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Spiritualité - Page 391

  • Mgr Aillet, évêque de Bayonne : refaire du chemin de Saint-Jacques de Compostelle un chemin d’évangélisation

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    0_0_0_0_312_209_csupload_20835749.jpgLu sur « Riposte catholique » :

    « Perepiscopus l’avait annoncée début juillet. Le site de la CEF mentionne aujourd’hui la lettre pastorale franco-espagnole pour les pèlerins de Compostelle. Mgr Marc Aillet répond :

    « Dans quel contexte cette rencontre intervient-elle ?

    Initiée par Mgr Barrio Barrio, évêque de Compostelle (Espagne), la première rencontre a eu lieu en 2009 à Ronceveau. Leur but est de promouvoir ensemble, Français et Espagnols, une pastorale commune d’évangélisation sur le Chemin de Saint-Jacques. Ce Chemin a une spécificité : c’est un chemin de foi et de communication de la foi. Depuis le Moyen-Age, d’une certaine façon, il a façonné l’Europe, en partageant les valeurs issues de l’Evangile, à travers les pérégrinations de tant de pèlerins chrétiens. Il semblerait qu’un certain nombre d’associations culturelles, laïques et parfois laïcistes, que des Tour Operator s’emparent du Chemin et le vident un peu de sa signification spirituelle pour en faire un chemin touristique et culturel comme un autre.

    Quelle est la posture de l’Eglise ?

    La question est : « Comment faisons-nous du Chemin un chemin d’évangélisation pour aujourd’hui ? », sachant que 70% des personnes qui s’engagent sur le Chemin de Saint-Jacques ne le font pas pour des motivations religieuses. Mais on sent qu’entreprendre ce Chemin, c’est manifester une certaine quête de sens, chercher un nouveau souffle dans sa vie, rompre avec les rythmes accélérés de la société d’aujourd’hui pour marcher au rythme de la Création, au pas de l’homme. Les témoignages abondent pour nous dire que se vivent de vraies rencontres sur le Chemin, avec Dieu et avec le Christ.

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  • Anniversaire de la mort de Soljénitsyne

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    topic (27).jpgIl y a sept ans, le 3 août 2008, s’éteignait à Moscou le plus grand écrivain russe du XXe siècle, témoin capital de l’empire des ténèbres communistes mais aussi de la décadence de l’Occident. Sur le site « aleteia », Philippe Oswald nous le rappelle opportunément :

    « Alexandre Soljenitsyne repose au monastère Donskoï de Moscou, au cœur de sa chère Russie où il était revenu d’exil pour achever sa vie et où il s’est éteint à 89 ans. Il avait vécu la chute du moloch rouge contre lequel il avait mené un combat acharné qui l’avait conduit au goulag, expérience terrifiante qui fit de lui non seulement un immense écrivain mais un témoin, dans la lignée des plus grands auteurs russes. 

    Le souffle d’une inspiration indignée

    La puissance de Soljenitsyne n’a rien à envier à celle de Tolstoï ou de Dostoïevski. Elle associe le goût parfois maniaque du détail au souffle d’une inspiration indignée qui emporte tout sur son passage. Qui pouvait résister à ce prophète ? Son horreur incandescente de l’empire luciférien du mensonge que fut l’URSS, "homicide dès le commencement" (Staline n’a fait que perfectionner le système mis au point par Lénine), l’avait rendu insensible au danger. Et infatigable. "C’est bien simple, je travaille tout le temps", disait-il sans exagération.

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  • La souffrance comme lieu d’apprentissage de l’espérance

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    Un article publié récemment ici sur ce blog m'y a fait repenser: rien ne fâche plus la société d'aujourd'hui que la conception chrétienne de la souffrance. Compatir et soulager la peine font, certes, partie du message de l'Evangile mais, comme le dit si bien l' "Imitation de Jésus-Christ" (XVe siècle): " disposez de tout selon vos vues, réglez tout selon vos désirs, et toujours vous trouverez qu'il vous faut souffrir quelque chose, que vous le vouliez ou non; et ainsi vous trouverez toujours la Croix".

    Au coeur du mystère de l’homme, la Croix de Jésus nous montre que l’amour est, en lui-même, une passion. Comme l’a remarqué un jour Benoît XVI, en disant que la souffrance est une face intérieure de l’amour, nous comprenons pourquoi il est si important d’apprendre à souffrir et, inversement, pourquoi éviter à tout prix la souffrance rend l’homme inapte à la vie : il connaîtrait le vide de l’existence qui ne peut entraîner qu’amertume et refus, et non acceptation et maturation : celui qui a intérieurement accepté la souffrance, mûrit et devient compréhensif envers les autres et plus humain. Celui qui a toujours évité la souffrance ne comprend pas les autres ; il devient dur et égoïste. En ce sens, nous pouvons répéter cette parole de saint Josémaria, si mal comprise : « bénie soit la douleur, aimée soit la douleur, sanctifiée soit la douleur » (Chemin, n° 208) qui accomplit l’Homme nouveau. Car, depuis le matin de Pâques, nous le savons : sa croix et ses plaies sont devenues glo-rieuses. Christus resurgens ex mortuis, jam non moritur : mors illi ultra non dominabitur (Rom., 6,9).

    Dans sa belle encyclique « Spe salvi » (30 novembre 2007,) le Saint-Père Benoît XVI a consacré à l’accueil chrétien de la souffrance qui frappe notre condition présente un exposé (n°s 36 à 40)  à la fois exigeant et irrecevable par l’esprit du monde qui, soyons-en sûr, lui préfère largement les discours sur la gestion écologique de notre sœur la terre, où nous n’avons cependant pas notre demeure éternelle. Extraits:

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  • Quand Marie parle : sept enseignements du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine

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    ... à découvrir et écouter ici : http://delamoureneclats.fr/#!/ses-predications/enseignements/2015-07-14/

  • Villers-Notre-Dame (Ath), 15 août : festivités de l'Assomption

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  • L'Eglise évangélique allemande présente ses excuses pour l'iconoclasme de la Réforme protestante

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    Destruction_of_icons_in_Zurich_1524.jpgD'Anita Bourdin sur ZENIT.org :

    Eglise évangélique : des excuses pour l'iconoclasme de la Réforme
     

    Une déclaration sans précédent de l'Eglise évangélique allemande contre l'iconoclame, lors d'une rencontre avec une délégation orthodoxe, saluée par L'Osservatore Romano.

     

    L’Eglise évangélique d’Allemagne (Evangelische Kirche in Deutschland, EKD) exprime ses excuses pour l’iconoclasme de la Réforme protestante, dans un communiqué de ce 29 juillet, salué par L’Osservatore Romano en italien du 30 juillet.

     

    Orthodoxes et protestants se sont réunis à Hambourg pour discuter et approfondir le sens de l'image pour leurs traditions lors d'une réunion de la délégation de l'EKD et du patriarcat œcuménique de Constantinople, tenue ces derniers jours à Hambourg.

    Le patriarche œcuménique Bartholomaios et l'évêque Heinrich Bedford-Strohm, président de l’Eglise évangélique d’Allemagne, ont envoyé leurs salutations pour bénir la réunion.

    La communauté protestante allemande exprime ses excuses à la destruction généralisée des images religieuses mises en œuvre durant la période de la Réforme, explique L’Osservatore Romano.

    La communauté protestante condamne fermement la pratique destructrice des « images », a déclaré l'évêque Petra,  Bosse-Huber.
    Les icônes sont en effet depuis longtemps devenues « une expression de la piété protestante », ont-ils reconnu.

    Cette déclaration, sans précédent, est d’autant plus importante dans le cadre de la préparation au 500e anniversaire de la Réforme de Martin Luther (1517-2017).

    Dans la première moitié du XVIe siècle, les statues de la Vierge et des saints, ainsi que des vitraux représentant des images religieuses, des événements miraculeux et surnaturels ont été enlevés des églises et chapelles catholiques, et souvent détruites, rappelle L’Osservatore Romano qui cite différents exemples.

    La Suisse, les Pays-Bas, l'Angleterre et le sud de l'Allemagne ont souffert des effets les plus importants de cette pratique destructrice.

  • La prière comme école de l'espérance (*)

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    249450_114385705385135_25045056_n.jpgUne méditation du pape Benoît XVI extraite de « Spe salvi », la plus personnelle de ses trois encycliques consacrées aux vertus théologales : la charité (« Deus caritas est », 25 janvier 2006), l’espérance (« Spe salvi », 30 novembre 2007) et la foi (« Lumen fidei », en collaboration avec son successeur François auquel elle est officiellement attribuée, 5 juillet 2013). JPSC.

    Celui qui prie n’est jamais seul

    Un premier lieu essentiel d'apprentissage de l'espérance est la prière. Si personne ne m'écoute plus, Dieu m'écoute encore. Si je ne peux plus parler avec personne, si je ne peux plus invoquer personne, je peux toujours parler à Dieu. S'il n'y a plus personne qui peut m'aider, là où il s'agit d'une nécessité ou d'une attente qui dépasse la capacité humaine d'espérer, Lui peut m'aider. Si je suis relégué dans une extrême solitude...

    Celui qui prie n'est jamais totalement seul. De ses treize années de prison, dont neuf en isolement, l'inoubliable Cardinal Nguyên Van Thuan (**) nous a laissé un précieux petit livre: Prières d'espérance. Durant treize années de prison, dans une situation de désespoir apparemment total, l'écoute de Dieu, le fait de pouvoir lui parler, devint pour lui une force croissante d'espérance qui, après sa libération, lui a permis de devenir pour les hommes, dans le monde entier, un témoin de l'espérance – de la grande espérance qui ne passe pas, même dans les nuits de la solitude.

    Le cœur doit d’abord être élargi

    De façon très belle, saint Augustin a illustré la relation profonde entre prière et espérance dans une homélie sur la Première lettre de Jean. Il définit la prière comme un exercice du désir. L'homme a été créé pour une grande réalité – pour Dieu lui-même, pour être rempli de Lui. Mais son cœur est trop étroit pour la grande réalité qui lui est assignée. Il doit être élargi. « C'est ainsi que Dieu, en faisant attendre, élargit le désir; en faisant désirer, il élargit l'âme; en l'élargissant, il augmente sa capacité de recevoir ».

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  • La logique du marché n'est pas celle de l'Evangile

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    De ZENIT.org :

    « Que s’affirme la logique du partage et de l’amour » : c’est le vœu exprimé par le pape François qui a commenté l’Evangile du dimanche avant l’angélus du 26 juillet, depuis la fenêtre du bureau, qui donne place Saint-Pierre.

    « Que notre prière soutienne notre engagement commun à faire en sorte que nul ne manque de ce Pain du Ciel qui donne la vie éternelle et de ce qu’il faut pour avoir une vie digne, et que s’affirme la logique du partage et de l’amour », a dit le pape.

    Il a lancé un appel pour les otages en Syrie et, grâce à une tablette tactile, le pape s’est inscrit en direct à la JMJ Cracovie 2016, invitant les jeunes à s’inscrire à sa suite.

    Voici notre traduction intégrale des paroles du pape François.

    Paroles du pape François avant l’angélus

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    L’Evangile de ce dimanche (Jn 6,1-15) présente la grande symbolique de la multiplication des pains, racontée par l’apôtre Jean. Jésus se trouve sur la rive du lac de Galilée, il est entouré d’une «  grande foule » attirée par « les signes qu’il accomplissait pour les malades » (v. 2). La puissance miséricordieuse de Dieu, qui guérit de tout mal du corps et de l’esprit, agit en lui.

    Mais Jésus n’est pas seulement un guérisseur, il est aussi un maître: en effet il gravit la montagne et il s’assied, se mettant dans la position typique du maître lorsqu’il enseigne: il monte sur cette «  chaire » naturelle créée par son Père céleste.

    Il sait ce qu’il a à faire et met ses disciples à l’épreuve. Que faire pour donner à manger à tous ces gens? Philippe, un des Douze, fait un rapide calcul : en organisant une collecte, on pourra recueillir au maximum 200 deniers, qui ne peuvent suffire à nourrir  5 000 personnes.

    Les disciples raisonnent en termes de «  marché », mais Jésus remplace cette logique de l’achat par celle du don.

    Et voici qu’André, un autre apôtre, frère de Simon Pierre, présente un jeune garçon disposé à offrir tout ce qu’il a : cinq pains et deux poissons ; mais bien entendu – dit André – cela n’est rien pour nourrir toute cette foule (cf. v. 9).

    C’est pourtant ce que Jésus attendait. Il ordonne aux disciples de faire asseoir les personnes, puis il prend ces pains et ces poissons, rend grâce au Père et les distribue (cf. v. 11). Ces gestes anticipent ceux de la Cène. Ils donnent au pain de Jésus son vrai sens. Le pain de Dieu est Jésus lui-même.

    En faisant la communion, nous recevons sa vie en nous, nous devenons les enfants du Père céleste et des frères entre nous. En faisant la communion, nous rencontrons Jésus réellement vivant et ressuscité! Participer à l’Eucharistie signifie entrer dans la logique de Jésus, dans la logique de la gratuité, du partage. Et peu importe si on est pauvre, nous pouvons tous donner quelque chose. « Faire la communion » signifie aussi puiser en Jésus-Christ la grâce qui nous rend capables de partager avec autrui ce que nous sommes et ce que nous avons.

    La foule est frappée par le prodige de la multiplication des pains; mais ce que Jésus donne à l’homme affamé c’est une vie pleine. Jésus assouvit la faim, mais pas seulement la faim matérielle, il assouvit aussi une faim plus profonde, la faim du sens de la vie, la faim de Dieu. Face aux souffrances, face à la solitude, face à la pauvreté et aux difficultés de tant de personnes, que pouvons-nous faire? Se plaindre ne résout rien, mais nous pouvons offrir le peu que nous avons, comme le jeune garçon de l’Evangile.

    Nous avons certainement une petite heure, un talent, une quelconque compétence à donner... Qui parmi nous n’a pas ses « cinq pains et deux poissons »? Nous en avons tous! Si nous sommes prêts à les mettre dans les mains du Seigneur,  le monde se remplira d’un peu plus d’amour, de paix, de justice mais surtout de joie. Ô combien le monde a besoin de cette joie ! Dieu est capable de multiplier nos petits gestes de solidarité et de nous faire participer à son don.

    Que notre prière soutienne notre engagement commun à faire en sorte que nul ne manque de ce Pain du Ciel qui donne la vie éternelle et de ce qu’il faut pour avoir une vie digne, et que s’affirme la logique du partage et de l’amour. Que la Vierge Marie nous accompagne de son affection maternelle en intercédant pour nous.

  • Quels sont aujourd’hui, à votre avis, les signes les plus préoccupants pour l’avenir de l’Eglise ?

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    En écho à mon post précédent, qu’une correspondance publiée par « Belgicatho » qualifie d’hystérique,  je me contenterai de renvoyer le lecteur à cette réflexion du cardinal Sarah, préfet de la congrégation du culte divin et de la discipline des sacrements, sur le problème crucial de  la formation du clergé :  

    « Je considère que la difficulté actuelle est triple et une tout à la fois : le manque de prêtres, les carences dans la formation du clergé et la conception souvent erronée du sens de la mission.

    Il existe une tendance missionnaire qui met l’accent sur l’engagement ou la lutte politique, sur le développement socio-économique ; cette approche fait une lecture diluée de l’Evangile et de l’annonce de Jésus. La baisse numérique des prêtres, les déficits de leurs engagements missionnaires et une inquiétante carence de vie intérieure, faute d’une vie de prière et de fréquentation des sacrements , peuvent conduire à couper les fidèles chrétiens des sources auxquelles ils devraient s’abreuver. J’ai parfois le sentiment que les séminaristes et les prêtres  ne sont pas suffisamment appliqués à nourrir leur vie intérieure en la fondant sur la Parole de Dieu, l’exemple des saints, une vie d’oraison et de contemplation, tout enracinée en Dieu seul. Il existe une forme d’appauvrissement, de dessèchement, qui vient de l’intérieur même des ministres du Seigneur. Bien souvent Benoît XVI et François ont dénoncé le carriérisme au niveau du clergé. Récemment, en s’adressant à différentes communautés universitaires, le pape François a prononcé des paroles fortes : « Votre engagement intellectuel, disait-il, dans l’enseignement et la recherche, dans l’étude et la formation au sens large, sera d’autant plus fécond et efficace qu’il sera animé par l’amour pour le Christ et pour l’Eglise, que la relation entre étude et prière sera solide et harmonieuse. Ce n’est pas quelque chose d’ancien, c’est le centre ! C’est l’un des défis de notre temps : transmettre le savoir et en offrir une clef de compréhension vitale, et non une accumulation de notions sans lien entre elles ».

    La formation adéquate des séminaristes, axée sur la maturation de la foi et portant à une adhésion personnelle au Christ, demeure fondamentale. Le monde d’aujourd’hui ainsi que nos sociétés égocentriques  et changeantes nous dispersent par leur agitation. Nous sommes encombrés de trop de possessions ; si nous désirons créer, pour les séminaristes, une ambiance favorable à la rencontre avec le Christ, le silence et la construction de l’homme intérieur sont indispensables. La question est d’autant plus grave qu’elle est presqu’invisible. Il est loisible de se pencher sur les séminaires qui, dans un certain nombre de pays, en particulier en Occident ne sont plus suffisamment pourvus. Mais, si ce problème est incontestable, le point sensible est ailleurs.

    En fait, un vrai séminaire doit être une école qui conduise au « torrent de Kerit » (1 R., 17, 1-6), à la source de la Parole de Dieu, un lieu où l’on apprenne à construire une véritable vie intérieure. L’homme façonné par cette école pour devenir prêtre se prépare à bien prier pour mieux parler à Dieu, car on ne peut trouver les mots sur Dieu  qu’après L’avoir rencontré et avoir tissé des liens personnels avec Lui…La prière est toujours première. Sans la vitalité de la prière, le moteur du prêtre et celui de l’Eglise, par voie de conséquence, tourne au ralenti.

    Nous devons joindre à la prière un travail continu sur nous-mêmes. L’Eglise est uniquement faite pour adorer et prier, ou ils dessécheront le corps entier de l’institution voulue par le Christ. C’est pourquoi les séminaristes, les prêtres et les évêques ne peuvent qu’entretenir une relation personnelle avec Dieu. Si dès les débuts, et tout au long des années de formation au séminaire, ce rapport d’intimité avec Jésus n’est pas solidement établi,  les séminaristes risquent de devenir de purs fonctionnaires ; et le jour de leur ordination, ils ne seront pas percutés jusqu’aux entrailles, ils ne percevront pas la gravité et les conséquences des Paroles que Jésus leur adresse : » Non iam dicam vos servos,  sed amicos » (je ne vous appelle plus serviteurs, mais je vous appelle  amis ). Jn, 15, 15. L’enjeu est simple : il en va de l’identification et de la configuration au Christ. Ainsi, notre vouloir sacerdotal et la volonté de Dieu doivent coïncider toujours plus parfaitement. Nous pourrons dire, comme le Christ : «  Que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se fasse » (Lc, 22, 42 ; Mc 14, 36).

    Bien sûr, la formation intellectuelle, théologique, philosophique, exégétique et les diplômes sont importants, mais le trésor ne réside pas dans la science…Le vrai trésor, c’est notre amitié avec Dieu. Sans un sacerdoce selon le cœur de Dieu, lavé des modes humaines, l’Eglise n’a pas d’avenir. Je ne minimise pas le rôle du peuple des baptisés, du peuple de Dieu. Mais par la volonté de Dieu, ces âmes sont confiées à des prêtres. Si ces derniers obéissent à des règles purement humaines, sans la charité du Ciel, l’Eglise perdra le sens de la mission. Les crises dans l’Eglise, si graves soient –elles, ont toujours leurs origines dans une crise du sacerdoce ».

    Ref.  Cardinal Robert Sarah avec Nicolas Diat, Dieu ou rien. Entretien sur la foi. Fayard, 2015, pp. 160-162.

    JPSC

  • Cardinal Sarah : face à la crise de Dieu, les chrétiens doivent porter la bonne parole

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    Cardinal Robert Sarah : « face à la crise de Dieu les chrétiens doivent porter la bonne parole »

    Entendu sur RCF :

    Cardinal Robert Sarah : « face à la crise de Dieu les chrétiens doivent porter la bonne parole »

    Il était l'invité d'honneur de la seconde édition du salon du livre chrétien. Rencontre avec le Cardinal Robert Sarah.

    Une cinquantaine d'auteurs, de nombreuses tables-rondes, rencontres ou dédicaces...Le salon du livre chrétien s'est achevé hier à l'Abbaye Sainte-Anne de Kergonan. Cette seconde édition reste marquée par la venue de son invité d'honneur : le Cardinal Robert Sarah. Le préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a présenté son ouvrage « Dieu ou rien ». Nous l'avons rencontré.

  • Homélie pour la fête de sainte Marie-Madeleine (22 juillet)

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    maria magdalen giotto.jpgHomélie du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ (homelies.fr - archive 2009)

    Sainte Marie-Madeleine a toujours eu une place particulière dans la Tradition chrétienne. Sans doute parce que dans son cheminement personnel, elle récapitule l’itinéraire spirituel de tout disciple. Essayons d’abord de préciser l’identité de ce personnage, pour lequel le Da Vinci code a suscité un regain d’intérêt plus qu’ambiguë.

    A vrai dire, le problème est particulièrement complexe. La dévotion populaire a identifié Marie-Madeleine à « Marie appelée Magdaléenne » (Lc 8, 2), la femme pécheresse dont Jésus avait expulsé sept démons (Mc 16, 9) et qui s’était mise à la suite du Seigneur (Lc 8, 2). Le quatrième évangile pour sa part, ne fait aucune allusion à ce passé tumultueux. La première à bénéficier d’une rencontre avec le Ressuscité est nommée « Marie de Magdala » (Jn 20, 1) sans autre explication. Spontanément le lecteur l’identifie à Marie, sœur de Lazare, qui est intervenue plusieurs fois dans les chapitres précédents. Mais pourquoi l’évangéliste la désignerait-il comme provenant de Magdala, alors que Lazare habitait Béthanie, « le village de Marie et de sa sœur Marthe » (Jn 11, 1) ? Au verset suivant de l’introduction au récit de la résurrection de Lazare, saint Jean précise : « il s’agit de cette même Marie qui avait oint le Seigneur d’une huile parfumée et lui avait essuyé les pieds avec ses cheveux » (Jn 11, 2). Immédiatement nous faisons le lien avec l’épisode de l’onction de Béthanie, qui relate comment Marie, sœur de Lazare, « oignit les pieds de Jésus » avec « une livre d’un parfum de nard pur de grand prix », et les « essuya avec ses cheveux » (Jn 12, 3). Mais cette interprétation ne tient pas, car l’onction de Béthanie fait suite la résurrection de Lazare, alors que l’onction annoncée par Saint Jean lui est antérieure, et parle d’un événement passé. L’évangéliste fait-il allusion à un autre épisode ? On se souvient qu’une femme pécheresse « arrose les pieds du Seigneur de ses larmes, les essuie avec ses cheveux, les couvre de baisers et les oint de parfum » (Lc 7, 38) alors que Jésus est attablé chez Simon le pharisien : s’agissait-il de Marie, sœur de Lazare, appelée pour l’une ou l’autre raison « Marie de Magdala » ? La question reste ouverte.

    Laissons-là ces considérations qui nous ont permis d’entrevoir non seulement la complexité du problème, mais aussi comment la Tradition a concentré sur Marie-Madeleine, les traits de la « casta meritrix » (« chaste prostituée »), préfigurant l’Eglise.

    Par deux fois Jésus ressuscité interpelle sa fidèle disciple du nom de « femme », terme qui possède une connotation toute particulière dans le quatrième évangile. A Cana, la Vierge Mère est interpellée sous ce vocable (Jn 2, 4), par lequel Notre Seigneur s’adressera encore à elle du haut de la croix (Jn 19, 26). Le terme est digne, respectueux, majestueux. Les deux autres emplois sont d’autant plus surprenants : la femme adultère se voit gratifiée du même titre (Jn 8, 10) ainsi que Marie de Magdala, la pécheresse pardonnée.

    En fait, un fil rouge, qui traverse l’ensemble de l’Evangile de Jean, relie ces diverses occurrences, leur donnant une signification spirituelle profonde : le terme « femme » désigne l’humanité épouse (femme adultère) qui a trahi son Epoux divin, mais que celui-ci vient libérer de son péché à travers le sacrifice de la Croix (la Vierge Marie au Golgotha), afin qu’elle puisse à nouveau le reconnaître comme son Seigneur (Marie-Madeleine au tombeau) et entrer dans les noces eschatologiques (noces de Cana).

    On comprend dès lors que chacun de nous se trouve effectivement concerné par ce parcours. A chacun de nous le Seigneur demande. « Qui cherches-tu ? »

    Au-delà de la dispersion, de nos multiples désirs, Jésus tente par cette question, de nous ramener à l’unique nécessaire, à notre quête profonde, la seule qui puisse donner sens à nos vies.

    Mais comme Marie, il nous faut d’abord purifier notre cœur, le laver des larmes de notre repentir, prendre douloureusement conscience de la vanité des désirs qui ne procèdent pas de Dieu et ne nous orientent pas vers lui, avant d’entendre sa voix compatissante : « Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »

    C’est ainsi que le Seigneur nous conduit par une patiente pédagogie, jusqu’à la pleine reconnaissance, dans un face à face intime : « Marie ! » - « Rabbouni ». Comme l’Epouse du Cantique - qu’incarne parfaitement Marie-Madeleine - nous aimerions dire « J’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi, je ne le lâcherai pas » (1ère lect.).

    Mais à nous aussi Jésus nous répond : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père ». Les noces ne se célèbrent pas ici-bas : il nous faut continuer notre route à la suite du Christ, si nous voulons demeurer un jour avec lui dans le sein du Père, où il nous précède pour nous y préparer une place.

    « “Dieu tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau” (Ps 62 [63]). Nous t’en prions Esprit Saint : viens purifier et vivifier notre désir, afin que nous puissions accélérer le pas sur le chemin de la vie, en quête de celui qui a brûlé nos cœurs au feu de son amour. »

    Père Joseph-Marie

  • Faute de vocations, les dominicains de Florence veulent abandonner leur couvent de San Marco

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    5479569580_a153d32d63_b.jpgC’est le couvent dominicain le plus célèbre du monde. À Florence, il constitue depuis des siècles un phare de sainteté, d’art et de culture. Mais aujourd’hui il est sur le point d’être supprimé et cela de par la volonté même de l'ordre de saint Dominique. Lu sur le site « Chiesa »  cette information publiée par Sandro Magister :

    ROME, le 17 juillet 2015 – La sentence définitive pourrait arriver d’un moment à l’autre, dans l’inattention de l'été. Et elle concernera la vie ou la mort du couvent dominicain le plus célèbre du monde, celui de San Marco à Florence.

    L’enjeu a quelque chose d’incroyable. C’est comme si les religieux franciscains avaient décidé de fermer leur couvent d’Assise. Et pourtant c’est bien ce qui pourrait se produire, de par la volonté de l’ordre dominicain lui-même, si le maître général de l'ordre, le père Bruno Cadoré, rend exécutoire la décision qui avait été prise à l'automne de 2013 par le chapitre de la province dominicaine d'Italie centrale, qui est consacrée à sainte Catherine de Sienne : celle, précisément, de supprimer la "maison", c’est-à-dire le couvent de San Marco à Florence. 

    Le maître général a pris son temps. Au mois de mars de l’année dernière, il s’est rendu en visite au couvent dont la fermeture était envisagée. Il a ensuite écrit aux dominicains de la province concernée une lettre dans laquelle il leur demandait d’étudier de nouveau la question, en la reprenant depuis le début et en se faisant aider par des "experts". Mais cette lettre n’a pas eu d’effet. Les pères dominicains de la province de sainte Catherine de Sienne se sont de nouveau réunis en chapitre, à la fin du mois de mai dernier, et ils ont encore une fois demandé au maître général que le couvent de San Marco soit supprimé.

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