféré dans la chapelle de la rue du Bac et installé sous l'autel de la Vierge au Globe."

  • Emission KTO : "la foi prise au mot par Léon Bloy (1846-1917) ":

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    Bloy images (27).jpg« Figure souvent méconnue de nos jours, Léon Bloy fut pourtant une figure flamboyante de la littérature française du XIXe siècle. Profondément catholique, ne vivant que pour l'absolu et détestant le « Bourgeois » - ce « cochon qui voudrait mourir de vieillesse » - son oeuvre est marquée par un style violent, éclatant, volontiers pamphlétaire. On ne saurait, toutefois, minimiser l'incroyable drôlerie qui se dégage des critiques de ses congénères. « Dans son rapport à l'absolu et à la foi, Bloy s'est rendu insupportable à ses contemporains, avec beaucoup de méthode, d'énergie et de compétence. Mais, Bloy, au fond, c'est un peu le sel. S'il n'y a pas de Léon Bloy, avec quoi salera-t-on ? », s'amuse François Angelier, auteur et producteur de l'émission « Mauvais genre » sur France Culture. Ce nouveau numéro de La Foi Prise au Mot présente le portrait d'un esprit tourmenté mais aussi profondément mystique pour qui tout était symbole. »

  • 8 décembre : grande procession aux flambeaux à Ixelles pour fêter l'Immaculée

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    Flyer Immaculeģe 3.png

    Le 8 décembre, fêtons en lumière l’Immaculee Conception de Marie !

    ***

    Programme de la soirée :

     Grande Procession aux Flambeaux

    Rejoignez-nous pour une procession magique qui débutera à l’Abbaye de La Cambre, illuminant le chemin jusqu’à l’église Sainte-Croix. Portez votre flambeau avec fierté et marchons ensemble dans la ferveur de cette belle tradition.

     Célébration à l’église Sainte-Croix

    À notre arrivée, une célébration spéciale à l’église Sainte-Croix nous attend. Un moment de prière, de réflexion et de communion, où nous honorerons l’Immaculée Conception de Marie.

    Bon Goûter et Camaraderie

    Après la cérémonie, nous vous invitons à vous joindre à nous pour un délicieux goûter dans l’enceinte de l’église. C’est l’occasion parfaite de se retrouver.

    ***

    Détails pratiques :

    Date : 8 décembre Heure : 17h45 – 19h00 Lieu : Départ de l’Abbaye de La Cambre, suivi de la célébration à l’église Sainte-Croix

  • Besoin de vitamines ? Faites le plein d'espérance avec "l'Esprit des lettres" (Jean-Marie Guénois)

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    De KTO Télévision :

    L’Esprit des Lettres de novembre 2023 : Jérôme Cordelier, Alexia Vidot, Frère Sylvain Detoc

    24/11/2023

    Jean-Marie Guénois se penche sur le passé de l’Europe avec Jérôme Cordelier (« Après la nuit » chez Calmann Levy). La Seconde Guerre mondiale terminée, tout est à reconstruire ; les chrétiens, qui furent parmi les premiers à résister à l’occupant nazi, sont aux avant-postes pour relever une France en ruines. Ils marquent cette ère nouvelle par leurs engagements dans les luttes économiques, sociales et spirituelles. Leur vision du monde oriente les combats politiques et intellectuels. Et ce sont eux, français, allemands et italiens, qui fondent une Europe de la paix. Voilà pour le passé. Et le présent ? Comment assumer nos limites au lieu de les masquer ? Comment s’aimer de façon juste sans se déprécier ou s’illusionner ? Alexia Vidot sonde notre coeur et dessille notre regard pour nous rappeler comment Dieu transforme notre boue en or, dans « Éloge spirituel de l’imperfection », chez Artège. Et l’avenir ? Le Christ n’a-t-il pas enseigné que sa résurrection inaugurerait des noces sans fin, demande le frère Sylvain Detoc ? A travers la fête de la Création, à travers l’histoire du salut, à travers la danse du Ressuscité et l’effervescence de son Esprit Saint, Dieu nous dit, comme au fils prodigue : « Toi, mon enfant, c’est toi que j’attendais pour faire la fête. ». Une émission coproduite par Le Jour du Seigneur, La Procure et KTO

  • Christ Roi; introit : "Dignus est Agnus..."

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    Introitus

    Dignus est Agnus qui occisus est,
    accipere virtutem, et divinitatem,
    et sapientiam, et fortitudinem, et honorem.
    Ipsi gloria et imperium in saecula saeculorum.
     
    Il est digne, l'Agneau qui a été immolé,
    de recevoir la puissance, et la divinité,
    et la sagesse, et la force, et l'honneur.
    A lui, gloire et souveraineté pour les siècles des siècles.
    Ps.  1

    Deus, iudicium tuum regi da:
    et iustitiam tuam filio regis.

    Dieu, donnez votre jugement au Roi:
    et votre justice au Fils du Roi.

  • Tu es donc roi ?

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    Image

    Angélus de Benoît XVI en la Solennité du Christ Roi de l'Univers

    archive 23 novembre 2008

    En ce dimanche, Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ, Roi de l'univers , le Saint Père Benoît XVI a récité la prière de l'Angélus depuis la fenêtre de son bureau du Palais Apostolique du Vatican avec les fidèles et les pèlerins rassemblés en Place Saint Pierre.

    Paroles du Saint-Père avant la paroles de l'Angelus

    Chers frères et soeurs !

    Nous célébrons aujourd'hui, dernier Dimanche de l'année liturgique, la Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ, Roi de l'univers. Nous savons des Évangiles que Jésus refusa le titre de roi comme il était entendu au sens politique, comme « chefs des nations » (cfr Mt 20.24). Par contre, lors de sa passion, il revendiqua une royauté particulière devant Pilate, qui l'interrogea explicitement : « Tu es donc roi ? », et Jésus répondit : « Tu le dis, je suis roi » (Jn 18.37) ; peu avant, cependant, il avait déclaré : « mon royaume n'est pas de ce monde » (Jn 18.36. La royauté du Christ, en effet, est la révélation et la réalisation de celle de Dieu le Père, qui gouverne toutes les choses avec Amour et avec justice. Le Père a confié à son Fils la mission de donner aux hommes la vie éternelle en les aimant jusqu'au sacrifice suprême, et en même temps lui a conféré le pouvoir de les juger, dès le moment où il s'est fait Fils de l'homme, en tout semblable à nous (cfr Jn 5,21-22.26-27).

    L'Évangile d’aujourd’hui insiste justement sur la royauté universelle du Christ juge, avec la superbe parabole du jugement dernier, que saint Matthieu a placée immédiatement avant le récit de la Passion (25.31-46). Les images sont simples, le langage est populaire, mais le message est extrêmement important : c'est la vérité sur notre dernière destinée et sur le critère avec lequel nous serons jugés. « J'ai eu faim , et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif , et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et vous m'avez accueilli » (Mt 25.35) et ainsi de suite. Qui ne connaît pas cette page ? Elle fait partie de notre civilisation. Elle a marqué l'histoire des peuples de culture chrétienne : la hiérarchie des valeurs, les institutions, les multiples oeuvres de bienfaisance et sociales. En effet, le royaume du Christ n'est pas de ce monde, mais mène à son accomplissement tout le bien qui, grâce à Dieu, existe dans l'homme et dans l'histoire. Si nous mettons en pratique l'Amour pour notre prochain, selon le message évangélique, alors nous laissons la place au pouvoir de Dieu, et son royaume se réalise parmi nous. Si par contre chacun pense seulement à ses propres intérêts, le monde ne peut qu'aller à sa ruine.

    Chers amis, le royaume de Dieu n'est pas une question d'honneurs et d'apparences, mais, comme l'écrit Saint Paul, il est « justice, paix et joie dans l'Esprit Saint » (Rm 14.17). Le Seigneur a à coeur notre bien, c'est-à-dire que chaque homme ait la vie, et que ses enfants, particulièrement les plus « petits » puissent accéder au banquet qu'il a préparé pour nous tous. Il ne sait donc pas que faire de ces formes hypocrites de celui qui dit « Seigneur, Seigneur » et ensuite néglige ses commandements (cfr Mt 7.21). Dans son royaume éternel, Dieu accueille tous ceux qui s'efforcent jour après jour de mettre en pratique sa Parole. Pour cela, la Vierge Marie, la plus humble de toutes les créatures, est la plus grande à ses yeux et est assise comme Reine à la droite du Christ Roi. Nous voulons nous confier encore une fois avec une confiance filiale à son intercession céleste, pour pouvoir réaliser notre mission chrétienne dans le monde.

  • Le Christ Roi de l'Univers (dimanche 26 novembre)

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    C’est à la lumière de la tendresse attentive du pasteur qu’il faut entendre l’exaltation de la royauté guerrière de celui qui triomphe de la mort après avoir détruit toutes les puissances. L’humilité du Roi vainqueur n’est d’ailleurs pas démentie, puisque sa victoire n’est pas au profit de son exaltation personnelle : nous lisons en effet que lorsque « tout sera achevé, il remettra son pouvoir royal à Dieu le Père », afin que « Dieu soit tout en tous ». Lorsque Jésus exerce le ministère de Juge universel, il parle encore au nom de son Père qui à travers lui prononce la sentence. Mais quel n’est pas notre étonnement de n’entendre parmi les critères de discernement pour l’entrée dans le Royaume, aucune allusion à une confession de foi. C’est pourtant bien le même Jésus qui disait à ses disciples : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai moi aussi pour lui devant mon Père qui est aux cieux » ; et il ajoutait en contrepoint la proposition symétrique - tout comme dans l’Evangile de ce jour : « mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est aux cieux » (Mt 10, 32-33).

    Il ne s’agit pas d’opposer ces deux passages, ni de privilégier exclusivement l’un par rapport à l’autre : ils sont bien plutôt complémentaires. Jésus ne peut pas demander aux hommes qui n’ont pas eu la chance d’entendre l’annonce de la Bonne Nouvelle, de proclamer sa Seigneurie ; ceux-là ce sont leurs œuvres de miséricorde en faveur des plus petits qui témoigneront pour eux et leur serviront de confession de foi. Quant aux croyants qui se déclarent pour le Christ devant les hommes, « il ne leur suffit pas de dire “Seigneur, Seigneur !” pour entrer dans le Royaume des cieux : il faut aussi qu’il fasse la volonté du Père qui est aux cieux » (Mt 7, 21).

    Au bout du compte, ce sont donc bien les œuvres de charité qui sont déterminantes, tant il est vrai que « celui qui n’agit pas, sa foi est bel et bien morte » (Jc 2, 17). Or ce qui frappe de prime abord, c’est le caractère « ordinaire » des actions rapportées : nourrir un affamé, vêtir un démuni, accueillir un étranger, visiter un malade ou un prisonnier, rien de tout cela n’est hors de notre portée. Ce qui situe bien cet Evangile dans le prolongement de ceux que nous avons médités ces dernières semaines. Avec la parabole des vierges sages et des vierges folles, Jésus soulignait l’importance de la vigilance au jour le jour dans l’attente de la venue de l’Epoux ; la semaine passée nous étions invités à mettre en œuvre nos talents au quotidien ; aujourd’hui Notre-Seigneur nous rappelle l’exigence d’incarner notre foi dans un comportement fraternel cohérent, marqué par la gratuité. Si le service des démunis attire la bienveillance divine, c’est précisément parce qu’il est gratuit : ceux qui en bénéficient auraient en effet bien du mal à nous l’offrir en retour. C’est en cela qu’il entre dans la logique du Royaume, qui est celle de l’amour (nécessairement) gratuit. L’accès au Royaume n’est pas une récompense pour bons et loyaux services ; la pleine communion avec Dieu sera l’accomplissement de ce qui est déjà commencé dans le cœur de ceux qui ont écouté la voix de leur conscience et sont entrés en solidarité concrète avec leurs frères dans le besoin. Oui heureux sont-ils, car les œuvres qu’ils accomplissent ainsi dans l’Esprit de charité, purifient leurs cœurs et leur permettront au jour du jugement de voir Dieu ; et de le voir précisément sous les traits de ceux en faveur desquels ils se sont mis en peine.

    « Tout ce que vous avez fait - ou omis de faire - à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». L’identification entre le Christ et chacun de « ces petits » qu’il appelle « ses frères » est inouïe. Le Fils de Dieu s’est tellement uni à notre humanité, qu’il est personnellement concerné par le sort de chacun d’entre nous. Nous pourrions intituler cette péricope : le dévoilement du Roi caché. Nous avions souligné que si les bons serviteurs de la parabole de la semaine passée poursuivent généreusement leur travail, c’est tout simplement parce que leur Maître n’a pas quitté la demeure de leur cœur. Cette semaine nous apprenons que non seulement les bons serviteurs que nous devrions être, demeurent en communion d’amour avec leur Seigneur, dans l’Esprit, mais qu’ils peuvent même continuer à le servir physiquement dans chacun de leurs frères, particulièrement les plus démunis.

    « Seigneur, je remarque que tous les hommes, les bons comme les mauvais, seront surpris par le jugement. Il ne sert donc à rien d’essayer de nous imaginer ce qu’il en sera : il vaut mieux mettre en œuvre ce qui ressort de la parabole. En commençant par mesurer l’enjeu de notre vie quotidienne : il ne nous sera pas donné d’autre temps ni d’autre lieu pour décider de notre sort éternel. C’est ici et maintenant, Seigneur, que tu te présentes à nous sous les traits des frères et sœurs démunis avec lesquels nous cheminons sans les voir. C’est aujourd’hui que nous décidons de notre éternité, car tu ne demeures qu’en ceux qui aiment, c'est-à-dire ceux qui ne ferment pas leur cœur aux appels de détresse, mais acceptent de perdre joyeusement leur vie au profit de ceux qui la réclament. »

    Père Joseph-Marie

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  • La fête du Christ-Roi : un antidote au sécularisme

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    De Mgr Giovanni d'Ercole, évêque émérite d'Ascoli Piceno, sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    La fête du Christ-Roi est un antidote au sécularisme

    Introduite par Pie XI en 1925, cette solennité qui clôt l'année liturgique est plus que jamais d'actualité : elle est une invitation à se réveiller et à ne pas s'accommoder de l'esprit du monde.

    25_11_2023

    L'année liturgique se termine par la solennité de Jésus-Christ Roi de l'Univers, introduite par Pie XI dans l'encyclique Quas primas du 11 décembre 1925, pour couronner le Jubilé de cette année-là, un "Jubilé de la paix" après les tristes événements de la Première Guerre mondiale. Placée à l'origine le dernier dimanche d'octobre, la solennité a été déplacée au dernier dimanche de l'année liturgique par le Concile Vatican II. L'anniversaire a également été adopté par les confessions luthérienne et anglicane.

    La préface de la messe définit la royauté du Christ comme "un royaume éternel et universel, un royaume de vérité et de vie, un royaume de sainteté et de grâce, un royaume de justice, d'amour et de paix". Parler de la royauté du Christ a-t-il encore un sens aujourd'hui et, si oui, comment la faire vivre dans notre société post-chrétienne de plus en plus indépendante de toute référence à Dieu et au Christ ? Les raisons qui ont poussé Pie XI, à la demande des pasteurs et des fidèles, à l'instituer sont-elles encore valables aujourd'hui ?

    L'encyclique Quas primas susmentionnée soulignait l'engagement des catholiques dans la société pour accélérer et hâter le retour à la royauté sociale du Christ et en expliquait la raison : opposer "un remède très efficace à ce fléau qui envahit la société humaine", le fléau du "soi-disant sécularisme avec ses erreurs et ses incitations impies". Il s'agit donc de s'opposer à la naissance et à la croissance d'une société athée et sécularisée, que le pape a qualifiée de "fléau de notre temps". Il a poursuivi en rappelant que les maux du monde proviennent de l'éloignement du Christ "et de sa sainte loi" de la pratique de la vie quotidienne, de la famille et de la société, et que l'espoir d'une paix durable entre les peuples est donc impossible tant que les individus et les nations continueront à nier et à rejeter "l'empire du Christ Sauveur". Il est donc nécessaire, conclut le Pape, d'établir le Royaume du Christ et de le proclamer Roi de l'Univers".

    A y regarder de plus près, au-delà du langage de l'époque, l'analyse de Pie XI sur la société apparaît d'une grande actualité, une analyse qui nous aide aujourd'hui à constater qu'au nom d'une autonomie de plus en plus réaffirmée, l'humanité contemporaine semble choisir volontairement de se passer de Dieu. Écoutons encore ces paroles de Pie XI : "Si nous ordonnons que le Christ-Roi soit vénéré par tous les catholiques du monde, nous pourvoirons ainsi aux nécessités du temps présent, en apportant un remède très efficace à ce fléau qui envahit la société humaine". Il se référait précisément au "soi-disant sécularisme avec ses erreurs et ses incitations impies".  Hier comme aujourd'hui, un fait indéniable apparaît : la foi se dilue de plus en plus, au point de devenir insignifiante dans la conception de la vie et dans les choix de nos sociétés ; même les chrétiens renoncent parfois à être le sel et le levain évangélique dans la pâte de ce monde et beaucoup semblent s'enfermer dans leurs propres clôtures, presque réticents à affronter les grands défis de l'époque contemporaine.

    La fête du Christ-Roi peut être un stimulant pour que les catholiques se réveillent du sommeil de l'indifférence et de la complaisance à l'égard de l'esprit du monde ; une poussée pour qu'ils se convertissent au courage du témoignage évangélique dans toutes les sphères de la société. Si hier le "fléau" était le sécularisme, aujourd'hui le "fléau" est l'indifférence, le désengagement, l'acceptation sans critique de tout, comme s'il n'y avait plus de différence entre le bien et le mal. L'héroïsme des martyrs, richesse impérissable de l'Église, est toujours indispensable pour aller à contre-courant, prêt à risquer même sa vie pour témoigner du Christ. Prétentieuse est la polémique de ceux qui considèrent l'image de Jésus Roi comme si nous, chrétiens, voulions imposer nos croyances aux autres.  Les destinataires de cette fête sont nous, les catholiques, l'Église dans son ensemble, poussés par l'Esprit Saint à considérer le Christ comme notre Roi et notre Seigneur : en effet, ce n'est que par notre fidélité à l'Évangile que le message du Christ peut parvenir à tous, croyants et non-croyants.

    Le Christ est l'Alpha et l'Oméga (Ap 21,6) ; devant Pilate, il a affirmé catégoriquement sa royauté, répondant à sa question : "Tu es donc roi ?", "Tu le dis, je suis roi" (Jn 18,37). Son royaume, explique Pie XI, "avant tout spirituel", s'oppose uniquement à celui de Satan et des puissances des ténèbres. Royaume qui n'est donc pas de ce monde, car il ne vient pas des hommes, mais de Dieu seul.

    Ce Roi exige de ses sujets, poursuit Pie XI, non seulement un esprit détaché des richesses et des choses terrestres, la douceur des mœurs, la faim et la soif de justice, mais aussi de renoncer à eux-mêmes et de prendre leur croix pour le suivre. Ce Royaume du Christ est déjà présent sur la terre, mais dans le mystère - le Concile Vatican II le rappelle également dans la constitution pastorale Gaudium et spes (nos 19-22 ; 33-39) ; cependant, il atteindra sa pleine perfection à la fin des temps avec la venue du Seigneur, Juge et Roi suprême, pour juger les vivants et les morts (Mt 25, 31 ss).

  • Sainte Catherine d'Alexandrie (25 novembre)

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    catherineMemling1479.middle.jpgSouvent représentée (ici par Memling, XVe s.) à l'occasion de son mariage mystique avec le Christ, sainte Catherine d'Alexandrie symbolise l'union de la philosophie et de la religion. Plus que sur l'histoire, c'est sur la tradition que s'appuie la dévotion à cette sainte martyrisée au 4e siècle.

    "Alors âgée de dix-huit ans, Catherine s'opposera à Maximinus à l'origine de nombreuses persécutions. Incapable de répondre aux arguments de la jeune femme, l'empereur demandera à cinquante philosophes de lui fournir les arguments. Catherine les convertira. L'empereur les fera brûler sur un bûcher et demandera à Catherine de l'épouser. Celle-ci, qui avait reçu un anneau d'or du Christ, refusera. Battue et emprisonnée, Catherine sera sauvée par le Christ qui lui apparaîtra de nouveau et lui enverra une colombe blanche pour la nourrir. Elle convertira la femme de l'empereur, Faustina, et le chef de sa garde, Porphyrius, qui à son tour convertiront deux cents gardes impériaux. Ils seront tous exécutés. Catherine, qui subira le supplice d'une roue parsemée de clous et de rasoirs, sera libérée par miracle durant l'épreuve. Elle sera finalement décapitée. De l'huile recueillie sur ses ossements sera à l'origine de guérisons miraculeuses durant plusieurs siècles. Son corps sera transporté par des anges, au IXème siècle, au sommet du Mont Sinaï, dans le monastère de la Transfiguration du Christ fondé en 542, qui sera ensuite rebaptisé monastère Sainte Catherine. Sainte Catherine appartiendra aux visions de Jeanne d'Arc, avec sainte Marguerite." (insecula.com)