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Patrimoine religieux

  • Sainte Catherine de Sienne; foi et audace

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    Sainte Catherine de Sienne. Foi et audace

    8.9 Brides, mothers and teachers - Terre di Siena

    A occasion de sa fête, le 29 avril, nous publions un portrait de cette grande sainte.

    Catherine Benincasa est née à Sienne en 1347, au sein d’une famille nombreuse. Très jeune, elle entend l’appel à se consacrer à Dieu, malgré l’incompréhension de sa famille. Dès son plus jeune âge, elle fait preuve d’une dévotion particulièrement forte.

    A seize ans, elle devient tertiaire dominicaine, tout en menant une vie d’austérité et de prière au sein de sa famille. Elle fait vœu de virginité. Ascèse et oraison la font vivre en étroite union avec le Christ, tout en se préoccupant des réalités de la vie.

    Rien ne destinait cette jeune fille d’un milieu simple à se trouver en position d’exhorter les uns et les autres à la paix. Rien, si ce n’est une foi lumineuse, nourrie par des visions mystiques dès son plus jeune âge.

    Bien que quasi-analphabète, elle n’en dicte pas moins de longues missives aux grands de son temps, et devient la conseillère spirituelle d’une foule de personnes, puissants et artistes, gens du peuple et ecclésiastiques.

    Les temps étaient mouvementés. L’Europe du 14e siècle ne cesse de se diviser. La France et l’Angleterre sont engluées en pleine guerre de Cent Ans. A cela s’ajoute la peste noire qui décima une grande partie de la population européenne, plus d’un tiers selon certaines sources. Comme si cela ne suffisait pas, en Italie, les villes s’opposent les unes aux autres. La papauté elle-même se trouve installée en Avignon. La république de Sienne, où grandit Catherine, n’est pas épargnée, du fait des familles dirigeantes qui s’entre-déchirent.

    Pour comprendre pourquoi plusieurs papes ne se trouvent plus à Rome, il faut remonter au début du siècle, au règne de Philippe IV le Bel, le premier roi à se faire appeler officiellement « très chrétien ». Cette notion religieuse tend alors à devenir juridique et autorise le souverain à intervenir dans les affaires de l’Église. De fait, son règne est marqué par ses différends avec Boniface VIII. En 1302, par la bulle Unam Sanctam, celui-ci déclare la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, et par ce biais la supériorité du pape sur les rois, ces derniers étant responsables devant le chef de l’Église. Philippe le Bel envoya des troupes pour arrêter le pape, qui fut fait prisonnier et mourut peu après.

    Son successeur, Benoît XI (1303-1304) dénonça les actions du roi de France. En 1305, pour l’apaiser, les cardinaux élurent un de ses amis, le Français Clément V qui ne mit jamais les pieds à Rome et s’établit en Avignon, cité culturellement française, et dépendante du royaume d’Anjou. Les papes y restèrent pendant près de septante ans. Sainte Brigitte de Suède avait déjà tenté de faire revenir la papauté à Rome, mais sans succès.

    Pour Catherine, cette situation est intolérable. Son principal souci est l’unité de l’Église. Sa grande crainte est le schisme, qu’elle appelle « l’hérésie ». Sans complexe, elle écrit au pape d’alors, encore en Avignon, une lettre brûlante où elle le presse de revenir à Rome. Elle ira même l’y chercher. Par la suite, elle déploiera des trésors d’activité et de diplomatie pour rassembler l’Église autour de Grégoire XI.

    Elle passera à Rome les derniers mois de sa vie (1378-1380). Elle y était venue à la demande d’Urbain VI, qui avait besoin de sa prière et de son conseil pour résoudre la crise qu’affrontait l’Eglise.

    Alors que la chrétienté se disloque notamment en raison des intérêts politiques contradictoires des monarques, Catherine va interpeller les uns et les autres. Elle envoie de nombreuses lettres aux princes et cardinaux, pour promouvoir l’obéissance au souverain pontife et défendre ce qu’elle appelle le « vaisseau de l’Église ». Elle a l’habitude d’appeler le successeur de Pierre il dolce Cristo in terra.

    Quoiqu’incisives et vigoureuses, ses exhortations sont prises en considération. Elle les adresse principalement aux pasteurs auxquels elle reproche de laisser, par apathie, s’égarer le troupeau qui leur est confié : Hélas, ne plus se taire ! Criez avec cent mille voix. Je vois que, parce qu’on se tait, le monde est détraqué, l’Épouse du Christ est pâle, on lui a enlevé sa couleur parce qu’on lui suce le sang hypocritement, le sang même du Christ » (Lettre au cardinal Pierre d’Ostie).

    Elle voulait la fin des divisions, car elles nuisent à la chrétienté, et à ses yeux, au bien supérieur de l’Église et des âmes.

    Si je meurs, c’est de passion pour l’Église, confie-t-elle, agonisante. A 33 ans, le 29 avril 1380, elle rend son âme à Dieu.

    Outre ses nombreuses lettres, on doit à Catherine, qui apprit à lire au prix de nombreuses difficultés et à écrire à l’âge adulte, un livre intitulé Dialogue de la Divine Providence. Elle nous y apprend « la science la plus sublime : aimer avec courage intensément et sincèrement Jésus-Christ et aimer l’Eglise ! » (Benoît XVI).

    Elle sera canonisée en 1461. En 1970, Paul VI la proclame docteur de l’Église. Trois autres femmes se sont vues attribuer ce titre : Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux et, plus récemment, Hildegarde von Bingen.

    Outre qu’elle ait déjà été proclamée patronne de l’Italie en 1939, Jean-Paul II la nommera « co-patronne de l’Europe », aux côtés de Brigitte de Suède et d’Édith Stein. Un choix, expliquera Benoît XVI dix ans plus tard « pour que le Vieux continent n’oublie jamais les racines chrétiennes qui sont à la base de son chemin et continue de puiser à l’Évangile les valeurs fondamentales qui assurent la justice et la concorde ».

    En raison de son œuvre épistolaire en faveur de la papauté, Catherine est aussi la sainte protectrice des journalistes, des médias, et de tous les métiers de la communication. Celle qui a su témoigner avec audace de sa Foi, peut être une source d’inspiration pour nous, chrétiens du XXIe siècle. Elle n’a pas hésité à secouer les gouvernants et princes de son temps pour leur rappeler leurs responsabilités.

    La fête liturgique de sainte Catherine de Sienne a été fixée au 29 avril, anniversaire de son départ pour le Ciel.

    Albert-Pierre Van Gulck est marié, père de famille, ancien cadre dans le monde de l’assurance.

  • Le pape de demain devra d'abord parler du Christ. Le reste en découlera. Et ce sera un défi de taille.

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Après François : l'institution, l'héritage, les problèmes

    Il y a un contraste frappant entre l'idée qui avait été donnée des funérailles du pape François, avec les rites simplifiés et le désir qu'elles ne soient pas perçues comme un signe de pouvoir, et la manière dont a été organisé le transfert du corps du pape de la maison de Sainte-Marthe à Saint-Pierre.

    Ce fut, en effet, une cérémonie papale impeccable, tout comme les funérailles célébrées le 26 avril furent une célébration papale soignée dans les moindres détails. Le pape François est parti en pape – un pape exceptionnel qui laisse derrière lui un héritage de gestes encore à définir, mais qui reste un pape.

    Le contraste est encore plus évident si l'on regarde comment la mort du pape a été annoncée : le cardinal Kevin Farrell, camerlingue, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État, l'archevêque Edgar Pena Parra, substitut, et l'archevêque Diego Ravelli, maître des célébrations papales, se sont présentés dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae en tant qu'ecclésiastiques, sans même la soutane à fil rouge.

    C’était une annonce officielle qui manquait… d’officialité.

    L'annonce a été diffusée en direct sur les réseaux du Vatican mais n'a pas été prononcée devant la place, où les cloches n'ont pas sonné pendant au moins une heure car la transmission électronique qui était censée les activer était interrompue.

    Ce sont autant de détails qui marquent un avant et un après. Ils racontent comment, à la mort du pape François, l'institution a été mise de côté, et la machine institutionnelle, liturgique et symbolique a redémarré quelques jours plus tard. Rien ne sera fait contre le pape défunt, mais tout sera fait pour l'Église.

    Le retour de l’institution au centre marque également une transition qui ne peut être sous-estimée.

    Le pape François a apporté son charisme et a également imposé une série de symboles, de gestes et de manières de faire personnels, directement issus de son environnement et de sa façon d'être. Portant des chaussures ou un pantalon noirs sous la soutane, évitant la mozzetta papale et manifestant une certaine « allergie » à toute situation institutionnelle, le pape François a en quelque sorte porté un coup dur au protocole institutionnel.

    Tant qu'il régnait, tout le monde le suivait.

    Pourtant, ce protocole était fait d'une histoire et d'une dignité qui n'avaient pas été perdues. Il est simplement resté sous les cendres jusqu'à son retour au moment où l'Église, privée de son chef, doit parler au monde . Et elle ne peut que parler au monde avec ses symboles, ses signes et son histoire – en un mot, avec son langage.

    Les lecteurs pourraient penser que tout cela est secondaire et juger vain de critiquer le pape pour son renoncement, voire sa répudiation, à certains symboles. La tradition, dit-on, n'est pas immuable. L'Église, ajoute-t-on, n'est pas le pouvoir. Le pape, précise-t-on, a bel et bien aidé l'Église à se débarrasser de la poussière du passé.

    Tout cela est peut-être vrai, et c'est une façon différente d'aborder la question. Pourtant, l'histoire nous apprend que chaque fois qu'un changement touche les langues historiques, des identités se perdent et des institutions s'effondrent. Reconstruire est toujours complexe et titanesque .

    Le pape François a défini deux points dans son testament : la paix mondiale et la fraternité. Cependant, ces points restent généraux et concernent davantage la situation mondiale que celle de l’Église . Ce langage est cohérent avec celui du pape, qui s’adressait au monde avant l’Église. À tel point que, lors de sa première rencontre avec les journalistes, il n’a pas donné de bénédiction par respect pour les non-croyants. À tel point que, hormis la bénédiction urbi et orbi lors de ses dernières sorties, le pape François a souhaité « bon dimanche », mais n’a pas prononcé de bénédiction .

    Les cardinaux entameront toutefois cette semaine un échange de vues sur l'Église qui dépassera ces questions. Ce sera un conclave différent de celui de 2013.

    En 2013, les cardinaux furent appelés à réagir à un choc : la démission de Benoît XVI. Ils en examinèrent immédiatement les causes immédiates et pensèrent que l’un des problèmes résidait dans l’organisation . Au bout d’un moment, les collaborateurs du pape furent pointés du doigt. Une phrase disait que « quatre années de Bergoglio pourraient suffire ». Cela signifiait qu’un pape venu du bout du monde était nécessaire pour secouer l’institution et poser les bases de la réforme. Mais seulement pour quatre ans. Une panique maîtrisée, pour ensuite tout ramener dans le giron institutionnel.

    Le pape François, cependant, a occupé ce poste pendant douze ans et a eu le temps de laisser une empreinte décisive sur l'institution de l'Église. Depuis quelque temps, les cardinaux discutent de la nécessité de donner un ordre institutionnel aux réformes et aux différents processus engagés. La réforme de la Curie est loin d'être définitive et nécessite des ajustements. L'ordre de l'État de la Cité du Vatican a été modifié à plusieurs reprises ces dernières années et doit être harmonisé.

    Ensuite, diverses questions ouvertes concernent la crédibilité de l’Église, depuis la lutte contre les abus jusqu’à la présence de l’Église dans la société.

    Les cardinaux rechercheront donc un profil modéré, capable de ne pas négliger les bonnes choses, mais d'avancer vers la normalisation. Quelqu'un qui soit moins protagoniste et qui laisse plutôt l'Église s'exprimer, dit-on. Plus pragmatiquement, quelqu'un qui n'applique pas un système de dépouilles féroce après son élection.

    Car la grande crainte, pour beaucoup, est de perdre les postes de pouvoir qu'ils ont conquis. Le pape François a eu un gouvernement très personnel . Les véritables collaborateurs n'étaient pas ceux qui occupaient des fonctions officielles, mais ceux qui restaient invisibles. Tous ces collaborateurs, qui étaient des confidents du pape, n'avaient ni titre ni fonction. Le risque, pour eux, était de disparaître.

    Le Conclave nous dira maintenant si les cardinaux auront le courage de mener à bien cette contre-révolution institutionnelle. Il ne s'agit pas de reculer . Il s'agit de consolider l'institution de l'Église, puis d'avancer avec des orientations et des méthodes différentes. Ce serait encore une révolution copernicienne après un pontificat comme celui du pape François.

    Bien sûr, les cardinaux ne doivent pas commettre la grave erreur de se concentrer sur des questions pragmatiques lors des congrégations générales. C'est ce qui s'est produit avant le conclave de 2013. Le choix s'est alors porté sur le pape François, car il semblait suffisamment fort pour mener les réformes sans réaction. En réalité, ils se tournaient vers le pape en quête d'un profil missionnaire et d'un changement de discours. Ils ne souhaitaient pas une véritable réforme, mais plutôt un renforcement de la situation existante.

    De son côté, le pape François a réformé, changé les règles et tout remis en question. Il a pris chaque décision en affirmant que tel était le mandat que lui avaient confié les cardinaux réunis à la chapelle Sixtine. Il n'avait pas entièrement tort .

    Le pape de demain devra donc d'abord parler du Christ. Le reste en découlera. Et ce sera un défi de taille .

  • Quasi modo... Comme des enfants nouveau-nés, alléluia!

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    Introitus Introit
    1 Petri 2, 2  
    QUASI modo géniti infántes, allelúia: rationábile, sine dolo lac concupíscite, allelúia, allelúia, allelúia. Ps. 80, 2 Exsultáte Deo adiutóri nostro: iubiláte Deo Iacob. ℣. Glória Patri. Comme des enfants nouveau-nés, alléluia : en vrais spirituels, soyez avides de lait pur, alléluia, alléluia, alléluia. Ps. 80,2 Chantez avec allégresse Dieu notre protecteur, acclamez le Dieu de Jacob. ℣. Gloire au Père.
  • Le côté transpercé de Jésus, fontaine de miséricorde divine

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    De John Grondelski (*) sur le National Catholic Register :

    11 avril 2021

    Le côté transpercé de Jésus est une fontaine de miséricorde divine

    " Ô sang et eau, qui avez jailli du cœur de Jésus comme une fontaine de miséricorde pour nous, nous nous confions en vous. "

    François-Joseph Navez, “The Incredulity of Saint Thomas,” 1823François-Joseph Navez, "L'Incrédulité de saint Thomas", 1823 (photo : Public Domain)

    Aujourd'hui, c'est le deuxième dimanche de Pâques et le dimanche de la Miséricorde divine. Ce n'est pas un dimanche après Pâques, mais un dimanche de Pâques, parce que tout le temps pascal - les 50 jours qui vont de Pâques à la Pentecôte - est une célébration unifiée du mystère pascal dans laquelle "la joie de la Résurrection" ne peut être contenue dans un seul jour ou même dans une seule octave. La Pâque dure 50 jours.

    Les Évangiles de dimanche dernier nous ont laissés au tombeau vide - l'Évangile de la Veillée pascale relate la rencontre de Marie-Madeleine et de ses compagnons avec le jeune homme, qui leur montre le tombeau vide. L'Évangile de la messe du jour de Pâques raconte comment les saints Pierre et Jean se sont rendus au tombeau et l'ont trouvé vide, voyant les linges funéraires mis de côté et "voyant et croyant". 

    L'Évangile d'aujourd'hui (Jean 20, 19-31) relate la première rencontre des Apôtres avec le Christ ressuscité. Bien qu'une semaine se soit écoulée pour nous, l'Évangile raconte les événements de la nuit du dimanche de Pâques, lorsque les Apôtres - derrière des portes verrouillées, terrés et effrayés - reçoivent la visite de Jésus ressuscité. 

    Ils ont reçu toutes sortes de rapports. Marie-Madeleine voit d'abord un tombeau vide, puis rencontre le Jardinier qu'elle reconnaît comme étant Jésus. Pierre et Jean se sont également rendus au tombeau vide. Peut-être que les disciples qui sont partis frustrés vers Emmaüs sont revenus. Quoi qu'il en soit, les apôtres eux-mêmes rencontrent enfin le Seigneur ressuscité.

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  • O Filii et Filiae... Alleluia, Alleluia, Alleluia !

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    C’est l'hymne liturgique à chanter pendant le Temps Pascal.
    Elle a été écrite par Jean Tisserand (o.f.m.) en 1494.
     
    R. Alleluia ! Alleluia ! Alleluia !
    R. Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
     
    1. O filii et filiæ,
    1. O fils et filles,
    Rex coelestis, Rex gloriae
    Le Roi des cieux, le Roi de gloire
    morte surrexit hodie. Alleluia !
    A surgi de la mort aujourd'hui, alléluia !
     
    2. Et mane prima sabbati
    Et le matin du premier jour après le Sabbat,
    Ad ostium monumenti
    Jusqu’à la porte du monuement,
    Accessérunt discipuli. Alleluia !
    S’approchèrent les disciples, alléluia !
     
    3. Et Maria Magdalene,
    3. Et Marie-Madeleine
    et Iacobi, et Salome
    Et Marie mère de Jacques
    Venerunt corpus ungere. Alleluia !
    Sont venues embaumer le Corps, alléluia !
     
    4. In albis sedens angelus
    4. Un ange, assis, vêtu de blanc,
    praedixit mulieribus:
    Dit aux femmes :
    Quia surrexit Dominus. Alleluia !
    "Le Seigneur est ressuscité." alléluia !
     
    5. Et Ioannes apostolus
    5. Et Jean l'Apôtre,
    cucurrit Petro citius,
    Court plus vite que Pierre,
    Ad sepulcrum venit prius. Alleluia !
    Et arrive le premier au tombeau. Alléluia !
     
    6. Discipulis astantibus,
    6. Les disciples étant présents,
    in medio stetit Christus,
    Jésus parut au milieu d'eux et leur dit :
    dicens: Pax vobis omnibus. Alleluia !
    "Que la paix soit au milieu de vous tous." Alléluia !
     
    7. In intelléxit Didymus
    7. Dès que Didyme apprit
    Quia surrexerat Iesus,
    Que Jésus était réssuscité,
    Remansit fere dubius, Alleluia !
    Il demeura presque dans le doute. Alléluia !
     
    8. Vide Thoma, vide latus,
    8. Thomas, vois mon côté, lui dit Jésus,
    vide pedes, vide manus,
    Vois mes pieds, vois mes mains,
    Noli esse incredulus. Alleluia.
    Et ne reste pas incrédule. Alléluia !
     
    9. Quando Thomas vidit Christum,
    9. Quand Thomas eut vu le côté du Christ,
    Pedes, manus, latus suum,
    Les pieds et ses mains,
    Dixit, Tu es Deus meus. Alleluia.
    Il s’écria : Vous êtes mon Dieu. Alléluia.
     
    10. Beati qui non viderunt,
    10. Heureux ceux qui sans avoir vu,
    Et firmiter credidefunt,
    Ont cru d’une ferme foi,
    Vitam aeternam habebunt. Alleluia.
    Ils posséderont la vie éternelle. Alléluia.
     
    11. In hoc festo sanctissimo
    11. Célébrons cette très sainte solennité
    Sit laus et jubilatio!
    Par des cantiques de louanges et d’allégresses !
    Benedicamus Domino. Alleluia.
    Bénissons le Seigneur. Alléluia !
     
    12. De quibus nos humillimas
    12. Rendons à Dieu avec le dévouement et la reconnaissance,
    Devotas aeque debitas
    Qui lui sont dus, de très humbles actions de grâces,
    Deo dicamus gratias. Alleluia.
    Pour tous ses bienfaits. Alléluia !
  • Pâques : Mortem moriendo destruxit

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    Dans la messe latine du jour de Pâques, lorsqu’il chante la préface solennelle, le prêtre proclame le coeur de notre foi dans le Christ : « ipse vere est Agnus qui mortem nostram moriendo destruxit et vitam resurgendo comparavit », ce qui veut dire « c’est vraiment lui l’Agneau qui en mourant détruisit notre mort et, en ressuscitant, racheta notre vie ». En termes concis tout est là.  Et c’est aussi, dans la foi, la seule position tenable pour un chrétien confronté à la pandémie fulgurante qui frappe aujourd’hui la terre entière.

    ob_ac3cdf_sara9.jpgLe Cardinal Robert Sarah, dans une interview qu’il vient d’accorder au magazine « Valeurs actuelles » ne dit pas autre chose. A la question posée par Charlotte d’Ornellas, l’auteur du best-seller « Dieu ou rien » répond sans ambages :

    « […] Lorsque la mort est si massivement présente, je vous invite à vous poser la question : la mort est-elle vraiment la fin de tout ? Ou bien n’est-elle pas un passage, douloureux certes, mais qui débouche sur la vie ? C’est pour cela que le Christ ressuscité est notre grande espérance. Regardons vers Lui. Attachons-nous à Lui. Il est la Résurrection et la Vie. Qui croit en Lui ne mourra jamais (Jn, 11, 25-26).

    Ne sommes-nous pas comme Job dans la Bible ? Appauvris de tout, les mains vides, le cœur inquiet : que nous reste-t-il ? La colère contre Dieu est absurde. Il nous reste l’adoration, la confiance et la contemplation du mystère. Si nous refusons de croire que nous sommes le fruit d’un vouloir amoureux de Dieu, alors tout cela est trop dur, alors tout cela n’a pas de sens. Comment vivre dans un monde où un virus frappe au hasard et fauche des innocents ? Il n’y a qu’une réponse : la certitude que Dieu est amour et qu’il n’est pas indifférent à notre souffrance. Notre vulnérabilité ouvre notre cœur à Dieu et elle incline Dieu à nous faire miséricorde.

    Je crois qu’il est temps d’oser ces mots de la foi. Le temps est fini des fausses pudeurs et des hésitations pusillanimes. Le monde attend de l’Eglise une parole forte, la seule parole qui donne l’Espérance et la confiance, la parole de la foi en Dieu, la parole que Jésus lui-même nous a confiée ».

    La séquence qui suit l’alleluia de la messe du jour de Pâques nous invite à le proclamer : «  la mort et la vie se sont affrontées en un duel gigantesque: le maître de la vie était mort et le voici vivant qui règne à nouveau ».

    "Victimæ paschali laudes" est une séquence liturgique pour le dimanche de Pâques. Elle est généralement attribuée à un auteur du XIe siècle, Wipo (appelé aussi Wipon de Bourgogne), aumônier (chapelain) de l'empereur du Saint-Empire Konrad II. On l'attribue quelquefois à Notker (moine de Saint-Gall en Suisse), au roi de France Robert le Pieux ou encore à Adam de Saint-Victor. (source)


    1 Victimae paschali laudes immolent Christiani
    2a Agnus redemit oves: Christus innocens Patri reconciliavit peccatores.
    2b Mors et vita duello conflixere mirando, Dux vitae mortuus, regnat vivus.
    3a Dic nobis Maria, quid vidisti in via?
    3b Sepulcrum Christi viventis, et gloriam vidi resurgentis:
    4a Angelicos testes, sudarium et vestes.
    4b Surrexit Christus spes mea: praecedet suos in Galilaeam.
    5a Credendum est magis soli Mariae veraci quam Judaeorum turbae fallaci.
    5b Scimus Christum surrexisse a mortuis vere: Tu nobis, victor Rex, miserere.
    Amen. Alleluia.

    1 A la victime pascale, chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
    2a L'agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec le Père.
    2b La mort et la vie s'affrontèrent en un duel prodigieux. Le Maître de la vie mourut : vivant, il règne.
    3a Dis-nous, Marie Madeleine, qu'as-tu vu en chemin ?
    3b J'ai vu le sépulcre du Christ vivant, j'ai vu la gloire du Ressuscité.
    4a J'ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements.
    4b Le Christ, mon espérance, est ressuscité, il vous précédera en Galilée.
    5a [...]
    5b Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts. Roi victorieux, prends-nous tous en pitié !
    Amen. Alleluia.

    (Texte latin / français : Académie de chant grégorien).

     JPSC

  • Victimae Paschali Laudes

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    VÍCTIMÆ pascháli laudes ímmolent Christiáni.
    Agnus redémit oves: Christus ínnocens Patri reconciliávit peccatóres.
    Mors et vita duéllo conflixére mirándo: dux vitæ mórtuus, regnat vivus.
    Dic nobis, María, quid vidísti in via ?
    Sepúlcrum Christi vivéntis: et glóriam vidi resurgéntis.
    Angélicos testes, sudárium et vestes.
    Surréxit Christus spes mea: præcédet vos in Galilǽam.
    Scimus Christum surrexísse a mórtuis vere: tu nobis, victor Rex, miserére.
    Amen. Allelúia.
    A la victime pascale, que les Chrétiens immolent des louanges.
    L’Agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec Son Père.
    La vie et la mort se sont affrontées en un duel prodigieux : l’Auteur de la vie était mort, Il règne vivant. Dites-nous, Marie, qu’avez-vous vu en chemin ?
    J’ai vu le tombeau du Christ vivant, et la gloire du ressuscité.
    J’ai vu les témoins angéliques, le suaire et les linceuls.
    Il est ressuscité, le Christ, mon espérance : Il vous précédera en Galilée.
    Nous le savons : le Christ est ressuscité des morts : ô Toi, Roi vainqueur, aie pitié de nous.
    Amen. Alléluia.
  • Christ est ressuscité des morts !

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    Canon pascal orthodoxe de Pâques : 

    C’est le jour de la Résurrection,
    Peuples, rayonnons de joie !
    C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur,
    De la mort à la vie,
    De la terre aux cieux,
    Christ Dieu nous a fait passer,
    Chantons l’hymne de la victoire !

    Verset : Christ est ressuscité des morts.

    Purifions nos sens,
    Nous verrons le Christ resplendissant,
    Dans l’inaccessible Lumière de la Résurrection,
    Et nous l’entendrons nous crier :
    Réjouissez-vous en chantant l’hymne de la victoire.

    Verset : Christ est ressuscité des morts.

    Que le ciel se réjouisse,
    Que la terre soit dans l’allégresse,
    Que le monde soit en fête,
    Le monde visible et invisible,
    Car le Christ est ressuscité,
    Lui l’éternelle allégresse.

    Verset : Christ est ressuscité des morts.

    C’est le jour de la Résurrection,
    Peuples, rayonnons de joie !
    C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur,
    De la mort à la vie,
    De la terre aux cieux,
    Christ Dieu nous a fait passer,
    Chantons l’hymne de la victoire !

    Christ est ressuscité des morts,
    par la mort, il a vaincu la mort ;
    à ceux qui sont dans les tombeaux,
    il a donné la Vie.

    Et aussi, le 

    Stichère de Pâques :

    C'est le jour de la Résurrection, que la fête nous illumine, embrassons-nous les uns les autres et appelons frères, même ceux qui nous méprisent. Pardonnons tout dans la Résurrection et chantons: le Christ est ressuscité des morts, à ceux qui sont dans les tombeaux Il a donné la Vie. 

  • Reine du ciel, réjouissez-vous, alléluia

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    Regina Cœli, laetare, alleluia:
    quia quem meruisti portare, alleluia.
    Resurrexit, sicut dixit, alleluia.
    Ora pro nobis Deum, alleluia.

    V. Gaude et laetare, Virgo Maria, alleluia.
    R. Quia surrexit Dominus vere, alleluia.

    Reine du ciel, réjouissez-vous, alléluia
    car Celui que vous avez mérité de porter dans votre sein, alléluia
    est ressuscité comme Il l'a dit, alléluia
    Priez Dieu pour nous, alléluia.

    V. Soyez dans la joie et l'allégresse, Vierge Marie, alléluia.
    R. Parce que le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia.

  • Exultet ! Qu'exulte de joie dans le ciel la multitude des anges !

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    (Source) L'Exultet est un chant liturgique par lequel l'Eglise, durant la veillée pascale du Samedi saint, proclame l'irruption de la lumière dans les ténèbres (symbolisée par celle du cierge pascal qui vient d'être allumé) et annonce la Résurrection du Christ.

    Ce chant très ancien, dont le texte a été fixé par le pape Innocent III, comprend deux parties : un prologue, toujours identique, et une préface, qui a parfois varié (version romaine, milanaise ou bénéventaine).

    Ce chant en latin est appelé "Exultet" d'après son premier mot (Exultet iam angelica turba caelorum ! "Qu'exulte maintenant la troupe des anges célestes !") ; aujourd'hui, il est chanté soit en latin, soit dans une traduction ou adaptation dans les langues vernaculaires.

    Un passage du chant est particulièrement célèbre, le "Felix culpa" : "O heureuse faute qui nous a mérité un tel et un si grand Rédempteur !" (O felix culpa, quae talem ac tantum meruit habere redemptorem !)

    Ce chant évoque la traversée de la mer Rouge lors de l'Exode et célèbre la Pâque du Christ. Ce chant célèbre et explique la signification du cierge pascal. Il évoque le travail de l'abeille, productrice de la cire, et va jusqu'à la comparer à la Vierge Marie.

    Le chant de l'Exultet était traditionnellement écrit non dans un livre mais sur un rouleau, qui était lu dans sa longueur (à la différence de la manière antique). Le diacre laissait pendre devant l'ambon le texte déjà lu, et des illustrations, faites "à l'envers", permettaient aux fidèles des premiers rangs de suivre par l'image ce qui était chanté ! (cependant, il faisait sombre, l'église n'étant alors éclairée que par le cierge pascal : il s'agissait donc en partie d'un élément symbolique...). Plusieurs collections de manuscrits et musées possèdent des "rouleaux d'Exultet", qui sont un des fleurons de l'art de l'enluminure et de la calligraphie dans le domaine occidental.

    Exultet iam angélica turba cælórum:
    exultent divína mystéria:
    et pro tanti Regis victória tuba ínsonet salutáris.

    Gáudeat et tellus, tantis irradiáta fulgóribus:
    et ætérni Regis splendóre illustráta,
    tótius orbis se séntiat amisísse calíginem.

    Lætétur et mater Ecclésia,
    tanti lúminis adornáta fulgóribus:
    et magnis populórum vócibus hæc aula resúltet.

    Vere dignum et iustum est,
    invisíbilem Deum Patrem omnipoténtem
    Filiúmque eius unigénitum,
    Dóminum nostrum Iesum Christum,
    toto cordis ac mentis afféctu et vocis ministério personáre.

    Qui pro nobis ætérno Patri Adæ débitum solvit,
    et véteris piáculi cautiónem pio cruóre detérsit.

    Hæc sunt enim festa paschália,
    in quibus verus ille Agnus occíditur,
    cuius sánguine postes fidélium consecrántur.

    Hæc nox est,
    in qua primum patres nostros, fílios Israel
    edúctos de Ægypto,
    Mare Rubrum sicco vestígio transíre fecísti.

    Hæc ígitur nox est,
    quæ peccatórum ténebras colúmnæ illuminatióne purgávit.

    Hæc nox est,
    quæ hódie per univérsum mundum in Christo credéntes,
    a vítiis sæculi et calígine peccatórum segregátos,
    reddit grátiæ, sóciat sanctitáti.

    Hæc nox est,
    in qua, destrúctis vínculis mortis,
    Christus ab ínferis victor ascéndit.

    Nihil enim nobis nasci prófuit,
    nisi rédimi profuísset.
    O mira circa nos tuæ pietátis dignátio!
    O inæstimábilis diléctio caritátis:
    ut servum redímeres, Fílium tradidísti!

    O certe necessárium Adæ peccátum,
    quod Christi morte delétum est!
    O felix culpa,
    quæ talem ac tantum méruit habére Redemptórem!

    O vere beáta nox,
    quæ sola méruit scire tempus et horam,
    in qua Christus ab ínferis resurréxit!

    Hæc nox est, de qua scriptum est:
    Et nox sicut dies illuminábitur:
    et nox illuminátio mea in delíciis meis.

    Huius ígitur sanctificátio noctis fugat scélera, culpas lavat:
    et reddit innocéntiam lapsis
    et mæstis lætítiam.
    Fugat ódia, concórdiam parat
    et curvat impéria.

    In huius ígitur noctis grátia, súscipe, sancte Pater,
    laudis huius sacrifícium vespertínum,
    quod tibi in hac cérei oblatióne solémni,
    per ministrórum manus
    de opéribus apum, sacrosáncta reddit Ecclésia.

    Sed iam colúmnæ huius præcónia nóvimus,
    quam in honórem Dei rútilans ignis accéndit.
    Qui, lícet sit divísus in partes,
    mutuáti tamen lúminis detrimenta non novit.

    Alitur enim liquántibus ceris,
    quas in substántiam pretiósæ huius lámpadis
    apis mater edúxit.²

    O vere beáta nox,
    in qua terrénis cæléstia, humánis divína iungúntur!¹

    Orámus ergo te, Dómine,
    ut céreus iste in honórem tui nóminis consecrátus,
    ad noctis huius calíginem destruéndam,
    indefíciens persevéret.
    Et in odórem suavitátis accéptus,
    supérnis lumináribus misceátur.

    Flammas eius lúcifer matutínus invéniat:
    ille, inquam, lúcifer, qui nescit occásum.
    Christus Fílius tuus,
    qui, regréssus ab ínferis, humáno géneri serénus illúxit,
    et vivit et regnat in sæcula sæculórum.

    Qu'exulte de joie dans le ciel la multitude des anges ! Chantez, serviteurs de Dieu, et que retentisse la trompette triomphale pour la victoire du grand Roi ! Réjouis-toi, ô notre terre, resplendissante d'une lumière éclatante, car il t'a prise en sa clarté et son règne a dissipé ta nuit ! Réjouis-toi, Eglise notre mère, toute remplie de sa splendeur, et que résonne l'acclamation du peuple des fils de Dieu !…

          Vraiment il est juste et bon de proclamer à pleine voix ta louange, Dieu invisible, Père tout puissant, et de chanter ton Fils bien-aimé, Jésus Christ notre Seigneur. C'est lui qui a payé pour nous la dette encourue par Adam notre père, et qui a détruit en son sang la condamnation de l'ancien péché. Car voici la fête de la Pâque où l'Agneau véritable est immolé pour nous. Voici la nuit où tu as tiré de l'Egypte nos pères, les enfants d’Israël, et leur as fait passer la mer Rouge à pied sec ; nuit où le feu de la nuée lumineuse a repoussé les ténèbres du péché…

          Ô nuit qui nous rend à la grâce et nous ouvre la communion des saints ; nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s'est relevé victorieux des enfers. Heureuse faute d'Adam qui nous a valu un tel Rédempteur ! Ô nuit qui seule a pu connaître le temps et l'heure où le Christ est sorti vivant du séjour des morts ; ô nuit dont il est écrit : « La nuit comme le jour illumine, la ténèbre autour de moi devient lumière pour ma joie » (Ps 138,12)… Ô nuit bienheureuse, où se rejoignent le ciel et la terre, où s’unissent l’homme et Dieu.

          Dans la grâce de cette nuit, accueille, Père très Saint, le sacrifice du soir de cette flamme que l'Eglise t'offre par nos mains ; permets que ce cierge pascal, consacré à ton nom, brûle sans déclin en cette nuit et qu'il joigne sa clarté à celle des étoiles. Qu'il brûle encore quand ce lèvera l'astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ ressuscité revenu des enfers, qui répand sur les hommes sa lumière et sa paix. Garde ton peuple, nous t'en prions, ô notre Père, dans la joie de ces fêtes pascales. Par Jésus Christ, ton Fils notre Seigneur, qui par la puissance de l'Esprit s'est relevé d'entre les morts et qui règne près de toi pour les siècles des siècles. Amen!

  • Canon orthodoxe du Samedi Saint

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    Canon Du Samedi Saint

  • Dans le silence du Samedi Saint

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    Epitaphios, Mandylion et Saint Suaire – Graecia orthodoxa

    Samedi Saint

    « Que se passe-t-il ?
    Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre,
    un grand silence et une grande solitude.
    Un grand silence parce que le Roi dort.
    La terre a tremblé et s’est apaisée,
    parce que Dieu s’est endormi dans la chair
    et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles.
    Il va chercher Adam, notre premier Père, la brebis perdue.
    Il veut aller visiter tous ceux qui sont assis
    dans les ténèbres et à l’ombre de la mort.
    Il va pour délivrer de leurs douleurs Adam dans les liens et Ève, captive avec lui,
    lui qui est en même temps leur Dieu et leur Fils.
    Le Seigneur s’est avancé vers eux, muni de la Croix, l’arme de sa victoire.
    Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur,
    s’écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! »
    Et le Christ répondit à Adam : « Et avec ton esprit ».
    Il le prend par la main et le relève en disant :
    « Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts,
    et le Christ t’illuminera ».
    « Je suis ton Dieu, qui pour toi suis devenu ton Fils.
    Je te l’ordonne : “Lève-toi, ô toi qui dors”,
    car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer.
    Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts.
    Lève-toi, œuvre de mes mains ;
    lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image.
    Éveille-toi et sortons d’ici.
    Car tu es en moi, et moi en toi.
    Lève-toi, partons d’ici.
    L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis ;
    moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste.
    Je t’ai écarté de l’arbre symbolique de la vie ;
    mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu’un avec toi ».

    ANCIENNE HOMÉLIE POUR LE SAMEDI SAINT

    Père Joseph-Marie