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Spiritualité - Page 281

  • Voici l'Agneau de Dieu (2e dimanche du Temps Ordinaire)

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    Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,29-34. 
    Comme Jean Baptiste voyait Jésus venir vers lui, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ;
    c'est de lui que j'ai dit : Derrière moi vient un homme qui a sa place devant moi, car avant moi il était. 
    Je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l'eau, c'est pour qu'il soit manifesté au peuple d'Israël. » 
    Alors Jean rendit ce témoignage : « J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. 
    Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit : 'L'homme sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est celui-là qui baptise dans l'Esprit Saint. '
    Oui, j'ai vu, et je rends ce témoignage : c'est lui le Fils de Dieu. » 

    Voici l’Agneau de Dieu (source)

    Homélie du fr. Thierry-Dominique HUMBRECHT o.p., 2dimanche du T.O., année A

     « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Jean le Baptiste l’a dit, en une phrase il a tout dit du message chrétien.

    C’est aussi à notre temps qu’il l’annonce, et notre temps risque de passer à tabac aussi bien celui dont il est question que son porte-parole. Pensez donc : le porte-parole, un prophète qui pointe l’unique Dieu, de préférence aux autres, et qui, en outre, ose dénoncer les unions illégitimes, royales ou non ; cet homme-là n’a pas le droit de diffuser son intransigeance, il mérite la mort, la mort médiatique ou physique, ce qui revient au même. Davantage, est devenu inacceptable l’objet de son message, aujourd’hui comme hier, un Dieu qui s’incarne parce qu’il a des choses à réparer en nous et d’autres à exiger. La religion embourgeoisée en prend un coup, celle qui ne dérange ni l’ordre public ni les familles, où l’on ne touche à rien pour que tout aille bien.

    Pourtant, c’est à cette manifestation qu’il nous faut revenir, comme un résumé de notre foi : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Essayons d’en mesurer la portée, sur Dieu, sur nous, sur notre société. 

    « L’Agneau de Dieu » : nous sommes habitués aux images évangéliques, trop peut-être, elles perdent de leur force. Qui d’entre nous a déjà porté un agneau dans ses bras, un vrai, vivant, cru ? Peut-être personne, ou alors il y a un demi-siècle. Les agneaux nous font sourire, ils sont aussi bêtes que leurs parents, heureusement ils ont un côté mignon. Leur innocence attendrit.

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  • Célibat : ils n'ont pas pu se taire

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    D'Aline Lizotte sur Smart Reading Press :

    CÉLIBAT DES PRÊTRES : «SILERE, NON POSSUMUS»

    Livre sur le célibat des prêtres

    Nombreux sont ceux qui souffrent aujourd’hui de voir que les valeurs sacramentelles et doctrinales s’effritent devant des «autorités invisibles» qui prédisent une «nouvelle Église», où seul demeurera le sacerdoce des fidèles en remplacement du sacerdoce ministériel. Dans un livre qui vient de paraître, Benoît XVI et le cardinal Sarah ont puisé au plus profond de leur cœur pour rappeler l’exigence du célibat sacerdotal. «Silere non possumus1» : ils ne peuvent pas se taire !

    Le livre2 du cardinal Sarah, auquel Benoît XVI s’est joint comme collaborateur, ne pouvait pas ne pas faire de vagues. Et surtout, il ne peut plus maintenant être ignoré ! Il est là, avec toute la pesanteur de ses écrits ! Il brûle comme un feu ardent qui ne peut être éteint ! Il ne condamne personne ! Il dit une chose redoutable : la vérité ! Non une certaine vérité des faits toujours interprétables selon les émotions, mais la vérité d’une Parole : «Tu es prêtre pour l’éternité !» Et, prêtre pour l’éternité, tu as accepté d’être, de vivre en ma présence et de me servir3. Je t’ai choisi parmi les tiens, ta famille, ton monde, pour être celui que j’envoie à mon peuple pour tenir lieu de moi, de mon amour, de mon offrande, de mon salut. Tu ne t’appartiens plus, non seulement spirituellement, mais aussi socialement ; tu ne prendras pas femme, tu ne fonderas pas une famille. Tu seras mon prêtre !

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  • Le Club des Hommes en Noir : célibat des prêtres, Benoît XVI et le Cardinal Sarah s'expriment!

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    Célibat des prêtres, Benoît XVI et le Cardinal Sarah s'expriment !
    Le Club des Hommes en Noir sur le site de l'Homme Nouveau

    Célibat des prêtres, Benoît XVI et le Cardinal Sarah s'expriment ! <br>Le Club des Hommes en Noir S02E09

    Le Club des Hommes en Noir revient pour une deuxième saison et un nouveau format. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau vous pouvez maintenant les voir ! Désormais les nouveaux épisodes sont disponibles chaque vendredi.

    Cette semaine, Le Club se penche sur la sortie du livre : Des profondeurs de nos coeurs, écrit par Benoît XVI et le Cardinal Sarah. Pour en parler : l'abbé Guillaume de Tanouärn, le père Michel Viot et l'abbé Barthe autour de Philippe Maxence.

     

  • Livre du cardinal Sarah et de Benoît XVI : "Dans le célibat, il y a une profonde convenance théologique"

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    D'Arnaud d'Huart sur le site de Valeurs Actuelles :

    Livre de Benoit XVI : “Dans le célibat, il y a une profonde convenance théologique”

    17/01/2020

    Le Frère Pavel Syssoev, qui a pu lire de livre de Benoit XVI et du cardinal Sarah avant tout le monde, a accepté de répondre aux questions de Valeurs Actuelles, pour commenter le fond tonitruant de leur livre. Dominicain dans le diocèse de Bordeaux, il partage leur point de vue sur le célibat des prêtres.

    La question du célibat des prêtre fait de nouveau réagir. L’église catholique, toujours secouée par l’intervention du pape émérite, s’interroge sur la décision que devra prendre le pape actuel. Dans l’ouvrage Des profondeurs de nos cœurs édité par Fayard, l’ancien pape s’entretient avec le cardinal Robert Sarah pour rappeler l’essentiel du célibat dans le sacerdoce.

    Valeurs actuelles. Benoit XVI a décidé de retirer son nom du livre, pourquoi ce retournement soudain de situation ?

    Frère Pavel Syssoev. Benoit XVI est bien l’auteur d’un des deux textes qui composent ce livre. Je regretterais si sa contribution, riche et équilibrée, était écartée uniquement à cause de la polémique d’édition. Ce texte mérite d’être lu et médité.

    Qu’avez-vous pensé du contenu de ce livre ? Quels sont les éléments qui vous ont le plus marqués ?

    Ce texte est le fruit d’une réflexion de deux contributions : celle de l’ancien pape Benoit XVI et celle du cardinal Robert Sarah. Cette discussion commence avant même le synode sur l’Amazonie. La contribution du pape émérite est proprement théologique, elle montre les fondements bibliques du célibat sacerdotal. Ce n’est pas purement disciplinaire, il y a une vraie signification théologique. En exposant le don total que le Christ fait de toute sa personne, l’ancien pape médite sur le célibat de Jésus et donc celui des prêtres. Il y a une profonde convenance théologique. Le cardinal Sarah, lui, propose un regard pastoral, missionnaire en cohérence avec le texte de Benoit. Il est, d’ailleurs, très marqué par l’école française de spiritualité qui insiste sur une identification du prêtre avec le Christ. Pour lui, le célibat n’est pas une entrave, mais un atout pour la mission. Il s’oppose un « sacerdoce accommodé ». Le cardinal Sarah rappelle que le sacrement du mariage constitue une vraie consécration, il appelle au don entier de sa personne, tout comme le sacrement de l’ordre qui demande une disponibilité toute aussi entière. Maintenant il revient au pape François, et lui seul, de prendre la décision.

    Pensez-vous que rester dans la tradition du célibat peut assurer l’avenir de l’Église catholique ?

    En suivant la tradition du célibat, nous ne réduisons pas l’avenir de l’Église. Ce qui est premier, c’est de savoir ce qui est bon, ce qui est vrai et juste. Peut-être que certains prêtres souffrent de stéréotypes que la société nous impose. La vraie question à se poser est « Qu’est-ce que Dieu veut ? ». Il faut sortir d’une vision fonctionnelle et techniciste. Le sacerdoce est une réalité organique. Les prêtres ont donné leur vie pour Dieu et son peuple. Ce n’est en aucun cas une position administrative ou fonctionnaire... Le cardinal Sarah insiste sur le fait que si Dieu est là, il remplit pleinement la vie d’un homme.

    À travers votre célibat, y a-t-il un témoignage de foi que vous pouvez transmettre ?

    Je suis religieux, et le célibat fait partie de ma vocation. Avant l’envoi en mission, il y a tout d’abord une vraie relation avec le Christ, une alliance avec Dieu, où Dieu peut remplir la vie d’un homme. Je suis sûr que plusieurs prêtres liront ce livre avec une certaine émotion, car le pape émérite tout comme le cardinal Sarah reviennent à leur propre expérience sacerdotale. Cela nous rappelle la beauté de la grandeur de notre vocation, et c’est important de s’en rappeler aujourd’hui.

  • L’appel de Mgr Léonard a ses frères évêques : rejoindre la supplique du cardinal Sarah approuvée par Benoît XVI

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    Lu sur le site du bi-mensuel « L’Homme nouveau, l’appel rédigé par Mgr André Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles ce 17 janvier 2020 :

    L’appel de Mgr Léonard a ses frères évêques :  <br>Rejoindre la supplique du cardinal Sarah <br>approuvée par Benoît XVI

    « Mgr Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, « rejoin[t] entièrement la supplique que le cardinal Sarah, en étroite concertation avec Benoît XVI, adresse au Souverain Pontife ». Il demande fraternellement à tous les évêques qui pensent comme lui d’exprimer fermement leur position : que ne soit pas ouverte de brèche dans le célibat ecclésiastique. « Notre espoir est grand d'être entendus ».

    En tant qu’archevêque émérite de Malines-Bruxelles, je m’abstiens de toute interférence dans le gouvernement des diocèses dont je fus le pasteur, Namur et Bruxelles. Mais je demeure évêque et peux, à ce titre, exprimer des convictions doctrinales ou pastorales, même si elles divergent éventuellement de l’une ou l’autre position de mes anciens collègues de travail.

    Même si la chose est inédite et d’un impact infiniment supérieur, un Pape émérite, Benoît XVI en l’occurrence, peut semblablement collaborer légitimement à un livre projeté par un cardinal et, en concertation avec lui, émettre ses convictions théologiques et pastorales, sans manquer à son devoir de réserve. Il ne s’y exprime forcément plus en tant que successeur de Pierre et sa prise de position n’a pas d’autorité magistérielle. Mais sa parole est néanmoins d’un très grand poids.

    Sa contribution active au livre projeté par le cardinal Sarah n’est en aucune manière une « attaque » contre le pape François. Benoît XVI, pas plus que le cardinal, ne critique son successeur. Ils lui adressent une « supplication » dans un esprit filial, sans rien retrancher de leur obéissance au pape actuel. Exactement comme quatre cardinaux s’étaient adressés au pape François en lui demandant filialement de dissiper leurs « dubia », leurs « doutes », leur perplexité, concernant certains aspects ambigus du chapitre VIII de l’exhortation Amoris laetitia, à savoir ceux qui touchent l’indissolubilité d’un mariage sacramentel valide, avec ses retombées concernant l’accès aux sacrements de la réconciliation et de la communion eucharistique lorsqu’on se trouve dans une situation permanente de cohabitation conjugale avec un partenaire qui n’est pas son conjoint « dans le Seigneur ».

    D’autres ambiguïtés ont surgi ultérieurement. Il est parfaitement pertinent de répondre à la question d’un journaliste en déclarant en substance : « Si une personne homosexuelle cherche sincèrement à faire la volonté de Dieu, qui suis-je pour la juger ? » Mais, comme on ne précise pas en quoi consiste cette volonté de Dieu et quelles sont les conséquences morales qui en découlent, l’opinion publique retient, à tort, de cette réponse ambiguë que les pratiques homosexuelles sont désormais légitimées par l’Église catholique. Ce qui n’est pas vrai.

    Semblablement, quand on signe une déclaration commune, avec un haut responsable de l’islam, suggérant que la diversité des religions correspond à la « volonté » de Dieu, il ne suffit pas de corriger oralement l’ambiguïté de cette formulation (le texte publié demeurant inchangé) en disant que Dieu « permet » simplement cette diversité. Il faudrait encore souligner positivement que le dialogue interreligieux ne peut porter atteinte à l’unicité absolue de la Révélation chrétienne, en laquelle le Dieu unique et trinitaire nous offre son amour sauveur en la personne de Jésus. Ce qui n’empêche pas de saluer des « semina Verbi » (des « semences » du Verbe de Dieu), voire des « reliquia Verbi » (des « restes » du Verbe) dans d’autres religions que le judéo-christianisme.

    D’autres ambiguïtés se sont introduites dans le récent synode sur l’Amazonie, notamment concernant une certaine vénération de la « Pachamama », de la Terre-Mère. Mais, sur ce point, il faut attendre la publication de l’exhortation post-synodale. On peut espérer que notre pape François y dissipera les ambiguïtés de ce synode.

    Une de ces ambiguïtés concernait précisément la question du célibat sacerdotal dans l’Église catholique latine. À cet égard, en communion avec beaucoup d’autres évêques, que j’invite fraternellement à exprimer eux aussi leur ferme position, je rejoins entièrement la supplique que le cardinal Sarah, en étroite concertation avec Benoît XVI, adresse au souverain pontife. Notre espoir est grand d’être entendus, car le pape François a nettement déclaré son attachement au célibat sacerdotal dans l’Église latine. Mais en envisageant quand même des exceptions… Qui, hélas, comme en d’autres matières, sont rapidement universalisées !

    La supplique exprimée dans le livre en question est donc d’une urgente actualité et parfaitement légitime. Jamais il ne faut « attaquer » le Pape. Il faut, au contraire, toujours respecter sa personne et sa mission. Mais il s’impose parfois et il est toujours permis de le « supplier » et de lui demander des « éclaircissements ». Ce que nous faisons.

    + André LEONARD, archevêque émérite de Malines-Bruxelles. »

    Ref. L’appel de Mgr Léonard à ses frères évêques :  rejoindre la supplique du cardinal Sarah approuvée par Benoît XVI

    JPSC

  • Unité avec les chrétiens (protestants de préférence) mais pas avec les cathos tradis ?

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    Du site "Paix liturgique" (lettre 729 du 15 janvier) :

    SEMAINE DE PRIÈRE POUR L'UNITE DES CHRÉTIENS … MAIS PAS AVEC LES CATHOLIQUES ATTACHÉS A LA TRADITION ?

    « Puisse chaque Église reconnaître aujourd'hui le mal qu'elle a fait à d'autres chrétiens et en demander humblement pardon, et puisse-t-elle entendre la même demande que d'autres chrétiens lui adressent et, à son tour, leur accorder son pardon ». C’est la prière que la Conférence des Evêques de France nous propose pour la Semaine de l’Unité, qui va de dérouler, comme chaque année, du 18 janvier (jadis, fête de la Chaire de saint Pierre) au 25 janvier (fête de la Conversion de saint Paul).

    La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens fut créée à l’initiative de l’abbé Paul Couturier (1881-1953), prêtre de Lyon, en janvier 1933, pour l'unité de tous les baptisés chrétiens, notamment catholiques, orthodoxes, anglicans, réformés. Après le Concile, la Semaine vit l’organisation de prières communes, parfois même de cérémonies communes. Elle est préparée conjointement par le Conseil œcuménique des Eglises, de Genève, et le Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens.

    Sur elle pèse aujourd’hui les ambiguïtés de la définition de l’œcuménisme lors du dernier concile, qui n’est ni l’œcuménisme né au sein du monde protestant, lequel considère qu’aucune Eglise chrétienne ne correspond à la vraie et toute spirituelle Eglise du Christ, ni l’unionisme catholique traditionnel, qui cherchait à réintégrer les chrétiens séparés dans des Eglises unies à Rome. L’œcuménisme issu du Concile est une sorte de transaction : il considère que l’Eglise catholique est la vraie Eglise, mais que les autres Eglises chrétiennes ont cependant une réalité surnaturelle et qu’elles sont des Eglises « imparfaites », avec lesquelles une sorte d’unité progressive est possible. L’œcuménisme comme une sorte de compromis entre l’orthodoxie et l’hétérodoxie.

    Quoi qu’il en soit, l’œcuménisme pratiqué par les instances catholiques vise les autres Eglises chrétiennes, pour préparer avec elles par la prière, le dialogue, les efforts de compréhension et la charité l’unité, aussi mal définie qu’elle soit. La Conférence des Evêques nous invite ainsi à la prière et à la charité pour tous les chrétiens. Ou pour presque tous…

    Balayer non devant, mais derrière sa porte

    Car pourquoi, quand on prétend œuvrer pour l’unité, ne pas chercher d’abord à la retisser à l’intérieur de la maison ? N’y a-t-il pas hypocrisie à déborder de mansuétude et de bons sentiments ad extra, et de ne monter que rejet et exclusion ad intra.

    Dans son livre Les dissensions ecclésiales, un défi pour l’Eglise catholique (Cerf, 2019), l’abbé Pierre-Marie Berthe, dans une perspective très centrée sur la Fraternité Saint-Pie-X, regrette cependant à juste titre le « deux poids, deux mesures » des autorités ecclésiales depuis le Concile, qui ne sont que gentillesse, ouverture et dialogue vis-à-vis des chrétiens séparés, mais dont le fond de l’attitude vis-à-vis des chrétiens traditionnels n’est que méfiance et rejet a priori.

    Et malgré tout, 50 ans d’œcuménisme actif n’ont finalement abouti à aucun résultat concret avec les frères séparés. La seule exception n’en est pas une, puisqu’elle se modèle sur l’ancienne pastorale de l’uniatisme, qui réintégrait en corps, dans l’unité romaine, des Eglises orientales séparées. Il s’agit du retour au catholicisme d’un certain nombre d’anglicans – fort traditionnels au demeurant – organisé par la constitution apostolique Anglicanorum cœtibus de Benoît XVI, du 4 novembre 2009, qui permet, pour ces anglicans devenant catholiques, la création d’ordinariats personnels, des sortes de diocèses un peu semblables aux ordinariats militaires (les sujets ne sont pas les habitants d’un territoire, mais sont une catégorie déterminée de personnes, ici d’anciens anglicans bénéficiant des privilèges liturgiques).

    Quelles sont alors les raisons de l’échec de l’œcuménisme ? Ses ambiguïtés fondamentales assurément, avec notamment cette étrange construction théologique de la « communion imparfaite » (Unitatis redintegratio, n. 3 : « Ceux qui croient au Christ et qui ont reçu validement le baptême, se trouvent dans une certaine communion, bien qu’imparfaite avec l’Église catholique »). Selon Unitatis redintegratio, on pourrait être dans la communion catholique partiellement, à 30% (les protestants), 40% (les anglicans), 80% (les orthodoxes), si on nous permet d’exprimer ainsi trivialement les choses Or, la théologie et le magistère antérieur tenaient au contraire que la foi – et donc la communion au Christ et à l’Eglise – ne se divise pas : on a ou on n’a pas la foi, et de la sorte on est ou on n’est pas en communion avec le Christ. Sauf, bien entendu pour ces chrétiens apparemment séparé, mais dont la bonne foi, dont Dieu seul juge, fait qu’ils sont en fait invisiblement catholiques.

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  • Jean-Marie Guénois (Le Figaro) : Benoît XVI démontre que l’Eglise a toujours voulu le célibat sacerdotal

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    Les astuces et les notes de bas de page pour dire « en même temps » une chose et son contraire, ce n’est pas le genre de Benoît XVI dont, faut- il le rappeler, la devise :  « cooperatores Veritatis », (coopérateurs de la Vérité) illustre parfaitement le témoignage que le cardinal Sarah et lui apportent dans le livre qui provoque  aujourd’hui l’ire de l’establishment « bergoglien »

    Et alors ?  Une raison de plus de l’acquérir de toute urgence.

    Ref. Jean-Marie Guénois: “Benoît XVI démontre que l’Eglise a toujours voulu le célibat sacerdotal”

    JPSC

  • Christophe Dickès : « Ce n’est pas la première fois qu’a lieu un débat au sommet de l’Église »

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    Lu sur le site "aleteia":

    "Le pape émérite Benoît XVI et le cardinal Sarah co-signent un livre intitulé « Des profondeurs de notre cœur », à paraître le 15 janvier, dans lequel ils reviennent sur l’importance du célibat sacerdotal. Pour Christophe Dickès, historien et journaliste, « ce n’est pas la première fois qu’a lieu un débat au sommet de l’Église ».

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    Espéré pour certains, redouté pour d’autres mais attendu par tous, le livre intitulé Des profondeurs de nos cœurs à paraître ce mercredi, co-signé par le pape émérite Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, constitue « une surprise », assure à Aleteia Christophe Dickès, historien, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages dont Le Vatican, vérités et légendes et L’héritage de Benoît XVI. « Mais ce n’est vraiment pas la première fois dans l’Église qu’a lieu un débat au sommet de l’Église ». Réaffirmant l’importance du célibat sacerdotal, les deux hommes « supplient » le pape François de ne pas s’engager sur la voie de l’ordination presbytérale d’hommes mariés. « L’Église a trop souffert et souffre encore du silence de ses membres sur certaines questions », affirme Christophe Dickès. « Pourquoi n’en serait-il pas aussi question en matière d’ecclésiologie, de théologie et de foi ? ». Entretien.

    Aleteia : Un livre co-signé par Benoît XVI et le cardinal Sarah vous surprend-t-il ?

    Christophe Dickès : Oui et non. Les deux personnages sont tellement proches l’un et l’autre qu’il n’est pas étonnant qu’ils aient voulu apporter leur contribution à un débat essentiel, posé à l’occasion du synode sur l’Amazonie. Par ailleurs, ils sont tous les deux experts en la matière. Faut-il le rappeler, le cardinal Sarah est à la tête de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements. Quant au pape émérite, ce serait lui faire injure que de dire son expertise. Tout le monde semble par exemple avoir oublié qu’un synode ordinaire sur l’Eucharistie a eu lieu en 2005 et que l’exhortation apostolique Le Sacrement de l’Amour publiée en 2007 a rappelé le « sens profond du célibat sacerdotal ». Synode auquel a participé un certain cardinal Bergoglio qui a traité de la question de la loi de la foi et de la loi de la prière. Cependant, il est vrai que nous avons tous été surpris par le fait que le pape émérite Benoît XVI prenne une telle position publique. Provoquant la colère de certains, une grande joie chez d’autres.

    « La similitude de nos soucis et la convergence de nos conclusions nous ont décidés à mettre le fruit de notre travail et de notre amitié spirituelle à la disposition de tous les fidèles à l’instar de saint Augustin. En effet, comme lui nous pouvons affirmer : “Silere non possum ! Je ne peux pas me taire !” », écrivent les deux hommes. La situation est-elle inédite ?

    Oui forcément. Pour la première fois un pape émérite se prononce sur un sujet qui fait débat à la veille de la publication de l’exhortation apostolique qui doit conclure les travaux du Synode. Or le document final du synode sur l’Amazonie, qui s’est tenu en octobre 2019 au Vatican, recommandait, en raison du manque de prêtres dans la région, de permettre à des hommes mariés « idoines et reconnus par la communauté » ayant un « diaconat permanent fécond » d’accéder à l’ordination sacerdotale. L’exhortation peut remettre en cause la discipline du célibat par la création d’une nouvelle charge : les fameux viri probati. Mais ce n’est vraiment pas la première fois qu’a lieu un débat au sommet de l’Église. Faut-il rappeler la querelle de Pierre et de Paul à Antioche ?

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  • Pourquoi il faut baptiser les petits enfants

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    Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe à St Germain l’Auxerrois (Paris 4e) (source)

    Dimanche 12 janvier 2020

    – Baptême du Seigneur –

    Pour la plupart, vous qui êtes ici, je suppose que vous êtes baptisés. Pourquoi sommes-nous baptisés ? A quoi sert le baptême ?

    Dans les années 1980, beaucoup de parents chrétiens qui eux-mêmes avaient reçu le baptême dans l’enfance ont jugé qu’il était préférable de différer le baptême de leurs propres enfants. Le prétexte était de ne rien leur imposer pour qu’ils puissent choisir eux-mêmes plus tard. Aujourd’hui, parmi les nombreux catéchumènes adultes qui seront baptisés dans la nuit de Pâques, beaucoup disent relever de ce choix parental. Certains ont éprouvé au fond d’eux-mêmes un manque alors qu’ils sentaient ce désir de connaître Dieu. Au fond, c’est comme si le baptême n’était qu’une appartenance à un parti politique quelconque qu’il faudrait choisir en fonction de son opinion ou de son évolution personnelle provoquée par les rencontres que permet la vie. Ou bien, la religion ne serait qu’un produit ordinaire que l’on peut choisir en fonction de ses goûts comme on le fait pour les produits de consommation courante dans les grandes surfaces.

    Cela veut dire que le baptême n’est pas du tout compris. Pourquoi le Christ lui-même s’est fait baptiser alors qu’il n’en avait pas besoin comme Jean-Baptiste le signale dans cet évangile ? Le baptême nous fait devenir enfants de Dieu alors que nous ne sommes que des créatures. Nous accédons à un statut extraordinaire et inatteignable par nos propres forces ou notre propre volonté. Jésus n’a pas besoin de baptême puisqu’il est vraiment Fils de Dieu et engendré par le Père de toute éternité. Mais, c’est dans notre humanité qu’il a voulu recevoir cette filiation qu’accompagne le don de l’Esprit Saint pour que nous-mêmes puissions devenir enfants de Dieu par adoption. Cela va très loin puisque Jésus va jusqu’à accepter notre condition mortelle. Sa plongée dans les eaux qui l’engloutissent en est le symbole.

    Il est dit dans l’évangile que les cieux s’ouvrirent. Cela répond à une grande prière du prophète Isaïe : « Ah, si tu déchirais les cieux et si tu descendais » (Is 64,1). Cela se réalise aujourd’hui au baptême de Jésus. En hébreu, les cieux se traduisent exactement par « les eaux d’en haut », c’est-à-dire la sphère divine. Nous arrivons péniblement à marcher sur la Lune, peut-être sur Mars, mais même si nous arrivions à circuler dans l’ensemble du cosmos, nous ne serions que dans le monde créé. Le monde divin, incréé, nous est définitivement inaccessible quelles que soient nos inventions techniques. Il fallait donc que Dieu vînt jusqu’à nous. C’est parce que Jésus assume jusqu’au bout notre humanité que nous pouvons recevoir par lui la divinité qui nous fait entrer dans le ciel pour partager l’éternité de Dieu. C’est ce fameux « accomplissement ».

    Les parents, qui ont raison de penser à leurs enfants et à leur avenir, les obligent à aller à l’école pour préserver cet avenir. Ils ne leur demandent pas leur avis parce qu’ils veulent le meilleur pour eux. Nous pensons tous à notre avenir et ce qui se passe aujourd’hui à propos des retraites en est bien l’expression. Mais notre avenir ne s’arrête pas à nos retraites, Dieu soit loué !

    Alors je crois que les parents devraient être véritablement plus soucieux de l’avenir éternel de leurs enfants. Si nous croyons vraiment que Jésus nous ouvre les portes du Ciel, qu’il est le Fils de Dieu et qu’il nous aime au point de donner sa vie, il est grave et inconséquent de ne pas faire du baptême une priorité pour nos enfants. Peut-être n’est-ce simplement qu’un manque de foi et le reflet de notre société sécularisée ?

    Pourtant, peut-on se permettre de laisser les enfants sans cette perspective magnifique d’un avenir éternel dans l’amour auprès de Dieu. Oui, le baptême nous divinise car, nous dit saint Paul, par lui « nous sommes morts avec le Christ pour ressusciter avec le Christ » (Rm 6,8). Quelle grâce et quelle merveille !

    +Michel Aupetit, archevêque de Paris.

  • Quelques extraits du livre choc de Benoît XVI et du cardinal Sarah

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Encore dans le livre choc de Ratzinger et Sarah.  Petite anthologie sur le célibat

    Extrait du livre à quatre mains de Joseph Ratzinger / Benoît XVI et du cardinal Robert Sarah, dont nous avons annoncé la sortie en France le 15 janvier dans un article précédent et dont nous proposons ici quelques passages qui concernent justement la question du célibat des prêtres.

    Les deux premiers sont rédigés par le pape émérite et les trois suivants sont du cardinal Sarah.

    *

    1. Célibataires ou continents, pour célébrer l’Eucharistie

    Trés vite – nous ne savons pas exactement quand, mais en tout cas très rapidement –, la célébration régulière, et même quotidienne, de l’Eucharistie est devenue essentielle pour l’Église. Le pain «  supersubstantiel » est en même temps le pain « quotidien » de l’Église. Cela eut une conséquence importante qui, précisément, hante aujourd’hui l’Église.

    Dans la conscience commune d’Israël, les prêtres étaient rigoureusement tenus de respecter l’abstinence sexuelle dans les périodes où ils exerçaient le culte et étaient donc en contact avec le mystère divin. La relation entre l’abstinence sexuelle et le culte divin fut absolument claire dans la conscience commune d’Israël. À titre d’exemple, je voudrais rappeler l’épisode de David qui, fuyant Saül, pria le prêtre Achimélek de lui donner du pain : «  Le prêtre répondit à David : “Je n’ai pas de pain ordinaire sous la main, il n’y a que des pains consacrés : tes hommes pourront en manger s’ils se sont gardés de rapports avec les femmes.” David répondit au prêtre : “Oui, bien sûr ! Nous nous sommes abstenus de rapports avec les femmes depuis trois jours” » (1 S 21, 5 sq.). Étant donné que les prêtres de l’Ancien Testament ne devaient se consacrer au culte que durant des périodes déterminées, le mariage et le sacerdoce étaient compatibles.

    Mais, en raison de la célébration eucharistique régulière et souvent même quotidienne, la situation des prêtres de l’Église de Jésus-Christ se trouve radicalement changée. Désormais, leur vie entière est en contact avec le mystère divin. Cela exige de leur part l’exclusivité à l’égard de Dieu. Cela exclut par conséquent les autres liens qui, comme le mariage, embrassent toute la vie. De la célébration quotidienne de l’Eucharistie, qui implique un état de service de Dieu permanent, naquit spontanément l’impossibilité d’un lien matrimonial. On peut dire que l’abstinence sexuelle qui était fonctionnelle s’est transformée d’elle-même en une abstinence ontologique. Ainsi, sa motivation et sa signification étaient changées de l’intérieur et en profondeur.

    De nos jours, on affirme trop facilement que tout cela ne serait que la conséquence d’un mépris de la corporéité et de la sexualité. La critique selon laquelle le fondement du célibat sacerdotal serait une conception manichéenne du monde a déjà été formulée au IVe siècle. Elle fut cependant immédiatement repoussée de manière décisive par les Pères de l’Église qui y mirent fin pour un certain temps.

    Un tel jugement est erroné. Pour le démontrer, il suffit de rappeler que l’Église a toujours considéré le mariage comme un don octroyé par Dieu dès le paradis terrestre. Toutefois, l’état conjugal concerne l’homme dans sa totalité, or le service du Seigneur exigeant également le don total de l’homme, il ne semble pas possible de réaliser simultanément les deux vocations. Ainsi, l’aptitude à renoncer au mariage pour se mettre totalement à la disposition du Seigneur est devenue un critère pour le ministère sacerdotal.

    Quant à la forme concrète du célibat dans l’Église ancienne, il convient encore de souligner que les hommes mariés ne pouvaient recevoir le sacrement de l’Ordre que s’ils s’étaient engagés à respecter l’abstinence sexuelle, donc à vivre le mariage dit « de saint Joseph ». Une telle situation semble avoir été tout à fait normale au cours des premiers siècles. Il existait un nombre suffisant d’hommes et de femmes qui considéraient qu’il était raisonnable et possible de vivre de cette manière en se donnant ensemble au Seigneur.

    2. «Le Seigneur est mon partage et ma coupe » (Psaume 16,5)

    Dans l’Ancien Testament, les lévites renoncent à posséder une terre. Dans le Nouveau Testament, cette privation se transforme et se renouvelle : les prêtres, parce qu’ils sont radicalement consacrés à Dieu, renoncent au mariage et à la famille. […]  Le véritable fondement de la vie du prêtre, le sel de son existence, la terre de sa vie est Dieu lui-même. Le célibat, qui vaut pour les évêques dans toute l’Église orientale et occidentale et, selon une tradition qui remonte à une époque proche de celle des apôtres, pour les prêtres en général dans l’Église latine, ne peut être compris et vécu en définitive que sur ce fondement.

    3. Dans les villages éloignés de Guinée

    Au début de l’année 1976, alors jeune prêtre, je me suis rendu dans certains villages reculés de Guinée. Certains d’entre eux n’avaient pas reçu la visite d’un prêtre depuis presque dix ans, car les missionnaires européens avaient été expulsés en 1967 par Sékou Touré. Pourtant, les chrétiens continuaient à enseigner le catéchisme aux enfants et à réciter les prières de la journée et le chapelet. Ils manifestaient une grande dévotion envers la Vierge Marie et se réunissaient le dimanche pour écouter la Parole de Dieu.

    J’ai eu la grâce de rencontrer ces hommes et ces femmes qui gardaient la foi sans aucun soutien sacramentel, faute de prêtres. Ils se nourrissaient de la Parole de Dieu et entretenaient la vitalité de la foi par la prière quotidienne. Je ne pourrai jamais oublier leur joie inimaginable lorsque je célébrais la messe qu’ils n’avaient pas connue depuis si longtemps. Qu’il me soit permis de l’affirmer avec certitude et force : je crois que si l’on avait ordonné des hommes mariés dans chaque village, on aurait éteint la faim eucharistique des fidèles. On aurait coupé le peuple de cette joie de recevoir, dans le prêtre, un autre Christ. Car, avec l’instinct de la foi, les pauvres savent qu’un prêtre qui a renoncé au mariage leur fait don de tout son amour sponsal.

    4. À propos des prêtres mariés d’Orient

    Il nous faut écouter les témoignages qui émanent des Églises catholiques orientales. Plusieurs membres de ces Églises ont clairement souligné que l’état sacerdotal entrait en tension avec l’état conjugal. […] Le clergé oriental marié est en crise. Le divorce des prêtres est devenu un lieu de tension œcuménique entre les patriarcats orthodoxes. […] Pourquoi l’Église catholique admet-elle la présence d’un clergé marié dans certaines Églises orientales unies ? À la lumière des affirmations du magistère récent sur le lien ontologique entre sacerdoce et célibat, je pense que cette acceptation a pour but de favoriser une évolution progressive vers la pratique du célibat qui aurait lieu non par voie disciplinaire mais pour des raisons proprement spirituelles et pastorales.

    5. Au sujet des prêtres mariés issus de l’anglicanisme ou d’Amazonie

    On pourrait me faire remarquer qu’il existe déjà des exceptions, et que des hommes mariés ont été ordonnés prêtres dans l’Église latine tout en continuant à vivre more uxorio avec leurs épouses. Il s’agit bien d’exceptions au sens où ces cas procèdent d’une situation singulière qui ne doit pas être amenée à se répéter. Ainsi en est-il de l’entrée dans la pleine communion de pasteurs protestants mariés destinés à recevoir l’ordination sacerdotale. Une exception est transitoire par définition et constitue une parenthèse dans l’état normal et naturel des choses. Tel n’est pas le cas d’une région reculée qui manque de prêtres. Leur rareté n’est pas un état exceptionnel. Cette situation est commune dans tous les pays de mission, et même dans les pays de l’Occident sécularisé. Par définition, une Église naissante manque de prêtres. L’Église primitive s’est trouvée dans cette situation. Nous avons vu qu’elle n’a pas renoncé au principe de la continence des clercs. L’ordination d’hommes mariés, fussent-ils auparavant diacres permanents, n’est pas une exception, mais une brèche, une blessure dans la cohérence du sacerdoce. Parler d’exception serait un abus de langage ou un mensonge.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Une bombe : la parution d'un livre où Benoît XVI et le cardinal Sarah demandent à François de sauvegarder le célibat sacerdotal

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Un livre choc. Ratzinger et Sarah demandent à François de ne pas ouvrir une brèche aux prêtres mariés

    Ils se sont rencontrés.  Ils se sont écrit.  Juste au moment où « le monde résonnait du vacarme créé par un étrange synode des médias qui prenait le pas sur le synode réel », celui sur l’Amazonie.

    Et ils ont décidé de rompre le silence : « Il était de notre devoir sacré de rappeler la vérité du sacerdoce catholique. En ces temps difficiles, chacun doit craindre d’entendre un jour Dieu lui adresser ces paroles acerbes en guise de réprimande : ‘Maudit sois-tu, toi qui n’as rien dit!’ ».  Cette dernière invective est de Catherine de Sienne, grande fustigatrice de papes.

    Le pape émérite Benoît XVI et le cardinal guinée Robert Sarah ont remis leur livre à la presse peu avant Noël et voici qu’il sort en France mi-janvier chez Fayard sous le titre : « Des profondeurs de nos cœurs », avant donc que le pape François n’ait tiré les conclusions de ce synode amazonien qui, en réalité, a davantage été un débat féroce portant sur l’avenir du sacerdoce catholique, sur le célibat ou pas, et sur une future ouverture aux femmes, que sur les fleuves et les forêts.

    Car ce sera en effet un gros problème pour François d’ouvrir une brèche au sacerdoce marié et au diaconat féminin alors que son prédécesseur et un cardinal d’une profonde doctrine et d’une sainteté de vie rayonnante tel que le cardinal Sarah viennent de prendre une position aussi nette et puissamment argumentée pour défendre le célibat sacerdotal en s’adressant au pape régnant avec ces mots, presque en guise d’ultimatum, sous la plume de l’un mais avec le plein consentement de l’autre :

    « Il y a un lien ontologico-sacramentel entre sacerdoce et célibat. Tout amoindrissement de ce lien constituerait une remise en cause du magistère du concile et des Papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI. Je supplie humblement le Pape François de nous protéger définitivement d’une telle éventualité en mettant son veto à tout affaiblissement de la loi du célibat sacerdotal, même limité à l’une ou l’autre région ».

    Le livre de 180 pages s’articule en quatre chapitres après une préface de celui qui a dirigé la rédaction du livre, Nicolas Diat.

    Le premier, qui s’intitule « De quoi avez-vous peur ? » est une introduction signée conjointement par les deux auteurs, datant de septembre 2019.

    Le second est de Joseph Ratzinger.  De nature biblique et théologique, il s’intitule : « Le sacerdoce catholique ».  Il porte la date du 17 septembre, avant que le synode ne commence.

    Le troisième est du cardinal Sarah et est intitulé : « Aimer jusqu’au bout.  Regard ecclésiologique et pastoral sur le célibat sacerdotal ».  Il porte la date du 25 novembre, un mois après la fin du synode, auquel l’auteur a participé activement.

    Le quatrième est la conclusion conjointe des deux auteurs, intitulée : « À l’ombre de la Croix » et est daté du 3 décembre.

    Dans le chapitre qu’il signé, le pape Ratzinger entend principalement mettre en lumière « l’unité profonde entre les deux Testaments à travers le passage du Temple de pierre au Temple qu’est le corps du Christ ».

    Et il applique cette herméneutique à trois textes bibliques dont il tire la notion chrétienne du sacerdoce célibataire.

    Le premier est un passage du psaume 16 : « Le Seigneur est mon partage et ma coupe… ».

    Le troisième, ce sont ces paroles de Jésus dans l’Évangile de Jean (17, 17) : « Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. ».

    Tandis que le second est constitué de deux passages du Deutéronome (10,8 et 15,5-8) incorporés dans la prière eucharistique II : « Nous te rendons grâce de nous avoir admis en ta présence [pour accomplir le service sacerdotal] ».

    Pour illustrer le sens de ces paroles, le pape Ratzinger cite presque intégralement l’homélie qu’il a prononcée place Saint-Pierre le matin du 20 mars 2008, le Jeudi Saint, pendant la messe chrismale où est confectionnée l’huile sainte avec laquelle sont ordonnés les prêtres.

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  • Benoît XVI sort de sa réserve et cosigne avec le cardinal Sarah un ouvrage de défense du célibat sacerdotal

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    De  sur le site du Figaro :

    Cardinal Robert Sarah: «Prêtres, soyez fiers de votre célibat!»

    INTERVIEW EXCLUSIVE - Le cardinal, signataire de cet ouvrage avec Benoît XVI, plaide pour «un retour à la radicalité de l’Évangile».

    12 janvier 2020
     
    Pour le cardinal Robert Sarah «l’idéologie divise, la vérité unit les cœurs».

    Pour le cardinal Robert Sarah «l’idéologie divise, la vérité unit les cœurs»François BOUCHON/Le Figaro

    Le cardinal Robert Sarah est préfet de la Congrégation pour la divine liturgie et la discipline des sacrements.

    LE FIGARO. - Comment qualifier le fait que le pape émérite, Benoît XVI, cosigne avec vous un ouvrage de défense du célibat sacerdotal, suppliant le pape François de ne pas modifier cette règle dans l’Église?

    Mgr Robert SARAH. - Si ce livre est un cri, il est cri d’amour pour l’Église, le pape, les prêtres et tous les chrétiens. Nous voulons que ce livre soit lu le plus largement possible. La crise que traverse l’Église est saisissante.

    Le pape émérite s’était pourtant engagé au silence, pourquoi sort-il de sa réserve?

    Avec ce livre, le pape émérite Benoît XVI ne rompt pas le silence. Il nous en offre le fruit. Ce qu’il a écrit dans ce livre n’est pas une théologie bavarde, une théologie qui veut charmer les médias, mais une lecture contemplative des Écritures. Ne croyez pas qu’il s’agisse de polémique, ni même d’une disputatio universitaire coupée du réel. Je crois que, dans la prière,

    La suite est en accès payant sur le site du Figaro